les traumatismes et leurs repercussions dans la vie
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les traumatismes et leurs repercussions dans la vie
SCREMIN Aurélie & GREDER Fanny Présentent LES TRAUMATISMES ET LEURS REPERCUSSIONS DANS LA VIE QUOTIDIENNE PLAN 0) INTRODUCTION, PRESENTATION DE LA PROBLEMATIQUE I. Traumatismes physiques (dus à une lésion quelconque de l’organisme) 1) Généralités 2) Premier traumatisme : Le traumatisme auditif a. Les différentes causes b. Les ruptures c. Les divers traitements et réadaptations possibles 3) Deuxième traumatisme : Le traumatisme crânien a. Les différentes causes b. Les ruptures c. Les divers traitements et réadaptations possibles II. Traumatismes psychologiques (dû à un choc émotionnel) 1) Généralités 2) Exemple de traumatisme psychologique : le traumatisme du divorce a. les différentes causes b. les ruptures c. les divers traitement et réadaptations possibles III. Conclusion Médiagraphie 0 ) INTRODUCTION, PRESENTATION DE LA PROBLEMATIQUE Un traumatisme peut être défini de deux façons différentes. La médecine parle d’un ensemble de troubles physiques ou psychiques provoqués dans l’organisme par une lésion, une blessure locale produite par un agent extérieur agissant mécaniquement, appelée le trauma. La psychanalyse quant à elle, définit le traumatisme comme un ensemble de perturbations résultant d’un violent choc émotionnel, qui modifie la personnalité d’un sujet en la sensibilisant aux émotions de même nature. Lorsqu’un traumatisme se produit, la victime doit faire face à de nombreux changements. Diverses ruptures ont lieu : elles peuvent se faire directement dans l’organisme et peuvent aussi se répercuter dans la vie quotidienne des victimes. Cependant, suite à un traumatisme il y a également une continuité : continuité de la vie, grâce à certains traitements, réadaptations ou encore arrangements dans la vie de tous les jours. Quelles sont les ruptures possibles et leurs origines ? Quels sont les moyens utilisés pour permettre une continuité dans la vie des traumatisés ? Nous distinguerons tout d’abord les traumatismes physiques des traumatismes psychologiques et en verrons les différentes causes possibles pour certains exemples. Puis dans un deuxième temps nous examinerons quelles sont les différentes ruptures dans la vie des victimes, et pour finir quels sont les traitements ou réadaptations envisageables afin de leur permettre de continuer leur vie. I. Traumatisme physique (dû à une lésion quelconque de l’organisme) 1) Généralités Le traumatisme physique est un dommage corporel causé par un agent extérieur. Ce dommage peut être plus ou moins grave, peut menacer la vie de la victime, voire être mortel. Ainsi, on nomme « traumatisme », les simples entorses, fractures, mais aussi les traumatismes crâniens, les noyades. Ces traumatismes peuvent se produire dans notre vie quotidienne, à la maison, lors d’activités récréatives ou au travail. Les conséquences de tels chocs sont très variables selon la gravité des lésions, les soins apportés, les personnes concernées. Le traumatisme peut survenir brusquement, et bouleverser l'organisation de la vie quotidienne, la famille, la situation financière et l'avenir de plusieurs individus. Il faut donc s’adapter à ce qui peut devenir un handicap. Pour cela différents moyens sont possibles : une fois la période de soins passée, il faut veiller au confort de la victime, veiller à l’entourer et surtout l’écouter, lui parler de ce qui lui est arrivé, et étudier ensemble les mesures à prendre pour ré-organiser sa vie. Parfois de simples aménagements temporaires suffisent, mais il arrive aussi que des réadaptations plus lourdes soient à envisager, et l’on peut alors se tourner vers des organismes qui l’aideront à mettre tout ça en place, que ce soit auprès d’associations de traumatisés ou de personnels spécialisés. 2) Premier traumatisme : le traumatisme auditif Nous avons pu grâce au forum de l’APTA (Association de Prévention des Traumatismes Auditifs) recueillir le témoignage de Laurent, jeune homme de 26 ans ayant subit un traumatisme à l’âge de 25 ans, le 14 avril 2003. a. Les différentes causes Lorsque l’oreille est exposée à un niveau sonore trop important, lors d’évènements ou d’incidents provoquant un bruit de forte intensité, il est normal que l'oreille adapte sa sensibilité. On a alors une sensation "d'oreilles bouchées", c'est-à-dire de surdité partielle. Des sifflements légers peuvent également se manifester. On peut supposer un traumatisme auditif si ces symptômes sont très prononcés ou encore s'ils ne disparaissent pas au bout de quelques minutes ou quelques heures (ils risquent alors de devenir permanents) : l’ouïe peut être endommagée. Ceci peut avoir lieu dans un cadre privé (concerts, mariages, discothèques…), domestique (perceuse à main…) ou encore dans un cadre de loisirs (cinéma, fitness…) Le milieu industriel (usine : machines, outils…), les détonations (pétards, explosions telles que celle d’AZF, tir…) peuvent aussi engendrer des traumatismes. « Mon traumatisme est du à un concert à Paris, au Café de la danse : J’étais assis dans les gradins, loin des enceintes, sans protection (n’ayant jamais entendu parler de ces risques en boîte de nuit ou en concert ), derrière la console de l’ingénieur son qui était équipée d’un décibel mètre. J’ai pu voir que le son n’a jamais dépassé 107 dB (rappel : La loi autorise une moyenne en soirée de 105 dB avec des pics à 120, donc tout était dans les règles) J’ai regardé le décibel mètre parce que son écran était gros et aussi parce que le son était très désagréable, je n’avais jamais trouvé un son trop fort en concert. J’étais avec un ami assis à côté de moi qui lui n’a rien eu (il n’avait même pas les oreilles qui sifflaient en sortant) Il y avait notamment beaucoup trop d’aigus (ce qui est le plus destructeur). » b. Les ruptures L'excès de bruit peut entraîner des séquelles terribles et irréversibles : la surdité, mais aussi les acouphènes et l’hyperacousie. Les sons trop forts détruisant les cellules cillées de l'oreille interne (voir représentation ci-dessous), la première des conséquences possibles de la surpuissance sonore est la surdité (ou hypoacousie) Les fréquences aiguës de l'audition sont les premières touchées par la baisse d'acuité auditive car les sons aigus sont les plus dangereux. ( Les fréquences aiguës captant les sons aigus) Si la baisse d'audition frappe des fréquences inférieures à 4000 Hz, la compréhension de la parole est altérée. Les acouphènes sont des sifflements ou des bourdonnements d'oreilles entendus soit dans une ou deux oreilles soit dans la tête en l’absence de source sonore dans le milieu environnant. Le degré de souffrance provoqué diffère selon l'intensité de l’acouphène. Ils peuvent survenir à n’importe quel âge et s’accompagnent souvent de perte auditive sur les fréquences aiguës liée au vieillissement (presbyacousie) Ils peuvent être objectifs ou subjectifs : - L’acouphène est objectif s’il peut être entendu par d’autres personnes que la personne qui en souffre. Il s’agit de cas peu nombreux dans lesquels les bruits résultent soit d’anomalies vasculaires, soit de contractions anormales des muscles de la sphère ORL, soit de défauts dans la structure de l’oreille interne. - L’acouphène est subjectif s’il n’est entendu que par la victime. L’origine peut alors se situer à différents niveaux des voies auditives, depuis le conduit de l’oreille externe jusqu’au cerveau, la plus fréquente étant la cochlée (oreille interne) L’acouphène n’est pas une hallucination auditive. Il est la conséquence de la production d’un signal nerveux anormal à un quelconque niveau des voies auditives qui est interprété comme un bruit lorsqu’il atteint le cortex auditif. Les acouphènes peuvent prendre différentes formes : • Ce peut-être des sifflements, des ronronnements, une soufflerie, etc. • Ils peuvent être composés de plusieurs sons (jusqu’à plus de 50). • Ils peuvent être perçus sur une oreille ou sur les deux en même temps ou dans toute la tête. • Ils peuvent être plus ou moins diffus et violents. L’hyperacousie, également appelée hypersonie, désigne une hypersensibilité sonore : les sons sont perçus plus forts qu’ils ne le sont vraiment. Elle peut s'accompagner de douleurs auditives. Certaines cellules cillées de l’oreille interne ont pour fonction d’atténuer les sons trop forts ; elles peuvent être endommagées ou déréglées ou encore détruites, provoquant ainsi l’hyperacousie. Les victimes souffrant d’hyperacousie peuvent : - être intolérantes au bruit d’un appareil particulier - être intolérantes à un timbre de voix - être excédées par tous les bruits extérieurs qui dépassent le murmure - avoir l’impression d’entendre « trop bien » même si la perte auditive mesurée chez eux écarte cette possibilité. On peut également présenter une hypersensibilité sonore sans perte d’audition. Représentation des différentes parties de l’oreille et localisation des cellules cillées. « J’ai une perte de 25 dB sur les 6000 Hz à l’oreille droite, ce qui n’est en soi pas bien gênant (on ne s’en rend pas compte au quotidien). Durant les 3 semaines qui ont suivi le trauma, j’ai eu des acouphènes légers (audibles uniquement dans un silence quasi complet). Puis un matin (celui de mon anniversaire le 11 mai 2003) brutalement j’ai eu des acouphènes agressifs (audibles en permanence, estimés aux alentours de 50 dB, mais ce genre d’estimation est très très délicate à faire) : douleurs terribles, oreilles complètement bouchées, l’impression d’avoir une plaie béante à la place des oreilles (surtout la droite, mais les 2) , et hyperacousie, c’est-à-dire que tous les sons me faisaient mal – tout particulièrement les sons aigus. En sortant dans la rue j’ai cru que j’allais m’évanouir : les voitures qui freinent, les gens, leurs paroles et leurs bruits de pas, les travaux (quelle horreur), le métro, bref, la liste serait longue. Un beau jour d’août (le jour de la St Laurent !) ça s’est brutalement… amélioré, et depuis ça semble (mais vraiment très très lentement) s’améliorer. » « Ma vie a complètement changé, je ne chercherai pas à minimiser. Je faisais énormément de concerts (une trentaine par an, je n’y vais plus pour l’instant – j’en referais quelques-uns uns avec des bouchons moulés), de cinés (idem, je n’y vais plus pour l’instant, d’une part parce que dans les multiplex c’est dangereux, d’autre part parce qu’entendre mes oreilles siffler par-dessus le film n’est pas très agréable (une salle de ciné c’est très insonorisé). D’une manière générale, je suis fatigué en permanence. C’est un effet des antidépresseurs, mais aussi de l’hyperacousie qui fatigue énormément. Aujourd’hui je dors bien (je n’avais pas dormi plus de 2 heures par nuit pendant les 3 premiers mois), mais je suis constamment stressé et nerveux alors que j’étais quelqu’un de très calme et serein à la base. J’ai quelquefois encore des crises de panique, mais c’est très très rare aujourd’hui et cela ne m’arrive quasiment plus. Je reprends peu à peu goût à la vie. Le traumatisme est récent, il reste encore du travail, mais cela devrait aller de mieux en mieux ! Je fuis tous les endroits silencieux. J’avais développé une quasi-phobie du “silence”, ça s’arrange peu à peu : depuis un mois j’arrive même à dormir en éteignant la petite fontaine à eau que je m’étais acheté pour faire un bruit de fond. Quand je vais voir mes parents qui ont une villa près de Toulon je ne vais plus sur la terrasse, car j’entends alors mes sifflements très forts. De la même manière, actuellement je ne vais que rarement en week-end à la campagne. Mais ça devrait s’améliorer avec le temps. Des activités toutes bêtes comme faire la vaisselle peuvent me faire mal (même si ça s’est amélioré par rapport au début), idem lorsque je vais voir ma nièce (on ne peut pas empêcher un enfant de crier !). » « Je l’accepte très mal. Tout simplement parce que pour moi ce n’est pas un accident, dans le sens où vu la vie que je menais, il était évident qu’un traumatisme auditif devait m’arriver si je ne me protégeais pas. Je suis donc très en colère : - contre l’Etat pour avoir fait une loi en 1998 qui n’est pas une loi de santé publique mais une loi de protection pour le voisinage (et qui donc autorise 105 dB en moyenne et 120 en pointe).Il faut savoir qu’une demi-heure d’exposition à 105 dB peut suffire à entraîner un traumatisme. C’est très courant un concert ou une soirée de moins d’une demi-heure ! - contre les patrons de salles, qui pour beaucoup savent mais ne font rien - contre les groupes, qui savent également et n’agissent pas. A ça il faut rajouter l’incompréhension quasi-générale de l’entourage, qui fait mal… Ce sont les raisons pour lesquelles je me suis engagé au sein de l’APTA et d’une autre association, toomany dB, que j’ai fondé avec une douzaine d’autres passionnées de musique. D’une part dans un soucis de prévention, d’autre part par envie d’aider ces associations à rassembler des fonds pour aider la recherche, qui est sur des pistes prometteuses actuellement (mais il reste plusieurs années de travail). » c. Les divers traitements et réadaptations possibles Actuellement, un seul traitement permet de "récupérer" au moins partiellement son ouïe à la suite d’un traumatisme : il s’agit de perfusions de vasodilatateurs et de corticoïdes suivis d’une période de repos. Ce traitement nécessite une prise en charge rapide (urgences) suivie d’une hospitalisation d’une durée de 6 à 10 jours. Traité dans les 24 heures suivant le traumatisme, les chances de récupération totale sont bonnes. Après 3 jours, elles sont plus limitées. Après 3 semaines, les chances d'amélioration deviennent faibles. Pour la surdité brusque, l’utilisation de caisson hyperbare (suroxygénation) et hémodilution (fluidification du sang) est également possible, mais est à pratiquer dans un court délai. « Tout d’abord : Vasodilatateurs, pendant 3 mois : du 10 mai au 10 août Î C’est le 1er que j’ai pris qui a entraîné la brutale aggravation de mon cas (alors que les vasodilatateurs sont censés améliorer la situation en ré oxygénant les parties endommagées de l’oreille interne). Plus exactement, disons que ce qui a entraîné l’aggravation était un mélange de stress extrême combiné à l’usage du vasodilatateur. Puis anxiolytique pendant 1 mois : du 20 mai au 20 juin Î Absolument aucun effet. Et un autre pendant 3 semaines en juillet Î A priori aucun effet non plus. Ensuite, Antidépresseur, pendant 1 an : depuis le 10 juillet (j’ai changé d’antidépresseur fin novembre, depuis moralement ça va beaucoup mieux) Î Au bout de quelques jours, mes oreilles ont été moins bouchées, puis un mois pile après le début du traitement il y a eu une amélioration soudaine de mes symptômes. Mais depuis ça stagne. » « J’ai eu la chance d’avoir des collègues de bureaux plutôt compréhensifs, ce qui m’a permis de garder mon travail. A la maison rien de particulier, je peux contrairement à certains continuer à écouter de la musique assez forte sans trop de problème. » 2) Deuxième traumatisme : le traumatisme crânien Nous avons eu l’opportunité de rencontrer Jean Ruch, vice-président de A.F.T.C. (Association des Familles de Traumatisés Crâniens), et sa femme Flavie Ruch - née Claudel-, 28 ans, traumatisée crânien depuis 1994. Nous avons pu leur poser nos questions auxquelles ils ont gentiment répondu. a. Les différentes causes possibles Le traumatisme crânien est du à des accidents ayant entraîné un choc sévère au niveau de la tête et du crâne (traumatismes extérieurs) ; ceux de la voie publique (la victime pouvant être un passager, un piéton ou un cycliste), représentent entre la moitié et les deux tiers des cas. Ils affectent un sujet de sexe masculin dans deux tiers des cas, de moins de 30 ans dans la moitié des cas, l’essentiel des survivants étant dans cette catégorie d’âge. Mais le traumatisme crânien reste aussi l’une des principales causes de décès et d’invalidité chez les enfants et les adolescents. Son degré de gravité peut varier de léger à sévère. Chez l’enfant et l’adolescent il peut résulter d’une chute survenue à l’intérieur de la maison comme les chutes d’un balcon, d’une table à langer, d’une chaise haute, d’un lit, d’un comptoir, d’un appareil ménager (tel que machine à laver, sèche-linge) ou dans les escaliers. Il peut également avoir lieu à l’extérieur, par exemple, au terrain de jeu et à l’école ou au cours d’activités sportives et récréatives telles que le vélo, le tricycle, le toboggan, le roller, le surf, le skateboard, l’équitation, le hockey, le trampoline, le patinage, le ski, le football, le rugby ou le patin à roulettes. Il peut également être causé par des actes de violence comme des mauvais traitements ou par une négligence grave de la part d'un parent ou d'un gardien. « 16 avril 1994, c’est l’accident, l’horreur il pleut… pas de ceinture et pas de chance non plus… c’est ce qu’on m’a dit car plus rien dans ma mémoire de ces instants là. En effet j’ai été victime d’un accident de la route, c’était la dernière sortie avant le bac… j’étais dans la voiture derrière à gauche, derrière le conducteur, sans ceinture parce qu’on n’avait même pas pensé que c’était obligatoire, et j’ai fait comme d’habitude de toute façon, c’était pas la peine !!! Qu’est ce que je craignais ? C’était une époque ou j’étais invincible. Eh oui je venais d’avoir 18 ans et j’étais une élève brillante, j’aurais tout du ou plutôt tout pu réussir… Finalement la voiture a foncé dans un 4X4 et là plus rien, juste ce qu’on m’a dit. » b. ruptures Les traumatismes crâniens peuvent déboucher sur une série de changements psychologiques déconcertants car après s’être suffisamment rétabli pour comprendre qu’il a subi une atteinte cérébrale, le blessé lui-même se sent extrêmement désemparé et vulnérable. Ces changements peuvent aller de légères défaillances temporaires des aptitudes et du comportement à une réduction profonde et permanente de capacités fondamentales, ainsi qu’à une perte de contrôle sur les émotions et le comportement en fonction de la gravité du traumatisme. Les victimes des traumatismes crâniens les plus graves doivent faire face à toute une série de handicaps affectant leurs capacités physiques, sensorielles, cognitives, émotionnelles, comportementales et sociales. Les séquelles, dues à la destruction complète de certaines cellules du cerveau, peuvent être de différentes natures. Elles peuvent tout d’abord être d’ordre physique (variant selon le côté touché du cerveau). La victime peut avoir des difficultés à prendre conscience de sa paralysie, à tenir compte de tout ce qui se passe du même côté que la lésion : il peut arriver occasionnellement que ces personnes ne répondent pas aux stimuli reçus par la droite ou par la gauche ou qu’elles ignorent une partie de leur corps, par exemple en se rasant ou en s’habillant. Le tonus de certains muscles peut être exagéré et peut provoquer une contraction excessive, une crispation des doigts, un fléchissement ou une raideur d’un membre : on parle de spasticité. Il peut avoir une atteinte du cervelet, faisant apparaître des difficultés dans les gestes et des troubles de l’équilibre ou de la parole. La victime peut avoir des séquelles d’ordre visuel. Elles concernent la reconnaissance d’objets, d’images, de l’écriture ou des physionomies (la victime voit mais ne reconnaît pas ce qu’il voit) ; elle peut loucher (lorsqu’il s’agit d’une atteinte des nerfs qui commandent les mouvements des yeux et des paupières qu’on appelle les nerfs de l’oculo-motricité), elle peut voir double (lorsqu’il a un défaut de parallélisme amenant une dissociation des deux images que voient les deux yeux). Elle peut aussi ne plus disposer d’une moitié de son champ visuel ou être atteint de cécité (lors d’une atteinte du centre cérébral de la vision). Les séquelles peuvent également être d’ordre gustatif ou olfactif si le blessé souffre d’une anosmie par atteinte du nerf olfactif ou gustatif. Le traumatisé crânien peut présenter des troubles neuropsychologiques. Ils peuvent être d’ordre cognitif : - La perte de la mémoire (oubli des faits antérieurs à l’accident, oubli de l’accident lui-même, difficulté à enregistrer des faits nouveaux). - Des difficultés à comprendre, s’exprimer, lire et écrire : (mutisme, déformations, inventions, substitution, oubli de mots, troubles de l’articulation et de la voix) - - - La lenteur Des difficultés à organiser ses activités et à s’orienter en évaluant mal les relations dans l’espace entre quelques objets ou même soi-même. Cela peut aussi les conduire à mal évaluer les distances, à percevoir les choses dans le mauvais sens (lire un livre alors qu’il est à l’envers), à confondre la gauche avec la droite, à localiser les choses avec peine ou à éprouver des difficultés à retrouver un chemin, pourtant bien connu. Des problèmes d’attention et de concentration L’absence de raisonnement logique : les personnes qui ont subi un traumatisme crânien ont en effet souvent du mal à raisonner de façon logique : dans la conversation générale, elles perdent le fil de leurs idées. D’autres ont un mode de pensée rigide, avec des opinions établies toujours répétées, et ne prennent pas en considération celles d’autrui. Cela implique que la conversation peut occasionner un sentiment de frustration chez les autres, notamment quand la même conversation se répète à plusieurs reprises. Les victimes ont du mal à identifier et à analyser les problèmes pour leur trouver une solution éventuelle. Elles peuvent aussi avoir des difficultés à planifier, contrôler et juger leurs propres actes, ainsi qu’à organiser leur vie d’une façon efficace. Programmation motrice défaillante (tendre la main vers une chose pour la saisir, mais manquer sa cible) Ils peuvent être d’ordre affectif : - variations de l’humeur, irritabilité - diminution du contrôle émotif - agressivité - impulsivité - attitudes dépressives - désinhibition sexuelle L’impact émotionnel d’un traumatisme crânien dépendra de la personnalité antérieure de la personne traumatisée, de son appréciation des difficultés rencontrées, ainsi que du soutien familial et professionnel procuré. Les réactions émotionnelles les plus fréquentes sont décrites ci-dessous : Labilité : chez de nombreuses victimes de traumatisme crânien, la perte de contrôle émotionnel va de pair avec la perte de contrôle sur le comportement. Elles réagiront trop intensément ou de manière imprévisible face à des événements qui ne les auraient pas troublées auparavant. Elles sont également souvent sujettes à des changements ou sautes d’humeur rapides par exemple plaisantant et montrant leur satisfaction pour fondre en larmes la minute suivante. - - Anxiété : Il arrive que les personnes gravement atteintes paraissent étrangement indifférentes à ce qu’elles sont, en particulier au début, car elles manquent de lucidité face à leurs difficultés et s’attendent à un complet rétablissement. Néanmoins, certaines d’entre elles éprouvent une anxiété considérable et ont parfois des idées et des réactions obsessionnelles. Celles qui ont subi des traumatismes moins graves peuvent se montrer assez tôt anxieuses, perturbées par leurs troubles cognitifs et les modifications de leur personnalité. Parfois, ce phénomène peut en venir à dominer tout le reste et entraver la rééducation. A un stade ultérieur, lorsqu’elles en viennent à saisir l’ampleur de leur handicap permanent, les personnes ayant subi de graves traumatismes peuvent également se sentir angoissés face à l’avenir. - Frustration et colère : de nombreuses personnes se sentent frustrées par leurs échecs et par la lenteur de leur rétablissement. Certaines sont amères en pensant à leur accident et quelques-unes éprouvent une colère intense, soit contre ellesmêmes car elles ne progressent pas aussi vite qu’elles le devraient selon elles, soit contre ceux qu’elles tiennent responsables de leur état. Ce sentiment de colère peut parfois être la source d’une forte détermination à progresser. - Dépression : Il ne fait presque aucun doute que la réaction la plus courante après un traumatisme crânien n’est autre que la dépression. Parfois, elle est l’une des premières réactions au choc que représente l’accident et à l’invalidité qui en découle, alors que dans d’autres cas elle peut n’apparaître qu’au moment où la victime se débat avec peine et apparemment en vain pour récupérer ses capacités perdues. Dans de nombreux cas, elle apparaît lors de la phase intensive de traitement, lors du retour à la maison, quand la personne traumatisée se rend alors compte que la vie ne sera plus jamais comme avant ; elle réalise qu’elle ne récupérera pas ses aptitudes physiques, psychologiques et sociales et ne pourra retrouver les loisirs qu’elle pratiquait, ni les activités sociales qu’elle aimait, pas plus qu’elle ne pourra réaliser ses désirs professionnels antérieurs. Si la région frontale est touchée (lésion appelée syndrome frontal), le comportement affectif et social de la personne traumatisée change car cette région est responsable des prises d’initiatives dans la vie quotidienne, de notre adaptation au monde extérieur et de nos réponses logiques face aux situations rencontrées. Les conséquences peuvent être diverses : - - Le blessé est désinhibé : il imagine des histoires, répète souvent les mêmes histoires, est distrait et a du mal à se concentrer. Il peut aussi se surestimer et faire des projets irréalistes. Son comportement est parfois gênant : il est familier, il se met en colère sans motif. La vie familiale et sociale en devient parfois très difficile. Le blessé est inhibé : il ne prend aucune initiative, n’a plus d’imagination, semble indifférent à tout, entre difficilement en contact avec les autres, n’exprime aucun désir et vit dans le moment présent. Le blessé fait preuve d’irritabilité : une irritabilité accrue est probablement un des troubles les plus répandus après un traumatisme crânien. Les personnes traumatisées se montrent souvent impatientes quand on les fait attendre, - - intolérantes à l’égard des erreurs d’autrui et sont irritées par les interruptions, telles que les bruits émis par les enfants ou les machines, qui gênent leur concentration. Elles se mettent facilement en colère, par exemple lorsque les choses ne suivent pas le cours prévu ou en cas de divergences d’opinions avec leur famille ou leurs collègues de travail. Lorsque cela s’accompagne d’un contrôle comportemental insuffisant, des explosions verbales ou des agressions physiques peuvent avoir lieu. Le blessé a une perte d’initiative : contrairement à ceux qui contrôlent mal leur comportement ou qui souffrent d’une irritabilité accrue, après un traumatisme crânien, certains deviennent passifs, irresponsables, et manquent d’initiatives. Cela peut arriver à chacun de nous lorsque nous sommes déprimés, mais dans les cas qui nous occupent, ces troubles découlent directement de l’atteinte cérébrale. Certaines personnes font preuve d’intérêt et de bonnes intentions, mais sont incapables de s’organiser ou d’initier elles-mêmes leur activité. Le blessé peut faire preuve d’égocentrisme : certaines personnes peuvent également devenir égocentriques après un traumatisme crânien, tendant à se prendre pour le centre du monde et à se montrer égoïstes ; elles ne semblent pas prendre en considération les sentiments ou les besoins de leur famille ou de leurs amis. Dans l’adversité, nous avons probablement tous tendance à focaliser sur nos propres besoins, mais ce phénomène peut être fortement exagéré chez la personne qui a subi un traumatisme crânien ; en raison des troubles cognitifs, elle peut très bien oublier ou n’être pas capable de prendre en compte l’opinion des autres. Les besoins des autres peuvent tout simplement ne pas être perçus. Certaines personnes peuvent avoir aussi des problèmes d’ordre constructif, lorsqu’elles doivent créer quelque chose par assemblage (copier ou dessiner, construire des puzzles ou des modèles, ou accomplir diverses tâches ménagères). D’autres encore auront conservé intactes leurs capacités spatiales constructives, mais auront des difficultés à venir à bout d’activités complexes, telles que s’habiller ou cuisiner. L’effet combiné des troubles cognitifs et de la personnalité implique qu’un grand nombre de personnes ne pourront reprendre leur travail après un traumatisme crânien grave, sauf peut-être dans le cadre d’une activité à temps partiel ou dans des conditions particulièrement favorables. Pour les plus chanceux, il est important de ne pas se précipiter au travail trop tôt, en sous-estimant ainsi les effets de la fatigue et des altérations cognitives subtiles. Pour ceux qui ne pourront retrouver leur emploi, la perspective d’une activité à temps partiel peut être envisagée, ainsi qu’une nouvelle formation ou un travail comme bénévole ou en milieu protégé. D’autres encore pourront participer à des ateliers prévus pour les personnes handicapées ou devraient pouvoir se rendre dans un centre de thérapies occupationnelles. Toutefois, le manque d’infrastructures en la matière pousse de nombreuses familles à organiser leur propre programme d’activités. De nombreuses personnes pourront avoir les mêmes loisirs et pourront reprendre leurs activités sociales, bien qu’elles puissent parfois découvrir qu’elles ne sont plus en mesure d’accomplir les mêmes performances sportives et qu’elles ne s’entendent plus aussi bien avec leurs amis. Cependant, dans le cas de traumatismes plus graves, la pratique des loisirs et des activités sportives antérieures peut être rendue impossible par les différentes séquelles (physiques, lenteur des réactions et troubles de la concentration). Les activités sociales diminuent souvent en parallèle. Quelques amis loyaux et fidèles peuvent rester et fournir un soutien essentiel, mais beaucoup vont peu à peu disparaître. La personne victime du traumatisme devra parfois se faire violence pour participer comme avant et les amis pourront se sentir embarrassés par ses handicaps ou par la perte de ses aptitudes sociales. Se faire de nouveaux amis est réellement problématique, particulièrement dans le cadre de relations sentimentales, ce qui peut souvent engendrer une frustration sexuelle. Ces personnes se sentent socialement isolées et dépendantes de leur famille tant qu’elles ne sont pas capables de se recréer une vie sociale. Dans bien des cas, les familles font preuve de beaucoup d’imagination pour mettre sur pied des loisirs ou des réunions mais cela exige un effort supplémentaire de leur part. Parfois, trop de problèmes dus au traumatisme d’un membre de la famille peuvent donc conduire à une séparation, un désintérêt de la part de la famille ou encore des amis, et ainsi produire des ruptures dans la vie sociale du traumatisé. « J’avais cogné fort, et j’étais paralysée à droite, et j’avais beaucoup de problèmes de mémoire. J’étais souvent fatiguée et quelques fois je ne me réveillais pas avant la fin de la journée car le travail intellectuel m’épuisait et la sieste ne s’arrêtait jamais. J’ai recommencé à zéro, j’ai réappris à vivre je crois ; c’est-à-dire que je suis redevenue comme un nourrisson à 18 ans. J’ai oublié beaucoup de choses : - l’année qui précède l’accident de juillet 1993 à avril 1994 - toute l’année de réinsertion suivant l’accident - J’ai de vagues souvenirs de la terminale que j’ai faite en entier, cette partie de ma vie est comme une histoire qu’on m’aurait racontée tant de fois et que j’aurais systématiquement remise dans un coin… j’étais loin d’avoir le niveau mais je ne m’en rendais pas compte et en plus j’oubliais d’une seconde à l’autre si ça me gênait. On ne sait pas qu’on oublie et ça semble souvent être de l’ironie mal placée peut-être. - Je disais oui à tout, il n’y avait aucun problème puisque j’oubliais si ça me gênait. - Je suis encore très fatigable ( je lutte encore contre cette fatigue chronique qui m’envahit facilement quand je suis contrariée) et mon attention est diminuée, surtout en fin de journée, et j’oublie encore beaucoup de choses : ce handicap est invisible et on peut me prendre, si on ne sait pas, pour une menteuse ou une folle, et pourtant je suis normale !!! L’opposition entre la « Flavie d’avant » et moi aujourd’hui est difficile à accepter pour beaucoup de mes proches. En effet, avant cet accident j’étais brillante à tous les niveaux…sans beaucoup d’efforts, et je suis maintenant obligée de me battre à chaque instant pour ne pas oublier et pour que l’on ne me regarde pas de travers. Lors de ma formation, certains profs étaient au courant de mes problèmes et c’était souvent, quand je n’y arrivais pas des « mais vous Flavie, de toutes façons ce n’est pas cette année que vous y arriverez, ce n’est pas grave », et toujours cette impression d’être mise en arrière-plan. Ca n’était sûrement pas qu’une impression. Je n’y suis pas arrivé ; ça aurait pu être décourageant mais peut-être que mon cerveau filtrait tout ça, je ne sais plus. Et maintenant, bienvenue dans le monde professionnel, ils sont tous des requins et ils attaquent quand ils croient que je mens car j’oublie des choses. Du coup je n’ai pas de travail, et pas de revenus…rien… c. Les divers traitements et réadaptations possibles Une fois surmontée cette période de crise pendant laquelle sa vie était directement menacée, commence alors pour la personne blessée une lutte pour récupérer des capacités physiques, psychologiques et sociales, que nous pensons innées. Le processus de récupération du blessé est complexe et il faut laisser du temps à la rééducation et à la réadaptation avant de se prononcer avec précision sur l’état des lésions et donc sur le devenir et la récupération du blessé. Les progrès sont souvent très lents et la rééducation devra se poursuivre sur plusieurs mois voire des années, marquées par des progrès souvent étonnants. Un lieu de réadaptation neurologique spécialisé peut être nécessaire pour les personnes les plus gravement atteintes. - L’hémiplégie peut être rééduquée et permettre l’utilisation d’un membre qui ne fonctionnait pas au départ. On peut traiter la spasticité au moyen de médicaments, de traitements chirurgicaux et principalement par de la rééducation. Les troubles de l’équilibre peuvent diminuer par une rééducation très active. Les atteintes de la vue peuvent être rééduquées avec des exercices de rééducation et d’orthoptie. Pour éviter les crises d’épilepsie, il faut suivre le traitement prescrit par le médecin et respecter certaines précautions d’hygiène de vie (sommeil, pas de boisson alcoolisée, pas d’expositions excessives au soleil….) Il faut aider le blessé à retrouver sa mémoire en lui racontant son histoire, en lui disant qu’il a eu un accident, en s’aidant au moyen de photos, de repères quotidiens : agenda, récit de sa journée en lui donnant des indices… Il ne faut pas parler à sa place, mais essayer de comprendre et s’assurer qu’il a compris ce qu’il a dit, ne pas mélanger les sujets de conversation, ne pas parler plusieurs à la fois, expliquer les difficultés à l’entourage. Il ne faut jamais lui dire qu’il est fou. Il faut lui expliquer ce qui lui est arrivé, repérer les situations qui amènent des comportements inadaptés et les éviter, essayer de lui proposer des activités qui lui plaisent, essayer de ne pas faire les choses à sa place mais l’inciter à agir. Toutes les séquelles physiques, cognitives et affectives étudiées plus haut vont influencer les relations avec le milieu social et familial. Les proches doivent s’adapter à cette nouvelle personnalité et réorganiser la vie en fonction des besoins nouveaux. C’est pourquoi de grands changements ont parfois lieu dans de nombreuses familles. Cela ne veut pas dire que toutes les familles seront confrontées à des problèmes. En effet, elles font souvent preuve d’une grande force d’adaptation aux changements. Dans certaines familles, les adaptations nécessaires se font presque naturellement et les membres ressortent soudés de l’épreuve, alors que d’autres devront lutter et auront besoin d’aide pour aller de l’avant de manière positive. On peut donc conclure, qu’avec le temps et grâce à une stratégie adaptée, les troubles peuvent évoluer et diminuer pour la majorité des cas. « […] Hôpital, réanimation, ensuite centre de rééducation pour tout réapprendre. Les hôpitaux ça a duré 6 mois ; j’ai fait 6 semaines de coma et puis de la rééducation. Ensuite quand je suis retournée à l’école, avec des horaires et des conditions aménagées, on m’a donné les clefs de l’infirmerie et je pouvais aller me reposer quand j’étais fatiguée. J’ai eu mon bac la troisième année où j’ai fait une terminale du début à la fin : j’ai essayé la fac ( où j’ai encore été confrontée à mes difficultés mais je passais entre comme s’il n’y avait rien…) mon premier échec. Alors je suis allée dans une formation pour adultes sur un an au lieu de deux; je voulais vite en finir…deuxième échec. J’ai donc recommencé, mais en deux ans cette fois ci ; encore un échec… J’utilise un support écrit pour ne rien oublier; des notes ici ou dans ma vie quotidienne c’est un agenda électronique que j’utilise toujours et qui sonne pour me souvenir des choses à ne pas oublier… tout ça c’est du à mon accident. Chaque jour, je redécouvre la personne que je suis devenue et j’apprends à vivre avec moi-même, c’est juste ça… avec mes défaillances souvent et surtout mes victoires. Malgré toutes les difficultés encore présentes, aujourd’hui je suis fière d’être capable de dire la douleur, les peurs qui sont toujours là, mais aussi l’espoir d’un lendemain plus facile. Tout ça grâce à toutes les personnes qui m’aident encore quand je ne sais plus, quand j’oublie, quand je suis absente de moi, ceux qui ne disent pas ″c’est fini on en parle plus″ car c’est mon quotidien et je ne peux pas, je ne dois pas le nier… je ne suis pas seule dans ce combat quotidien heureusement; car être confrontée à des échecs quand on croyait bien faire et être capable, ça peut être décourageant pour moi et pour ceux qui se battent avec moi. La présence des amis a été particulièrement importante à cette époque et encore aujourd’hui. Il faut toujours continuer d’en vouloir plus, même quand c’est dur, quand on croit reculer, il faut toujours s’accrocher et se battre… au nom de la vie. Le plus dur souvent c’est peut-être le regard des autres qui n’osent pas dire que j’ai dit une chose et son contraire dans la même phrase. C’est dur quand on me reprend, mais ça m’oblige à faire plus attention… Paradoxe ? Non c’est par essais, erreurs, que j’avance encore aujourd’hui. Heureusement j’ai de la chance d’avoir croisé Jean sur mon parcours, qui accepte mes différences et se bat chaque jour avec moi pour avancer, progresser, vivre tout simplement. Mais aujourd’hui, je me suis rendue compte que je suis différente et j’ai appris à vivre avec mes difficultés et j’ai bâti des ponts plus longs qu’avant peut-être. Aujourd’hui j’en parle et c’est nouveau de ne plus dire que cette période est finie et qu’on en parle plus, car c’est mon quotidien. J’ai appris que c’est en prenant plus de temps que j’y arrive encore ; en prenant le temps de prévenir les gens qui ne connaissent pas mon histoire, que je risque d’oublier la leur… ça peut paraître négatif au départ, mais ça m’a permis de construire de nouvelles vraies relations, et c’est le seul moyen de fermer cette cicatrice invisible du traumatisme crânien… » II. Traumatisme psychologique (dû à un choc émotionnel) 1) Généralités Le traumatisme psychologique peut être la réaction émotionnelle d’une personne, suite à un choc violent unique ou à plusieurs évènements répétés, vécu comme une agression. Cette expérience bouleverse alors l’équilibre psychique de la victime, ce qui est susceptible d’entraîner une modification de la personnalité, visible à travers des troubles plus ou moins graves. Les agressions, les violences conjugales, les accidents, les maladies graves, les ruptures ou encore les licenciements mais aussi les paroles déplacées et vives, les peurs de toute sorte sont de parfaits exemples de ce type de traumatisme, tout comme les mutilations ou interventions chirurgicales (plus particulièrement portant sur les organes génitaux), la séparation d’un des parents, les décès, les deuils, les échecs sérieux tels que ceux scolaires universitaires ou professionnels, les attentats sexuels, les déceptions sentimentales. Le traumatisme psychologique doit être évoqué avec un facteur temps. En effet une réaction émotionnelle forte suivant de près un événement est normale, on ne peut parler de « traumatisme psychologique » uniquement lorsque les troubles observés persistent avec le temps. De plus, le véritable traumatisme peut rester muet dans un premier temps, et ne se révéler qu’après une période d’une certaine durée. L’équilibre psychique plus ou moins stable dans lequel se trouvait le sujet au moment de l’événement est alors capital. Les signes suivants par exemple sont tout à fait normaux s’ils apparaissent durant les jours suivants le choc. Mais s’ils persistent, la victime devra alors contacter une personne en mesure de l’aider. Les symptômes (ou troubles) sont adaptatifs ; chacun d’eux est une tentative de résoudre un certain conflit ou de satisfaire un certain besoin et ils sont également individuels et varient dans le temps et suivant différentes situations. Ainsi, lors d’un traumatisme psychologique, la victime, tout comme lors d’un traumatisme physique, subit de nombreux changements dans sa vie quotidienne même si ces derniers sont parfois uniquement temporaires selon la gravité du choc pour la personne, car chez certains, les troubles se poursuivent et deviennent de véritables gênes : • Il peut y avoir des symptômes révélateurs de l’état de stress suite a un traumatisme : - La victime peut avoir du mal à trouver le sommeil, des difficultés à l’endormissement ainsi que de nombreux cauchemars. - Les images liées à son choc peuvent réapparaître brutalement de plus en plus fréquemment. - La victime va essayer d’éviter les situations lui rappelant le contexte de son traumatisme. • La victime doit aussi faire face à divers problèmes de différentes natures : - Problèmes médicaux : elle peut perdre l’appétit et avoir à faire face à des troubles de l’alimentation auxquels elle n’était pas confrontée auparavant. Problèmes émotionnels : son irritabilité peut devenir plus importante, elle doit souvent faire face à un sentiment d’abattement généralisé ou aussi d’absurdité. Problèmes cognitifs (liés à la pensée) : Problèmes relationnels : elle entre souvent en conflit avec son entourage. Problèmes sociaux, spirituels et autres problèmes psychologiques : elle peut ressentir le besoin de s’isoler, de se retirer. On considère certaines personnes traumatisées psychologiques comme des personnes à risques lorsque : - le traumatisme a été produit intentionnellement - la victime a déjà subit des expériences traumatiques - la victime a déjà eu des problèmes psychologiques La crainte de voir l’évènement traumatique se reproduire est présente chez toutes les victimes, mais les autres répercussions d’un traumatisme psychologique dépendent de plusieurs facteurs : parmi eux, l’âge. Les enfants de cinq ans et moins, connaissent des symptômes tels que les pleurs fréquents, la peur d’entre séparé de leurs parents, le retour à des comportements régressifs comme la peur du noir, le besoin de sucer son pouce ou encore l’énurésie nocturne. Ils sont fortement influencés par les réactions des parents vis-à-vis de leur traumatisme. Les enfants de six à dix ans, essaye de s’éloigner des autres, de se retirer ou au contraire deviennent très agités et ont des difficultés d’attention. Ils connaissent aussi des comportements régressifs accompagnés de troubles du sommeil tels que les cauchemars, les peurs irrationnelles… Ils sont aussi souvent plus agressifs ou plus irritables qu’auparavant, mais aussi très anxieux ou dépressifs. Ces enfants se plaignent parfois de maux de ventre ou autres douleurs sans fondement médical. Ils rencontrent des difficultés scolaires dues à une baisse de travail qui va parfois jusqu’au refus de se rendre à l’école. Les adolescents de 12 à 17 ans ont des réactions pratiquement similaires à celles observées chez les adultes : cauchemars, insensibilité émotive, évitement de tout ce qui pourrait rappeler l’évènement traumatique, dépression, abus de substances, comportement antisocial… Les jeunes peuvent aussi avoir un besoin d’isolement, de retrait de la société, accompagné d’idées suicidaires. Ils connaissent des problèmes scolaires dus généralement à une diminution de travail, à un absentéisme de plus en plus habituel mais aussi aux troubles du sommeil et à la confusion qu’ils ressentent. Certains facteurs autres que l’âge peuvent aussi influencer la gravité des réactions de la victime et la prédisposer ainsi à souffrir par exemple d’un état de stress post-traumatique ; ils sont classés en trois groupes en interaction les uns avec les autres. a. Les facteurs PRé-TRAUMATIQUES : ce sont les caractéristiques de la victime avant le choc, par exemple le fait d’avoir été victime d’abus ou d’autres traumatismes, d’avoir des antécédents personnels ou familiaux de trouble mental. b. Les facteurs TRANS -TRAUMATIQUES : ce sont ceux liés à l’exposition au choc, en particulier la gravité ou la proximité de ce dernier ou encore de sa durée. c. Les facteurs POST-TRAUMATIQUES : il s’agit de l’émergence des différents symptômes tels que l’évitement, l’insensibilité, les souvenirs répétitifs envahissants ou encore la détresse psychologique. Lorsque le traumatisme persiste, la victime doit donc faire appel à différents spécialistes afin de l’aider, parmi eux se trouve le médecin de famille. Il n’intervient pas directement auprès des victimes, mais plutôt auprès de leurs proches, adultes, enfants, parents, afin de leur donner des conseils et de leur expliquer comment réagir face au comportement de la victime. Son rôle est important il doit donner des conseils tels que les suivants : • Expliquer le mieux possible l’évènement qui s’est produit. • Limiter la fréquence de l’exposition aux images par exemple télévisuelles pouvant rappeler le choc, plus particulièrement chez les enfants. • Encourager les enfants à exprimer leurs sentiments sans les y obliger (les écouter lorsqu’ils le souhaitent, les aider à trouver les bons mots…). • Faire déculpabiliser la victime en lui faisant comprendre que son bouleversement est totalement normal. • Rassurer la victime (pour un enfant craintif par exemple lui dire qu’on l’aime et qu’on va prendre soin de lui maintenant). • Ne pas critiquer son comportement. • Essayer d’apaiser les peurs des enfants (veilleuse pour la peur du noir par exemple). • Maintenir les activités quotidiennes et les routines familiales si possible. • Encourager les proches à prendre soin d’eux même pour pouvoir prendre soin de la victime. • Encourager la victime à retrouver le pouvoir de prendre des décisions personnelles (pour les plus petits : choix des vêtements ou du repas). Si on soutient adéquatement une victime d’un choc de légère ampleur, elle pourra se remettre presque complètement en l’espace de quelques semaines de la peur ou de l’anxiété causée par le choc auquel elle a du faire face ; mais pour certains chocs plus violents que d’autres ou pour certaines personnes, des soins particuliers s’avéreront nécessaires tels qu’un suivi chez un spécialiste psychologue, psychiatre, psychothérapeute etc.… 2). Exemple de traumatisme psychologique : le traumatisme du divorce a. Les différentes causes Souvent, lors d’un divorce, les parents sont conscients et inquiets des répercussions éventuelles que cela pourrait avoir sur leur enfant car ils se rendent compte peu à peu qu’ils sont les personnes les plus importantes dans leur vie. Ce n’est pas l’acte du divorce en lui-même qui est à l’origine du traumatisme, mais le fait qu’il soit mal interprété par l’enfant si les parents ne lui disent pas ce qui s’est passé, ce qui va arriver et qu’ils ne lui fournissent pas des explications claires et adaptées à son niveau de compréhension. En effet, si l’enfant ne comprend pas la situation, il se sentira menacé à l’idée de perdre un ou deux de ses parents, le divorce devenant ainsi pour lui un véritable traumatisme. Il aura tendance à se dire " Peut-être que si je n'étais pas là, ils s'entendraient mieux, ils ne se taperaient plus dessus " en pensant alors qu’il est responsable. De plus, les conflits prolongés au sujet de la garde de l’enfant ou les pressions qu’il subit pour prendre parti pour l'un ou l'autre peuvent être particulièrement douloureux et peuvent s’ajouter aux dommages provoqués par la séparation. b. Les ruptures La période d'adaptation au divorce peut s'étendre sur un intervalle de deux ans rendant ainsi l’impact de cette séparation considérable. Ces enfants qui connaissent le passage du divorce sont toujours pendant un moment dans la peur ou la confusion à cause de la menace qu’ils ressentent pour leur sécurité. Voyant leurs parents blessés ou débordés qui vont jusqu’à s’adresser à eux pour obtenir réconfort et conseils, beaucoup d’enfants prennent alors la responsabilité de les réconcilier, parfois en se sacrifiant alors pour cela. La gravité des conséquences sur la vie de l’enfant dépendent de plusieurs facteurs : la stabilité de l'environnement, l'adaptation des parents à leurs nouveaux rôles, les capacités de l'enfant à faire face au stress, la présence de façon stable du parent qui n'a pas la garde… Le traumatisme causé par l’idée de la perte d’un parent est parfois à l’origine d’une vulnérabilité particulière aux maladies physiques telle que la suralimentation compulsive entraînant de larges prises de poids, et aux troubles mentaux. Les manifestations les plus fréquentes sont la perte de motivation à l’école et l’incapacité à se faire des amis, à s’amuser avec ses camarades de classe ou alors une envie de se trouver des copains plus jeunes. D’autres signes existent également comme un sommeil soit trop long soir trop court ou encore une agressivité, une apparition de colères et de contradictions de plus en plus habituelles en famille. La séparation des parents détermine souvent chez les enfants des comportements régressifs, surtout chez les plus jeunes : submergés d'angoisse, ils reculent dans leur apprentissage de la propreté, ils reprennent leur vieux nounours dont ils s'étaient détachés... L’enfant est aussi très triste et a beaucoup de chagrin et de honte par rapport à sa situation familiale. De façon générale, ce sont des sentiments de colère, de grande tristesse et de culpabilité qui sont exprimés, moins présents chez les filles que chez les garçons qui vivent beaucoup moins bien le divorce : le relâchement de la discipline (car le père fait généralement plus preuve de sévérité envers son fils que la mère), un grand nombre de critiques (car la mère énervée par le divorce a plutôt tendance à s’en prendre à son fils qui a le comportement le plus difficile à supporter) et le manque d'affection (car les rapports corporels sont plus simples à établir entre une mère et une fille qu’entre une mère et un fils) sont les trois facteurs importants qui font que leur comportement devienne plus difficile que celui des filles. Lorsque l’enfant est très jeune (en dessous de quatre ans) il a du mal à comprendre la situation et les interrogations au sujet de la rupture surviendront plus tard lorsqu’il sera en mesure de comprendre. Certains enfants peuvent aussi vivre dans l’attente d’un fantasme de réconciliation et essayer ici encore de réunir leurs parents, subissant alors un choc et une dépression lorsqu’ils se rendent compte de l’impossibilité de retrouver leur vie familiale passée. c. Les divers traitements et réadaptations possibles Si l’on porte une attention particulière aux enfants et que l’on prend bien soin d’eux, ils peuvent alors être aidés et faire face à la situation quelle que soit la solution trouvée afin d’arranger les conflits parentaux. Les enfants ont besoin de savoir que leur père et leur mère seront toujours leurs parents, même si le mariage se termine et s’ils ne vivent plus ensembles. Ils ont besoin aussi qu’on leur explique que rien n’est de leur faute, qu’on les rassure en leur disant qu’on les aimera quelle que soit la situation. L'implication des parents dans le bien-être de leur enfant est donc vitale pour ce dernier. Le médecin de famille ou le pédiatre peut évaluer et traiter les troubles de l’enfant tel que le stress. Le psychiatre pour enfant et adolescent en plus de discuter de la situation avec l’enfant (s’il en éprouve le besoin car il ne faut pas l’y obliger et s’il est en âge de le décider et de comprendre la démarche) peut aussi rencontrer les parents afin qu'ils apprennent à construire une réponse à donner à l’enfant pour apaiser ses craintes et réduire de ce fait les conséquences de la séparation. Il peut être aussi nécessaire d'aviser l'enseignant des problèmes familiaux afin qu'il soit en mesure de comprendre certains changements de comportement dans le travail scolaire de l’enfant. Quels que soit les traitements possibles, il faut surtout une présence de la part des deux parents afin de conforter l’enfant, qui devra se sentir en sécurité avant de pouvoir s’adapter à son nouveau mode de vie. III. Conclusion Les traumatismes peuvent donc être de deux natures ; psychologique ou physique. Ils sont plus ou moins graves, mais dans tous les cas, ils occasionnent une rupture par rapport à « la vie d’avant ». Celle-ci peut être médicale, comme on a pu le constater avec le traumatisme auditif ou peut intervenir dans le mode de vie de la victime, comme dans le cas du traumatisme crânien ou encore dans celui du divorce. Cependant grâce à certaines mesures prises rapidement, on peut espérer retrouver un quotidien plus ou moins normal en atténuant les séquelles du traumatisme. Pour cela, on peut se tourner vers une équipe médicale compétente qui proposera à la victime des traitements adéquats puis vers des associations qui aideront les proches du traumatisé ainsi que lui-même à s’accepter tel qu’il est et à retrouver une vie sociale, familiale, et professionnelle si possible. Ainsi malgré le traumatisme et les ruptures qu’il engendre, certaines continuités sont envisageables, l’état de la victime s’améliorant dans la plupart des cas au fil du temps. Médiagraphie • Webographie : - http://www.apfmoteurline.org/aspetsmedicaux/dmsh/causes_defmot/lesionscerebrales/tc_grave s_PG_163-169.pdf http://home.nordnet.fr/~cledru/USP/letrauma.htm http://www.jidv.com/MEMOIRES-DU-%20VICTIMOLOGIE-JIDV2003-1%283%29.htm www.apf-moteurline.org/aspetsmedicaux/pathologies/cerebrales/tc.htm# http://audition-prevention.org/site/sommaire.html http://www.aacap.org/publications/infofami/divorce.htm http://www.cfc-efc.ca/docs/redcross/00004_fr.htm http://www.cybersciences.com/cyber/3.0/N2533.asp http://www.santepub-mtl.qc.ca/mdprevention/chronique/2001/15102001.html http://www.traumatys.com/F_info_pour_victimes.htm http://www.aqps.qc.ca/bulletin/05/05-03-02.htm http://weps2001.free.fr/annales/ejemem01.pdf http://www.aapel.org/bdp/BLptsdFR.html http://www.crlc-cmudd.org/TC/indxpres.htm • Bibliographie : • Interviews : - M. Laurent Matignon , traumatisé auditif M. Jean Ruch , vice-président de l’A.F.T.C. Mme Flavie Ruch , traumatisée crânien • Les différentes associations qui nous ont prêté aide : l’APTA (Association de Prévention des Traumatismes Auditifs) C’est une association loi 1901 à vocation d'utilité publique. Elle a été créée le 16 décembre 2000 (publication au Journal Officiel) Son siège se situe à Longvic (Côte-d’or) l'APTA : alerte des dangers pour l'audition des excès de puissance sonore réalise des actions d'information et de prévention (spot télévisé, radio, intervention dans les collèges, etc.) o contribue à la mise en place et au respect d'une législation protégeant l'audition, en particulier dans les activités de loisir et notamment les concerts. o recherche et aide les victimes de traumatisme auditif o oeuvre à la reconnaissance et à l'indemnisation des handicaps causés par les traumatismes auditifs. o o L’antenne parisienne de l’Association est TooManydB : toomanydb.free.fr l’AFTC (Association des Famille de Traumatisés Crâniens) Fédérée dans l'Union Nationale des A.F.T.C., l'Association des Familles de Traumatisés Crâniens d'Alsace et de Moselle a été créée en 1991 sur les trois départements de Droit Local. Elle a pour mission d'assister et accompagner les familles, qui la sollicitent quand elles sont plongées dans le drame du traumatisme crânien d'un proche. Ses objectifs actuels : • Améliorer la communication entre les membres avec un périodique régulier : Arc-en-ciel (trimestriel depuis 1999) • L’émergence et le soutien de programmes permettant d’améliorer les projets de vie des familles et de leurs proches.Ces actions sont élaborées en étroit partenariat avec les professionnels de Santé. C’est le cas des EMOI TC 67 et 68 et de la M.A.S. du Centre Hospitalier de Mulhouse ou le programme « Familles » du Centre de Réadaptation de Mulhouse. • La sensibilisation aux dangers de la route dans les établissement scolaires (vidéos +témoignages) en partenariat avec les Plans Départementaux de Sécurité Routière. • L'étude d'un « Centre d'Activités Volontaires sans murs » (C.A.V. sans murs) qui proposera aux victimes de TC la possibilité d'exercer des activités non rémunérées en milieu ordinaire et une possibilité de trouver ou retrouver une identité sociale. Des accompagnements sont prévus en partenariat avec l’EMOI TC 68. AFTC Alsace Lorraine Hôpital du Hasenrain Pavillon 53 87, avenue d'Altkirch 68051 MULHOUSE CEDEX Nous remercions de tout cœur, toux ceux qui ont accepté de nous aider à réaliser notre TPE, notamment Laurent Matignon, et Jean et Flavie Ruch.