écrire une nouvelle - Médiatheques Mantes la Jolie

La Ville de Mantes-la-Jolie
Direction Culture, Patrimoine et Tourisme
vous propose
Le genre littéraire de la Nouvelle
Quelques conseils pratiques sur l’art de la nouvelle
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Un homme, c'est toujours un conteur d'histoires, il vit entouré de
ses histoires et des histoires d'autrui, il voit tout ce qui lui arrive
à travers elles ; et il cherche à vivre sa vie comme s'il la racontait.
La Nausée, Jean-Paul Sartre
La nouvelle est un exercice créatif
Le genre de la nouvelle est apparu au XVème siècle, sous la forme
d’un court récit distribué dans les rues. Le mot est emprunté à
l’italien novella. Par sa brièveté et la construction de son
argument, la nouvelle est proche du conte. Par la caractérisation
des personnages et par le traitement de l’action, elle est proche du
roman. C’est un genre qui suppose une intrigue exceptionnelle
avec un revirement interprété comme une « nouveauté » dans la
construction du récit. N’oublions pas que le mot « nouvelle », de
l’ancien français novele, signifie « événement que l’on
découvre ». Ce format court répond donc à des règles
particulières. Ce genre littéraire réclame une unité de la narration
et de la logique sémantique, tout en ouvrant le champ des
possibles à travers la création d’une intrigue. C’est un véritable
exercice de style qui se caractérise par sa brièveté et par sa
densité. Le rythme, la narration, et la chute y sont des éléments
essentiels. À la différence du conte, la nouvelle se caractérise
aussi par une approche psychologique des héros. Elle peut être de
science-fiction, fantastique, humoristique, historique, policière,
réaliste, ou encore sentimentale.
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Quelques célèbres auteurs de Nouvelles
Citons Les Cent nouvelles nouvelles (1462), les Nouvelles
exemplaires de Cervantès, les Contes et nouvelles de la Fontaine,
celles de Benjamin Constant, de Balzac, les Nouvelles asiatiques
de Gobineau, les Chroniques italiennes de Stendhal sans oublier
Guy de Maupassant, auteur de Boule-de-suif, La Parure, Le
Horla, etc. puis les nouvelles de Mérimée. Mentionnons encore
Les Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe, ou Les
Diaboliques de Barbey d'Aurévilly, ou encore les nouvelles de
Dino Buzzati, de Julio Cortázar, de Gabriel Garcia Marquez, de
Gogol ou de Pouchkine, etc.
Charles Baudelaire écrivait déjà, à propos de la nouvelle, dans
son ouvrage l'Art romantique : " Son effet est plus intense ; et
comme le temps consacré à la lecture d'une nouvelle est bien
moindre que celui nécessaire à la digestion d'un roman, rien ne
se perd de la totalité de l'effet ".
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Les caractéristiques de ce format court
La nouvelle littéraire se divise en quatre ou cinq étapes :
La situation initiale : elle présente habituellement les
personnages, le lieu, le décor, le temps ou l’époque et l'action de
départ. Elle décrit un état d'équilibre.
L'élément déclencheur : cette étape vient bouleverser l'ordre
normal des choses. Le personnage principal se retrouve dans une
situation fâcheuse. Nous assistons là à une modification de la
situation initiale, un événement duquel découle la suite de la
nouvelle.
Les péripéties : ce sont les actions qu'entreprend le personnage
pour résoudre sa situation et qui vont permettre une évolution
psychologique de ce personnage principal. Le récit s’organise
autour d’un seul événement et transmet une ambiance. Des
retournements de situation doivent donc naître au terme d’une
écriture incisive, créant ainsi du suspense et des interrogations
Le dénouement : il s'agit de la chute du récit qui doit provoquer
un effet de surprise. Il met donc un terme aux actions et surprend
généralement le lecteur.
La situation finale : ou fin du récit. Celle-ci peut être brève ; elle
place le personnage dans une nouvelle situation.
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Quelques règles à respecter
Le suspense, le rythme, la chute
Le héros est immédiatement immergé dans une scène d’action,
une décision ou un événement : suspense, fantastique, accident,
découverte. Le rythme et la couleur sont alors annoncés.
Les différents procédés propres au format de la nouvelle sont
clairs mais subtils. La surprise dans le texte en est un. Le
rebondissement est un ressort de la nouvelle. Il consiste à
entretenir le lecteur dans une vérité fictive tout au long du texte
pour le faire basculer dans une réalité tout autre à la fin. C’est
l’impact de la chute qui lui donne tout son relief. On comprend
alors que si le roman permet de susciter de nombreuses réactions
émotionnelles, la nouvelle va beaucoup plus jouer sur un
sentiment de surprise et d'attente.
Le lecteur doit se demander ce qu’il va se passer ensuite. Enfin,
une nouvelle littéraire réussie permettra au lecteur d'explorer la
profondeur et la complexité de la nature humaine. Cette
dimension psychologique est donc un élément constitutif de la
nouvelle.
Par ailleurs, l’auteur de nouvelles doit savoir susciter la curiosité
du lecteur. Selon cette perspective, toute la narration doit
converger vers ce dénouement surprise. Ainsi une nouvelle
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littéraire bien conçue doit-elle se terminer par un événement
inattendu ou mystérieux capable de déclencher une réflexion chez
le lecteur.
À l’inverse d’un rebondissement ou d’un retournement de
situation, on peut aussi composer une fin ouverte. Maupassant en
use parfois, Umberto Eco, souvent. Dans ce cas la nouvelle
s’achève comme elle a commencé, sans aucun cadre précis,
comme un point de suspension. La fin ouverte laisse le choix au
lecteur d’interpréter la fin de l'œuvre en s'imaginant une suite non
écrite.
Pour vous aider à construire votre histoire, il vous faut une
intrigue. Vous devez la structurer pour permettre à votre lecteur
de s’y repérer : un début, un milieu, une fin et des transitions
entre ces trois parties sont le squelette nécessaire. C’est ce que
l’on appelle la force du « plan ». Face au dépouillement de la
nouvelle, une bonne technique consiste à plonger le lecteur dans
une situation sans qu'il ait toutes les clés pour les comprendre. Les
indices apparaissent progressivement, ou comme chute. L'enjeu
est de faire basculer le lecteur dans une interrogation. Le but :
produire une sensation, voire un choc.
Pour conclure, si l'on choisit de construire une nouvelle au
dénouement inattendu, il faut s'assurer que la révélation finale
ouvre la voie à une réinterprétation de la nouvelle, qu'elle force le
lecteur à revenir sur le texte pour lui donner un autre sens.
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Quelques conseils pour vous aider
 Comment votre nouvelle commence-t-elle ?
 Choisissez un titre qui produit une fausse interprétation des
faits ou des actions.
 Comment se termine-t-elle ?
 Voulez-vous développer un portrait de personnage ?
 Souhaitez-vous explorer un décor ou une atmosphère ?
 Quel est l’événement qui vous permet de basculer de
l’exposition au développement ?
 Mystifiez les lecteurs en jouant sur le double sens d'un mot
important dans le récit.
 Demandez-vous comment vous passerez du milieu à la fin ?
 Comment justifierez-vous aux yeux de votre lecteur que le
développement s’achève et que le récit est bouclé ?
 Essayez de dénouer l'histoire par un retournement de
situation qui ne brisera pas la cohérence du récit.
 Tentez de construire une intrigue complète, avec un mystère
et son élucidation ?
 Efforcez-vous de révéler un élément, à la toute fin, qui
apportera un nouvel éclairage sur l'histoire.
 Quelle est la « morale » de votre histoire ?
 Que voulez-vous que le lecteur en retienne ?
 Vous pouvez tenter de clore le récit par un élément déroutant
et donnant lieu à plusieurs interprétations.
À vos plumes !
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Bibliographie autour du genre littéraire de la Nouvelle
840.3
BEA
US
DUH
Consultation
sur place
R
CAR
ARA
Dictionnaire des littératures de langue française / Jean-Pierre de
Beaumarchais, Daniel Couty, Alain Rey. - Bordas, 1984. - 3 vol. : ill. en
noir et en coul. ; 27 cm.
Cf. : Article « NOUVELLE », pages 1778 à 1780.
N'en faites pas une histoire ; No Heroics, Please / Raymond Carver ;
Traducteur François Lasquin ; Editeur William L. Stull ; Préfacier Tess
Gallagher. - Paris : Seuil, 1996. - 286 p. : ill. ; 18 x 11 cm.
Résumé : esquisses, pastiches, poèmes et nouvelles de jeunesse, essais sur
des sujets divers tels que la défense d'Hemingway contre ses biographes
ou l'éloge ambigu de l'amitié ou encore la défense et illustration de la
nouvelle.
808
DIC
DUH
Dictionnaire des genres et notions littéraires / Préfacier François
Nourissier. - 2e éd. - Albin Michel ; Paris : Encyclopaedia universalis,
2001. - 980 p. ; 21 x 15 cm.
Cf. : Article « NOUVELLE », pages 522 à 532.
Résumé : de abyme à zeugme, en passant par Brunetière, description,
expressionnisme, roman picaresque, science-fiction, traduction, plus de
270 articles analysent l'ensemble des genres et des questions qui soustendent le phénomène littéraire sous ses différentes formes, tant orales
qu'écrites.
840.91
FOR
DUH
Les formes brèves. - Paris : Scéren, 2014. - 50 p. ; 28 cm.
813
MAU
ARA
L'Art de la nouvelle ; The Short story / Somerset Maugham ; Traducteur
Frédéric Berthet. - Monaco : Rocher, 1998. - 106 p. ; 19 x 12 cm.
Résumé : histoire et poétique des formes brèves en littérature. Les
moralistes au XVIIème siècle. L'écrit dans la ville. L'écriture
fragmentaire : une expérience de lecture. Le haïku : tradition et
adaptation.
Résumé : évitant de se poser en théoricien, Maugham nous convie à une
promenade littéraire toute subjective chez les grands maîtres du genre :
Poe, Maupassant, Henry James, Kipling, Tchekhov et Katherine Mansfield.
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Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter
la Bibliographie sélective sur les Nouvelles
proposée par les Médiathèques
ainsi que le catalogue en ligne accessible sur le site :
http://mediatheques.manteslajolie.fr/
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