Mixeur, les goûts et les idées – Saison 5 – Épisode 1
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Mixeur, les goûts et les idées – Saison 5 – Épisode 1
Mixeur, les goûts et les idées – Saison 5 – Épisode 1 Durée : 26 min Fiche enseignant / Niveau avancé La vidéo est disponible sur francolab.tv5.ca Thèmes La gastronomie, le métier de chef, les confitures, les marinades, la porcelaine du Portugal, le cinéma d’animation et la restauration. Concept La série documentaire Mixeur est un magazine télévisé qui rencontre les chefs les plus inventifs du moment et parle avec eux de création. Visitez des lieux de la gastronomie moderne et rencontrez leurs architectes et designers. Découvrez également des artistes, stylistes, photographes, graphistes, journalistes, éditeurs ou scientifiques qui participent au phénomène de la cuisine créative. Mixeur présente les nouvelles tendances en matière d’art de la table, mais aussi les nouveaux et plus beaux emballages de produits. Contenu Synopsis : Cet épisode nous emmène en Italie, au Québec, en Belgique et au Portugal où l’on y rencontre des créateurs qui nous parlent d’art et de gastronomie. La transcription est disponible p. 12. Objectifs Niveau avancé • Objectifs pragmatiques - trouver des mots à l’aide de définitions - émettre des hypothèses à partir du titre de l’émission - discriminer des paroles parmi un choix multiple - compléter un texte à trous - discuter des attraits d’un restaurant - trouver les réponses à des devinettes autour des aliments - comparer deux témoignages en répondant à des questions ouvertes - jouer une mise en scène et formuler des questions et réponses - rédiger une critique Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 1 sur 23 • Objectifs linguistiques - enrichir son vocabulaire sur le thème de la restauration et de la gastronomie - reconnaître les pronoms compléments • Objectifs socioculturels - se familiariser avec la gastronomie italienne, portugaise et belge - en savoir davantage sur le travail d’un confiturier québécois - connaître certains aspects d’une fabrique de porcelaine portugaise - découvrir un métier qui mêle la création culinaire et le cinéma d’animation - parler du réalisateur américain Tim Burton Note culturelle Au Québec, on recommande d’employer mélangeur, malaxeur, batteur, broyeur, malaxeurbroyeur ou bétonnière plutôt que l’anglicisme mixeur ; cet anglicisme est toléré ailleurs dans la francophonie. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 2 sur 23 ACTIVITÉ 1 Pour commencer Vocabulaire et discussion Approche enseignant Avant de visionner le reportage, demandez aux apprenants de trouver les réponses aux définitions et de les inscrire dans les cases. Dites-leur que tous ces mots sont utilisés dans le reportage qu’ils vont voir. Finalement, invitez-les à échanger leurs impressions à partir du titre. Correction en grand groupe. Pistes de correction / Corrigés 1. La pièce montée du gastronome Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 3 sur 23 2. Répondez aux questions à partir du titre. a. Qu’est-ce qu’un mixeur ? Appareil ménager électrique destiné à mélanger des aliments. b. Qu’est-ce que le titre Mixeur – Les goûts et les idées évoque pour vous ? Des recettes, des idées de plats, etc. c. Selon vous, de quoi sera-t-il question dans ce reportage ? De nourriture. d. Pouvez-vous nommer des mots de la même famille que Mixeur ? Mixage, mixer, remixer, remixage e. Quelle préparation faites-vous le plus souvent avec un mixeur ? Je fais des mélanges d’aliments. Par exemple, de la pâte à crêpe ou de la soupe. ACTIVITÉ 2 Écoute, observation, vocabulaire et discussion Paroles de chef Approche enseignant 1. Montrez les six premières minutes du reportage. Demandez aux apprenants de trouver les propos exprimés par le chef Massimo Bottura parmi la liste proposée. Demandez-leur ensuite quelle serait leur philosophie par rapport à la nourriture. 2. Montrez la photo du plat expliqué par José Avillez-Belcanto, puis montrez les étapes de la recette présentée dans la partie du reportage de 6:09 à 7:05. Les apprenants doivent compléter un texte à trous avec les mots entendus. Demandez-leur s’ils savent à quoi servent les feuilles d’or en cuisine et expliquez-leur. Correction en grand groupe. À la fin de l’activité, invitez les apprenants à échanger leurs impressions sur l’importance du décor et de la présentation des plats quand ils vont au restaurant. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 4 sur 23 Pistes de correction / Corrigés 1. a. Propos tenus par le chef Massimo Bottura : 1. Hâtez-vous lentement ! 2. J'essaie d'offrir une partie de ma vie à mes clients. 4. Le plus souvent, l’inspiration vient de la passion. 5. Vous savez comment sont les Italiens ; tous des gérants d'équipes de football et des critiques gastronomiques. 8. La passion véhicule des émotions, et les gens sentent ces émotions que vous leur communiquez. Ils sentent que vous faites plus que remplir leur estomac. 10. Ces tableaux deviennent pour nous des paysages d'idées. Nous transformons ces idées en plats. b. Quelle serait votre philosophie par rapport à la nourriture ? La simplicité et la fraîcheur d’abord et avant tout ! 2. a. Un plat, un chef - Recette de l’œuf d’or Commençons avec un peu de chapelure, qui rappelle un terreau. Du consommé de champignons, du fromage portugais, un peu d'huile de truffe et des noisettes. Puis l'œuf, qui a été cuit à basse température, un peu de lard et une feuille d'or. Encore un peu de chapelure, quelques feuilles de shiso, des champignons shimeji et du jus de poulet. Et finalement, de fines rondelles frites pour couronner le tout. b. À quoi servent les feuilles d’or en cuisine ? Les feuilles d'or destinées à l'usage culinaire sont utilisées pour la décoration. L'or n'est pas toxique, mais en général, on l’utilise en très petites quantités. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 5 sur 23 ACTIVITÉ 3 Écoute et vocabulaire Une question de passion Approche enseignant 1. Faites une révision des pronoms compléments : L’-LE-LA-LES-LUI-LEUR-ELLE-ELLES-EUX-EN pour aider les apprenants à trouver les aliments que ces pronoms compléments remplacent dans les devinettes. Pour les aider, montrez-leur les photos des aliments décrits dans les phrases. Dites-leur que tous ces aliments sont dans l’extrait qu’ils vont voir. 2. Montrez l’extrait qui met en scène le confiturier Simon Turcotte et le chef Christophe Pauly (7:14 à 15:36) et demandez-leur de comparer les témoignages de ces deux passionnés qui rendent hommage au terroir par leurs talents culinaires. Correction en grand groupe. Pistes de correction / Corrigés 1. Devinettes et pronoms compléments. a. Les Québécois en consomment pour ses propriétés antioxydantes. En France, on les désigne sous le nom de myrtilles. Des bleuets / les bleuets (image 2) b. On le fabrique au printemps en prenant soin de bien le faire bouillir. Le sirop d’érable (image 10) c. On leur doit de bien les déguster, car elles meurent pour finir dans nos assiettes. Les langoustines (image 7) d. On la reconnaît à sa couleur orangée. Elle est riche en carotène et les lapins l’adorent ! La carotte (image 3) e. Les Québécois le désignent souvent sous le nom de cantaloup. Quand on le coupe, on y découvre sa chair sucrée et parfumée. Le melon charentais (image 6) f. On l’obtient à l’aide de lait coagulé. On en produit des centaines de types dans le monde. Riche en calcium, on le consomme souvent avec du pain. Le fromage / du fromage (image 5) Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 6 sur 23 g. On en fait souvent des confitures. On les cueille l’été, car elles y poussent durant cette saison au Québec, mais attention, elles peuvent tacher les doigts. Des fraises / les fraises (image 4) h. Son murissement se poursuit après sa récolte. On lui donne parfois l’attribut de belle Hélène quand on la nappe de chocolat après l’avoir pochée dans un sirop. La poire (image 8) i. En cuisine, on s’en sert essentiellement pour les gelées. Elles contiennent beaucoup de pectine. Les pomiculteurs cultivent l’arbre qui donne ce fruit principalement pour ses qualités de pollinisateur. Les pommettes (image 9) j. On l’emploie largement dans la cuisine italienne. On lui doit d’être l’élément clé du pesto classique. Le basilic (image 1) 2. Simon Turcotte et Christophe Pauly, témoignages de passionnés Région où ils travaillent Nom de leur entreprise Leurs spécialités Description de leur région Qu’est-ce qui les inspire à bien réussir leurs recettes ? Qu’ont-ils en commun ? Simon Turcotte Québec Simon Turcotte confiturier Confitures avec des fruits locaux Christophe Pauly Belgique Le coq aux champs Produits locaux et saisonniers / poissons, crustacés, légumes frais Petite banlieue Région de bois et de forêts La technique de l’essai La saison et la qualité du erreur produit Ils sont soucieux de tirer le meilleur des produits locaux. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 7 sur 23 ACTIVITÉ 4 Écoute Après le contenu, le contenant Approche enseignant 1. Montrez la minute du reportage qui traite de la Preservation Society et de Savouré, au Québec (15:39 à 16:33) et demandez aux apprenants de répondre aux questions. 2. Montrez ensuite le reportage qui traite de la fabrique de porcelaine (16:44 à 20:38) et demandez-leur si les affirmations sont vraies, fausses ou si le reportage ne donne pas l’information. Finalement, animez une discussion au sujet de la vaisselle en porcelaine. Correction en grand groupe. Pistes de correction / Corrigés 1. a. Quels produits la Preservation Society Québec offre-t-elle ? Marinades, marmelades, chutneys, fruits et légumes en bocaux. b. Quel prénom porte sa créatrice ? Camilia c. Qu’est-ce qui rend son style rétro ? Ses grosses lettres d. Quel type de papier utilise-t-on sur les bocaux ? Du papier Kraft e. Qui met les recettes en pot chez Savouré ? Jess f. De qui s’inspirent les dessins sur les étiquettes des pots de Savouré ? Des amis et des membres de la famille 2. Affirmations 1. 2. 3. 4. 5. 6. Vrai 99% des Portugais connaissent la marque Vista Alegre. Cette fabrique de porcelaine existe depuis 1824. Elle a été fondée par la famille Cabeilleirero. Vista Alegre offre surtout des produits classiques. Vista Alegre a des techniques qu’elle seule sait faire. Vista Alegre s’inspire de la vaisselle de Limoge. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Faux Ne sais pas X X X X X X Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 8 sur 23 7. Vista Alegre embauche uniquement des Portugais. 8. Joana Vasconcelos est l'artiste la plus connue du Portugal en ce moment. 9. Vista Alegre offre des produits bas de gamme. 10. Vista Alegre a le souci du détail. X X X X ACTIVITÉ 5 Écoute, discussion et mise en scène Art culinaire Approche enseignant 1. Avant de montrer cette dernière partie du reportage, demandez aux apprenants d’observer le gâteau hommage chocolaté à Tim Burton et de répondre aux questions. 2. Montrez la fin du reportage où Alexandre Dubosq parle de son travail de photographeréalisateur (20:40 à la fin) et demandez-leur de répondre aux questions. 3. Les apprenants doivent faire une mise en scène à partir de photos de gâteaux. L’un des apprenants joue le rôle de journaliste et pose des questions à l’autre apprenant qui joue le rôle de chef pâtissier. Ce dernier doit choisir un des gâteaux illustrés et expliquer comment et pourquoi il l’a créé. Il doit répondre aux questions du journaliste. Finalement, animez une discussion sur les types d’art que l’on peut exercer autour des aliments et/ou sur l’usage des aliments faits par l’artiste : est-ce du gaspillage alimentaire ou un gain pour l’art ? Correction en grand groupe. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 9 sur 23 Pistes de correction / Corrigés 1. a. Qui est Tim Burton ? Réalisateur, scénariste et producteur américain. b. Pouvez-vous nommer des réalisations de Tim Burton ? Beetlejuice, Dark Shadows, Edward aux mains d’argent, Ed Wood, Big Fish, Sleepy Hollow, Alice au pays des merveilles, etc. c. Quels sont les éléments représentés sur ce gâteau ? Des os, des lapins, des yeux, une bouche avec des dents pointues, un arbre sans feuilles, des chauves-souris (les noix) d. Pourquoi y a-t-il ce type de dessins sur le gâteau ? Ce sont des références à des films du réalisateur (les os et les yeux pour Beetlejuice ou l’Étrange Noël de Monsieur Jack ; l’arbre et les dents pointues pour Sleepy Hollow ; les lapins pour Alice au pays des merveilles ; les chauves-souris pour Batman). e. Pourquoi avoir choisi de faire un gâteau au chocolat pour Tim Burton ? Parce que Tim Burton a réalisé le film intitulé : Charlie et la Chocolaterie. 2. a. Qu’est-ce qui semble inspirer Alexandre Dubosq ? Les textures, les objets, les œufs en particulier, les jeux de mots, le mouvement et les références cinématographiques. b. Que dit Alexandre Dubosq au sujet du chocolat. Il dit : « En fait, je rentre dans l’intimité des gens parce que presque tout le monde mange du chocolat. Et c'est aussi venir dans l'enfantin, venir dans le domaine de chacun, qui est le souvenir d'enfance de la tarte faite par sa grandmère, du chocolat qu'on peut encore déguster quand à un moment donné, on a un petit coup de blues ou quand ça va pas bien. On se rassure avec du chocolat. » c. Qu’est-ce que la nourriture déclenche chez les gens, selon Alexandre Dubosq ? Il dit : « Tout ce que je faisais à chaque fois sur la nourriture déclenchait une réaction extrêmement importante. C'est vraiment ça. C'est d'essayer de trouver du plaisir dans des choses très banales qui sont autour de nous, et voilà. Si j'arrive, en tout cas, déjà, moi, à me faire plaisir et à en procurer aux autres, ça, c'est vraiment génial. » d. Qui a inventé le praxinoscope ? Émile Reynaud e. En quelle année le praxinoscope a-t-il été inventé ? En 1877 Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 10 sur 23 ACTIVITÉ 6 Pour aller plus loin Expression écrite Approche enseignant Demandez aux apprenants de rédiger une courte critique culinaire entre 100 et 200 mots sur un restaurant qui leur paraît original et agréable. Donnez-leur des éléments pour les inspirer. Évaluez les compositions sur l’originalité des propos, la syntaxe, l’orthographe et le vocabulaire. Pistes de correction / Corrigés Essayer un restaurant trois étoiles, c'est avoir de grandes attentes et tester quelque chose qui risque de nous surprendre, pour le meilleur ou pour le pire. Heureusement, nous avons été plus que satisfaits du résultat. L’ambiance feutrée laissait place à l’intimité et a su nous détendre et nous mettre en appétit. Le service était impeccable. Tous les mets étaient frais et présentés avec beaucoup d’originalité. En plus d’être délicieux, les plats contenaient des produits de qualité très bons pour la santé. Quelle chance de se régaler sans avoir à se soucier des petits bourrelets ! Nous retournerons sans aucun doute dans cette oasis où l’art culinaire rime avec détente et bon goût à peu de coûts ! Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 11 sur 23 TRANSCRIPTION 00:00:29 [NARRATION] Aujourd'hui, Mixeur découvre l'émouvante cuisine de l'Italien Massimo Bottura… … prépare des confitures avec le Québécois Simon Turcotte… … et se régale avec les « courts-mandises » du Français Alexandre Dubosq. 00:01:06 [MASSIMO BOTTURA, chef] Nous sommes en Émilie-Romagne. Cette région a été surnommée la vallée de la gastronomie en raison de ses produits AOP - appellation d'origine protégée -, de sa protection IGP - indication géographique protégée - et de ses nombreux siècles de traditions. Nous avons des produits magnifiques, et aussi cette expression, festina lente, qui signifie « hâtez-vous lentement ». 00:01:37 [NARRATION] C'est dans la belle ville de Modène que se trouve l'un des meilleurs restaurants d'Italie. Ouvert en 1995 par Massimo Bottura, l'Osteria Francescana, 3 étoiles Michelin, est un lieu unique où art et gastronomie se rencontrent, où la tradition la plus pure côtoie la modernité la plus audacieuse. 00:02:01 [MASSIMO BOTTURA, chef] En 1993, il y a 20 ans déjà, j'ai créé le plat des 5 âges du parmigiano reggiano, que je présente sous 5 textures et températures différentes. Mon idée était de créer un plat avec un seul ingrédient, le parmigiano reggiano, où seuls varient sa teneur en eau et son affinage. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 12 sur 23 Selon qu'il dure 6 mois, un an, un an et demi ou 2 ans, l'affinage change la particularité du parmesan. Vous le sentez au palais. Au début, les gens se moquaient de nous. Mais après 20 ans, ce plat a été désigné plat de la décennie de la gastronomie italienne. 00:02:56 J'essaie d'offrir une partie de ma vie à mes clients. Cette compression de pâtes aux haricots, par exemple, vous donne un aperçu de ma vie gastronomique. Au fond, une crème royale, qui représente mes débuts avec mon premier mentor, Alain Ducasse ; au sommet, une écume aérienne au romarin, rendant hommage à Ferran Adrià, de l'avant-garde espagnole. Mais entre Ferran et Ducasse, j'ai mis des pâtes aux haricots, sauf qu'au lieu des pâtes, j'ai utilisé de la croûte de parmesan. Je la fais bouillir avec les haricots. Elle est tranchée très mince comme des pâtes, mais a l'élasticité du parmesan. J'ai donc inséré ma grand-mère entre Ducasse et Ferran. C'est mon histoire gastronomique. 00:03:54 Vous savez comment sont les Italiens; tous des gérants d'équipes de football et des critiques gastronomiques. 60 millions de critiques gastronomiques. Pas facile de leur faire accepter de préparer un pot-aufeu, un bollito misto, sans faire bouillir la viande. Ce que je me refuse à faire afin de préserver le travail des agriculteurs, qui élèvent leurs animaux dans les pâturages alpins. J'ai donc cessé de bouillir la viande. 00:04:36 Nous partons toujours d'une question. Dans ce cas-ci, comment recréer la saveur du bollito misto sans perdre de vitamines, de protéines et de qualités organoleptiques ? Telle était la vraie question. Je fais donc du bollito misto non bouilli, ce qui, encore une fois, n'est pas facile à expliquer. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 13 sur 23 00:05:08 Le plus souvent, l'inspiration vient de la passion. Pour ma part, j'ai grandi avec la musique et l'art. Et puisque nous ne sommes pas situés devant les beautés de la mer ou des Dolomites, ces tableaux deviennent pour nous des paysages d'idées. Nous empruntons alors ces idées afin que notre esprit créatif les remue, les bouleverse, les réinterprète. Nous transformons ces idées en plats. La passion véhicule des émotions, et les gens sentent ces émotions que vous leur communiquez. Ils sentent que vous faites plus que remplir leur estomac. 00:06:11 Commençons avec un peu de chapelure, qui rappelle un terreau. Du consommé de champignons, du fromage portugais, un peu d'huile de truffe et des noisettes. Puis l'œuf, qui a été cuit à basse température, un peu de lard et une feuille d'or. Encore un peu de chapelure, quelques feuilles de shiso, des champignons shimeji et du jus de poulet. Et finalement, de fines rondelles frites pour couronner le tout. 00:07:21 [NARRATION] Installé dans la campagne québécoise où se trouve son atelier et sa boutique, Simon Turcotte concocte en famille des recettes originales qui se retrouvent dans les meilleures épiceries du pays. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 14 sur 23 00:07:34 [SIMON TURCOTTE, confiturier] Mon désir de rester à la campagne était important là-dedans. Parce que moi, je suis originaire d'une petite ville, Joliette, une petite ville de banlieue, puis mes plus beaux souvenirs d'enfance, c'était dans le Bas-Saint-Laurent. Moi, j'avais un oncle qui avait une ferme au nord de TroisPistoles, dans la montagne, puis là, bien moi, ma mère puis ma tante, on faisait des petites confitures de fraises des champs. Moi, déjà, je cueillais un petit peu des fruits sauvages aussi. C'est sûr que moi, j'aime jongler avec les saveurs. Puis bien, c'est ça. Je trouve que dans les fruits, il y a une délicatesse aussi, il y a beaucoup de parfums. Puis, c'est ça, j'étais à l'aise de travailler avec ce produit-là. 00:08:04 Un de mes critères de base : j'essaie majoritairement d'utiliser les fruits du Québec. Il y en a beaucoup. Il y a quelques exceptions pour les aromates, les fruits secs, les agrumes. Mais donc, à la base… C'est sûr que la fraise, c'est un fruit populaire au Québec, le bleuet sauvage. Après ça, j'utilise les poires du Québec aussi l'automne. Le melon charentais, j'ai un producteur de melons charentais biologiques dans notre région. Ça fait que moi, c'est sûr que ça, c'est la base. Puis moi, quand je pars du fruit, j'essaie le plus possible, pour créer une recette, bien là, de… Oui, je peux y ajouter une herbe, un peu de sirop d'érable, une épice, mais je veux garder le fruit pur. Donc, si je rajoute quelque chose, je veux pas que ça enlève trop au fruit. 00:08:46 Pour la gelée de pommettes au basilic, bien d'abord, on ôte les feuilles du basilic, on va les rincer comme il faut à l'eau, puis là, on les met dans un grand chaudron qu'on couvre d'eau froide. Ensuite, on porte ça à ébullition. On fait bouillir environ une trentaine de minutes, puis suite à ça, on coule le jus. En cuisant les pommettes, on extrait la pectine du fruit. Parce que la pommette, c'est un fruit très riche en pectine. Donc, ce jus-là, on le mixe avec un sucre de canne biologique qu'on utilise dans toutes nos confitures, puis là, on fait des petites quantités à la fois. On fait 2 l à la fois pour garder tout le parfum de la pommette puis du basilic. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 15 sur 23 Puis comme une gelée de pommes maison, une fois que la gelée est prête, on met un gros bouquet de basilic frais, puis bien là, c'est ça. Ça fait que là, on cuit une dernière fois pour avoir la bonne consistance de la gelée. La gelée, c'est un produit assez spécial vu qu'on rajoute pas une pectine. Il faut vraiment la concentration voulue pour que ça prenne, sinon elle va rester liquide. Donc, ça, c'est un peu notre mode de production. Puis d'ailleurs, on le fait pas mal dans tous nos produits. On cuit pas plus que 3-4 kilos de fruits à la fois. Même si notre volume a augmenté les dernières années, bien moi, je veux pas perdre la qualité qui a fait un peu ma notoriété. 00:10:06 C'est important de savoir qu'en 2000, mon nom d'entreprise, c'était En Robe des Champs. Bon, c'est joli, mais avec le temps, je me suis rendu compte sur le marché que… Moi, bon, je faisais les Métiers d'art. Ça marchait très bien quand on faisait goûter le produit. Puis même le branding, je le trouvais joli. Ça avait un petit côté champêtre. Mais en épicerie fine, ça décollait pas. Puis quand l'artisan, il est pas là pour représenter son produit, bien, tu sais… Il y avait quelque chose qui manquait. Puis moi, je me disais: « Ma confiture est meilleure, mettons, que telle entreprise. Mais lui, ç'a mieux marché. » Donc, il fallait que je fasse quelque chose. Puis bien, c'est ça. Ç'a été quand même 2-3 ans de recherche. J'ai changé 2 fois de graphiste. Puis bon, je me suis fait aussi conseiller de mettre mon nom. 00:10:50 On a fait le lancement aux Métiers d'art 2009. Ça fait maintenant 3 ans. Puis bien, c'est sûr que là, les résultats en épicerie fine sont là. Ma confiture était très bonne avant, mais là, aussi, ça m'a permis aussi, avec l'expérience, de sortir du petit-déjeuner, créer une gamme d'accompagnements pour fromages, créer une gamme aussi salé-sucré pour la cuisine. Donc, comme ça, je peux prendre la confiture, puis avec les mêmes techniques, l'envoyer ailleurs aussi. C'est pour ça que là, j'utilise de plus en plus les épices, les herbes. Puis là, à ce niveau-là, c'est vraiment l'essai-erreur. C'est comme un cuisinier, on s'améliore. Puis je considère qu'aujourd'hui, mes produits, ils sont encore meilleurs qu'il y a 5 ans puis 10 ans. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 16 sur 23 00:11:37 [NARRATION] Difficile de définir ce qu'est la gastronomie belge. Pourtant, le pays ne manque pas de belles adresses et de chefs soucieux de tirer le meilleur des produits locaux. Christophe Pauly du Coq aux Champs est l'un de ceux-là. Après des années d'apprentissage chez de nombreux chefs français, il est revenu dans sa région d'origine afin d'y montrer sa cuisine, au sens propre comme au sens figuré. 00:12:00 [CHRISTOPHE PAULY, chef] Coq aux Champs existait déjà. C'est une maison qui a été étoilée pendant 25 ans, plus ou moins. C'est une ancienne bergerie, ici. Donc, on a gardé le sol, qui date de plusieurs centaines d'années. Maintenant, moi, je voulais vraiment une réelle attache par rapport à ma région. Comme j'ai dit, on est dans une région de bois, on est dans une région de forêts. Cette identité, j'en ai besoin, parce que je vais aussi faire mes balades et faire mes cueillettes. Maintenant, par rapport à la cuisine, bien c'est vrai que ce n'est plus une cuisine. C'est une plaine de jeux, comme j'appelle ça. Et c'est pas à moi d'être avec les clients. Je voulais que les clients soient avec moi. 00:12:40 C'est aussi en rapport avec une identité de cuisine. J'ai une cuisine toujours brute, mais élégante. Donc, je n'aime pas les assiettes qui sont montées comme des pyramides, comme je dis. J'aime pas la cuisine à sniffer, comme je l'appelle. C'est la cuisine qui est archicompliquée. Je pense que le principal, dans une assiette, c'est d'avoir de l'émotion. C'est-à-dire qu'on met les couverts dedans, c'est un couteau, une fourchette, on y va. Et un plat est réussi à partir du moment où on se dit qu'on a envie de le remanger le lendemain ou une autre fois. 00:13:16 Maintenant, pour moi, la notion du luxe, elle est plus de dire: « Je pars dans mon jardin le matin, je vais arracher des carottes et je les sers à midi à mes clients. » Pour moi, ça, c'est une vraie notion de luxe. C'est vraiment ce que je veux faire passer. Que ce soit du lard, du turbot, de la langoustine ou une carotte, tout a droit au même respect. Et vous pouvez faire un grand Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 17 sur 23 plat avec une saint-jacques et des carottes. Le tout, c'est de respecter ça et c’est de faire passer un message, qu'il y ait une émotion. 00:13:48 Moi, la composition d'un plat, de toute façon, elle commence toujours par la saison. Donc, c'est très simple. C'est dans mon bureau, c'est tout seul. C'est une feuille de papier et un Bic, et la première chose que je fais, c'est de dire: « Voilà, on est au mois de septembre, il y a ça, ça, ça, ça, ça." C'est aussi la relation avec les fournisseurs, avec les producteurs, qui vont vous dire: Là, pour le moment, ça, c'est top. C'est maintenant que tu dois travailler ça. » Donc, ça, c'est la première direction. Je veux dire, c'est la saisonnalité, c'est la qualité du produit qui vont d'abord me donner la ligne directrice. 00:14:24 J'essaie de me limiter toujours, dans un plat, à 3-4 goûts différents. Parce que – bien, ça, c'est mon avis – j'estime qu'un palais n'est pas constitué pour pouvoir goûter 10 goûts différents. Et la pureté, elle vient aussi à partir du moment où vous composez un plat, de le manger et de se dire: « Eh bien, ça, je le goûte pas. Ça, je le goûte pas. » Si vous le goûtez pas, il faut l'enlever. C'est que ça sert à rien. 00:14:51 La scène gastronomique belge, pour moi, elle est en train d'évoluer à une vitesse folle. On voit… Je veux dire, on a toujours… Je pense qu'il y a la scène française qui reste, quoi qu'on en dise, je veux dire, le moteur de la gastronomie internationale. Maintenant, on voit des choses qui bouleversent. Tout ce qui se passe dans les pays scandinaves, des gars comme Redzepi ou quoi qui sont des gens qui sont super parce qu'ils bouleversent les choses. Ça s'est passé en Espagne aussi. C'est très bien. Et tout ce genre de choses, bien justement, permettent à des pays, je veux dire, comme la Belgique, qui était peut-être un petit peu moins identitaire, de se libérer, de dire: "Voilà, on peut y aller, on peut faire ce qu'on veut." Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 18 sur 23 00:15:44 [NARRATION] On a beau être de parfaits foodies, faire ses propres conserves peut sembler une tâche hors de portée. Heureusement, certains le font pour nous. Comme à la maison, mais avec le souci du détail en plus. 00:15:57 Preservation Society, créée par Camilia, chef pâtissière, ne produit que de petites quantités de marmelades, chutneys, fruits ou légumes en bocaux. Joli logo, effet papier kraft, grosses lettres rétro; tout y est pour créer une impression d'artisanat un brin sophistiqué. 00:16:17 Chez Savouré, c'est Jess, cuisinière et mère de famille, qui met en pot des recettes traditionnelles modernisées. La même touche originale se retrouve sur ses étiquettes, qui présentent une galerie de portraits d'amis et de membres de sa famille. 00:16:52 [NARRATION] 99 % des Portugais connaissent la marque Vista Alegre. C'est dire à quel point cette fabrique de porcelaine les accompagne dans les grandes et les petites occasions, et ce, depuis 1824. Ce qui distingue Vista Alegre, c'est la diversité de ses gammes. De l'ultraclassique à l'ultracontemportain, un œil sur le futur et un autre sur l'histoire. 00:17:14 [NUNO BARRA, directeur marketing] Dès la naissance de la compagnie, il y a eu toujours un peu de l'intérêt de prendre des choses de l'histoire du Portugal. Un exemple simple : donc, il y a eu des découvertes maritimes du Portugal en 1500, qui ont laissé d'énormes quantités de dessins qui ont été faits à la main. 00:17:38 Vista Alegre a été… et continue de le faire. Elle va chercher toutes ses références, qui sont des références du passé, de la culture de l'histoire portugaise. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 19 sur 23 00:17:50 [SAM BARON, designer et directeur artistique] Oui, on a des techniques que seuls les Portugais savent faire. Il y a par exemple l'utilisation d'un bleu particulier, qui est le bleu chinois. C'est-à-dire que ce sont eux qui ont pris leur bateau, qui sont allés rencontrer les Chinois, les Japonais, qui ont ramené des pièces et qui ont essayé de refabriquer ces choses-là. Donc, après, en étant assez malins pour dire à des gens de Limoges: « Venez, regardez »… À des gens de Sèvres: « Venez, regardez, etc… » Mais c'est cette capacité aussi culturelle qu'a le Portugal de regarder ailleurs et d'essayer de le faire sien pour après le reproposer. Et je pense que c'est le message qu'on veut continuer à donner à travers une vraie modernité dans le design qu'on propose. 00:18:27 [NUNO BARRA, directeur marketing] La compagnie a 2 équipes de design. Il y a une équipe interne, et il y a une autre équipe, qui travaille avec des designers extérieurs. Ici, vous avez un exemple de pièce d'un service qui a été fait récemment pour une exposition d'une artiste portugaise, Joana Vasconcelos, qui est l'artiste la plus connue du Portugal en ce moment. 00:18:55 [SAM BARON, designer et directeur artistique] Ça, c'est un travail qui a été fait, justement, par une personne qui travaille dans le design de Vista Alegre depuis assez longtemps. Et l'idée, c'était de reprendre comme ça des symboles végétaux, floraux et quelques animaux aussi. Il y a cette petite feuille, qui est une feuille ancienne qu'il y avait dans les archives de Vista Alegre. Donc, qui devient, voilà, un petit rince-doigts, un petit plat à cacahuètes ou quelque chose comme ça. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 20 sur 23 Mais moi, c'est ce que j'aime bien dans cette marque. C'est qu'on arrive toujours à trouver des détails qui permettent d'équilibrer une technique. Le petit détail historique, la forme qui, en elle-même, est super jolie… 00:19:41 Ils savent tout faire chez Vista Alegre. Ils savent faire et la petit sculpture qui prend des mois à être réalisée, et beaucoup d'assiettes pour services d'hôtellerie. Donc, il y a, voilà, plein de capacités, et le premier objectif pour moi quand on est un designer qui met les pieds chez Vista Alegre, c'est de découvrir tout ça, de rencontrer les ingénieurs qui travaillent pour des segments différents et vraiment comprendre les capacités. Alors, après, on peut se permettre de prendre des vieilles anses de vase, les coller sur un nouveau cylindre, mélanger avec des décors anciens, faire une peinture nouvelle à l'aérographe… Voilà, il y a plein de techniques comme ça. Moi, je pense personnellement que c'est très important qu'on exprime toujours quelques détails qui racontent qui est Vista Alegre, quelle est cette marque, comment elle a existé, comment elle continue à exister et où on veut qu'elle aille. 00:20:44 [ALEXANDRE DUBOSQ, photographe – réalisateur] Pendant plusieurs années, j'étais dans les effets spéciaux pour le cinéma, la publicité. Et puis ces derniers temps, j'ai un petit peu dérivé vers la photographie, donc les objets réels, les objets qu'on touche, qui sont pas virtuels. Et ça m'a amené aussi après à les animer à travers mes films, que j'appelle les « courts-mandises ». 00:21:09 [NARRATION] Avec ses « courts-mandises », comme il les appelle, Alexandre Dubosq, amateur de jeux de mots et de références cinématographiques, explore un genre nouveau qui mêle animation et matière culinaire. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 21 sur 23 00:21:22 [ALEXANDRE DUBOSQ, photographe – réalisateur] Je vais vous parler d'un objet, moi, qui me fascine au plus haut point. C'est l'œuf. L'œuf, pour moi, c'est quelque chose que chacun a dans son frigo, que chacun croit connaître. Et en fait, ça m'a intéressé déjà de le prendre en photo. Parce que j'ai découvert aussi qu'il avait une texture absolument formidable, que sa forme en dehors, elle est à la fois simple et très complexe. Et cet objet-là a été, moi, on point d'entrée, finalement, très, très simple sur le design d'objets. En tout cas, sans moi y intervenir, mais en le prenant en photo. 00:21:59 Je me sens vraiment un artisan, un fabriquant d'objets, et j'ai un vrai plaisir, en fait, à fabriquer des objets et à les voir là, dans mes mains. Alors souvent, effectivement, ça tient à peu près sur une table. Ç'a été longtemps parce que j'avais pas beaucoup de place. Mais je crois qu'en fait, il y a un vrai plaisir à avoir un acte artisan de fabrication d'objets. 00:22:20 La base même de mes films d'animation, en fait, est vraiment partie de ce qu'on appelle les jeux optiques du précinéma, et en l'occurrence, le praxinoscope, qui a été inventé par Émile Reynaud en 1877. Et qui est basé sur le fait d'avoir des bandes, qu'on appelle des bandes de praxinoscope, qu'on place à l'intérieur d'un praxinoscope, qui est une espèce de cylindre avec un jeu de petits miroirs. Et quand on fait tourner le petit miroir, on a la visualisation des images les unes à côté des autres. Donc, là, je vous le fais tourner. Mais c'est ce principe, en fait, qui, par l'intermédiaire d'une caméra, finalement, recrée ce mouvement. 00:23:11 Ce gâteau-là était fait en… C'était un hommage chocolaté à Tim Burton. Il est mis sur une plateforme tournante. Donc, il tourne à une certaine vitesse qui fait qu'en fait, ça rentre en synchronisation avec la vitesse d'obturation de la caméra. En fait, notre œil voit en continu. Par contre, la caméra nous permet de révéler… Il y a des os qui partent d'un sens ; il y a des os qui sont enfoncés, en fait, dans le chocolat, qui partent dans un autre. Et ça nous donne l'illusion du mouvement. En fait, ça prend vie. Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 22 sur 23 00:23:46 Alors, je pense qu'en fait, la matière alimentaire, c'est intéressant dans le sens où ça rentre dans l'intimité des gens. C'est-à-dire que je suis vraiment convaincu que quand, par exemple, je mets du chocolat en scène... En fait, je rentre dans leur intimité parce que tout le monde ou presque tout le monde mange du chocolat. Et c'est aussi venir dans l'enfantin, venir dans le domaine de chacun, qui est le souvenir d'enfance de la tarte faite par sa grand-mère, du chocolat qu'on peut encore déguster quand à un moment donné, on a un petit coup de blues ou quand ça va pas bien. On se rassure avec du chocolat. Et comme j'ai ces ingrédients-là, en fait, la plupart du temps aussi dans mes films, c'est un jeu aussi de sensations, comme une prémisse à un plaisir qu'ils vont avoir. 00:24:35 La quasi-intégralité de tous mes travaux, à la fois, je les mets sur Internet, je les explique sur Internet, je fais des making-of que je mets à disposition des gens. Et donc, du coup, pour moi, c'était un dialogue entre les gens et moi. Et je me suis rendu compte que la nourriture… En tout cas, tout ce que je faisais à chaque fois sur la nourriture déclenchait une réaction extrêmement importante. 00:24:56 C'est vraiment ça. C'est d'essayer de trouver du plaisir dans des choses très banales qui sont autour de nous, et voilà. Si j'arrive, en tout cas, déjà, moi, à me faire plaisir et à en procurer aux autres, ça, c'est vraiment génial. FIN Fiche réalisée par Christine Préville Tous droits réservés – © 2013 TV5 Québec Canada Mixeur, des goûts et des idées – Saison 5 – Épisode 1 Fiche enseignant / Niveau avancé Page 23 sur 23