La brique… un atout de charme et de durabilité
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La brique… un atout de charme et de durabilité
TERRE CUITE et 1/05 CONSTRUCTION n° 111 - revue trimestrielle – janvier-février-mars 2005 bureau de dépôt 8000 Bruges 1 – 2 ième division P409653 La brique… un atout de charme et de durabilité TERRE CUITE ET CONSTRUCTION est la revue trimestrielle éditée par la Fédération Belge de la Brique. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter. Abonnement: Catherine Bral Rédaction: Laurie Dufourni Editeur responsable: Jozef Van Den Bossche http://www.brique.be e-mail: [email protected] Adresse: Rue des Chartreux, 19 bte 19, 1000 Bruxelles tél. (02) 511 25 81 ~ fax (02) 513 26 40 Impression: SOMMAIRE La brique… un atout de charme et de durabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Bureaux de la société flamande pour l’environnement (VMM) à Alost Architectenbureau De Smet Vermeulen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Maison communale de Sint-Katelijne-Waver Gerd Cryns en Tom Vercammen architecten . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 ‘British School of Brussels’ à Tervuren Architectenbureau Luc Van Severen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Imprimerie industrielle Verstraete à Maldegem Architectenburo Storme Van Ranst . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Regard sur ‘L’Atelier de l’Arbre d’or’ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Architecture Internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Musée Matisse – Le Cateau-Cambrésis (France) – Architectes Emmanuelle et Laurent Beaudouin Technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 La brique dans le cycle de vie d’un bâtiment TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 LA BRIQUE… UN ATOUT DE CHARME ET DE DURABILITÉ Photo: Studio Claerhout Chaque nouvelle construction est, dans nelle et une architecture soignée d’un Qu’il s’agisse de bâtiments publics, de une certaine mesure, le reflet de la bâtiment ont également un impact bé- sièges d’entreprises ou d’administra- personnalité du maître de l’ouvrage. néfique sur le bien-être des occupants, tions, ou bien encore d’une école inter- Il va sans dire que la perception que le et du personnel en particulier. nationale, les réalisations proposées visiteur a d’un bâtiment est essentielle et C’est dans ce cadre que s’inscrit le dans ce numéro trouvent dans la mise influe sensiblement sur l’impression que thème de Terre Cuite et Construction. en œuvre de la brique de parement une lui donne toute entreprise, tout organisme Les projets témoignent du fait qu’ac- plus-value à leur image de marque, public ou privé. corder l’attention requise à la qualité mais aussi un climat attrayant pour architecturale, faire choix de matériaux ceux qui y travaillent ou qui cotoyent Par ailleurs, il ne faut pas être adepte durables et faire preuve d’innovation régulièrement ces bâtiments. de quelque croyance orientale pour permettent de véhiculer une impres- concevoir qu’une organisation fonction- sion positive. 1 2 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Bureaux de la société flamande pour l’environnement (VMM) à Alost Architectenbureau De Smet Vermeulen Photos: Bart Van Leuven Ce n’est pas un hasard si cet ensemble de bureaux pour la «Vlaamse Milieumaatschappij» s’est vu décerner le «Belgian Building Awards 2005». En effet, par l’intervention des architectes De Smet Vermeulen, c’est tout un ilôt situé dans l’intramuros de la ville d’Alost qui est restructuré et revalorisé. Cette réalisation est plus qu’un ensemble de bureaux, elle est un élément fédérateur entre les habitants du quartier, les diverses institutions publiques qui y ont leurs bureaux – VMM et OCMW – et la ville d’Alost. Afin de faire naître un sentiment d’acceptation du bâtiment par tous les acteurs, les architectes ont instauré, les préoccupations de chaque interve- La flexibilité des espaces se traduit au dès les prémices du projet, un dialogue nant ont pu être pris en considération. travers des espaces communs – ac- franc et un climat de collaboration ac- cueil, auditorium, cafétéria – et des tive avec la direction et les employés Pour la VMM, il était important d’inté- bureaux, de taille réduite mais fonc- de la VMM et de l’OCMW, la ville grer l’échelle environnementale dans tionnels et modulables. d’Alost et la population. Les besoins et cette réalisation afin qu’elle soit le reflet de son engagement pour la pro- Pour la ville d’Alost, le projet ne devait motion d’une approche écologique et pas générer de nuisance pour le quar- durable. Pour rencontrer ces objectifs tier. Dès lors, les emplacements de environnementaux, les architectes ont parking qui auparavant se trouvaient en joué sur deux aspects: la durabilité et la surface, ont été déplacés vers un par- flexibilité. D’une part, des matériaux king souterrain sur deux niveaux: l’un durables ont été mis en œuvre. D’autre pour la VMM, l’autre pour l’OCMW. part, les architectes ont conçu un bâtiment basse énergie où chaque para- Le souci des habitants du quartier était mètre est géré par voie informatique – que cette réalisation enrichisse leur éclairage, ventilation, chauffage,… cadre de vie. Dès lors que deux es- L’intervention, parfois inopportune du paces, l’un public l’autre semi-public, personnel n’est plus requise et le climat ont été créés, ils ont bien accepté les intérieur est ainsi toujours bien régulé. nuisances engendrées lors de la phase TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 de construction. La communication a culier et qui, au contraire, déstructurait Cet espace vert est indéniablement une porté ses fruits car les habitants se l’ensemble du quartier. La proximité de plus-value dans ce quartier d’habita- sont «approprié» le site et sont aujour- la gare d’Alost a été un élément déter- tion sociale des années du19 ème siècle. d’hui les meilleurs garants contre tout minant dans la décision de la VMM de L’aménagement du parc joue sur di- vandalisme… rester sur ce site. Les architectes ont verses ambiances et intègre l’œuvre immédiatement été persuadés qu’une d’un artiste local. Cet artiste a ressenti Lorsque la VMM a fait appel aux archi- démolition de l’ancien cloître permet- l’importance que revêt cet arbre et l’a tectes, ses bureaux se situaient déjà trait de mettre à jour toutes les poten- choisi comme support à son œuvre… sur ce site, dans un ancien cloître sans tialités du site. Ils ont dès lors convain- Une interaction naît entre le bâtiment, intérêt architectural ou historique parti- cu les autorités locales de ne conserver l’arbre, l’œuvre! que l’ancienne cure, aujourd’hui rattachée au bâtiment de brique par un volume vitré permettant la transition. Très vite aussi, les architectes se sont attachés à travailler autour de la symbolique de l’arbre centenaire présent sur le site. Celui-ci a été conservé car il se veut le témoin de la relation étroite qui s’est établie entre le quartier et le projet. Cet arbre étant l’élément central et symbolique de la réflexion sur le site, les architectes ont organisé un bâtiment en forme de U autour de cet arbre. Il est devenu le centre d’intérêt d’un jardin semi-public à front de rue. 3 4 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Maison communale de Sint-Katelijne-Waver Gerd Cryns – Tom Vercammen architecten Photos: Studio Claerhout Une maison communale qui C’est en proposant une réalisation mar- bureaux des Bourgmestre et Echevins donnerait le ton en matière de construc- quante et prestigieuse que les deux et à la salle du Conseil. L’autre aile tion durable… tel était l’objectif des architectes ont remporté le concours regroupe les bureaux des services com- autorités communales de Sint-Katelijne- organisé par la commune. Dès les pré- munaux. L’aménagement des bureaux Waver. Cette nouvelle réalisation se de- mices du projet, la brique de parement paysagers est aisément modulable. vait en effet d’être représentative des ac- était retenue pour ses qualités esthé- tions menées par la commune en matière tiques, tandis que la brique perforée L’entrée principale se situe à l’angle de développement durable et, dans ce pour mur intérieur s’imposait par la extérieur du bâtiment mais un accès cas précis, en matière d’utilisation de suite comme une évidence technique. direct depuis le parking a également matériaux durables, de flexibilité des es- été prévu. Une seconde phase prévoit paces et de mise en œuvre d’installations Deux ailes composent la maison com- un aménagement des abords et de l’es- techniques de gestion du climat intérieur munale. Leur intersection forme un pace intérieur défini par les deux ailes du bâtiment. angle vif et les architectes y ont organi- en espace vert. sé l’espace d’accueil et d’information du public. L’une des ailes est destinée L’architecture audacieuse de cette réa- aux guichets pour la population, aux lisation joue d’une part sur l’asymétrie TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 et d’autre part sur le contraste intérieur l’aspect sombre et monolithique du un espace sur trois niveaux où la / extérieur. parement et la clarté régnant à l’inté- couleur blanche est omniprésente. Un volume sur trois niveaux forme l’ai- rieur du bâtiment. Le parement a été le dans laquelle se situe l’entrée princi- réalisé en maçonnerie à joints minces, C’est un ensemble d’éléments, dont le pale et fait face aux constructions avoi- sans appareillage strict. Il faut souli- choix du matériau terre cuite, qui font sinantes, tandis que la hauteur de gner la remarquable exécution et le de cette réalisation une réussite en l’autre volume décroît selon une pente soin apporté à la réalisation des dé- matière de construction durable. constante pour ‘disparaître’ dans le sol! tails, notamment à l’angle vif à l’entrée Le contraste intérieur / extérieur du bâtiment. A l’intérieur, la maison consiste, quant à lui, en un jeu entre communale accueille les visiteurs dans 5 6 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 British School of Brussels – Tervuren Architectenbureau Van Severen bvba Photos: Studio Claerhout Cette école internationale organise les cours pour les jeunes enfants (4 à 7 ans – «infant section»), les garçons et filles de 7 à 11 ans («junior section») et offre une excellente formation aux élèves de 11 à 18 ans («senior section»). Cette école dipose d’infrastructures et d’équipements très performants. Par ailleurs, elle propose aux élèves un panel d’activités très diverses: espaces pour des leçons en petits groupes, laboratoires, ordinateurs en nombre avec connection internet, terrains et salles de sports, bibliothèques, salles de musique et studios d’enregistrement, théâtre,… Le complexe est composé de différents bâtiments à l’image d’une petite communauté au caractère très ouvert. Soucieuse d’offrir une formation et un environnement de grande qualité, l’école agit de façon proactive pour repenser sans cesse l’infrastructure et offrir de nouvelles opportunités aux été rénovées et ont fait l’objet d’un ré- élèves et enseignants. L’école concréti- aménagement. Le bureau d’architectu- se ainsi son ambitieux objectif en re Van Severen a participé à ces pre- matière de qualité de l’enseignement. mières rénovations. L’école a ensuite Les premières constructions de ce poursuivi le renouvellement et l’exten- complexe datent des années 1970. sion des bâtiments en faisant appel au Depuis lors, certaines d’entre elles ont même architecte. TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Lors des premières interventions de rénovation, l’école avait demandé à l’architecte de rechercher une brique similaire en teinte, format et texture à celle utilisée pour les bâtiments existants. Au fil de ses interventions, l’architecte a convaincu la direction de l’école d’opter pour une architecture plus contemporaine mettant en œuvre des briques de couleur et teinte différente que celles des briques anciennes. Les deux réalisations les plus récentes sont une construction de 2000, le bâtiment «Tintin», et une construction de 2004, le bâtiment «Mercator». Le bâtiment «Tintin» a été construit à l’emplacement d’un bâtiment ancien existant. Il apparaît comme une termi- maçonnerie enveloppant un bloc qui avait été démoli. A la demande des naison à l’architecture libre et auda- entièrement vitré sur trois niveaux. Les propriétaires du terrain, le même gaba- cieuse, ayant son propre caractère équipements techniques destinés à la rit a été reproduit. Par une utilisation architectural. Ce bâtiment regroupe la ventilation du bâtiment et les protec- inventive de l’espace, 5400 m sont bibliothèque principale au rez-de- tions solaires sont intelligemment aujourd’hui disponibles, au lieu de chaussée et, aux deux étages, un espa- intégrés et cachés. 1900 m2 auparavant, et ce pour une ce est organisé pour les élèves de la même surface bâtie. «senior section»: espace informatique L’architecture de ces bâtiments contri- et multimedia, espace de détente, buent à l’image et à la renommée de Le bâtiment Mercator s’inscrit quant à petite cuisine. cette école internationale. lui dans le prolongement d’un bâtiment Ce bâtiment apparaît tel un écrin de 2 7 8 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Imprimerie industrielle Verstraete à Maldegem Architectenburo Storme Van Ranst Photos: Studio Claerhout L’imprimerie Verstraete occupe une position dominante sur le marché de l’imprimerie d’étiquettes pour emballages en polypropylène. A l’occasion de l’extension de ses activités de production, cette entreprise a souhaité se doter de nouvelles installations qui reflèteraient la haute technologie, la précision et le sérieux qui la caractérisent. En quelque sorte, cet ensemble industriel regroupant l’unité de production et l’administration de l’entreprise se devait d’être une «vitrine» auprès des clients et fournisseurs. de réunion, espace d’exposition des cueil du public, les salles de réunions produits – et la conciergerie. et les bureaux de l’administration sont Cette réalisation représentait un véri- A cela se greffaient également les diffi- regroupées dans un volume vitré. table défi pour le bureau d’architecture cultés liées à l’optimalisation du «pro- Le choix du matériau traduit l’ouverture qui se devait de conjuguer en un même cess-flow» à la prise en considération de l’entreprise sur l’extérieur. ensemble, des fonctions aussi diverses des divers aspects techniques spéci- L’unité de production, les installations que l’unité de production, les bureaux fiques à l’industrie de l’imprimerie, techniques, le pré-press s’organisent de l’administration, le pré-press, les di- tel le maintien de la température et du quant à eux dans le volume en maçon- vers locaux techniques de stockage, les taux d’humidité. Ainsi, c’est dès la nerie de briques rouges. Par ailleurs, la espaces d’accueil du public – guichet phase de conception que les bureaux conception permet toute extension fu- d’accueil, cafétéria, vestiaires, salles d’étude en techniques spéciales ont ture des activités de l’entreprise sans pris part à la discussion avec les archi- que de lourdes modifications ne soient tectes afin d’intégrer en amont les nécessaires. installations techniques. Contrairement à de trop nombreuses Le jeu des volumétries, les lignes archi- constructions industrielles sans âme, il tecturales épurées, la plus-value appor- émane des installations de l’imprimerie tée par la qualité et la sobriété des ma- Verstraete, une certaine «aura» qui ne tériaux contribuent à créer une archi- peut être qu’un atout tant pour l’image tecture inventive qui soit en accord donnée aux fournisseurs et clients, que avec l’image que l’entreprise souhaite pour la création d’une ambiance de tra- donner. vail motivante et à dimension humaine. La lisibilité du bâtiment constituait un En ce qui concerne ce dernier point, il élément essentiel du concept. C’est faut souligner que les architectes ont ainsi que les zones destinées à l’ac- accordé une attention particulière à TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 l’ambiance de travail au sein de l’entreprise. Dans le volume en briques, un patio en contact avec l’unité de production y laisse pénétrer la lumière naturelle. Par ailleurs, une terrasse accessible aux ouvriers durant leur temps de pause y a été aménagée. Un second patio est en contact visuel avec les salles de réunions… L’aménagement de ces patios a été réalisé en briques de pavage foncées. Dans le volume vitré, les bureaux de l’administration s’organisent en un bureau paysager entièrement ouvert sur le vaste jardin. L’architecture et l’organisation de cet ensemble industriel lui donnent un caractère ouvert, fonctionnel et prenant en considération le bien-être du personnel. Au travers de ce nouveau bâtiment, l’entreprise affiche clairement sa volonté d’innovation et de recherche de la qualité. 9 10 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 REGARD SUR L’ATELIER DE L’ARBRE D’OR C’est en 1990 que l’Atelier de l’Arbre d’Or voyait le jour sous l’impulsion de deux architectes namurois, Christian Dejardin et Jean-Pierre Wargnies. Depuis lors, deux autres associés, Bernard Voglet et Etienne Frankart, sont venus agrandir l’équipe pour former un quatuor qui mise sur l’expérience et les spécificités de chacun. Par ailleurs, l’Atelier compte de dix à quinze collaborateurs qui disposent d’un espace de liberté suffisamment vaste pour s’impliquer dans les projets et se forger ainsi une solide expérience. Tous les quatre originaires de la Région de Namur, ils ont choisi d’y installer leur atelier d’architecture pour valoriser leur compréhension et leur sensibilité de la ville de Namur et de sa région, y nouer et développer des contacts privi- Moulins de Beez – Photo: Bastin & Evrard légiés avec bon nombre d’intervenants dans la profession. Certaines de ces réalisations sont des Célestines, les architectes sont Leurs activités ne se sont bien évidem- devenues des réalisations-phares de intervenus dans des projets très divers. ment pas cantonnées à Namur et sa l’Atelier. C’est notamment le cas des Citons la restauration du Couvent des région mais se sont étendues à d’autres moulins de Beez qui ont fait l’objet Célestines, des immeubles à apparte- villes wallonnes. d’une reconversion pour le ministère de ments, des immeubles de bureaux, la Région Wallonne. La reconversion en l’aménagement de l’espace public,… Les architectes de l’Atelier de l’Arbre bureaux et salle de conférences de cet d’Or n’ont jamais souhaité «se spéciali- ancien bâtiment industriel classé L’expérience leur a également enseigné ser» dans un seul type d’interventions «Monuments et Sites» a obtenu une les aspects contraignants du métier architecturales mais, bien au contraire, mention Europa Nostra en 2001. d’architecte et c’est avec brio qu’ils sont restés ouverts à des champs d’in- parviennent à tirer leur épingle du jeu vestigation des plus divers: la revitali- D’autres interventions de l’Atelier de et proposer une architecture de qualité, sation urbaine, les logements indivi- l’Arbre d’Or dans le centre-ville namu- en intégrant la réalité de terrain, duels et collectifs, les centres rois sont le fruit d’une réflexion sur la qu’elle soit économique, politique, d’affaires, les immeubles de bureaux, revitalisation d’un quartier. Dans le organisationnelle… c’est là tout leur la restauration,… cadre de la revitalisation du quartier talent de conjuguer ces éléments TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 extérieurs à la création architecturale tout en concevant des constructions réalistes et novatrices, en harmonie avec les exigences de chacun des acteurs. Reconnu dans le Namurois et en Wallonie, l’heure est venue aujourd’hui pour l’Atelier de l’Arbre d’Or de rechercher de nouvelles opportunités dans d’autres régions. Ainsi, une antenne de l’Atelier vient d’être créée à Auderghem afin d’être présent dans la région bruxelloise. Les réalisations à l’actif de l’Atelier constituent une belle carte de visite qui est sans aucun doute un premier atout à mettre en avant et se faire ainsi (re)connaître des divers acteurs Siège de l’Union des Villes et Communes de Wallonie – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or bruxellois de la construction. Un second atout réside dans le fait que la plusieurs dizaines de collaborateurs et Une autre piste qu’explorent les archi- structure du bureau est un intermédiai- pour lesquels la structure et l’organisa- tectes de l’Atelier de l’Arbre d’Or re entre les petites cellules de moins tion sont certainement moins souples consiste à multiplier les participations de dix architectes et les très grands que celles que l’Atelier de l’Arbre d’Or aux concours d’architecture, notam- bureaux bruxellois qui regroupent peut offrir. ment dans le Nord de la France. Ici aussi, le choix des concours auxquels ils prennent part, fait l’objet d’une réflexion sur l’équilibre à trouver entre l’énergie et le temps consacrés à la participation aux concours d’architecture d’une part et à la réalisation effective des projets d’autre part. Cette volonté de développement et cette recherche d’opportunités nouvelles caractérisent l’Atelier qui peut se vanter d’avoir une connaissance approfondie du monde de la construction et de la mettre à profit pour adopter une démarche proactive en matière de construction immobilière et pour ainsi «dénicher» les marchés potentiels. Immeuble résidentiel Beauséjour à Wépion – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or 11 12 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Depuis 2003, l’Atelier de l’Arbre d’Or est certifié ISO 9001. Cette certification atteste d’une organisation réfléchie et fonctionnelle du bureau, notamment en ce qui concerne le suivi des dossiers, le contact privilégié des maîtres de l’ouvrage avec des chefs de projets, la communication au sein de l’atelier et avec les différents intervenants, l’archivage des documents. Par ailleurs, un organigramme a été dessiné afin de répartir les compétences entre les associés: Christian Dejardin pour les relations extérieures, Jean-Pierre Wargnies pour la gestion Place des Célestines à Namur – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or administrative, Bernard Voglet pour la conception et Etienne Frankart pour la selon ses affinités. Il est cependant tion des dossiers. De plus, la taille à réalisation et la coordination sécurité. bien évident qu’un tel organigramme échelle humaine de l’atelier permet aux Ainsi, chacun peut développer plus reste très flexible et que chaque asso- collaborateurs d’avoir un regard sur particulièrement un aspect du métier cié intervient à toute phase de l’évolu- l’ensemble des dossiers. Revitalisation urbaine du quartier des Célestines à Namur – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Des interactions privilégiées L’Atelier de l’Arbre d’Or a acquis une reconnaissance certaine tant des maîtres d’ouvrage publics et privés, que des promoteurs immobiliers et des administrations communales et régionales. Ainsi, cette notoriété leur a ouvert les portes d’une collaboration à des projets de grande envergure, telles que la revitalisation du quartier des Célestines à Namur, la création de «l’Espace Didier» à Arlon ou encore du parc d’affaires de Lives-Loyers. L’Espace Didier résulte d’une volonté Espace Didier à Arlon – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or de la ville d’Arlon de redynamiser un ilôt en centre urbain. Des immeubles conçues, en collaboration avec le bu- tion,… La réputation de l’Atelier de de bureaux, des commerces, des loge- reau Montois Partners Architects. La l’Arbre d’Or vient aussi de l’esprit de ments, des espaces publics seront le construction des deux premiers bâti- bonne collaboration que ses architectes moteur de cette revalorisation du quar- ments et des infrastructures débute ce tentent de faire naître entre tous les tier. L’expérience acquise dans l’inter- mois pour se terminer 18 mois plus acteurs du projet. vention du quartier des Célestines, a tard. L’avancement des huit autres bâ- Il est bon de souligner que multiplier et permis une participation active de timents dépendra de la commercialisa- entretenir les contacts avec un maxi- l’Atelier de l’Arbre d’Or dans cet ambi- tion. mum d’intervenants a fait de cet atelier tieux projet. d’architectes, le partenaire privilégié de Ces grands projets se font en partena- certains promoteurs qui le sollicitent Quant au parc d’affaires de Lives- riat avec d’autres bureaux d’architectu- dans le cadre d’appels d’offres promo- Loyers, il devra accueillir 1200 per- re, des spécialistes en ingénierie, en teurs/architectes. sonnes. A cet effet, dix entités ont été techniques spéciales, en restaura- Revitalisation urbaine du quartier des Célestines à Namur – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or Espace Didier – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or 13 14 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Hall omnisports de Fernelmont – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or Un regard proactif et réaliste sur la profession d’architecte Une démarche proactive ne, un projet qui apparaîtra à chaque Les architectes de l’Atelier n’envisagent intervenant comme une plus-value. Du De tels partenariats nécessitent évi- pas leur rôle comme étant celui d’un in- repérage de sites potentiels, à la partici- demment une vision réaliste de la pro- tervenant attentiste. Au contraire, par pation aux études de faisabilité jusqu’à fession d’architecte et une prise en sa formation et sa sensibilité à notre l’élaboration des programmes… l’archi- compte de l’ensemble des critères à environnement bâti et non bâti, l’archi- tecte a un rôle omniprésent! chaque stade du projet, qu’ils soient tecte est la personne la plus à même de Cette démarche de sensibilisation des d’ordre financier, technique, urbanis- constater les manquements en matière élus communaux à la qualité architec- tique,… Ce regard objectif et sans d’aménagement urbain ou rural, ou turale, les architectes de l’Atelier de complaisance est un élément que les bien encore de repérer les potentialités l’Arbre d’Or l’ont mise en pratique lors architectes de l’Atelier de l’Arbre d’Or d’un site. Son rôle devient alors celui de la construction d’un hall omnisports tiennent à souligner. d’un initiateur de projets qui se lance pour la commune de Fernelmont. dans une course folle pour sensibiliser Par son caractère contemporain et ac- l’ensemble des acteurs – communes, cueillant, cette infrastructure publique, société de logements, promoteurs im- excentrée du noyau rural, est devenue mobiliers, etc – à ces potentialités et un élément-phare pour la vie de la faire naître d’une concertation commu- commune. TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Le facteur économique De tels partenariats impliquent des enjeux financiers de grande importance et il est évidemment impossible de ne pas tenir compte de ces impératifs. Dès le départ, les choses se doivent d’être claires en matière de rentabilité du projet pour le promoteur immobilier ou de coûts si le client final est connu. Par ailleurs, un bureau d’architecture d’une quinzaine de collaborateurs doit aussi être assuré de rentrées financières suffisantes pour une bonne gestion du bureau. Il n’est par exemple pas envisageable pour un tel atelier d’architecture de prétendre financer ses activités en ne concevant que des habitations unifamiliales. La participation à des projets de grande envergure Hôtel Ibis à Namur – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or s’impose! Dans un même ordre d’idée, il n’est bées bénéfiques à plus long terme pour concertation entre tous les acteurs sera pas envisageable pour les architectes l’Atelier: sélection à d’autres concours, nécessaire et l’architecte devra de l’Atelier de l’Arbre d’Or de concen- nouvelles relations professionnelles, conseiller activement les autres parties. trer leurs activités essentiellement au- intérêt d’un maître d’ouvrage privé,… tour de la participation à des concours Un juste équilibre entre participation L’expérience vécue par les architectes d’architecture. En effet, d’une part, les aux concours et concentration des ef- dans le cadre de la revitalisation du critères de participation sont générale- forts sur les réalisations effectives sera quartier des Célestines à Namur illustre ment très exigeants et outrepassent à la base d’une gestion réussie du ce propos. Le lot où prend aujourd’hui même parfois le rôle de l’architecte. développement de l’Atelier. place un établissement d’une grande D’autre part, même si l’architecte, chaîne hôtelière, a fait l’objet de nom- après y avoir consacré une énergie et Le choix et la variabilité du programme breuses discussions quant à sa destina- un temps considérables, remporte le Pour de grands projets de revitalisation tion. Fallait-il le destiner au logement, concours, il n’est pas encore assuré de urbaine, plusieurs phases sont généra- à un espace de bureaux? C’est finale- la réalisation effective du projet. lement prévues et il n’est pas rare que ment l’option d’hébergement hôtelier Celui-ci peut rester en attente de très les travaux s’effectuent sur plusieurs qui a été retenue. longues années avant d’être réalisé, années. ou ne jamais voir le jour! Dès lors, remises en question du projet Cependant, la participation à de tels et modifications du programme sont concours n’est pas à négliger car elle monnaie courante. L’architecte se doit permet aussi de se faire connaître. Il alors de faire montre d’une grande est possible que cela amène des retom- faculté d’adaptation. Ici encore, une 15 16 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 La flexibilité des bâtiments Il est vrai que lorsque le client final est maître de l’ouvrage, les démarches de l’architecte se font de concert avec lui. L’architecte a devant lui un interlocuteur avec des besoins spécifiques, et la réflexion qu’il mènera sera particularisée et dès lors peut-être poussée plus loin. Cependant, dans le cadre de la collaboration de l’Atelier de l’Arbre d’Or avec des promoteurs immobiliers, il arrive souvent que le destinataire final du bâtiment ne soit pas connu. Toute l’habilité de l’architecte sera de concevoir des espaces suffisamment flexibles pour s’adapter à plusieurs clients potentiels. Immeuble de bureaux et logements à Namur – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or C’est ainsi que, forts de leur expérience, notamment en ce qui concerne la De plus, cette flexibilité doit également besoins, cela doit rester possible. réalisation de bureaux, les architectes permettre une adaptation en cours de La société Electrabel, au fait des inter- de l’Atelier peuvent créer des plateaux, réalisation du projet. Ainsi, si en cours ventions architecturales de l’Atelier de des espaces communs qui conviendront de réalisation, un client rachète le pro- l’Arbre d’Or, leur a confié la réalisation à tout utilisateur final. jet et souhaite le particulariser à ses de son siège régional de Namur. Quatre ailes déployées autour d’un atrium central ont permis une organisation flexible des plateaux de bureaux. L’acte architectural: la première image est essentielle On aura compris que jongler avec les impératifs de la profession est le fruit d’une solide expérience. Tout l’art de l’architecte est de tirer son épingle du jeu et de faire primer l’acte architectural avant toute autre considération. Quelles sont les armes dont il dispose? D’une part, nous avons évoqué le fait qu’une concertation avec l’ensemble des acteurs était primordiale. Siège régional d’Electrabel à Namur – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Parc d’affaires de Lives-Loyers – en association avec Montois Partners Architects – Photo: Atelier de l’Arbre d’Or Un autre élément relevé par les archi- un jeu dangereux et l’architecte doit Aujourd’hui, un bureau d’architecture tectes de l’Atelier de l’Arbre d’Or est pouvoir en déjouer les pièges et jouer se doit d’être conscient des difficultés l’importance sans cesse croissante que de finesse. et des réalités du métier. Toutefois, il revêt l’image qui est véhiculée de la fu- se doit aussi de tout mettre en œuvre ture réalisation. C’est là une arme à double tranchant pour les architectes. pour que l’acte architectural prime sur D’un autre côté, s’il sait user de cette ces réalités essentiellement écono- omnipotence de l’image, il pourra s’en miques. Les concours d’architecture et les ap- faire une alliée. En effet, lorsqu’un pro- L’Atelier de l’Arbre d’Or dispose pels d’offres promoteurs/architectes de- jet avec une forte «aura architecturale» d’atouts majeurs pour faire montre de mandent aux architectes de présenter a été présenté aux clients, aux autori- la qualité totale de son intervention une image «accrocheuse» de ce que tés locales, au grand public, un retour architecturale. sera la réalisation en volumétrie et en arrière vers un projet de moindre dans le choix des matériaux. Le projet maestria ne sera pas possible! La Associés: Christian Dejardin, Etienne doit convaincre et cela passe aujour- marge de manœuvre est assez étroite Frankart, Bernard Voglet, Jean-Pierre d’hui obligatoirement par de «belles pour les architectes mais dès lors que Wargnies. images» de synthèse. S’il n’y prenait le geste architectural premier est suffi- pas garde, l’architecte se verrait samment fort, que cette première Collaborateurs: Déborah Bourgeois, presque enclin de privilégier la réalisa- image séduit, la contrainte de l’image Pierre Collart, Denis De Backer, tion de telles images au travail de peut devenir la meilleure arme des ar- Michaël Kram, Aline Godart, réflexion globale sur l’organisation en chitectes face aux contraintes diverses Remi Mouligneau, Cédric Poncelet, plan, la structure portante, les tech- qui s’imposeront à eux dans la phase Ana Rosa. niques spéciales,… C’est évidemment de réalisation du projet. 17 18 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 Architecture Internationale Musée Matisse – Le Cateau-Cambrésis (France) Architectes: Emmanuelle et Laurent Beaudouin Photos: Serge Brison Le Cateau-Cambrésis, petite ville française du département du Nord a bâti autour du musée Matisse un véritable projet de dynamisation de la ville dont l’artiste est originaire. Jouissant de la renommée de l’artiste, le musée accueille un très grand nombre de visiteurs. Plus de 170 œuvres d’Henri Matisse et d’Auguste Herbin, autre enfant du pays, y sont aujourd’hui exposées. Lorsqu’en 1992, le musée Matisse devient un musée départemental géré par le Conseil Général du Nord, l’ensemble des acteurs exprime la volonté de consacrer les moyens, matériels et humains, nécessaires à son agrandissement et à son réaménagement. TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 En 2000, décision est prise de restaurer le Palais Fénelon, édifice datant du 18ème siècle qui héberge les collections depuis 1982 et de créer deux éléments architecturaux nouveaux qui relieront harmonieusement les différents bâtiments que sont le Palais Fénelon et l’école Richez, datant de 1910. La muséographie, la scénographie, l’éclairage, l’organisation et l’architecture du musée se doivent d’être repensés pour être à la mesure de la portée nationale et internationale que les responsables des collections souhaitent donner au musée. Le génie des architectes, sous l’impulsion de la conservatrice du musée, a été d’imprégner leur intervention d’un aucun élément n’oppresse les autres Soulignons encore la richesse qu’ap- juste équilibre entre force architectura- mais, au contraire, où les individualités portent certains détails constructifs, le et mise en valeur des œuvres. Deux peuvent s’exprimer. Une certaine har- comme par exemple le voile de béton éléments très contemporains relient monie baigne ainsi la cour intérieure qui, tel un liseré, borde les grandes harmonieusement les bâtiments de dif- d’entrée du musée. parois monolithiques en briques. férents styles architecturaux. Ces vo- Le mariage des teintes est dès lors une lumes simples de briques rouges créent Le musée Matisse se veut ainsi un déclinaison contemporaine de celles du un ensemble architectural cohérent où écrin pour d’extraordinaires collections. Palais Fénelon. La qualité du musée est aussi le fruit d’une réflexion sur les interactions intérieur/extérieur, telles que les vues sur la cour d’entrée et sur le Parc Fénelon à l’arrière du musée. 19 20 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 TECHNIQUE La brique dans le cycle de vie d’un bâtiment Les quotidiens et les revues en Si l’on porte son attention sur le cycle totales ultérieures et donc à ne pas tous genres font aujourd’hui la part belle de vie du matériau «brique» en lui- cumuler les impacts des phases de aux thèmes du «développement durable», même, il faudra alors également (re)construction successives. Il est in- de la «construction durable» ou bien prendre en considération la phase d’ex- déniable qu’une maçonnerie de briques encore du «cycle de vie». Mais les traction de l’argile et de (post-)gestion ne connaît aucun concurrent en matiè- définitions qui en sont faites restent des carrières, ainsi que la phase de re de durée de vie du matériau. généralement vagues. production du matériau. Les différentes La preuve en est que la plupart des Une publication de référence telle que fédérations européennes du secteur bâtiments anciens qui ont encore leur celle du CSTC peut cependant aider le briquetier et tuilier ont rassemblé un revêtement de façade d’origine sont lecteur à s’appuyer sur des éléments maximum d’informations sur le site ceux qui ont été construits en brique, précis. Ainsi, le terme «construction du- internet http://www.staywithclay.com. alors même que d’autres matériaux rable» est défini comme un ensemble qui étaient employés aussi à l’époque. «durant les phases de construction, d’uti- Cet article donne un aperçu non ex- Le matériau est parfaitement adapté à lisation et de démolition d’un bâtiment, haustif des avantages de l’utilisation de notre climat avec des averses nom- occasionnera un impact minimal sur la brique au travers des trois phases de breuses, une température qui, en hiver, l’environnement.» la vie d’un bâtiment que sont la fluctue autour d’une température nulle construction, l’utilisation et la démoli- et qui, par conséquent, donne lieu à un tion. nombre important de cycles gel-dégel. vie» en estimant objectivement et en Phase de construction Flexibilité prenant en compte à sa juste valeur Durabilité Un bâtiment ayant une longue durée l’impact environnemental total des La durée de la phase de construction de vie «survit» à ses occupants, et trois phases d’un système constructif. est très courte en comparaison de la même, pour les immeubles de bureaux La durée de chaque phase sera déter- phase d’utilisation… mais son impact par exemple, aux sociétés qui y sont minante quant à l’ampleur de l’impact en est-il pour autant négligeable? Ceci installées. Ainsi, il est important que environnemental. peut être le cas mais à condition d’uti- l’aménagement intérieur puisse être Ainsi donc, il s’agit d’appréhender le bâtiment tout au long de son «cycle de liser des matériaux durables qui per- facilement adapté aux exigences des Qu’en est-il du cycle de vie d’un maté- mettent de ne pas exposer le bâtiment occupants successifs. riau, et de la brique en particulier? à des reconstructions partielles ou A cet effet, une maçonnerie de briques 21 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 perforées pour murs intérieurs est résistance à ces phénomènes. Ces deux aspects – étanchéité à l’air et parfaitement appropriée. Bien que la En ce qui concerne le premier méca- faible conductivité thermique – sont la brique «snelbouw» ait une haute résis- nisme, la coulisse est remplie d’une base d’une faible consommation en tance à la compression, propriété quantité suffisante de matériau isolant énergie! Mais une construction en intrinsèque du matériau, elle se laisse à faible conductivité thermique. Avec brique, va encore plus loin … facilement «travailler» et il est parfaite- l’aide des briques perforées pour murs ment possible de percer de nouvelles intérieurs, qui ont une conductivité Sa structure capacitive, une nécessité ouvertures à l’aide d’une disqueuse ou thermique limitée, il forme une barrière en matière de confort intérieur, dimi- bien encore, de fermer d’anciennes retenant la chaleur à l’intérieur. nue la consommation en énergie. En ouvertures. Un mur de briques est le Le deuxième mécanisme qui consiste effet, la chaleur est emmagasinée dans seul type de mur porteur pour lequel il en un déplacement d’air chaud vers le mur intérieur en briques perforées et est si aisé de percer des ouvertures. l’extérieur est indésirable. Ce déplace- restituée à un moment plus opportun, Le matériau permet de transformer la ment d’air sera partiellement empêché avec un déphasage de 10 à 12 heures. géométrie d’anciens espaces sans par une certaine étanchéité à l’air Ce système est optimal quand le maté- qu’une démolition et une reconstruc- d’une maçonnerie correctement exécu- riau capacitif, dans le cas présent la tion totale ou partielle de grande am- tée et un plâtrage intérieur viendra brique perforée, est placé du côté inté- pleur ne s’imposent. C’est là un second assurer une parfaite étanchéité. rieur (donc exposé à la chaleur), et est aspect de la contribution de la brique à La maçonnerie de brique joue ici un protégé de l’environnement extérieur la réduction du nombre de phases de rôle de soutien. En effet, vu qu’un par une enveloppe d’isolant. Une amé- construction et de leur durée. plâtrage humide est en contact avec la lioration limitée de la consommation brique sur toute la surface du mur, énergétique de 5 à 10% apparaît par Phase d’utilisation toute perforation éventuelle du plâtre rapport à une construction non capaci- Nous quittons le domaine de la n’entraînera pas de diffusion de l’air tive. construction pour nous concentrer sur derrière l’enduit puisque celle-ci sera la seconde phase, de loin la plus empêchée par la maçonnerie. Le graphique ci-après donne la longue et la plus importante, dans la D’une part, la porosité de la brique per- consommation énergétique d’une habi- vie d’un bâtiment: la phase d’utilisa- met une excellente adhérence du tation quatre façades en fonction de la tion. L’utilisation des bâtiments repré- plâtre, d’autre part, la grande stabilité valeur U de la façade, calculée selon la sente environ 40% de la consommation de forme limite le risque de fissuration méthode be450 de la Région Wallonne énergétique dans notre pays, et comme de l’enduit de plâtre. (35 % de surfaces vitrées chacun le sait, il existe une relation directe entre la consommation énergéCO2. La consommation énergétique se doit donc d’être minimalisée. Utilisation rationnelle de l’énergie pour le chauffage La chaleur se déplace essentiellement au travers d’un mur selon deux mécanismes: la conduction thermique par un matériau de la paroi, le déplacement d’air au travers de la paroi. Un mur creux isolé montre une bonne 90 Consommation énergétique kWh/m2an tique et les émissions polluantes de 80 70 60 50 40 Niveau K 30 25 U 0,00 [W/m2.K] 30 35 40 45 50 55 0,16 0,33 0,49 0,65 0,81 0,97 Inertie |1 très léger Inertie |2 léger Inertie |3 lourd Inertie |4 lourd 22 TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 (U = 1 W/m2.K), plancher sur sol 2 On oublie souvent l’un des avantages Ventilation (U = 0,3 W/m .K) et toiture plate d’une structure capacitive, qui est la L’utilisation rationnelle de l’énergie est (U = 0,3 W/m2.K)). En comparant, pour possibilité de concentrer et de conser- indéniablement une première condition un niveau K40, une construction légère ver la chaleur dans des parties bien pour la réduction des émissions de gaz de classe d’inertie I1 et une construc- déterminées du bâtiment, par exemple à effet de serre, mais cela doit être tion en brique de classe d’inertie I4, on le séjour et la cuisine, sans créer de associé à un climat intérieur sain, ce obtient un solde positif de 5kWh/m2/an problème de confort dans les locaux qui requiert, à côté du confort en avantage pour la construction lourde non chauffés. En d’autres termes, la thermique, une bonne qualité de l’air. en brique. chaleur ne va pas immédiatement s’échapper pour ne pas chauffer inuti- On obtient une bonne qualité de l’air Une habitation basse énergie avec un lement les locaux non chauffés. Selon en remplaçant l’air intérieur vicié par besoin net en énergie inférieur à une simulation numérique réalisée par de l’air extérieur frais. La ventilation 75 kWh/m /an semble assez simple à la VUB, cela permet, pour une habita- est la condition garantissant une bonne réaliser. Il en va par contre bien diffé- tion standard, une réduction supplé- qualité d’air intérieur dans les habita- remment d’une habitation passive pour mentaire de la consommation d’énergie tions, les écoles et les bureaux. La laquelle la consommation est limitée à de 25%. consommation énergétique pour la ven- 2 2 15kWh/m /an. Cette exigence stricte tilation résulte essentiellement du fait rend la moindre petite économie En été, les propriétés capacitives sont de chauffer (ou de refroidir en été) l’air d’énergie importante, et ce vu que encore plus importantes. Vu que la ma- introduit à l’intérieur, et de l’utilisation chaque point faible augmente le niveau çonnerie en «snelbouw» peut emmaga- de ventilateurs. de consommation. Les valeurs U propo- siner la chaleur, elle peut, en combi- Sans préchauffage de l’air extérieur in- sées dans l’exemple ci-avant pour les naison avec une isolation thermique troduit, c’est un non-sens d’imposer un toitures, les planchers et les fenêtres conséquente, faire tampon et éviter niveau d’isolation plus strict que K35 à sont dès lors beaucoup trop élevées. ainsi toute surchauffe. Une ventilation un bâtiment avec une étanchéité à l’air Dans l’exemple de l’habitation passive, intensive pendant la nuit pour évacuer non efficiente. L’influence des pertes il faut faire choix d’une bonne orienta- cette surchauffe et éventuellement, de chaleur par ventilation sur ce niveau tion de l’habitation, avec les ouvertures l’utilisation de protection solaire, K est équivalente aux pertes de chaleur vitrées orientées principalement au conduisent en finalité à un bâtiment où par l’enveloppe extérieure du bâtiment. sud. La ventilation de l’habitation re- les possibilités de climatisation passive Le gain obtenu en isolant davantage quiert une attention particulière car sont exploitées de façon optimale. Une devient peu à peu marginal. ceci peut représenter une grande partie installation de climatisation n’est géné- Par contre, dans un bâtiment avec un de la consommation en énergie (voir ralement pas nécessaire. système de ventilation avec récupéra- plus loin). L’énergie doit, en toute Ces considérations s’appliquent aussi teur de chaleur et dont l’étanchéité à vraisemblance, être auto-produite, par aux immeubles de bureaux, où la l’air est efficiente, placer plus d’isolant exemple en utilisant l’énergie solaire climatisation est le paramètre détermi- dans la coulisse et diminuer le niveau pour la production d’eau chaude, ou nant à cause de la production de cha- K prend alors tout son sens. Le niveau avec des cellules photovoltaïques pour leur intérieure créée par les appareils K calculé constitue alors un indicateur la production d’électricité. électroniques de toute sorte. fiable des pertes énergétiques effec- TERRE CUITE ET CONSTRUCTION TRENTE-SIXIÈME ANNÉE 2005 tives. Le message est donc de limiter reste souvent une action purement démolie, avec la prudence requise, ou les pertes incontrôlées par ventilation esthétique, entreprise selon une appré- mieux encore, «démontée», et chaque par une étanchéité à l’air efficace. ciation subjective de l’apparence de la brique est alors désolidarisée du mor- façade. La situation physique des tier. Ces briques, parfois de formats ac- Entretien briques d’aujourd’hui ne le nécessitera tuellement peu courants, peuvent être A côté de l’important paramètre qu’est que très rarement. mises en oeuvre dans certains projets la consommation énergétique, il est re- de rénovation. commandé de choisir un matériau qui Phase de démolition Une autre option est de démolir le mur ne requiert que peu ou pas d’entretien. Enfin, la dernière phase de la vie d’un de briques beaucoup plus grossière- Ici, la maçonnerie de parement en bâtiment: la phase de démolition. Si la ment et de réduire ces éléments jus- briques décroche la première place! conception du bâtiment est bonne, la qu’à en faire des gravats. Ces gravats Il n’est pas nécessaire de procéder à démolition sera plus rare. A cette sont alors utilisés pour le remblai et les un nettoyage régulier de la façade ou à phase est lié le recyclage de la brique, fondations de routes, tel que mention- une réparation partielle, ou même de ou en d’autres termes, sa seconde vie. né également dans le cahier des mettre une peinture ou tout autre Notre pays dispose déjà d’une solide charges 250 de la Communauté couche de protection. Parfois, après expérience en la matière qui consiste flamande. quelques décennies, on procède à un essentiellement en deux possibilités. nettoyage de façade, cependant cela La maçonnerie de brique peut être 23 FABRICANTS BELGES DE BRIQUES ET DE TUILES Briques pour maçonnerie ordinaire: O : briques pleines pour maçonnerie ordinaire P : briques perforées pour maçonnerie ordinaire L : briques perforées à tesson allégé Briques de parement: E : briques de façade étirées M: briques faites à la main et briques moulées à la presse K : “Klampsteen” A : autres sortes (briques de parement traditionnelles et “rustiques” comme les briques de campagne, les briques à base de schiste, etc.) Autres produits: H : hourdis T : tuiles et couvre-murs C : carreaux de terre cuite S: briques de pavage • Pour plus de détails sur la gamme de produits de chaque firme, il est conseillé de s’adresser directement à l’entreprise; • La liste est basée sur les listes des membres de la F.B.B. Certains producteurs vendent leurs produits exclusivement ou non via une organisation de vente distincte. Dans le cas où cela s’avère utile, le nom de cette organisation de vente est ajouté entre parenthèses. Flandre Orientale • Kleiprodukten HOVE Lindendreef 101 9400 Ninove Tel. (054) 33 26 67 Fax (054) 32 82 38 (O-M-A) • Steenfabriek VANDE MOORTEL Scheldekant 7 9700 Oudenaarde Tel. (055) 33 55 61 Fax (055) 33 55 70 (M-S) • SVK Aerschotstraat 114 9100 Sint-Niklaas Tel. (03) 760 49 00 Fax (03) 777 47 84 (O-P-L-E-M-H) Flandre Occidentale • Steenbakkerij AMPE Brugsesteenweg 170 8740 Egem (Pittem) Tel. (051) 46 07 01 Fax (051) 46 07 04 (O-P-L-E) • DESIMPEL Hoogledestraat 92 8610 Kortemark Tel. (051) 57 57 00 Fax (051) 57 57 01-02 (O-P-L-E-M) • TERCA - ZONNEBEKE Ieperstraat 186 8980 Zonnebeke Tel. (051) 78 80 60 Fax (051) 77 10 38 (O-P-E) • Steenbakkerij DE KEIGNAERT Stationsstraat 30 8460 Oudenburg Tel. (059) 25 50 50 Fax (059) 26 89 87 (O-E-M) • Steenbakkerij DUMOULIN Rollegembosstraat 9 8880 Ledegem Tel. (056) 50 98 71 Fax (056) 50 41 92 (O-P) • TERCA Ter Bede Business Center 8500 Kortrijk Tel. (056) 24 96 16 Fax (056) 22 87 11 (O-P-L-E-M-A-S) • KORAMIC Kapel-ter-Bede 86 8500 Kortrijk Tel. (056) 24 95 11 Fax (056) 20 23 59 (T) Limbourg • Siersteenfabriek HEYLEN 2de Carabinierslaan 145 3620 Veldwezelt-Lanaken Tel. (089) 71 51 38 Fax (089) 72 28 80 (M) • Steenfabriek NELISSEN - HAESEN Kiezelweg 460 3620 Veldwezelt Tel. (012) 45 10 26 Fax (012) 45 53 89 (M) • TERCA - SCHOUTERDEN Venlosesteenweg 70 3680 Maaseik Tel. (089) 56 10 75 Fax (089) 56 81 83 (M-A) • Steenfabrieken VANDERSANDEN Riemstersteenweg 300 3740 Spouwen Tel. (089) 51 01 40 Fax (089) 49 28 45 (M) • Steenfabriek VANDERSANDEN Nijverheidslaan 11 3650 Lanklaar Tel. (089) 79 02 50 Fax (089) 75 41 90 (M) • TERCA - TESSENDERLO Havenlaan 10 3980 Tessenderlo Tel. (013) 67 16 31 / 67 14 34 Fax (013) 67 18 64 (P-L) Anvers • Steenbakkerij HEYLEN (DESIMPEL) Oude Baan + 48 2840 Terhagen (Rumst) Tel. (03) 880 51 80 Fax (03) 880 51 89 (P-L) • Steenbakkerij GEBR. LAUWERS Noeveren 74 2850 Boom Tel. (03) 888 02 32 Fax (03) 844 57 86 (K-A-C) • Steenfabriek van NIEL (DESIMPEL) Landbouwstraat 98 2845 Niel Tel. (03) 880 70 61 Fax (03) 880 70 66 (M) • SYNDICAAT MACHIENSTEEN II Nieuwstraat 44 2840 Rumst Tel. (03) 880 15 20 Fax (03) 844 28 11 (O-P-L-E) • Swenden Nieuwstraat 2 2840 Rumst Tel. (03) 844 22 22 Fax (03) 844 38 02 • DESTA Heerle 11 • • • • • 2322 Minderhout (Hoogstraten) Tel. (03) 315 70 99 Fax (03) 315 81 48 (E) Steenbakkerij FLOREN Vaartkant Rechts 4 2960 St.-Lenaarts Tel. (03) 313 81 98 Fax (03) 313 71 56 (O-E) TERCA - NOVA Steenbakkersdam 10 2340 Beerse Tel. (014) 61 10 99 Fax (014) 61 04 32 (O-P-L-E) TERCA - SAS Sint Jozefslei 6 2310 Rijkevorsel Tel. (03) 312 05 05 Fax (03) 312 47 40 (M-A) TERCA - BEERSE Absheide 28 2340 Beerse Tel. (014) 61 19 75 - 61 19 46 Fax (014) 61 22 33 (M) TERCA - QUIRIJNEN Sint Jobbaan 58 2390 Westmalle Tel. (03) 311 51 12 Fax (03) 311 62 56 (O-E-H-A-) Brabant • Steenfabrieken VANDERSANDEN Kortenbos 14 1790 Hekelgem Tel. (053) 66 85 51 Fax (053) 66 71 41 (M) Hainaut • Briqueterie de PERUWELZ (DESIMPEL) Rue de l’Europe, 11 7600 Péruwelz Tel. (069) 77 97 10 Fax (069) 77 97 11 (M) • Briqueterie de PLOEGSTEERT ‘Barry’ Chaussée de Bruxelles 33 7534 Barry Tel. (056) 56 56 56 Fax (056) 56 55 02 (E) • Briqueterie de PLOEGSTEERT Rue du Touquet 228 7782 Ploegsteert Tel. (056) 56 56 56 Fax (056) 56 55 01 (P-L-H) • TERCA - GHLIN Route de Wallonie 33 7011 Ghlin Tel. (065) 35 38 85 Fax (065) 36 10 92 (O-E-S) • TERCA - WARNETON Chaussée du Pont Rouge 57 7784 Warneton (Comines) Tel. (056) 58 88 10 Fax (056) 58 85 35 (M) Namur • Briqueterie de WANLIN (DESIMPEL) Route de Beauraing 131 5564 Wanlin Tel. (082) 66 55 00 Fax (082) 66 55 17 (E-A-S) Om dit tijdschrift in het Nederlands te ontvangen, bel naar 02/511.25.81