Enquête et état des lieux sur le métier d`écrivain public (2010)

Transcription

Enquête et état des lieux sur le métier d`écrivain public (2010)
Licence professionnelle
Écrivain public - Conseil en écriture professionnelle & privée.
Session 2009-2010
ENQUÊTE ÉTAT DES LIEUX
MÉTIER D’ÉCRIVAIN PUBLIC
à partir des pratiques des anciens étudiants de la
Licence professionnelle
Paris III – Sorbonne Nouvelle
Murielle Berthelot
Viviane Le Houëdec
Sylvie Lescouzères
Nathalie Wozny
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
-1-
SOMMAIRE
PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE .............................................................................3
► Le métier d’écrivain public, quelle réalité ? ......................................................... 3
► Les hypothèses de départ .................................................................................. 3
► Le public ............................................................................................................. 4
► La réalisation du questionnaire ........................................................................... 4
► L’envoi du questionnaire..................................................................................... 5
► La méthode d’analyse des réponses .................................................................. 5
ANALYSE ...................................................................................................................6
► Quelques généralités sur l’exercice du métier .................................................... 6
► Les métiers exercés, leurs appellations.............................................................. 7
► L’écriture en tant que pratique professionnelle ................................................... 8
▪ Les tâches liées à la rédaction .......................................................................... 9
▪ Les tâches liées à la correction et à l’adaptation ............................................... 9
▪ Les tâches liées à la production d’écrits .......................................................... 10
▪ Les tâches liées à l’animation ......................................................................... 11
► Les structures et les publics concernés par le métier ....................................... 11
► Écrivain public, de l’image au métier ................................................................ 12
▪ L’image « traditionnelle » ................................................................................ 12
▪ Un métier en déficit de reconnaissance .......................................................... 13
▪ Un métier mal rémunéré ................................................................................. 13
▪ Un métier moderne et utile .............................................................................. 13
▪ Un métier aux multiples facettes ..................................................................... 14
▪ L’écrivain public, une personne au service des autres .................................... 14
▪ Les deux pôles d’un même métier .................................................................. 15
▪ Vers quelle reconnaissance possible du métier ? ........................................... 16
CONCLUSION
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE
► Le métier d’écrivain public, quelle réalité ?
Dès l’annonce du sujet des enquêtes du cours de psychosociologie sur l’image de
l’écrivain public vue par différents publics-cibles socioprofessionnels, il nous apparaît
que les écrivains publics eux-mêmes (étudiants et professionnels en activité) ont une
vision très différente les uns des autres de leur métier, parfois floue.
Certains, par exemple, sont très attachés à la dimension d’aide ou au moins de
médiation sociale ou culturelle ; d’autres souhaitent se rapprocher des autres
professionnels de l’écriture, plus facilement identifiables, en soulignant la
polyvalence de l’écrivain public diplômé de la licence professionnelle de Paris III.
Il nous semble alors intéressant d’interroger les anciens élèves de la Licence
professionnelle « écrivain public » / conseil en écriture professionnelle et
privée, afin de voir comment ils pratiquent aujourd’hui concrètement leur métier, et
d’en établir ainsi une sorte d’état des lieux aussi précis et concret que possible en
termes de structures / publics / appellations / tâches.
Nous considérons cette enquête comme la première étape d’un travail d’observation
et d’analyse, le point de départ d’une réflexion et d’une action à mener ensemble,
avec tous ceux et celles qui s’intéressent à ce métier, le pratiquent et ont envie de le
voir gagner du terrain en termes de reconnaissance et d’usage.
► Les hypothèses de départ
Afin de ne pas nous disperser dans des considérations trop vastes, trop abstraites ou
trop complexes à étudier et à analyser, nous avons resserré notre hypothèse de
départ autour de la pratique de l’écriture. Nous sommes aussi partis du postulat que
le métier est mieux identifié quand il est exercé dans le secteur social.
Nos hypothèses de départ sont les suivantes :
→Le diplôme de la Licence professionnelle Ecrivain public mène à une activité
professionnelle en lien avec l’écriture.
Sous hypothèse 1 :
→Cette activité professionnelle s’exerce en majorité dans l’environnement
social.
Sous hypothèse 2 :
→Tous les champs d’action où exerce l’écrivain public ne sont pas
connus.
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► Le public
Cette enquête s’adresse donc à tous les anciens élèves de la Licence
professionnelle « écrivain public » / conseil en écriture professionnelle et privée – qui
n’a d’ailleurs pas toujours eu cette dénomination1.
La première étape, et non des moindres, a été d’essayer de collecter suffisamment
d’adresses e-mails valides d’anciens élèves pour établir un échantillon représentatif.
153 adresses ont été finalement récupérées sur fichier Excel à partir de la base de
données de Plume & Buvard et diverses autres sources (Internet, sites de réseaux
sociaux, etc.). Un appel à la collaboration a été envoyé aux anciens connus et actifs
pour solliciter leur participation et faire valider nos adresses. Nous tenons ici à
remercier ceux qui nous ont répondu.
Ainsi à travers une soixantaine de messages échangée avant le début et pendant le
déroulement de l’enquête, nous avons pu reconstituer les listes des promotions (sauf
résultats partiels pour les deux premières promotions, 2001-2002 et 2002-2003).
► La réalisation du questionnaire
Afin de désigner les secteurs d’activité, les structures, les publics, les appellations de
métiers, les pratiques professionnelles qui concernent les différentes activités de
l’écrivain public de la manière la plus précise et la plus réaliste, il nous a paru
opportun de partir des fiches métiers ROME établies par Pôle Emploi.
D’abord, elles ont été élaborées par plus compétents que nous en matière de
désignation de métiers et reflètent en principe les réalités du marché de l’emploi.
Ensuite, nous nous sommes rendus compte entre nous que les mêmes appellations,
voire les mêmes tâches, ne signifient pas toujours la même chose ; dans ce cas les
termes des fiches ROME peuvent mettre d’accord. Enfin, l’utilisation des
dénominations ROME sur plusieurs années permettra de suivre l’évolution du métier
et de ses représentations.
Il est en effet intéressant de voir que ce fichier qui vient d’être récemment refondu, a
rattaché le métier d’écrivain public à la fiche E1102 Écriture d’ouvrages et de livres,
et non à la fiche K1201 Action sociale (voir ces fiches, annexes I et II). Cela est
d’autant plus remarquable que la fiche antérieure (Fiche ROME 23111, annexe III)
rattachait le métier à celui d’informateur social. Le métier d’écrivain public serait donc
aujourd’hui bien à la base un métier d’écriture. La fiche précise également :
« L’emploi/métier d’écrivain public est accessible avec une Licence professionnelle
d’écrivain public », ce qui est une bonne nouvelle ! Nous avons étudié aussi d’autres
fiches actuelles pour en comparer les tâches2.
Nous avons ensuite établi un questionnaire brut qui a servi de base de discussion et
de travail en groupe. Nous l’avons étoffé, élargi à tout ce qui nous venait en tête, puis
1
Elle figure toujours sous l’ancienne appellation sur le site actuel de l’Onisep : « intervention sociale
spécialité écrivain public, conseil en écriture professionnelle et privée »
2
notamment les fiches Rome E1106 Journalisme et Information media, E1305 Préparation et
Correction en édition et presse, G1202 Animation d’activités culturelles ou ludiques.
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à nouveau recadré, structuré, affiné, en veillant à éviter les redites mais aussi à
croiser les questions pour une plus grande précision dans les réponses (8 versions
successives).
Nous avons testé le questionnaire sur deux étudiantes et sur un responsable qualité
– qui en a déduit nos hypothèses.
Le questionnaire a été envoyé en version Word avec champs cases à cocher et
champs textes illimités pour préciser certains points ou répondre aux questions
ouvertes.
► L’envoi du questionnaire
Les 153 anciens élèves ont été pour la plupart répartis sur des listes de distribution
promotion par promotion, afin d’éviter une diffusion massive des adresses e-mail.
Certains, n’ayant pas pu être rattachés à une année de promotion, ou contactés via
des réseaux sociaux l’ont été personnellement, par mail individuel, ce qui fut
intéressant pour aussi obtenir d’autres informations utiles que celles figurant au
questionnaire.
Le questionnaire a été accompagné d’un courrier expliquant le projet, le but à terme.
On y annonce le temps à y consacrer.
Deux rappels ont été envoyés (toujours par e-mail) en date du 21 et du 26 avril.
► La méthode d’analyse des réponses
Les réponses aux questions 1 à 9, et 17 à 22 ont été recueillies pour traitement sur
fichier Excel, certains de ces résultats sont traduits en graphiques.
Seule la question 15 (sur l’image de l’écrivain public) a pour le moment été exploitée
et fait l’objet d’une analyse poussée.
Cette analyse s’est faite étape par étape :
1. découper les phrases, isoler en cellule tous les mots et notions exprimés ;
2. regrouper par thèmes les idées et notions clés récurrentes ou qui se recoupent ;
3. classement des données en sept tableaux.
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ANALYSE
Sur les 153 anciens de la licence interrogés, 45 ont répondu, soit un taux de retour
de 30%.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce faible taux de participation :
- entre la date d’envoi du questionnaire et la date butoir de retour, les participants
n’ont eu que deux semaines pour répondre. De plus, les deux relances ont été faites
pendant les vacances scolaires de la zone C Créteil-Paris-Versailles, alors que la
majorité des anciens élèves de la Licence professionnelle y réside ;
- leur manque d’intérêt pour l’enquête, quelles qu’en soient les raisons. Par exemple,
le SNPCE (Syndicat national des prestataires et conseils en écriture) vient lui-même
de réaliser une enquête sur le métier de prestataire et conseil en écriture qui peut
paraître faire doublon (taux de retour de 18%).
Il est certain que des observations et analyses réalisées sur un si petit nombre
d’individus restent fragmentaires et qu’il est hasardeux d’en tirer des conclusions
générales. Nous considérons cette analyse comme une photographie, à un moment
donné, d’individus actifs ayant eu une formation d’écrivain public à Paris III.
► Quelques généralités sur l’exercice du métier
Des déclarations des 45 anciens élèves de la Licence professionnelle il ressort que :
- 86% exercent une activité professionnelle, le bénévolat est finalement peu
représenté (19%) ;
- le statut de salarié est majoritaire avec 62%, le statut d’indépendant arrive en
seconde position avec un taux de 47% – dont 48% d’auto-entrepreneurs 3 ;
- 87% sont des femmes, 13% des hommes ; ce sont pour la plupart des personnes
qui ont déjà eu une première expérience professionnelle, ce qui n’est pas une
surprise si on lie cette considération au recrutement des étudiants, on considère que
le métier nécessite une certaine maturité. Ils sont pour la plupart âgés de 30 à 50 ans
(53%), contre 13% pour les moins de 30 ans et 33% pour les cinquantenaires et
sexagénaires ;
- 55% d’entre eux résident en Île-de-France, 39% en province ; 67% vivent en couple
et ont des enfants dans 60% des cas ;
- les revenus annuels de leur activité sont faibles : 39% d’entre eux perçoivent une
rémunération de moins de 10 000 euros et 44% un revenu situé entre 10 000 et
20 000 euros.
3
Le total dépasse 100% car certains sondés exercent à la fois une activité salariée et une activité
indépendante.
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- 90% exercent leur métier en lien avec l’écriture, pour la majeure partie d’entre
eux à temps plein (53%). Certains ont tenu à préciser que ce n’est pour eux qu’un
complément d’activité.
M é tie r e n lie n a v e c l'é c ritu re
 Graphique 1 : Le métier et l’écriture
10% ne se prononce pas
90% en lien avec l’écriture
► Les métiers exercés, leurs appellations
Nous avons proposé aux sondés dix appellations de métiers émanant du fichier
Rome, plus une désignée « autre ». Ils pouvaient cocher plusieurs réponses.
Appellation métiers
Ecrivain public
Auteur
Biographe
Animateur d'atelier d'écriture
12%
27%
16%
Animateur multimedia
Correcteur
Calligraphe
4%
1%
0%
5%
16%
.
2% 5%
12%
Journaliste
Pigiste
Rédacteur/rewriter
Autre
 Graphique 2 : Les métiers exercés, leurs appellations
27% écrivain public
5% auteur
16% correcteur
5% animateur atelier d’écriture
16% rédacteur / rewriter
2% animateur atelier multimédia
12% biographe
1% journaliste
0% calligraphe
4% pigiste
12% autres
Les dénominations de métiers les plus souvent citées sont écrivain public (28%),
correcteur (17%), rédacteur / rewriter (16%), biographe (12%) et autres (12%). La
dénomination « autres » comprend des métiers extrêmement différents : assistant
administratif, médiateur social, chargé de communication, chargé de mission en
logement, formateur, etc.. L’un des sondés se déclare « écrivain conseil ® »,
appellation déposée du GREC - Groupement des écrivains conseils.
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Il apparaît que les appellations de métiers exercés par les étudiants des précédentes
promotions aujourd’hui en exercice sont en majorité des métiers qui mettent en
avant l’écriture et les aptitudes rédactionnelles. Dans la mesure où nous axons
notre questionnaire autour de la pratique de l’écriture, ces résultats ne sont pas
étonnants non plus. Certains sondés ont attiré notre attention sur ce fait, en précisant
qu’ils ne souhaitaient pas participer à l’enquête car ils n’exercent pas en ce moment
une activité liée à l’écriture. Nous leur avons demandé de répondre quand même aux
questions ouvertes sur la formation et l’image de l’écrivain public. D’autres ont voulu
souligner que la production d’écrit ne représente qu’un aspect de leur activité. Enfin,
certains anciens étudiants disent clairement qu’ils ont volontairement bifurqué vers
des métiers plus lucratifs, en rapport ou non avec l’écriture, on touche là un point
sensible du métier.
► L’écriture en tant que pratique professionnelle
Lors du questionnaire, nous avions identifié et mis en liste toutes les tâches liées aux
pratiques d’écriture. Nous les avions ensuite rassemblées en cinq pôles principaux,
représentés dans le graphique ci-dessous.
Conception
Correction, adaptation
Production d'écrits
Animation
Rédaction
 Graphique 3 : Pratique de l’écriture, les 5 pôles
7%
conception
32%
correction, adaptation
9%
écriture
4%
animation
48%
rédaction
Puis nous avons volontairement fait éclater ces pôles et présenté les tâches une à
une, selon l’ordre alphabétique. Les voici reconstituées ci-après, telles qu’elles sont
pratiquées sur le terrain ; plusieurs réponses sont possibles, souvent une même
personne réalise plusieurs tâches. Les tâches qui paraissent communes à tous
sont les corrections, relectures et adaptations d'écrits.
Croisée à des informations sur le secteur d’activité, les structures, le public,
l’identification de ces tâches et pratiques doit permettre de réaliser des fiches
d’informations plus précises sur les métiers.
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▪ Les tâches liées à la rédaction Types de tâches en rédaction
30
En%
25
20
15
Série1
10
5
Transcrire doc
(procès
verbaux,
synthèse)
Rédiger
dossiers
courriers
Rédiger et
mettre en forme
l’info
Rédaction de
supports prom
Liés à l’emploi
Documents
juridiques
Documents
communication
0
 Graphique 4 : Types de tâches « rédaction »
Les tâches de rédaction présentées dans le graphique ci-dessus s’avèrent très
différentes selon les secteurs d’activité, les structures et les publics. Le professionnel
de l’écrit ne rédige pas le même type de courriers, ne remplit pas le même type de
dossiers selon qu’il intervient dans une structure juridique ou un secteur d’action
sociale. Rédiger et mettre en forme l’information se rapproche du métier de
journaliste, mais peut se pratiquer de manières très diverses dans des collectivités
territoriales, des organismes culturels, des entreprises privées... Ainsi peuvent
s’établir des passerelles que le professionnel ou conseil en écriture va saisir pour
faire évoluer son activité.
▪ Les tâches liées à la correction
et àliées
l’adaptation
Types de tâches
à la correction et à l'adaptation
35,00%
32,31%
30,00%
26,15%
24,62%
25,00%
20,00%
16,92%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Adapter un écrit
Effectuer la lecture du texte et
corriger les erreurs
Présenter un texte pour avis,
corrections
Procéder à une relecture, révision
 Graphique 5 : Types de tâches « correction / adaptation »
Ce sont les tâches communes à tous, qui reviennent le plus souvent dans les
réponses au questionnaire. Grâce à sa bonne connaissance de l’orthographe, de
la grammaire et de la syntaxe, ses aptitudes à analyser les mécanismes rhétoriques
de la construction d’un texte, d’un discours, sa capacité à saisir la structure d’un
texte selon son destinataire, à produire, adapter et corriger par son travail sur la
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langue les textes des autres (c’est au programme de la formation), l’écrivain public conseil en écritures peut être amené à exercer des tâches de correction et
d’adaptation dans des secteurs et des structures divers. 32% des anciens étudiants
travaillent dans le pôle correction / adaptation (graphique 3), 16% comme correcteur
(on cite le métier de lecteur-correcteur), 16% comme rédacteur / rewriter
(graphique 2). On cite aussi la rédaction d’actes de colloques, de documents
pédagogiques, de tribunes politiques…
Tâches
liées à la production d'écrits
▪ Les tâches liées à la production
d’écrits
90,00%
80,00%
77,78%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
11,11%
10,00%
5,56%
5,56%
guides pratiques
monographies
0,00%
biographies,récit de vie
chroniques d’entreprises, de
patrimoine
 Graphique 6 : Types de tâches « production d’écrits »
Ce pôle est largement dominé par les récits de vie des biographes (77%). Le public
visé est en grande partie des particuliers, premier client de l’écrivain public,
biographe ou non, avec 28% des réponses (voir graphique 10). Le métier de
biographe ne se pratique pas tout à fait de la même façon selon qu’on l’exerce pour
un particulier, dans une maison de retraite ou dans l’édition. La part des chroniques
d’entreprise, de patrimoine représente 11% des productions d’écrits.
▪ Les tâches liées à la conception
Täches liées à la conception
60%
50%
50%
Concevoir un projet d’écriture
Créer et animer un site web
50%
40%
30%
20%
10%
0%
 Graphique 7 : Types de tâches « conception »
En terme de conception de projet, deux types de tâches dominent et parfois se
mêlent : concevoir un projet d’écriture ou via l’écriture, ce qui peut être pris dans un
sens très large (auteur, création de projets – un exemple : « concevoir et réaliser des
diagnostics locaux de santé publique ») et créer et animer un site web, ce qui est un
autre versant utilisé du terme « création ».
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Ce dernier, qui rejoint le métier de rédacteur web, a le mérite de s’exprimer en offres
réelles et nombreuses sur le marché de l’emploi et d’être visible et identifiable par
tous – tout le contraire du métier d’écrivain public ! Les réponses pouvant être
multiples, on peut imaginer dans ce groupe de tâches un créateur de projets d’atelier
d’écriture ou d’alphabétisation, mais qui n’anime pas lui-même cet atelier.
Tâches liées à l'animation
▪ Les tâches liées à l’animation
70,00%
62,50%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
25,00%
20,00%
12,50%
10,00%
0,00%
0,00%
Atelier d’écriture
Atelier multimedia
Atelier alphabétisation
Autres
 Graphique 8 : Types de tâches « animation »
Le pôle animation est largement dominé par l’animation d’ateliers d’écriture, les
autres ateliers sont plus spécialisés (alphabétisation, sociolinguistique).
► Les structures et les publics concernés par le métier
Structures
35,00%
28,81%
30,00%
25,00%
18,64%
20,00%
18,64%
15,00%
10,17%
10,00%
6,78%
5,00%
3,39%
1,69%
3,39%
3,39%
1,69%
3,39%
0,00%
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en
ce
pr
es
se
0,00%
 Graphique 9 : Répartition par type de structures
27% de nos sondés revendiquent l’appellation métier « écrivain public » (voir
graphique 2). C’est en croisant les informations du graphique 9 (ci-dessus) des types
de structures et du graphique 10 (ci-dessous) des types de publics qu’apparaît le
plus nettement l’activité de l’écrivain public en milieu social. Les sondés travaillent en
majorité pour une association (29%) ou pour une collectivité territoriale (18%).
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22% déclarent exercer auprès d’un public en difficulté, auxquels s’ajoutent 8%,
classés dans la catégorie « autres », qui précise le plus souvent une catégorie
spécifique de la société (handicapés, illettrés,
usagers d’un centre social, etc.).
Public
30,00%
27,78%
25,00%
22,22%
20,00%
16,67%
15,00%
Série1
13,33%
10,00%
7,78%
6,67%
4,44%
5,00%
1,11%
Au
tre
Pu
bl
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Et
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rs
e
0,00%
 Graphique 10 : Répartition par type de publics4
La population bénéficiaire de la pratique professionnelle des anciens diplômés en
exercice est très hétérogène : 28% sont des particuliers, 17% des professionnels,
5% des scolaires ou des étudiants, 13% des retraités…
► Écrivain public, de l’image au métier
La question sur l’image de l’écrivain public a été diversement perçue et reçue par les
sondés. Certains ne l’ont pas comprise et l’ont dit. Certains ont été déconcertés et
n’y ont pas répondu (8,5%). Il y a ceux qui ont parlé de l’image qu’ils pensent que la
société a de l’écrivain public. Et ceux qui ont livré leur propre vision du métier, pas
seulement en terme d’image. Paradoxalement, elle a laissé aux sondés un espace
d’expression sur le métier soit tel qu’ils l’exercent, soit tels qu’ils le perçoivent, soit
même tel qu’ils le rêvent, et qui s’avère très intéressant à étudier, car il met en avant
sa si grande diversité, on pourrait presque croire qu’ils ne parlent pas du même
métier.
En fait, l’image ou la représentation que se font les écrivains publics d’eux-mêmes,
ou celle qu’ils reçoivent des autres (ce qui est presque la même chose, on ne
rapporte que ce à quoi on est sensibilisé, même si on le déplore) est très classique.
▪ L’image « traditionnelle »
On n’échappe évidemment pas aux considérations sur une image « vieillotte »5,
« ringarde », « figée », « à dépoussiérer », qui selon de nombreux sondés est liée à
4
La catégorie « mixte » concerne les écrivains publics qui travaillent à la fois pour des particuliers et
des professionnels, ce qui est une erreur de notre part puisque plusieurs réponses sont possibles !
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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la personne « écrivain public » qui écrit pour un public en difficulté. C’est l’image
traditionnelle, historique, de l’écrivain public, telle qu’elle est décrite par exemple par
l’historienne Christine Métayer.6
Aussi pour contourner ce « souci de terminologie » certains tentent de trouver une
autre « appellation », un autre « titre », mais lequel ? « Il ne peut recouvrir toutes les
activités d’un pro de l’écrit » remarque-t-on.
▪ Un métier en déficit de reconnaissance
Une majorité de sondés s’accorde sur le fait que le métier est « peu » ou « mal
connu », « pas assez connu et reconnu », qu’on l’assimile souvent à du bénévolat,
qu’on le confond avec celui d’intervenant social. Ils sont nombreux à parler de
« visibilité », de « statut », de « recensement », de « promotion », de « valorisation »
qu’il faudrait améliorer. Aujourd’hui « la seule reconnaissance de son travail […] c’est
son public d’usagers ou sa clientèle ».
Certains font remarquer qu’une formation sanctionnée par un diplôme d’État peut
contribuer à faire évoluer la perception du métier par la société, à le
« professionnaliser », que l’Université devrait « communiquer plus » pour « faire
connaître » et « valoriser » cette formation et ce diplôme.
▪ Un métier mal rémunéré
De ce déficit de reconnaissance découle le fait qu’il est « mal rémunéré », le plus
souvent « au minimum légal » quand il est salarié dans le secteur social. « Je ne
gagne pas bien ma vie » dit un sondé, « les personnes exerçant ce métier sont
rarement rétribuées à hauteur de leurs compétences et de leur investissement en
temps » dit un autre. Cela est confirmé par la question 22 : les revenus annuels des
écrivains publics - conseils en écritures sont faibles (voir Généralités sur le métier,
page 8) Comme déjà dit précédemment, certains exercent le métier en complément
d’une autre activité professionnelle ou de leur retraite, d’autres se sont orientés vers
un autre métier (correcteur, journaliste, pigiste) car ils ne pouvaient en vivre.
Cette faible rémunération ne serait-elle pas l’une des raisons de cette évolution du
métier du secteur social vers d’autres activités d’écriture plus lucratives ?
▪ Un métier moderne et utile
Tous s’accordent pour dire que le métier est pourtant « moderne », « actuel »,
« utile » voire « nécessaire », « en lien avec les questionnements et les savoirs
d’aujourd’hui », que c’est un « métier d’avenir ». « Un travail magnifique » dit une
sondée et « j’en suis fière ».
5
Nous essayons, autant que possible, de restituer les termes et expressions exacts employés par les
sondés, cités entre guillemets.
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Au Tombeau des secrets : les écrivains publics du Paris populaire cimetière des Saints-Innocents
XVIe-XVIIIe siècle, Christine Métayer, Albin Michel, Paris, 2000
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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On pense bien sûr à la dimension sociale du métier, en particulier celle qui s’adresse
à des publics en difficulté – nous y reviendrons plus précisément. Mais il apparaît
que les écrivains publics et conseils en écriture touchent « tous les publics » ou au
moins « des publics différents », « variés », car « la relation à l’écrit s’inscrit plus que
jamais comme un outil de communication ».
« De plus en plus de personnes font appel à des écrivains publics » dit un sondé, les
gens qui ont conscience d’avoir « un écrit faible », qui « ne savent plus écrire » ou
« n'ont plus le temps d'écrire ». Une sondée cite un exemple : « Depuis un an et
demi, je suis la rédactrice d’une personne, dans le cadre de son travail ; aucun de
ses collègues ne sait que tous ses textes professionnels sont écrits par moi ». Un
autre : « J’ai eu [comme cliente] une prof qui avait besoin de moi parce que c’est plus
facile d’écrire pour les autres que pour soi ». On parle aussi d’aide à la rédaction et
de correction de thèses, d’écrits professionnels divers, de tribunes politiques…
▪ Un métier aux multiples facettes
L’écrivain public ou le conseil en écritures se positionne dans tous les cas comme
« un spécialiste », « un professionnel », « un généraliste » de l’écriture « aux mille
facettes », qui propose « toute une palette de prestations » et « sa compétence dans
les mots ». Cette compétence ne se limite d’ailleurs pas à l’écrit (voir ci-dessous).
Il est souvent « une personne en reconversion professionnelle » « polyvalente » qui
sait « apporter une valeur ajoutée aux missions traditionnelles de l'écrivain public »,
une « plus-value » au métier. Il est capable de « s'adapter à des contextes très
divers ». L’écrivain public - conseil en écritures ne rompt pas complètement avec son
activité antérieure, ce qui élargit ses compétences et champs d’activité, lui donne
une conception et une représentation très élargie de la pratique du métier, au point
parfois d’ « inventer sa propre activité ». Les graphiques 4 à 8 des tâches, et les
graphiques 9 et 10 des structures et publics attestent cette « diversité » et cette
« variété » d’un « métier protéiforme ».
Paradoxalement cette spécificité du métier de « généraliste » « touche-à-tout de
l’écriture » peut amener un manque de crédibilité auprès de professionnels de l’écrit
plus spécialisés. « J’ai eu l’occasion de constater que les rédacteurs considèrent
l’écrivain public comme un ‘sous-rédacteur’, un pisse-copie voué à servir une
clientèle incapable pour des raisons budgétaires d’engager un ‘vrai’ professionnel de
l’écrit. Ce manque de considération peut s’avérer assez pénible » dit un sondé.
▪ L’écrivain public, une personne au service des autres
Comme nous l’avions anticipé dans nos hypothèses, la dimension sociale du
métier est dominante, même si l’appellation « écrivain public » n’est revendiquée
que par 27% de nos sondés (voir graphique 2) – nous nous attendions à une
proportion plus importante. Le pôle social de l’activité ressort quelles que soient les
approches : 22% des sondés déclarent exercer leur activité auprès d’un public en
difficulté (voir graphique 10), auxquels s’ajoutent 8%, classés dans la catégorie
« autres », qui souvent s’adressent à une catégorie spécifique comme les
handicapés, illettrés, usagers d’un centre social, etc. ; 17% travaillent dans le cadre
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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d’une association, 11% dans le cadre d’une collectivité territoriale (graphique 9) ;
quant aux tâches de rédaction, elles sont aussi dominées par les documents liés à
l'emploi et dossiers et courriers d'accompagnement (graphique 4).
Un sondé parle de « notion de service public et d’écriture d’intérêt public », un autre
déclare sans détour : « toutes les autres facettes [que celle d’écrivain public social
classique] présentées en formation sont des métiers différents ». On rappelle que
« la représentation sociale reste figée sur celui ou celle qui écrit pour les gens en
difficulté ». L’écrivain public peut « suppléer parfois le travailleur social », il évite à
son public de « passer par les services sociaux qui peuvent produire une image
stigmatisante », « pour moi l’écrivain public reste un travailleur social ». « L'avenir
des écrivains publics dans le domaine social est assuré » dit un sondé au vu de ce
qu’il « constate au quotidien dans les quartiers », aussitôt tempéré par un autre qui
déclare le métier « fortement dépendant de l’implication des politiques » ou « de
l’accueil réservé par les services sociaux en place ».
Nos sondés sont très nombreux à se présenter en « spécialistes des démarches
administratives » « au service des autres ». Ils insistent sur leur rôle de « facilitateur
dans l’accès au droit ». Face à « la complexité du fonctionnement des
administrations », ils « assistent le public dans ses démarches » pour que celui-ci
puisse « accéder à ses droits sociaux et de citoyen » et ne soit « pas lésé dans la vie
quotidienne parce qu’il ne maîtrise pas la langue française écrite ». Ils oeuvrent à
leur niveau pour « l’amélioration des conditions de vie et d’accès aux droits, parfois
les plus fondamentaux, des publics en difficulté ou en précarité sociale ». Ils
proposent « une médiation pour accompagner les personnes dans l’utilisation des
outils » ou « pour expliciter les procédures ».
Cette « vocation du social », « d’ouverture aux autres », n’est pas seulement
revendiquée par les salariés du secteur social ou associatif, mais aussi par des
prestataires de services indépendants. C’est « un métier de service évident dans la
réalisation de courriers et de CV, dit un sondé, mais très important aussi dans le récit
de vie ». Un autre souligne le « rôle important » de l’écrivain public « auprès des
anciens […] pour les aider dans leurs démarches ou pour être les relais / témoins de
leur histoire ». « L’écrivain public biographe est au service d’une mémoire, dans un
rôle essentiel de garder trace d’une histoire particulière ou collective ». Il est «« un
lien dans la ville7 ».
▪ Les deux pôles d’un même métier
C’est d’ailleurs précisément cette position revendiquée de « médiateur », de
« facilitateur », d’ « accompagnateur » qui fait de l’écrivain public - conseil en écriture
un professionnel de l’écrit différent des autres. « Il me semble que deux types
d’écrivains publics existent : les juridiques (accompagnement administratif, juridique
ou social) et les littéraires (biographe, animateur d’atelier d’écriture) » dit un sondé, là
ou d’autres marquent leur différence en se revendiquant aux extrêmes « travailleur
social » ou « prestataire en écriture ». « L’image de l’écrivain public doit rester celle
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en référence à une exposition du même nom présentée à Garges-lès-Gonesse
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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du scribe des temps modernes et non celle d’un correcteur, animateur d’un atelier
d’écriture… »
Ce clivage entre ces deux pôles du métier d’écrivain public vient peut-être
simplement du fait que l'un se positionne par rapport à son public qu’il « aide »,
« assiste », « renseigne », « conseille », « oriente », « accompagne », à qui il
« explique » et pour qui il « ne produit pas forcément d'écrit », l'autre par rapport à la
tâche qui se définit en « spécialiste de l'écriture », « généraliste », détenant « la
compétence des mots », exerçant une « activité biographique ».
« Il ne suffit pas de savoir ‘écrire’ pour être écrivain public » dit une sondée. « Je sais
compter et calculer, mais je suis loin d’être une mathématicienne, idem pour
l’écriture ! » Ce métier « protéiforme » s’attache l’image « de la diversité du métier et
des personnes » qui exercent ce métier, « d’où l’intérêt de la Licence professionnelle
d’évoquer toutes les facettes de l’activité ».
▪ Vers quelle reconnaissance possible du métier ?
« Le métier d’écrivain public ne sera jamais en vogue » dit un sondé. « J’ai toujours
exercé des professions d’interface […] qui sont trop souvent incorrectement
perçues » ajoute un autre. « Je crois que c’est par notre travail, nos compétences et
un peu de com’ que nous percerons ».
Car l’écrivain public
« travaille dans l’ombre » et « dans le respect de la
confidentialité ». Il « faut rester discret », « modeste et humble ». « Il n’a pas
d’identité propre et ne doit pas transparaître » dans ce qu’il écrit parce qu’il est « au
service des autres ». « Je vois l’écrivain public comme un ‘prolongement’ de la
personne pour laquelle il écrit ». « Je n’aime pas le mot de ‘nègre’, mais c’est un peu
cela ».
Comment dans ces conditions mettre en valeur ses compétences et ses qualités ?
Même « les offres d’emploi sont confidentielles » ! « Il faut revaloriser ce métier en
montrant la plus-value apportée auprès du public en expliquant qu’il s’agit d’un
métier ‘intellectuel’ ».

Même si certains anciens élèves de la Licence professionnelle ne considèrent pas la
production d’écrit comme le fondement de leur pratique professionnelle, 90%
exercent leur métier en lien avec l’écriture et tous mettent en avant leurs
aptitudes rédactionnelles dans leur activité et en tirent parti. Certains se
présentent comme des spécialistes polyvalents de l’écriture. Il apparaît que les
tâches communes à tous sont les corrections, relectures et adaptations
d'écrits. Cela montre que la formation d'écrivain public - conseil en écritures permet
à l’écrivain public qui en bénéficie d'être considéré comme un professionnel de l'écrit,
puisqu’elle lui donne la légitimité pour corriger et valider les écrits d'un autre. Il
apparaît même que cette légitimité aille au-delà, puisque certains vont jusqu’à
enseigner et former d’autres personnes à l’écrit.
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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Le pôle social de l’activité d’écrivain public ressort quelles que soient les
approches (secteur, structure, public, tâches). Cette « vocation du social » et
« d’ouverture aux autres » est revendiquée aussi bien par les salariés du secteur
social ou associatif que par des prestataires de services indépendants. Mais
l’écueil de la trop faible rémunération, du manque de considération pour leur métier,
des offres d’emploi confidentielles et des postes souvent tenus par des bénévoles
détournent parfois certains écrivains publics vers une autre activité professionnelle.
Nous avons reçu au final trop peu de réponses pour qu’une proposition consistante
de nouveaux champs d’action de l’exercice du métier apparaisse. Cependant, grâce
aux choix « autres » possibles à toutes les questions, des tâches sont apparues
auxquelles nous n'avions pas pensé. Par exemple, en matière de rédaction,
plusieurs sondés ont déclaré rédiger des actes politiques ou des tribunes. Un autre
domaine nous paraît prometteur : la formation et l’enseignement.
Il apparaît également que l’entrée en vigueur du statut d’auto-entrepreneur le 1er
janvier 2009, qui concerne déjà 10% des sondés, parfois des personnes qui sont
aussi par ailleurs salariées, permette d’élargir l’offre de services vers d’autres
professionnels et des entreprises. Pour le moment 15% seulement des sondés
déclarent travailler avec des entreprises, la tâche la plus citée étant la rédaction de
documents de communication et supports promotionnels professionnels.
Ainsi nos hypothèses de départ se trouvent-elles plutôt confirmées et affinées, même
si notre analyse pâtit d’un taux de retour trop faible pour que cet état des lieux puisse
être considéré comme autre chose qu’un fragment de réponse.
Enfin, au-delà de ces considérations terre-à-terre transposables en données
chiffrées, nous tenons à donner le mot de la fin à ces écrivains publics amoureux de
leur métier au point de dire « je me fiche de [son] image », qui rappellent « qu’un
métier se construit aussi sur un imaginaire, une fonction fantasmée », et qui
revendiquent « encore aujourd’hui une vision romantique à la Cyrano »…
Nous avons confié la diffusion de cette enquête à :
Plume & Buvard
association des anciens étudiants de la Licence professionnelle Écrivain public,
Université Paris III - Sorbonne Nouvelle,
13 rue de Santeuil 75005 PARIS
[email protected]
Cette enquête est actuellement prolongée par la création de fiches métiers
à partir d’entretiens avec des écrivains publics diplômés de la Licence en activité,
dans le cadre de l’association.
Enquête état des lieux Métier Ecrivain public – M. Berthelot/V. Le Houëdec/S. Lescouzères/N. Wozny
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ANNEXES
ANNEXE I
ANNEXE II
23111 ÉCRIVAIN PUBLIC
Compétences techniques de base :
-Donner des informations d’ordre juridique et administratifs en réponse aux questions posées.
-Mettre les personnes en relation avec les interlocuteurs compétents (administrations,
professionnels…).
--Aider à organiser et à accomplir les démarches (modèles de courrier, prise de rendez-vous).
-Se documenfter auprès des professionnels pour actualiser et vérifier l’information à donner.
Compétences associées :
-Savoir utiliser les supports infofrmatiques et télématiques.
-Posséder les bases des techniques documentaires.
-Connaître les techniques de communicationécrite ou orale.
Capacités liées à l’emploi :
*L’emploi/métier requiert d’être capable de :
-Adhérer aux objectifs de l’organisme.
-S’adapter au public concerné.
-Communiquer les informations de façon claire et appropriée.
-Actualiser ses connaissances.
Définition de l’emploi/métier :
-Donne des informations administratives et juridiques générales ou spécialisées (retraite, logement,
santé, famille, assistance...) oralement ou par écrit, en réponse à des questions diverses et
d'importance variable, posées par des publics différents (individus, organismes, entreprises...).
-Actualise la validité des renseignements donnés auprès des professionnels et d'organismes
compétents. Indique les moyens appropriés à l'accomplissement des démarches.
-Peut prendre en charge totalement les prises de rendez-vous, la rédaction du courrier ou le
remplissage des documents administratifs (déclaration d'impôts, feuille de Sécurité sociale, dossier
d'Assédic...).
-Peut répondre à des appels urgents (assistance).
-Dans certains cas, traduit l'information dans un ou plusieurs langages (langues étrangères, langage
des signes, écriture Braille...). Peut gérer une petite structure.
Conditions générales d’exercice de l’emploi/métier :
L'emploi/métier s'exerce généralement dans un bureau, en contact téléphonique ou direct avec le
public. Les horaires sont réguliers. La tenue de permanences et les actions ponctuelles peuvent
entraîner des déplacements sur une zone géographique parfois étendue.
Formation et expérience :
Cet emploi/métier est accessible généralement aux personnes connaissant le secteur ou ayant acquis
une expérience dans le domaine. L'adaptation au poste de travail est le plus souvent prise en charge
par l'entreprise.
Une connaissance approfondie des structures et des circuits administratifs, sociaux et juridiques est
appréciée.
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ANNEXE III
Répertoire opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME)
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Activités spécifiques :
*Activités exercées :
-Rédaction des courriers et des documents administratifs.
-Animation d’une salle d’accueil au public.
-Traduction des informations.
-Traitement des demandes d’assitance.
*Champs d’intervention :
-Famille.
-Logement.
-Consommation.
-Santé.
-Retraite.
-Emploi, formation.
-Relations usagers/administrations.
-Prévention et médiation sociale.
-Aide aux victimes.
-Autres.
*Modes d’intervention :
-Entretien de face à face.
-Entretien téléphonique.
-Réponses par écrit.
*Responsabilités exercées :
-Encadrement d’une équipe.
-Gestion d’une petite structure.
Lieu d’exercice de l’activité :
-Association.
-Service administratif, administration centrale.
-Collectivité locale.
-Organisme de protection sociale (Sécurité sociale, mutuelle, etc.).
-Société d’asssitance.
Conditions de travail :
-Déplacements fréquents.
Les métiers rattachés à la fiche Rome 23111
ECRIVAIN PUBLIC
AGENT D'ACCUEIL (ORGANISME SOCIAL)
INFORMATEUR / INFORMATRICE DROITS DES FEMMES
TECHNICIEN / TECHNICIENNE D'ASSISTANCE
AGENT D'ACCUEIL, D'ORIENTATION ET D'AIDE AUX VICTIMES (POLICE NATIONALE)
CONSEILLER SOCIAL / CONSEILLERE SOCIALE
MEDIATEUR ADMINISTRATIF / MEDIATRICE ADMINISTRATIVE
ECRIVAIN PUBLIC - INFORMATEUR SOCIAL
INFORMATEUR SOCIAL / INFORMATRICE SOCIALE
ECOUTANT / ECOUTANTE (PERMANENCE TELEPHONIQUE)
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