OGM, Vrai danger?
Transcription
OGM, Vrai danger?
OGM Il y a quelques mois, à l’occasion de la réunion de Seattle (USA), l’opinion publique s’est passionnée pour un nouveau sujet divisant les classes politiques, sociales, économiques et scientifiques : les Organismes Génétiquement Modifiés, appelés plus communément OGM. Ainsi comme l’avouait Corinne LEPAGE -ministre RPR de l’environnement en 1995- lors du colloque Biovision «ce débat n’est plus seulement scientifique, il est désormais démocratique». Un OGM, c’est un organisme vivant (animaux, végétaux et bactéries), créés artificiellement par l’Homme en manipulant son patrimoine héréditaire -l’ADN- par Génie Génétique. La technique des OGM date ainsi d’une dizaine d’années seulement. Si plus de 60 espèces végétales sont aujourd’hui sur le marché, l’opinion publique n’en reste pas moins inquiète face aux risques liés au développement des OGM sur la santé humaine, ainsi que sur l’environnement. Ainsi face à ces dangers potentiels, 13 des 15 pays de l’Union Européenne ainsi que, plus récemment, la Thaïlande ont interdit la culture et l’insémination d’OGM dans leurs contrées respectives. Mais qu’est-ce qu’un OGM ? Quels sont les risques qui leurs sont liées, tant dans l’environnement que dans son absorption par l’Homme? Nous étudierons donc la composition des organismes génétiquement modifiés ainsi que les dangers pour les êtres vivants animaux et végétaux- qui lui sont liés. Source du Objectif de la gène manipulation Résistance aux Maïs Bactérie Insectes Réduction des dégâts dus aux Blé Scorpion insectes et Tolérance à un herbicide OGM Les efforts conjugués des biologistes moléculaires qui créent de nouveaux organismes et qui les lâchent dans la nature, risquent, d’aboutir à une pollution d’un type nouveau, une pollution génétique dont la caractéristique principale est la totale irréversibilité. Dans le domaine des OGM, le plus grand danger, c’est l’ignorance. UN OGM, C’EST QUOI ? Les plantes génétiquement manipulées que l’on s’apprête à imposer dans la plupart des denrées alimentaires inquiètent légitimement les consommateurs. « Le génie génétique est une révolution qui gagne silencieusement nos assiettes ». (Arnaud Apoteker). La biologie moléculaire et la génétique ont fait de tels progrès que nous pouvons désormais altérer la structure même de la matière vivante et modifier ou créer des espèces végétales. Un O.G.M (Organisme génétiquement modifié) est un organisme vivant qui a été créé artificiellement par l ’ homme en manipulant son patrimoine héréditaire : l’ADN. Pour créer un O.G.M, on peut utiliser les techniques du génie génétique ou de la transgénèse. Le génie génétique débute au 20e siècle. Les techniques du génie génétique consistent à extraire un ou plusieurs gènes d’un organisme(virus, bactérie, végétal ou animal)et les insérer dans le génome d’un autre organisme. Ces transferts artificiels de gènes permettent de franchir les barrières entre espèces et produisent ainsi de «nouvelles espèces »jusqu’alors inconnues de l’homme et de l’environnement. La première céréale génétiquement modifiée, le maïs, apparaît dans les laboratoires en 1988.Le soja et le maïs sont présents dans plus de 60% des aliments transformés, dans des dizaines de milliers de produits courants, tels les biscuits, la margarine ou les crèmes glacées, sous forme de lécithine de soja ou d’amidons de maïs ou d’amidons modifiés. Pour le blé, le maïs et le riz, on utilise la technique suivante : la biolistique dite aussi canon à gènes. Cela consiste à bombarder des cellules(par exemple de tomate, maïs)de projectile constitué de billes d’or ou de tungstène recouvertes des molécules de l’A.D.N étranger (par exemple l’A.D.N insecticide). La nature voulant se protéger naturellement, la plupart des cellules tentent de se défaire DES DANGERS POUR L’ENVIRONNEMENT Nous savons donc maintenant comment est obtenu un OGM. Mais quelles sont les conséquences de telles modifications ? Le fait de mettre des gènes de poissons dans les fraises ou des gènes de scorpion dans le maïs (véridique !) n’entraînerait- il pas des effets indésirables, voire même intolérable. Des études scientifiques sont actuellement en cours, mais elles n’ont pas données de résultats justifiant ou contredisant les craintes des détracteurs des OGM. Nous verrons donc les risques que représentent ces modifications à l’échelle de l’environnement. La dissémination des O.G.M. dans la nature doit être une chose mûrement réfléchie. En effet, une fois planté il crée une irréversibilité, même pour les générations futures. Donc si l’on plante sur le champ un lit de maïs transgénique, ce lit de maïs ne pourra plus accepter que des cultures transgéniques. D’autres conséquences sont encore méconnues par manque de tests grandeur nature. En effet, on ne connaît pas les efforts à long terme sur l’écologie. On ne sait donc pas contrôler les possibles transferts de gènes d’une espèce à l’autre. Les plantes cultivés peuvent échanger leurs gènes par croisements avec des mauvaises herbes apparentées. De plus, dans certaines circonstances, encore inconnues, la présence massive d’un gène de résistance peut-être à l’origine de son transfert à des bactéries capables de le multiplier et de le transmettre à d’autres. Ainsi plus de 10% des variétés transgéniques pourraient transmettre leurs gènes à leurs homologues sauvages. Ce transfert peut-être gênant car un agriculteur «bio »peut produire des aliments transgéniques sans le savoir, d’où la nécessité de «zone tampon », perte d’espace pour l’agriculture. De plus, les O.G.M étant immunisés aux pesticides, les agriculteurs ont plutôt tendance à en abuser et à les saturer d’engrais. Cette culture abusive entraîne la destruction de plantes utiles pour l’écosystème qui peut dérégler l’environnement entourant et engendre une perte grave pour la biodiversité. Un autre des problèmes pouvant survenir est la bio-piraterie. Ainsi des plantes utilisées «sauvagement »dans les pays pauvres sont prises, exploitées, modifiées puis revendues à ces pays, avec des conséquences économiques graves. Nous avons vu que les problèmes principaux sont les transferts de gènes, la perte de biodiversité et la bio-piraterie. Mais ces dangers ne sont pas prouvés et ne sont que des probabilités, tirés de faits réels tout de même. DES DANGERS POUR L’HOMME ? Un autre des problèmes pouvant survenir est la biopiraterie. Comme nous l’avons vu, modifier un gène, c’est le déplacer de son environnement premier et l’introduire dans un Etre Vivant domestiqué où il ne peut être bridé. Il est pour ainsi dire «lâché dans la nature ». Peut-il y avoir des risques pour l’Homme ? La modification d’un gène peut entraîner, comme nous l’avons vu des risques pour l’environnement. Mais ces risques peuvent-ils se transmettre à l’être humain ? Est-ce qu’il existe d’autres risques entraînant d’autres conséquences ? C’est un fait, le seul point où s’accordent finalement chercheurs et militants à propos des dangers pour l’Homme liés aux OGM, c’est pour affirmer (à voix basse) : « On ne sait pas ! ». En effet, le risque pour que les OGM représentent un danger pour l’Homme ne repose que sur des suppositions, les tests étant en cours de réalisation. Si tous les scientifiques consultés s’accordent sur la très faibles probabilités d’apparitions de tous les évènements prédits (des allergies plus nombreuses, l’inefficacité des antibiotiques utilisés en médecine, ainsi que d’autres dangers insoupçonnés...), ces effets sanitaires ne se révéleront qu’à long terme. D’après les scientifiques il semblerait que le risque proviendrait de la molécule d’ADN(Acide-Désoxyribo-Nucléique) et des éventuelles perturbations dûes à son insertion dans le génome de la protéine qu’elle code. Parmi les expériences pour déceler ces risques on peut noter l’expérience de Shubert consistant à gaver des souris avec une solution d’ADN purifiée provenant d’un virus de bactérie, le but étant de suivre le devenir des molécules d’ADN par voie orale. L’ADN a donc été très largement dégradé mais une petite partie a été transférée dans le sang, librement ainsi que dans les globules blancs, le foie, intégrant même le noyau des cellules. Toutefois, l’ADN disparût quelques jours plus tard et n’a pas intégré le génome des souris. Les dangers liés aux OGM qui pourraient être transmis à l’homme sont : a- les allergies Les allergie sont un danger : elles tuent et sont en constantes augmentations chaque année. Les plantes transgéniques synthétisant une à plusieurs protéines nouvelles les risques d’allergénicité liée à ces plantes est important. Les allergies alimentaires sont provoquées par des protéines auxquelles l’organisme réagit de manière exacerbée. Or ce sont les gènes qui sont responsables de la fabrication des protéines. L’introduction de nouveaux gènes dans des plantes cultivées à destinations de la consommation signifie la synthèse de nouvelles protéines, qui pourraient déclencher aussi de nouvelles allergies. Il y eut ainsi le cas d’un soja «amélioré » avec un gène de noix du Brésil où il y eut passage du pouvoir allergène de la noix au soja. bRésistance aux antibiotiques Pour fabriquer des OGM, on a recourt à des gènes indicateurs de résistance à certains antibiotiques (ceux ci sont inutiles à la plante, mais sont destinés à sélectionner les plantes qui ont intégrées le nouveau gène. Un gène de résistance à l’Ampicilline est ainsi fréquemment utilisé comme gène indicateur. Or l’Ampicilline est un des antibiotiques les plus utilisés en thérapeutique humaine. De nombreux scientifiques craignent le passage du gène de résistance à des bactéries du système digestif humain, ce qui aurait pour conséquence la perte d’efficacité des antibiotiques dans la lutte contre certaines maladies infectieuses d’origine bactérienne. D’autre part, un autre gène indicateur, peu utilisé en médecine, la Kanamycine, peut à cause d’une mutation ponctuelle du second gène, lui conférer une résistance à un autre antibiotique, très utilisé en médecine, l’Amykacine. b - Des risques imprévisibles Le gène n’est pas une matière inerte, son rôle dans l’expression du métabolisme est complexe. Les risques pour la santé de ces modifications du métabolisme sont totalement imprévisibles et les pathologies induites à long terme, ne seraient, d’après les chercheurs, pas plus imaginables aujourd’hui que ne l’étaient hier le lien entre la maladie de Creutsfeld-Jacob et la consommation de viande de vache nourrie aux farines animales, dans l’épidémie de «la vache folle » Comme nous l’avons vu tout au long de ce dossier, les OGM présents dans toutes les sortes d’êtres vivants, sont susceptibles d’engendrer des conséquences graves. Le monde scientifique s’oppose à l’opinion publique concernant les risques liés aux OGM. Si d’une part, le son de cloche unanime, presque assourdissant est un «tout va très bien Madame la Marquise », on entend d’autre part, venant d’organisations non-gouvernemental, un discours plus largement nuancé, reflétant les inquiétudes d’une population face à quelque chose d’inconnu. Même si rien n’est actuellement sûr, les expériences sont toujours en cours, de nombreux risques seraient susceptibles de toucher l’Homme et son environnement. Cette bataille rangée entre scientifiques et militants montre l’étendue d’un fossé, où d’une part on cherche à rivaliser avec la nature, en oubliant parfois l’éthique, la morale, et où d’autre part, on s’active à contrer -de façon légale, ou pas, - certains abus, excès, alors que des tests probants n’ont pas donné de résultats. Dans le domaine des OGM, le plus grand danger, c’est l’ignorance.