2. Pour identifier les familles autochtones
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2. Pour identifier les familles autochtones
Selon moi, une des meilleures sources crédibles de renseignements pour identifier les familles autochtones et métisses sont les recensements fédéraux entre 1851 et 1901. Selon les années, le gouvernement énumérait les autochtones de façon différente. Je vous conseille fortement de consulter les Instructions aux énumérateurs pour chaque année de recensement. Ce document contient la clé qui va vous permettre de déterminer si vos ancêtres ont été recensés comme autochtones ou non. Il y avait différentes façons d’identifier un « Indien » autrefois. Entre 1851 et 1881, la façon la plus commune était d’inscrire les lettres « ind » dans une des colonnes du recensement, soit la colonne 10 pour le recensement de 1851 ou la colonne 13 pour le recensement de 1861. J’en ai même vu qui utilisait le terme péjoratif « squaw »pour décrire une femme indienne. En 1871 et 1881, on décida d’inscrire au long les termes « indien/indian » ou « sauvage/savage » dépendant de la langue maternelle de l’énumérateur. Parfois on désignait la personne par sa nationalité soit : « Algonquin », « Iroquois », « Montagnais » etc. J’en ai même vu un qui, ne connaissant pas le dialecte autochtone du coin, a recensé une famille ainsi : « Michel Sauvage; Sqaw de Michel; Enfant 1 de Michel; Enfant 2 de Michel; Enfant 3 de Michel ». Quel plaisir j’ai eu à retracer cette famille… En 1891, le gouvernement a décidé d’enlever complètement la case de la nationalité. Alors, les « Indiens »et les « sauvages » des années précédentes sont maintenant devenues des « chasseurs/hunters ». On n’a qu’à retracer une même famille dans les recensements de 1881, 1891 et 1901 pour confirmer cette théorie. Mais le recensement avec le plus d’informations utiles pour les autochtones, c’est celui de 1901. Ce dernier contient la nationalité de la personne recensée dans la colonne #14 ainsi que la couleur de sa peau dans la colonne #5 (R pour rouge et B/W pour Blanc ou White). Mais soyez prudent, assurez-vous de toujours vérifier ces deux colonnes afin de déterminer la nationalité autochtone d’une personne. Il peut parfois y avoir des petites surprises de cachées à l’intérieur du recensement. Laissez-moi vous expliquer. Les documents de preuve Une fois que vous acceptez pleinement votre héritage et que vous avez choisi l’organisation qui représentera le mieux vos intérêts, vous devez faire un peu de recherche. Pour les adeptes de la généalogie, ce sera facile de faire un arbre généalogique et de remonter jusqu’au moment de la colonisation. Mais, pour ceux qui sont moins habitués, commencer (comme je l’ai fait) en questionnant votre famille. Vous devez recueillir le plus d’information possible d’eux, afin de déterminer la personne de souche autochtone parmi vos ancêtres. Je peux vous garantir, selon mon expérience, que 99% du temps, ils auront toujours raison! La tradition orale a été, pendant des millénaires, la seule façon par laquelle notre peuple s’est identifié et a pu transmettre son histoire. Ce n’est que dans les deux derniers siècles que l’on a voulu cacher la vérité. Si vous avez un grand-père ou un oncle qui se souvient que sa grand-mère était une indienne, partez avec cette information et retracez les origines de cette grand-mère et je crois que vous aurez du succès. Occasionnellement, le clergé et les autorités gouvernementales ont essayé de cacher la vérité en rebaptisant les personnes autochtones et en leur donnant une nouvelle identité. Ça peut être assez difficile parfois, mais ce n’est pas impossible; ne vous limitez pas à une seule source d’information. Consultez différentes sources d’information et vous verrez que parfois vous trouverez des pistes qui porteront fruit. Pour une raison ou pour une autre, certains auteurs et plusieurs énumérateurs, omettaient tout simplement la nationalité autochtone d’une personne. Depuis quelques années, je souligne de plus en plus d’erreurs ou d’omissions dans les dictionnaires Drouin, Tanguay ou même dans certains Recueils généalogiques lors de recherches sur une personne de souche autochtone. En vérifiant les informations dans les registres de paroisses actuelles, les actes notariés, les recensements ou les ouvrages généalogiques crédibles, on parvient assez régulièrement à trouver la vérité. Sur ce sujet, j’aimerais maintenant vous citer quelques paragraphes tirés du livre : « L’esclavage au Canada français » de Marcel Trudel, D. ès L., membre de l’Académie canadienne-française et de la Société royale du Canada et professeur à l’Université d’Ottawa. Ces passages résument très bien l’attitude des gens autrefois face au métissage au Canada : « Délicate question que celle du métissage! Les Canadiens français, dont les pères ont éprouvé un goût désordonné pour les sauvagesses, ne souffrent pas volontiers qu’on en parle. À ceux qui prétendent que les Canadiens français ont du sang sauvage dans les veines, on répond d’ordinaire par un NON claironnant et offensé, mais personne encore ne s’est mis à l’œuvre pour établir le bien-fondé ou l’impertinence de l’affirmation. En réponse à ce problème, Benjamin Sulte écrivait : “ Tout au plus pourrait-on dire qu’il est tombé dans le Saint-Laurent quelques gouttes d’eau du Missouri ”. Assurément le nombre des mariages entre Canadiens et panis (une nation autochtone qui devinrent des esclaves) n’est pas élevé, nous n’avons pu en dénombrer que 45. Cependant, ce n’est pas le nombre des mariages qui importe, mais celui des descendants : on sait, par exemple, que tel immigrant français du dix-septième siècle, ne s’est marié qu’une fois et il compte quand même aujourd’hui plus de 20,000 descendants. Il reste donc à s’attaquer bravement au problème pour savoir, une fois pour toutes, combien de descendants ces mariages métissés ont pu produire. La parole est aux Léveillé, aux Leduc, aux Doyons et à bien d’autres. Sur ce sujet dangereux, Adolphe-Basile Routhier n’a pas manqué, au siècle dernier, de taquiner assez durement l’abbé Henri-Raymond Casgrain. L’abbé Casgrain avait, paraît-il, la prétention de descendre des Casgrain d’Airvault et des Montmorency : Routhier se chargea de crever les ballons de l’abbé, en rédigeant une fort maligne mise au point. De cette page d’or, tant convoitée, n’existera probablement jamais. Car, avant de consentir à son insertion au “ livre de la noblesse ”, on y regardera à deux fois, on fera des recherches, on fouillera le greffe de Québec, et, dans les registres des baptêmes, mariages, et sépultures des paroisses de Québec et de Beaumont, on trouvera divers actes authentiques constatant que Jean Casgrain était traiteur à la basse-ville, c’est-à-dire préparait et servait à manger et à boire aux voyageurs et aux viveurs de ce temps-là, et qu’il épousa, à Québec, une demoiselle Duchesne dite LeRoide, fille d’André Duchesne dit LeRoide, de la nation des Pawnis (sic). Ces actes établiront que Jean Casgrain n’était pas originaire de Vendée, mais de l’ancienne petite province d’Aunis, et qu’au lieu d’être sergent à la tête des troupes, il était tout bonnement cuisinier à la tête de ses plâts; que s’il a fait couler le sang, ce ne peut guère être que celui de la volaille, et que ses blessures, s’il y en avait, étaient probablement des brûlures. Donc, si le Jean-Baptiste Casgrain, Vendéen, né à Airvault; le Casgrain sergent qui combattait à la tête des troupes de France et de Navarre; le Casgrain pourfendeur et mangeur de Turcs, le nasicobole, minus-cheville, balafré et calabré, si ce Casgrain a existé – ce que personne ne voudra croire – ce ne peut être Jean Casgrain le cuisinier, qui en l’an 1750, tournait des crêpes dans sa gargotte de la basse-ville, et menait à l’autel mademoiselle LeRoide, de la nation des Panis (esclaves) ». Selon moi, une des meilleures sources crédibles de renseignements pour identifier les familles autochtones et métisses sont les recensements fédéraux entre 1851 et 1901. Selon les années, le gouvernement énumérait les autochtones de façon différente. Je vous conseille fortement de consulter les Instructions aux énumérateurs pour chaque année de recensement. Ce document contient la clé qui va vous permettre de déterminer si vos ancêtres ont été recensés comme autochtones ou non. Il y avait différentes façons d’identifier un « Indien » autrefois. Entre 1851 et 1881, la façon la plus commune était d’inscrire les lettres « ind » dans une des colonnes du recensement, soit la colonne 10 pour le recensement de 1851 ou la colonne 13 pour le recensement de 1861. J’en ai même vu qui utilisait le terme péjoratif « squaw »pour décrire une femme indienne. En 1871 et 1881, on décida d’inscrire au long les termes « indien/indian » ou « sauvage/savage » dépendant de la langue maternelle de l’énumérateur. Parfois on désignait la personne par sa nationalité soit : « Algonquin », « Iroquois », « Montagnais » etc. J’en ai même vu un qui, ne connaissant pas le dialecte autochtone du coin, a recensé une famille ainsi : « Michel Sauvage; Sqaw de Michel; Enfant 1 de Michel; Enfant 2 de Michel; Enfant 3 de Michel ». Quel plaisir j’ai eu à retracer cette famille… En 1891, le gouvernement a décidé d’enlever complètement la case de la nationalité. Alors, les « Indiens »et les « sauvages » des années précédentes sont maintenant devenues des « chasseurs/hunters ». On n’a qu’à retracer une même famille dans les recensements de 1881, 1891 et 1901 pour confirmer cette théorie. Mais le recensement avec le plus d’informations utiles pour les autochtones, c’est celui de 1901. Ce dernier contient la nationalité de la personne recensée dans la colonne #14 ainsi que la couleur de sa peau dans la colonne #5 (R pour rouge et B/W pour Blanc ou White). Mais soyez prudent, assurez-vous de toujours vérifier ces deux colonnes afin de déterminer la nationalité autochtone d’une personne. Il peut parfois y avoir des petites surprises de cachées à l’intérieur du recensement. Laissez-moi vous expliquer. Pendant plusieurs années, j’ai tenté de répertorier les personnes de souche autochtone du Pontiac identifiées dans les recensements fédéraux. J’ai sorti ceux du recensement de 1901 mais il y avait plusieurs familles de mon coin qui n’étaient pas identifiées comme autochtones dans la colonne #14, mais ces gens insistaient en répétant qu’ils étaient d’ascendance autochtone. J’ai dû consulter ces recensements pendant plusieurs années sans jamais m’apercevoir d’une petite anomalie dans la colonne #5, celle de la couleur. Mon oncle et ma tante ont fait cette découverte lors d’une de ces journées passées aux archives. Mon oncle, qui est quand même assez âgé et pas tellement habitué à ce genre de travail, examinait les recensements de 1901 et avait comme tâche d’identifer toutes les personnes qui avaient un « R » dans la colonne #5. À un certain moment donné, il demande à ma tante ce que voulait dire ce symbole bizarre qui se répétait souvent : fb. Ma tante ne pouvait l’expliquer, alors elle consulta la généalogiste. Elle non plus ne pouvait fournir une explication. Alors, elle a sorti les Instructions de l’énumérateur pour l’année 1901 et c’est là que nous avons fait la découverte du siècle! Même si une personne était recensée comme étant d’origine canadienne-française dans la colonne #14, le fb dans la colonne #5 signifiait que cette personne était métisse également. Le symbole fb était une abréviation qui voulait dire « French-Breed » pour décrire un métis-français. Il y avait aussi d’autres symboles utilisés cette année là. Le EB signifiait « English-Breed » pour un métis-anglais, le IB signifiait « Irish-Breed » pour un métis-irlandais, le SB, le « Scoth-Breed » pour un métis écossais et finalement le OB signifiait « Other-Breed » quand on ne pouvait déterminer clairement l’origine ethnique de l’individu. Ce fut pour moi une découverte aussi importante que celle de la pierre de Rosette en Égypte. Avec cette information, je pouvais finalement justifier les affirmations de plusieurs familles qui avaient toujours maintenues qu’elles étaient d’origines autochtones. Il serait intéressant de mentionner également que pour les autochtones, la notion de l’âge n’a aucune importance. Le concept de calculer son âge comme on le connaît aujourd’hui est une invention européenne qui fut imposé à la culture autochtone par le clergé. C’est pourquoi vous pouvez retrouver les membres d’une certaine famille au recensement de 1871 et 10 ans plus tard, en 1881, ils sont âgés de 15 et 20 ans de plus. Très souvent, c’est l’énumérateur qui devinait leur âge et j’ai même vu certains énumérateurs qui inscrivaient tout simplement dans la case réservé pour l’âge : « Ne connaît pas son âge ». En conclusion, j’espère que ces renseignements vous permetteront de découvrir et d’apprécier pleinement votre héritage autochtone. J’espère également que cette information pourra vous aider dans vos projets de recherches en généalogie autochtone et que j’ai pu répondre à vos questions sur ce sujet. Ci-après, vous trouverez une copie de mon arbre généalogique mettant en évidence mes ascendances autochtones. Si vous avez besoin de renseignements additionnels ou si vous avez besoin d’aide avec un projet de recherche particulier, n’hésitez pas à communiquer avec moi au (819) 665-2972 ou via le site internet de l’Alliance Autochtone du Québec au www.allianceautochtone.com.