Prestation compensatoire
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Prestation compensatoire
DROIT DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE LA PRESTATION COMPENSATOIRE Véronique Mikalef-Toudic Article 271 du Code civil La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l'époux à qui elle est versée et les ressources de l'autre en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l'évolution de celle-ci dans un avenir prévisible. A cet effet, le juge prend en considération notamment : - la durée du mariage ; - l'âge et l'état de santé des époux ; - leur qualification et leur situation professionnelles ; - les conséquences des choix professionnels faits par l'un des époux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants et du temps qu'il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne ; - le patrimoine estimé ou prévisible des époux, tant en capital qu'en revenu, après la liquidation du régime matrimonial ; - leurs droits existants et prévisibles ; - leur situation respective en matière de pensions de retraite en ayant estimé, autant qu'il est possible, la diminution des droits à retraite qui aura pu être causée, pour l'époux créancier de la prestation compensatoire, par les circonstances visées au sixième alinéa Régime matrimonial Communauté légale Durée du mariage Enfants Ordonnance de non-conciliation 41 ans 2 enfants majeurs et autonomes Pension alimentaire de 1 000 € à l’épouse + attribution à l’épouse de la jouissance du logement à titre gratuit + taxes foncière et d’habitation du logement mises à la charge de l’époux (1000 €) R pour l'application des méthodes 1, 3 et 4, on retiendra une pension alimentaire de 2 000 € intégrant l'avantage en nature que constitue la jouissance gratuite du logement Âge État de santé Activité pendant le mariage 65 ans non précisé constante — travaillait chez France Telecom Situation professionnelle à la retraite Patrimoine commun Patrimoine propre 283 000 / 2 = 141 500 € vient d’hériter avec sa sœur d’un immeuble évalué en 1997 à 92 574 € + a acquis un appartement en 2000 pour le prix de 68 602 € + possède plusieurs comptes épargne pour un montant total de 503 000 € = 617 889 € 283 000 / 2 = 141 500 € propriétaire d’une maison de famille en Sologne évaluée par l’épouse à 60 000 € et par l’époux à 150 000 € = 105 000€ Patrimoine global Droits à la retraite 759 389 € 6 173 € par mois / 74 076 € par an 246 500 € 2 155 € par mois / 25 860 € par an Autres revenus en 2008, a perçu 1 508 € de revenus mobiliers et 3 996 € de revenus non précisé (aucun par déduction) fonciers = 5 504 € Total des revenus annuels 79 580 € 25 860 € Total des revenus mensuels 6 631 € 2 155 € Charges mensuelles 1542 (IR annuel de 18504) 160 (IR annuel de 1909) Revenus nets mensuels 5089 1995 63 ans non précisé institutrice — a travaillé à mi-temps de 1982 à 1995 en accord avec son époux pour s’occuper des enfants à la retraite Méthode 1 (méthode empirique) • Elle consiste à prendre pour base de calcul la pension alimentaire allouée en cours de procédure de divorce (C. civ., art. 255, 6°) et à multiplier le montant de cette dernière par douze puis par huit. • Pension alimentaire × 12 mois × 8 ans: • 2000 x 12 x 8 = 192 000 Méthode 2 (méthode empirique) • Elle consiste à prendre pour base 20 % de la différence mensuelle de revenus et à multiplier le montant de cette dernière par douze puis par huit. • Différentiel de revenus (20 %) × 12 mois × 8 ans Différentiel revenus = 6 631- 2 155 = 4 476 20% x 4 476 = 895,2 895,2 x 12 x 8 = 85 939,2 Méthode 3 (méthode empirique) • Elle consiste à prendre pour base la pension alimentaire allouée en cours de procédure de divorce (C. civ., art. 255, 6°), à multiplier le montant de cette dernière par douze puis par la moitié des années de mariage et à diviser le chiffre ainsi obtenu par deux. • [Pension alimentaire × 12 mois × moitié de la durée du mariage] ÷ 2 Pension alimentaire = 2 000 ½ durée mariage = ½ x 41 = 20,5 (2 000 x 12 x 20,5) ÷ 2 = 492 000 ÷ 2 = 246 000 Méthode 4 (méthode empirique) • Elle constitue une variante qui est proche des trois méthodes précédentes. • Elle consiste, toujours en prenant pour base la pension alimentaire allouée en cours de procédure de divorce (C. civ., art. 255, 6°), à utiliser ensuite le mode de calcul spécifique mis en place par le décret n° 2004-1157 du 29 oct. 2004 pour calculer la valeur de substitution d'un capital à une rente temporaire. • Suivant les tables annexées au décret, le montant du capital est déterminé à partir du montant de la rente annuelle indexée et de l'âge du créancier, en fonction de son espérance de vie et d'un taux technique de 4 %. • Pension alimentaire × 12 mois × valeur de substitution • Âge de la créancière: 63 ans • Coefficient: 6,414 • 2 000 x 12 x 6,414 = 153 936 Méthode 5 (méthode doctrinale) Dominique Martin Saint Léon (magistrat) Elle consiste à déterminer une unité de mesure mensuelle de la disparité Pour chaque époux : • Comptabiliser séparément tous les revenus • Déterminer la valeur du patrimoine et déterminer un revenu annuel du capital à un taux de 3,5% (rendement un peu supérieur au taux de rendement des emprunts d’Etat à long terme) • Traduire ce revenu annuel du capital en revenu mensuel • Déterminer le revenu mensuel brut • Déduire la capacité d’épargne pour que l’unité de mesure rende vraiment compte des moyens d’existence du couple • Déduire les charges • On arrive à un revenu correspondant aux conditions de vie effective • Etablir le différentiel entre les revenus de monsieur et de madame • La moitié de ce différentiel qui s’il était alloué à l’autre, établirait une parité absolue constitue l’unité de mesure • Cette unité est ensuite exploitée au moyen de tables relatives à la durée du mariage et à l’âge du créancier: on ajoute les 2 barèmes puis on les multiplie par 3 • Ces grilles sont constituées de telle façon que plus la durée du mariage a été longue et plus le créancier est âgé, plus la compensation sera conséquente Application de la méthode 5 monsieur madame Revenu moyen mensuel 6 631 2 155 Patrimoine 759 389 246 500 Revenus annuels du capital 759 389 x 3,5% = 26 578 246 500 x 3,5% = 8 627 Revenu moyen mensuel du capital 26 578/ 12 = 2 214 8 627 / 12 = 718 Revenu global brut 8 845 2 873 Capacité d’épargne 8 845 x 30 % = 2 653 2 873 x 21% = 603 Charges 1 542(IR) 168 (IR) Conditions de vie effectives 4 650 2 101 Différentiel des conditions de vie 4 650– 2 101= 2 549 - 2 549 Unité de mesure (différentiel/2) 1274 Barème âge du créancier 8 Barème durée mariage 27 Nombre total de points 35 Total barème (total points x 3) 35 x 3 = 105 Prestation compensatoire 105 x 1274= 133 822 Méthode 6 (méthode doctrinale) Axel Depondt (notaire) • Le fondement de la méthode se trouve dans l'article 275 du code civil : « Lorsque le débiteur n'est pas en mesure de verser le capital [...], le juge fixe les modalités de paiement de [celui-ci], dans la limite de huit années, sous forme de versements périodiques indexés selon les règles applicables aux pensions alimentaires » • Clairement, lorsque le débiteur n'a pas de capital, on ne peut pas le condamner à payer une somme telle qu'elle ne puisse pas être payée avec ses revenus nets en huit ans. On ne peut pas le condamner à payer plus de huit fois ses revenus nets annuels. Il semble même que ce pourrait être un motif de cassation. • Si le débiteur de la prestation compensatoire n'a pas de capital et qu'il n'a que des revenus, nul ne saurait lui demander de se priver de ces revenus pendant plus de huit ans. Or, il faut qu'il vive et paie son dû à l'État. Ce ne sont donc que de ses revenus nets d'impôt et de dépenses personnelles qu'on peut le priver en faveur de son conjoint. • En d'autres termes, on ne peut le priver que de ce que l'on nomme la capacité d'épargne pendant huit années et pas une de plus. Pour chaque époux Rechercher les revenus théoriques des époux en se plaçant au jour du jugement et en tenant compte des droits prévisibles : déterminer un revenu moyen théorique prenant en compte : - Revenu d’activité : revenu actuel perdurant jusqu’à retraite (65 ans) en tenant compte de la précarité de l’emploi : coefficient de 1 pour les fonctionnaires ne risquant pas de perdre leur emploi, de 0,8 pour les salariés du privé (PME) et de 0,9 pour ceux des grands groupes - Ce revenu annuel est multiplié par le nombre d’années séparant le divorce de l’âge prévu pour la retraite - Revenu de remplacement (retraite) multiplié par le nombre d’années qui reste à vivre à l’époux - On ajoute ces deux sommes pour obtenir le revenu théorique total perçu par l’intéressé jusqu’à sa mort - On y ajoute les revenus du capital (3,5%) (rendement un peu supérieur au taux de rendement des emprunts d’Etat à long terme) - Le total est divisé par le nombre d’années entre le divorce et la date probable du décès • Déterminer la capacité d’épargne • Capacité d’épargne x 8 est le montant maximum de la prestation compensatoire • Compenser les prestations maximales théoriques dues par les 2 époux pour déterminer la prestation réellement due • Appliquer le correctif dû au nombre d’enfant : ajouter 16% par enfant au dessus de 2 enfants • Appliquer correctif dû à l’âge et à l’état de santé des époux : – ajouter 1% pour chaque année du créancier entre 45 ans et 65 ans – soustraire 4,7%/ / 2 par année d’âge du créancier après 65 ans – ou soustraire 1% par année en deçà de 45 ans • Appliquer le correctif dû à la durée du mariage : – soustraire 3,57% par année en dessous de 28 ans – pour les mariages ayant duré plus de 28 ans • si le créancier a moins de 65 ans : ajouter 3,57% par année de mariage au-delà de 28 ans • si le créancier a plus de 65 ans : – déterminer le nombre d’années de mariage au-delà de 28 ans jusqu’à l’âge de 65 ans du créancier et ajouter 3,57% par année de mariage – calculer les années de mariage à compter de 65 ans et ajouter 3,57% / 2 par année de mariage au-delà de 28 – pour un conjoint de 70 ans marié pendant 51 ans : à 65 ans le mariage était de 46 ans donc nombre au-delà de 28 = 18 et 5 ans entre 65 et 70 ans • • • • • Age des époux : l’âge de 65 ans a été retenu car c’est l’âge auquel la plupart des gens atteignent leurs droits pleins à la retraite et qu’ils n’ont plus l’envie de travailler. La prestation compensatoire doit augmenter en fonction de la durée du mariage jusqu’à 65 ans mais elle doit diminuer à partir de cet âge puisque c’est l’âge auquel on n’a plus d’espoir d’améliorer sa situation financière et pour tenir compte du raccourcissement de l’espérance de vie. Taux de 4,7%/2 : à 65 ans, la prestation compensatoire doit diminuer mais seulement à hauteur de la moitié de la prestation pour tenir compte de son caractère indemnitaire et alimentaire. A 65 ans, l’espérance de vie d’une femme est de 21,19. Si on considère que la prestation compensatoire atteint son maximum à 65 ans, chaque année vaut 100/21,19 = 4,71. Ainsi, il faut diminuer la prestation de 4,71/2 par année au-delà de 65 ans Durée du mariage : l’auteur a cherché à déterminer la durée médiane d’un mariage, c’est-àdire le nombre d’années où 50% des couples sont encore mariés et 50% ont divorcé. Il a pu ainsi déterminer que la durée médiane est de 23 ans. Pour pouvoir prétendre à une prestation compensatoire maximale, il faut qu’il s’agisse d’un long mariage c’est-à-dire plus long que la moyenne. Pour déterminer cette durée, il fait une comparaison avec l’espérance de vie : une femme a une espérance de vie de 83 ans à sa naissance. Si elle vit 100 ans, elle aura eu une longue vie soit 17 ans de plus que la moyenne. Cela augmente son espérance de vie de 17/83 * 100 soit 20,48%. L’auteur applique ensuite ce taux au mariage : 23 +20,48%(23) = 27,7 soit arrondi à 28 ans Taux de 3,57% par année de mariage : si on considère que le taux maximal de prestation compensatoire doit être atteint à 28 ans de mariage, chaque année vaut 100/28 = 3,57 Taux applicable pour le nombre d’enfant : l’auteur a fixé ce chiffre de manière empirique en considérant qu’il s’agissait d’un chiffre raisonnable. Il faut ajouter 16% à partir du 3ème enfant Application de la méthode 6 monsieur madame Revenu annuels d’activité x x Revenu annuel de remplacement 74 076 25 860 Patrimoine 759 389 246 500 Revenus annuels du capital 759 389 x 3,5% = 26 578 246 500 x 3,5% = 8 627 Revenus annuels moyens 74 076 + 26 578 = 100 654 25 860 + 8 627 = 34 487 Capacité d’épargne 100 654 x 30 % = 30 196 34 487x 21% = 7 242 Prestations compensatoires théoriques 30 196 x 8 = 241 568 7 242 x 8 = 57 936 Prestation compensatoire brute 241 568 – 57 936 = 183 632 Correctif âge du créancier 63-45 = 18 x 1% = 18% Correctif durée mariage 41-28 = 13 x 3,57% = 46,41% Correctif nombre enfant 0 Total correctif 18 + 46,41 = + 64,41% Prestation compensatoire 183 632 +64,41%(183 632) = 301 909 Méthode 7: méthode « Pilote PC » • un groupe de travail composé de deux Magistrats et de deux Avocats s’est constitué autour de Jean--Claude BARDOUT, Vice-Président du T.G.I. de Toulouse, pour essayer de déterminer une méthode de calcul de la prestation compensatoire qui pourrait être appliquée à la plupart des cas rencontrés par les praticiens Critères patrimoniaux 1) Lister les revenus de chaque époux 2) Tenir compte des frais de contribution pour éducation et entretien d’un enfant (à déduire des revenus) 3) Tenir compte de l’évolution prévisible de la disparité dans les 8 ans à venir: (Revenu net actuel moyen x nombre années entre divorce et modification prévisible / 8) + (revenu net prévisible moyen x nombre années entre modifications et 8ème année comprise après le divorce/8) 4) Unité de disparité de base: différence entre revenus mensuels des époux / 2 5) Appliquer taux de rendement de 3% au capital de chaque époux Exemple • Revenu actuel débiteur 3 500 • Contribution pour entretien de l’enfant 407 • Départ à la retraite dans 3 ans: retraite 2 200 • Revenu net actuel = 3 500 – 407 = 3 093 • Revenu net prévisible = 2 200 – 407 = 1793 • (3093 x 3/8) + (1 793x 5/8) = 1 160 + 1120 = 2280 1) Critères personnels Durée du mariage: on multiplie l’unité de mesure par le nombre d’années de mariage 2) Âge du créancier Si l'époux créancier de la prestation est âgé de moins de 62 ans le coefficient multiplicateur est égal à 1+[(âge du créancier - -18)/100] par exemple 1,22 si le créancier a 40 ans Si l’époux créancier de la prestation est âgé de plus de 62 ans, le coefficient multiplicateur est égal à 1 + [(106 – âge du créancier)/100] par exemple 1, 31 si le créancier a 75 ans on multiplie le résultat obtenu avec la durée du mariage par ce coefficient 3) Diminution des droits à la retraite pour élever les enfants ou favoriser carrière du conjoint Le calcul consiste donc à multiplier le salaire mensuel perçu avant la cessation du travail (ou le SMIC si pas d’activité) par le nombre d’années non travaillées Application méthode pilote PC • Outil de calcul sous forme de logiciel en ligne libre de droit: • www.pilotepc.free.fr • Mot de passe: pilotepctoulouse Récapitulatif du cas • • • • • • • • Méthode 1 192 000 Méthode 2 85 939,2 Méthode 3 246 000 Méthode 4 153 936 Méthode 5 133 822 Méthode 6 301 909 Méthode 7 169 495 Il existe un écart de 3,5 environ entre la plus faible et la plus forte pour les mêmes données • Moyenne : 175 589 • Dans cette affaire, l’épouse a obtenu en appel la somme de 180 000 au lieu de 100 000 en 1ère instance. L’épouse demandait une prestation compensatoire de 300 000 € Méthode de travail de S. David, MCF et expert auprès CA Paris • 3 étapes : • 1ère étape : déterminer une fourchette haute et une fourchette basse à l’aide de méthodes choisie en fonction des circonstances de la cause • 2ème étape : déterminer le montant de la prestation compensatoire soit en choisissant l’une des fourchettes soit en faisant une moyenne • 3ème étape : comparaison du résultat obtenu aux besoins du créancier et aux ressources du débiteur pour fixer le montant définitif Besoins du créancier • Les magistrats poursuivent concrètement deux objectifs lorsqu'ils fixent le montant de la prestation compensatoire dont il est susceptible de bénéficier. • En premier lieu, ils s'évertuent à permettre à ce dernier de bénéficier d'un cadre de vie convenable, se rapprochant, dans la mesure du possible, si ce n'est de celui dont bénéficiait le couple durant le mariage, tout au moins de celui que le conjoint débiteur est en mesure d'offrir après le divorce aux enfants communs. • En second lieu, ils cherchent, par le biais de la prestation, à permettre au créancier de faire face aux charges mensuelles incompressibles qui pèsent sur lui. En quelque sorte, il s'agit a minima d'assurer le «gîte et le couvert» au créancier compensatoire, eu égard au train de vie du ménage. À cet égard, il est certain que l'état de fortune familial, écarté au titre des espérances successorales dans l'appréciation du principe de la disparité, doit être pris en compte à ce stade s'il exerce une influence sur les conditions de vie actuelles du créancier potentiel, en permettant notamment à celui-ci de se reloger à moindre frais ou de continuer à bénéficier d'un train de vie confortable. Ressources du débiteur • Il doit être tenu compte de la consistance de son patrimoine, en distinguant selon que celui-ci est disponible ou non. En effet, il s'agit d'éviter, dans la mesure du possible, de contraindre le débiteur à aliéner l'un de ses biens ou à emprunter pour régler la prestation compensatoire. • À cet égard, le patrimoine propre ou personnel dont il dispose, y compris lorsqu'il est d'origine familiale et que son influence sur le montant de la prestation compensatoire a été relativisée, doit être pris en considération pour apprécier la faculté du débiteur à faire face à sa dette. Application au cas • Besoins de la créancière : conserver le logement commun ou pouvoir en acheter un équivalent sans avoir à emprunter, au minimum, il faut lui attribuer 141 500 (1/2 valeur bien commun). • De plus elle a exercé son activité à mi-temps pour s’occuper de ses enfants ce qui contribue à diminuer sa retraite (elle a moins cotisé que si elle avait travaillé à temps plein). Il faudrait pouvoir quantifier cette perte pour l’ajouter à la valeur de l’immeuble à titre de prestation compensatoire • Ressources du débiteur: on peut considérer le maximum établi par la méthode 6 (8 x capacité épargne) comme satisfaisant ou considérer comme certains juges que la prestation ne doit pas dépasser 1/3 du patrimoine du débiteur. • Certains critères de la méthode conduisent à dépasser ce plafond mais peut-être de manière trop importante • Conclusion: retenir la prestation moyenne de 175 589 semble correspondre aux besoins de la créancière et aux ressources du débiteur Mise en œuvre des méthodes (1) • • • • M. David utilise des méthodes de travail distinctes selon que la disparité constatée dans le dossier est : uniquement en revenus : méthodes empiriques (1 à 4) qui ont précisément pour vocation principale d'appréhender ce type de disparité. essentiellement en revenus : quatre méthodes de calcul : deux méthodes empiriques (1 et 4) et les deux méthodes doctrinales (5 et 6). Les deux premières méthodes font uniquement ressortir la disparité en revenus, elles constituent de ce fait la fourchette basse de la prestation compensatoire. Les deux méthodes mathématiques qui font ressortir à la fois la disparité en revenus et la disparité en capital, sans tenir compte toutefois des causes de celle-ci, constituent la fourchette haute de la prestation compensatoire. essentiellement ou uniquement en capital : En présence d'une disparité essentiellement ou uniquement en capital, il utilise deux méthodes. La première globalise la disparité en capital et la disparité en revenus. Il s'agit des méthodes doctrinales (5 et 6), qui constituent alors la fourchette basse de la prestation compensatoire envisagée. La seconde consiste à calculer distinctement la prestation destinée à compenser la disparité en capital et celle relative à la disparité en revenus, pour additionner les deux montants ainsi obtenus et arrêter le montant final de la prestation compensatoire envisagée. Ce mode de calcul aboutit à déterminer la fourchette haute de la prestation. Mise en œuvre des méthodes (2) • Méthode Pilote PC • La méthode Pilote PC se veut adaptée à la majorité des dossiers. Elle peut être utilisée aussi bien pour des disparités en revenus qu’en capital. Elle permet d’avoir un élément de comparaison supplémentaire pour évaluer la cohérence de la demande.