Un CV, une réponse
Transcription
Un CV, une réponse
LaLibre.be - Bienvenue sur la Libre Belgique Page 1 of 2 CARRIÈ RES Un CV, une réponse Solange Berger Mis en ligne le 17/10/2010 ----------- Ne pas recevoir de réponse de l’entreprise où l’on postule est décevant. Les sociétés oublient que ces candidats sont aussi des clients potentiels. Cette expérience, de nombreux candidats à la recherche d’un emploi l’ont vécue. Des dizaines de CV et lettres de candidatures sont envoyés à des entreprises et peu d’entre elles y répondent. Positivement ou négativement. Idem après un entretien d’embauche : aucun feed-back. "Et pourtant c’est fondamental" , estime Wilfried Verbrugghe, senior field marketing manager Western Europe de SHL. Spécialiste en matière d’évaluation sur le lieu de travail et de la sélection, cette société vient justement de réaliser une enquête en la matière. Quelque 1 611 demandeurs d’emploi et 511 managers en charge du recrutement ont été interrogés. "Cette enquête a été effectuée en Grande-Bretagne. Mais on constate que le problème est identique sur le marché belge ou d’autres marchés." Premier constat : les mauvaises expériences en matière de recrutement sont courantes : près d’un quart des personnes sondées ont déjà eu deux ou trois mauvaises expériences. Elles se plaignent souvent du fait qu’elles ne reçoivent pas de réaction suite à un entretien d’embauche négatif (46 %). La deuxième plainte des candidats concerne l’absence de réaction à leur lettre de candidature (39 %), suivie par la non-confirmation de la réception de cette lettre (37 %). "Avoir une réponse, surtout après un entretien d’embauche est très important pour le candidat. C’est la même chose pour les résultats de tests qu’il aurait passés. C’est toujours instructif. Cela lui permet d’en savoir plus sur ses points forts et ses points faibles", note Wilfried Verbrugghe. "On répond à chaque lettre , note pour sa part Philippe Meysman, directeur recrutement et sélection Belgique chez Hudson . C’est le minimum de respect qu’il faut avoir. Pour les entretiens d’embauche, nous veillons à donner un premier feed-back dès la fin de l’interview. Et puis, nous essayons de tenir les candidats informés. Mais ce n’est pas toujours facile, car souvent le client a besoin de temps, alors que le candidat attend, lui, une réponse rapide. Il place la barre très haut, car cela ne va jamais assez vite pour lui." Une mauvaise expérience peut avoir un impact négatif sur l’image que l’on a d’une entreprise. Ce qui peut pousser des talents à ne plus postuler dans cette entreprise plus tard et aller à la concurrence. En effet, l’étude révèle que 49 % des demandeurs d’emploi ont une image négative de la société auprès de laquelle ils ont postulé sans avoir de réponse. Quelque 18 % affirment ne plus vouloir traiter avec l’entreprise en question. Parmi les 25-34 ans, 28 % déclarent ne plus faire confiance à une telle entreprise. "Les entreprises courent le risque de perdre des talents bien sûr, mais aussi des clients fidèles potentiels. Nous sommes ici au-delà du recrutement de bons éléments", note Wilfried Verbrugghe. "Il faut faire une différence entre un cabinet de recrutement comme nous et une entreprise qui engage des collaborateurs , estime Philippe Meysman . Pour nous, ces demandeurs d’emploi sont notre patrimoine. Même si certains de nos concurrents estiment qu’ils communiquent suffisamment sur leurs spécificités pour ne pas répondre à des candidats qui postulent dans un domaine qu’ils ne suivent absolument pas ! Quant aux entreprises qui engagent, il est évident qu’il n’y a pas trente-six manières de faire de l’"employer branding" . Répondre à des candidats ou leur donner un feed-back fait partie de leur image." L’impact du bouche à oreille n’est pas à négliger non plus. Plus d’un tiers des demandeurs d’emploi déclarent s’être plaints http://www.lalibre.be/article_print.phtml?art_id=617156 23/11/2010 LaLibre.be - Bienvenue sur la Libre Belgique Page 2 of 2 auprès de leur famille ou de leurs amis suite à une mauvaise expérience. De plus, 77 % affirment que si un ami ou un membre de leur famille a une mauvaise expérience de recrutement, ils auront également une raison pour ne pas devenir clients auprès de l’entreprise en question. Ce manque de réaction de la part des entreprises serait lié en partie à la crise. Selon SHL, 25 % des recruteurs affirment être surmenés suite au nombre croissant de candidatures. "A cela s’ajoute aussi le fait que des départements des ressources humaines ont dû licencier du personnel. Ce qui implique que de moins en moins de personnes sont disponibles pour répondre à de plus en plus de demandes" , précise Wilfried Verbrugghe. L’enquête révèle que 19 % des sondés ne peuvent confirmer la réception de lettres de candidature; 17 % ne donnent pas de feed-back détaillé aux candidats interviewés et 15 % n’informent pas les candidats n’ayant pas réussi la première étape de l’entretien d’embauche. "Toutes les entreprises ont intérêt à mettre en place un processus de recrutement efficace, cela leur permet notamment de créer des "brands fans" , des fans de marques" , estime Wilfried Verbrugghe. Quant aux candidats, que peuvent-ils faire ? "Il ne faut pas hésiter à demander une réponse dans sa lettre de candidature, conseille Philippe Meysman . Et sans réponse, pourquoi ne pas insister. Il ne faut pas faire le forcing pour obtenir à tout prix un rendez-vous si on ne correspond pas au profil recherché. Mais à partir du moment où le candidat a l’intime conviction qu’il correspond à ce profil, pourquoi ne pas rappeler. La persévérance est plutôt un point positif. On ne pourra jamais reprocher à quelqu’un de croire en sa candidature et de la défendre. Mais si on obtient un rendez-vous après avoir insisté, il est important d’avoir les bons arguments." Cet article provient de http://www.lalibre.be http://www.lalibre.be/article_print.phtml?art_id=617156 23/11/2010