Club des Amis de la Bière

Transcription

Club des Amis de la Bière
L’
histoire brassicole française contemporaine s’écrit à une cadence
accélérée. On aura vu beaucoup d’évolutions cette dernière décennie !
Depuis l’éclosion d’une alternative à la bière filtrée pasteurisée, la microbrasserie s’est installée un peu partout en France. Elle doit maintenant franchir
le cap de sa survie face aux ressources des monstres de la productiondistribution. Après ce phénomène micro-brassicole, on connaît maintenant
l’explosion du brassage amateur. Les adeptes sont de plus en plus nombreux, et
quelques fois franchissent le pas du professionnalisme, toujours enclins à
respecter une éthique, mais avec souvent trop peu de moyens. Les
consommateurs, eux, ne sont pas plus nombreux, plutôt de plus en plus perdus
dans la diversité et les faux-semblants. Au moment où arrive sur le marché une
nouvelle génération de consommateurs, une nouvelle menace point, en phase avec
cette déferlante mal avertie. Sous couvert « d’impératif économique », évoquant
plus aisément une évolution de la demande, nos grands brasseurs traditionnels
se prostituent sans retenue. Les malternatives sont des mutantes parasites
puisant leur moyen d’existence d’un enchevêtrement identitaire d’où la qualité ne
ressortira pas forcément gagnante. Faudra-t-il une décennie pour voir ?
Club des Amis de la Bière
association loi 1901 (n°3/23076)
SOMMAIRE
ÉDITO ................................ 3
A LA PRESSION .......................... 4
Siège social : Mairie
8 allée Durante
31320 Auzeville
FAIRE SA BIERE A LA MAISON ......... 6
LE COIN DU COLLECTIONNEUR ............ 7
LA BIERE AU PAYS DU TANGO ................ 9
Présidente : Estelle Durand
tel: 06 68 92 10 85
Trésorier : Michel Marti
tel: 05 59 12 84 31
Secrétaire : Séverine Dore
SALON DE FRANCHE COMTE ...................11
EN QUELQUES TRAITS ............................. 12
MALTERNATIVES....................................13
QUELQUES BRASSERIES SUISSES .......16
CUISINE BRASSICOLE ................. 18
AGENDA .............................. 19
Hivers 2004/2005.
Si vous avez envie d'écrire un article dans Yellow CAB, apportez-le nous
à la mairie ou envoyez-le nous par courrier ou à l’adresse [email protected]
Retrouvez le CAB sur Internet, visitez notre site : http://c.a.b.free.fr
YELLOW CAB 16
page n° 3
Interbrew a annoncé son intention de
vendre son unité de production située à
Belfast en Irlande du Nord. Bass Ireland
emploie 285 personnes et brasse
depuis plus 150 ans. La brasserie est le
plus grand employeur privé à Belfast,
un secteur au chômage élevé. Elle était
également un des rares employeurs de
la ville où les catholiques et protestants
ont continué à travailler côte à côte
pendant tout le conflit de l'Irlande du
Nord. Interbrew n’a fait aucune
déclaration au sujet des frais liés à une
éventuelle fermeture de la brasserie.
Les analystes estiment qu’au niveau du
groupe, la nouvelle relative à la vente
du site de production de Belfast n’aura
qu’un impact très limité. La CAMRA se
mobilise et le groupe d’action
« Boddington » a été reformé. Ce
groupe a été constitué la première fois
en 1989 lorsque Whitbread a acheté
Boddingtons, qui était toujours une
brasserie familiale. Il a alors joué un
rôle important en contrecarrant les
plans d'Interbrew pour fermer la
brasserie en 2002. En dépit de ses
déclarations à être « le brasseur local
du monde », Interbrew continue à
fermer les petites brasseries et à
concentrer la production dans les
grandes. C’est ça, la mondialisation !
Décès
Le monde brassicole alsacien est en
deuil après le décès de Rina Muller,
PDG de la brasserie Schutzenberger,
survenu dimanche 25 juillet 2004.
Madame Muller est entrée au service
de la brasserie Schutzenberger en
1978, à l'âge de 38 ans. Elle en prend
la direction en 1994, en succédant à
son père Charles Walter qui avait dirigé
l'entreprise durant plus de cinquante
ans. En 1996, elle est élue à la tête du
syndicat des brasseurs d'Alsace.
L'unique femme dirigeant une brasserie
française faisait figure d'aristocrate de
la bière. C’est sa fille qui prendra sa
succession.
Brasserie Schutzenberger
8 rue de la Patrie
67300 Schiltigheim
03 88 18 61 00
YELLOW CAB 16
InBev numéro un de la bière
Les brasseurs belge Interbrew et
brésilien AmBev, actuels numéros trois
et cinq mondiaux, ont finalisé leur
alliance. La nouvelle entité, InBev, est
désormais le nouveau n°1 mondial de
la bière en termes de volume devant
l'Américain Anheuser-Busch. Le siège
d'InBev sera établi à Louvain, dans le
centre de la Belgique, actuel quartier
général d'Interbrew. Celui d'AmBev
America sera basé à Sâo Paulo, la
capitale économique du Brésil. Le
nouvel ensemble détiendra 13 % du
marché de la bière, avec des ventes
cumulées de 190 millions d'hectolitres
en 2003. InBev disposera de trois
marques phares avec la belge Stella
Artois, l'allemande Becks et la
brésilienne Brahma.
Une bière à base de lait
Un alcool de lait mélangé à de la bière
traditionnelle : Marcel Besnard est un
brasseur pas comme les autres. Il
produit, à Plélan-le-Grand (35), une
bière à base de ferments lactiques.
« Lactwell » s'obtient en appliquant la
technologie des brasseurs à la
technologie laitière. Cette boisson est
légèrement alcoolisée (2 %), elle a la
couleur ambrée de la bière, sans en
avoir l'amertume. Une cuve sert à
produire le lactose, une autre le maltose.
Le lait est traité à une température
précise qui provoque la fermentation.
Une troisième cuve sert à brasser la
bière traditionnelle, à base d'orge, qui
participe à 10 % ou 25 % selon la variété
à la composition de la bière.
La bière bonne pour la santé
Prendre une bière quotidiennement,
mais seulement une, semble avoir des
effets bénéfiques pour la santé.
C'est ce que soutiennent des
chercheurs de l'Université Western
Ontario de London, en Ontario. C'est
grâce aux substances dérivées de
l'orge qu'elle contient et qui stimulent
les antioxydants dans le sang que la
bière a des effets positifs. On aide ainsi
à prévenir l'oxydation du plasma
sanguin
A consommer sans modération
Les cinq lauréats du concours littéraire
du Musée de la brasserie de Saint
Nicolas de Port sont édités sous le titre
de « Premières nouvelles de bière ».
D'un peu partout en France, vingt-neuf
auteurs avaient répondu, envoyant des
manuscrits « tous intéressants ». Benoît
Taveneaux, président du musée, lance
dès à présent un « deuxième
concours », toujours sur le thème de la
bière et de la brasserie, histoire de
« rendre ses lettres de noblesse » à ce
patrimoine trop souvent étiqueté « objet
de beuverie ».
Belge moins amère
« Concurrencées par la kriek et autres
bières douces, la gueuze et les
traditionnelles blondes belges se font
moins amères », accusent les amateurs
de tradition. Pour les spécialistes, c'est
le résultat de l'arrivée à l'âge adulte de
jeunes habitués à boire des sodas et
des boissons sucrées. Pour les
connaisseurs de bière, c'est un drame.
Mais pour les producteurs, il s'agit avant
tout d'un changement de la demande
auquel ils s'adaptent : «Vous pouvez
brasser la meilleure bière du monde,
vous devez être capable de la vendre».
Les bières les plus douces
revendiquent déjà 10% du marché, et
les brasseries sont accusées de les
adoucir. «Le goût de la bière a connu
une baisse de niveau», affirme un
expert du syndicat européen des
consommateurs de bière (EBCU). Le
brasseur Inbev assure pourtant que sa
Stella Artois est restée quasiment la
même depuis toujours. Le porte-parole
de la brasserie admet tout de même
que la bière a perdu «un peu en
amertume». Certes, il reste les gueuzes
et lambics traditionnels, les trappistes,
mais malheureusement ces bières
deviennent de plus en plus chères, et
l’apanage d’une minorité ayant les
moyens de les payer.
Vive la libre concurrence
La Commission a infligé des amendes
de 2.5 millions d'euros aux deux
principaux groupes brassicoles français
page n° 4
(Heineken et Kronenbourg). Ils sont
sanctionnés pour avoir participé à un
accord ayant pour but de mettre fin à
l'accroissement des coûts d'acquisition
des grossistes et d'équilibrer les
réseaux de distribution intégrés des
parties en arrêtant les acquisitions de
grossistes, en équilibrant le volume total
de bière distribuée par le réseau intégré
de chacune des parties et le volume des
marques de bière distribuées par
chaque partie pour le compte de l'autre.
Le "strisselspalt" en danger
Ce houblon alsacien est menacé :
Anheuser Busch décide de réduire ses
commandes de 20%, alors que jusqu'ici
il achetait les deux tiers de la récolte
alsacienne. Motif avancé : « le
strisselspalt a un goût trop prononcé
pour les consommateurs américains qui
préfèrent les bières plus douces ». De
plus, les producteurs devront se priver
de l'intégralité des commandes de
Coors, autre brasseur d'outre-Atlantique
fâché des « positions de la France sur la
guerre en Irak». Pour le représentant de
la coopérative des producteurs du BasRhin, « Tout cela est d'autant plus
navrant que les Alsaciens sont les seuls
au monde à cultiver ce houblon
particulièrement aromatique, et ce
depuis 200 ans ! ».
Industrie
InBev, le plus grand brasseur du monde
en volume depuis que l'association de
Spaten avec Interbrew Deutschland en
a fait le brasseur du numéro deux sur le
marché intérieur de l'Allemagne, avec
un part de marché de 11%.
Franziskaner donne à Interbrew une
position forte dans le segment populaire
de la Weissbier.
Suite à cela, Heineken a annoncé être
parvenu à un accord d'acquisition de
100% des parts de Fürstlich
Fürstenbergische Brauerei. En 2003
Heineken a brassé un total de 109
millions d'hectolitres de bière à plus de
115 brasseries dans plus de 65 pays. Le
chiffre d'affaires net s'est élevé à 9,2
milliards d’euros et le bénéfice net à 798
millions d’euros. Heineken emploie
60.000 personnes. Les consolidations
sur le marché allemand continuent
donc, et l'on s'attend à ce que de
YELLOW CAB 16
nombreuses brasseries soient
absorbées dans des ensembles plus
importants ou disparaissent.
Les Britanniques préfèrent de plus en
plus le vin à la bière
La consommation de vin en GrandeBretagne ne cesse d'augmenter au
détriment de la bière, passant de 14
litres par personne par an en 1998 à
16,6 litres l'an dernier. La consommation
de bière a baissé de 3% par an entre
1998 et 2003, menaçant les pubs
traditionnels, institutions de la vie
sociale britannique. «Les pubs vont
continuer à perdre des clients, affectés
par le développement du vin que l'on
boit à la maison et lors des sorties en
ville. Se spécialiser dans le vin et la
bonne chère est peut-être le seul moyen
pour certains de survivre»
La brasserie Terken démantelée
Une page est définitivement tournée.
Cuves de fermentation et de filtration,
tuyauterie, appareils d’analyse : les 460
lots provenant de l’ancienne brasserie
Terken ont été vendus aux enchères,
hier après-midi, sur le site roubaisien.
De nombreux salariés de l’entreprise,
liquidée début juillet après l’échec du
projet de reprise par les salariés,
avaient fait le déplacement. « C’est
comme une nouvelle mort, après celle
de l’annonce de l’arrêt de l’activité, fin
décembre 2003. »
« boire tue »
Scottish & Newcastle sera le premier
brasseur au monde à mettre des
avertissements de santé sur des
bouteilles de bière. L'initiative en
Grande-Bretagne va plus loin que la
politique de prévention contre
l’alcoolisme, et sera semblable aux
avertissements de santé sur les paquets
de cigarettes. On s'attend à ce que
d'autres brasseurs suivent. Les
avertissements diront "les buveurs
responsables n'excèdent pas trois à
quatre unités par jour pour les hommes,
deux à trois pour les femmes." Il sera
également indiqué le nombre d'unités
d'alcool contenues, par exemple environ
deux unités pour la boîte de bière
blonde allemande.
Mondial 2006
L'institut allemand du vin a signé un
contrat d'exclusivité avec la Fédération
internationale de football (FIFA) pour la
commercialisation de vins lors de la
Coupe du monde de football 2006 en
Allemagne.
Le brasseur américain Budweiser
dispose, en tant que parraineur de la
FIFA, du droit d'exclusivité de vendre sa
bière lors de cette compétition. Mais le
Comité d'organisation est actuellement
en discussions en vue d'aboutir à un
accord qui permette aussi aux
brasseurs allemands d'avoir accès à ce
juteux marché.
2005 année de la Bière
Il fut un temps où, en Belgique, on
comptait bien plus de brasseries que
d’églises. Dans les années 1900, on en
dénombrait 3 000 qui brassaient au total
quelques 60 000 bières différentes.
Actuellement, on ne recense plus que
quelques 120 brasseries dans le pays,
qui fabriquent 500 bières différentes, ou
1 000 marques si l’on compte les
étiquettes distinctes faites à façon.
Pour la saison touristique 2005,
Bruxelles et la Wallonie axeront la
découverte sur les musées, les
brasseries et les estaminets spécialisés
qui figureront sur les routes touristiques
comme autant d’étapes conseillées.
Plusieurs abbayes y figureront
également. C’est en effet par les
moines, et notamment les cisterciens,
que le savoir-faire particulier en matière
de fabrication de la bière s’est
développé, propagé et maintenu dans le
pays.
À présent, il n’existe plus que six types
de bières encore fabriquées par des
moines. On les appelle les trappistes. Il
s’agit de : Achel, Chimay, Rochefort,
Orval, Westmalle et Westvleteren.
Par contre, les bières qui revendiquent
l’appellation de bières dites « d’abbaye
» sont nombreuses. Il s’agit de
brasseries commerciales qui, la plupart
du temps, utilisent le nom d’une abbaye
voisine de leurs installations pour les
besoins de leur promotion et
revendiquent l’héritage du savoir-faire
des moines.
page n° 5
Lorsqu’on déguste une bonne petite mousse pour la première fois, on ne se demande pas souvent
comment est fait ce breuvage. Mais lorsqu’on s’intéresse de plus près au monde de la bière, on
découvre alors petit à petit les principes fondamentaux de la fabrication de la bière. On est alors
amené à visiter des brasseries artisanales ou industrielles. Mais il existe un autre type de brasserie, la
brasserie domestique.
Et oui, de plus en plus de fanatiques de bière se découvrent de nos jours une passion qui est de se
faire leurs propres bières chez eux. Alors bien entendu les installations n’ont rien à voir avec les
brasseries traditionnelles mais le résultat obtenu est loin d’être médiocre. Il arrive fréquemment que
ces bières maison soit meilleures que certaines bières vendues dans le commerce.
Mais finalement comment se passe la fabrication à la maison ?
Tout d’abord, on a plusieurs solutions pour se lancer
dans le brassage lorsqu’on débute. Il y a la possibilité
de commencer avec des bières en kits houblonnés
(préparation pour bière) dont les étapes de brassage et
d’houblonnage ont déjà été effectuées. Souvent utilisés,
les kits permettent de commencer par l’apprentissage
de la fermentation donc plus facile pour les débutants.
Il est possible de faire ensuite sa bière en brassant à
l’aide d’extrait de malt, cette méthode, plus complète,
permet de faciliter le brassage en évitant quelques
inconvénients rencontrés durant le brassage
traditionnel.
Et bien sûr la méthode à partir du malt en grain est la
Kits pour brassage maison
méthode ultime, elle demande un peu plus de
connaissances en brassage mais il ne faut par pour autant s’alarmer, car avec de l’expérience le
brasseur amateur utilise au final cette méthode. Certains brasseurs débutants n’hésitent pas à se jeter
dans la bière tout de suite (oups, pardon, à l’eau).
Pour toutes les méthodes, il faudra cependant de l’équipement, qui est différent et plus complet
lorsqu’on désire brasser du malt en grain. Pour le kit, il suffit par exemple
d’une marmite, d’un seau de 30 l environ qui puisse se fermer
hermétiquement, d’un barboteur (système d’évacuation des gaz) et d’un
tuyau de 1,5 m environ pour l’embouteillage. Alors que pour le brassage, il
faudra compter de nombreux équipements qui pourront coûter plus cher, par
exemple, il faudra un moulin à céréales, une grande marmite d’au moins
30 l et bien d’autres choses encore.
Seau de fermentation
Faire sa bière à la maison est donc abordable pour tout le monde, et vous
verrez que faire de la bière en grande quantité ne vous incitera pas
forcément à boire plus mais plutôt à partager votre création avec votre
entourage et cela deviendra vite un plaisir énorme.
A savoir, l’étape ultime pour un brasseur amateur est la pico brasserie : c’est
tout simplement une brasserie miniature. Grâce à ces pico brasseries, les
brasseurs apprennent à maîtriser toutes les étapes de la fabrication et donc
sont capables de reproduire à l’identique une bière précédemment conçue.
Mais cela est une autre histoire…
Marc DUFRESNE
http://brewdusud.free.fr
YELLOW CAB 16
page n° 6
Et une nouvelle rubrique, une !!!
Comme on s’en doute, cette page est destinée à parler de collections en tout genre en rapport avec
notre boisson favorite.
Les psychologues sont tous d’accord pour dire que les collectionneurs sont des gens qui sont tournés
vers le passé et qui ne sont pas trop enclins au progrès. Ils se trompent car chiner devient de plus en
plus high-tech et il est indispensable d’arpenter les brocantes avec la lampe torche d’une main et
l’appareil photo numérique de l’autre ; il devient naturel de se connecter au ouèbe de façon fréquente
pour acheter, échanger ou découvrir d’autres collections.
Un dicton bien connu dit que tout ce qui est rare est cher. Et là, je voudrais pousser un petit coup de
gueule concernant les abus des sites de vente aux enchères présents sur la toile. C’est vrai que
beaucoup d’objets sont disponibles pour un simple click et c’est là qu’est le fond du problème : on ne se
rend plus compte de la « valeur » de l’objet car il est si facile de cliquer pour 5 euros de plus. Pour
mémoire, je rappelle qu’il n’y a pas de côte officielle concernant les objets publicitaires et quand je vois
certains verres ou sous-bocks anciens dépasser les 500 euros ça me fait froid dans le dos. Bien, sûr, je
m’intéresse aussi à ce qui se passe sur ces sites et il m’arrive d’acheter quelques pièces de temps en
temps mais dans la « limite de mes moyens » car il ne faut pas oublier qu’un objet n’est jamais unique
et lorsque j’entends de grands collectionneurs me dire qu’on ne connaît qu’un exemplaire d’un objet, j’ai
beaucoup de mal à le croire et les contre-exemples ne manquent pas. Enfin, tout ce qui est rare est
cher…
Le thème de l’exposition du salon* de cette année sera LA BIERE ET LES FEMMES. Alors, si vous
avez des objets mettant en scène une (ou des) femme pour agrémenter cette exposition (verre, sousbock, carton, plaque…) merci de les amener à Auzeville le Samedi matin afin de préparer au mieux
cette expo.
Je rappelle également qu’une petite bourse d’échange se tiendra le dimanche 15 mai au matin alors si
vous avez des vieilleries qui encombrent vos caves ou vos greniers, venez en faire profiter tous les
exposants.
BOURSES D’ECHANGE D’OBJETS BRASSICOLES
Quand
Où
Qui
10 Avril
SAINT LOUP 03150
ABC SAINT LOUP – SIMMAT 04.70.46.12.76
23 Avril
MARMOUTIER 67000
BRASSICOL - 03.88.03.21.46 ou 03.88.04.92.73
30 Avril
7 Mai
ST SYLVESTRE CAPPEL 59000 LES AMIS DE LA BIERE DU NORD PAS DE CALAIS –
06.22.11.62.49
SAINTES
GAMBRINUS
15 Mai
AUZEVILLE 31320
CAB – [email protected] - 05.59.12.84.31
28 Mai
LA MILESSE 72000
Musée du Verre à Bière – CHEREAU 06.23.47.80.37
12 Juin
SARLAT
GAMBRINUS – [email protected]
PETITES ANNONCES
Quoi
Qui
Vends collection d’objets publicitaires concernant les anciennes Jacques TOULET : 06 74 93 32 25
brasseries du Sud Ouest : Schneider, Heïd…(Verres, bouteilles
anciennes, carton avant guerre, siphons, tonneaux)
Achète et échange tout sur les brasseries carcassonnaises
Nicolas MARTINEZ
FRITZ LAUER et LAUTH (verre, sous-bock, cendrier, plaque,
[email protected]
glace, carton, pichet…)
Cette rubrique est la vôtre, alors sachez la faire vivre…
Djbuldo
* Salon des Bières Artisanales du Sud-Oust, les 14 et 15 mai à Auzeville (31)
YELLOW CAB 16
page n° 7
L’Argentine, le pays du tango, de la pampa, de Luis Borges et de Carlos Gardel …. L’Argentine c’est un
immense pays, aux climats variés, s’étendant de la Terre de Feu aux chutes d’Iguazu, adossé à la
Cordillères des Andes, face à l’Atlantique et premier producteur de vin de l’Amérique du Sud.
Mais c’est à la recherche de bières que je m’y suis rendu. Première étape : Buenos Aires, la capitale de
la République d’Argentine.
Les Argentins ne peuvent être qualifiés de buveurs de bière nés, c’est une évidence (la consommation
s’élevait, en 2002, à 32 litres par personne et par an), ni même de connaisseurs. Si ils boivent une bière
à l’occasion, c’est principalement pour se désaltérer, le climat chaud et humide de l’été contribuant pour
beaucoup à cette situation. Dans ces conditions, il est normal de ne trouver presque exclusivement que
des bières de soif industrielles, style pils, à faible teneur en alcool.
Je me suis principalement intéressé aux productions nationales. Bien sûr, il y a moyen de trouver des
bières belges d’importation, toutefois il faut bien les chercher. J’ai déniché là-bas de la blanche de
Hoegaarden (à 1,12 euro la bouteille de 33 cl), de la Leffe blonde (1,20 euro/bout.) et de la Stella Artois
(1,03 euro la canette de 500 cl).
1. Principaux groupes brassicoles
Le principal groupe brassicole, appuyé par un gros marketing, est le groupe Quilmes (http://
www.quilmes.com.ar/). Une autre brasserie importante est C.A.S.A. Isenbeck (http://
www.isenbeck.com.ar/). Troisième maillon de la chaîne : le groupe Compañía Cervecerías Unidas
(http://www.cervezaschneider.com/), dont les principaux actionnaires sont Anheuser-Busch (Etats-Unis)
et Heinecken (Hollande), possède deux unités de production : une à Santa Fe et l’autre à Salta. Pas
étonnant dans ces conditions de trouver sur le marché local de la Bud et de la Heinecken, brassées sur
place sous licence.
Principale caractéristique des bières locales, elles sont principalement vendues en bouteilles de verre
coloré, en général d’une contenance de 970 cm3. Les canettes ont une capacité de 354 cm3. La
composition de la bière est indiquée sur l’étiquette. Voici, par exemple, la composition de l’Iguana, une
pils du groupe Quilmes : eau, malt, houblon, antioxydant 224, stabilisant 405, dioxyde de carbone 290,
bière pasteurisée.
Notes de dégustation des bières du groupe Quilmes :
Bieckert Oro : blonde de type pils, 4,9°, robe jaune clair, douce, légère amertume.
Cote : **
Bieckert Africana : brune, 5,3°, douce, peu d’amertume. Cote : ***
Iguana : blonde de type pils, 4,9°. Cote : *½
Liberty : blonde sans alcool de type pils, 0,5°, pratiquement imbuvable, goût de
carton.
Palermo : bière de type blanche, 4,9°, pas d’amertume, agréable, désaltérante, facile
à boire. Cote : ***
Quilmes Cristal : blonde de type pils, 4,9°, fort douce, aqueuse, aucune amertume, la
‘Bud’ argentine. La pils de base de la marque, bénéficiant d’un
marketing impressionnant. Cote : *
Quilmes Bock : brune, 6,3°, douce, peu d’amertume. Cote : ***½
Quilmes Imperial : blonde de type pils de luxe, bien équilibrée, la meilleure blonde du
groupe. Cote : ***
Quilmes Bock
Notes de dégustation des bières de la brasserie C.A.S.A. Isenbeck :
Isenbeck Premium Argentina : blonde de type pils premium, 4,6°. Une pils classique. Cote : **½
YELLOW CAB 16
page n° 8
(Suite de la page 8)
Isenbeck Dark : brune, 4,6°, douce, peu d’amertume. Cote : ***
Diosa Tropical : blonde de type pils, 4,4°. Légère, robe dorée claire, peu d’amertume. Vise un public
jeune. Cote : *½
Notes de dégustation des bières du groupe Compañía Cervecerías Unidas :
Schneider : blonde de type pils, 4,7°. Les bières Schneider sont les plus houblonnées
des pils disponibles sur le marché local. Cote : ***
Schneider fuerte: blonde de type pils, la même que la précédente, mais avec un taux
d’alcool plus élevé : 6,0°. Cote : ***
Budweiser : la célèbre américaine brassée sous licence, mais pas meilleure pour la
cause.
Heinecken : brassée sous licence, 5,0°. Une très bonne surprise que cette Heinecken
sous licence ! Elle est d’une qualité supérieure à sa consoeur hollandaise. Est-ce dû à
l’eau de brassage ? En tout cas je l’ai trouvée moins sèche en bouche. Cote : *** ½
Autres notes de dégustation :
Pour être complet, il convient de signaler deux bières brésiliennes brassées sur place par
Cerveceria Brahma Argentina, groupe AmBev (http://www.ambev.com.br), avec lequel
Interbrew vient de s’associer pour former le groupe Interbrew-Ambev, nouveau leader
mondial de la bière :
Brahma Chopp : blonde, 4,9°, la célèbre et peu convaincante pils brésilienne. Cote : *½
Brahma Bock : brune. 5,9°, plus douce et moins houblonnée que la Quilmes Bock Cote : **½
2. Les micro-brasseries.
Ne pouvant me satisfaire de tous ces breuvages industriels qui m’avaient laissé sur ma soif, je mis le
cap sur Santa Clara del Mar. C’est une petite station balnéaire familliale, située à environ 400 km au
sud de Buenos Aires, sur la côte atlantique. La principale caractéristique de cette bourgade est d’être
la capitale de la bière artisanale. En effet, pas moins de trois micro-brasseries artisanales (Corsario
Negro, Leyenda et Mision) y sont en activité. Une quatrième (Fisherman’s) a mis la clé sous le
paillasson l’année dernière à cause de problèmes de constance de qualité.
Mes premiers pas me menèrent au Corsario Negro (http://www.corsarionegro.8m.com), un
établissement à la fois pub et snack, situé le long de la plage, avec vue imprenable sur l’océan, dans
lequel il est possible de déguster une bière tout en regardant sa fabrication. En effet, la microbrasserie attenante à l’établissement est séparée de celui-ci par une simple vitre. Après une
sympathique discussion avec le propriétaire de l’endroit, je fis une visite des installations, accompagné
de la brasseuse. Eh oui, ici, c’est une femme qui est aux commandes.
(Suite page 10)
Vue partielle de la micro-brasserie
YELLOW CAB 16
L’étiquetage manuel
page n° 9
La micro-brasserie produit artisanalement quatre bières différentes : Golden Ale, Red Bitter, Black
Porter et Oatmeal Stout. La production est de trois brassins de trois cents litres par semaine. L’eau
est pompée à 70 mètres de profondeur. Les bières ne sont ni filtrées, ni pasteurisées. Elles sont
refermentées en bouteilles, sans adjonction d’additifs d’aucune sorte. Les malts utilisés sont
indigènes et d’importations ; le houblon (Cascade) provient des cultures locales et les levures sont
originaires d’Angleterre. Les bières sont conditionnées en bouteilles de 65 cl, et peuvent se
conserver deux ans dans de bonnes conditions. Une partie de la production est exportée aux EtatsUnis.
Golden Ale, clasica dorada, 4,5°., est une blonde à la
robe ocre trouble. La mousse est abondante et
persistante. La saveur est sèche et fruitée (pomme).
L’amertume persiste peu et la fin de bouche est courte.
Red Bitter, clasica rojiza, est une bière rouge ambrée
délicieusement fruitée. Bien qu’elle ne titre que 5°, la
note alcoolique se fait sentir.
Black Porter, negra clasica, 5°., est une bière noire
ronde en bouche, avec des saveurs de caramel et à
l’amertume bien marquée, tout en n’étant pas la
caractéristique principale de cette bière.
Les bières du Corsario Negro
Oatmeal Stout, negra con avena, 5°., est une bière
noire à base d’avoine. La mousse disparaît rapidement
à cause du dégagement gazeux important. Au nez, des
notes de café ressortent. En bouche, un goût de café
amer domine d’abord pour laisser place ensuite à des
notes fruitées (pomme). En fin de bouche apparaissent
des notes fumées.
Les bières du Corsario Negro sont également vendues à un établissement proche, la Posta del
Angel. Il s’agit d’un complexe regroupant restaurant, salon de thé et magasin de produits artisanaux.
La Posta achète les bouteilles nues, y appose ses propres étiquettes, et vend les bières sous un nom
différent. La Golden Ale est vendue sous le nom de Pale Ale, la Red Bitter s’appelle Red Ale, la Black
Porter est renommée en Rye Stout, et l’Oatmeal Stout se retrouve sous l’appellation Strong Stout. La
confusion est donc totale pour le client, qui a l’impression de boire des bières différentes. D’autant
plus que, à la Posta del Angel, on vous assure qu’il s’agit de bières brassées pour eux selon leur
propre recette.
A quelques dizaines de mètres du Corsario Negro se trouve une autre micro-brasserie, la Leyenda.
Ici, les installations de brassage sont également visibles, mais uniquement de l’extérieur. Pour
déguster les bières, il faut entrer dans un pub assez intimiste, dont la décoration intérieure est
remarquable : des dizaines de bouteilles de bières de tous les pays donnent un cachet encore plus
particulier à l’endroit. Comme toutes les micro-brasseries de l’endroit, elle produit des bières légères
(5°.) de type anglais. Trois variétés sont disponibles : une blonde (Amber Ale), une rouge ambrée
(Redish Ale) et une noire (Coffee Porter, aux fortes notes de café brûlé). Une caractéristique de ces
trois bières est sans conteste la levure qui, sans cacher les caractéristiques propres de chacune
d’entre elles, leur donne une base gustative commune.
Quant à la troisième micro-brasserie, la Mision, je n’ai malheureusement pu goûter ses bières, mais
je me suis entretenu avec le brasseur. Il passe six mois de l’année en Espagne. Il revient au pays
pour la période estivale et commence à brasser. Il déplore le manque de facilités accordées par
l’Etat, et le peu de culture brassicole des Argentins. Au moment où je l’ai rencontré, ses bières
finissaient leur maturation et n’étaient pas encore disponibles à la consommation. Les types de
bières produites sont les mêmes que celles des deux établissements précédents, à savoir : blonde,
rouge-ambrée et noire.
De retour à Buenos Aires, j’ai réussi à me procurer quatre produits d’une micro-brasserie de la
province de Rio Negro, située le long de la Cordillères des Andes (Bariloche), appelée El Bolson et
produisant différentes variétés de bières.
YELLOW CAB 16
page n° 10
Rubia, 5,2°., une pils artisanale aromatique sans amertume.
Rubia con aji, 5,2°., cerveza con aji picante, une pils aromatisée
aux piments, avec morceau dans la bouteille. Au nez et au goût
le piment domine. A peine la première gorgée avalée, le feu
remplit la bouche.
Negra Extra, 6.2°., un stout au nez et au goût de réglisse et de
café.
Negra ahumada, 6,2°., bière noire fumée avec des rondins de
bois, peut on lire sur l’étiquette. Mais attention ! ceci ne
s’applique pas au malt, mais aux cuves de brassage, qui sont
chauffées au feu de bois.
Cette bière est une brune foncée, au nez de noix. En bouche,
des notes fruitées et caramélisées se dégagent. La fin de bouche est marquée d’une amertume
rafraîchissante. Il s’agit d’une bière complexe, sans aucun doute la meilleure que j’ai pu goûter en
Argentine.
Phil
Premier salon des bières artisanales
de Franche Comté organisé à
Sochaux les 3 et 4 avril 2004 à
l’initiative des Anciens de la
Brasserie de Sochaux, assistés par le
Comité des fêtes de Sochaux.
La brasserie Rouget de L’Isle à
Bletterans (39), la Fée Blonde de
Longerville Mont D’or (25), la
brasserie des Trois Fontaines à
Stenay (21), la brasserie Hollbier de
Riquewird (68), la Confrérie des
Gousteurs de bière de Lorraine,
Inauguration du Salon 2004 par Michel Saintoux devant le stand
l’Alsacienne Sans Culotte, un Hollbier en présence de Mme la député Irène Tharin et du conseil
distributeur de bière de Besançon
municipal de Sochaux.
(25) ainsi que deux artisans locaux
proposant leurs produits (pain, charcuterie) avaient répondu à l’invitation.
Trois conférenciers ont attiré l’attention de centaines de personnes (MM Voluer, Saintoux et
Dumeynieu), une petite restauration était également proposée.
Une campagne de publicité efficace (radio, télévision, presse, affichage) avait attiré durant ces
deux journées un bon millier de personnes.
Beau succès pour une première, malgré quelques petite imperfections, et déjà la deuxième
édition s’est déroulée avec succès les 19 et 20 mars 2005.
Michel Saintoux
YELLOW CAB 16
page n° 11
Cette année encore, Serge Fiedos nous a réalisé un chef d’œuvre à l’occasion de notre troisième Salon des
Bières Artisanales du Sud-Ouest.
YELLOW CAB 16
page n° 12
LES MALTERNATIVES
Mode passagère ou réel danger ?
Que sont les malternatives ?
Ce terme, apparu en 2003 en France, désigne des boissons pétillantes alcoolisées (entre 5 et 7 °), fortement
sucrées élaborées à partir de malts. Elles se caractérisent par leur goût acidulé (agrumes) et/ou fruité.
Les malternatives appartiennent au groupe des prémix, appelées encore alcopops ou coolers, apparues dans les
années 1990. Elles associent de l’alcool (vodka, tequila, gin le plus souvent, et parfois de la bière) à des
arômes de fruits et à du sucre.
Qu’est ce que la bière ?
Au niveau législatif :
1. La dénomination "bière" est réservée à la boisson obtenue par la fermentation alcoolique d'un moût
préparé à partir de malt de céréales, de matières premières issues de céréales, de sucres alimentaires et de
houblon, des substances conférant de l'amertume provenant du houblon, d'eau potable. Le malt de
céréales représente au moins 50% du poids des matières amylacées ou sucrées mises en œuvre. L'extrait
sec représente au moins 2% du poids du moût primitif.
[…]
4. La dénomination "bière à … " complétée par la nature de la matière végétale mise en œuvre, est réservée à
la bière aromatisée par macération de fruits, de légumes ou de plantes, ou par addition de jus de fruits, de
jus de légumes, de jus de concentré de fruits, de jus concentré de légumes, d'extraits végétaux. Ces matières
premières aromatisantes ne doivent pas excéder 10% du volume du produit fini.
5.La dénomination "bière aromatisée à …" est réservée à la bière aromatisée par des arômes.
Prémix : le piège à jeunes
Comment définir ces boissons telles que "Boomerang", "Smirnoff Ice" et autres "Woodoo" ou "Kriska" ? La
question pourrait paraître anodine mais il n'en est rien. Car l'appellation officielle détermine
le niveau de taxation. S'agit-il de bière, de premix (mélange d'alcool et de soda) ou d'un autre
produit ? Pour comprendre l'enjeu de ce débat naissant, il faut remonter à l'année 2003. Il y a
deux ans, fleurissaient sur les comptoirs des bars et dans les rayons des supermarchés de
nouvelles boissons alcoolisées élaborées à partir de bière et d'alcool. "Boomerang" produit par
Interbrew fait un carton, les ventes ont dépassé trois fois les estimations faites par le groupe
belge. En France, aucun fabricant ou importateur ne parle de "prémix". Et pour cause ! Depuis
1996, ces "premix" sont surtaxés (5,5 euros par décilitre d'alcool pur). Alors, il faut leur trouver
un nouveau nom pour échapper à cette surtaxation. Le mot "malternative" est ainsi apparu.
Toutes ces boissons cachent une même réalité : de l’alcool, souvent de la bière, masqué sous
des arômes sympas et sucrés. On a l’impression de boire du soda, mais on s’alcoolise bel et
bien... Bière forte, cocktail vodka-bière, pastis dilué, whisky, rhum, etc., mélangés à de la
limonade gazeuse ou non, toujours très aromatisée, les industriels rivalisent de créativité et le
choix ne manque pas. En juillet dernier, le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy partait
donc ouvertement en guerre contre “ces alcools déguisés pour ados qui constituent un
problème majeur” en doublant quasiment la taxe imposée sur ce type de boisson. Le député Yves Bur,
connu pour ses prises de position contre la bière forte (c'est lui qui voulait surtaxer les bières affichant un
taux d'alcool supérieur à 8%) se bat aujourd’hui contre les malternatives.
Pour y parvenir, il a fait adopter le 8 avril 2004 par l'Assemblée nationale un amendement dans le cadre du
projet de loi sur la santé publique. Il envisage de porter la taxe à 10 euros contre 5,5 aujourd'hui. Pour lui,
ces boissons sont des "sodas alcoolisés" et il reproche aux producteurs de contourner la loi en mettant en
avant le fait que ces produits sont élaborés à base de bière (et non un mélange d'alcool et de soda). Comme
critère décisif, le député du Bas-Rhin retient pour définir un prémix un taux de sucre ou édulcorant de plus
de 50 grammes par litre et de 12 degrés d'alcool par litre. Or, les malternatives entrent dans ces critères. Les
(Suite page 14)
YELLOW CAB 16
page n° 13
(Suite de la page 13)
fabricants crient au scandale. Interbrew juge cette mesure "discriminatoire" et "pénalise les boissons
innovantes". Mêmes réactions outragées des autres producteurs ou importateurs.
Or il faut savoir qu'une boisson comme Boomerang n'est pas une bière au sens légal du terme puisqu’elle
n'est pas élaborée avec "50 % de malts de céréales dans le poids des matières amylacées ou sucrées mises en
œuvre" (voir plus haut). De plus, la confusion n'est pas seulement sur l'étiquette mais sur les lieux de vente
où les prémix sont vendus au rayon "bières".
Une cible jeune et féminine
Les prémix rencontrent un franc succès et constituent donc un nouveau créneau très porteur pour les
brasseurs, toujours à la recherche de moyens pour dynamiser leurs ventes, élargir leur portefeuille dans un
marché plutôt atone... Sachez encore qu’en Allemagne, les ventes de prémix ont détrôné celles des bières
chez les jeunes allemands et leur hospitalisation liée à une consommation de boissons alcoolisées a été
multipliée par quatre...
Car la cible première de ce type de boisson sont bien les adolescents et les jeunes avec un marketing
offensif dans leur direction, notamment dans les boîtes de nuit. Sous une présentation attrayante et
parfois trompeuse (de jolies bouteilles transparentes de 25 à 33 cl ou parfois des canettes), ces boissons
pétillantes et très sucrées titrent pourtant en moyenne entre 4,5% et 6 % en
volume d'alcool.
Le risque est donc de voir la consommation d’alcool augmenter à nouveau
chez les jeunes, alors que l’on notait une légère diminution ces dernières
années. Ainsi dans le baromètre toxicomanies 2003 publié par la DRASS,
63% des filles et 64 % des garçons déclarent avoir déjà bu de l’alcool (contre
71 et 65% en 1999), des chiffres qui passent à 91% pour les filles et 82% pour
les garçons dans la tranche d’âge des 20-25 ans (là encore en légère baisse par
rapport à 1999).
“Les jeunes boivent le plus souvent de façon festive, parfois jusqu’à l’ivresse”,
précise Marie Choquet, chercheuse à l´Inserm. “Surtout chez les garçons qui
souvent ne le font pas pour eux-mêmes, mais pour se mettre en scène devant
les autres. C´est une véritable épreuve initiatique”. Les jeunes sont donc très
sensibles au côté "branché" des alcopops, qui participe à leur succès,
notamment dans les discothèques, dans les moments de fête. “On en voit de
plus en plus dans les soirées”, explique cette lycéenne. “Les filles qui n’aiment
pas trop boire de la bière, qu’elles n’aiment pas le goût ou à cause de l’image que ça véhicule, sont
particulièrement tentées par ces nouvelles boissons, surtout celles à base de vodka. C’est très sucré, c’est
agréable à boire et en même temps ça fait de l’effet !”
Si beaucoup sont conscients qu’il s’agit bel et bien de boissons alcoolisées, un tas d’idées fausses circulent
parmi les jeunes. Parmi les plus répandues, la conviction que le taux d’alcool y est plus faible que dans la
bière, et le fait que le soda ou le sucre ajouté diminuent les effets de l’alcool. Bien sûr il n’en est rien, ces
mélanges ne font que masquer l'alcool et sont d'autant plus dangereux.
« Une technique commerciale criminelle »
Jacques, animateur prévention à l’ANPAA de la Réunion (Association nationale de prévention en
alcoologie et addictologie) qui intervient notamment auprès des jeunes scolaires, dans les missions locales
et les centres de vacances, a vu apparaître les prémix dans les discours des jeunes depuis cinq ou six mois.
“C’est une suite logique du goût pour le punch ou le whisky coca, déjà très prisé en discothèque. Le côté
sucré est agréable, donne l’illusion qu’on ne boit pas de l’alcool” précise-t-il. “Il y a aussi un vrai
phénomène de mode” ajoute son collègue Mickaël. “Il y a eu la bière à la tequila, maintenant c’est surtout
celles qui contiennent de la vodka qui ont la cote”. Pour ces animateurs, on joue sur un look sympa, pour
toucher un public plus large, plus jeune, en leur faisant oublier le risque. “Les jeunes nous disent souvent,
"ça sent pas l’alcool", et du coup ils augmentent la dose, et passent rapidement de l’euphorie festive au
danger, avec la perte des réflexes, la perturbation de la perception. Pour moi, c’est une technique
commerciale criminelle” déclare Mickaël, “les producteurs élargissent leur clientèle en touchant les plus
(Suite page 15)
YELLOW CAB 16
page n° 14
(Suite de la page 14)
jeunes et en font des futurs consommateurs de gin, de vodka et autres alcools forts.”
La prévention par l’information est donc importante pour que les jeunes soient conscients des risques
qu’ils courent, après c’est une question de responsabilité personnelle. C’est ce que s’efforcent de faire les
acteurs de prévention et de santé, notamment auprès des scolaires avec des messages adaptés et en
permettant le dialogue, sans tabou. “Il ne sert à rien de dire que l’alcool tue” explique Jacques de
l’ANPAA. “Les jeunes vivent dans le présent, il faut leur parler avec leurs mots de leurs comportements
dans différentes situations de leur vie, prôner la responsabilisation par rapport à la conduite, à la grossesse,
à la polyconsommation.” Un message qui n’est pas toujours facile à faire passer car les jeunes pensent
souvent qu’ils contrôlent leur consommation d’alcool. “On essaie de leur montrer que non, qu’il vaut
mieux casser le rond, c’est à dire arrêter de vouloir faire comme les autres pour trouver sa place dans une
bande, et leur montrer qu’on peut se faire plaisir autrement” ajoute l’animateur.
COMMUNIQUÉ
MISE EN GARDE DE LA FNABRA CONTRE LES MALTERNATIVES
Face au développement des malternatives, la FNABRA* entend alerter les
pouvoirs publics, la filière de la bière en France ainsi que les organisations de
consommateurs sur les menaces que ces nouvelles boissons font peser sur la
bière et sur son image.
En effet, il est très inquiétant de constater que certaines de ces boissons sont
étiquetées avec le mot “bière” dans les linéaires de la grande distribution ainsi que dans les prospectus
publicitaires. La FNABRA rappelle que ces boissons ne respectent pas la définition légale de la bière en
France (décret n°92-307 du 31 mars 1992). De telles méthodes ne peuvent qu’induire le consommateur en
erreur et créer de vraies confusions notamment chez les jeunes.
La FNABRA s'inquiète également du développement des « bières-soda », créées pour échapper à la taxe sur
les prémix. Elle se permet de rappeler que ces produits vont à l'encontre du code d'éthique des Brasseurs
de France, principaux producteurs de ces produits.
Pour que cessent rapidement de telles pratiques, la FNABRA demande, au nom de la qualité de la bière et
de la défense des consommateurs, que :
- l’Association des Brasseurs de France et la Fédération française des spiritueux rappellent à leurs
adhérents leurs obligations légales en ce qui concerne la bière en évitant que toute boisson qui ne s’y
conforme pas ne puisse utiliser ce nom,
- les responsables de la grande distribution soient plus rigoureux quant à l'étiquetage et à l’emplacement de
ces boissons dans les magasins de leurs enseignes,
- les pouvoirs publics concernés (notamment la DGCCRF) soient vigilants quant aux erreurs d’étiquetage,
- les organisations de consommateurs informent leurs adhérents sur les confusions entretenues entre ces
boissons et les bières véritables.
* La Fédération Nationale des Associations BRAssicoles, dont le CAB est membre fondateur, réunit seize
associations de toute la France concernées par la bière, sa diversité, sa culture et son histoire. Présidée par
Philippe Voluer, historien de la bière, elle a son siège au Musée Français de la Brasserie à St Nicolas de
Port (54210).
###
Si vous voyez dans votre supermarché des malternatives appelées « bière », si les bouteilles sont mélangées à celles des
bières sans distinction, n’hésitez pas à nous écrire, nous prévenir, nous ferons un courrier !
CAB, mairie, 8 allée Durante, 31320 Auzeville-Tolosane
[email protected]
YELLOW CAB 16
page n° 15
Le lundi 19 juillet 2004, par une belle journée, je me trouve longeant les berges très plaisantes du lac
Léman. Comme j’approche Lausanne, je me décide à rendre visite à la brasserie du Boxer dont j’ai appris
qu’elle se situait à Romanel. Je trouve aussitôt Romanel sur ma carte routière et je m’y rends. Me voici
sur les hauteurs de Lausanne, dans un petit village isolé. Point de brasserie. L’autochtone ne connaît pas.
Après discussion avec un postier, il s’avère que ce n’est pas le bon Romanel ! Il y a deux villes s’appelant
Romanel dans la périphérie de Lausanne.
Finalement, quelques kilomètres plus loin et quelques minutes plus tard (on n’est pas pressé), je trouve
enfin la brasserie à Romanel-sur-Lausanne.
Brasserie du Boxer (le chien au nez aplati et disgracieux) :
Histoire rapide :
Fondation en 1960, c’est le chien du patron qui donne l’idée
du nom de la brasserie.
1962 : livraison des premières bouteilles.
1974 : décès du fondateur, reprise de la brasserie, des
difficultés apparaissent.
1982 : reprise de la brasserie par le propriétaire des « Enfants
de Gayant »
1994 : mise en vente et rachat par un groupe de Bombay.
1997 : mise en faillite et rachat par des investisseurs suisses,
changement du nom en « Bière du Boxer SA »
La brasserie :
Elle brasse environ 25000 hl par an, dont 90 % de « Old ».
C’est une fermentation basse, les bières sont non filtrées, non pasteurisées, il y a 4 à 6 semaines de garde.
Il y a 6 ans, 90% de la production était vendue en
Suisse allemande, maintenant c’est équitablement
réparti sur toute la Suisse.
La gamme :
- Boxer « La Forte », bière de garde, 8%
- Boxer « Premium », type Pils, 5.2%
- Boxer « Old », blonde maltée et houblonnée,
5.2%
- Boxer « Gold », plus amère, 4%
- Boxer « Hacienda », aux extraits de chanvre,
5.2%
- Boxer « Brunette », brune, 5.2%
- « Cowboy’s Beer », blonde, 5.3%
Les bières sont disponibles en bouteilles de 25cl
“goupillées”, 33 et 50 cl à bouchon mécanique, et
« keggi », mini fût auto réfrigéré.
L’accueil est très sympa et on repart avec deux
packs en cadeau.
Brasserie Boxer
Route d’Echallens 32
CH - 1032 Romane s/Lausanne
www.boxer.ch email : [email protected]
(Suite page 17)
YELLOW CAB 16
page n° 16
(Suite de la page 16)
Le lendemain, je me trouve à Berne.
La brasserie Felsenau à Forsthaus n’est pas évidente à trouver. Il faut
passer par de petites routes qui ne figurent même pas sur ma carte
pour aboutir sur un étroit chemin en cul-de-sac le long de la rivière.
Au bout de celui-ci, un ensemble de remarquables bâtiments de
briques occupe un large espace dans un cadre forestier.
Brasserie Felsenau
Histoire rapide :
Fondation en 1881
1891 : première machine à faire du froid
1911 : arrivée de l’électricité depuis Berne
1920 : la production a chuté du tiers en 6 ans
1927 : modernisation de la salle de brassage
les années 39/45 ont été rudes à cause des restrictions en tout genre
1956 : retour à la production de 1930 et passage de société
collective en société anonyme
1960 : expansion, modernisation
1970 : léger déclin de la production
actuellement : la cinquième génération du fondateur est aux manettes.
La brasserie :
Capacité de 9000 hl en 2001
Fermentation basse (sur certaines bières)
6 à 8 semaines de garde
La gamme :
- Bärner Müntschi : blonde de
fermentation basse non filtrée, 4,8 %
-Bügel-Spez : blonde non pasteurisée,
5,2%
- Lager : blonde non pasteurisée, 4,6%
- Bärni Spezial dunkel : brune non
pasteurisée, 5,5%
- Junker Spezial hell : blonde non
pasteurisée, 5,2%
- Schümli : blonde Bio, fermentation basse
à faible teneur en alcool, 2,9%
- Millenium : bière spéciale, brune ou blonde, 5,2% en bouteilles de 1l, datées, numérotées et signées.
- Bières en grandes bouteilles (1 à 2 l) à revenir remplir, garde pas plus de deux semaines :
Zwickel : Blonde trouble, 4,8%)
Bärni : Brune trouble, 5,5%
Brauerei Felsenau AG
Strandweg 34
CH-3004 Bern
http://www.felsenau.ch
Il y a à Berne une autre brasserie. Il s’agit de l’Altes Tram Depot
« vieux dépôt de trams », établissement touristique situé le plus près de
la fausse aux ours. C’est un bâtiment spacieux en balcon, à l’intérieur
duquel une installation de cuves se trouve derrière le long comptoir
principal. On y goûte la production : c’est très touristique, les bières
sont correctes pour l’été, mais ne cassent pas trois pattes à un canard.
Michel et Estelle
YELLOW CAB 16
page n° 17
Aujourd’hui, deux recettes gentiment proposées par Bernie et Pritchat
LES ASPERGES ET ENDIVES
A LA BIERE BLANCHE
Pour 4 personnes :
Durée de préparation : 60 minutes
Ingrédients :
500 g d'asperges blanches
250 g d'endives
200 g de beurre
4 œufs
20 cl de bière blanche
1 cuillère de moutarde
sel et poivre au goût
Cuire à l'eau séparément les asperges et les endives.
Bien égoutter et les garder au chaud.
Préparer 4 jaunes d'œufs dans un poêlon.
Ajoutez-y la moutarde et la bière blanche.
Battez le tout au fouet tout en ajoutant le beurre préalablement fondu afin d' obtenir une sauce
onctueuse.
Assaisonner selon goût.
Napper les asperges et les endives alignées côte à côte dans un grand plat.
Servir chaud.
LES CÔTES DE VEAU A LA DUVEL
Pour 4 personnes :
Ingrédients :
4 côtes de veau
500 gr de petits oignons
200 gr de lard fumé
200 gr de champignons
25 cl de bière DUVEL
2 cl de cognac
Couper les champignons et le lard fumé en quartiers.
Faire sauter les petits oignons, les champignons et le lard dans une poêle.
Faire colorer le tout.
Couvrir avec la bière et laisser réduire.
Pendant ce temps, faire cuire à feu doux les côtes de veau.
Dès quelles sont cuites, déglacer le jus de cuisson au cognac et ajouter la première préparation.
Servir avec des pommes de terre sautées.
YELLOW CAB 16
page n° 18
30 avril : Réunion à l’ancienne mairie d’Auzeville
30 avril et 1er mai : Week-end initiation au brassage : cours théorique le samedi, visite de brasserie le dimanche.
Renseignements et réservations : 05 59 12 84 31 ou [email protected]
14 et 15 mai : Troisième Salon des Bières Artisanales du Sud-Ouest, à Auzeville (31). Rens. 05 59 12 84 31
Et pour les Palois, soirées dégustations, le premier mercredi du mois à la Tireuse, en alternance avec la Pression
Paloise
16 et 17 avril : Seingbouse (67) - Salon multi-bière avec la présence de 12 brasseries. Rens. : 06 14 22 66 18
12 mai : Club de biérologie (54), Les bières de l'été, renseignements MJC Pichon 03 83 37 62 91
14 et 15 mai : Troisième Salon des Bières Artisanales du Sud-Ouest, à Auzeville (31). Rens. 05 59 12 84 31
21 et 22 mai : Formation sur le matériel technique d'une brasserie artisanale,
Musée Français de la Brasserie (54): 03 83 46 95 52 ou http://www.passionbrasserie.com/
30 mai : Anderlecht (B) - Quintessence de la brasserie Cantillon, Renseignements : www.cantillon.be
2 au 5 juin : Lausanne (CH) - Fête de la Bière et des musiques festives. Renseignements : www.fetedelabiere.ch
2 au 6 août : Londres (GB) - Great British Beer Festival 2005
1er et 2 octobre : Rencontres de la bière artisanale en Arles. Renseignements : www.rencontresdelabiere.com
Nous vous offrons la possibilité soit d’adhérer, soit de vous abonner :
Abonnement :
Pour la modique somme de 10 €, frais d’envoi compris, vous recevrez quatre numéros
de Yellow CAB à votre domicile.
Adhésion :
Pour la modique somme de 15 €, vous participerez aux activités du club et recevrez les
Yellow CAB. L’adhésion est renouvelable chaque année.
Vous pouvez aussi acquérir les anciens numéros de Yellow CAB :
Les numéros 1 à 5 ou 6 à 10 au prix de 15 € frais d’envoi compris.
Vous pouvez aussi commander à l’unité au prix de 4 € le numéro.
NOM :
ADRESSE :
Téléphone, e-mail :
□
□
□
Je souhaite adhérer au Club des Amis de la Bière.
Je souhaite m’abonner à Yellow Cab à partir du numéro 17 inclus.
Je souhaite commander les numéros…….....de Yellow CAB au prix total de……..€.
Date et signature :
A retourner, accompagné d’un chèque à l’ordre de « Club des Amis de la Bière », à
l’adresse suivante :
Club des Amis de la Bière
Mairie, 8 allée Durante, 31320 AUZEVILLE

Documents pareils