Nourriture probiotique pour chiens

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Nourriture probiotique pour chiens
Nourriture probiotique pour chiens
Nourriture probiotique pour chiens
Nouvelles perspectives scientifiques, technologiques et commerciales
Martin Macouzet
Institut de développement d’aliments probiotiques, Québec, Canada
Publié en ligne le 9 mars 2015
www.idpf-idap.com
Résumé
Les probiotiques constituent un sujet d’intérêt grandissant du fait que de nombreux rapports
scientifiques établissent un lien significatif entre ce groupe de microorganismes et des effets
santé multiples chez celui qui en consomme. Certains des effets santé associés aux
probiotiques se traduisent, notamment, par l’amélioration de plusieurs aspects critiques du
bien-être du chien domestique. Malgré le fait que l’espèce canine pourrait grandement
bénéficier d’un apport quotidien de probiotiques associés aux aliments, la connaissance limitée
des maîtres, ainsi que celle des fabricants d’aliments, fait en sorte qu’une faible minorité des
chiens seulement profitent aujourd’hui des avantages offerts par l’apport de probiotiques dans
leur alimentation. Ce rapport présente une analyse conviviale du mode d’action des
probiotiques pour prévenir ou traiter certains troubles fréquents chez le chien domestique. On y
retrouve, de plus, des conseils pour sélectionner la sorte et la concentration de probiotique à
introduire dans la nourriture. Les défis technologiques ainsi que les tendances de cette pratique
sont aussi abordés.
Mots clés : aliment probiotique, animaux de compagnie, nourriture pour chien.
Les probiotiques et les chiens
Les probiotiques sont des microorganismes qui
peuvent conférer des effets bénéfiques à ceux qui
les consomment. Les effets santé observés sont
nombreux ainsi que les mécanismes par lesquels
ces microorganismes arrivent à influencer
positivement la santé des chiens.
Courrier: Martin Macouzet,
Institut de développement d’aliments probiotiques
1015 Desranleau Est,
Saint-Hyacinthe, Québec, J2T 4Y8
Canada
[email protected]
Pour comprendre les fondements des effets santé
induits par les probiotiques, il faut d’abord
reconnaitre la fonction vitale des microorganismes
qui habitent le tractus gastro-intestinal. Ce groupe
de microorganismes est connu sous le nom de
« microbiote ». Bien entendu, le microbiote
intervient dans le processus digestif, mais sa
fonction va beaucoup plus loin que cela. En effet,
la façon dont l’organisme de l’animal se défendra
contre les agents pathogènes dépendra, dans une
large mesure, des caractéristiques de cette
population microbienne. Un phénomène singulier
relié au microbiote est qu’il influence le type de
substances, désirables ou indésirables, qui seront
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absorbées par l’organisme du chien pour aller se
déposer dans d’autres organes.
Les fonctions exercées par le microbiote sont
d’une telle importance, que celui-ci pourrait bien
être considéré à titre d’ « organe » particulier de
l’animal : un organe très sensible dont la
composition même change en fonction de facteurs
externes. On retiendra ainsi que les différentes
espèces microbiennes
qui constituent
le
microbiote sont en compétition continue pour les
ressources que leur offre le tube digestif. Dans ce
contexte, chaque changement apporté dans
l’alimentation du chien altère l’équilibre établi dans
le microbiote et favorise le développement
d’espèces différentes. Plusieurs autres facteurs
liés, entre autres, à la température, l’anxiété,
l’exercice extrême et aux maladies, peuvent aussi
contribuer à la modification de cet équilibre.
Si la modification dans l’équilibre établi du
microbiote est trop grande, le chien ressentira
rapidement des effets physiologiques attentatoires
et perdra sa capacité naturelle de se tenir en
santé. Autrement dit, le bien-être et la santé du
chien sont en bonne partie tributaires du maintien
d’un niveau d’équilibre adéquat entre les
différentes familles microbiennes qui composent le
microbiote (Belkaid & Hand, 2014).
Les probiotiques sont généralement reconnus
pour leur capacité de préserver l’équilibre du
microbiote ou de faciliter le retour à un état
d’équilibre
plus
favorable
aux
fonctions
physiologiques du chien. Cette capacité repose
sur l’influence qu’exercent les probiotiques sur
plusieurs mécanismes biochimiques, certains très
complexes, d’autres simplement méconnus.
Comme le déséquilibre du microbiote entraîne des
effets indésirables dans le fonctionnement général
de l’organisme, et que les probiotiques peuvent
aider à maintenir ou retrouver un niveau d’équilibre
favorable, cela explique, en partie, les effets santé
multiples qu’ils entraînent.
Avantage des aliments probiotiques
Les probiotiques sont souvent prescrits sous forme
de suppléments pour aider à guérir certaines
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conditions pathologiques chez les chiens. On les
utilise ainsi généralement pour aider à combattre
les infections de l’appareil digestif ou pour corriger
les dommages causés au microbiote par la prise
d’antibiotiques, dont les symptômes sont
habituellement associés à la constipation, au
ballonnement ou à la diarrhée.
Les aliments probiotiques, pour leur part, ne
doivent pas être considérés comme des agents
thérapeutiques, mais bien prophylactiques, c’est-àdire, susceptibles de prévenir l’apparition d’un état
pathologique (Fig. 1).
Dans le cas des chiens, l’apport quotidien de
probiotiques dans l’alimentation s’avère d’une
grande utilité. Les conditions de vie actuelles du
chien domestique sont bien loin de celles qui ont
conduit à son développement physiologique dans
la nature. Il doit désormais composer avec un
environnement et des conditions de vie
(sédentarisme, confinement, stress, etc.) qui
n’assurent pas toujours son plein épanouissement
physiologique. Les bienfaits les plus importants
d’une diète enrichie de probiotiques sont les
suivants :
Réduction des effets causés par le stress
Le stress, interprété comme l'ensemble des
réponses de l’organisme du chien aux contraintes
de son environnement, se manifeste souvent par
des changements critiques dans l’équilibre du
microbiote gastro-intestinal. Les effets de ce
déséquilibre sont alors ressentis dans tout
l’organisme, générant ainsi une nouvelle source de
stress qui s’ajoute à l’élément déclencheur
(Moloney et al., 2014).
Nombreuses sont les sources de stress pour les
chiens domestiques (Fig. 2). Le stress est déclenché
chez les chiens par des évènements d’ordre
psychologique (anxiété), alimentaire ou physique.
L’anxiété est courante chez les chiens de garde,
les chiens maltraités, ceux qui voyagent
régulièrement et ceux qui restent enfermés,
spécialement dans de petites cages. Plusieurs
développent des peurs incontrôlables face au
toilettage (tonte, détartrage, etc.) alors que d’autres
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Chien en santé
Facteur
de stress
+
Aliment
Probiotique
$$
→ Microbiote équilibré
Supplément
probiotique
$$$
Chien vulnérable
Facteur
de stress
+
Aliment
traditionnel
$
→ Microbiote déséquilibré
↓
Effets du déséquilibre
Traitement
thérapeutique
$$$$$$$
Chien malade
Fig. 1 Représentation schématique des
effets potentiels des aliments et des
suppléments probiotiques pour chiens.
Microbiote gastro-intestinal
Microorganismes pathogènes
Toxines
Nutriments
Substances proinflammatoires
Irritation
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tolèrent difficilement le bruit produit par des
appareils ménagers ou des outils de travail
(balayeuse, tondeuse, souffleuse, etc.).
Les
chiens qui souffrent d’anxiété voient leurs
fonctions digestives perturbées. Ils développent
des comportements anormaux et obsessionnels et
ils deviennent plus vulnérables aux maladies. Les
symptômes de l’anxiété peuvent être grandement
soulagés en contrôlant l’équilibre du microbiote
intestinal.
Évidemment, l’alimentation est un facteur majeur
qui affecte l’équilibre du microbiote. Le chien
domestique a réussi à s’adapter, en quelques
milliers d’années, au milieu dans lequel l’humain
l’a introduit. Toutefois, ses besoins alimentaires
n’ont pas évolué à la même vitesse. La relation
synergique entre l’organisme du chien et son
microbiote, qui a pris plusieurs millions d’années à
se développer, est maintenant sous une forte
pression due à la nouvelle alimentation de
l’animal. Cela est encore plus critique lorsqu’il est
soumis à un changement subit de sa diète, tel le
sevrage ou le remplacement de la marque de
nourriture habituelle. Dans ces cas, un
renforcement de l’équilibre microbien, aidé par une
alimentation enrichie de probiotiques, est un choix
judicieux.
Les chiens qui travaillent, ainsi que ceux qui font
des compétitions sportives, comme les courses, la
tire de traineaux et la chasse, sont souvent
exposés à des efforts excessifs. En plus de la
déshydratation, ces chiens peuvent souffrir de
nausées, de douleur au ventre, de diarrhée et
même de saignements après des périodes
prolongées ou particulièrement exhaustives. Un
microbiote bien équilibré aurait un effet tampon sur
ces dérangements et rendrait le chien moins sujet
aux attaques opportunistes des pathogènes (Pyne
et al., 2013).
Les chiens sportifs ou exploités physiquement sont
néanmoins une minorité. Un problème plus
répandu est justement le contraire, c’est-à-dire, la
sédentarisation extrême. Les chiens qui restent
enfermés dans de petits appartements ou dans
des cages plus ou moins exiguës sont
malheureusement de plus en plus nombreux dans
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les villes. Les systèmes digestif et immunitaire de
ces chiens captifs fonctionnent au ralenti, ce qui
les rend plus susceptibles aux maladies. Un apport
quotidien en probiotiques pourra faire en sorte que
les fonctions immunitaires de ces chiens
gagneront en performance ce qui leur apportera
un certain réconfort.
Modulation de la réponse immunitaire
Il est bien connu qu’une partie importante du
système immunitaire des chiens soit associé à
leurs intestins. C’est là que l’organisme identifie
les microorganismes qui pénètrent dans le tube
digestif et active les mécanismes de défense qui
conviennent (Case, 2011). Une réponse
immunitaire trop faible, face au déséquilibre
enregistré, laissera libre cours à l’attaque des
pathogènes, alors qu’une réponse immunitaire trop
forte entraînera des réactions inflammatoires dans
différents organes du chien.
Avec l’âge, le système immunitaire des chiens
perd sa capacité de réponse aux agents
pathogènes et permet l’apparition de maladies
fréquentes, dont des diarrhées. Certains chiens
âgés ayant une réponse immunitaire faible sont
souvent envahis par des virus qui se manifestent
par l’apparition de verrues qui, en plus de leur
aspect répugnant, peuvent entraîner de graves
infections cutanées. Le système immunitaire des
chiens âgés peut être stimulé par l’ingestion
quotidienne de certaines bactéries probiotiques.
Prévention des calculs dans l’appareil
urinaire
Les chiens domestiques sont très susceptibles de
souffrir de calculs rénaux ou de la vessie. Cela est
particulièrement vrai pour les chiens qui sont
alimentés avec de la nourriture sèche. Les
aliments secs pour chien sont riches en acide
oxalique et ses sels, ce qui produit une saturation
de ces substances dans l’urine. La haute
concentration des sels oxaliques provoque leur
cristallisation et est à l’origine des calculs rénaux.
Une façon de prévenir et même de dissoudre ces
calculs est l’ingestion de probiotiques. Parmi les
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différents groupes de microorganismes utilisés
comme probiotiques, ceux du genre Lactobacillus
ont montré une capacité supérieure pour
dissoudre les cristaux d’oxalate dans le système
urinaire des animaux (Murphy et al., 2009). En
cela, la santé des chiens nourris à partir d’aliments
concentrés gagnerait beaucoup si ces aliments
étaient associés à des cellules viables de
lactobacilles.
important non seulement pour avoir un chien
heureux, mais aussi pour éviter le développement
d’une infection de la peau, ainsi qu’une perte
excessive de poil.
Élimination des manies indésirables
« Un chien qui mange des crottes continuera à le
faire, même s’il est très fortement réprimandé », dit
un ancien proverbe, faisant référence aux
difficultés associées au contrôle de cette manie
déplorable. Cependant, dans certains cas,
l’ingestion de probiotiques pourrait apporter une
solution simple et instantanée à ce problème. En
effet, le chien qui adopte un tel comportement y
est poussé par le besoin d’équilibrer son
microbiote gastro-intestinal. L’intérêt d’éliminer ce
comportement, tient bien sûr aux règles qu’impose
la bienséance chez l’humain et qui placent le
maître dans l’embarras, mais, aussi et surtout, au
danger encouru par le chien d’attraper des
maladies potentiellement mortelles, surtout
d’origine virale, s’il mange les crottes d’un chien
malade.
Le fait de manger des crottes est un
comportement normal qui, dans leur milieu naturel,
apportait certains bénéfices aux chiens. Cela est
clairement illustré dans une étude qui montre une
diminution significative du risque de souffrir de la
diarrhée chez les chiens qui sont en contact
quotidien avec des excréments de chevaux et de
bétail (Stavisky et al., 2011).
Par ailleurs, l’habitude qu’ont certains chiens de se
gratter sans arrêt est également perçue comme
une manie intolérable. Il s’agit là, toutefois, d’une
réaction naturelle à la démangeaison que génère
l’irritation de la peau causée par des allergies
développées suite au régime alimentaire artificiel
des chiens domestiques. Ici encore, une diète
enrichie de probiotiques aiderait à amoindrir la
réaction allergique et réduirait d’autant la
démangeaison. Combattre cette habitude est
Fig. 2 Exemples de situations qui affectent l’équilibre du
microbiote intestinal du chien : l’anxiété, le confinement,
le changement de nourriture, la prise d’antibiotiques,
l’exercice extrême et le sevrage.
Sélection de l’agent probiotique à
mettre dans l’aliment
Les avantages potentiels de l’introduction de
probiotiques dans la nourriture pour chiens sont
nombreux et manifestes. Toutefois, plusieurs
conditions doivent être respectées pour qu’un
probiotique exerce les effets attendus sur la santé
des chiens. Le ou les probiotiques doivent
notamment appartenir à des espèces précises et
constituer des souches particulières reconnues de
microorganismes, être dans un état actif et de
pouvoir se maintenir en nombre suffisant pour
exercer leurs effets bénéfiques. Le probiotique
appartient ainsi à un monde complexe et englobe
plusieurs familles de microorganismes pouvant se
présenter dans des états physiques différents et
dans des concentrations très variables. Il convient
donc de faire des choix judicieux pour maximiser
les effets recherchés (Greco, 2014). On tiendra
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compte des facteurs suivants pour bien choisir
entre les différents produits offerts sur le marché et
s’assurer du meilleur effet sur la santé du chien :
Source des souches bactériennes
Une croyance très répandue veut que les souches
probiotiques à utiliser, pour une espèce animale
donnée, devraient provenir de la même espèce
animale pour être efficaces. Étant donné que les
souches provenant d’un autre animal ou d’un
milieu externe ne seraient pas capables de
coloniser les intestins de l’espèce en question, la
croyance n’est pas sans fondement. Toutefois, la
colonisation permanente ou prolongée du tractus
gastro-intestinal par les probiotiques n’est pas
nécessaire dans la plupart des cas. Cela pourrait
même s’avérer préjudiciable à l’animal.
Le microbiote de chaque chien évolue en fonction
d’un équilibre atteint qui lui est propre. Ainsi,
plusieurs souches bactériennes parmi celles qui
colonisent les intestins d’un chien déterminé, ne
sont pas présentes dans les intestins des autres
chiens. Comme le but, dans l'utilisation des
aliments probiotiques, est de favoriser le maintien
d’un équilibre santé du microbiote naturel, on n’a
pas d’intérêt à modifier le microbiote originel, car
cela pourrait le rendre plus instable aux
contraintes environnementales.
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Certains producteurs d’aliments probiotiques
tentent de se démarquer en affirmant que leur
produit est meilleur que les autres, du fait qu’il
contient des souches d’origine canine. Cela ne
représente donc pas nécessairement un avantage
pour ce type de produit.
Type de microorganisme
Plusieurs espèces microbiennes peuvent agir
comme probiotiques pour chiens. Certaines
souches d’une espèce microbienne donnée
seraient capables d’exercer des effets santé
spécifiques sur les chiens, tandis que d’autres, de
la même espèce, ne le seraient pas. Alors,
lorsqu’on attribue à un supplément probiotique une
action particulière, il est important d’identifier la
souche responsable de telle action. Cependant,
dans le cas des aliments probiotiques, les
bénéfices sont de nature plus générale. Ainsi,
plusieurs espèces contribueront, d’une façon ou
d’autre, et selon différents dégrées d’intensité, à la
manifestation des bénéfices recherchés (Fig. 3).
Bien entendue, toute souche microbienne utilisée
comme probiotique doit préalablement avoir fait
preuve d’innocuité tant pour le chien que pour
l’humain. Toutefois, compte tenu d'un nouveau
problème de santé publique, on doit vérifier
aussi que les probiotiques en question ne sont
Fig. 3 Effet relatif des principaux genres de probiotiques pour chiens.
Cette figure représente d’une façon très générale ce que l’on observe le plus souvent pour les différents genres
microbiens communément utilisés comme probiotiques pour chien, donc des souches spécifiques pourraient ne
pas répondre à ce modèle. La proportion relative d’efficacité a été assignée selon l’expérience de l’auteur.
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pas résistants aux antibiotiques d’importance
thérapeutique. Cela est important, car il existe une
possibilité de transmission de cette résistance aux
bactéries potentiellement pathogènes dans le
microbiote. Peu importe le genre de bactérie
probiotique, elles sont généralement porteuses
des certains gènes de résistance pour se protéger
d'autres microorganismes, il faut juste corroborer
que cette résistance ne correspond pas aux
antibiotiques utilisés en médecine.
environnement hostile pour le développement de
certaines bactéries responsables des maladies
gastro-intestinales. En plus de leur faire la vie
difficile, les lactobacilles peuvent bloquer les
signaux que les agents pathogènes s’envoient
entre eux pour coordonner leur virulence. De la
même manière, les lactobacilles pourraient de plus
réduire les réactions excessives du système
immunitaire qui mènent à l'inflammation des
intestins, des artères et d’autres organes des
chiens (Bowles, 2013).
Enterococcus
Certaines souches de la bactérie Enterococcus
faecium d’origine canine sont largement utilisées
comme probiotiques pour chiens et chats. Cette
bactérie semble être efficace pour prévenir
certains types de diarrhée lors des périodes
spécialement difficiles pour le chien (Benyacoub et
al, 2003). Pourtant, dans le cas d’aliments
probiotiques, son utilisation est controversée.
Des études ont montré que la présence de cette
espèce augmente la capacité de Campylobacter
jejuni, un microorganisme pathogène, d’adhérer
aux parois des intestins. Étant donné que ce
pathogène est transmissible aux humains, les
chiens qui reçoivent le probiotique en question
pourraient agir comme agents vecteurs du
pathogène, ce qui poserait un risque pour les
jeunes enfants et les personnes âgées qui vivent
avec les animaux (Rinkinen et al., 2003). Plus
encore, en raison du nombre de souches
toxinogènes d’Enterococcus faecium, l’addition de
cette espèce aux aliments compliquerait les
contrôles
microbiologiques
de
qualité
et
augmenterait les risques d’une toxi-infection suite
à une identification incorrecte des souches
proches.
Lactobacillus
Plusieurs espèces du genre Lactobacillus ont été
associées à des effets santé. Leur innocuité a été
clairement
établie
et
les
connaissances
accumulées à propos de ce genre microbien sont
certainement supérieures à celles des autres
groupes de probiotiques. En général, les
lactobacilles ont une grande capacité de créer un
Bifidobacterium
Les bifidobactéries sont présentes en grand
nombre dans le microbiote des chiens en santé.
Ce genre de bactéries ne peut pas se développer
en présence d'oxygène, raison pour laquelle les
bactéries exercent leurs actions dans les zones les
plus profondes du tractus intestinal où l'oxygène
est pratiquement inexistant. Comme ces bactéries
contribuent à la fonction digestive, à la modulation
du système immunitaire et au bon équilibre du
microbiote, leur ingestion quotidienne ne pourrait
être que désirable (Bunesova et al., 2012).
Toutefois, leur extrême sensibilité à l'oxygène fait
en sorte qu'elles survivent difficilement dans les
aliments pour chien. Alors, on se méfiera des
aliments censés contenir des bifidobactéries, car
le nombre de cellules viables pourrait être trop bas
pour avoir un effet probiotique au moment de la
consommation.
Pediococcus
La bactérie Pediococcus acidilactici a été
amplement utilisée dans les fourrages pour
prévenir des maladies infectieuses dans les
productions porcines et avicoles. Son utilisation a
été validée aussi dans le cas de chiens pour
prévenir et aider dans le traitement de la diarrhée
et d’autres conditions de l’appareil digestif (Lin,
2006). Cette espèce a aussi montré avoir des
effets antiinflammatoires et de soulagement des
symptômes de la maladie chronique du rein chez
les
chiens
(Ishida
&
Lin,
2013).
Ce
microorganisme est apprécié pour sa vitalité, car il
résiste mieux que le lactobacillus aux effets des
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températures élevées, de l’acidité et de l’oxygène
(Mizutani et al., 2007).
Bacillus
Dans le monde des probiotiques, les bacilli avaient
été mis de côté par crainte de non-innocuité, car
certaines espèces, comme le Bacillus anthracis,
peuvent s’infiltrer dans le système circulatoire.
D’autres espèces, comme le B. thuringiencis et le
B. cereus produisent des toxines puissantes qui
peuvent causer la gastroentérite. Cependant,
plusieurs souches de B. subtilis, de B.
licheniformis et de B. amyloliquefaciens ont
démontré avoir des propriétés probiotiques
exceptionnelles (Hong et al., 2005).
Les bacilli sont spécialement doués pour activer le
système immunitaire, car ils arrivent à avoir un
contact plus intime avec les mécanismes de
défense de l’organisme du chien. Cette capacité
est peut-être due aussi à leur ressemblance avec
certaines espèces pathogéniques ou toxiques, de
sorte qu’à leur contact, l’organisme maintient ses
dispositifs de protection en état d’alerte.
Ce genre de bactéries a la capacité de former des
spores, c’est à dire, d’acquérir un état de vie
latente pour se protéger de conditions
environnementales adverses. Lorsqu’ils sont sous
forme de spores, ils peuvent rester en vie dans
des conditions extrêmes, ce qui leur permet de
survivre dans la nourriture pour chien pendant
plusieurs mois, voire des années. Cette vitalité
exceptionnelle leur permet aussi de passer à
travers le tractus gastro-intestinal sans que les
cellules soient affectées par les mécanismes
digestifs (Cutting, 2011).
La plus grande partie de ce groupe de
probiotiques produit aussi des antibiotiques qui
empêchent le développement de certaines
bactéries pathogènes responsables de la diarrhée
chez le chien.
Finalement, les bacilli sont connus pour leur
grande capacité de sécréter des substances qui
exercent une activité biologique, comme les
enzymes, qui aident à la digestion des protéines,
entre autres.
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Saccharomyces
Les levures du genre Saccharomyces sont
connues pour leur efficacité dans le traitement des
diarrhées, suite à la prise d’antibiotiques, ce qui a
été validé dans le cas des chiens (Aktas et al.,
2007). Cette capacité thérapeutique des
Saccharomyces
est importante dans les
suppléments probiotiques qui les contiennent,
mais cela ne fait pas partie des effets recherchés
dans les aliments probiotiques. Pourtant, les
levures sont amplement utilisées dans les
formules d’aliments pour chien. Cela s’explique
non pas par ses propriétés probiotiques, mais par
leur apport en nutriments et leur contribution au
goût de l’aliment afin de stimuler l’appétit de
l’animal.
Dose
Pour que les probiotiques induisent des effets
bénéfiques évidents, il est clair qu’ils devraient être
consommés en respectant une dose minimale
(Fig. 4). Cette dose, qui est très variable, dépend
de l’agent probiotique utilisé et de l’effet recherché.
En principe, la dose devrait être établie dans le
cadre d’études cliniques pour valider l’efficacité de
chaque supplément.
10
10
10
10
10
Fig. 4 Exemple de la variation du coût de la
supplémentation en fonction de la concentration de
cellules viables ajoutées.
Dans le cas des aliments probiotiques, il n’y a pas
d’affection particulière que l’on cherche à guérir.
Donc, l’établissement d’une dose ne doit pas
nécessairement reposer sur des études cliniques.
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On se basera ici sur les principes d’action des
probiotiques et sur l’observation soutenue de
plusieurs groupes de chiens dont la diète
comprend l’aliment probiotique dont l’effet doit
être observé ou mesuré, en comparaison avec
d’autres groupes de chiens dont la diète ne
comporte pas d’aliment probiotique.
Pour un chien moyen, d’environ 20 kg, les doses
de probiotiques normalement recommandées dans
les suppléments varient entre 1 et 20 milliards de
cellules viables (vivantes) par jour. Bien entendu,
dans le cas des aliments, la dose devrait être
sensiblement
plus
modeste.
Les
doses
acceptables dans la nourriture pour de fins
prophylactiques varient entre 100 millions et 1
milliard par jour selon les souches utilisées et le
type d’indispositions que l’on veut prévenir.
microbiennes qui survivront au procédé de
lyophilisation pourraient être affaiblies ou
endommagées, ce qui pourra réduire grandement
leur résistance au processus digestif du chien et
conséquemment, leur efficacité en tant que
probiotiques.
Ferments frais
Les ferments frais sont plus difficiles à trouver sur
le marché, car leur transport et leur entreposage
posent des difficultés importantes du fait que le
produit soit liquide. Toutefois, si le producteur de
nourriture pour animaux arrive à trouver un
fournisseur et à gérer l’utilisation du ferment
liquide, il bénéficiera d’importants avantages :
 Les probiotiques présentent, sous cette forme,
leur plus haut niveau d’activité.
Administrer quotidiennement et sur de longues
périodes de hautes doses (>10 milliards de
cellules viables) de probiotiques à des chiens en
bonne santé n’est pas justifiable. Une dose
exagérée de probiotiques pourrait déranger
l’équilibre naturel du microbiote gastro-intestinal du
chien avec le temps.
 La solution contenant les probiotiques renferme
de plus les produits de la fermentation. Parmi
ces produits, on compte : des enzymes
susceptibles d’aider à la digestion de protéines
et de carbohydrates; des peptides bioactifs
et autres substances empêchant le
développement de pathogènes et exerçant
plusieurs effets santé
Forme du produit
Il est important de noter qu’il est de pratique
courante d’ajouter des ferments aux aliments pour
animaux, mais que ces derniers ne constituent
généralement pas une source de probiotiques.
Ces ferments sont ajoutés comme
sources
d’enzymes, de nutriments et de substances pour
stimuler l’appétit. Cependant, les microorganismes
qu’ils contiennent sont susceptibles de ne s’y
trouver qu’en petit nombre ou être carrément
inactifs. Les ferments destinés à être utilisés
comme probiotiques doivent être produits dans
des conditions très contrôlées, afin d’assurer la
concentration appropriée et la viabilité des
microorganismes agissant comme probiotiques, et
pour
assurer
également,
l’absence
de
microorganismes pathogènes ou contaminants.
Probiotiques déshydratés
Les poudres constituent la forme commerciale la
plus courante de probiotiques pour les incorporer
dans la nourriture. Ces poudres sont généralement
le résultat du séchage à froid (lyophilisation) pour
préserver la viabilité. Les produits ainsi obtenus
demeureront
stables pendant plusieurs mois
lorsqu’emballés hermétiquement, sous vide, et
gardés en réfrigération.
Les probiotiques lyophilisés permettent une
grande souplesse dans leur utilisation quant à la
facilité
de
manipulation
et
quant
aux
concentrations des microorganismes que l’on
désire ajouter. Le grand désavantage de ce
produit est que, s’il doit être hydraté dans le
procédé d’élaboration de l’aliment, la plupart de
cellules perdront leur viabilité dans les heures qui
suivront. Il faut savoir aussi que les cellules
Défis technologiques
Le grand défi de l’incorporation des probiotiques
dans la nourriture pour chien vient du fait qu’ils
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sont des êtres vivants et qu’ils doivent demeurer
dans cet état jusqu’au moment où l’aliment est
offert à l’animal. Néanmoins, les procédés
d’élaboration
des
aliments
pour
chien
comprennent des conditions extrêmes, notamment
de température ou de pression, que les
microorganismes probiotiques ne peuvent pas
tolérer. De plus, la distribution et le maintien sur
tablette des aliments probiotiques peuvent s’étaler
sur plusieurs mois et ajoutent au défi posé à la
viabilité des probiotiques sur d’aussi longues
périodes.
Pour surmonter les défis mentionnés, certains
vendeurs de probiotiques peuvent offrir de fausses
solutions aux producteurs d’aliments pour chiens.
Dans le meilleur des cas, ces options, décrites
dans les paragraphes qui suivent, ne contribuent
que partiellement à la solution du problème.
23
3
intestins de l’animal recevront 10 cellules de
9
probiotiques viables par portion au lieu 10
calculés dans la formule. Si l’on essaye de
compenser pour les pertes, il faudrait augmenter la
concentration initiale de 7 logs, cela veut dire une
concentration 10 millions de fois plus haute.
Certains producteurs de nourriture ne saisissent
pas l’ampleur de la perte en viabilité jusqu’au
moment où l’on calcule les coûts associés. Or,
le coût de la supplémentation augmente 10x
pour chaque log d’augmentation dans la
concentration initiale de cellules viables. Ainsi, si
9
le coût d’ajouter 10 cellules par portion était de
10
11
0,05$, 10 couterait 0.50$ et pour 10 on devrait
hausser le prix du produit d’au moins 5,00$ par
portion, ce qui serait inabordable dans la plupart
des cas (Fig. 4).
Microencapsulation
Surdosage
Inévitablement, une proportion des cellules
probiotiques perdront leur viabilité lors de la
fabrication de la nourriture et pendant
l’entreposage du produit fini. De ce fait, il est
normal de devoir ajouter un surplus de cellules
viables pour assurer la dose désirée au moment
de la consommation. Ainsi, avoir à compenser
pour une réduction logarithmique du nombre de
cellules viables constitue une pratique courante
pour un procédé moyennement adapté. C’est-à9
dire, que si l’on veut avoir 10 (un milliard) de
cellules viables par portion d’aliment consommé,
10
on devrait prévoir l’ajout de 10 (10 milliards) de
cellules par portion dans ce cas hypothétique.
Cependant, l’incorporation directe des probiotiques
dans le procédé d’élaboration de nourriture
entraînera des pertes de viabilité beaucoup plus
grandes que celles de l’exemple lorsque
l’adaptation technologique est inadéquate. Ainsi, il
n’y aurait rien d’exceptionnel à constater deux
pertes logarithmiques lors de la fabrication ; une
autre par trimestre d’entreposage et au moins
deux autres pendant le processus digestif du
chien.
Dans ce dernier exemple, si le maître du chien lui
offre la nourriture six mois après la fabrication, les
La microencapsulation
est souvent aperçue
comme une technologie hautement spécialisée et
complexe par ceux qui ne sont pas connaisseurs
de cet art. Certains fournisseurs de produits
microencapsulés abusent de cette croyance en
présentant leurs marchandises comme quelque
chose d'unique qui offre en plus des propriétés
extraordinaires.
En fait, les principes de la microencapsulation des
probiotiques sont très simples. Cela consiste en
l’immobilisation des bactéries au sein d’une
matrice polymérique, comme l’amidon, les
alginates ou certaines dérivés de la cellulose,
entre autres. Évidemment, tant les matériels que
les conditions utilisées devront être adaptés aux
souches probiotiques ainsi qu’à l’application visée.
Une mauvaise microencapsulation peut réduire la
viabilité des probiotiques. Ils pourraient aussi
rester vivants, mais devenir non fonctionnels s’ils
n’arrivent pas à sortir des « filets » qui les
attrapent quand ils arrivent à l’organe cible.
Lorsque les conditions d’encapsulation sont bien
adaptées, cette technique peut effectivement offrir
des
avantages.
Notamment,
les
cellules
probiotiques auront une protection additionnelle
face à un ou plusieurs des facteurs adverses
qu’elles doivent endurer lors de la fabrication de
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l’aliment, l’entreposage ou le processus digestif du
chien.
Le producteur de nourriture devra comprendre que
les probiotiques ainsi traités ne sont pas
infaillibles; ils portent juste une armure qui offre
une protection limitée et qui pourrait ajouter un
coût considérable au produit.
Utilisation de souches thermorésistantes
De ce fait, le producteur de nourriture se méfiera
lorsqu’on lui proposera une souche capable
d’endurer les températures du procédé. Il devra
alors exiger les résultats des études cliniques
comparatives réalisés par un institut de recherche
réputé.
Solutions technologiques
Étant donné que des températures élevées sont
appliquées dans la majorité des procédés
d’élaboration de nourriture, il serait souhaitable
que les probiotiques puissent tolérer pareilles
conditions. Toutefois, en tant qu’êtres vivants, la
plupart des probiotiques ne résistent pas aux
conditions extrêmes.
La seule véritable solution pour assurer la viabilité
des probiotiques dans la nourriture pour chiens est
l’adaptation technologique. Cela implique l’analyse
du procédé de fabrication pour déterminer les
points les plus aptes pour accueillir l’incorporation
des probiotiques. Ensuite, les conditions de cette
incorporation et du procédé doivent
être
soigneusement établies de manière à protéger les
cellules (Fig. 5).
Malgré cela, certaines bactéries présentent une
capacité de résistance au-delà de la moyenne, ce
qui leurs a valu d’être cataloguées comme
probiotiques à incorporer dans les procédés
alimentaires. Bien entendu, cela ne devrait pas
être considéré comme un critère prioritaire pour
sélectionner une souche probiotique. Il est
possible ainsi qu’une souche sélectionnée pour
sa capacité thermorésistante présente
des
propriétés probiotiques faibles.
L’adaptation technologique ne se limite pas
uniquement au procédé de production de la
nourriture, mais aussi à celui des probiotiques et
s’intéresse à la forme physique du produit ainsi
qu’à sa concentration et à la façon de l’incorporer
à l’aliment. Certes, une adaptation technologique
efficace requiert la participation d’une équipe
technique expérimentée dans le domaine des
probiotiques. Bien entendu, cela sort du champ
10
10
10
10
10
Fig. 5 Exemple hypothétique des différences typiques sur la viabilité des probiotiques entre un procédé bien
adapté technologiquement et un autre non adapté.
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d’expertise des producteurs de nourriture, mais
certains fournisseurs de probiotiques offrent des
produits de qualité et des services fiables pour
assurer l’adaptation nécessaire.
Les géants de la nourriture pour chiens, tels que
Nestlé ou Procter & Gamble ont développé des
technologies pour incorporer des probiotiques
dans certains de leurs produits. Ils présentent
parfois ces technologies comme exclusives à leurs
propres marques. Ils peuvent laisser croire aux
petits producteurs que le fait d’introduire des
probiotiques dans les aliments qu’ils produisent
25
entre dans le champ des brevets qu’ils détiennent.
Heureusement, des compagnies de base
technologique qui produisent des probiotiques se
sont aussi investies dans la recherche pour
trouver les meilleures options pour les incorporer
dans différents produits alimentaires. En
conséquence, les producteurs de nourriture qui
achètent les probiotiques de ces compagnies
tirent avantage de leurs technologies et de leur
savoir-faire pour mettre au point l’adaptation des
procédés (tableau 1).
Tableau 1
Liste non exhaustive de producteurs ou fournisseurs de probiotiques qui pourraient conseiller
les producteurs de nourriture pour animaux désireux de supplémenter leurs produits avec des probiotiques.
Compagnie
Biena inc.
www.biena.com
EVL inc.
www.evlbiotec.com
DuPont
www.danisco.com
Ganeden Biotech
www.ganedenbiotech.com
Lallemad inc.
www.lallemand.com
Remarques
Biena inc. offre de travailler avec ses clients pour obtenir et pour stabiliser
le bon mélange qui répondra à leurs besoins spécifiques. Ils travaillent
primordialement avec l’industrie laitière.
EVL inc. a développé et offre des mélanges liquides de bacilles et de
lactobacilles exerçant des effets bénéfiques sur la santé des chiens de
traîne ainsi que des chiens de compagnie. En plus de fournir les ferments
probiotiques aux producteurs de nourriture, cette compagnie adapte les
procédés pour que les producteurs puissent bénéficier de sa technologie
d’imprégnation des ferments.
DuPont est une compagnie multinationale qui offre plusieurs produits
d’intérêt pour les producteurs d’aliments pour animaux.
Parmi ses produits, DuPont offre une ligne bien connue de probiotiques.
Ganeden est fournisseur d’un produit à base de spores de B. coagulans,
qu’elle propose pour sa résistance thermique. Ganeden travaille avec ses
clients pour qu’ils trouvent la meilleure façon d’utiliser son produit. La
compagnie fait affaire avec quelques producteurs de nourriture d’animaux
de compagnie.
Lallemand offre une gamme de formules probiotiques prêtes à l’emploi.
Cette compagnie peut aussi concevoir des formulations sur mesure pour
répondre aux besoins spécifiques de ses clients. Ses produits probiotiques
sont plutôt axés sur la santé humaine, mais la compagnie possède une
branche de nutrition animale.
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Tendances
Les tendances en faveur des produits qui
favorisent la santé et le mieux-être sont de plus en
plus manifestes dans le marché des aliments pour
chiens. Les propriétaires d’animaux de compagnie
recherchent des ingrédients naturels qui
maintiendront la santé de leur animal, des
ingrédients qu’ils peuvent reconnaitre et qui
s’apparentent à ceux qu’eux-mêmes consomment
(AAC, 2012).
Les fabricants d’aliments pour chien ont bien saisi
cette occasion qui a donné lieu à la prolifération
des produits dits naturels, biologiques, « faits
maison », sans gluten ou supplémentés avec des
nutraceutiques. Pourtant, ils ont été relativement
prudents quant à l’incorporation de probiotiques
dans leurs formules, probablement dû aux
mauvaises expériences du passé.
pour les chiens. Finalement, la notion de
probiotiques est beaucoup plus développée
chez les consommateurs (Macouzet, 2012),
qui les demandent de plus en plus pour eux et
pour leurs animaux de compagnie.
Remerciements
L’auteur tient à remercier Émilie Bouthillette,
Samuel Gaboury, Sophie Guévremont et Dora
Rodriguez, étudiants de l’Université du Québec à
Trois-Rivières, et auteurs d’un travail de recherche
commerciale
intitulé
« Incorporation
de
probiotiques dans les aliments secs pour chiens et
chats » pour avoir inspiré cette analyse et la
publication de cet article.
Références
Au début des années 2000, l’addition des
probiotiques aux aliments pour chien est devenue
populaire comme stratégie marketing. Cependant,
les barrières techniques et l’ignorance des
fabricants à propos des probiotiques a eu comme
résultat la mise en marché de produits sans aucun
effet probiotique, la plupart contenant des
bactéries
mortes
ou
des
concentrations
insuffisantes pour produire un effet santé (Weese
& Arroyo, 2003).
AAC (2012). Tendances
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Canada.
Agriculture
Canada, Rapport sur
marché, sep. 2012.
de consommation,
de compagnie au
et
agroalimentaire
les indicateurs de
Le développement et la mise en marché d’aliments
probiotiques pour chiens s’inscrivent aujourd’hui
dans un contexte renouvelé, où producteurs
d’aliments pour chiens et fabricants de
probiotiques ont tout intérêt à trouver des
réponses pratiques aux problèmes que pose
l’association de ces ingrédients pour le plus grand
bien de la race canine. Cette occasion qui s’offre
à eux est supportée par des progrès scientifiques
et des changements comportementaux qui se sont
accélérés au cours de la dernière décennie. Les
avancées technologiques permettent désormais
de
franchir
les
difficultés
associées
à
l’incorporation des probiotiques dans la nourriture.
De
plus,
l’accumulation
des
évidences
scientifiques sur le mode d’action des probiotiques
a permis le développement des souches mieux
ciblées et de certifier leur action bénéfique
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