REPUBLIQUE DU CAMEROUN
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REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix – Travail – Patrie --------------Présidence de la République --------------Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) --------------Tél : 22 20 37 27 /22 20 37 32 Fax : 22 20 37 30 B.P: 33 200 Yaoundé REPUBLIC OF CAMEROON Peace – Work – Fatherland ---------------Presidency of the Republic ---------------National Anti-Corruption Commission (NACC) ---------------L: http : //www.conac-cameroun.net Mailto: [email protected] ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA CONAC LORS AU 13EME SOMMET INTERNATIONAL SUR LE CRIME TRANSNATIONAL ET HOMELAND & GLOBAL SECURITY FORUM 16 - 19 NOVEMBRE 2011, Genève (SUISSE) Thème : La lutte contre la corruption au Cameroun et le problème de la corruption transnationale. Mesdames et Messieurs, Honorables participants, Permettez-nous, au nom de la délégation qui nous accompagne et en notre qualité de Président de la Commission Nationale Anti-Corruption de la République du Cameroun (CONAC), d’adresser notre gratitude aux organisateurs de cet exceptionnel et enrichissant forum. 1/Nos missions : La CONAC, Organisme Public Indépendant, a été créé en 2006. Elle est chargée de lutter contre la corruption et les infractions assimilées, dont, entre autres, le blanchiment des capitaux et le détournement de deniers publics, principales causes de l’expatriation des fonds, et aspects directement liés au problème de corruption transnationale. 2/Manifestations : chaque année, des grosses sommes d’argent sont versées sous forme de pots-de-vin à des agents publics africains par les entreprises étrangères, en contrepartie de faramineux contrats et d’avantages commerciaux. Les répercussions de ces coupables pratiques sont perceptibles tant 1 sur l’économie nationale toute entière que sur les projets de développement et les infrastructures sociales mal exécutées, avec comme sinistres résultats : des routes en piteux état, des ponts en ruine, des hôpitaux et écoles manquants ou de piètre qualité, des denrées alimentaires et des médicaments non conformes aux normes de sécurité requises. La corruption transnationale, c’est aussi et surtout la facilité avec laquelle l’argent volé dans les pays en développement, dont le Cameroun, est sauvegardé dans les banques occidentales. En 2007 déjà, l’Union Africaine (UA) estimait en effet que 148 milliards de dollars ($) quittent chaque année le continent africain pour se réfugier dans le système financier des pays développés et que les élites africaines à elles seules détiendraient 700 à 800 milliards de dollars ($) dans les comptes à l’étranger, notamment dans les paradis fiscaux. Le rapatriement de ces avoirs mal acquis est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures du gouvernement camerounais. Pour les années 2008, 2009 et 2010, le rapport que nous avons rendu public le 10 novembre 2011dernier lors d’une présentation solennelle en présence des membres des représentations diplomatiques accréditées au Cameroun, des ONG et de plusieurs membres de la société civile, nous sommes parvenu aux tristes constats où des contrôles physico-financiers et audits effectués auprès de certains services publics ont révélé des cas de détournements de biens ou deniers publics ; de violation des dispositions des marchés publics ; d’intérêt dans un acte ; de trafic d’influence ; d’abus de fonction ; de conflit d’intérêt…etc. Quelques chiffres financiers contenus dans ce rapport démontrent en effet qu’en quelques années, les pratiques de corruption, via les détournements de deniers publics et autres ont spolié à l’Etat : - Plus de 15,4 milliards de FCFA distraits dans les marchés et travaux publics ; - Près de 13,5 milliards de FCFA versés par l’Etat à la Campost en 2005 en vue de financer ses activités à long 2 terme ont été évaporés sans atteindre les objectifs escomptés ; - 341. 194. 495 de FCFA destinés à des GIC (Groupements d’Initiative Commune) pour développer la production du maïs ont été détournés par le biais des GICS fictifs ; - Plus de 08 milliards de FCFA évanouis et volatilisés dans les Trésoreries Générales des 10 régions du pays… 3/Nos attentes : du haut de cette tribune nous saisissons l’opportunité pour appeler les structures de lutte contre ce fléau dans les Etats domiciliataires de certains de ces fonds spoliés à l’Etat, ainsi qu’à tout autre organisme, d’appuyer et d’accompagner la CONAC, le Cameroun, à faire revenir dans les caisses de l’Etat, ces immenses sommes d’argent qui pourraient, sans nulle doute, relever son économie, améliorer les conditions de vie des camerounais, faire reculer la pauvreté pour l’intérêt de tous. Nous avons tous la capacité et la responsabilité de mettre un terme à ce type de comportements extrêmement préjudiciables au Cameroun, à l’Afrique et au monde entier. 4/Ferme volonté politique du Gouvernement : Au Cameroun en effet, la lutte contre la corruption se caractérise, d’abord par la ferme volonté personnelle du Président de la République, son Excellence M. Paul BIYA. Volonté qui se traduit par la création d’institutions telles que la CONAC, organe central de lutte contre la corruption qui vient de produire la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption du Cameroun, l’ANIF (Cellule de Renseignement Financier, membre du groupe EGMONT), le Contrôle Supérieur de l’Etat, et bien d’autres. Un arsenal juridique a également été mis en place par le gouvernement camerounais pour accompagner cette lutte acharnée. I – CADRE LEGAL DE LA LUTTE CONTRE CORRUPTION DONT LES DETOURNEMENTS DE DENIERS PUBLICS AU CAMEROUN Sur le plan national a) Le détournement de deniers publics est prévu et réprimé comme un crime par des dispositions du Code Pénal, en son article 184 notamment. 3 b) Le Projet de loi anti-corruption actuellement en examen, réserve une part belle à l’infraction de détournement de deniers publics, en ce sens qu’elle va rendre la sanction de ce fléau plus sévère ; en même temps qu’elle prévoit des mesures de rapatriement des fonds volés et logés dans des comptes à l’étranger, et notamment dans les paradis fiscaux. c) Des mécanismes sont en cours en vue de la mise en application des dispositions de l’article 66 de la Constitution, relatives à la déclaration des biens et avoirs des hautes personnalités et fonctionnaires de la République. d) Au niveau de la coopération avec les autres acteurs de lutte contre la corruption, la CONAC entretient de bonnes et solides relations avec l’Agence Nationale d’Investigation financière (ANIF), avec qui elle a d’ailleurs signé un protocole d’échange d’information et de collaboration ; la Justice ; la Police et la Gendarmerie. Sur les plans sous-régional, régional et international, le Cameroun a ratifié presque tous les textes et instruments juridiques (Lois, Règlements, Conventions) pouvant accompagner l’action de ses structures de lutte contre la corruption, notamment la Convention des Nations Unies contre la Corruption. II - NOS BESOINS ET ATTENTES A la CONAC nous savons que la lutte contre la corruption est sinueuse et longue. Mais nous sommes convaincus d’y arriver un jour, avec la contribution de tous, de vous tous. Notre vision est que « c’est dans l’esprit des gens que naissent les idées de corruption. C’est par conséquent dans ces esprits que nous devons semer les graines d’une culture anti-corruption ». Nous sommes donc ici pour solliciter vos encouragements et votre soutien financier, technique et logistique, afin de poursuivre et mener à bien ce travail immense que nous avons commencé et qui est aujourd’hui engagé à phase répressive. Nous avons également besoin de vos critiques constructives, c’est pourquoi vos suggestions sont les bienvenues. 4 Au Cameroun, notre souhait est d’obtenir le soutien et l’accompagnement de l’initiative STAR; que les procédures de rapatriement de l’argent détourné soient simplifiées, de manière à encourager et intensifier ces opérations qui amélioreront à coup sûr le niveau de vie de nos concitoyens et participeront au développement du pays, résolument engagé dans les grandes réalisations ; Le concours du Projet IMLASS (système de recherche automatisée d’Interpol sur le blanchiment de fonds) devrait aussi pouvoir nous être utile. Pour toute information concernant la CONAC, bien vouloir consulter notre site web : www.conac-cameroun.net. Merci de votre aimable attention./. 5