Joaillerie DOUAUD, 35 ans de création
Transcription
Joaillerie DOUAUD, 35 ans de création
Portrait C’est le genre de maison dont la notoriété est basée sur la longévité, le sérieux, la qualité des créations et le respect du client. Une joaillerie à l’ancienne, mais que l’actuel propriétaire, Douaud fils, gère avec des moyens contemporains, site internet, flyers publicitaires et collection de bijoux résolument moderne… Joaillerie DOUAUD, 35 ans de création Bien que retraité depuis 2004, Léon Douaud, le père, fondateur de la joaillerie de la rue Saint Léonard, est toujours là, rassurant et pérenne, imposante silhouette et accueil cordial bien connus de la clientèle. À l’atelier, son fils, Christophe, 44 ans - dans le métier depuis 36 ans, dont 28 dans la boutique familiale ! - travaille dans le calme, aux côtés de Pascaline, ancienne apprentie, désormais salariée. La joaillerie, c’était une évidence pour Christophe. Un premier CAP de bijoutier, La joaillerie un autre de joaillier puis un troisième de gemmologue, effectués au CFA de Saumur, conduisent le jeune-homme… sur les bancs de la Fac de sciences, où il approfondit ses connaissances en gemmologie. Six ans d’études en tout, pour devenir créateur et fabricant de bijoux. Lorsqu’il rejoint enfin l’affaire de Léon, son père, s’installe une répartition harmonieuse des tâches : le fils en atelier, le père au magasin, épaulé par une vendeuse. Jusqu’à la date officielle de la retraite de l’aîné, du moins. L >> LA : JOAILLERIE SUPPLANTÉE PAR LA BIJOUTERIE FANTAISIE… « Sur les 15 apprentis en formation avec moi il y a 25 ans, 5 seulement sont patrons joailliers aujourd’hui…, déplore Christophe. Les autres fabriquent au mieux des bijoux fantaisie en argent, parfois vendus sur les marchés… » Car la conjoncture alliée à la tyrannie du changement et de la nouveauté exercée par la mode, font que de moins en moins de une évidence ! clients se font faire des bijoux. Bien-sûr il y a encore des commandes, quelques pochettes avec dessins élaborés de bagues, pendentifs précieux au design recherché, en attestent sur l’établi. Mais ce n’est plus ce que c’était, et Christophe avoue tristement qu’il n’encouragera pas - si les choses n’évoluent pas favorablement - ses jeunes enfants à aller, plus tard, vers cette profession… « Ils sont encore bien trop nombreux en apprentissage ! renchérit Léon, qui s’est beaucoup investi dans la formation. Il n’y a pas d’emploi et beaucoup trop de candidats ! » En montant une énorme perle de Tahiti jaune d’or - fournie par le client, c’est la tendance - Christophe évoque la poignée de joailliers encore sur la place de Nantes, la clientèle vieillissante, et ses efforts pour la renouveler. « Nous avons créé un site internet, éditons des plaquettes illustrées sur l’atelier, pour expliquer nos savoir-faire, mettons en avant la personnalisation et l’originalité des pièces que nous créons… » Et bien-sûr père et fils défendent ardemment les valeurs essentielles du joaillier : honnêteté, fiabilité, qualité du travail… Des valeurs reconnues et encouragées cette année même, sous forme d’un fonds de soutien européen à l’entreprise pour son savoirfaire. Un savoir-faire que l’artisan - bassiste à ses heures dans un groupe de rock - souhaite défendre, transmettre, afin que son noble métier ne disparaisse pas. Et pour pouvoir encore longtemps avoir la fierté d’apposer sur les pièces qu’il créé son poinçon de maître : une salamandre, symbole médiéval de feu, de flamme, de passion… Comme la sienne pour son métier. C.F.D. Carte de visite… Joaillerie Douaud, atelier magasin EURL, créée en 1976 2 salariés + un gérant CA = 265 000 euros, 50 % réparation, 30 % de vente, 20 % fabrication 6 000 clients, de toute la France, mais 80 % de nantais 14, rue Saint Léonard 44000 Nantes 9 02 40 35 60 32 www.douaud-joaillerie.com MÉTIERS ATLANTIQUE - 2ème TRIMESTRE 2012 N°94 25