Free profite du mobile pour recruter des abonnés ADSL
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Free profite du mobile pour recruter des abonnés ADSL
Tous droits réservés - Les Echos 20123/9/2012P.23High-tech & Médias TÉLÉCOMS Iliad a acquis 298.000 clients fixes au premier semestre, soit 54 % des recrutements nets sur le marché. Ces succès commerciaux, qui doivent beaucoup à l’effet Free Mobile, permettent en retour au groupe de financer ses investissements d’avenir. Free profite du mobile pour recruter des abonnés ADSL n lançant le quatrième opérateur mobile du pays en janvier, Iliad, maison mère de Free, a réussi un très joli coup. D’abord, le groupe de Xavier Niel a triplé la taille de son marché potentiel. Car si le chiffre d’affaires du haut débit fixeenFrances’élèvegrossomodoà 10 milliards d’euros, celui du mobile pèse 24 milliards. Résultat, Free est la seule valeur de croissance dans les télécoms en France. Mais il y a un deuxième effet Free Mobile, un effet qui se voit directement dans le compte de résultat : permettre à l’opérateur de dépasser ses concurrents dans l’ADSL. Au premier semestre, la Freebox Révolution a séduit 298.000 nouveaux clients alors que, dans le même temps, Bouygues Telecom en a gagné 160.000, Orange presque autant et SFR en a perdu 26.000. Alors qu’au deuxième semestre 2010 Free n’avait recruté que 9 % des nouveaux abonnés ADSL, sur les six premiers mois de 2012 ce taux grimpe à 54 %. Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad, E de Free, explique cette performance par « la capacité que nous avons à faire des offres commerciales liant le fixe et le mobile ». « Nos concurrents ont perdu l’artifice du quadruple-play », a-t-il ajouté. Jusqu’à maintenant, Free ne pouvait pas faire de ristourne sur les forfaits mobiles à ses clients Internet haut débit, ce qu’Orange et surtout Bouygues Telecom font depuis deux ans. Tout a changé depuis le 10 janvier, date du lancement des offres de Free Mobile à prix cassé. Celles-ci ont conquis 3,6 millions de Français en six mois. Une partie d’entre eux ont fait un doublé, en acquérant à la fois le mobile et la Freebox afin de bénéficier des tarifs préférentiels. Gisement de profit Ces ventes de box se traduisent immédiatement par des bénéfices, contrairement à l’activité mobile en perte. D’autant plus que Free dégroupe l’ADSL encore plus vite qu’en 2010-2011, avec un taux record de 93,6 % : un moyen de gagner plus d’argent avec chaque client fixe. Le moteur d’Iliad tourne à plein régime et permet d’envisager sereinement la transition vers le mobile. Pour l’instant, le chiffre d’affaires mobile a atteint 320 millions d’euros en six mois. Maxime Lombardini assure que les forfaits sont répartis « de façon équilibrée » de 2 euros à 19,99 euros par mois, et que le revenu moyen par abonné est supérieur à 10 euros par mois. La rentabilité pâtit des investissements dans le réseau mobile, mais la perte brute d’exploitation dans cette activité atteint 44 millions d’euros alors que les analystes prévoyaient 80 millions. De quoi faire grimper l’action Iliad de 4,43 % à la Bourse de Paris, la capitalisation boursière dépassant désormais 7 milliards d’euros. Les dirigeants du groupe ont aussi tenu à répondre aux concurrents les accusant de peu investir, de bénéficier de l’itinérance sur le réseau d’Orange et de détruire des emplois en pratiquant des prix agressifs. « Notre économie passe par la construction d’un réseau », a indiqué Maxime Lombardini. Pour lui, « l’itinérance est un mal très coûteux et nécessaire quand on part sur un marché pénétré à 100 %, sur lequel les acteurs sont présents depuis vingt ans et sans avoir de licence 2G ». G. DE C. ET S. G. L’éditorial de David Barroux page 14 et « Crible » page 34