MOI Belgique - HEH

Transcription

MOI Belgique - HEH
MOI Belgique
MOI Belgique.........................................................................................................................1
NAISSANCE D'UN PAYS (1813 - 1848)...........................................................................1
LA DEMOCRATIE EN MARCHE (1848 - 1894) ..............................................................4
DE LA BELLE EPOQUE A LA GRANDE GUERRE........................................................7
DES ANNEES FOLLES AUX ANNEES NOIRES (1918 - 1940) ....................................10
GUERRE ET ... PAIX ? (1940 - 1950) .............................................................................13
LA FIN DE LA BELGIQUE DE PAPA (1951 - 1972) .....................................................14
EN QUETE D'UNE NOUVELLE IDENTITE" (1973 - 2003) ..........................................16
1. NAISSANCE D'UN PAYS (1813 - 1848)
Appart et moi, on ne s’était jamais rencontrés sur un tournage. Jamais nous n’avions
travaillé ensemble. Je savais qu’il avait écrit des dialogues pour la télévision, j’avais
remarqué son nom au générique d’« Inédits » parce qu’il traversait le passé et les archives
que les gens lui confiaient avec une vérité d’héritier sincère. Et puis, il donnait au cinéma la
place qui lui manquait à la télévision.
Bernard Balteau, le producteur de la série « Moi, Belgique » nous a commandé la première
émission en mars 2005. Une bonne intuition de producteur, ils en ont. Ce qui fait qu’Appart
et moi on s’est mis à parler : femmes et enfants, vins et livres, France, Belgique, photo et
cinéma… Normal et nécessaire.
Le cinéma… La télévision n’a toujours pas réussi à s’en faire une bonne idée. C’est ce qu’on
se disait. Quand le cinéma propose une image, la télé multiplie les artifices sans trop savoir
pourquoi. C’est ce qu’on ajoutait.
Ni Appart ni moi n’aimons la télévision comme elle est. Et pourtant, nous la faisons tous les
jours telle qu’elle est… C’est ce qu’on regrettait.
Alors, nous avons décidé de monter notre affaire comme si la télévision inventait son
cinéma… en 1813. Comme si la télévision du salon avait le pouvoir de parler à ceux qui la
regardent en 2006… Pour leur raconter l’Histoire de la Belgique comme une histoire vraie
puisque c’est le cas. Avec de vraies images des années 1800 qui ne bougent pas. On leur dira,
à ceux qui regardent et qui écoutent, qu’ils vont entrer dans un livre d’aventures et qu’on va
tourner les pages avec eux. On écrira donc proprement toute cette histoire et on demandera à
quelqu’un de très vrai de la raconter. Voilà.
On parie sur la capacité qu’ils ont peut-être encore, les gens, d’écouter une histoire qu’on
leur raconte. Cette Histoire, c’est la leur, elle leur appartient, d’une manière ou d’une autre,
ils la continuent tous les jours. Simplement, on ne leur dit jamais qu’ils sont dedans.
Et les historiens, là-dedans, est-ce qu’ils ne seraient pas occupés à nous la confisquer,
l’Histoire ? C’est une vieille chanson … La réalité est plus nuancée. Nous sommes à côté de
ceux qui pensent qu’il faut utiliser l’Histoire comme un outil de survie : pour penser demain il
faut connaître hier. Tout à fait d’accord là-dessus. Alors, les historiens ? Est-ce qu’ils
pourraient nous raconter l’histoire de l’Histoire ? Difficilement. Les historiens sont rivés à
des réalités en devenir : pour eux, rien n’est jamais définitif, et il ne serait pas raisonnable
qu’ils puissent mettre un terme à l’analyse des faits. Un historien ne signera jamais la fin de
l’Histoire.
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Pas d’historien dans la première émission : s’ils ont la connaissance de l’Histoire, les
historiens ne racontent pas d’histoires. Et on ne leur en voudra jamais. Ils nous ont aidé dans
nos recherches tant qu’ils pouvaient. Nous les en remercions avec gratitude.
Olivier Appart a réalisé le film. Avec des petits moyens. Volontairement. Il n’a pas hésité à
éclairer les gravures à la bougie. Un tour de force. Il a retrouvé les lettres manuscrites de
Charles Rogier, ses bulletins d’étudiant. Il insiste en gros plan sur la calligraphie et la
texture sensuelle des papiers de l’époque… On renifle dans ses images cette insultante
désinvolture de la bourgeoisie du 19ième siècle comme on perçoit la folle intrépidité des
industriels et l’absolue misère de nos lointains parents, ouvriers démunis et depuis longtemps
prêts à tout pour gagner la liberté de souffler un peu et de lever les yeux vers le ciel.
Le film d’Olivier Appart ne triche pas : il raconte une histoire avec les documents de
l’Histoire. Annie Cordy réalise ici une prestation exceptionnelle sur des textes d’Hervé
Lamier qui assure par ailleurs la cohérence de l’écriture tout au long des sept numéros de la
série « Moi, Belgique ».
Une émission de Hervé Lamier et Olivier Appart.
www.fourneausaintmichel.be
www.lafonderie.be
www.limburg.be/bokrijk
Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique - www.fine-arts-museum.be
Musée de la Photo à Mont-sur-Marchienne - www.museephoto.be
Musée Bellevue - www.musbellevue.be
www.gent.be
Musée Royal d'Afrique Centrale - www.africamuseum.be
Musée de l’Eclairage
Rue Henri Maus 92
4000 – Liège
www.cyberliege.be/tourisme
Galerie Maurice Tzwern
Rue aux Laines 36
1000 – Bruxelles
Musée National du Lin
E. Sabbelaan 4
8500 – Courtrai
Musée d’Archéologie Industrielle et du Textile
Minnemeer 9
9000 – Gand
www.gaumontpathearchives.co
− Congrès de Vienne 5’
− Union avec la Hollande
− Guillaume d’orange 8’
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Causes de la révolution 10’
Charleroi + voies d’eaux : importance économique
Bruxelles 1815 : intéressant 13’
Guillaume et développement économique : Société générale de Belgique
John Cockerill Seraing machine à vapeur 16’
Belgique industrielle et canaux 17’
Oppression par les Hollandais : ex Charles Rogier 20’
Dénonciations dans les journaux 25’
DePotter en prison 28’
Misère 28’
Causes révolution 29’
Muette de Portici 30’
Révolution 31’
Rogier à Bruxelles : 200h 33’
Barricades, guerrilla urbaine 33’
Hollandais battus 35’
Consignes de guillaume 1er 37
Une nouvelle nation : gouvernement provisoire 38’
Indépendance 39’
Constitution 1831 40’
Forme de l’Etat 41’
Futur roi 41’ neutralité de la Belgique
21 juillet prestation serment 43’
Léopold de Saxe Cobourg 43’
Problème de la dette et de l’Escaut 44
Chemin de fer 45’ à TB
Heure et observation du temps 47’
Rêves de conquêtes 49’
Fin du 1er épisode 53
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2. LA DEMOCRATIE EN MARCHE (1848 - 1894)
En 1848, lorsque s’ouvre le deuxième épisode de «Moi, Belgique », notre pays fête à peine
ses 18 ans d’existence. Il s’est doté d’institutions et son système politique, basé sur le
suffrage censitaire, donne aux Catholiques et aux Libéraux la haute-main sur les affaires
publiques. L’unionisme, s’il montre quelques signes d’essoufflement, est toujours en vigueur
d’autant que les « périls extérieurs » menacent la survie du jeune Etat belge. « Vive la
république !», la révolution gronde un peu partout en Europe, en cette année 1848. Les
monarchies tombent les unes après les autres. Mais la Belgique – son roi et ses institutions tiendra le choc en barrant la route aux « agitateurs ».
Le «modèle démocratique belge»
La période 1848-1894, évoquée dans cet épisode, est cruciale dans la lente élaboration du
«modèle démocratique» belge. Au départ, ne siègent au Parlement que les représentants de la
bourgeoisie censitaire. A partir de 1894, les élus du monde ouvrier y pénètrent à leur tour. Le
Parti Ouvrier Belge, qui s’est créé quelques années plus tôt, a obtenu, avec l’aide des
libéraux progressistes, une réforme électorale essentielle : l’instauration d’un suffrage
universel tempéré par le vote plural. Seul les hommes de plus de 25 ans peuvent voter, mais
ils ne pèsent pas le même poids dans l’isoloir. Tout dépend de leur diplôme, du montant des
impôts qu’ils paient, des revenus qu’ils gagnent. En outre, les femmes restent exclues du droit
de vote. Il n’empêche, cette réforme, arrachée de haute lutte, bouleverse le paysage politique.
Bien avant les Socialistes, deux autres grandes « familles » politiques se sont constituées en
partis au milieu du XIXè siècle : les Libéraux et les Catholiques. Entre eux, la lutte fait rage
dès 1850 autour, notamment, du rôle que l’Eglise catholique entend jouer dans l’organisation
de la société belge, dans l’enseignement par exemple. Fortement appuyés par les loges
maçonniques, les Libéraux veulent à tout prix séparer l’Eglise et l’Etat : ce sera un combat de
longue haleine. Car la société belge est encore largement imprégnée par la religion. Le
clivage cléricaux/anticléricaux, qui se cristallise durant cette période, est lui aussi constitutif
du «modèle belge».
La face cachée
La Belgique se métamorphose également sur le plan social et économique. La révolution de
la vapeur sera bientôt suivie par celle de l’électricité. L’industrie lourde, celle de l’acier et
du charbon, se développe à vive allure dans les bassins wallons. Le textile à Verviers, ou la
verrerie à Charleroi, sont en pleine effervescence.
Le libéralisme économique triomphe. La bourgeoisie au pouvoir, qu’elle soit catholique ou
libérale, partage sur ce plan les mêmes vues. Et l’Etat met d’ailleurs tout en œuvre pour
faciliter la libre circulation des marchandises et des capitaux. Mais le portrait du jeune Etat
belge, en plein progrès industriel et technique, a aussi sa face cachée. Celle d’un prolétariat
surexploité et sans droits. Les conditions de vie et de travail de la majorité des Belges sont
bien précaires à cette époque. On travaille 6 jours sur 7 dans les usines, 10 à 12 heures par
jour. Les salaires fluctuent en fonction de la conjoncture. Les femmes et les enfants (parfois
de moins de 8 ans) sont recrutés au fond des mines ou dans les grandes filatures. Des réformes
là aussi s’imposent, elles tarderont à venir, car si la Belgique est en tête des nations
industrialisées, pour sa compétitivité, elle est bien en retard en termes de progrès social. Une
classe ouvrière prend forme. Elle prendra peu à peu conscience de sa force.
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Les grandes ambitions de Léopold II
Autre phénomène marquant : l’expansion des villes et de la capitale en particulier. De grands
travaux d’aménagement – comme le voûtement de la Senne - sont lancés, à la fin du règne
de Léopold Ier. Dès l’avènement de son successeur, en 1865, ils vont se multiplier. Léopold
II a de grandes ambitions pour son petit pays. Elles sont urbanistiques et… coloniales. Sur les
cartes de géographie de l’époque, il y a encore quelques taches blanches. Des terres
inconnues ! Justement, il y en a une – très étendue et donc très alléchante – au cœur même de
l’Afrique. Le Congo ! Le monarque mettra du temps, et beaucoup d’argent, pour parvenir à
ses fins. Mais il y arrivera, en 1885, en créant l’Etat indépendant du Congo avec la
bénédiction des grandes puissances !
Vers le suffrage universel
Pendant ce temps, au pays, la colère gronde dans les bassins industriels. La crise économique
très rude qui souffle sur l’Europe fait des ravages en Belgique. Nos exportations s’effondrent.
Dans les charbonnages, on ne travaille plus que deux ou trois jours par semaine. Des émeutes
éclatent ici et là. Elles culmineront au printemps 1886, à Liège et Charleroi. Des usines sont
mises à sac… La répression est brutale et le sang coule. Mais ces événements dramatiques ne
resteront pas sans lendemain. La Belgique officielle va devoir faire des concessions, non
seulement en termes de justice sociale mais aussi de réformes politiques. La voie vers le
suffrage universel est ouverte.
Une émission de Hugues Lanneau et Bernard Balteau.
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1848 : introduction sur la révolution
Lin et filage à la main Courtrai
Gand progrès filature mécanisation 2’
Rogier et révolutions en Europe 2’30
Idées sur les révolutions républicaines 4’
Expulsion des étrangers ex : Marx 5’
Réformes 1848 : suffrage 6’
Luttes entre catholiques et libéraux 8’
Réseaux 9’30 idées libéraux
Isabelle Gatti de Gamond 10’
Guerre catholique et libéraux : exemple les cimetières 11’
Photographie 12’
Timbres 13’
Lettre de la reine à Léopold 2 13’
Misère des flamands 14’ concurrence de l’Angleterre : rouet pour le lin contre
machines modernes
Maladie de la pomme de terre 5’ famine 300 000 personnes ont faim 16’
Emigration des flamands 16’
Mécanisation ex singer 17’
Ostende et les bains 17
V.Hugo 17
Belgique industrielle 1852 18’ rivalité avec GB
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Charbonnages, verreries, métallurgie etc 18’
Libéralisme 19’
Frère Orban 19’
Grand capitaines d’industrie Empain, Nagelmakers Solvay 21’
Sociétés anonymes exportatrices 21’
Dynamo 22’ Zénobe gramme 1870 22’
Industrie électrique : temps des ingénieurs 23’
Colonisation 24’ Léopold II projets
Mort Léopold 1 27
Urbanisme 28’
Palais de justice 29’
Parcs 30’
Hygiène publique 31’
Choléra 1866 32’ Senne
Flamand reconnu 33’
Prolétariat 34’
Travail des enfants 35’
Domestiques 37’
1870 guerre 38’
Congo et Stanley et aventure africaine 39’
1878 iguanodons 41’
Etat indépendant du Congo
1885 crise économique : création des coopératives 43’
POB 44’ socialisme réformisme
1886 révolte et répression 47’
Réforme pour le SU
Mode 51
Tram
Cinéma
Autos
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− DE LA BELLE EPOQUE A LA GRANDE GUERRE
De la Belle Epoque à la Grande Guerre, de l’abondance à la privation, voici un bon résumé
de cette période riche en événements ou le splendide côtoie la misère.
La grande révolution technologique est sans nul doute l’apparition de l’électricité dans le
quotidien des gens. Ses multiples applications contribuent à l’amélioration de la vie de tous
les jours pour les Belges habitant en ville mais aussi à la campagne. Le tramway en est un
exemple : il facilite la mobilité à Bruxelles comme en dehors. Cette période est synonyme
d’expansion économique. Des hommes, des visionnaires, des banquiers, des industriels sont à
l’origine du succès de notre pays à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières. L’un de ses
hommes est Edouard Empain. Ses idées se sont concrétisées à Paris avec le métro, en Russie,
en Chine mais surtout en Egypte ou il créé une ville, la ville de ses rêves, Héliopolis. Qui dit
réussite économique dit développement des places boursières, et Bruxelles prend à cette
époque son essor. Le jeu de la bourse atteint toutes les couches de la population avec ses
succès et ses catastrophes. La fin du 19ème siècle marque aussi son empreinte concrètement
dans la pierre. Après le néoclassicisme de l’époque, un homme propose autre chose qui
séduira la classe aisée de la population belge, et étrangère c’est l’Art Nouveau de Victor
Horta. Fini le style « palais de justice à Bruxelles », voici les courbes, les arabesques, les
ondulations qui fleurissent sur les façades des nouvelles habitations de la capitale. La
transformation de la ville voulue par Léopold 1er est à son apothéose. Les grandes artères
sont tracées, les parcs prennent place dans la capitale, les maisons individuelles style trois
pièces en enfilade sont à la mode. A la côte belge, on imagine des cités nouvelles pour
accueillir les futurs vacanciers. La station phare, la reine des plages est Ostende où le Roi
vieillissant aime à s’y promener, ou à y recevoir des personnalités étrangères comme le Shah
d’Iran. C’est la période pour l’aristocratie et la haute bourgeoisie où il faut voir et être vu sur
la digue, au kursaal rénové ou à l’hippodrome.
Evidement cette belle époque, cette vie facile n’est pas pour tout le monde. La majorité de la
population belge ne profite pas de cette expansion économique, de cette vie facile. A la
campagne les conditions de vie deviennent de plus en plus délicates et de nombreuses
personnes décident de quitter leur terre pour la ville ou de petits métiers voient le jour pour
subvenir aux besoins des familles souvent nombreuses. Un fléau accompagne ces difficultés
de vie, c’est l’alcoolisme. Une gangrène qui détruit lentement ce milieu ouvrier déjà bien
atteint. Au tournant du siècle éclatent beaucoup de conflits sociaux et de grèves de longues
durées dans les secteurs en crise comme l’industrie du verre à Charleroi ou le port d’Anvers
qui restera bloqué plusieurs semaines. Des problèmes sociaux que les hommes politiques de
l’époque ne prennent pas toujours en compte à leur juste valeur. Il faut dire qu’ils font partie
de « l’élite » et ne sont pas toujours en phase avec la réalité de la situation du pays. L’un des
dossiers qui empoisonne la vie politique belge est le Congo. Le Roi Léopold II en est
propriétaire depuis quelques décennies. Pour faire face aux critiques de plus en plus sévères
venues de toutes parts quant à la gestion de ce territoire, contraint et forcé, le Roi cède son
bien à la Belgique. Le Congo devient colonie belge.
Avec la signature du principe du service militaire personnel c’est l’un des deux derniers gros
dossiers qu’il traitera avant sa mort le 22 décembre 1909 après 44 ans de règne. Monte sur le
trône alors son neveu, Albert marié déjà avec Elisabeth Wittelsbach, Duchesse de Bavière.
Albert tranche avec son oncle, il est apprécié par le peuple, il a du charisme. Il prêtera serment
lors de son accession au trône dans les deux langues, une première en Belgique. Il aura avec
ses différents gouvernements catholiques quelques importants dossiers à traiter. L’un de ses
dossiers c’est l’école où le clivage clérical/anticlérical illustre bien la situation duale que
connaît la Belgique. Un clivage que l’on va rencontrer jusque dans la création des clubs de
football de l’époque. Un sport en pleine expansion comme d’autres disciplines qui voient le
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jour chez nous où enfin on considère qu’il faut aussi s’occuper de sa condition physique. Les
premières fédérations sportives sont crées et participent aux jeux olympiques.
Autre dossier non résolu à l’époque et qui est toujours d’actualité c’est le problème
linguistique. C’est le début des revendications flamandes. Côté wallon un homme combat ces
revendications, c’est l’avocat et homme politique socialiste de Charleroi Jules Destrée qui ira
même jusqu'à écrire au Roi Albert 1er, «Sire, vous régnez sur deux peuples, il y a en Belgique
des Wallons et des Flamands, il n’y a pas de peuple belge.»
Et pourtant ce peuple belge est reconnu à l’étranger où l’on ne fait de distinction entre artistes
flamands et francophones. C’est de plus une époque où l’art de notre pays est reconnu. Des
artistes comme James Ensor, Léon Spilliaert, Ferdinand Khnopff, Félicien Rops ou Georges
Minne deviennent des grands et exportent leur talent à l’étranger. C’est aussi la consécration
de notre littérature avec le Prix Nobel de Maurice Maeterlinck, et l’explosion du poète Emile
Verhaeren qui, mieux que quiconque, symbolisera notre pays. Une femme a contribué au
rayonnement de l’art en Belgique, c’est la Reine Elisabeth. Elle ne sera pas cette personne en
retrait que le peuple découvrira à son mariage, mais une femme engagée au caractère trempé
qui n’a peur de rien. C’est une période noire de notre pays qui relèvera cet aspect de sa
personnalité. En effet, l’on est en 1914 et la Belgique est à la croisée des chemins. Le pays vit
ces derniers moments d’insouciance. Et pourtant la situation internationale est explosive après
l’assassinat du l’Archiduc Ferdinand à Sarajevo. Par les jeux d’alliances entre nations,
l’Empereur Guillaume pour attaquer la France, doit passer par la Belgique neutre. Albert
refuse et déclare devant le Parlement le 4 août, « Un pays qui se défend s’impose au respect
de tous ; ce pays ne périt pas. » C’est quatre années terribles que vont vivre les Belges. En
effet, la Belgique sera le seul pays entièrement occupé par les Allemands. C’est dans cette
période troublée que le peuple découvre la vraie nature des ses Souverains. Le Roi dans les
tranchés auprès de ses soldats, la Reine sur le front dans les hôpitaux de campagne soignant
elle-même les blessés. Après quatre longues années, la situation commence à évoluer, les
Etats- unis entrent dans le conflit, la Russie est en pleine révolution et l’armée allemande
est épuisée. Le 11 nov. 1918 c’est l’armistice. La Belgique peut commencer à reconstruire le
pays. La Belgique est libre certes mais l’on compte plus de 850.000 chômeurs et 2 millions
d’assistés. Dès la fin de la guerre le mouvement flamand devient plus radical. « Hier ons
bloed, wanner ons recht ? ». “ Nous avons versé notre sang ici, quand reconnaîtra-t-on nos
droits. » Une partie du pays demande des comptes.
1’Electricité : trams etc
Belgique 3èmepuissance dans le monde, 2 ème en Europe
Empain 4’30 marchés extérieurs trams du Caire, construction d’ Heliopolis, Chine, 1300km
train Chine, Russie : nouvel eldorado 10000 Belges travaillent en Russie7’30
Bourse 7’45 : spéculation
9’ Bruxelles : urbanisation et verdurisation et façades art nouveau
La rue est une fête, rue espace de beauté et d’art : surrenchère d’originalité et inventivité
10’ Horta : utilise acier et verre : lignes fluides et arabesques, lumière, rejette pièces en
enfilage, révolutionne manière vivre dans la maison : pour élite bourgeoise (libéraux)
12’20 maison du Peuple Horta
13’ Léopold Bâtisseur : Ostende, cité balnéaire la plus en vogue de l’époque
300 000 touristes en 1900 ; trains de rêves Orient express
14’ Cabines de bains…Kursal, casino, hippodrome,
15’50 vie précaire des paysans, travail des enfants
Lois sociales,
17’ grèves en 1900 pour le S.U., 1907 port Anvers paralysé après 3 mois grèves
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18’ Vie politique très différente : peu de soucis , imperméables aux problèmes sociaux et
linguistiques
19’ opposition à la politique africaine 1908 : Congo belge
20’Léopold II critiqué 44 ans de règne
20’ Albert I : mariage d’amour
Serment constitutionnel en français et en flamand en 1909
22’ 1911 : Guillaume II en Belgique : renforcement de l’armement, service militaire
obligatoire
23’ grève générale 1913 : parti catholique au pouvoir depuis 40 ans au pouvoir sans
discontinuité
24’ pilier catholique : explications coopératives etc
24 : coopératives socialistes 1800 : Vooruit à Gand 10000 pains par jour
25’ revendications sociales
26’ Danger de l’alcool : « on boit trop et on lit peu » fléau de l’alcool
27’ Ecole obligatoire
27’ Jules Destrée : querelle linguistique « Sire vous règnez sur deux peuples »
28’ classe moyenne
29’ Expositions universelles : charme des voyages
29’ aviation 1908
30’ automobile : objet de tous les désirs, mythe absolu, automobiles belges
31’ courses internationales
31’ Paris jeux olympiques
31’ bicyclette, football sport de masse mais au départ pas : classes aisées
33’ rivalité catholique / laïc dans les clubs : union + et le racing à tournai
34’ développement des mouvements artistiques expressionnisme, pointillisme et autres isme,
libre esthétique : octave Maus : groupe des 20 ; symbolisme
38’ Verhaeren : poète gantois qui écrit en français
39’ 1914 apparente tranquillité due à la neutralité
40’4 août 1914 : violation de la neutralité, discours du trône : détermination à défendre
l’honneur : armée 180000 hommes
41’ ligne de front continue : guerre des tranchées
42’ front de l’Yser : écluses de Nieuport ouvertes donc positions allemandes inondées
42’ Position au Havre guerre de position
43’ souffrances des civils : saccages, pillages, terreur, vie quotidienne très dure
Drame de l’occupation et création d’œuvres : soupes populaires dans les écoles
45’ reine et roi soutiennent la population
Aide humanitaire arrive de partout spécialement des USA
45’ roi chevalier car seul chef d’Etat dans les tranchées et soucieux du sort
1/6 meurt en Fr en B 1/50
46’ Reine Elisabeth : infirmière
47’ Gabrielle Petit membre des renseignement : s’engage dans la Croix Rouge, fait partie des
réseaux de renseignements, presse clandestine, accepte de se dénoncer et est fusillée
48’ USA en guerre
48’ armistice, défilés de la victoire
49’ victoire mais sortie économique catastrophique
50’ Suffrage universel, revendications du mouvement flamand
Polémique concernant les soldats flamands qui nourrit le nationalise
« Hier ons bloed, wanneer ons recht »
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Emission de Sabrine Zorman et Philippe Delporte.
www.autrique.be
www.ostende.be
www.musbellevue.be
www.opt.be/information/hainaut_visites
www.bruxelles.be
www.museephoto.be
www.mundaneum.be
arch.arch.be
www.fine-arts-museum.be
www.gaumontpathearchives.com
3. DES ANNEES FOLLES AUX ANNEES NOIRES (1918 1940)
L’entre-deux guerre est une période pleine de contradictions qui commence par un immense
espoir de paix et qui s’achève dans la désillusion… Le monde entier est bouleversé à la fin de
la guerre 14-18. Le sang a redessiné les cartes, les empires se sont effondrés, les peuples
réclament plus de démocratie et de justice sociale. C’est l’affirmation politique des foules
mais également l’avènement des régimes forts. C’est le début de la production en masse, le
début aussi d’un peu de loisirs pour tout le monde…Dans cette période agitée, nous avons
privilégié huit périodes, importantes et symboliques pour la Belgique. A chaque moment
grave évoqué correspond un élément plus léger qui a également marqué les mémoires : les
grands changements politiques décidés au château de Loppem choquent les
constitutionnalistes.
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Les Joyeuses Entrées royales célèbrent la victoire des alliés ;
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la première élection au suffrage universel (masculin) bouleverse le paysage politique.
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Les Jeux Olympiques sont organisés à Anvers pour honorer la Belgique ;
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après de longues luttes, la journée des huit heures est enfin accordée aux travailleurs.
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Le sport, jusque là réservé plutôt à une élite, devient populaire ;
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la flamandisation de l’Université de Gand provoque de violentes réactions
francophones.
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La Belgique s’expose et fête dans le faste son centenaire ;
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le royaume est cruellement touché par la grande crise, les banques font faillite, les
ouvriers n’ont plus de travail.
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Le cinéma devient mass media et répercute les peurs ;
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avec la mort d’Albert Ier, celle de la Reine Astrid ensuite, les symboles tragiques se
succèdent.
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Ils sont répercutés par l’INR, la radio prend une extension incroyable ;
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la montée en puissance de REX et du VNV répond au désarroi de 1936.
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Éblouie par la découverte des grandes vacances, la majorité des Belges ne perçoit pas
le danger ;
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le réarmement succède à la guerre d’Espagne, la politique de neutralité de la
Belgique affirme sa volonté de refuser le pire.
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A la radio, Ray Ventura joue « Tout va très bien… »
Nous souhaitions aborder l’Histoire comme l’on raconte une histoire. Les huit séquences sont
reliées par un « fil rouge » : la promenade d’une jeune femme très « 1930 » au Marché aux
Puces, entre les objets et les images, seuls témoins retrouvés au hasard. Une méticuleuse
sélection de musiques d’époque souligne la mise en valeur des lieux de mémoire par une
décoration et des accessoires authentiques. Le commentaire, volontairement sobre, est
interprété avec émotion et sensibilité par Annie CORDY qui ne manque pas d’y mettre une
touche très personnelle.
Enfin, nous avons donné la parole à des acteurs de la vie politique, sociale et culturelle
d’aujourd’hui. Par exemple, le constitutionnaliste Francis Delperée, analyse les conséquences
de Loppem. Le syndicaliste Jean-Claude Vandermeeren et le Ministre des Finances Didier
Reynders évoquent leurs prédécesseurs de l’entre-deux guerre. Le Président de la Chambre
Herman De Croo précise la langue d’études de ses parents, le journaliste sportif Roberto
Beenkens s’enflamme pour les champions cyclistes wallons.
Toute une époque ! Avec encore Philippe Reynaert et le cinéma, Philippe Moureau et la
résitance aux fascistes, Robert Wangermée et le triomphe de l’INR. Le professeur de l’ERM
Luc Devos conclut avec l’incrédulité des Belges face à l’inévitable Seconde Guerre qui
s’annonce.
Une émission de Jean-Marie Duhaut et Bill Binnemans.
1’ début de la production en série
Images de la guerre 14-18
Monde bouleversé ;
2’ révolutions dont révolution russe
3’ Albert I : roi chevalier reçoit Anseele et Jeanson : 800000 chômeurs, peur de la contagion
de la révolution
Grandes réformes : Lophem 1er gouvernement d’union nationale
Socialistes, li, cath, Suffrage Universel
6’ grippe espagnole 50 000 +
7’ Parlement : explication du vote plural
8’ résultats des élections : perte des cath et lib
8’ femmes pas vote avant 1949 images du travail des femmes
9’ mode de vie s’améliore
10’ jeux olympiques à Anvers 1920 : récompense pour la Belgique
Serment olympique et drapeau apparaissent : 29 pays, 65 femmes
11’ 42 médailles, 8 pour le tir à l’arc, médaille d’or pour l’équipe belge de foot
12’ réduction du temps de travail journée des 8 heures et donc plus de loisirs et
développement du sport
12’ en 1921 loi des 8 heures mais pas appliquée partout
13’ loi des 40h va suivre et autres revendications vont suivre
14’ 1925 développement économique
15’ pacte de Locarno Emile Vandervelde : désarmement
16’ mariage de Léopold : Astrid star de la presse people
16’ sport devient populaire : 3ème sport : balle pelote, âge d’or du cyclisme
19’ lois linguistiques
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19’ anniversaire 100 ans
Images du Congo : 1930 arche du cinquantenaire
Cortège historique de 2 km
Toute l’évocation de l’histoire
20’ expo universelle Anvers : 29 nations
21’ monument de la tour de l’Yser à la mémoire des soldats flamands de l’Yser
22’ Flamandisation de l’université de Gand 1922-1930
23’ lois linguistiques de 1932
24’ crise de 1929 : images de misère au Borinage
25’ démocratie en danger : Hitler au pouvoir en Allemagne
26’ parti communiste
27’ créations de Holdings : Société générale etc
28’ Le cinéma devient mass media :actualités et grand film aussi
Grands succès : films d’horreur
Divertissements : fernandel, comédies musicales américaines
Cinéma de l’angoisse : monstres King Kong, (relation avec Hitler ?)
31’ Peur du lendemain Beauraing, Banneux : grands pélérinages et on entend pas parler de la
crise dans ces lieux
31’ mort du roi Albert 17/02/1934 mort à Marche les dames
Funérailles grandioses 500 000 Belges
33’ transmission radio des funérailles
33’ reportage radio : débuts, dramatisation du reportage
Radio : Informer, éduquer, distraire
35’ avènement de Léopold III, chef militaire
Popularité de la famille royale grâce à Astrid
36’ mort de la reine
Radio : 100000 à 1millions d’auditeurs ressources grâce à la redevance radio :
37’Flagey 6 orchestres permanents qui jouent à midi et le soir tous les jours pour les variétés
aussi
38’ montée du fascisme : VNV en Flandre Staf de Clerq
39’ Degrelle et Rex
40’ images Hitler, Mussolini, montée du rexisme : affrontement Degrelle contre VanZeeland
Rexisme vaincu mais succès quand même
43’ Congés payés 6 jours par an 1936
Mer, camping
44’ Réarmement, guerre civile d’Espagne
44’ politique de neutralité : cath et flamands n’aiment pas la France du Front Populaire et
donc politique des mains libres, politique d’Indépendance
45’ construction de forts sur la ligne de Liège : béton et mobilité
47’ annexion de l’Autriche ; Munich
48’ socialistes wallons voient le danger pas la droite
49’ mobilisation : hécatombe inconcevable
50’ Ray Ventura : tout va très bien
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4. GUERRE ET ... PAIX ? (1940 - 1950)
Le 26 juillet 1948, après des débats passionnés tant à la Chambre qu’au Sénat, la loi sur le
vote des femmes est enfin promulguée. Pendant des décennies, le problème du vote des
femmes avait provoqué maintes discussions et extrapolations au sein des instances directrices
des différents partis. En bref, l’ouverture du scrutin législatif à plus de la moitié de la
population n’allait-il pas changer radicalement les résultats habituellement obtenus ? Du côté
socialiste, notamment, certains ont longtemps craint que les femmes - supposées plus
conservatrices et plus pratiquantes que leurs maris – votent à droite, suivant ainsi les
consignes du clergé.
Aux élections législatives du 26 juin 1949, pourtant, l’entrée massive des femmes en
démocratie (près de 3 millions de bulletins de vote) ne changera guère les rapports de force
entre les partis politiques. Cette date-là n’en reste pas moins une date historique, même s’il
faudra attendre encore longtemps pour que les femmes occupent des responsabilités
déterminantes sur l’échiquier politique, économique, social ou judiciaire.
Pour le cinquième épisode de «Moi, Belgique » - qui s’intitule « Guerre et… Paix ? » (19401950), Bénédicte Thiriaux et Axel Van Weyenbergh ont choisi de revisiter notre histoire sous
un angle féminin. C’est à des femmes, exclusivement, qu’ils ont donné la parole : des femmes
résistantes, des femmes politiques, des travailleuses, des femmes tout court. Non pas pour
passer sous silence ce que les hommes ont forgé, durant la Seconde Guerre Mondiale et dans
les cinq années décisives qui ont suivi, mais simplement pour mettre en valeur ce que le sexe
trop longtemps dit « faible » a réalisé, vécu, parfois enduré.
Comment ont-elle vécu l’invasion de mai 40, l’exode, et les privations de l’Occupation ?
Comment ont-elles assumé les responsabilités que leurs pères, leurs maris ou leurs fils,
prisonniers en Allemagne, ne pouvaient plus exercer ? Comment certaines d’entre elles sont
entrées en résistance pour convoyer des aviateurs alliés, mettre des enfants juifs à l’abri des
rafles, passer des messages clandestins, transporter des armes et des explosifs ? Comment ontelles enduré les interrogatoires, les tortures, la captivité dans les camps ? Quelles solidarités se
sont nouées entre elles ? Comment enfin ont-elles ressenti les perspectives nouvelles
qu’ouvrait la Libération, un monde à reconstruire où elles auraient davantage leur place et
leur mot à dire ?
Car la liberté retrouvée ne fut pas synonyme de paix, mais plutôt de « guerre froide ». Les
affrontements idéologiques de l’immédiate après-guerre ne seraient pas de tout repos… Chez
nous, la controverse autour du retour – ou non – de Léopold III sur le trône allait projeter le
pays au bord de la guerre civile. Comment les femmes se sont-elles situées dans ces débats ?
Qu’y ont-elles apporté ? Comment ont-elles, à leur manière et avec leur parole propre, fait
progresser les choses ? Comment ont-elles transmis à leurs filles le goût d’agir sur la scène
politique et de prendre part aux responsabilités collectives ? Comment a évolué leur statut et
leur vie quotidienne ?
Annie Cordy, la narratrice de « Moi, Belgique », a intensément vécu ces dix années cruciales
de notre histoire. Nul doute qu’avec son talent exceptionnel de conteuse, elle y apportera aussi
son grain de sel.
Une émission de Bénédicte Thiriaux et Axel Van Weyenbergh.
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5. LA FIN DE LA BELGIQUE DE PAPA (1951 - 1972)
Après quelques années d’incertitudes et de troubles, la Belgique a un nouveau Roi. Il a 20 ans
il s’appelle Baudouin et est le fils aîné de Léopold III. On est le 17 juillet 1951.
Notre pays est à l’aube de nombreux bouleversements, importants, de difficultés et de
révolutions technologiques qui vont transformer la société belge.
1953 : la télévision entre dans la vie des Belges. Pas de tous évidemment car la télé est
encore au niveau expérimental. Des passionnés venus principalement de la Radio vont
inventer ce média qui deviendra essentiel quelques années plus tard. La télé évoluera très vite
à la demande du public séduit par ce moyen de communication direct. Le sport sera l’un des
moteurs de son évolution technologique, et le média transformera parfois les sports pour être
plus télévisuel. Les années 50 marqueront une cassure définitive avec les années sombres de
la guerre et d’après guerre. Les gens veulent vivre, profiter des nouvelles technologies venues
des Etats-Unis qui facilitent le quotidien comme l’emploi de l’électroménager. Ils
découvrent les grandes voitures et apprécient les propositions de loisirs L’influence des USA
est multiple, elle passe aussi par la culture en général et la musique en particulier. Les jeunes
adoptent de nouvelles musiques comme le rock and roll.
Au niveau politique, les années 50 sont marquées par la volonté et la création de ce qui
deviendra la Communauté Economique Européenne. Il s’agit d’abord de la création de la
CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) pour conclure en 1957 le Traité
de Rome qui instaure l’Union Européenne. La Belgique a été l’un des premiers pays a
porter à bras le corps cette idée folle ; à sa tête un homme de conviction européenne PaulHenri Spaak. La fin des années 50 est florissante pour notre pays. En 1958 un événement
international marque les esprits : l’organisation de l’exposition universelle sur le plateau du
Heysel à Bruxelles. C’est un événement remarquable pour la petite Belgique, le mot d’ordre
est progrès technologique et modernité. Les nombreux visiteurs - plus de 40 millions découvrent le monde et la Belgique. Un succès incontestable qui a encore des répercussions
aujourd’hui. L’expo 58 a permis également aux Belges de découvrir le Congo et à certains
Congolais de découvrir une autre manière de vivre. C’est l’époque où justement les choses
commencent à bouger dans la colonie belge. C’est le début des revendications d’autonomie
et d’indépendance. Les hommes politiques belges sont pris au dépourvu, ils ne s’y
attendaient pas. Poussé par les événements parfois violents et l’organisation de tables de
négociation à Bruxelles l’indépendance sera accordée. Elle se fera dans la précipitation en
1960 sans préparation et mise en place d’une structure solide pour diriger le pays. De
nombreux Belges installés depuis longtemps rentrent en laissant tout sur place. La Belgique
n’a plus de colonie en Afrique. Une page se tourne.
Mais cette période d’abondance n’échappe pas à quelques grandes catastrophes qui ont
endeuillé le pays. En 1956, c’est le drame du Bois du Cazier à Marcinelle. Le feu prend
dans une cage d’ascenseur et se répand dans les tunnels prenant au piège de nombreux
mineurs. Une catastrophe minière qui fera 262 victimes. Un drame qui rappellera que le
secteur économique du charbon doit connaître une modernisation pour survivre. En 1967 c’est
la capitale qui connaît un drame effroyable, un incendie ravage le grand magasin de la rue
Neuve, l’Innovation. Il est 13h30 le magasin est en pleine semaine de promotion américaine,
beaucoup de marchandises, de décorations et les clients sont nombreux. Très vite l’immeuble
s’effondre, on dénombrera plus de 323 morts et disparus. Une catastrophe qui fera prendre
conscience de la nécessité de renforcer la sécurité dans les grands magasins.
Dans toutes les circonstances dramatiques ou joyeuses le Roi Baudouin est présent prenant sa
charge avec sérieux et pragmatisme. Il est jeune et inexpérimenté quand il monte sur le trône
mais son sens du devoir l’aidera a supporter ce poids parfois très lourd d’autant plus qu’il
tarde à trouver l’élue de son coeur. En 1959, son frère, Albert se fiance et se marie avec la très
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jolie italienne Paola Ruffo Di Calabria. Un beau mariage retransmis à la Télévision Belge.
Et puis un an plus tard, le Roi retrouve le sourire en présentant à la Belgique la futur reine
Fabiola. Le pays est content, les festivités pour le mariage seront importantes mais à l’image
du couple royal digne et chaleureux. C’est ensemble maintenant qu’ils assumeront les
activités nombreuses tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Une nation que Baudouin veut
unie et solide. Début des années 60, le pays se transforme et connaît une période économique
florissante et pourtant de nombreux problèmes sociaux émergent. La mise en place de
mesures de redressement général, connue sous le nom de « loi unique », préconisées par le
Premier Ministre de l’époque Gaston Eyskens, provoque le mécontentement dans la
population. Cette loi conduit à une flambée de grèves, manifestations et mouvements
violents, en particulier en Wallonie. Un homme surgit de ce conflit, il fait partie du syndicat
FGTB. Cet homme c’est André Renard, il transforme l’opposition à ces mesures en des
revendications pour un fédéralisme économique et social. Il mènera son combat jusqu'à la
création du Mouvement Populaire Wallon en 1961. Enfin, l’autre moment fort de cette
décennie sera la scission de l’Université de Louvain en 1968, elle symbolisera à jamais la
cassure entre Flamands et Francophones. Un épisode pénible pour le monde universitaire, car
si les revendications flamandes étaient légitimes, elles auraient dû se dérouler sans violence et
sans précipitation.
Mais les années 60 c’est aussi et surtout les fameuses Golden Sixties, où la jeunesse devient
plus autonome, plus libre et revendique son statut. C’est l’époque du phénomène « Salut les
copains » en France et de l’émission de Radio « Formule J » chez nous, une vraie révolution
radiophonique. Les jeunes parlent aux jeunes. C’est le début également des revendications
féminines. Les premiers combats pour l’égalité des salaires et le combat pour les
mouvements féminins résumé en cette phrase mythique « mon corps quand je veux si je
veux». Dans le domaine sportif, de grands noms éclatent en cette période, les Jacky Ickx, Joël
Robert et autre Eddy Merckx. Les exploits de tous ces sportifs feront les beaux jours de notre
Télévision. La société se tourne résolument vers la consommation, l’on doit créer des
habitations en ville vite et pas chères. Sans réflexion, on rase dans la capitale et on reconstruit
des immeubles sans grandes qualités architecturales. L’on appellera cette frénésie, la
Bruxellisation. Les Belges achètent beaucoup et pas cher. Les voitures deviennent un bien
accessible au plus grand nombre, nos rues deviennent de ce fait plus larges pour faciliter la
circulation, Bruxelles commence à accueillir les premiers navetteurs, des gens qui travaillent
dans la capitale mais qui habitent en province. Cet état de grâce ne va pas durer et la Belgique
comme d’autres pays va se réveiller début des années 70 avec de gros problèmes à régler
comme la pénurie du pétrole. Et puis suite aux différentes demandes de réorganisation du
pays, les hommes politiques devront imaginer une nouvelle structure de la Belgique, le
fédéralisme n’est pas loin. « La Belgique de papa est morte » : cette phrase prémonitoire de
Gaston Eyskens résume bien en fait cette période.
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6. EN QUETE D'UNE NOUVELLE IDENTITE" (1973 - 2003)
Cette période commence symboliquement avec les premiers dimanches sans voiture de la fin
de l’année 1973. Pour la première fois, cette fois-là, l’optimisme généré par trente années de
croissance ininterrompue s’effrite. La crise économique s’installe. Pour atténuer ses
conséquences sociales, l’Etat emprunte à tour de bras. En vain, la crise n’est pas
conjoncturelle. Le fossé communautaire s’agrandit : la Flandre est de moins en moins
solidaire d’une Wallonie plus durement touchée qu’elle par la crise.
Durant les années 70, le mouvement féministe s’installe à l’avant-scène pour revendiquer le
droit à l’avortement, domaine dans lequel la Belgique est à la traîne par rapport aux pays
voisins. Le combat sera long, très long. Il faudra attendre 1990 pour le voir aboutir et
déclencher une crise constitutionnelle provoquée par le refus du Roi Baudouin de contresigner
la loi.
Les recettes anticrise mises au point au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ne
fonctionnent plus. Wilfried Martens et Jean Gol exigent des pouvoirs spéciaux qui mettent –
provisoirement - le Parlement sur la touche. L’Etat fait appel à des professionnels comme
Jean Gandois pour assainir les secteurs en crise. La cure d’austérité est rude. Les Belges
broient du noir… Ils font découvrir la peur au quotidien. 1985 est une année cauchemar : les
tueurs du Brabant multiplient les massacres (28 morts au total), les CCC (Cellules
Communistes Combattantes) commettent attentat sur attentat, le drame du Heysel (39 morts)
révèle les carences des forces de l’ordre. Pendant, ce temps-là, le débat communautaire est
toujours à l’ordre du jour. C’est la question des Fourons - elle ne sera jamais réglée - qui
cristallise les controverses. Les réformes de l’Etat se succèdent. Les régions disposent de
plus en plus d’autonomie. La Belgique devient un Etat fédéral.
Le Traité de Maastricht (1992) ouvre le grand chantier de la monnaie unique. Pour faire
partie du club, la Belgique doit passer par une nouvelle cure d’austérité. A Jean-Luc Dehaene
d’administrer cette potion amère. Dés, le début des années 90, l’extrême-droite
instrumentalise électoralement le ras-le-bol.
La priorité accordée au rétablissement des grands équilibres budgétaires a conduit à
désinvestir dans certains services publics comme celui de la justice. La crise apparaîtra au
grand jour avec l’affaire Dutroux. Les manques, les maladresses révélés par cette dramatique
affaire indignent la population et font de la marche blanche, la plus grande manifestation
d’après-guerre.
Au terme de son deuxième mandat, Jean-Luc Dehaene a atteint les grands objectifs qu’ils
s’étaient fixés. La crise des aliments contaminés à la dioxine va précipiter sa chute et ouvrir la
voie à l’arc-en-ciel, une coalition entre socialistes, libéraux et écologistes.
Les peines ne sauraient dissimuler les joies : les victoires sportives, les mariages princiers, la
reconnaissance internationale du cinéma belge. Ces joies émaillent tout le quotidien de ces
trente dernières années.
Une émission de Jean-Marie Duhaut et Hugues Lanneau.
Production : Bernard Balteau et Isabelle Christiaens.
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