article Télégramme 7 octobre 2015 - COLLEGE PUBLIC SAINT
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13 BREST. LE DOSSIER DU JOUR Mercredi 7 octobre 2015 Le Télégramme Harcèlement scolaire. Des élèves se mobilisent David Cormier C’est un mal insidieux, répandu mais discret. Le harcèlement scolaire semble en progression, au moins par le biais des réseaux sociaux. Le collège Saint-Pol-Roux est souvent cité en exemple, en Bretagne, voire au-delà, pour son action dans ce domaine. Cette semaine, des élèves ambassadeurs en parlent en classe. Des élèves de Saint-Pol-Roux s’investissent dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Ici, entre Sylvie Hamon, principale et Françoise Lozac’h, conseillère principale d’éducation. Depuis hier et encore aujourd’hui, des élèves de Saint-Pol-Roux engagés dans la lutte contre le harcèlement scolaire interviennent dans toutes les classes de leur établissement. Pour convaincre des camarades de les rejoindre parmi les ambassadeurs de la cause. Ils étaient 26 l’an dernier mais, des élèves de troisième ayant quitté l’établissement depuis, ils n’étaient plus que douze il y a quelques jours. Il faut renouveler l’équipe. De plus en plus au travers de Facebook Il y a une semaine, ils se sont longuement réunis avec la direction de l’établissement, pour faire le point sur les actions à mener, l’état d’esprit de cette initiative, leur rôle d’ambassadeur. Ils se sont montrés actifs dans la réflexion. Un premier bon point. Ce collège a été, en mars, le premier établissement scolaire de France à adopter le label Respect Zone. « Nous avons commencé à travailler sur le sujet il y a quatre ans. On ne voit presque plus de souci de cet ordre dans la cour. De sept par an, nous sommes passés à trois conseils de discipline l’an passé. Nous ne sommes plus trop dans la lutte contre le harcèlement mais dans le "vivre ensemble" », explique Sylvie Hamon, la principale. « On sent la différence, maintenant, avec des élèves qui arrivent d’ailleurs. Cela fait des mois que je n’ai plus crié sur un élève. Il n’y a plus d’insolence... ». Mais le phénomène prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux, principalement Facebook. « On a vu des gens venir de l’extérieur pour Les chiffres clés en France On estime aussi que 4,5 % des collégiens sont victimes de cyber-harcèlement. Un Numéro Vert Le ministère de l’Éducation nationale et l’association e-Enfance ont élaboré un guide pour prévenir et traiter le cyber-harcèlement. Un Numéro Vert national « Net Écoute », le 0800.200.000, propose des solutions juridiques et psychologiques adaptées à la victime de cyber-harcèlement, à sa famille et au personnel éducatif. Source : le site du gouvernement, www.gouvernement.fr/6-choses-quevous-devez-savoir-sur-le-harcelementa-l-ecole-nah GAGNEZ une VOITURE DÈS 1.000 € TTC D’ACHAT** Oser dénoncer à temps Ce sont souvent des témoins qui ébruitent un cas. Et Mme Hamon l’assure : « Plus personne n’a peur de parler. Les élèves comme les parents savent ce que l’on fait et ils viennent nous voir. Certains hésitent à dénoncer par peur de sanction contre le ou les auteurs. Mais si vous laissez faire, quand quelqu’un est en souffrance, c’est de plus en plus grave ! De toute façon, on va le savoir un jour. sizorn-stores.decostory.fr 1, rue Hélène-Boucher Zone de Mescoden - 29260 PLOUDANIEL Quand on sait tôt, on n’est pas obligé de punir et on peut résoudre la situation plus facilement. C’est fini, la phrase : "Je ne suis pas une balance !" ». La Ville de Brest se renseigne en vue d’être, peut-être, labellisée, tandis que la présidente du conseil départemental l’envisage aussi pour cette structure. Le 5 novembre se tiendra la journée nationale de lutte contre ce fléau et l’objectif est de faire prendre conscience de son ampleur comme des dégâts qu’il occasionne. On parle parfois des drames (des suicides par exemple) mais beaucoup moins, et pour cause, des douleurs plus sourdes et plus fréquentes. Qui ne sauraient pour autant être acceptées. La société en cause La principale de Saint-Pol-Roux estime que bien des choses se jouent hors du milieu scolaire : le comportement des adultes entre eux, envers leurs enfants, l’évolution de notre société, avec la téléréalité qui fait de jeunes gens grossiers des stars... « Quand je vois, en revanche, la série documentaire "Les chemins de l’école", dans des pays où elle est vécue comme une chance et non une obligation, avec le sacrifice familial qu’elle nécessite, j’ai du mal à imaginer ce type de phénomènes dans ces conditions ». Qui sait, pourtant... tÀ noter Le site du label Respect Zone : http://www.respectzone.org/ Les vidéos à regarder sur letelegramme.fr Un spot local pour sensibiliser à la cause Une ambiance froide, une musique douce au piano. Les jambes d’un lycéen traîné dans les toilettes ou bien la tête plongée dans une poubelle. Et le slogan : « On ne va pas à l’école pour mourir mais pour s’instruire ». Benjamin Gadonneix, voix chaude et douce entourée d’une barbe naissante, a 27 ans. Ce Brestois originaire de Portsall a créé un spot de lutte contre le harcèlement scolaire, une cause qui lui tient particulièrement à cœur. « J’ai rencontré Nicolas Bouvier sur Facebook. Il milite depuis très longtemps contre le harcèlement scolaire, dont il a été victime », racontet-il. L’idée germe, avec l’écrivain-photographe, de réaliser une vidéo sur le sujet. Un tweet de Nicola Sirkis ** Offre réservée à tout client ayant passé une commande d’un montant de 1.000 € TTC minimum pendant la période du 5 au 10 octobre 2015. Hors pose et devis en cours ou remises cadeaux déjà accordés, hors livraison. Offre non cumulable et valable pour une seule commande. Voir conditions en magasin. En France, 700.600 élèves, de l’école au lycée, sont victimes de harcèlement, dont 384.000 sous une forme sévère. Dans le détail, 12 % des écoliers (CE2, CM1, CM2) seraient concernés, soit près de 300.000 élèves sur 2.463.065. Et 5 % des élèves subissent un harcèlement sévère, soit 123.000 écoliers (enquête réalisée par l’Unicef et l’Observatoire). Par ailleurs, 10 % des collégiens subissent un harcèlement, soit 332.000 élèves, dont 7 % un harcèlement sévère, soit 233.000 élèves (enquêtes de la Depp 2011, 2013). Enfin, 3,4 % des lycéens en souffrent, soit 73.000 élèves, dont 1,3 % de harcèlement sévère, soit 27.830 lycéens. régler un différend apparu ainsi. Ce qui fait le plus peur aux élèves : l’usurpation de leur identité. Ils ont entendu parler de cas autour d’eux ». Certains, en effet, ne protègent pas leur compte et s’exposent. « Le but, sur ce réseau, c’est de se montrer. Mais il ne faut pas tout rendre public. Et il faut savoir choisir ses amis ». « Avec Lucas Dreyfus, assistant réalisateur, nous avons tourné un spot. Je l’ai scénarisé. Cela a pris deux jours, fin mai. Nous sommes allés essentiellement au collège Saint-Joseph de Ploudalmézeau. Non pas qu’il soit particulièrement touché mais il a bien voulu nous accueillir ». Quatre collégiens brestois ont joué les acteurs. « Nous avons collaboré avec Nora Fraisse dont la fille, Marion, s’est suicidée il y a deux ans et demi », dans Benjamin Gadonneix devant le spot qu’il a tourné, notamment à Ploudalmézeau. l’Essonne, et qui a créé l’association « Marion la main tendue ». Elle avait été harcelée au collège et sur Facebook. « Nicola Sirkis, le leader d’Indochine, a tweeté le projet ». « Beaucoup de jeunes se déscolarisent, embraie Benjamin Gadonneix. Certains ont une phobie de l’école due à des discriminations, des coups, des gestes ou des paroles, des humiliations quotidiennes. Les victimes sont souvent des premiers de la classe ou des enfants qui ne portent pas de marques parce que leurs parents n’en ont pas les moyens ». Benjamin estime que tout commence par l’éducation que les gens donnent à leurs enfants. Il fustige une législation insuffisante et envisage d’autres spots ainsi qu’un court-métrage, pour aider à une prise de conscience. t Pratique Le spot est visible sur YouTube depuis un bon mois. On le trouve en écrivant Benjamin Gadonneix dans le moteur de recherche. Il en est à 11.000 vues.