PERSEPOLIS Séance 2 : Reprise du film Projection du film d
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PERSEPOLIS Séance 2 : Reprise du film Projection du film d
PERSEPOLIS Séance 2 : Reprise du film Projection du film d'animation de Marjane Satrapi, Persepolis, 2007 présentation du contexte historique et politique référence au roman graphique autobiographique publié en 4 volumes dans L'Association de 2000 à 2003. 1) projection motivée par la demande de sélectionner un épisode marquant en lui donnant un titre, en le relatant brièvement et en exposant les raisons de ce choix (émotion, réflexion...) : travail à rendre par écrit la séance suivante. 2) Restitution orale des épisodes choisis et élaboration d'une carte mentale au tableau autour de l'intime et du politique à partir des épisodes choisis par les étudiants dans le film Persepolis. Bilan obtenu avec les étudiants : Le film est encadré d'un récit en couleurs (le présent de Marjane Satrapi quand elle apprend le décès de sa grand-mère et qu'elle se trouve à l'aéroport de Paris, hésitant à prendre l'avion pour Téhéran alors que sa famille le lui a formellement interdit) et les analepses en noir et blanc qui retracent sa vie, de son enfance aux premières années de l'âge adulte. La figure de la grandmère joue le rôle de leitmotiv. Les épisodes de la vie intime = étapes fondatrices (premières fois, confrontations à des difficultés) qui forment l'adolescente à son apprentissage au monde ; = choix de comportements qui font naître petit-àpetit la personnalité de Marjane Satrapi autour de la notion d'intégrité (affirmation de ses origines, de ses valeurs, courage) La plupart des épisodes marquants sont liés à l'intrusion du politique dans la vie intime et familiale : la révolution islamique, les conflits armés, les interdictions, les contrôles.... et conduisent à des changements de modes de vie considérables : l'arrestation, l'emprisonnement et l’exécution de l'oncle, l'exil, l'isolement, la séparation de la famille. 3) Comparaison des affiches du film en France et en Allemagne (choix très différents qui amènent les étudiants à s'interroger et à analyser ces documents) : rédaction d'un bilan afin de faire émerger les choix des deux affiches, l'une tournée vers la nostalgie et la famille (l'intime), l'autre davantage vers la révolte (le politique). Contexte historique 1) Révolution islamiste (1979 - 1980) 2) Guerre Iran / Irak (1980 – 1988) 3) Guerre du Golfe 4) Qui est le Chah d'Iran Reza Pahlavi ? 5) Qui est l'Ayatollah Khomeiny ? 6) Qui est Saddam Hussein ? Racontez ce dont vous vous souvenez de la projection du film ? Réponses aux questions 1) Révolution islamiste (1979 – 1980) La Révolution iranienne est la révolution de 1979 qui a transformé l'Iran en république islamique, renversant l'État impérial d'Iran de la dynastie Pahlavi. 2) Guerre Iran / Irak (1980 – 1988) La guerre Iran-Irak, connue en Iran sous le nom de Guerre imposée, en Irak sous le nom de Qādisiyyah de Saddam est une guerre qui a opposé l'Iran à l'Irak entre septembre 1980 et août 1988. Elle a également été appelée guerre du Golfe persique jusqu'à la guerre du Golfe de 1990-1991 entre l'Irak et le Koweït. Elle a fait entre 500 000 et 1 200 000 victimes. 3) Guerre du Golfe La guerre du Golfe ou guerre du Koweït, appelée « Seconde guerre du Golfe » par rapport à la guerre Iran-Irak , est un conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït dont l'invasion en 1990 par l'armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit. Cette guerre se place dans une série de conflits ayant touché la région du golfe Persique à partir des années 1980 : une précédente « guerre du Golfe » avait déjà eu lieu dans le golfe dans les années 1980, en l'occurrence la guerre Iran-Irak de 19801988 et une dernière « guerre du golfe » se référant à la guerre d'Irak menée à partir de 2003 par les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays coalisés contre l'Irak. Lors de la guerre du Golfe de 1990-1991, la coalition internationale utilisa sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l'Irak. Ensuite une attaque terrestre limitée lancée à partir de l'Arabie saoudite détruisit les forces armées irakiennes ; les pertes, très réduites par rapport aux prévisions de la coalition, furent dues pour un quart au feu ami. 4) Qui est le Chah d'Iran Reza Pahlavi ? Mohammad Reza Chah Pahlavi ou Muhammad Rizā Shāh Pahlevi, né le 26 octobre 1919 à Téhéran et mort le 27 juillet 1980 au Caire, était le deuxième et dernier monarque de la dynastie des Pahlavi Homayouni de la monarchie iranienne et le dernier chah d'Iran qui régna du 16 septembre 1941 au 11 février 1979 (événement dit du 22 Bahman 1357). Contraint à l'exil le 16 janvier 1979, il fut remplacé par un conseil royal et renversé par la Révolution iranienne. Mohammad Reza Pahlavi n'a jamais abdiqué officiellement2. 5) Qui est l'Ayatollah Khomeiny ? Rouhollah Mousavi Khomeini ), également retranscrit Khomeiny ou Khomeyni (24 septembre 19021,2, Khomein - 3 juin 1989, Téhéran) est un dignitaire religieux chiite possédant les titres d'ayatollah et de sayyid, un homme politique iranien et le guide spirituel de la révolution islamique de 1979 qui renverse le shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi. Il est également considéré comme Marja par de nombreux chiites après la mort de l'ayatollah Borudjerdi. Il installe en Iran une théocratie chiite qu'il gouverne depuis son établissement jusqu'à sa mort en 1989, période durant laquelle il occupe le poste de Guide de la révolution. 6) Qui est Saddam Hussein ? Saddam Hussein Abd al-Majid al-Tikriti, communément appelé Saddam Hussein, est un homme d'État irakien, présumément né le 28 avril 1937 à Al-Awja, près de Tikrit, et exécuté par pendaison le 30 décembre 2006 à Bagdad. La brutalité de sa dictature demeure largement condamnée : outre ses multiples violations des droits de l'homme, divers gouvernements et ONG ont dénoncé ses actions en matière de crimes de guerre, meurtres, crimes contre l'humanité et génocide. Certains secteurs d'opinion continuent cependant de louer sa farouche opposition à Israël, ainsi que son rôle déterminant dans le développement économique de l'Irak. Depuis le renversement de Saddam Hussein, l'Irak demeure en proie à une grande instabilité. Petite histoire de l’Iran au XXe siècle Le film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, ne se veut pas un film historique, mais il permet d’aborder de multiples aspects de l’histoire de l’Iran. D’abord son titre, Persépolis, fait directement référence à la capitale de l’empire perse des Achéménides, fondé par Darius Ier au VIe siècle av J-C et vaincu par Alexandre le Grand au IVe siècle av JC. Ensuite, le scénario permet de faire de multiples rappels de l’histoire de l’Iran au XXe siècle. A partir de la fin du XIXe siècle, L’Iran qu’on appelle encore la Perse est dominé par la dynastie des Qâdjârs. Ils sont au pouvoir depuis la fin du XVIIIe siècle mais leur influence s’est réduite à mesure que les Russes et les Britanniques ont pris le contrôle économique du pays. Avec la découverte de pétrole en 1908 et la Première Guerre mondiale, l’influence du Royaume-Uni se trouve renforcée, tandis que les Russes quittent l’Iran suite à la révolution d’octobre 1917. Peu de temps après la guerre, le coup d’Etat du général Réza Khan, soutenu par les Britanniques, fait changer le pouvoir de main à Téhéran. C’est ce qu’Ebi explique à Marjane au début du film. En 1925, Réza Khan est couronné Chah d’Iran et fonde ainsi la dynastie des Pahlavi. Grâce aux revenus du pétrole, son règne est marqué par une modernisation de l’Iran (nom officiel du pays depuis 1934), aussi bien au niveau économique (industrialisation, transports…) qu’administratif (création d’un code civil, réforme de la justice pour y diminuer l’influence des religieux…). De même un nouveau statut de la femme, qui interdit le port du tchador, est mis en place en 1935. Mais le régime de Réza Chah Pahlavi n’en reste pas moins extrêmement autoritaire et centralisé et toute forme d’opposition est brutalement réprimée. Durant la Seconde Guerre mondiale, le pays, pourtant neutre, est envahi par les Britanniques et les Russes, qui veulent protéger leur approvisionnement en pétrole. En 1941, Réza Chah est alors contraint d’abdiquer en faveur de son fils, Mohammed Réza Pahlavi. En 1943, Mohammed Réza déclare la guerre à l’Allemagne et la même année, la conférence de Téhéran qui réunit Churchill, Staline et Roosevelt, garantie l’intégrité territoriale de l’Iran dés la fin de la guerre. Pourtant, dés la fin 1945, les Soviétiques soutiennent les mouvements républicains dans les provinces d’Azerbaïdjan et du Kurdistan. Opposés, au Chah qui est soutenu par les Britanniques, ces mouvements autonomistes proclament leur indépendance. Mais comme le montre le récit d’oncle Anouche, cette crise, qui peut être considérée comme l’une des premières de la guerre froide, se solde par une répression brutale de ces jeunes républiques après le départ des soviétiques en mars 1946. En 1951, les élections portent le nationaliste Mohammad Mossadegh au siège de premier ministre. Ce dernier nationalise le pétrole dont les revenus étaient alors largement ponctionnés par les Britanniques. Ces derniers qui craignent que l’Iran bascule dans le giron soviétique, fomentent un complot qui permet au Chah d’éloigner Mossadegh du pouvoir. Mohammed Réza met alors en place un régime dictatorial qui bascule clairement du côté américain. L’Iran entre alors dans une période de forte croissance économique et de modernisation, grâce aux revenus du pétrole. Mais la société ne dispose d’aucune liberté. A partir du début des années 1970, les mouvements d’opposition au pouvoir du Shah se développent, mais ils sont réprimés par la police secrète du Chah, la Savak, qui compte alors plus de 100 000 hommes. Marjane y fait référence au début du film quand elle veut venger les morts provoqués par le père de son voisin dans les prisons du Shah. Ce sont alors les mouvements islamistes dirigés par l’ayatollah Khomeiny, alors en exil en France, qui forment la principale force d’opposition. Ils provoquent de violentes émeutes en 1978 et le pays entre alors dans une phase de guerre civile pendant plusieurs mois. Là encore il y est clairement fait mention au début du film. Finalement, le Chah quitte le pouvoir en janvier 1979 et part en exil. Khomeiny rentre alors en Iran et met en place un gouvernement provisoire. Pendant plusieurs mois, les groupes politiques religieux, libéraux, socialistes, marxistes ou même anarchistes s’affrontent et, comme le montre le film, les religieux finissent par s’imposer. Les « gardiens de la Révolution » (Pasdaran) s’emparent des gouvernements locaux dans la plupart des provinces. Suite à un référendum, la république islamique d’Iran est finalement proclamée le 1er avril 1979. L’ayatollah Khomeiny en devient le « guide suprême », ce qui lui permet d’avoir le contrôle sur la vie politique et religieuse du pays. Des milliers de membres de l’administration du Chah et de la Savak ; mais aussi des opposants au nouveau régime sont alors exécutés, c’est le cas de l’oncle Anouche dans le film. Le Coran devient la base du droit civil, les libertés sont strictement restreintes et, comme le montre bien le film, les droits des femmes sont fortement limités. Le nouveau régime met aussi fin à ses relations avec les Etats-Unis et organise l’occupation de l’ambassade américaine à Téhéran. Les personnels américains restent alors enfermés pendant plusieurs mois, ce qui déclenche une grave crise diplomatique. C’est dans ce contexte que, soutenu par les Etats-Unis et les puissances occidentales, l’Irak décide d’envahir l’Iran en septembre 1980, afin d’augmenter sa production pétrolière. Cette agression déclenche une terrible guerre qui dure huit longues années et fait entre 500 000 et 1200000 victimes. L’ayatollah Khomeiny meurt le 3 juin 1989, mais Ali Khamenei, qui lui succède ne libéralise pas vraiment le régime. En fait, il faut attendre l’élection du modéré Mohammad Khatami en 1997 comme président de la république pour voir se mettre en place les premières véritables tentatives de libéralisation du régime. Mais, son gouvernement est alors déstabilisé par les conservateurs qui portent Mahmoud Ahmadinejab à la présidence lors des élections de 2005. Extrêmement provocateur envers Israël et les Etats-Unis, il s’appuie sur les gardiens de la révolution pour contrôler la population iranienne et réprimer toute forme d’opposition. Les élections de 2009, qui lui permettent de conserver le pouvoir grâce à une fraude électorale massive, déclenchent de fortes protestations dans toutes les villes du pays. Aujourd’hui, inspirés par le mouvement des révolutions arabes, les jeunes iraniens protestent toujours contre le régime des mollahs, mais les gardiens de la révolution sont encore trop puissants pour leur permettre de faire basculer le régime. Persepolis : Le roman graphique et le film Persepolis est une série de bande dessinée autobiographique en noir et blanc de Marjane Satrapi dont les quatre volumes ont été publiés par L'Association entre 2000 et 2003. L’auteur y retrace les étapes marquantes qui ont rythmé sa vie, de son enfance à Téhéran pendant la révolution islamique à son entrée difficile dans la vie adulte en Europe. À la fois témoignage historique et réflexion sur l'identité et l'exil, Persepolis est le plus grand succès éditorial de la bande dessinée alternative européenne des années 2000. Très bien reçu par la presse, il a fait de Satrapi l'un des auteurs francophones les plus reconnus1. En 2007, l'adaptation en long métrage d’animation de Persepolis, due à Vincent Paronnaud et Satrapi elle-même, obtient le prix du jury du Festival de Cannes. Persépolis se caractérise, comme les films expressionnistes, par l’emploi d’un système plastique très précis, par l’exacerbation des formes, et la projection d’images mentales sur l’écran, de manière moins torturée que chez les Allemands. Les quatre tomes de la bande dessinée respectent la chronologie des événements, avec un découpage en chapitres titrés. Le film Persépolis, même s’il raconte la même histoire, adopte une structure différente. Il est entièrement construit sur un flashback, encadré par trois séquences en couleur qui interviennent au début, au milieu et à la fin du film. Ces séquences en couleur représentent Marjane à l’aéroport d’Orly, après un faux départ, une tentative abandonnée de retour au pays natal. L’aéroport constitue le lieu de la remémoration. Quand Marjane répond au chauffeur de taxi qu’elle revient d’Iran, elle en revient en effet, mais par la pensée : il s’agit d’un voyage immobile. Le chevauchement temporel se produit par un subtil passage du noir et blanc à la couleur, notamment avec la tache rouge du vêtement qu’elle porte. Les séquences en couleur représentent le présent par rapport au passé (flash-back) en noir, gris et blanc. Pour le film, l’enregistrement des voix a précédé l’animation. Les actrices (Danièle Darrieux, Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni) n’ont pas « doublé », elles ne se sont pas trouvées dans la situation des acteurs de doublage à qui l’on projette le film et qui travaillent avec un défilement du texte en bas de l’écran. Elles avaient tout au plus quelques images, quelques éléments de séquence et elles ont joué, sous la direction des deux réalisateurs, comme on peut le faire à la radio. Cette manière de procéder, qui offre une plus grande liberté de jeu aux comédiens, permet surtout aux animateurs de s’appuyer sur des intonations et des expressions, le résultat étant une adéquation la plus parfaite possible de l’expression du visage, des mouvements des lèvres et du jeu des comédiens. Pour l’animation, qui a donc été faite à partir de l’enregistrement des comédiens, Marjane Satrapi a mimé tous les rôles. Outre que son tempérament le lui permettait, elle était aussi parfaitement indiquée pour camper les protagonistes d’une histoire qui était la sienne ! * Restitution orale des épisodes choisis et élaboration d'une carte mentale au tableau autour de l'intime et du politique à partir des épisodes choisis par les étudiants dans le film Persepolis. Début du film : premiers mots de la narratrice : « Je me souviens. À cette époque, je menais une vie tranquille et sans histoire. Une vie de petite fille. J’adorais les frites avec le ketchup. Bruce Lee était mon héros préféré. J’avais deux grandes obsessions : pouvoir me raser un jour les jambes et devenir le dernier prophète de la galaxie. » Phrase de l'oncle : Si je te dis tout ça, c'est que la Mémoire de la famille ne doit pas se perdre, même si ce n'est pas facile. - Ne t'inquiète pas Oncle Anush, je n'oublierai jamais » Bilan obtenu avec les étudiants : Le film est encadré d'un récit en couleurs (le présent de Marjane Satrapi quand elle apprend le décès de sa grand-mère et qu'elle se trouve à l'aéroport de Paris, hésitant à prendre l'avion pour Téhéran alors que sa famille le lui a formellement interdit) et les analepses en noir et blanc qui retracent sa vie, de son enfance aux premières années de l'âge adulte. La figure de la grand-mère joue le rôle de leitmotiv. Les épisodes de la vie intime = étapes fondatrices (premières fois, confrontations à des difficultés) qui forment l'adolescente à son apprentissage au monde ; = choix de comportements qui font naître petit-à-petit la personnalité de Marjane Satrapi autour de la notion d'intégrité (affirmation de ses origines, de ses valeurs, courage) La plupart des épisodes marquants sont liés à l'intrusion du politique dans la vie intime et familiale : la révolution islamique, les conflits armés, les interdictions, les contrôles.... et conduisent à des changements de modes de vie considérables : l'arrestation, l'emprisonnement et l’exécution de l'oncle, l'exil, l'isolement, la séparation de la famille. Dans l’oeuvre de Marjane Satrapi cette vérité intérieure existe et elle est représentée à égalité avec la réalité extérieure. Elle montre les images mentales, souvent avec des effets comiques, comme dans l’une des séquences enfantines où on la voit accrochée à des clous par les oreilles, comme elle se l’imagine en prenant au pied de la lettre les menaces de sa mère. L’animation convient parfaitement pour restituer ces flashs imaginaires. Pour exprimer des états d’âme, la réalisatrice emploie à différentes reprises des métaphores aériennes. Par exemple, lorsqu’elle est atteinte de dépression, Marjane flotte à la barbe de Dieu et de Marx. Quand ses amis quittent Vienne, on voit une image d’oiseaux qui s’envolent. * Comparaison des affiches du film en France et en Allemagne (choix très différents qui amènent les étudiants à s'interroger et à analyser ces documents) Affiche française Affiche allemande Nostalgie sourire Bulle Visage + fermé 2 images : Révo du Chah révo islamiste (les 2 femmes) Bcp + ds l'intime Bcp + ds le politique ANALYSE DES DEUX AFFICHES L’affiche française (design de l'affichiste Pierre Collier d'après les dessins de Marjane Satrapi) est la traduction d’une vie de famille idéalisée par les souvenirs d’enfance. L’influence et la relation aux parents comme à une grand-mère vénérée aux côtés de laquelle se place Marjane Satrapi sont immédiatement perceptibles. Il n’y a, par conséquent, aucune présence sur l’affiche d’une quelconque violence, ni physique ni psychologique, ni évocation d’un poids historique, politique ou religieux. Ce qui doit frapper, quand on connait l’oeuvre mise à l’affiche, c’est le contraste entre la réalité d’un véritable état policier et la sérénité très occidentale (immeubles en arrière plan, pas de signes religieux ou ethniques, ni de vêtements traditionnels) d’une famille montrée comme irrésistiblement unie. Le titre Persépolis vient du nom de la capitale de l’Empire Perse Achéménide, du VIème au IVème siècle avant J.C. Marjane Satrapi, enfant confiante, seule habillée en blanc et noir, face à un monde adulte plus sombre, illustre physiquement ce brusque glissement d’une époque à une autre. Noir et blanc, encore, pour le titre et le fond de l’affiche, pour le rapport entre rêve (bleu…), souvenir et réalité. Autobiographie Persépolis est donc une autobiographie, elle relate les événements historiques et politiques qu’ a vécu Marjane Satrapi . Elle raconte sa vie en se concentrant sur sa famille et des moments bouleversants. C’est un film sur la mémoire familiale et sur l’éducation qui va permettre à Marjane de s’épanouir. Quand elle pose des questions, des réponses lui sont données ; quand elle s’interroge, des ouvrages lui sont recommandés ; quand elle doute, des explications lui sont proposées. Le père lui donne un cours sur l’arrivée au pouvoir au chah ou la fin des hostilités. Ces cours sont illustrés rappelant les illustrations des livres pour enfants. Les personnages historiques apparaissent dans le film comme des pantins, des marionnettes que l’on peut manipuler. La leçon d’Histoire devient plus individuelle par le biais de récits qui illustrent, eux, les conséquences de cette histoire sur des vies. Les décisions des politiciens ont des répercussions sur le quotidien. Marji reçoit un enseignement sur la vie.