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N° 04 ‐ 2016 ‐ Roissy, Janvier 2016
LE DIALOGUE SOCIAL
N’EST PAS UNE COURSE
À LA SIGNATURE !
Le nouveau DGRH, Gilles Gateau, l’a répété lors de sa première session de CCE vendredi 15 janvier : “je n’ai pas de baguette magique !”
Bien qu’ayant passé l’âge de croire aux contes de fées, nous imaginions au moins un vrai signe
d’apaisement, un premier geste à la mesure de l’état catastrophique dans lequel se trouve notre
entreprise au niveau social.
Le PDG d’Air France avait même évoqué un plan ambitieux dans un courrier adressé aux élus du CCE
pour annoncer le CCE extraordinaire de ce vendredi 15 janvier. Ça sentait donc plutôt bon l’apaisement…
La déception a été à la hauteur de l’espoir suscité. La seule chose sur laquelle la direction semble avoir
reculé, c’est le plan B dont personne ne voulait et que nous combattons activement depuis le 5 octobre.
Tout le monde croyait assister à la naissance du plan A+. Mais une fois encore, la montagne Perform accouche d’une souris de plan A-. Rapidement, le signe “plus” s’est révélé être de l’habillage, du marketing,
créant une déception quasi unanime parmi les élu(e)s. On vous le confirme, il n’y a pas plus d’ambition dans
ce plan A- qu’il n’y avait de respect dans sa version B !
RÉALISÉ AVEC TRUCAGES
Pour les Personnels Navigants Techniques, ça change quoi ?
Les petits plats dans les grands, la direction leur propose de diminuer
globalement le niveau de leurs efforts prévu lors du chantage précédent. Des mesures de réduction des coûts à l’heure de vol, des optimisations
d’organisation de l’activité, de la flexibilité… En échange elle s’engagerait
sur “des accords de périmètre qui garantissent le maintien de l’emploi et
même des embauches dès 2017 ! Des perspectives de carrière, des évolutions”, et en prime, l’arrivée dans notre flotte de B787 et A350.
Elle est pas belle la carotte ? Mais attention. La croissance promise
ne s’articulerait que par un savant calcul de SKO (Siège Kilomètre
Offert). Ce n’est pas le nombre d’avions qui augmente, mais plutôt
le nombre de sièges qu’il y a dans chaque type d’avion en fonction
du nombre de rotations avions !
La décroissance pour 2016/2017 est toujours présente, puisque
programmée. Nous perdons jusqu’à 6 avions Long Courrier
(747-A340) d’ici l’hiver 2016. Ce n’est qu’à l’été 2019 que nous
pourrons recompter 107 LC !
Les veinards ! La direction s’engage à respecter l’accord en cours qui
se terminerait en octobre 2016. C’est vraiment trop sympa ! Ben oui, la
direction aurait pu mentir ou faire du chantage ! Non ? Alors ils le gardent, leur accord, mais à condition qu’ils se dépêchent d’en négocier
un nouveau : Prenons le temps de nous presser ! Sereinement !
A coup sûr, il y aura moins de PNC dans nos avions mais cela pourrait
permettre (pas sûr…) d’accélérer les promotions et de reprendre les embauches
plus vite qu’aujourd’hui (mais pas avant 2020, faut pas déconner ! ).
En attendant les embauches, la direction va lancer un énième PDV
RÉALISÉ AVEC TRUCAGES
Pour les Personnels Navigants Commerciaux,
ça change quoi ?
pour résorber les sureffectifs ! La seule chose qui change pour les PNC, c’est 90 jours de plus
pour négocier, soit fin juin au lieu de fin mars…
*
Un plan ambitieux, de l’espoir jusqu’à la croissance… par
la mise en place d’un cinquième PDV (Plan de Départs Volontaires) pour le personnel sol depuis 2010 ! Combien
d’emplois à détruire : autant que possible !
Vous avez tous entendu le pdg d’AF/KLM annonçant
à la radio un possible PDV qui ne concernerait que
1000 emplois (PN/PS). Le plan A- qui nous est présenté
c’est plus de 1800 emplois à détruire rien qu’au sol !
RÉALISÉ AVEC TRUCAGES
Pour les Personnels Sol, ça change quoi ?
Si notre DGRH n’a pas de baguette magique pour créer
des emplois, il a des GPEC (Gestion Prévisionnelle des
Emplois et des Compétences) qui les suppriment !
Les salariés du sol ont été promus premiers de la classe en
*Accord Triennal de la Gestion Prévisionnelle
DÉPASSANT tous les objectifs fixés de réduction des coûts
des Emplois et des Métiers
fixés. Pourtant, le seul plan qu’on leur propose est d’accepter une mobilité (y compris géographique) ou de quitter l’entreprise. Ne nous y trompons pas : c’est du
Plan B en barre !
La direction laisse aux organisations syndicales du Personnel au Sol jusqu’au 26 janvier, 17h, pour apposer
leurs signatures sur l’ATGPEM. Le dialogue social n’est pas une course à la signature. Mais en amont,
les GPEC présentées par la direction sont toutes contre le maintien de l’emploi, à travers le viseur du Plan
B et de ses 8000 suppressions d’emplois !
N’oubliez pas le contexte de dialogue social au point mort qui a suivi le 5 octobre, jusqu’à ce que le nouveau DGRH, un 4 janvier, appelle à l’apaisement et à son renouveau. C’est dans cet élan que la CGT Air
France s’est inscrite en suspendant son appel à la grève du 28 janvier.
Comment la direction peut-elle s’engager aujourd’hui sur une garantie de l’emploi jusqu’en juin 2018 si le
périmètre d’activité Air France n’est pas défini ?
Elle a beau s’en défendre, la direction semble toujours enfermée dans une
logique d’opposition des catégories de personnels :
• Elle est prête à se contenter d’un effort de productivité de 12% au lieu des 17% initialement demandés
aux pilotes. Pour séduire les syndicats de pilotes, des termes comme “embauches” ou “promotions”
sont mis en avant.
• Elle est prête à détendre le calendrier de négociations avec les PNC, elle évoque des embauches à partir
de 2020.
• Elle est prête à tout pour ne rien changer concernant le Sol. L’accord ATGPEM, boite à outils RH pour
traiter les sureffectifs générés par une baisse d’activité Air France, est soumis à signature jusqu’à ce
mardi 26 janvier. Aucun terme positif comme “embauches” ou “promotions” n’est employé…
Contrairement à ce que certains aiment à colporter, la CGT Air France est prête à s’engager dans des négociations loyales à condition qu’un accord de périmètre soit négocié
et attaché à un accord type ATGPEM.
Alors nous pourrons parler, comme le DGRH à son arrivée, de respect et de confiance.
L’avenir de nos emplois passe par un accord de périmètre
d’activité Air France. Le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?
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