Fassbinder et son film «Tous les autres s`appellent Ali

Transcription

Fassbinder et son film «Tous les autres s`appellent Ali
DVD DU RESPECT, PAS DE RACISME
Matériel pédagogique ..................................................................................................................................................................................................................................................
Fiche pratique 1 : Fassbinder et son film «Tous les autres s’appellent Ali»
«Tous les autres s’appellent Ali»*
Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) enfant terrible du cinéma allemand
* La traduction littérale du titre original (Angst essen Seele auf) est
«La peur manger l'âme». Régie: Rainer Werner Fassbinder. 1973, en
couleurs, 93 min. avec: Brigitte Mira, El Hedi ben Salem, Rainer
Werner Fassbinder. Gagnant du prix des critiques internationaux à
Cannes en 1974. Source: http://www.goethe.de
Rainer Werner Fassbinder est né dans une petite ville de
Bavière le 31 mai 1945. Ses parents divorcent alors qu'il
est âgé de cinq ans. Il passe alors la majeure partie de
son enfance avec sa mère, traductrice, qui deviendra
plus tard son interprète la plus fidèle sous les noms de
Lilo Pempeit ou de Liselotte Eder. A la fin de ses études
secondaires, il commence à travailler comme archiviste
ou comme figurant au théâtre municipal de Munich. Ces
emplois lui permettent de suivre des cours d'art dramatique dans plusieurs écoles privées.
Emmi, une femme de ménage de soixante ans, entre dans
un café fréquenté par les immigrés. Elle veut attendre
que la pluie cesse et commande un cola pour se donner
une contenance. Ali, un grand Marocain barbu, bien plus
jeune qu'elle, l'invite à danser. En fait, il a un autre prénom, mais en Allemagne, dit-il à sa partenaire de danse,
on appelle Ali tous les travailleurs immigrés venant de
son pays. Au fond, il n'a invité la drôle de vieille que pour
faire rire d'elle Barbara, la tenancière blonde bien en
chair, et les clients. Mais Ali s'assied à côté d'Emmi et ils
commencent tous deux à parler de leur solitude, et chacun ayant trouvé pour la première fois quelqu'un à qui
en parler, Ali raccompagne Emmi chez elle et elle l'invite
à boire un cognac. Elle l'invite aussi à passer la nuit chez
elle. Ils dorment ensemble; le lendemain, elle se réveille
horrifiée, elle a subitement peur, mais comme dit Ali: "La
peur, ça mange l'âme".
Les deux êtres esseulés s'aiment; le soir, Ali attend devant sa porte et quelques jours plus tard, il lui fait une
demande en mariage. Ils fêtent leur mariage seuls, dans
un restaurant de luxe. La pression de l'entourage se fait
plus forte. Les enfants d'Emmi ont honte de leur mère, le
couple subit les brimades des voisines, les collègues de
travail d'Emmi n'adressent plus la parole à la "pute à
étranger" et le marchand du coin ne veut pas servir Ali.
Emmi défend son bonheur contre les "jaloux" mais sa
résistance diminue et elle part en vacances avec Ali.
Lorsqu'ils sont de retour, les gens sont plus aimables
parce qu'ils ont besoin d'Emmi et veulent quelque chose
d'elle. Mais maintenant, c'est Ali qui part, parce qu'Emmi,
elle aussi, lui demande de s'adapter aux coutumes allemandes. Emmi refusant de lui cuisiner un couscous, il
retourne vers Barbara, qui lui fait son couscous et couche
avec lui. Et le lendemain, lorsque Emmi veut fièrement
présenter son jeune mari musclé aux collègues, il rejoint
Barbara. Emmi va le voir dans le garage où il travaille,
mais devant les collègues, il prétend ne pas connaître la
vieille femme. Le soir, il se gifle pour cette attitude; au
café de Barbara, il perd tout son salaire au jeu. Emmi
arrive et ils dansent comme au premier soir jusqu'à ce
qu'Ali s'effondre subitement en hurlant. "Un ulcère de
l'estomac", diagnostique le médecin, ajoutant : " c'est
comme ça, chez les étrangers". Emmi est au chevet d'Ali.
Film
7
La peur, mangeuse d’âme
En 1966, après avoir réalisé deux courts métrages, il se
présente au concours d'entrée de l'Académie allemande
du cinéma et de la télévision de Berlin. Il est refusé à
deux reprises. L'année de sa deuxième tentative, il fonde
à Munich avec plusieurs camarades l'Action-Theater.
C'est là que sera jouée, en avril 1968, la première pièce
de Fassbinder, Le Bouc (Katzelmacher). Deux mois plus
tard, Fassbinder fonde une autre troupe, l'Antitheater,
avec Hanna Schygulla et Kurt Raab.
La sortie de son deuxième long métrage, adapté de sa
pièce Katzelmacher, marque le tournant de sa carrière de
cinéaste. Un succès critique amplement confirmé par le
public rapporte à Fassbinder sept prix nationaux. Profitant de l'occasion, Fassbinder tourne successivement
plusieurs films. En 1971, il fonde sa propre maison de
production, Tango Film, dont la première réalisation sera
Le Marchand des quatre-saisons. La même année, il
devient cofondateur de la coopérative "Filmverlag der
Autoren", qui jouera un grand rôle dans la production et
la distribution du cinéma d'auteur en Allemagne.
Admiré autant que contesté, il devient un interlocuteur
omniprésent dans le grand débat culturel qui agite l'Allemagne de la fin des années 70. À sa mort en 1982,
Fassbinder laisse une œuvre abondante : au total, une
quarantaine de films pour le cinéma et la télévision.
http://archives.arte-tv.com/cinema/fassbinder/ftext/biograph.htm