Verdun Analyse territoriale 2011
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Verdun Analyse territoriale 2011
Analyse territoriale 2011 Verdun COUP D’ŒIL sur le territoire LE TERRITOIRE ET SA POPULATION L’arrondissement de Verdun est constitué de trois sous-territoires fortement contrastés : Wellington-de-l’Église. Milieu fortement défavorisé où l’on retrouve près de 30 000 personnes. Pour la majorité des indicateurs, l’ampleur des problématiques sociales s’exprime tant en pourcentage qu’en nombres absolus. D’ailleurs, d’un point de vue tant matériel que social, tous les indicateurs démontrent une défavorisation nettement supérieure aux moyennes de l’île de Montréal et du Sud-Ouest. Ce quartier qui englobe le centre-ville de Verdun vit toutefois une revitalisation marquée et voit l’arrivée massive de nouveaux arrivants. Desmarchais-Crawford. Quartier de classe moyenne qui regroupe 20 000 habitants. On y retrouve beaucoup d’aînés, peu d’immigrants, mais une importante communauté anglophone. Les données accessibles indiquent que la population est peu scolarisée. Au fil des ans, on remarque une certaine détérioration, notamment sur le plan de la défavorisation sociale. L’Île-des-Sœurs. Secteur cossu qui connaît une croissance démographique fulgurante où l’on compte 16 000 personnes. Plusieurs immigrants s’y installent. Toutefois, on découvre depuis peu quelques enclaves moins favorisées où résident des aînés vivant un certain isolement. LA DYNAMIQUE COMMUNAUTAIRE ET LE PARTENARIAT Les dynamiques de concertation et de partenariat sont actuellement en profonde transformation. Ce n’est pas un hasard si le portrait des enjeux socioéconomiques de Verdun, réalisé en 2009, s’est intitulé Agir ensemble. Il illustre le besoin d’en arriver à définir une nouvelle approche après de nombreuses années au cours desquelles tant les acteurs du développement économique et ceux du mouvement communautaire, que les communautés anglophone et francophone travaillaient non seulement en silos, mais généraient aussi certaines tensions sur le terrain. Il semble bien qu’une nouvelle dynamique, basée sur le dialogue plutôt que sur les différences s’installe progressivement. Sous le vocable de « développement local », on souhaite encourager la collaboration et les partenariats, en passant du sectoriel au multisectoriel. Toutefois, Concertation en développement social de Verdun est une organisation encore jeune. Elle a entrepris depuis maintenant deux ans une démarche de réflexion qui devrait l’amener à simplifier sa structure, redéfinir ses critères d’adhésion et permettre l’émergence de priorités d’action. Les mois à venir sont donc à surveiller. S’il s’agit d’un exercice parfois ardu, on sent que la Table est animée d’une bonne volonté et que les membres sont disposés à prendre le temps de bien faire les choses. Localité de loin la plus populeuse de la partie sud-ouest de l’île de Montréal 65 000 personnes dans les ménages privés Au 11e rang parmi les localités de l’île de Montréal Majoritairement francophone 63 % de personnes de langue maternelle française contre 49 % pour l’île de Montréal Augmentation du poids des allophones et diminution de celui des anglophones De 1996 à 2006, la part des allophones est passée de 9 % à 19 %, celle des anglophones de 21 % à 17 % Surreprésentation de locataires 67 % comparativement à 62 % pour l’île de Montréal Plus du tiers des ménages locataires (37 %) consacrent une part élevée de leur revenu (30 % ou plus) au loyer Proportion de personnes vivant seules se rapprochant de la moyenne 20 % comparativement à 18 % pour l’île de Montréal Proportion légèrement plus élevée dans le quartier Wellington-de-l’Église (22 % c. 20 % en moyenne à Verdun) Taux de population à faible revenu un peu au-dessus de la moyenne Taux après impôt en 2005 : 25 % comparativement à 23 % pour l’île de Montréal 16 000 personnes à faible revenu à Verdun, dont 10 000 à Wellington-de-l'Église (soit 36 %), 4 000 à DesmarchaisCrawford (19 %) et 2 000 à L'Île-des-Sœurs (13 %) Le quartier Wellington-de-l’Église affiche le revenu moyen des ménages le plus bas (32 000 $ après impôt) Population vieillissante Autant d’aînés que de jeunes : 14 % de 65 ans et plus contre 14 % de moins de 15 ans Surreprésentation des familles monoparentales 39 % comparativement à 33 % pour l’île de Montréal Proportion encore plus élevée dans le quartier Wellingtonde-l'Église (46 % contre 39 % en moyenne à Verdun) Pour l’instant, la lutte à la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie, ainsi que le décrochage scolaire sont les deux thèmes qui rallient le mieux les partenaires. Sous-représentation des immigrants 19 % d’immigrants comparativement à 31 % pour l’île de Montréal. Par ailleurs, signalons que la plupart des concertations sectorielles semblent éprouver certains problèmes de fonctionnement, de ressources et de financement, de mobilisation des membres ou d’orientation. On souhaite donc revoir les façons de faire au sein de plusieurs d’entre elles. Proportion un peu plus élevée dans le quartier Wellingtonde-l'Église (21 % c. 19 % en moyenne à Verdun) Enfin, signalons la mise en place d’une clinique de pédiatrie sociale sur le territoire. Tout en saluant l’arrivée de cette nouvelle ressource pour les familles, il sera intéressant d’en suivre l’évolution et l’impact sur la dynamique et l’offre de service dans le milieu. Proportion d’immigrants récents équivalant à la moyenne 8 % de nouveaux immigrants comparativement à 8 % pour l’île de Montréal. Proportion un peu plus élevée dans le quartier Wellingtonde-l'Église (11 % c. 8 % en moyenne à Verdun) Sous-représentation des minorités visibles 16 % comparativement à 25 % pour l’île de Montréal DONNÉES SOCIODÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES : RECENSEMENT 2006 Centraide du Grand Montréal • Verdun • 2011 Analyse territoriale (suite) Verdun LES ENJEUX QUI INTERPELLENT CENTRAIDE 1) Le secteur Wellington-de-l’Église est, et de loin, celui où l’on retrouve la plus grande proportion de personnes vulnérables et à faible revenu. La revitalisation du quartier implique néanmoins le défi de la mixité auquel il faudra apporter une attention particulière. 2) La proximité de l’Institut Douglas pourrait expliquer une présence significative de personnes vivant une problématique de santé mentale sur le territoire. LES INVESTISSEMENTS DE CENTRAIDE DU GRAND MONTRÉAL 2011-2012 9 organismes et projets soutenus Investissements totaux de 1,3 M$ Concertation Accessibilité – Table de concertation en relations interculturelles de Verdun Concertation en développement social de Verdun 3) On y dénombre peu de logements sociaux, les listes d’attente sont interminables. Aucune unité ne dessert les aînés vivant seuls (qui représentent 40 % de tous les aînés, soit 3600 personnes). 4) Le décrochage scolaire continue d’être un fléau dans le milieu. À l’école Monseigneur-Richard, 56 % des garçons et 43 % des filles sont en situation de décrochage. Conditions de vie De plus, étant donné qu’une tranche importante des familles ne fait plus confiance aux écoles publiques du secteur et que le territoire du CSSS Sud-Ouest–Verdun ne compte aucune école privée, un nombre considérable d’élèves sont inscrits dans des écoles éloignées extérieures au territoire. Familles et jeunes En 10 ans, la présence de communautés immigrantes a presque doublé à Verdun. La Table de concertation en relations interculturelles de Verdun (TCRIV) joue un rôle central pour favoriser le réseautage des intervenants et la mise sur pied de services intégrés et complémentaires, mais cela reste insuffisant et tant l’offre que l’intégration des services doivent être poussées plus loin pour répondre aux besoins d’accueil, de démarchage et d’intégration des personnes immigrantes. Santé mentale 5) 6) Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun Ancre des jeunes (L’) Bureau de consultation jeunesse (BCJ) (Le) (siège social) Toujours ensemble Projet P.A.L. Vie de quartier Centre communautaire Dawson Centre des femmes de Verdun Le poids démographique de la communauté anglophone est en fort déclin. Des ressources de ce réseau disparaissent et l’isolement de cette communauté croît. Pour l’instant, même si des organismes anglophones commencent à se joindre aux concertations, on observe peu de liens ou de réseautage, notamment avec les écoles de la Commission scolaire English-Montréal. LES PISTES D’ACTION ET D’INVESTISSEMENT Dans le cadre de son approche territoriale, Centraide du Grand Montréal suivra avec intérêt : Les réflexions et les progrès liés à l’évolution de la dynamique de concertation et de développement du milieu (tant en lien avec la Concertation en développement social de Verdun qu’en ce qui concerne les concertations sectorielles). Tout changement pouvant survenir dans la desserte et les relations de la communauté anglophone avec les autres acteurs du milieu. Au cours des prochaines années, Centraide portera une attention particulière aux demandes de financement qui s’inscrivent dans les enjeux définis pour l’arrondissement de Verdun. Il sera attentif aux programmes ou projets qui permettront de maximiser ses investissements et d’accroître la capacité communautaire de répondre aux défis sociaux de lutte à la pauvreté, notamment : Par des initiatives pouvant mieux rejoindre les communautés immigrantes, sur le plan tant de la capacité d’accueil que de l’amélioration des pratiques et de la mise en place de stratégies d’intervention adaptées. En matière de persévérance scolaire, par la consolidation des efforts entrepris, en fonction des résultats obtenus, et en souhaitant le développement de nouvelles actions pouvant être liées à cet enjeu. Par la promotion du logement abordable pour les populations vulnérables, notamment auprès des aînés vivant seuls et des personnes vivant une problématique de santé mentale. Par le renforcement des interventions proposées dans le secteur Wellington-de-l’Église et pouvant avoir des effets sur l’amélioration des conditions de vie. ■ Centraide du Grand Montréal • Verdun • 2011