Le Canard Vigilant - CGT Caisses Epargne

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Le Canard Vigilant - CGT Caisses Epargne
Le Canard Vigilant
Numéro
173 – Jeudi 5 décembre 2013
Les
coûts
l’emploi
Pauvre France !
pleuvent
Suppressions
de
revoir la copie !
sur
2
postes :
5
Refusons la délocalisation et l’externalisation
C’est décidé, vous voulez vous syndiquer !
est une publication du
syndicat CGT Natixis
Pour toute information ou pour
vous abonner gratuitement,
contactez Soraya au 6 24 42 ou
Jean-François au 6 34 34
C’est facile et confidentiel.
Envoyez le bulletin ci-dessous à la permanence :
Syndicat
CGT
Natixis
–
immeuble
Liberté
2,
ou bien prenez contact avec l’élu CGT le plus proche de vous
(liste des élus sur notre site intranet).
J’adhère à la CGT
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____________________________
Le Canard Vigilant
Numéro 173– Jeudi 5 décembre 2013
Les coûts pleuvent sur l’emploi
Présentation du plan de réduction de postes en CCE 2, 3 et 4/12
La direction a tenu à nous présenter son projet dans une réunion-fleuve de 3 jours, permettant
ainsi d’enclencher le compte-à-rebours légal :
Quatre mois !
Quatre mois, c’est le délai que la loi LSE (non pas « Loi de Suppression des Emplois », mais
officiellement « Loi de Sécurisation de l’Emploi », allez savoir pourquoi) laisse aux élus (CEs et
CHSCTs de Paris, Caen et Reims) et aux organisations syndicales pour comprendre les projets
de la direction et chercher à les infléchir.
Quatre mois, ça peut paraître beaucoup – mais en fait c’est bien peu.
•
•
•
Peu pour analyser les justifications des propositions patronales, pour identifier tous les
impacts sur les conditions de travail, pour dialoguer avec les experts économiques,
sociaux et juridiques – et surtout avec tous les salariés concernés.
Peu pour contrer une direction déterminée, qui bénéficie d’un argument de poids pour faire
homologuer son plan : l’accord sur l’emploi
Emplois-types :
signé en septembre par des organisations
Qui suis-je ? Où-vais-je ? Dans quel
syndicales (dont certaines jurent en CCE
emploi j’erre ?
qu’on ne les y reprendra plus).
Peu pour informer, interroger et mobiliser
La définition du périmètre du plan est fondé
les salariés, pour bâtir le rapport de force
sur l’emploi-type, une notion qui pose
indispensable pour faire reculer la direction
problème aux syndicats. En effet, c’est un
libellé emploi attribué arbitrairement dans
dans ses projets inacceptables, comme
Talentis par les ressources humaines
nous l’avons fait l’été dernier, tous
courant 2013. Les salariés n’ont pas été
ensemble, sur la mobilité forcée.
prévenus et la direction refuse de
communiquer la grille de passage « métier
du bulletin de salaire – emploi-type » que la
CGT a demandée cet été.
Le syndicat CGT cherche avant tout à permettre
aux salariés de conserver leur emploi, dans de
bonnes conditions. Dans ce but, nous faisons feu
de tout bois :
• La CGT informe les salariés, via le site intranet mis à jour en temps réel, via les tracts, via
le Canard (très) Vigilant et les réunions de salariés (2 premières réunions tenues le 26
novembre et le 5 décembre à Liberté 2, d’autres suivront sur les autres sites).
• La CGT mobilise les salariés : avec Force Ouvrière (et les autres syndicalistes qui se
joindront au mouvement, officiellement ou à titre personnel), nous appelons à une journée
de grève contre les externalisations et les délocalisations le mardi 10 décembre.
• La CGT œuvre intersyndicalement pour dénoncer les projets mal ficelés, non justifiés
sinon par la seule volonté de sabrer dans les dépenses (cf déclaration intersyndicale en
dernière page).
En synthèse, voici ce qu’on peut retirer de ces 3 journées de réunion, service par service :
La direction ne nous a pas convaincu du bien-fondé de ses choix de suppressions d'effectifs. La
direction refuse pour le moment d'envisager la moindre solution alternative.
Où est le volontariat pour les salariés dont l'activité est supprimée ?
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Numéro 173– Jeudi 5 décembre 2013
GTB (-175 suppressions +16 créations)
Le rapport salarial entre un salarié de Natixis Algérie et ceux qui traitent les opérations à GTB est
de 1 à 4.
C'est ce ratio qui explique le projet de la direction de réduction de 175 postes avec externalisation
et délocalisation chez Natixis Algérie.
La délocalisation est un moyen de contourner le contrat social français dans lequel les cotisations
sur salaires permettent d'alimenter les systèmes de retraite, de santé, d'assurance-chômage.
Pauvre France !
La direction annonce qu'il n'y a aucun autre projet de délocalisation pour le moment. Mais refuse
de s'engager pour les mois et les années qui viennent: tout dépendra « des évolutions
réglementaires ou fiscales » et de « ce que fera la concurrence ».
Toutes ces précautions oratoires ne nous rassurent pas du tout quant à l’avenir des autres backoffices de la BGC, notamment ceux du pôle Support Financement et des Marchés, pour lesquels
l’information précise ne sera pas présentée avant le mois d’avril (« phase II » du plan de réduction
d’effectifs).
Informatique (-129 postes supprimés)
La présentation faite le 4 décembre est plus qu'incomplète :
• pas de plan de charge chiffré, ni de budget prévisionnel.
• rien sur le recours aux prestataires (50% de l'effectif de la DSI), ici ou offshore (Inde et
Roumanie), ni aujourd'hui (état des lieux) ni demain (aucun chiffre sur les suppressions de
postes).
• flou artistique sur les créations de postes (zéro création prévue dans le dossier remis aux
élus).
• rien sur le budget formation pour s'adapter aux "nouvelles technologies" (virtualisation,
cloud computing, ...)
• rien sur la gestion de l'informatique de BPCE Assurances, qui doit rejoindre le giron de
Natixis.
• rien sur l'informatique des sites à l'international, dont le plan stratégique prévoit pourtant un
fort développement.
Le dossier présenté est uniquement un plan de "cost-killing", sans logique économique globale.
Les élus du CCE ont unanimement demandé à la direction de revenir avec un projet complet et
ont quitté la salle avant la fin de la présentation de Luc-Emmanuel Auberger.
Centres d'affaires (-55 postes supprimés +7 créés)
Des réductions massives en province (18 postes de secrétaires et assistants supprimés sur 37).
Les 3 centres d’affaires franciliens seront fermés et regroupés à Rives-de-Seine.
Ces réductions sont injustifiées, en regard de la volonté de proximité exprimée par la majorité des
clients.
Eurotitres (-52 postes supprimés +1 poste créé)
La direction veut se montrer rassurante aussi sur l'avenir d'Eurotitres : "la pérennité du service et
des sites de Charenton, Caen et Reims est assurée... à condition que nos anticipations des
évolutions du marché sur les prochaines années soient correctes."
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Mais il serait nettement plus rassurant de nous donner des réponses précises sur la vision
patronale de l'avenir :
• où sont les créations de postes nécessaires pour la mobilité interne (censée compenser
les suppressions) ? Notamment chez Topaze à Caen ?
• quelles activités pérenniseront Reims en 2016, lorsque SAB/SAMIC aura migré vers
DEFI ?
La question d'un partenariat pour une plateforme industrielle commune sur les Titres reste
ouverte.
Transferts Paris Londres (jusqu'à 87 personnes)
Plus de questions que de réponses :
À partir de combien de volontaires le transfert sera-t-il validé ? « un certain nombre ».
Quel salaire londonien leur sera proposé ? « on s’adaptera en fonction des prix du marché ». Et
de la tête du trader.
Et combien ça va nous coûter ? « ce qui compte c'est combien ça rapporte ».
Ce qui est sûr : les moindres cotisations salariales et patronales et la grande flexibilité en vigueur
au Royaume-Uni ne sont pas pour déplaire à la direction. Mais les surcroîts de salaire (dus au
coût de la vie londonienne, en particulier le logement) absorberont une grande partie des gains.
Les grands perdants seront les organismes français de protection sociale financés par les
cotisations : sécurité sociale, assurance-chômage, retraites, etc.
Et la mutuelle Natixis.
Et aussi les activités sociales de Natixis, dont le financement est directement proportionnel à la
masse salariale française.
Once again : Pauvre France !
Direction de la Communication (-8 suppressions +5 créations)
Non, Madame de Gaulle n’ira pas à Londres ! La délocalisation n’est pas à l’ordre du jour.
Mais, paradoxalement, pour gagner en rapidité et en flexibilité, les salariés de la communication
seront moins nombreux.
La baisse de volume prévue sur les documents écrits et l'événementiel semble ponctuelle, alors
que la communication électronique monte en puissance. On comprend donc mal la réduction
globale d'effectif.
Secrétariat Général de la BGC (-5 suppressions)
Le projet d'arrêt de l'activité multidevises surprend, alors que des développements informatiques
ont été réalisés en 2012 et qu'une étude de prospection a été lancée en octobre 2013.
Le transfert de salariés dédiés à la BGC vers les services centralisés de la DIL fera perdre de la
proximité et de la réactivité.
Les économies engendrées par ces mesures semblent assez dérisoires.
Courtage actions (-19 suppressions +1 création)
Où seront les points de chute des mobilités ?
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Numéro 173– Jeudi 5 décembre 2013
Dérivés actions (-8 suppressions)
Trop de traders ? ou pas assez de volume ? On ferait mieux de recruter des vendeurs !
À l’heure où nous mettons sous presse, on examine les dossiers Risques, Inspection générale et
Ressources Humaines. Collez à l’actualité sur notre site intranet !
Suppressions de postes : revoir la copie !
Appel intersyndical à revoir le plan
Les élus du CCE ont témoigné de leur surprise et de leur désaccord sur le principe même et les
conséquences prévisibles du plan de réduction d’effectifs.
La déclaration suivante a été lue en préambule à la réunion du comité central d’entreprise de
Natixis SA le 2 décembre. La CGT s’est associée à cette déclaration ; nous espérons que la
fermeté unanime ainsi affichée – qu’on aurait souhaitée également sur l’accord sur l’emploi signé
cet été – se traduira dans des actes forts.
Les élus du CCE et les organisations syndicales ont pris connaissance du projet dit de
« Transformation de NATIXIS S.A. » et, avec stupeur, de l’ampleur de ses conséquences
sociales.
Tant pour les élus que pour les organisations syndicales, ce projet apparaît comme bâti sur un
double hiatus :
- Hiatus économique
Car comment annoncer, dans le même temps, avec une tonalité qui confine à l'autocélébration, la
réussite et la clairvoyance d'une stratégie ayant conduit à asseoir de façon pérenne la solidité
financière de Natixis, et un projet aux conséquences sociales aussi dramatiques ?
En effet, d'un côté, Natixis présente des résultats financiers supérieurs aux attentes des marchés,
s'engage à distribuer, à partir de 2014, plus de 50% de ses résultats à ses actionnaires, en tant
que "valeur de rendement", et en 2013, a distribué un dividende exceptionnel de 2 milliards
d’euros.
De l'autre, Natixis, dont le redressement n’a pu être achevé qu’avec le soutien direct et massif de
l’Etat et sous couvert de sa garantie, annonce aujourd’hui et brutalement 700 suppressions de
postes en France. Soit plus de 10% des effectifs !
- Hiatus social
Car comment annoncer des suppressions d‘activités alors que l’encre de l’accord sur l'emploi,
signé au mois de Septembre 2013, et garantissant l’exercice d’un véritable volontariat est à peine
sèche ?
En conséquence, les élus et les organisations syndicales demandent à l’entreprise de revoir sa
copie. Le projet industriel et économique présenté aujourd'hui, émanation du nouveau plan
stratégique de Natixis pour la période 2014-2017, « New Frontier », doit replacer l’emploi et
l’humain au cœur de ses préoccupations, en cohérence avec les valeurs mutualistes de son
principal actionnaire.
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