Le Capital-Investissement et l`Afrique

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Le Capital-Investissement et l`Afrique
Le Capital-Investissement et l’Afrique
I Généralités sur le Capital-Investissement
Le Capital-Investissement est l’entrée d’un investisseur au capital de sociétés qui ont besoin de capitaux propres.
Le Fonds d’investissement ou la société d’investissement a pour objectif d’investir dans des sociétés sélectionnées pour leurs
besoins de capitaux, de management et leur opportunité d'évolution.
Les sociétés d'investissement en Capital-Investissement ou Private Equity se divisent en plusieurs catégories en fonction de leurs
activités qui correspondent à des stratégies d'investissements différentes basées sur la période de maturité des entreprises cibles.
Les sociétés de Capital-Investissement sont souvent spécialisées suivant la phase de leur intervention au sein de l’entreprise et cela
peut s’effectuer (i) au démarrage de nouvelles entreprises ; (ii) dans un schéma de développement de l’entreprise ; (iii) pendant une
phase de transmission ou cession de l’entreprise ; (iv) pour aider au redressement de l’entreprise en difficulté.
Une société d’investissement peut cependant décider suivant ses textes internes d’intervenir sur l’ensemble des quatre phases.
Quelques types d’impacts des sociétés d’Investissement:
1. Création d’entreprises et développement du secteur privé;
2. Création d’emploi et émergence des compétences;
3. Mobilisation et orientation de l’épargne => secteurs productifs;
4. Attraction des investissements étrangers;
5. Transition d’entreprises informelles ou familiales => entreprises institutionnalisées;
6. Création de valeur dans les entreprises du portefeuille;
7. Transparence et amélioration de la qualité de l’information comptable;
8. Elargissement et diversification de l’assiette fiscale (la collecte fiscale).
Pour poser un regard plus technique, le terme de Capital-Investissement concerne généralement l'investissement dans des
sociétés non cotées en bourse (d'où son nom de capital non coté ou de private equity en anglais en opposition au terme public).
Les sociétés d’investissement n’ont pas particulièrement pour vocation à rester dans l’actionnariat. Certains ambitionnent une
sortie ou bout de 5 à 7 années.
II Contraintes du secteur privé africain
Pour Epargne Sans Frontière(ESF) – www.esf.asso.fr, les petites entreprises africaines représentent une part décisive de l’emploi et
de la redistribution des richesses. Pourtant, elles peinent à se développer. Le groupe de travail ESF consacré au financement des
PME africaines, s’est penché sur les contraintes qui caractérisent le contexte des PME africaines :
1. disparité et manque de compétences des acteurs ;
2. informalité ;
3. déficit d’accès aux sources de financement ;
4. instabilité juridique et judiciaire ;
5. faiblesse de l’offre de compétences...
C’est sur le contexte global des affaires qu’il faut agir, afin d’améliorer la sécurité et de transformer les mentalités.
III Problématiques du secteur bancaire subsaharien dans
le financement du secteur privé
Suivant Claude Periou, Directeur Général de PROPARCO (Revue PROPARCO N° 16 / Mai 2013), Le secteur bancaire africain,
largement dominé par les banques européennes jusqu’à la fin des années 1990, est en pleine mutation.
Toutefois aux côtés des acteurs traditionnels, des groupes régionaux émergent et se muent progressivement en véritables
groupes bancaires panafricains. Ces banques, qu’elles soient locales, régionales ou continentales, affichent une stratégie de développement plus agressive. Elles cherchent à pénétrer de nouveaux segments de marché et à toucher des cibles jusque-là exclues
du système bancaire. Elles multiplient les agences, déploient des services innovants et à bas coût, mieux adaptés aux populations
peu bancarisées.
L’accès aux services bancaires progresse, la banque de détail et le financement des petites et moyennes entreprises se développent.
Toutefois les banques locales, malgré leur volonté de financer le secteur privé sont confrontées à deux contraintes de tailles :
- la règlementation bancaire rigoureuse, qui prône une forte maitrise des risques alors que les promoteurs privés peinent à produire
des garanties acceptables notamment des garanties réelles ;
- l’incapacité de la plus part des entreprises du secteur privé à produire une information comptable de qualité donc fiable.
IV Le Capital-Investissement: Outil de développement ?
Suivant Jennifer Choi (Revue PROPARCO N° 12 / Octobre 2011), le Capital-Investissement a connu une forte expansion en Afrique
subsaharienne juste avant la crise financière. Les levées de fonds ont atteint six milliards de dollars entre 2006 et 2008 contre deux
milliards de dollars entre 2000 et 2005 (EMPEA, 2011). Malgré cette forte progression, le secteur demeure modeste.
L’Afrique subsaharienne a accueilli moins de 4 % des 159 milliards de dollars levés pour l’ensemble des marchés émergents entre 2006
et 2008, et moins de 0,5 % de 1 400 milliards de dollars levés dans le monde. Sur cette même période, le volume des investissements
sur 47 marchés d’Afrique subsaharienne a atteint huit milliards de dollars contre 136 milliards pour l’ensemble des marchés émergents
(dont 59 milliards pour la Chine, l’Inde et le Brésil). En 2010, l’Afrique subsaharienne a drainé 6 % du total des capitaux levés pour les
marchés émergents : ces 6% constituent toutefois un record absolu et cette croissance devrait se poursuivre.
Sur 900 millions de dollars levés en juin 2011 par l’investisseur panafricain Helios Investment Partners 70 % ont été apportés par des
investisseurs extérieurs aux institutions financières de développement (les soutiens traditionnels du capital investissement en
Afrique). Au printemps 2011, The Carlyle Group, société de Capital-Investissement d’envergure mondiale, a annoncé l’ouverture d’un
fonds dédié à l’Afrique subsaharienne, avec un objectif d’engagements d’au moins 500 millions de dollars. Les sociétés de Capital-Investissement sud-africaines Ethos et Brait, à la tête de deux des fonds les plus importants en Afrique, devraient parvenir à lever des
montants considérables dans les 12 à 18 prochains mois. De plus, plusieurs fonds plus ciblés et de taille plus modeste sont sur le
marché et cherchent des investisseurs.
V le Capital-Investissement : en adéquation avec les besoins
actuels des entreprises du continent
Selon le tribune.fr (décembre 2013) Les investissements de Private Equity en Afrique ont bondi de 11% l'an dernier, à 3,5 milliards de
dollars, signant leur quatrième année de hausse consécutive, d’après le cabinet Prequin.
Le Private Equity (Capital-Investissement) a investi 3,5 milliards de dollars en Afrique, en 2012. Toujours en 2012, les pays émergents
ont représenté 25% seulement du total des investissements réalisés par les fonds de private equity, selon la banque Crédit Suisse. Et,
sur ces 25%, un petit 4% est allé à l'Afrique sub-saharienne. Mais le marché africain du Capital-Investissement se développe très vite.
L'an dernier, il a bondi de 11%, à 3,5 milliards de dollars, signant sa quatrième année de hausse consécutive, d'après le cabinet Prequin.
Le Fonds Monétaire Internationale (FMI) lui prédit à l’Afrique une croissance économique de 5,5% à 6% d'ici à 2017, portée par le
dynamisme de la consommation.
Un dynamisme qui résulte de la croissance rapide d'une population susceptible de doubler d'ici à 2050.
Ces perspectives induiront d’énormes besoins de financement que seuls les acteurs et les instruments financiers disponibles ne
sauraient combler d’ou la nécessité d’une intervention de plus en plus accrue du Capital-Investissement.
VI En conclusion
Le Capital-Investissement, permet donc de mettre à la disposition des entreprises des capitaux et des compétences. Cela a pour effet
de concourir à la constitution d’un véritable tissu économique et ainsi qu’à l’émergence d’un embryon d’acteurs industriels.
Le Capital-Investissement confèrera, entre autres, une crédibilité accrue aux entreprises vis à vis du secteur bancaire et des tiers
(fournisseurs, Etats, etc.).
Le Capital-Investissement permettra par ailleurs de faire passer des entreprises du secteur informel vers un cadre plus formel.
Pour finir, le Private Equity nécessite un écosystème financier et réglementaire qui est en voie de structuration en Afrique.
COTE D’IVOIRE
MAURITIUS
BURKINA FASO
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Abidjan plateau, Boulevard de la République
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Barkly Warf, Le Caudan Waterfront
Port Louis
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