Augmentation mammaire par implants prothétiques

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Augmentation mammaire par implants prothétiques
 FICHE D’INFORMATIONS « PLASTIE MAMMAIRE D’AUGMENTATION PAR IMPLANTS PROTHÉTIQUES » La plastie mammaire d'augmentation par implants prothétiques est une intervention chirurgicale qui permet d'augmenter le volume des seins au moyen d'implants (ou prothèses) – voir la fiche d’information spécifique. PRISE EN CHARGE : • L'intervention peut éventuellement être prise en charge si le sein ne remplit pas un soutien-­‐gorge de bonnet A. • En dehors de ces cas, c’est une intervention de chirurgie esthétique, qui n’est prise en charge ni par la sécurité sociale, ni par la mutuelle : tous les frais sont à votre charge, et aucun arrêt de travail ne peut être prescrit. AVANT L’INTERVENTION : • 2 consultations de chirurgie espacées de 15 jours minimum sont obligatoires. • Une mammographie préopératoire (et/ou une échographie mammaire) est systématique chez les femmes de plus de 35 ans ou ayant des facteurs de risque de cancer du sein. • Une consultation d’anesthésie est obligatoire avant l’intervention. • Des photographies médicales sont toujours réalisées. • Un soutien-­‐gorge avec contenseur et sans armature, s'ouvrant par l’avant, est prescrit. • Des chaussettes anti-­‐thromboses (contention moyenne de classe 2, soit 15 à 20 mmHg au niveau de la cheville, pied ouvert) sont prescrites. • Si l’intervention n’est pas prise en charge par la sécurité sociale, prévoyez une période d'indisponibilité professionnelle d’environ 10 jours. • Les consignes médicales systématiques les plus importantes sont les suivantes : — Arrêt strict du tabac 2 mois avant et 1 mois après l’intervention, pour réduire le risque de nécrose cutanée. — Arrêt de la prise d’aspirine, d'anti-­‐inflammatoires, ou d'anti-­‐coagulants oraux dans les 15 jours qui précèdent l’intervention, pour réduire le risque hémorragique. — Arrêt de la contraception orale 1 mois avant l’intervention, pour diminuer le risque thrombo-­‐embolique. — Port des chaussettes anti-­‐thombose dès l’admission. L’INTERVENTION : • L’intervention se déroule toujours sous anesthésie générale, en position demi-­‐assise. • Vous êtes hospitalisée le matin de l’intervention. • Vous devez impérativement être à jeun depuis minuit (y compris pour l'eau et le tabac) sauf indication contraire de l'anesthésiste. • La durée de l’intervention est de 1 à 2 heures. -­‐ Les cicatrices Les cicatrices sont positionnées sur le sein, et sont donc visibles. Selon les cas, il s'agit : • Soit d'une cicatrice horizontale dans le sillon sous-­‐mammaire • Soit d'une cicatrice circulaire autour de la moitié inférieure de l’aréole ou en travers de l’aréole • Soit d'une cicatrice dans l'aisselle, verticale en arrière du relief du muscle grand pectoral. Comme toutes les cicatrices, elles sont définitives et indélébiles. Leur aspect peut être rouge et visible pendant plusieurs mois. Totalement imprévisible, leur aspect définitif ne doit pas être jugé avant 1 an. Elles doivent être protégées du soleil pendant 1 an minimum. -­‐ Mise en place des prothèses Les implants sont insérés dans une loge, il existe deux positionnements possibles, chacun présente des avantages et des inconvénients : • Prémusculaire : les prothèses sont placées entre la glande et le muscle grand pectoral. Les suites opératoires sont moins douloureuses. Le haut du sein est plus bombé. Si la patiente est mince, les contours de la prothèse sont plus visibles. Le risque de coque péri-­‐prothétique est un peu plus élevé. • Rétromusculaire : les prothèse sont placées en arrière du muscle grand pectoral. Le haut du sein a un aspect plus harmonieux. Les douleurs post-­‐opératoires sont plus importantes. La morphologie du sein peut être déformée quand le muscle pectoral est contracté. -­‐ Gestes complémentaires Si il existe une ptose associée (chute des seins), il peut être nécessaire de réduire l’enveloppe cutanée pour faire remonter les seins. La résection de peau nécessite des cicatrices supplémentaires verticales et parfois horizontales. Un drain est parfois mis en place, il sort de la peau au niveau de l’aisselle. Un pansement compressif est mise en place jusqu’au lendemain. Docteur BINDER Jean-­‐Philippe -­‐ Fiche d’information «PLASTIE MAMMAIRES D’AUGMENTATION PAR IMPLANTS PROTHETIQUES» 1 APRÈS L’INTERVENTION : Une surveillance a lieu en salle de réveil d’abord, puis dans votre chambre. • Un système de drainage aspiratif est parfois mis en place pour réduire les risques d’hématome. Il est généralement conservé de 1 à 5 jours selon sa production. Le drainage n’empêche pas le retour à domicile, si le chirurgien considère qu’il est possible. • Le pansement est retiré le lendemain de l’intervention. Un pansement léger sera réalisé et vous devrez porter le soutien-­‐gorge sans armature prescrit en préopératoire. Il devra être porté nuit et jour pendant environ 6 semaines . • L’hospitalisation dure entre 1 et 3 jours selon les cas. Il est recommandé qu’une personne accompagne votre retour à domicile. Il est parfois possible de sortir le jour même. • Les fils sont le plus souvent résorbables et ne nécessitent donc pas d’être retirés par une infirmière. • La première douche est autorisée le lendemain de l’intervention. • Plusieurs consultations de contrôle sont réalisées, environ 15 jours, 3 mois, 6 mois et 1 an après l’intervention. Puis tous les 5 ans et/ou en cas d'incident éventuel. • De façon classique et habituelle, il existe pendant les premières semaines ou les premiers mois qui suivent l’intervention : — Un oedème (gonflement) des seins. D'importance variable, il peut être asymétrique. Il s’estompe dans les premières semaines, et peut parfois persister un mois ou plus. — Des ecchymoses ("bleus") des seins, souvent asymétriques. Elles persistent pendant environ 3 semaines. — Souvent des douleurs, qui empêchent de lever les bras pendant plusieurs jours. Plus marquées lorsque l'implant est placé derrière le muscle grand pectoral, elles sont soulagées par les traitements antalgiques. • La surveillance des seins par mammographie dans le cadre du dépistage systématique du cancer du sein n’est pas ou peu perturbée par l'implant. Il faut toutefois en informer votre gynécologue et le radiologue. • La période d’arrêt de travail est de 8 à 15 jours environ. • La reprise des activités sportives doit être progressive, à partir de 2 mois. • Le résultat définitif ne s’observe pas avant 3 à 6 mois quant au volume et à la forme des seins. Il faut attendre au moins 12 mois pour juger de l’aspect définitif des cicatrices COMPLICATIONS : Comme toute intervention chirurgicale, la plastie mammaire d'augmentation comporte des risques de complications post-­‐opératoires. 1. Les complications liées à l’anesthésie générale (voir cette fiche) 2. Les complications générales de la chirurgie (voir cette fiche). Dans ce cadre, les complications qui peuvent s'observer dans la plastie mammaire d'augmentation sont les suivantes : • Les accidents thrombo-­‐emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), qui sont les complications les plus graves, sont exceptionnels, mais peuvent être mortels. Leur risque de survenue est augmenté si vous avez déjà eu de tels accidents auparavant. L'arrêt de la pilule un mois avant l'opération, le port de bas antithrombose, le lever précoce, et le traitement anticoagulant éventuel contribuent à réduire ce risque. • L’hématome. Il est dû au saignement de la zone opérée. Il peut imposer une réintervention chirurgicale sous anesthésie générale. • L'épanchement lymphatique, peut apparaître de quelques jours à quelques semaines après l'intervention, et peut conduire à des ponctions répétées et/ou à une réintervention pour drainage. • L’infection est exceptionnelle, mais possible. Elle peut conduire à une réintervention sous anesthésie générale pour tenter de sauver l'implant infecté, ce qui n'est pas toujours possible. Il peut en effet devenir nécessaire d'enlever un implant infecté, puis d'attendre plusieurs mois après la cicatrisation pour en replacer un autre. • Une désunion (lâchage) précoce des cicatrices, peut nécessiter une réintervention chirurgicale. Si la prothèse est exposée, il est le plus souvent nécessaire de l'enlever. • Un pneumothorax par brèche pleurale est très rare. • Modifications de la sensibilité : à type d'engourdissement, d'insensibilité, ou de sensations "bizarres" dans la région mamelonnaire, ces modifications sont fréquentes et disparaissent habituellement, au moins partiellement, avec le temps (plusieurs mois ou années selon les cas). • La nécrose partielle de la glande et de la graisse mammaire (cytostéatonécrose) se traduit par un nodule induré, qui peut nécessiter une reprise chirurgicale. Exceptionnellement, il s’agit de nécrose étendue de la glande mammaire. • Des troubles de la cicatrisation peuvent apparaître : cicatrices larges, hypertrophiques, ou chéloïdes. Chacune peut nécessiter un traitement propre. • La paralysie du membre supérieur par élongation du plexus brachial est très rare. Liée à la position du bras au cours de l'intervention, elle régresse en général spontanément dans un délai variable de quelques jours à quelques mois. • Des kystes épidermiques peuvent s'observer sur la cicatrice périaréolaire. • Les imperfections du résultat sont possibles. Il peut s’agir d’une asymétrie ou d’une correction insuffisante. Ces imperfections justifient parfois une nouvelle intervention plusieurs mois après l’intervention initiale. Toutefois, les patientes doivent admettre que la plastie mammaire d'augmentation étant pratiquée pour des raisons esthétiques, Docteur BINDER Jean-­‐Philippe -­‐ Fiche d’information «PLASTIE MAMMAIRES D’AUGMENTATION PAR IMPLANTS PROTHETIQUES» 2 les résultats ne peuvent être appréciés que de façon subjective. Il est donc important de comprendre que le résultat obtenu peut ne pas correspondre exactement au résultat espéré. En particulier, la taille de soutien-­‐gorge du sein implanté ne peut pas être garantie. 3. Les complications plus spécifiques aux implants mammaires sont les suivantes : • Coque fibreuse périprothétique : risque majeur de cette intervention, imprévisible, pouvant survenir de façon unilatérale ou bilatérale, parfois plusieurs mois ou années après la mise en place de l'implant. Il s'agit d'une réaction de l'organisme autour du corps étranger que constitue l'implant. Lorsqu'elle est douloureuse et/ou inesthétique, la coque peut conduire à des réinterventions sous anesthésie générale, qui peuvent aboutir au maximum à l'ablation définitive de l'implant. • Rupture ou dégonflement de l'implant : lorsque la prothèse fissurée ou rompue contient du sérum physiologique, elle se dégonfle plus ou moins vite. Lorsqu'elle contient du gel de silicone, ce dernier peut fuir autour de la prothèse, soit dans la coque fibreuse (rupture intracapsulaire), soit au-­‐delà de celle-­‐ci (rupture extracapsulaire). La réintervention chirurgicale n'est pas systématique et dépend de chaque cas particulier. • Formation de plis ou aspect de vagues : plus souvent observé avec les implants remplis de sérum physiologique qu'avec ceux qui sont préremplis de gel de silicone, ce phénomène est d'autant plus fréquent que la patiente est maigre, et que ses seins naturels sont petits. • Vergetures : il est possible que des vergetures et/ou des petites veines apparaissent sur la peau d'un sein implanté, surtout si l'implant est relativement volumineux. Docteur BINDER Jean-­‐Philippe -­‐ Fiche d’information «PLASTIE MAMMAIRES D’AUGMENTATION PAR IMPLANTS PROTHETIQUES» 3