du coup de foudre à l`indifférence. EN QUELQUES

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du coup de foudre à l`indifférence. EN QUELQUES
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Cours d’histoire des arts
Interactions
Genres, mouvements, styles… : les différents choix artistiques évoluent parfois selon des modes
oppositionnels (le romantisme contre le classicisme…) ou attractifs (la Renaissance retrouve
l’Antiquité…).
De plus, on peut constater des convergences entre les différentes pratiques artistiques : conscientes (le
mouvement surréaliste s’exprime solidairement en littérature et en arts plastiques) ou non conscientes
(avec le recul du temps, on constate par exemple les mêmes préoccupations d’une modernité formelle
chez le poète Stéphane Mallarmé, le musicien Arnold Schönberg ou le plasticien Paul Klee).
On peut relever enfin des répercussions esthétiques liées à des découvertes particulières : entre deux
types de culture (influence des arts africains en Occident), ou entre deux pratiques artistiques (le flashback, par exemple, pratiqué par des romanciers comme Marcel Proust ou James Joyce, s’imposera assez
naturellement dans l’écriture du cinéma naissant).
Toute l’histoire des arts n’est donc pas le fait de simples « mouvements » ou « écoles stylistiques » : elle
est le fait de « francs-tireurs », d’individualités parfois influentes, mais que l’étude devra pouvoir déterminer
comme telles : Léonard de Vinci appartient à la Renaissance mais n’est pas que cela, Bach est « plus » qu’un
classique, Baudelaire ne se confond pas totalement avec le symbolisme de son temps, Cézanne avec
l’impressionnisme, Picasso avec le cubisme, Claude Simon avec le nouveau roman, etc. Si l’histoire de l’art
semble incontournable pour se repérer dans un monde esthétique foisonnant, l’amateur d’art n’oubliera
pas que depuis le monde de Lascaux, l’artiste a à faire avec des déterminations multiples (mythologiques,
sociologiques, techniques…) et surtout qu’il reste seul maître d’œuvre. Dans le parcours même du
travail de l’artiste, il s’agit finalement aussi de se souvenir que chaque œuvre réalisée est irréductible aux
autres (même dans le cas des travaux de « série ») : elle conserve sa part profonde d’imaginaire, de
subjectivité, d’acte imprévisible, libre. En ce sens, nous conclurons ici avec Roland Barthes sur la
nécessaire modestie de tout discours sur l’art (« la lecture d’une œuvre, disait-il, n’est pas plus ou moins
vraie ou fausse, elle est plus ou moins riche ») ; et, avec André Malraux, sur la grande liberté qui est laissée
à chacun d’entre nous, au-delà des œuvres consacrées, de se constituer son propre « musée imaginaire »
(ou sa propre discothèque, bibliothèque, cinémathèque), en se souvenant sur ce point qu’« il n’y a pas de
progrès en art » : qu’un Van Gogh ne « vaudra » pas, en soi, plus qu’un Léonard de Vinci, qu’un Debussy ne
« vaudra » pas, en soi, plus qu’un Beethoven, etc. ; et qu’une hiérarchie de ce type ne peut être qu’une
indication dans un système de valeurs marchandes, lui-même soumis à l’aléatoire.
En dépit des modes et des contraintes, si l’artiste semble globalement libre (selon son époque et sa
société), l’amateur d’art quant à lui reste totalement libre d’« aimer ou ne pas aimer » ; tout le mystère de
la rencontre entre une œuvre et son public : du coup de foudre à l’indifférence.
EN QUELQUES MOTS
Le mot art implique d’abord la référence à une pratique exclusivement humaine, mais pas
nécessairement tournée vers le beau, valeur sublimée dès la philosophie platonicienne : d’où le terme
beaux-arts, distinctif d’arts et métiers par exemple, puis d’artisanat ; ou la séparation entre arts
mineurs (bande dessinée, chanson…) et arts majeurs (peinture, musique classique…). On
comprend ici que, dans la perspective de cette « élévation vers le beau », artistes, philosophes ou
historiens de l’art n’ont pas résisté à la tentation d’établir une hiérarchie des pratiques par genres :
Hegel, par exemple, plaçait la poésie au sommet, et pour Schopenhauer c’était la musique. En réalité,
l’époque contemporaine découvre surtout que la plupart des grandes pratiques artistiques sont
présentes dans toutes les cultures humaines : antérieures ou parallèles aux arts antiques (Grèce,
Rome, Perse, Chine, Inde), les arts dits barbares (Germains, Celtes, Scythes…), primitifs devenus
premiers (Africains, Océaniens, Amérindiens) et enfin – en remontant ainsi dans un temps fantasmé –
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Prologue
« antédiluviens » ou « paléolithiques ». Du même coup, c’est la recherche d’absolu qui devient
toute relative : relative à la culture (animiste, antique…), à sa fonction (sacrée ou profane, prestige et
apparat ou pur plaisir des sens), à son objet (éphémère : arts de la scène et de la musique, peinture de
sable…, ou destinée à résister au temps : orfèvrerie, sculpture, architecture, littérature écrite…), à son
statut (élitaire ou populaire), à la mode et, finalement, à l’individu (le goût).
Toute classification elle-même est donc devenue relative à la culture et au temps : si, dans cette
recherche, on était parti des cinq sens, on aurait sans doute établi un système fondé essentiellement
sur la vue (peinture ou estampe, arts du corps et arts décoratifs) et sur l’ouïe (musique et
chant) ; mais avec la sculpture, qui concerne la vue et le toucher, les choses se compliquent ; il
faudrait aussi accepter au panthéon des beaux-arts l’art culinaire (goût) et la parfumerie (odorat) ; que
faire enfin de la littérature, dont la poésie concerne la musique et la prose « l’esprit » ? Admettre ainsi
que l’homme a également un « sixième sens », l’imaginaire ? À moins que ce soit l’émotion, ou bien
l’intelligence ? etc. On sait enfin, grâce aux ethnologues, que chaque culture est plus ou moins
attachée à telle ou telle forme artistique : sculpture, danse et musique en Afrique noire ; sculpture et
peinture en pays bouddhistes ; architecture, sculpture, théâtre et littérature en Grèce.
Toute classification des arts, aussi utile qu’elle ait pu paraître, n’est donc que l’enregistrement actualisé
des différentes pratiques ; aujourd’hui, par exemple, les institutions (officielles) procèdent à des
regroupements nécessaires aux budgets, manifestations ou organisations professionnelles : arts
plastiques et graphiques (sculpture, peinture, dessin, « installation»), arts de l’image (cinéma,
photographie, dessin d’animation), arts musicaux (musique, chant), arts décoratifs et appliqués
(dont le design et le stylisme), arts de la scène (théâtre, danse, cirque), arts littéraires (ici
l’opposition prose/poésie a laissé place à la multiplication des genres : littérature enfantine, sciencefiction, roman…) et architecture (qui, comme le design, procède d’une double nature : fonctionnelle
et esthétique). Notons enfin, sur ce point, qu’au cours de l’histoire ont pu s’imposer des formes d’art
total pour lesquelles différentes corporations pouvaient être convoquées : grandes célébrations
amérindiennes, opéra chinois et européen, ou aujourd’hui le cinéma.
Derniers éléments importants pour ce petit inventaire terminologique : les historiens de l’art, aidés
notamment par l’archéologie, l’ethnologie, l’iconologie ou la musicologie, ont pu établir une
« grammaire des styles » qui offre des repères utiles dans le cas de la plupart des périodes et
cultures artistiques : par exemple pour l’Europe médiévale, style roman puis gothique ; ou, aux
XVIe et XVIIe siècles, style baroque puis classique. Quant à l’artiste, l’historien cherchera à déterminer
l’évolution de son statut, selon qu’il bénéficie de commandes (religieuses ou publiques), de la
protection d’un mécène (individu ou institution), ou qu’il est pris en charge par un agent ou un
producteur (nécessaire connaisseur du marché de l’art et de l’importante machine de productiondiffusion actuelle).
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« antédiluviens » ou « paléolithiques ». Du même coup, c’est la recherche d’absolu qui devient
toute relative : relative à la culture (animiste, antique…), à sa fonction (sacrée ou profane, prestige et
apparat ou pur plaisir des sens), à son objet (éphémère : arts de la scène et de la musique, peinture de
sable…, ou destinée à résister au temps : orfèvrerie, sculpture, architecture, littérature écrite…), à son
statut (élitaire ou populaire), à la mode et, finalement, à l’individu (le goût).
Toute classification elle-même est donc devenue relative à la culture et au temps : si, dans cette
recherche, on était parti des cinq sens, on aurait sans doute établi un système fondé essentiellement
sur la vue (peinture ou estampe, arts du corps et arts décoratifs) et sur l’ouïe (musique et
chant) ; mais avec la sculpture, qui concerne la vue et le toucher, les choses se compliquent ; il
faudrait aussi accepter au panthéon des beaux-arts l’art culinaire (goût) et la parfumerie (odorat) ; que
faire enfin de la littérature, dont la poésie concerne la musique et la prose « l’esprit » ? Admettre ainsi
que l’homme a également un « sixième sens », l’imaginaire ? À moins que ce soit l’émotion, ou bien
l’intelligence ? etc. On sait enfin, grâce aux ethnologues, que chaque culture est plus ou moins
attachée à telle ou telle forme artistique : sculpture, danse et musique en Afrique noire ; sculpture et
peinture en pays bouddhistes ; architecture, sculpture, théâtre et littérature en Grèce.
Toute classification des arts, aussi utile qu’elle ait pu paraître, n’est donc que l’enregistrement actualisé
des différentes pratiques ; aujourd’hui, par exemple, les institutions (officielles) procèdent à des
regroupements nécessaires aux budgets, manifestations ou organisations professionnelles : arts
plastiques et graphiques (sculpture, peinture, dessin, « installation»), arts de l’image (cinéma,
photographie, dessin d’animation), arts musicaux (musique, chant), arts décoratifs et appliqués
(dont le design et le stylisme), arts de la scène (théâtre, danse, cirque), arts littéraires (ici
l’opposition prose/poésie a laissé place à la multiplication des genres : littérature enfantine, sciencefiction, roman…) et architecture (qui, comme le design, procède d’une double nature : fonctionnelle
et esthétique). Notons enfin, sur ce point, qu’au cours de l’histoire ont pu s’imposer des formes d’art
total pour lesquelles différentes corporations pouvaient être convoquées : grandes célébrations
amérindiennes, opéra chinois et européen, ou aujourd’hui le cinéma.
Derniers éléments importants pour ce petit inventaire terminologique : les historiens de l’art, aidés
notamment par l’archéologie, l’ethnologie, l’iconologie ou la musicologie, ont pu établir une
« grammaire des styles » qui offre des repères utiles dans le cas de la plupart des périodes et
cultures artistiques : par exemple pour l’Europe médiévale, style roman puis gothique ; ou, aux
XVIe et XVIIe siècles, style baroque puis classique. Quant à l’artiste, l’historien cherchera à déterminer
l’évolution de son statut, selon qu’il bénéficie de commandes (religieuses ou publiques), de la
protection d’un mécène (individu ou institution), ou qu’il est pris en charge par un agent ou un
producteur (nécessaire connaisseur du marché de l’art et de l’importante machine de productiondiffusion actuelle).
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Cours d’histoire des arts
Repères
Arts privilégiés par les grandes cultures traditionnelles
ARTS PLASTIQUES
ET GRAPHIQUES
MUSIQUES, DANSES
AFRIQUE NOIRE
sculpture sur bois
(+ céramique
nigériane, bronze
béninois, ivoire)
peintures et parures
corporelles
musiques et danses
sont souvent
inséparables, fondées
sur la rythmique
(sauf chant du griot,
chant pygmée)
AMÉRINDIENS
sculpture sur bois chants et danses
(masque et totem) sont inséparables
(+ ivoire inuit)
(danse du Soleil)
sculpture et
architecture
monumentales
(Amérique centrale
et Amérique du Sud)
céramique
peintures et parures
corporelles
arts de la plume
OCÉANIE
sculpture composite danses festives
(êtres surnaturels, ou guerrières
embarcations,
habitats)
peintures et parures
corporelles (Papous)
(+ tatouage maori)
peinture sur écorce
(Australie)
ORIENT ANCIEN,
ASIE CENTRALE
architecture et
nombreux
sculpture
instruments
monumentales,
reliefs de faïence
(Mésopotamie, Perse)
sculpture et
peinture
bouddhiques
(Asie centrale)
arts mobiliers,
parures, tapisserie
(Anatolie, Iran)
littérature écrite :
épique (Gilgamesh),
religieuse (Avesta) et
profane (conte).
INDE,
ASIE DU SUD-EST
architecture et
musiques et danses spectacles inspirés
sculpture hindosacrées :
des deux grandes
bouddhiques
nombreuses écoles épopées
(+ Asie du Sud-Est) (+ Asie du Sud-Est) théâtre de
puis mogholes
marionnettes
arts mobiliers
(Asie du Sud-Est)
littérature écrite
considérable
sacrée : poétique,
rituelle et morale
(Vedas) et épique
(Mahabharata,
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ARTS DE LA SCÈNE
LITTÉRATURE
littérature orale,
dite ou chantée par
le griot accompagné
d’un instrument
les mythes sont
souvent mis en
scène de manière
spectaculaire
(machinerie,
acrobaties, danses)
littérature orale :
les mythes peuvent
comporter une
fonction sacrée
(théâtre) ou profane
(conte, fable)
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Arts premiers
Les porteurs de masques
représentent la communauté :
corporations d’artisans, ethnies constitutives,
acteurs mythiques ou figures « totémiques ».
Les porteurs de masques
se métamorphosent en danseurs,
éléments fondamentaux
d’un ballet qui se fait
transe collective.
La danse cérémonielle
répète le mythe
et permet de transgresser
les tensions
intracommunautaires.
La force primitive
des dieux
a mis en branle
la machine rythmique.
De la clochette au grand tambour,
le clan des instruments de percussion
met en route la grande
machine cosmique.
Concluons ce chapitre avec l’écrivain africain Jean-Baptiste Obama : « Parmi les valeurs humaines qui
ont imposé la “personnalité africaine” avec force sur la scène de l’histoire des civilisations, les arts africains,
notamment la sculpture et la musique, sont incontestablement notre principal titre de fierté dans le
monde moderne. En Afrique traditionnelle, l’art déborde non seulement l’esthétique individualiste de
l’Occident moderne, mais encore il est essentiellement fonctionnel au niveau de la vie communautaire et
de l’éducation populaire. C’est en un mot le moyen d’expression privilégié du peuple africain,
traditionnellement de “style oral” : ses conceptions philosophiques, religieuses et médicales du monde ont
ainsi pour expression artistique de base la sculpture peinte et la musique de danse, rythmant le
mouvement des masques initiatiques à symbolisme précis ; ses institutions sociales et économiques sont
incompréhensibles en dehors du rythme musical des épopées des griots-historiens, ou du travail
communautaire que domine le chantre-poète ; toute l’éducation politique africaine, enfin, issue des écoles
initiatiques abolies par le colonialisme, ne peut se concevoir en dehors des artisans, des sculpteurspeintres et des musiciens-poètes appartenant au peuple des “hommes de la danse”. »
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Ier Empire babylonien
(1894-1595)
Conflits (Hittites,
Kassites, Hurrites)
Nouvel empire hittite
Élamites
Installation des
Hébreux au Levant
Peuples de la mer
2000
1600
1600
900
Assurnazirpal II
Kara-Indash
Untash-Napirisha
Hattusha
Nabuchodonosor Ier
Tablettes alphabétiques
d’Ugarit
Ateliers élamites :
vases sculptés
Dur-Untash (remparts
monumentaux)
Nimrud (palais)
Suse, Mari
L’Épopée de Gilgamesh
Grand temple de Karnak
Temple de Deir el-Bahari
Temple de Louxor
Thèbes, capitale
Nombreux temples à
Thèbes
1re pyramide à degrés :
Saqqarah
1re pyramide à faces lisses :
Gizeh
Memphis, capitale
Écriture hiéroglyphique
Temple d’Abou Simbel
Ramsès II et Néfertari
Exode des Hébreux (Moïse)
Aménophis IV (ou
Akhenaton) et Néfertiti
XIXe dynastie :
Toutankhamon
Thoutmosis III
XVIIIe dynastie :
Hatshepsout
XIIe dynastie :
Amenemhat III
Domination des Hyksos
(1785-1550)
Moyen Empire
(2160-1552)
Nouvel Empire
(1552-1069)
IIIe dynastie : Djéser
IVe dynastie : Khéops,
Kephren
VIe dynastie : Pepi II
Ancien Empire
(2700-2200)
Unification de l’Égypte
Ire dynastie : Narmer
IIe dynastie : Aha
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Hammurabi
Statues de Gudea
Immenses palais
Premières lois écrites
Ur (tombes royales)
Sceaux et statues
d’orants
Premières ziggurats
Lagash, Ur et Uruk ;
Ebla
Époques préthinite et
Premières
thinite
agglomérations
Fondation d’Uruk
(poterie, temple Blanc)
Écriture cunéiforme
Suse (céramiques)
ÉGYPTE
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1400
1300
Nouvelle hégémonie
Gudea (2144-2124)
de Sumer (2150-2016)
2150
2000
Sargon
Naram-Sîn
Gilgamesh
Hégémonie de Sumer
(2800-2350)
Empire d’Akkad
(2340-2150)
2800
2150
Dynasties archaïques
Civilisation
présumérienne
ORIENT ANCIEN
3500
2800
Av. J.-C.
Repères
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Arts antiques
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Renaissance
– Peintres et scientifiques
Si certains, comme Léonard de Vinci et Dürer, sont à la fois artistes et scientifiques, tous vont chercher
des techniques, des « apports scientifiques » : la rencontre de la sculpture et de la peinture explique
l’évolution du travail des peintres qui modifient la représentation de l’espace et du corps, désormais
modelé en trois dimensions. Dès 1420-1430, Van Eyck et Masaccio maîtrisent, chacun de leur côté, la
construction-perspective et les ombres. Les Flamands et les Italiens procèdent à de véritables calculs
mathématiques, recherchant des formules idéales qui rendent la perspective pour la mesure de l’espace
et les proportions pour le corps humain (cf. Léonard de Vinci et Albrecht Dürer). Cet engouement pour
les mathématiques s’explique par leur progression, surtout en géométrie, et par la conception mystique
du pouvoir occulte des nombres : le philosophe Pic de La Mirandole déclare que « par le nombre, il est une
manière de rechercher et de comprendre toute chose digne d’être connue » ; Raphaël place Euclide,
traçant un cercle à l’aide d’un compas, au premier plan de son École d’Athènes. Les artistes s’intéressent
également de très près à l’anatomie : la chirurgie progresse et les peintres assistent à des dissections
médicales. Enfin l’utilisation de la peinture à l’huile, que Van Eyck a perfectionnée, de la toile et du chevalet
participent de cette évolution. Science, art et technique se rejoignent.
L’École d’Athènes (détail)
Dessin de Léonard de Vinci vers 1485, inspiré de Vitruve qui
donne les proportions de tout ouvrage en accord avec le corps
humain. « Dans le corps humain, les Anciens découvrirent les deux
principales figures sans lesquelles il est impossible de rien
achever, à savoir le cercle parfait et le carré. »
Raphaël
Albrecht Dürer (1471-1528)
Il réunit une base germanique, des recherches flamandes et les découvertes italiennes, ensemble qu’il
enrichit de ses traités et de son œuvre. Il représente le médiateur le plus important entre l’art italien et
l’art allemand. Son Autoportrait en fiancé, en 1493, est le premier autoportrait autonome de la peinture
occidentale et le premier d’une série le représentant à plusieurs âges. Dürer se bat résolument pour
imposer un vrai statut social des peintres en Allemagne. L’Apocalypse révèle une organisation rationnelle
des formes et une intégration dans un espace construit à la manière Renaissance, tout en persistant dans
un certain esprit médiéval. Ses gravures lui assurent une renommée européenne, il utilise une méthode
moderne, combinaison successive de hachures qui crée des effets perspectifs et des dégradés de lumière.
Dürer influença tous les grands peintres de la Renaissance germanique et fut glorifié par les romantiques
allemands.
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Lumières et classicisme
3. Musique
Le XVIIIe siècle est le siècle de l’opéra, genre parfaitement maîtrisé par les Italiens et les Français, qui
oscille entre le sérieux de l’opéra-tragédie de Gluck et la légèreté de l’opéra-bouffe, mais aussi des
concertos, des sonates et des grandes symphonies créés par de talentueux compositeurs auxquels on doit
l’orchestre moderne.
– Nouvelles formes
Le développement de l’opéra touche la musique d’église et suggère de nouvelles formes qui vont
coexister avec messes et motets. Expérience de style récitatif, l’oratorio se scinde en deux courants : l’un,
oratorio en langue vulgaire, qui atteint son apogée avec Scarlatti et Haendel ; l’autre, oratorio latin, qui
puise son inspiration dans l’Histoire sainte avec chœur à quatre voix, basse continue et de rares parties
instrumentales dont Le Jephté de Giovanni, l’œuvre de Charpentier, les Histoires sacrées et Juditha
triumpham de Vivaldi.
Le terme de cantate, souvent confondu avec celui d’oratorio, est le seul terme employé à la fin du XVIIe
siècle. À l’origine, la cantate est lyrique et exprime des sentiments religieux ou profanes. La réaction au
stile rappresentativo est condamnée, le jeu scénique est interdit. Le récit de l’action, tirée de l’Histoire
sainte, est confié aux chœurs, puis à un récitant, il alterne avec l’intervention des personnages principaux ;
peu à peu, le rôle du chœur évolue. À l’orgue, qui tient la partie basse, s’ajoutent quelques instruments.
La cantate, quant à elle, est plutôt une musique profane de chambre.
Repères
LES FORMES MUSICALES
Les constants progrès de la lutherie induisent de nouvelles conceptions de l’écriture. Les genres tendent à se
définir un cadre précis.
Suite : succession de pièces instrumentales de caractère contrasté, dominées par deux principes : une tonalité
unique et un style particulier ; la danse, elle, répond aux nécessités du bal. Elles s’opposent par leur rythme
(rapide-lent) et leur chorégraphie (pas sautés-pas glissés). Leur unité est due à l’emploi d’une seule tonalité,
parfois renforcée par l’utilisation d’un même thème. Les danses, soumises à la mode, subissent des
transformations liées à leur exécution ; bientôt le répertoire se scinde en deux : danse de concert et danse de
bal.
Variation : elle utilise toutes les ressources d’harmonie et de rythme, et joue un rôle essentiel dans le
répertoire des organistes et des clavecinistes.
Fugue : elle joue sur les différences et les oppositions de tons. Héritière de la polyphonie vocale, elle développe
les possibilités de la mélodie sans compromettre l’unité de la composition. Bach portera l’art de la fugue à son
sommet.
Sonate : à l’origine, c’est une pièce « sonnée » par opposition à la pièce chantée. Au XVIe siècle, les sonates
n’étaient que des adaptations instrumentales de la polyphonie vocale, puis la forme s’émancipe, le violon prend
une place prépondérante. Elle est composée de trois mouvements : introduction du thème, développement et
retour au ton initial pour une réexposition et conclusion (Corelli, Bach, Haendel). La sonate à deux thèmes de
caractères différents est introduite à la fin du siècle ; écrite le plus souvent pour un instrument à clavier, elle
se développe avec Haydn, Mozart et Beethoven.
Concerto : à l’origine, il s’inspire de l’écriture à double chœur. Deux groupes d’instruments s’opposent : une
petite formation de sonate (concertino) et un ensemble plus important (concerto grosso). Le goût du contraste
est son essence. Au XVIIIe siècle, apparaît le concerto de soliste qui transporte au niveau instrumental le lyrisme
des parties chantées de l’opéra. Il fait la part belle au virtuose auquel répond l’emphase de l’orchestre. Le violon
sera son instrument privilégié avant d’être supplanté par le piano.
Symphonie : composition musicale pour orchestre qui emprunte la forme de la sonate ; elle a sa source dans
deux formes d’ouverture d’opéra, l’ouverture française (premier mouvement lent et majestueux suivi d’un
mouvement vif de style fugué, puis reprise du premier mouvement) et l’italienne (premier mouvement bien
rythmé – allegro –, second lent et un final très vif sur un rythme de danse). L’orchestration devient un élément
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Occident laïque
d’irréalité. La plupart célèbrent l’épopée impériale de Napoléon Ier : David illustre l’héroïsme dans
Bonaparte au grand Saint-Bernard (1801) (Bonaparte franchissant les Alpes offre une vision idéalisée
d’un homme idéalisé, portrait calme et solennel du chef qui montre la route sur son cheval cabré, plein
d’élan et de force). Gros traduit le réalisme et la cruauté des batailles dans Napoléon sur le champ de
bataille d’Eylau (1808) (désormais l’héroïsme consiste à survivre, cela relève de l’humain et non de
l’exploit ; les blessés qui supplient et les morts gisant au premier plan émeuvent) et Théodore Géricault
exprimera la douleur physique et l’amertume de la défaite, en 1814, avec le Cuirassier blessé quittant le feu.
Pour Albert Thibaudet, « la Révolution a eu une littérature révolutionnaire ; elle n’a pas eu de révolution
littéraire ».
Habiles rhétoriciens, connaisseurs des discours philosophiques des Anciens, nourris des œuvres
philosophiques du XVIIIe siècle, les grands hommes
« Le monde a changé, il doit changer encore. Qu’y a-t-il deviennent des tribuns sous la Révolution et
de commun entre ce qui est et ce qui fut ? Les nations s’affirment comme de grands orateurs : Mirabeau,
civilisées ont succédé aux sauvages errants dans les Vergniaud, Danton, Robespierre, Saint-Just. Danton
déserts ; les moissons fertiles ont pris la place des forêts se distingue par son éloquence pathétique.
antiques qui couvraient le globe. Un monde a paru au- L’éloquence enflammée et persuasive de
delà des bornes du monde ; les habitants de la terre ont
Robespierre conquiert un large public, il défend
ajouté les mers à leur domaine immense ; l’homme a
l’idée que seule la république peut apporter à
conquis la foudre et conjuré celle du ciel. Comparez le
langage imparfait des hiéroglyphes avec les miracles de l’homme le bonheur et la vertu, grâce à la liberté et
l’imprimerie ; rapprochez le voyage des Argonautes de à l’égalité, il prône une révolution universelle.
En revanche, la Correspondance de Mme Roland
celui de La Pérouse ; mesurez la distance entre les
observations astronomiques des mages de l’Asie et les (1793), rédigée en prison, offre un modèle
découvertes de Newton, ou bien entre l’ébauche tracée de stoïcisme et une fine analyse politique pleine
par la main de Dibutades et les tableaux de David. Tout de lucidité, ainsi que des portraits satiriques et
a changé dans l’ordre physique, tout doit changer dans une analyse d’elle-même qui révèle une vraie
l’ordre moral et politique. La moitié de la révolution du femme de lettres.
monde est déjà faite ; l’autre moitié doit s’accomplir. »
D’autres, comme Mme de Staël, tiennent des
Robespierre, Discours du 7 mai 1794
salons, centres littéraires et surtout politiques qui
jouent un rôle fondamental pendant la Révolution.
Des savants et des artistes s’engagent dans la
« Je suis venue ici, fière et tranquille, formant des Révolution : le « mathématicien-économiste politovœux et gardant encore quelque espoir pour les logue philosophe » Condorcet, le peintre David ou
défenseurs de la Liberté. Lorsque j’ai appris le décret
le grand poète du siècle Chénier, qui participe avec
d’arrestation contre les vingt-deux, je me suis écriée :
enthousiasme au mouvement mais reste critique ;
Mon pays est perdu ! – J’ai été dans les plus cruelles
angoisses jusqu’à ce que j’aie été assurée de ton lorsqu’il dénonce la démagogie et la violence des
évasion ; elles ont été renouvelées par le décret Jacobins, il est emprisonné, cependant il continue à
d’accusation qui te concerne ; ils devaient bien cette écrire des pamphlets ironiques et passionnés pour
atrocité à ton courage ! Mais, dès que je t’ai su au dénoncer avec fureur les Jacobins qui ont usurpé à
Calvados, j’ai repris ma tranquillité. Continue, mon l’Antiquité les mots de justice et de liberté ; sa
ami, tes généreux efforts ; Brutus désespéra trop tôt poésie transmet le pathétique et la révolte.
du salut de Rome aux champs de Philippes ; tant qu’un
Les écrits de Condorcet, député à la Législative,
républicain respire, qu’il a sa liberté, qu’il garde son constituent le manifeste de la pensée progressiste :
énergie, il doit, il peut être utile. Le Midi t’offre, dans il déclare que le progrès, les connaissances et la
tous les cas, un refuge ; il sera l’asile des gens de bien.
vertu mènent au bonheur, que le perfectionnement
C’est là, si les dangers s’accumulent autour de toi, qu’il
de l’individu est indéfini et qu’il repose en grande
faut tourner tes regards et porter tes pas ; c’est là que
tu devras vivre, car tu pourras y servir tes semblables, partie sur l’instruction du peuple. Ses Mémoires
sur l’instruction publique (1792) influenceront
y exercer des vertus. »
Jules Ferry.
Mme Roland, Lettre à M. Buzot, 22 juin 1793
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Chapitre 1
RENAISSANCE
Le mouvement de la Renaissance, qui naît en Italie, dès le Quattrocento ou
XVe
siècle (rinascimento)
gagne toute l’Europe aux
et
siècles. Les humanistes parlent de renaissance culturelle et artistique
parce que ce retour aux principes esthétiques de l’Antiquité vient après un âge obscur, le gothique.
Bouleversement d’idées et art nouveau qui se dégagent des concepts de la culture médiévale, mais aussi
nouvel art de vivre.
Les conditions économiques et politiques sont favorables : l’Europe s’enrichit grâce à l’afflux d’or
importé des Amériques et à la croissance des échanges commerciaux, les banques sont florissantes. Des
États se forment en Europe, entraînant la fin du féodalisme. L’Église est divisée entre catholiques et
protestants. L’année 1453 voit la fin de l’Empire byzantin. Le Nouveau Monde est découvert en 1492 grâce
aux progrès des instruments de navigation et à des navires plus performants, les navigateurs se lancent
dans d’audacieuses explorations et découvrent des routes vers les autres continents. Une nouvelle carte
économique se dessine. La connaissance d’autres cultures suscite de la curiosité et modifie les mentalités.
Les succès de la mécanique permettent des progrès majeurs dans tous les domaines. L’invention de
l’imprimerie par les Allemands entraîne une révolution sans précédent dans le monde intellectuel et
culturel : la reproduction en nombre et la diffusion dans le monde entier de documents et de gravures,
autrefois réservés à une petite minorité, transforment la société ; l’art connaît un nouveau public.
Selon André Chastel et Robert Klein (L’Humanisme – L’Europe de la Renaissance, Skira, 1995), la
Renaissance, c’est « remonter à la vertu première, c’est-à-dire l’antique ; à l’inspiration religieuse première,
c’est-à-dire l’Écriture ; à la source de l’art, c’est-à-dire la Nature et l’antiquité ; à la sagesse primitive, celle
des mages et des philosophes mythiques ». Une nouvelle civilisation occidentale naît en effet, elle prend
conscience que Dieu n’est pas source de toute production : la pensée humaniste voit en l’homme la
valeur suprême ; Érasme défend l’idée d’une liberté (relative) de l’être humain. L’art prend alors pour
modèle l’homme et ses rapports à la nature, il s’agit de reproduire la réalité.
La Renaissance cherche ses principes esthétiques chez les Anciens pour les copier, voire les surpasser,
leurs textes sont traduits dans toutes les langues comme le De architectura de Vitruve, qui devient la bible
des architectes. C’est en étudiant et en comprenant cette époque révolue qu’est l’Antiquité que l’homme
moderne peut changer le sien. Les artistes s’efforcent d’atteindre la noblesse de l’architecture et le naturel
des attitudes. La Renaissance renoue avec le latin classique, le grec et l’hébreu. Alors que le Moyen Âge
était dominé par la pensée d’Aristote, on redécouvre Platon (le beau, le vrai, le bien, l’union entre sagesse
et sens). Les grands humanistes, comme Érasme et Thomas More, prônent le latin comme langue
internationale, ils rêvent de convertir le monde à la tolérance et veulent transmettre des connaissances
« afin qu’à l’image du soleil la science éclairât un jour l’humanité tout entière » (Érasme, Stefan Zweig).
L’idée de citoyenneté vient alors s’opposer aux liens féodaux et les grandes villes commerçantes
déterminent les orientations politiques. Le XVIe siècle est un siècle de débats d’idées : les humanistes
excellent dans l’art du dialogue, de la persuasion, ils apprécient l’ironie. Ils font preuve d’optimisme mais
aussi d’intelligence critique, paradoxale (Érasme) ou satirique (Rabelais). Leur remise en question participe
des bouleversements politiques, dans lesquels ces grands penseurs jouent souvent un rôle comme secrétaire
ou ambassadeur. L’appartenance humaniste et l’appartenance nationale sont incompatibles, comme le
rappelle Érasme au réformateur Zwingli : « Je suis extrêmement reconnaissant pour l’affection de ta ville et
pour la tienne envers moi. Mais je veux être citoyen du monde, homme de partout ou plutôt de nulle part. »
La Renaissance, c’est l’âge du livre : on s’intéresse particulièrement à l’enseignement, universités et
humanisme évoluent ensemble ; les travaux de librairie se développent. De nouveaux métiers sont créés :
il faut chercher les textes, les traduire, réaliser la typographie et l’illustration, enfin il faut effectuer la
XVe
XVIe
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Modernités
Repères
LITTÉRATURE
ARTS PLASTIQUES,
ARCHITECTURE,
• Poésie
DESIGN
– « écriture
automatique »
• Arts plastiques
(surréalisme)
– dadaïsme et
– lyrique : Claudel,
surréalisme (à
Aragon, Eluard,
Zurich, Paris...)
– expressionnismes Char...
(à Vienne, Berlin...) – « nouvelles
écritures » : Artaud,
– cubisme et
Michaux, Ponge,
abstractions
(à Paris, New York...) Borges...
– nouvelles
figurations : pop'art • Roman
– « formes
(à New York,
traditionnelles » :
Londres)
Steinbeck,
Hemingway,
• Architecture et
Faulkner...
design
– « naturalisme
– Bauhaus
(à Weimar, Chicago) symboliste » :
Tournier, Le Clézio,
– Le Corbusier
(charte d'Athènes)… Kawabata, Ritsos,
Asturias...
– post-moderne
– « nouvelles
(style, volumes,
dimensions » :
écologie...)
Proust, Céline,
Joyce, Beckett,
nouveau roman,
Simon, Beat
Generation...
• Genres divers
– science-fiction :
Orwell, Asimov,
Herbert, Van Voght...
– fantastique,
heroic fantasy :
Kafka, Lovecraft,
Tolkien...
– policier : Doyle,
Christie, Simenon,
Hammet...
MUSIQUES
SCÈNE
IMAGES
• « Savante »
– atonalité et
sérialisme (école de
Vienne)
– musiques
expérimentales
(à Paris, New York...)
• Musicale
– opéra (en Europe,
Chine…)
– comédie musicale
(West Side Story...)
• Photographie
– photo d’art (tous les
styles sont possibles)
– professionnalisation
(reportage, mode,
publicité...)
• « Populaire »
– blues, jazz,
rock'n roll (ÉtatsUnis, GrandeBretagne...)
– hip-hop
et techno (à New
York, Detroit...)
• Danse
– « cérémonie »
(Béjart...)
– « corps-signe » :
Sankai Juku,
Bausch...
• Cinéma
– Hollywood (lois du
marché où les genres
peuvent coexister ;
le cinéma d'auteur
persiste en marge des
blockbusters)
• Théâtre
– réalisateurs et
– « absurde » :
acteurs (« starisation »
Jarry, Ionesco,
du système)
Beckett...
– « existentialiste » : – genres divers
(western, comédie
Sartre, Camus...
– « distanciation » : musicale, comédie
dramatique, horreur,
Brecht…
– « contestation » : aventure, SF...)
– Nouvelle Vague
Bread & Puppet...
(Godard...) et Dogme
– « épique » :
(Lars von Trier...).
Mnouchkine...
– image numérisée
(Star Wars, Matrix...)
• Graphisme
– arts graphiques
(publicité, design...)
– bande dessinée :
comics, manga, école
belge...
– dessin d'animation
(Disney, Pixar...)
1. Arts plastiques
– Révolutions multiformes
Expressionnisme allemand
Edward Munch a un mobile de création particulier : son art fut un exutoire à l’angoisse et la solitude,
face à la folie et la maladie de ses proches, ce qui a donné Le Cri (1893), œuvre déchirée et déchirante. De
formation naturaliste à l’origine, par l’enseignement de Krohg, Heyerdahl et Tharlow en Norvège, il fait de
nombreux voyages à Paris à partir de 1885 pour se perfectionner. Par la suite, il sera intéressé par le
pointillisme et l’impressionnisme et se tournera enfin vers le symbolisme vers 1890 en peignant des corps
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