étatdes lieux

Transcription

étatdes lieux
Vadémécum
du commerce indépendant,
état des lieux
des commerces wallons
étude réalisée par l’UCM, juin 2013
1.
Sommaire
Préface P2
Editorial P3
Introduction
P4
Contexte et objectifs
P6
Méthodologie P7
L’enquête quantitative
L’enquête qualitative
Profil des commerçants Les profils démagogiques
Les secteurs d’activité
La taille des commerces
Le nombre d’années d’activité
Résultats de l’enquête quantitative
Perception des commerçants indépendants sur la santé des commerces
Perception des forces et faiblesses de leur commerce
Perception des menaces qui pèsent sur leur commerce
Dynamisation des commerces indépendants
Types d’actions mises en place par les commerçants ou en projet
Leviers et freins à la mise en place d’actions de dynamisation
Résultats de l’enquête qualitative
P7
P7
P8
P8
P8
P9
P9
P10
P10
P12
P14
P16
P16
P17
P18
Analyse du contenu du discours
P18
Profil de formation des commerçants
P18
Préparation et démarrage de l’activité
P19
Bilan de l’année 2012
P20
Facteurs de réussite et d’échec identifiés pour un commerce indépendant
P21
Situation de leur propre commerce
P22
Dynamisation dans les commerces
P22
E-commerceP22
Recommandations de l’UCM
Résumé de la situation du commerce indépendant
Pistes d’actions pour le développement de programmes de dynamisation
Pistes d’actions pour le développement de politiques transversales de soutien
Conclusions
P23
P23
P24
P27
P28
2.
Préface
du Ministre Jean-Claude Marcourt
“
Préserver et dynamiser
un secteur d’activité
essentiel
”
Le risque est une constante de l’histoire humaine.
Plus encore aujourd’hui où il semble être partout. En ce sens, entreprendre, peu importe
le secteur, comporte une part de risque. Celle-ci se voit sensiblement accrue quand on a
fait le choix d’être commerçant indépendant. C’est pourquoi le commerçant sait ce que
son choix impliquera et qu’en plus, il devra faire preuve de ténacité et de motivation,
notamment en ne comptant pas, le plus souvent, ses heures de travail. Il sait, désormais, qu’il lui faut travailler sensiblement plus pour maintenir son chiffre d’affaires.
Il était donc essentiel de dresser un état des lieux exhaustif du premier secteur de
l’activité économique indépendante : pour connaître ses points forts, et les mettre
davantage en avant ; pour identifier ses points faibles, et veiller à les renforcer.
D’emblée, certains constats surgissent comme l’évolution à la hausse de l’âge moyen
des commerçants indépendants, le déplacement de l’offre commerciale principalement
hors des centres-villes, le caractère isolé (ou est-ce indépendant ?) de la plupart des
commerçants et le niveau perfectible de leur formation pour certains d’entre eux.
Au-delà de ces premières considérations, il était évident qu’il fallait consulter les premiers intéressés et leur donner la parole.
Ceux-ci expriment un certain nombre d’inquiétudes quant aux menaces qui planent sur
leur commerce. Il s’agit de la baisse de fréquentation de leur établissement, de problèmes
d’accessibilité, de stationnement ou d’insécurité, et d’un contexte de crise économique.
Pourtant, si les commerçants n’ont que très peu de prise sur des impondérables comme
la mise en œuvre de travaux ou la désertification de certaines zones, il est d’autres
domaines pour lesquels tout dépend de leur prestation. Et ils ont toutes les raisons
d’être fiers de la qualité de leur service et des produits qu’ils proposent, des horaires
qu’ils pratiquent, de la connaissance de leur ville…
Nombre de commerçants souhaitent dynamiser leur commerce et expriment la volonté
de conserver leur activité en centre-ville.
Je suis, pour ma part, convaincu que le commerce a un avenir et que celui-ci est conditionné par un certain nombre de bonnes pratiques d’innovation, d’adaptation et de partenariat.
Cette étude renforce le sentiment que le travail entamé en collaboration avec l’UCM
doit être maintenu et amplifié pour préserver et dynamiser un secteur d’activité
essentiel. J’y tiens tout particulièrement.
Jean-Claude MARCOURT
Vice-Président, Ministre de l’Economie, des PME, du Commerce extérieur,
des Technologies nouvelles et de l’Enseignement supérieur
3.
Editorial
de Philippe Godfroid, Président de l’UCM
© Sudpresse - Vincent Rocher
L’UCM est au service de l’ensemble des indépendants et des chefs de PME de Wallonie et de Bruxelles. Mais nous revendiquons une proximité particulière avec
les commerçants.
Ils ont été parmi les pionniers de notre mouvement. Ils sont nombreux dans nos rangs.
Ils incarnent à la perfection cet «esprit indépendant», qui est le socle de notre prospérité économique. Cet esprit empreint d’audace, d’initiative et de courage, d’un peu
de fronde et de grogne aussi, mais surtout de travail, de travail et encore de travail.
Nous sommes aux côtés des commerçants indépendants parce qu’ils le méritent, mais
aussi parce qu’ils défendent, par leur existence même, un modèle de société que nous
aimons. La grande distribution a certes sa place dans le paysage commercial ; elle ne
doit pas avoir toute la place. Nous voulons un équilibre entre les «petits» et les «gros».
Défendre le commerce de proximité, c’est au fond défendre un mode de vie : diversité
de l’offre, conseils aux consommateurs, intensité de main-d’œuvre, saine concurrence,
respect de l’environnement, mobilité pour tous, vitalité des centres-villes, sécurité des
rues, lien social. Rien de moins !
L’UCM a trois atouts, ou même trois jeux de cartes pour appuyer les commerçants
indépendants.
Le premier est celui de son action auprès du monde politique et au sein du monde socioéconomique. Nous sommes présents partout pour porter la voix des hommes et des
femmes qui entreprennent. Un statut social convenable, un coût du travail acceptable,
davantage de flexibilité, des règles adaptées aux plus petites entreprises : voilà nos principaux combats. Nous nous battons aussi pour limiter - tant bien que mal - les implantations
commerciales, pour maintenir le repos hebdomadaire et les heures d’ouverture, préserver
les soldes, garder un équilibre dans les lois sur les pratiques du marché.
Au-delà de ce rôle politique, au sens noble du terme, l’UCM propose aux indépendants et
aux commerçants une gamme complète de services, pour les aider de la naissance à la
transmission de leur affaire. Nous sommes fiers d’être le seul groupe social francophone,
leader en Wallonie, avec la spécificité de fonctionner en asbl, par et pour les indépendants.
Enfin, l’UCM développe différentes actions pour stimuler le commerce de proximité et
lui donner les armes nécessaires pour exister et gagner face à la grande distribution.
Les «Vitrines», les «Routes du commerce», la «Journée du client», «Commerce 2020»
à Bruxelles... : autant d’initiatives pour professionnaliser et valoriser le travail et les
talents des indépendants.
Nous faisons beaucoup. Nous voulons faire plus et mieux. C’est la raison de l’enquête
dont les résultats sont repris dans cette brochure. Pour être efficaces, nous devons
en permanence ajuster notre action aux attentes, aux besoins et surtout au mode de
fonctionnement de notre public. L’UCM n’est pas une administration à laquelle il faut
s’adapter. Elle est à votre service, à vos côtés chaque jour.
Philippe Godfroid,
Président UCM
“
Mieux connaître
les commerçants
pour mieux les aider
”
4.
Introduction
Etat des lieux du commerce indépendant en Wallonie
La défense et le soutien des commerçants indépendants sont une source de préoccupation majeure pour l’UCM. Il devrait en être de même pour la Wallonie. Est-il nécessaire de rappeler que le commerce est le premier secteur d’activité qui occupe les
indépendants ? En 2011, la Wallonie comptait 34 % des indépendants à titre principal
dans ce secteur. Au total, pas moins de 61.599 d’entre eux exerçaient une activité
commerciale.
Le nombre d’indépendants à la tête de commerces mérite également d’être souligné.
Même si les grandes enseignes sont par la force des choses plus visibles, les indépendants représentent une partie non négligeable du secteur. En effet, au niveau wallon,
l’emploi indépendant représente 43 % des emplois occupés dans le secteur du
commerce de détail et ce, toutes commissions paritaires confondues (1) .
Cependant, ces dernières années, on observe une mutation profonde du commerce.
De 2008 à 2011, en Wallonie, on a pu constater une diminution de 4,6 % du nombre
d’emplois indépendants dans le secteur du commerce. Pourtant, au cours de la même
période, le nombre de salariés a quant à lui augmenté de 4 %. Il ne faut néanmoins pas
tirer de conclusions hâtives au départ de ces chiffres. La diminution s’observe surtout
en 2008, soit au moment le plus fort de la crise économique. La vigilance reste tout de
même de mise.
L’évolution à la hausse de la moyenne d’âge des commerçants indépendants est
également une source de préoccupation. Elle est passée de 46 ans et 9 mois en 2008, à
47 ans et 5 mois en 2011. Ce qui est supérieur à l’évolution de la moyenne d’âge globale
des indépendants en Wallonie.
Ces évolutions s’inscrivent incontestablement dans un contexte de mutation de l’offre
commerciale. Certains commerces ont tendance à migrer en dehors des noyaux
commerciaux des centres-villes historiquement préférés par les commerçants indépendants. On peut expliquer cela par l’augmentation sensible depuis 2004 du nombre
de complexes commerciaux situés dans 90 % des cas en dehors des noyaux urbains. En
effet, l’augmentation des surfaces commerciales de 16,2 % enregistrée entre 2005 et
2010 porte exclusivement sur les surfaces de plus de 400 m2.
Autre conséquence de ce phénomène de périurbanisation du commerce : le taux
important de cellules vides. Celui-ci s’élève actuellement à 13,5 % en Wallonie et
dépasse déjà 20 % dans certains noyaux urbains des provinces du Hainaut et de Liège.
Pour faire face à ces mutations, comme tous les entrepreneurs, les commerçants
doivent évoluer, innover et s’adapter en permanence, afin de contrecarrer les
changements d’habitudes et de modes de consommation. C’est dans ce cadre que
l’UCM, en partenariat avec l’Agence de stimulation économique (ASE), développe depuis
plusieurs années le programme « Dynamisation Commerce » destiné à soutenir les
commerçants indépendants dans leur souhait d’innover, à les aider à se positionner de
façon plus juste, à avoir plus facilement recours aux nouvelles technologies ou encore
à se professionnaliser...
Néanmoins, un état des lieux détaillé pointant les forces et les faiblesses du commerce indépendant wallon restait à faire. C’est pourquoi l’UCM, toujours avec le soutien de l’ASE, a réalisé une étude dont les résultats sont repris ci-après. Elle dresse un
diagnostic clair et complet du commerce indépendant en Wallonie.
(1) Commissions Paritaires 119, 127, 201, 202, 311, 312, 313 et 321.
5.
Si être commerçant est un beau métier, force est
de constater qu’il n’est pas aussi simple qu’il n’y parait …
6.
Contexte
et objectifs
Un Vadémécum pour sensibiliser les parties prenantes
Depuis plusieurs années déjà, l’UCM se mobilise en faveur des commerçants indépendants. Avec le soutien de l’ASE, depuis 2008, elle mène le programme « Dynamisation
Commerce » qui vise à sensibiliser, à valoriser et à professionnaliser les commerçants.
Ce programme a permis d’entreprendre une série d’actions, telles que des ateliers thématiques, les « Routes du commerce », les « Ateliers Innovation », des audits innovation…
Pour répondre avec justesse aux besoins des commerçants indépendants, l’UCM a souhaité renforcer la connaissance dont elle disposait déjà de ce public.
Soutenue par l’ASE, l’UCM a dès lors réalisé une étude auprès des commerçants indépendants wallons dont l’objectif est de dresser un diagnostic clair et détaillé de
l’état du commerce indépendant wallon en 2012. Les résultats obtenus lors de
l’enquête auprès des commerçants interrogés doivent servir de base à l’UCM pour proposer de nouveaux programmes visant à professionnaliser et à soutenir le commerce
indépendant.
La version imprimée du Vadémécum fera état de l’ensemble des résultats, de leur analyse et des recommandations qui en découlent. Le document sera produit et distribué
aux acteurs clés du monde du commerce en Wallonie.
L’objectif du Vadémécum est de sensibiliser
les acteurs du monde du commerce à la
situation de ce secteur et d’attirer leur
attention sur la nécessité d’adhérer aux
actions mises en place afin de professionnaliser et de valoriser les commerçants
concernés.
7.
Méthodologie :
du quantitatif au qualitatif
Deux enquêtes ont été menées, l’une à la suite de l’autre
L’enquête quantitative
Une première enquête, de type « quantitatif », a été organisée. Basée sur l’interrogation par téléphone d’un certain nombre d’intervenants, cette méthodologie a permis
un contact direct avec l’enquêteur. Ce dernier a pu s’assurer que les données récoltées
soient complètes et cohérentes, et puisse produire des informations de qualité au sujet
des commerces indépendants situés dans les pôles sélectionnés.
Le questionnaire, élaboré en collaboration avec l’UCM et l’ASE, a été préalablement testé auprès d’une dizaine de commerçants indépendants d’une ville non
reprise dans l’échantillon.
Dans le courant du mois d’octobre 2012, les répondants recrutés à partir de fichiers
fournis par l’UCM ont été soumis par téléphone à un questionnaire d’une durée de
8 minutes.
498 enquêtes ont ainsi pu être menées sur l’ensemble de la Wallonie.
L’enquête qualitative
La seconde enquête, de type « qualitatif », était basée sur des entretiens
individuels, en face à face, d’une durée approximative de 30 minutes.
Cette méthodologie a permis de mieux cerner les besoins, les attentes, les
actions prévues et les projets de dynamisation des commerçants interrogés.
Le questionnaire a également été élaboré en collaboration avec l’UCM
et l’ASE. Les entretiens ont été réalisés en novembre et décembre 2012,
auprès d’une partie des répondants de l’enquête quantitative.
Chaque entretien a été enregistré, puis retranscrit mot à mot afin
de préserver la totalité des informations transmises par les
commerçants.
7
8.
Profils
des commerçants
Un portrait du commerce indépendant
Les profils démographiques
L’échantillon global est réparti équitablement entre hommes (51 %) et femmes (49 %).
Il est composé majoritairement de commerçants de plus de 35 ans (14 % ont moins de
35 ans) et qui exercent leur activité seuls (68 %). 53 % des commerçants interrogés
font partie d’une association de commerçants (2) .
51 %
hommes 49 %
femmes 86 %
+ 35 ans
- 35 ans 14 %
68 %
seuls en couple
31 %
membres d’assoc. comm.
non membres assoc. comm.
53 %
47 %
Les secteurs d’activité
Du point de vue des secteurs d’activité de l’échantillon, l’équipement de la personne pèse pour près d’un quart des commerces interrogés (24 %).
Les secteurs d’activité de type alimentaire, café/restauration/bar à vin, équipement du foyer en produits légers et les
secteurs liés à la santé et à la beauté représentent entre 14 %
et 11 % chacun.
Les secteurs les moins représentés sont les tabac/journaux/
papeterie, les loisirs, l’auto/moto/carburant et l’équipement
du foyer en produits lourds (entre 4 et 6 %), ainsi que la pharmacie (1 %).
équipement de la personne 24 %
alimentation / horeca / équipement léger du foyer 14 %
santé / beauté 11 %
tabac / presse / auto-moto / équipement lourd du foyer 4 à 6 %
pharmacie 1 %
(2) Attention au biais de cette mesure, un certain nombre des contacts de commerçants ayant pu
être obtenus grâce aux associations de commerçants.
Profil
des commerçants
La taille des commerces
Près de 6 commerces indépendants sur 10 (57 %) ont des employés, avec une moyenne
de 3,6 employés par point de vente (le maximum rencontré étant 45 employés).
En outre, ce sont dans les secteurs de l’automobile, de la moto et du carburant (82 %),
ainsi que dans le secteur de la restauration et des cafés (71 %) que l’on retrouve les
proportions les plus élevées de commerces ayant des employés (à l’inverse du secteur
des loisirs avec seulement 40 %). C’est parmi ces mêmes secteurs que le nombre moyen
d’employés est le plus élevé (5 et 4 respectivement).
automobile / moto / carburant 71 % avec employés
horeca loisirs 82 % avec employés
40 % avec employés
Le secteur de l’automobile, de la moto,
et du carburant occupe le plus d’employés
Le nombre d’années d’existence
Près de 2/3 des commerçants interrogés (66 %) sont installés
depuis plus de 10 ans, 18 % sont installés depuis moins de 4 ans
et 17 % depuis une durée de 4 à 10 ans.
+ de 10 ans d’existence 66 %
- de 4 ans 18 %
4 à 10 ans 17 %
C’est dans les secteurs de la restauration, cafés, bars à vin
et dans l’équipement de la personne que se trouvent les
commerces les plus récents. Le secteur des
tabac/journaux/papeterie regroupe quantà lui les
commerces les plus anciens (93 % ont plus
de 10 ans d’existence).
Les commerces les plus récents se situent dans le domaine
de l’horeca et de l’équipement de la personne.
9.
10.
Résultats
de l’enquête
quantitative
Servir le client au mieux est la valeur ajoutée
des commerces indépendants
Perception des commerçants indépendants sur la
santé des commerces indépendants
Les résultats commentés ci-après portent sur la vision que les commerçants ont du
commerce en général, ainsi que celle qu’ils portent sur leur propre commerce en particuliers.
La vision qu’ils portent sur les commerces indépendants en général est assez pessimiste. En effet, 62 % de tous les commerçants interrogés jugent le commerce
indépendant menacé dans leur ville. Ils gardent cependant l’espoir que la situation
pourrait se redresser. En revanche, 22 % jugent que le commerce indépendant dans
leur ville est véritablement en péril, avec un risque de disparition. Seuls 16 % ont
une vision positive de la santé des commerces.
62 %
commerces menacés
commerces en péril
22 %
commerces en bonne santé 16 %
Heureusement, l’évaluation de leur propre commerce
est globalement plus optimiste : 5 % estiment que la
situation de leur commerce est excellente, estimant leur
commerce irremplaçable, 47 % perçoivent même la situation de leur propre commerce comme plutôt bonne, car en
évolution positive. Cependant, l’autre moitié des commerçants indépendants voient leur propre commerce comme
menacé.
On constate que les commerçants de 55 ans et plus, ainsi
que ceux exerçant seuls, sont globalement les moins optimistes. Les femmes ont également une vision de leur commerce légèrement plus alarmiste que les hommes.
À l’inverse, les commerces les plus récents sont mieux
évalués par leur propriétaire que les plus anciens. Ce qui
semble souvent lié à l’âge même du commerçant.
Dans cette évaluation quantitative, on n’observe
pas de différence significative majeure en fonction
du secteur d’activité.
Résultats
de l’ enquête quantitative
Perceptions plutôt que certitudes
Sur la base de leur perception, 3 à 4 commerçants indépendants interrogés sur 10
déclarent que leur chiffre d’affaires, le nombre de leurs clients et la fréquentation
de leur commerce sont en régression (respectivement de 37 %, 32 % et 40 %). Cette
proportion passe à un commerçant sur deux (51 %) quant à l’estimation de la valeur du
panier moyen.
diminution du panier moyen
51 %
diminution de la fréquentation 40 %
diminution du chiffre d’affaires 37 %
diminution du nombre de clients32 %
Les commerçants membres d’une association de commerçants ou ayant un commerce
récent (moins de 3 ans) ont des perceptions plus positives que la moyenne. À l’inverse,
les commerçants de 55 ans et plus, et/ou ayant un commerce de plus de 10 sont quant
à eux plus nombreux à noter une régression de leur chiffre d’affaires, de la fréquentation et du nombre de clients. Au regard de l’évolution du panier moyen, les femmes
(56 %) sont aussi plus nombreuses que les hommes à considérer leur commerce en
perte de vitesse.
En ce qui concerne les différences significatives par secteur d’activité, on note que :
• L’alimentaire est le secteur le moins touché par la régression du panier
moyen. Seuls 35 % des commerçants de ce secteur constatent une régression, ce
qui est nettement inférieur aux autres secteurs, notamment les loisirs ou la restauration, dans lesquels respectivement 62 % et 59 % des commerçants perçoivent
une chute du panier moyen.
• L’équipement de la personne a vu la plus belle progression du nombre de ses
clients. Ce sont 37 % des commerçants qui enregistrent une hausse, alors que c’est
le secteur des tabac/journaux/papeterie qui est le plus touché, avec seulement 14 %
des commerçants indépendants de ce secteur ayant constaté une hausse.
• Les secteurs liés à la santé et à la beauté accusent quant à eux la plus
grande baisse de la fréquence des visites de leurs clients à raison de 58 %
des commerçants indépendants de ces secteurs(3).
Le secteur alimentaire est le moins touché par la
régression du panier moyen
(3) Les clients continuent à fréquenter ce type de commerce mais réduisent la fréquence, à défaut
de pouvoir réduire facilement leur panier moyen (ex d’une prestation chez le coiffeur).
11.
12.
Résultats
de l’ enquête quantitative
Perception des commerçants indépendants des forces
et faiblesses de leur commerce en particulier.
Les commerçants ont été invités à évaluer leur commerce sur base des éléments
suivants, sur une échelle de 1 à 4 (1 étant une grande faiblesse et 4 un atout majeur) :
qualité du service aux clients
3,75
Les plus grands atouts
qualité des produits
3,70
des commerces indépendants :
jugés comme tels par minimum
notoriété/réputation
3,58
90 % des répondants
expertise du secteur
3,45
horaires et jours d’ouverture
3,30
3,3
caractère innovant des produits/services
3,27
dynamisme commercial
3,23
prix des produits
3,10
Les plus grandes faiblesses
accessibilité
2,93
des commerces indépendants :
stationnement
2,42
jugés comme tels par minimum
30 % des répondants
autre (le plus cité : insécurité)
2,19
Aux dires des commerçants indépendants interrogés, il apparait globalement que :
• l’accessibilité, le stationnement et l’insécurité sont les faiblesses principales.
• Alors que la qualité du service donné aux clients, la qualité des produits, la notoriété et la réputation du commerce, l’expertise du commerçant dans son
secteur d’activité ainsi que l’amplitude des jours et heures d’ouverture sont les
grands atouts des commerces indépendants.
En ce qui concerne les différences significatives par secteur d’activité, on note que :
• Le secteur de l’automobile est globalement le plus positif, car tous les éléments ont été jugés comme des atouts, y compris l’accessibilité et le stationnement. Par contre, pour celui des tabac/journaux/papeterie, seule l’amplitude
des jours et heures d’ouverture est considérée comme un atout majeur.
• Le stationnement est évalué comme particulièrement problématique dans les
secteurs de l’équipement du foyer en produits légers et de la pharmacie.
• Les secteurs des loisirs et des tabac/journaux/papeterie sont les plus affaiblis
du fait des prix pratiqués pour les produits qu’ils vendent.
• Enfin, les secteurs de la pharmacie et des tabac/journaux/papeterie se déclarent
les moins dynamiques commercialement parlant.
Résultats
de l’ enquête quantitative
13.
Ces résultats attirent particulièrement l’attention sur le fait que, selon les commerçants interrogés, les principales faiblesses rencontrées relèvent de facteurs
externes (à leur commerce) ou gouvernementaux, qu’ils ne maitrisent à priori pas.
A contrario, les principales forces sont attribuées aux facteurs relevant principalement du commerçant, à savoir la qualité du service, la notoriété, l’expertise du
secteur.
Une analyse complémentaire permet de constater (4) que, globalement, l’innovation et
le dynamisme commercial, et dans une moindre mesure l’accessibilité et le prix des
produits, sont les éléments qui ont le plus d’impact sur l’état de santé du commerce indépendant. Même si, selon les déclarations des commerçants, ils ne représentent pas clairement des faiblesses ou des atouts majeurs.
Dynamisme commercial
Caractère innovant des produits/services
Importance
8
Accessibilité
Prix des produits
Notoriété/ réputation
6
Expertise dans votre secteur d’activité
4
Qualité des produits
Qualité du service donné aux clients
2
12
Horaires et jours d’ouverture
Stationnement
2
10
Faiblesse 4
6
8
10
12
Atout
Les principales
faiblesses
rencontrées
par les commerçants
Les principales faiblesses
auxquelles doivent
faire
face les commerçants
relèvent
relèvent de facteurs externes ou gouvernementaux.
(4) Sur base de l’importance accordée à chaque élément cité plus haut par rapport à l’évaluation de la santé du commerce
Résultats
de l’ enquête quantitative
14.
Perception des commerçants indépendants sur les
menaces qui pèsent sur leur commerce en particulier.
73 %
90 %
95 %
100 %
les plus cités :
insécurité, concurence déloyale,
diversification abusive
Développement des franchises de proximité
les % sont calculés sur base
des personnes ayant exprimé un avis
31 %
39 %
45 %
47 %
55 %
60 %
35 %
63 %
32 %
39 %
50 %
55 %
14 %
17 %
19 %
25 %
24 %
23 %
12 %
25 %
13 %
31 %
12 %
27 %
19 %
11 %
11 %
40 %
36 %
27 %
23 %
14 %
6 % 3 % 9 %
3 % 3 % 6 %
16 %
4 %
96 %
Tout à fait
une menace
45 %
33 %
7 % 7 %
28 %
79 %
53 %
35 %
16 %
27 %
56 %
30 %
17 %
34 %
61 %
42 %
18 %
25 %
Plutôt
une menace
70 %
49 %
26 %
31 %
62 %
21 %
19 %
20 %
20 %
30 %
77 %
86 %
La montée du hard discount
Réglementation / contrôles
La montée du commerce sur internet
La difficulté d’obtenir des crédits
Les grandes enseignes, la grande distribution
Choix de développement des autorités/travaux
Les coûts de fonctionnement
L’accès ou le stationnement difficile en ville
Taxes / fiscalité
La crise économique
Le coût des charges sociales
Autre
Globalement, plus de trois quarts des commerçants indépendants estiment
que les menaces principales sont davantage liées à la crise économique et aux
politiques gouvernementales ou locales en termes de taxes, de fiscalité, de charges
sociales et de politique des travaux publics, qu’à l’évolution de l’offre ou du marché,
telles que les franchises de proximité, le hard discount, l’e-commerce qui, eux, ne sont
jugés menaçants que par moins de la moitié des commerçants indépendants.
0 %
Plutôt pas
une menace
Pas du tout
une menace
Résultats
de l’ enquête quantitative
15.
En ce qui concerne les différences significatives par secteur d’activité, on peut noter que :
• le développement des franchises de proximité et le hard discount inquiètent
davantage le secteur de l’alimentaire ;
• les contrôles et réglementations effrayent surtout les pharmacies, le secteur
auto/moto/carburant et les cafés/bars à vin/restauration ;
• la montée du commerce sur internet représente davantage une menace pour
les pharmacies, les commerces dans le secteur des loisirs et des tabac/journaux/
papeterie.
Certains facteurs démographiques semblent jouer un rôle dans l’évaluation de ce qui
constitue une menace :
• On note que, de manière générale, les commerçants les plus jeunes et/ou les
commerces les plus récents font davantage preuve d’optimisme.
• Il apparaît également que les femmes, les commerçants exerçant seuls et ceux
ne faisant pas partie d’une association de commerçants se sentent davantage menacés, notamment face à la crise économique, à la montée du commerce
sur internet ou au hard discount.
Une fois encore, rappelons que ces résultats correspondent aux déclarations
des répondants et sont basés sur leur perception.
L’analyse complémentaire suivante montre l’importance de chaque menace éventuelle
citée plus haut par rapport à l’évaluation de la santé du commerce. Elle fait émerger
que, globalement, la crise économique, les coûts de fonctionnement, les travaux et les
charges sociales sont perçus par les commerçants comme les menaces ayant le plus
d’impact sur la santé de leur commerce. On note de manière évidente une corrélation
positive entre une perception de menace forte en général et une évaluation négative
de l’évolution du commerce.
14
Choix de développement des autorités et/ou travaux
12
Coûts de fonctionnement
Importance
10
Crise économique
Coût des charges sociales pour l’emploi de salariés
8
Difficulté d’obtenir des crédits auprès des organismes bancaires
Taxes/fiscalité
6
Développement des grandes enseignes de distribution
4
Accès ou stationnement difficile en ville
Développement
des franchises de proximité
Montée du hard discount
2
2
4
Menace 6
8
10
Pas de menace
12
14
16.
Dynamisation
des commerces
indépendants
Types d’actions mises en place par les commerçants
ou en projet
La quasi-totalité des commerçants interrogés, à savoir 96 % de tous les commerces et
100 % des commerces de moins de 3 ans, déclarent avoir mis ou avoir l’intention de
mettre en place une ou plusieurs actions afin de dynamiser ou de faire évoluer
leur commerce.
On notera que le secteur des tabac/papeterie/journaux est le secteur le moins dynamique, avec 87 % des commerçants de ce secteur qui ont mis en place des actions de
dynamisation ou envisagent de le faire.
Le questionnaire suggérait une série d’actions de dynamisation par rapport auxquelles
le commerçant devait se prononcer, quant à son intention ou non de les mettre en
place dans son commerce. Il apparait que pour une très grande majorité des actions,
l’intention de mise en place (ou la mise en place déjà réalisée) varie entre 48 % et 73 %.
Ce sont l’e-commerce
et les formations
qui sont les actions
les plus envisagées
avec le soutien
de partenaires privés.
• Les actions déjà mises en place sont principalement liées à la création et à
la mise à jour d’un site web, avec 20 % des commerçants interrogés qui
possèdent déjà un site.
• La rénovation et la décoration des commerces représentent l’action
que les commerçants ont le plus l’intention de mettre en place à raison de
63 % des commerçants. La création de nouveaux produits et/ou services
suit de près avec 61 %, talonnée par la mise en place d’actions commerciales
ponctuelles (60 %) ou publicitaires (58 %).
Pourtant, certaines actions proposées dans le questionnaire ne sont même pas envisagées. C’est principalement le cas pour l’e-commerce qui n’est pas envisagé par plus de
80 % des répondants, ainsi que pour le partenariat avec d’autres commerces, la formation ou l’acquisition de nouvelles compétences qui ne sont pas envisagées par plus de la
moitié des commerçants interrogés.
Les plus jeunes et/ou les commerces les plus récents font davantage preuve
de dynamisme. Il apparaît également que les commerçant exerçants seuls et ceux ne
faisant pas partie d’une association de commerçants sont moins motivés ou ont plus de
difficultés à mettre en place des actions visant à dynamiser leur commerce.
Ce sont 8 commerçants interrogés sur 10 qui estiment mettre leurs actions de dynamisation en place seuls et/ou de leur propre initiative, même lorsqu’il s’agit de trouver
des partenariats avec d’autres commerces. Ceci confirme le caractère « isolé » de la
plupart des commerçants indépendants.
Dynamisation
des commerces indépendants
Leviers et freins à la mise en place d’actions
de dynamisation
Les critères d’efficacité ou de réponse aux demandes des clients sont les raisons principales du choix des actions mises en place ou envisagées par les commerçants. On
notera qu’un coût peu élevé est rarement un levier. Le fait qu’une action soit peu
coûteuse ne motive en effet que 8 % des commerçants qui ont déjà mis des actions de
dynamisation en place ou qui envisagent de le faire. En revanche, un coût jugé trop élevé
est le frein principal à la mise en place d’actions de dynamisation : cité par 33 % de ceux
qui envisagent de ne pas mettre d’action en place.
Les actions commerciales ponctuelles reçoivent beaucoup d’intentions de mise en
place, car jugées moins coûteuses que les autres actions, rapides à implémenter et
nécessitant peu de compétences ou connaissances.
Pour répondre à une demande des clients, la création de nouveaux produits et/ou services est envisagée dans 47 % des cas et l’organisation de campagnes de communication dans 50 % des cas.
Par contre, l’e-commerce et le partenariat avec d’autres commerces sont plus rarement envisagés, car comparativement moins considérés comme des solutions « qui
fonctionnent ».
Projets d’avenir
des commerçants
indépendants
Ce sont 80 % des commerçants interrogés qui partagent de manière unanime
la volonté de conserver leur commerce dans le centre-ville.
Seul un tout petit pourcentage de commerçants envisage de déplacer son commerce dans un
centre commercial, que ce soit en centre-ville (2 %) ou hors centre-ville (2 %).
17.
18.
Résultats
de l’enquête
qualitative
Entretien en face à face
Analyse du contenu
du discours
L’analyse qualitative rassemble les opinions et les perceptions des personnes interrogées dans le cadre de leur activité de commerçants indépendants. Sous-entendus, nondits (hésitations ou phrases inachevées, par exemple)
ou contradictions dans le discours ont donc également
été pris en compte dans l’analyse afin de faire la part des
choses entre le déclaratif et les opinions réelles.
Profil de formation
des commerçants
La majorité des commerçants interrogés ne disposent
pas d’une formation spécifique dans leur domaine
d’activité. Dans le cas de certains métiers nécessitant un
accès à la profession (secteur horeca, coiffure…), les indépendants concernés ont suivi des formations en cours du
soir ou patronat.
Dans la majorité des cas, les commerçants
expriment leur capacité à apprendre et se
former de manière autodidacte.
La formation acquise durant l’enseignement secondaire supérieur, principalement pour les filières économiques, semble
être un point de départ suffisant à la création d’entreprise.
Toutefois, une part importante des personnes interrogées
disposait déjà d’un accès à la création d’entreprise grâce à
un diplôme d’enseignement supérieur (type court ou universitaire). Cependant, une proportion de commerçants
indépendants dont l’activité existe depuis plus de 10 ans
et qui, en plus, évoluent dans un contexte de reprise d’activité familiale, ne dispose pas de diplôme de l’enseignement
secondaire.
Les commerçants ayant repris une formation en gestion de base ne représentent qu’une minorité des personnes rencontrées.
Résultats
de l’ enquête qualitative
Préparation et démarrage de l’activité
Selon les commerçants, leur bonne connaissance de la ville est un atout pour sélectionner l’emplacement du commerce et l’activité à y développer. Sur la base de
cet élément, les commerçants rencontrés expriment qu’ils n’ont pas réalisé systématiquement de business plan avant de lancer l’activité. Ce point est prédominant pour les
commerçants généralement installés depuis plus de 10 ans qui justifient cette absence
de plan par le fait que les business plans n’étaient pas nécessaires « à l’époque ».
Les commerçants interrogés ayant collaboré avec une structure d’accompagnement à
la création d’entreprise ne sont pas majoritaires. Lorsque c’est le cas, la collaboration
intervient sur différents modes : un accompagnement à court terme, une analyse de
l’activité en vue de l’obtention d’un financement, des formations, etc.
Focus sur les starters (moins de 5 ans)
D’après l’échantillon, les starters ont plus systématiquement réalisé une étude de marché et un business plan. Cependant, cette étude a généralement été réalisée en totale
indépendance d’organismes ou a éventuellement été encadrée par un comptable. Certains organismes accompagnateurs ont aussi été sollicités durant le démarrage, mais
sur un laps de temps court.
Changements importants depuis la création de l’activité
Bien que le mot « crise » soit largement cité dans les interviews des commerçants et
semble engendrer des changements importants dans leur activité, il est important de
noter que les commerçants considèrent avoir mis en place des « solutions » pour pallier
les effets de celle-ci, telles que la diversification des produits et services proposés.
Au-delà de la crise, la stabilité et la pérennité de leur activité semblent également être
fortement influencées par des événements qu’ils n’estiment pas maitriser tels que la
réalisation de travaux, la désertification des centres principaux, etc.
Changements actifs que les commerçants estiment avoir entrepris :
• diversification / redéfinition des produits et services pour maintenir l’activité ;
• engagement / licenciement de personnel ;
• déménagement / investissement dans le but d’agrandir la surface commerciale ;
• création d’un second point de vente.
19.
20.
Résultats
de l’ enquête qualitative
Bilan de l’année 2012
L’année 2012 a été difficile pour la majorité des commerçants en Wallonie.
Lorsque les objectifs ont été atteints, ils l’ont été notamment grâce à de véritables
efforts, que ce soit en termes de disponibilité du commerçant (semaine de 6 jours
sur 7, avec de larges plages horaires d’ouverture), de sacrifices budgétaires (certains
commerçants ne s’octroient aucun salaire depuis des mois), de diminution de marge ou
encore de limitation des dépenses au maximum…
Le chiffre d’affaires s’aligne globalement sur celui de l’année précédente. Il y
a peu ou pas d’évolution. Cependant, pour équilibrer les résultats, il était indispensable
de travailler plus.
Les commerçants observent une modification des habitudes de consommation dans de
très nombreux secteurs, avec une diminution de certaines dépenses et une réduction de la fréquence des visites. Tel est le cas pour le secteur des soins à la personne
ou l’horeca.
De nombreux commerçants mentionnent l’impact négatif des médias qui provoquerait chez les consommateurs une certaine forme de thésaurisation de leur budget dans
le contexte de morosité générale.
Tendances principales
• Le chiffre d’affaires se maintient difficilement.
• Manque de moyens financiers pour prétendre à un développement plus important.
• Les clients sont à la recherche de promotions diverses, ils comparent davantage
les prix.
• Concurrence des grandes enseignes en termes de prix sur lesquels les commerçants indépendants ne savent pas s’aligner.
Contexte relationnel de travail
• L’aide d’un conjoint ou d’un parent. Dans le cadre de petite structure où l’indépendant travaille seul, l’accompagnement d’un conjoint ou d’un parent est une aide
considérable et fréquente. Elle permet au commerçant de bénéficier d’un soutien
moins onéreux que l’engagement d’un collaborateur.
• Les contacts avec l’association des commerçants.
On remarque que plus les centres sont petits, plus il y a une complémentarité entre
les commerçants.
Les contacts se font via des associations ou collaborations informelles entre commerçants. Le relationnel est le principal intérêt de ces rencontres.
Tant les membres que les non-membres font état de leur manque de temps pour
s’investir dans ces échanges.
Résultats
de l’ enquête qualitative
21.
• La concurrence.
Les commerçants parlent de la concurrence avec beaucoup de précautions et
de retenue. Rares sont ceux qui reconnaissent analyser la concurrence pour
positionner leur propre commerce. Une
minorité des commerçants interrogés dit
observer les tendances et nouveautés des
autres villes ou régions. La majorité des
commerçants se fixent pourtant des objectifs de développement individuels visant
à se différencier des concurrents existants
en proposant des produits/services exclusifs.
Dans les centres principaux d’agglomération, les commerçants se plaignent fortement de la concurrence des pôles commerciaux développés à l’extérieur des
villes, qui bénéficient souvent d’une meilleure accessibilité et d’une densité de magasins plus grande et plus diversifiée.
Dans les centres plus petits, les commerçants expriment l’importance fondamentale de la position géographique de leur commerce. Ils le préfèrent proche des autres
commerces afin de profiter du passage et de la complémentarité des produits proposés. Ils apprécient la diversité des commerces qui draine une nouvelle clientèle. Les
commerçants ont une conception de la concurrence différente de celle des grandes
villes. Ils l’envisagent plutôt comme une relation de collaboration.
Dans les petites villes, les commerçants estiment qu’ils proposent des produits uniques
et très spécifiques. Si un concurrent offre le même produit, les atouts mis en avant
sont le service et le prix.
Convaincus de l’exclusivité des produits et des services qu’ils offrent, ils disent avoir
de bons contacts avec la concurrence et observent de manière superficielle ses
comportements.
Facteurs de réussite et d’échec identifiés
pour un commerce indépendant
Les facteurs en lien direct avec le commerçant :
• qualités propres au commerçant : accueil, conseil personnalisé,
disponibilité, constance du service, écoute, bonne connaissance
des produits proposés… ;
• emplacement (localisation) ;
• agencement intérieur, attractivité du magasin… ;
• exclusivité, diversité et choix des produits proposés ;
• bonne gestion financière et logistique du commerce ;
• rapport qualité/prix.
Les facteurs exogènes à l’action des commerçants :
• dynamisme de la ville ;
• gestion des parkings et accessibilité ;
• influence des centres commerciaux extérieurs ;
• insécurité et précarisation de certains quartiers ;
• mauvaise organisation des travaux et délais trop longs pour leur réalisation.
La bonne gestion
financière et le rapport
qualité/prix font partie
des facteurs de réussite
du commerce
22.
Résultats
de l’ enquête qualitative
Situation de leur propre commerce
D’une manière générale, les commerçants interrogés sont convaincus de disposer de
tous les critères de réussite en interne. Ils disent souffrir principalement du manque
de dynamisme de leur ville et des problèmes d’accessibilité.
Dynamisation dans les commerces
De manière générale, les commerçants estiment qu’ils dynamisent leur commerce autant qu’ils le peuvent. Cependant, certains freins dans la mise en place d’actions
de dynamisation sont mis en exergue :
• l’aspect financier, dont la difficulté à investir dans :
- le capital humain (engagement) ;
- l’investissement matériel (remplacement de machines, investissement dans le bâtiment, modernisation de l’équipement…) ;
- le développement de l’activité en ligne (e-commerce, site web).
• l’aspect disponibilité lié au manque de temps ;
• les tentatives de modernisation/d’innovation antérieures de produits et/ou de services qui semblent avoir mal été perçues par la clientèle.
Quels sont les projets de développement des commerçants ?
Malgré les difficultés qu’ils disent rencontrer, les commerçants restent tournés vers
l’avenir et envisagent de mettre en place des projets de développement futur.
E-commerce
On constate que ce sont principalement les commerçants interrogés dans le
secteur de l’équipement de la personne et les autres activités liées à la beauté
qui manifestent une réelle opposition à la mise en place de l’e-commerce. Le
principal élément avancé est l’inadéquation avec un service à la clientèle personnalisé, de
proximité, dans un métier où le contact est au centre de la relation commerçant-client.
D’une manière générale, l’e-commerce est perçu par les commerçants, soit comme une
menace à leur propre emploi, soit comme un outil à propos duquel les commerçants
manquent cruellement d’informations.
Ceux qui sont potentiellement ouverts à cet outil souhaiteraient qu’il devienne une
opportunité de ventes supplémentaires, mais ne l’envisagent presque jamais pour remplacer complètement leur activité principale.
23.
Recommandations
de l’UCM
Résumé de la situation du commerce indépendant
Les commerçants indépendants font face à une nécessité de renouvellement : les habitudes de consommation évoluent et les centres-villes ne jouent plus autant qu’avant
leur rôle de pôles d’attractivité des clients.
Cependant, le commerce indépendant éprouve des difficultés à se renouveler :
•
•
•
la moyenne d’âge des commerçants indépendants est en augmentation et
la proportion d’entreprises de plus de 10 ans y est plus élevée que dans d’autres
secteurs d’activité en Wallonie ;
le nombre de commerçants indépendants wallons est en légère diminution
malgré une croissance du secteur du commerce ;
une proportion importante de commerçants indépendants enregistre une
diminution de chiffre d’affaires ou de fréquentation (4 commerçants sur 10),
alors qu’ils ne sont que peu à enregistrer une augmentation à ces différents niveaux.
Néanmoins, seuls 10 % des commerçants se sentent réellement en péril, alors que
52 % d’entre eux considèrent que leur situation est plutôt bonne, voire excellente.
Par contre, seuls 16 % considèrent que la situation du secteur dans son ensemble est
plutôt bonne. Les commerçants interrogés ont donc globalement tendance à envisager leur propre situation de manière plus positive que la situation des commerces « en
général ». On note que plus de 60 % de tous les commerçants interrogés jugent le
commerce indépendant dans leur ville comme menacé. Pourtant, 9 commerçants sur
10 souhaitent conserver leur activité.
Points faibles et menaces pour le commerce indépendant
Les principales faiblesses identifiées par les commerçants eux-mêmes sont la sécurité, l’accessibilité,
le stationnement et le prix des produits. Ces différentes problématiques se retrouvent également
directement ou indirectement au niveau des menaces identifiées par les commerçants en ce qui concerne
leur activité : la sécurité, le coût des charges sociales (avec un impact direct sur le prix des produits), la
crise économique, les taxes (avec un impact direct sur le prix des produits) et l’accès ou le stationnement
dans les centres-villes.
La crise économique est quant à elle perçue par 95 % des commerçants comme une menace. Cela correspond aux derniers résultats du baromètre conjoncturel réalisé en décembre 2012 par l’UCM à l’occasion
des soldes d’hiver, qui fait ressortir que la principale source de préoccupation des commerçants sondés
est « l’évolution du pouvoir d’achat ».
Le développement de la concurrence d’autres enseignes, même quand il s’agit de la grande distribution,
n’est pas perçu comme une des menaces les plus importantes par les commerçants indépendants.
D’autre part, le développement des franchises de proximité est quant à lui plutôt perçu comme une opportunité et non comme une menace.
24.
Recommandations
de l’ UCM
Points forts et opportunités pour le commerce indépendant
À côté des faiblesses et menaces, cette enquête a également permis d’identifier les principales forces des
commerçants : la qualité du service, la qualité des produits, l’expertise et le conseil aux clients…
La montée du commerce électronique est perçue comme une opportunité plutôt que comme une menace,
tout en restant un domaine par lequel les commerçants interrogés se sentent peu concernés. Cela plaide
évidemment pour un renforcement des compétences et des connaissances des commerçants en la matière.
L’analyse qualitative fait également apparaitre un souci marqué du commerçant de se différencier et de
proposer un service de qualité aux clients.
Une politique de soutien aux commerces indépendants doit donc également aider les commerçants à renforcer leurs deux principaux atouts : la qualité du service au client et la mise à disposition d’une gamme
de produits qui les différencie de la concurrence.
Les points faibles et les menaces sont généralement considérés comme exogènes au commerçant qui estime ne pas avoir de maitrise sur eux. Les points forts et les opportunités sont généralement considérés
comme endogènes au commerçant, relevant selon lui de la qualité de son travail.
On en conclut une certaine attitude protectionniste de la part des commerçants indépendants, qui ne
manquent pourtant pas de souligner l’importance des facteurs de dynamisation, ces facteurs influençant le plus significativement la santé des commerces.
La nécessité d’innover, même si elle n’est pas toujours comprise ou formulée, et le besoin de dynamiser
les commerces indépendants sont indispensables pour pallier certains manques constatés au sein des
commerces indépendants. Mais cela suppose, de la part de certains commerçants, une remise en question profonde de leur manière de travailler, que ce soit pour la gestion de leur commerce (horaires
d’ouverture, par exemple), de leurs produits ou de leur personnel, ou par rapport à leur ouverture aux
autres acteurs du marché. Travailler en partenariat avec les commerçants pour faire émerger une réelle prise de conscience
est essentiel.
Au-delà de ces remarques générales, on notera que chaque ville présente des caractéristiques propres,
en fonction de ses situations géographique, sociale ou politique. Il convient donc de pouvoir adapter ces
conclusions aux besoins et aux réalités de chacun.
Pistes d’actions pour le développement
de programmes de dynamisation des commerces Offre de formation
Les demandes de formation sont principalement liées à l’informatique, au marketing
et au support technique ou sont propres au secteur même du commerce. L’objectif
qui motive les commerçants à suivre des formations est principalement de réduire
leurs coûts en apprenant à réaliser eux-mêmes certains travaux ou en acquérant certains outils leur permettant de se faciliter la vie et leur travail.
Généralement, les commerçants aspirent à une plus grande autonomie dans la gestion
de la présence de leur commerce sur le web, et se montrent réticents à payer des frais
de consultance qu’ils considèrent comme généralement trop importants.
Pourtant, malgré ces demandes de formation, de nombreux indépendants expriment clairement manquer de temps et de disponibilité pour se former.
Recommandations
de l’ UCM
25.
Une première piste de réflexion serait de faciliter l’accès à la consultance pour
les commerçants indépendants grâce à des coûts réduits. Des experts pourraient
fournir de précieux conseils marketing, évaluer les forces ou faiblesses du commerce,
développer des outils pour générer du chiffre d’affaires tout en dégageant une véritable valeur ajoutée par rapport aux commerces de franchise, chaînes de magasins, etc.
Une deuxième piste serait de mettre à disposition une base de données ou encore de
constituer un réseau local qui permettrait de mettre en contact les
différents corps de métiers.
Exemple : une TPE locale propose ses services de création de site web à des
commerçants de la région qui n’ont pas de gros budgets à allouer à ce projet.
• la TPE gagne en expérience et en visibilité ;
• le commerçant réalise un gain financier et améliore sa visibilité ;
• la ville profite de cette collaboration locale.
Ce que propose déjà l’UCM :
Via son programme « Dynamisation Commerce », l’UCM propose une série d’ateliers formatifs à
destination des commerçants indépendants wallons. L’accent des prochains ateliers sera mis
sur les thématiques suggérées par les commerçants dans cette enquête, principalement dans le
domaine du web. Une attention particulière sera portée sur l’aspect pratique des ateliers, avec
un focus opérationnel. Pour pallier le problème de disponibilité des commerçants, l’UCM proposera ses ateliers à partir de 8h, ou après 19h.
•
Développement de la collaboration entre commerçants
À l’instar de nombreux commerçants dans les petits centres et centres secondaires, une
collaboration de type «Win-Win» doit être encouragée pour les commerçants des centres
principaux d’agglomération. Un commerçant seul est un commerçant plus faible. L’objectif de
ces collaborations est de stimuler le commerce local, de favoriser les contacts entre commerçants, de générer des partenariats et de mieux se positionner face à la concurrence
des grandes chaînes et centres commerciaux. En misant sur la collaboration et l’échange, les
commerçants indépendants pourront unir leurs forces et leurs idées pour le développement
d’actions conjointes et solidaires.
De telles initiatives commencent d’ailleurs à voir le jour. (Exemple : «Namur, c’est le pied» a été
créée sur Facebook afin de vanter les charmes du commerce dans le piétonnier de la ville.).
Ce qu’envisage l’UCM :
Favoriser les rencontres entre les commerçants, c’est favoriser les possibilités de se trouver des points
communs. L’UCM dispose déjà d’un réseau de femmes chefs d’entreprise. Pourquoi ne pas développer
d’autres réseaux ? Des « UCM Commerce » existent déjà dans certaines régions de Wallonie. Ces réunions permettent aux commerçants d’une région qui le souhaitent de se rencontrer et d’échanger sur
les actualités de leurs villes. Des rencontres pourraient être organisées sous un angle plus collaboratif.
Les chefs de grandes entreprises sont très souvent membres de cercles ou d’associations d’entrepreneurs. Cela leur donne l’occasion de participer à des conférences, de s’informer sur des thématiques, de se
perfectionner dans l’un ou l’autre domaine, mais aussi et surtout de se rencontrer et d’échanger. De ces
rencontres peuvent naitre des partenariats, des affaires, des contrats et donc du chiffre d’affaires.
Les commerçants ne sont-ils pas, eux aussi, des chefs d’entreprise ?
26.
Recommandations
de l’ UCM
Accueil plus systématique de stagiaires afin de soulager les commerçants
Une des charges principales exprimées par les commerçants fait référence au coût de
l’engagement de personnel. Ce coût est un frein considérable aux projets de développement des indépendants. Si les dispositions légales et fiscales ne sont pas changées,
l’accueil de stagiaires IFAPME/EFPME en formation pourrait être une piste de réflexion
à analyser. De par l’engagement à coût réduit de ces stagiaires, le commerçant pourrait
alors bénéficier d’une aide intéressante, tout en formant les jeunes générations par la
même occasion.
Formation initiale des indépendants
Toute personne disposant d’une formation d’enseignement supérieur a directement
accès au statut d’indépendant sans même devoir attester de ses connaissances de
base en gestion.
Notre enquête révèle que les indicateurs économiques et l’analyse de leur activité ne
sont pas des postes suffisamment maitrisés par certains commerçants indépendants.
Par méconnaissance des outils de gestion et des outils plus modernes de communication, de nombreux commerçants se sentent freinés dans les éventuels investissements
qu’ils souhaiteraient réaliser. De ce fait, ils délèguent souvent la gestion financière de
leur commerce à un comptable qui, de son côté, ne comprend pas toujours suffisamment bien le fonctionnement détaillé d’un commerce.
Gestion de la concurrence
La majorité des commerçants rencontrés lors de l’enquête n’analyse que très peu sa
concurrence tout en affirmant pourtant proposer des produits et services exclusifs.
Pour mieux se positionner et mieux se différencier, il semble capital qu’un commerçant
puisse être informé de ce qui existe autour de lui, dans son propre secteur d’activité,
mais, pourquoi pas, en dehors également. La veille concurrentielle, mais aussi plus large,
n’apparait donc pas, à la vue de notre enquête, comme prioritaire pour les commerçants. Il faut reconnaître que, faute de temps, les commerçants préfèrent consacrer le
peu de moments dont ils disposent à la gestion de leur commerce, voire à leur formation
plutôt qu’à la veille concurrentielle.
Dans un premier temps, afin de les aider dans leur positionnement/segmentation, une
grande majorité des commerçants interrogés souhaiteraient que les villes puissent
fournir des relevés sur plan des commerces existants et des secteurs d’activité. Les
villes pourraient en outre communiquer davantage sur les ouvertures de nouveaux
magasins, ou activités locales exceptionnelles.
Ce qu’envisage l’UCM :
L’UCM entend développer une e-newsletter à destination des commerçants wallons. L’objectif
serait, entre autres, de permettre aux commerçants intéressés de recevoir une série d’informations pertinentes sur les tendances : évolution de la consommation, habitudes des consommateurs, évolution des pratiques d’achats, tendances en vente… Il s’agirait aussi de permettre au
commerçant de décrypter les signes avant-coureurs des préférences à venir du consommateur,
des tendances sociales qui influenceront le commerce de demain… Ces E-news entendent également fournir aux commerçants les clés et les conseils pratiques leur permettant de garder l’œil
ouvert sur ce que font leurs confrères, ici ou ailleurs.
Recommandations
de l’ UCM
Pistes d’actions pour le développement de politiques
transversales de soutien au commerce indépendant
Accessibilité des centres urbains : pour répondre à cette problématique, il faut
travailler prioritairement sur l’amélioration de l’offre de parkings dans le centre-ville,
même si l’accessibilité par les transports en commun ne doit aucunement être négligée.
À cet effet, l’UCM a développé une charte de la mobilité en centre-ville qui reprend
plusieurs propositions qui devraient permettre d’apporter un début de solution à cette
problématique.
Parmi celles-ci, on retrouve : le développement quantitatif de l’offre de parkings, la gratuité des parkings lors de la première demi-heure, des tarifs préférentiels pour les commerçants afin qu’ils puissent octroyer des heures de parking gratuites à leurs clients,
des mesures de police pour faire respecter les aires de livraison, la proposition de places
de parking temporaires en cas de travaux publics.
Sécurité : dans le cadre des « Assises de la sécurité », l’UCM a récemment émis plusieurs propositions visant à améliorer la sécurité dans les commerces.
Les pistes de réflexion principales portent sur l’instauration de dédommagements civils
(minimum 151,00 €) en cas de vol, une surveillance accrue des noyaux commerciaux
pendant les fêtes de fin d’année, l’intensification de l’offre de formation en technoprévention, une extension de la liste des investissements de sécurité donnant droit à
une déduction fiscale ou encore la réduction du nombre de cellules vides augmentant
le sentiment d’insécurité.
Concurrence : le rôle des pouvoirs publics à ce niveau est de mettre en place une
concurrence saine et loyale dans la cadre de la régionalisation de la législation sur les
implantations commerciales. Cela passe par la possibilité pour les commerçants et leurs
organisations représentatives de disposer d’outils d’analyse objectifs, transparents
et accessibles à l’ensemble des parties prenantes. Il est également important que les
décisions d’autorisation d’implantations commerciales soient prises au niveau approprié. C’est-à-dire à un niveau supra-communal pour des projets de grande envergure. La
législation relative aux pratiques du commerce, en ce compris la période de pré-soldes,
doit également être appliquée avec rigueur et transparence afin d’assurer une concurrence loyale entre les différentes enseignes.
Prix : le coût du travail, les réglementations diverses ainsi que le niveau de la TVA
constituent des préoccupations importantes des commerçants, comme pour la plupart
des entreprises d’ailleurs. Ces différences de coûts sont généralement plus élevées que
dans les pays limitrophes, ce qui se répercute sur les prix pratiqués par
les commerçants wallons. Il est donc nécessaire de veiller à ce que ces coûts supportés
par les commerçants puissent être réduits et alignés sur les pratiques existantes dans
d’autres pays. En effet, la montée du commerce électronique élargit le champ concurrentiel auquel le commerce de proximité est soumis.
Il devient donc nécessaire de réduire certains coûts afin de s’assurer de la compétitivité du secteur. Les réductions de charges sociales sur les bas salaires et les premiers
emplois qui existent actuellement pourraient être approfondies. En ce qui concerne
la TVA, le taux qui est appliqué actuellement au niveau belge est déjà plus élevé que
ceux pratiqués dans les pays voisins. Il faut donc absolument éviter qu’il soit encore
augmenté. Au niveau des taxes communales, une harmonisation et une meilleure transparence seraient les bienvenues.
27.
28
Conclusion
« Là où il y a une nécessité, il faut qu’il y ait une possibilité »
Titu Maiorescu
Être indépendant en 2013 est un choix courageux. Être indépendant dans le
secteur du commerce l’est encore plus. Entre la concurrence, omniprésente, la
crise qui perdure et affecte le pouvoir d’achat, les coûts importants liés à ce statut, le
manque de temps, la difficulté de combiner vie familiale et vie professionnelle, le besoin
d’être toujours au top pour recevoir sa clientèle au risque qu’elle n’aille voir ailleurs…
l’équilibre est difficile à trouver.
Pourtant, lors de nos entretiens, une constatation s’est imposée : le commerçant
est volontaire. Il souhaite réussir et déploie une intensité de main-d’œuvre importante pour y arriver. Travailler 60 heures par semaine : les commerçants le font !
Et même s’il est parfois arrivé par hasard dans le monde du commerce, le commerçant
souhaite y rester et fera le maximum pour y parvenir.
Plusieurs points faibles ont été pointés par les commerçants comme des entraves à
leur réussite. Nous ne pourrions être complets sans en ajouter un : l’indépendance ! Car
l’indépendance de l’indépendant pourrait bien être sa plus grande faiblesse :
travailler seul, avancer seul, s’en sortir seul, trouver des solutions seul…
À l’heure actuelle, le commerçant indépendant n’a plus le choix. Face aux moyens et à
l’organisation de la grande distribution, s’il veut poursuivre son activité, il doit se
renouveler, écouter ses clients, observer ses concurrents, s’adapter, innover…
L’UCM ne peut résoudre l’ensemble des difficultés que rencontrent les commerçants
indépendants de nos villes. La complexité et la multiplicité des domaines rendent cette
tâche ardue. Cependant, l’implication de l’UCM au sein de nombreux organes décisionnels lui permet de placer le commerçant au cœur des discussions, de relayer
et de défendre ses idées. L’UCM entend poursuivre et renforcer les actions qu’elle
a déjà mises en place à destination des commerçants. Ateliers, audits, présentations,
réunions d’échanges sont autant d’outils offerts aux commerçants indépendants afin
de leur permettre de mieux se positionner par rapport aux autres commerces. Les horaires seront revus pour correspondre au mieux à leurs disponibilités. Les thématiques
seront encore plus ciblées, avec un objectif unique : permettre au commerçant de
continuer à faire son métier et à le faire encore mieux !
L’UCM souhaite également favoriser et renforcer les liens entre commerçants
grâce à ses actions et son implication de terrain. Parce que, de l’avis même des commerçants interrogés dans cette enquête, la vulnérabilité se ressent plus lorsque l’on
est seul que quand on fait partie d’un groupe ayant les mêmes préoccupations et les
mêmes objectifs. S’isoler des autres commerçants, c’est se rendre plus faible.
Il faut s’engager à soutenir le commerce de proximité, parce qu’avec lui, c’est
tout un mode de vie que nous défendons. Rien de moins !
“
L’indépendant est
quand même différent des
autres [travailleurs] puisqu’il
prend des risques, des responsabilités (…). Quand on doit
prendre des risques,
l’Etat nous les fait prendre
”
jusqu’au bout.
Parole de commerçant indépendant
Ce vadémécum a été réalisé avec le soutien de l’ASE
dans le cadre du programme «Dynamisation Commerce».
Contact :
Carol Dannevoye – Project Manager Commerce
[email protected] – 081 486 278
www.ucm.be
Editeur responsable - Philippe Godfroid, rue Colonel Bourg 123 (3è étage) - 1140 Bruxelles
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POUR
06/13