Artistes résidents - Observatoire de l`Espace

Transcription

Artistes résidents - Observatoire de l`Espace
LE PROGRAMME CREATION ET IMAGINAIRE SPATIAL
Le programme Création et imaginaire spatial de l’Observatoire de l’Espace permet de jeter de
nouvelles passerelles entre l’Espace et la création artistique. En offrant un accès privilégié à
diverses ressources issues de l’univers spatial, que les artistes se réapproprient pour en
proposer une vision originale, l’Observatoire de l’Espace enrichit un imaginaire collectif –
intellectuel, artistique, technique et culturel. L’Observatoire de l’Espace choisit de soutenir la
création contemporaine de différentes scènes artistiques, en favorisant ainsi l’émergence
d’œuvres en lien avec l’Espace afin de révéler la grande richesse de ce matériau. Pour
amplifier et consolider cette démarche, il crée également des partenariats avec des
établissements culturels. Cette politique active de soutien à la création participe à
l’enrichissement d’un imaginaire spatial commun au bénéfice du plus grand nombre.
LA RESIDENCE A BORD DE L’AIRBUS ZERO-G : « Des auteurs en impesanteur »
« Des auteurs en impesanteur » est une résidence unique imaginée par l'Observatoire de
l'Espace. Depuis 2006, elle offre l'opportunité à des artistes et écrivains de se confronter à
l'Espace en embarquant à bord de l'Airbus A300 Zéro-G et de nourrir leur travail artistique de
l’expérience de l’impesanteur.
Projets en cours ou à venir
HELENE FRAPPAT – écrivain est la prochaine résidente. Elle volera en mars 2016 à bord
de l’Airbus Zéro-G
Hélène Frappat est écrivain, traductrice et critique de cinéma.
Son prochain roman, Le Mont Fuji n’existe pas — dont le titre suggère la relativité de toute
vision — explore différentes modalités de l’expérience de l’équilibre, et fait parcourir à ses
héroïnes un chemin qui les libère de la gravité et de la pesanteur. La résidence à bord de
l’Airbus Zéro-G radicalise une démarche que l’auteure a entamée il y a plusieurs années, en
créant un dialogue entre l’écriture de ses romans et une résidence dont le lieu, le cadre, les
participants, lui permettent d’approfondir la vision d’où son livre est né.
OLIVIER BLEYS – écrivain
Suite à la publication de son texte « Le visage de Mars » dans le numéro 10 d’Espace(s),
Olivier Bleys embarque à bord de l'airbus Zéro-G en octobre 2014. Depuis vingt ans et la
publication de son premier livre, il nourrit le projet de « devenir l’un des tout premiers écrivains
de l’Espace ». Cette expérience de vol marque la première étape de son projet ambitieux pour
lequel il a établi un plan : écrire et publier un ouvrage bilingue qui prendrait comme point de
départ son expérience de vol en impesanteur ; lancer une souscription de longue durée
destinée à couvrir les frais d’un séjour dans l’espace. Une fois la somme réunie, effectuer un
vol spatial avec le soutien d’une compagnie privée ou d’une institution publique ; enfin écrire et
publier un ouvrage plurilingue offrant le témoignage littéraire de son aventure spatiale.
monvolubilis.canalblog.com
DIDIER PETIT – violoncelliste
Didier Petit se tourne rapidement vers le jazz, entendu dans toutes ses ouvertures possibles. Il
crée en 1990 la maison de disques In situ dédiée à la musique contemporaine. Didier Petit
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
collabore avec l'Observatoire de l'Espace depuis plusieurs années notamment lors du festival
Sidération ou dans la formation pluridisciplinaire Les Voyageurs de l'Espace qui regroupe
musiciens, artistes, auteurs et acteurs autour de films, de textes et de musique.
Dans le cadre de la résidence « Des auteurs en impesanteur », il souhaite prolonger sa
préoccupation pour la relation spécifique entre l’instrument, le corps et l’espace et conçoit une
partition musicale pour Main et Violoncelle, mise en image autour d’archives spatiales.
ERIC PISTOULEY – écrivain
Depuis quelques années, divers écrits d’Éric Pistouley, dont ceux destinés à la revue
Espace(s), sont traversés par la question de l'enfermement et de l'infini. La libération de la
pesanteur et tous les rêves qu'elle entraîne à sa suite, constitue un riche terrain de recherche
et amène une foison de questions, dont une centrale : « Que signifie la fin du pesant ? ». Suite
à sa résidence dans l’Airbus Zéro-G en mars 2014, Eric Pistouley interroge les symboles et les
représentations liés au poids, à la chute, à la légèreté et à l'envol dans nos sociétés
contemporaines.
KARIN SERRES - autrice
Karin Serres est autrice, metteuse en scène, décoratrice et traductrice de théâtre. Elle écrit
aussi des pièces radiophoniques, des romans, des albums, des chansons et des feuilletons.
Nourrie par le dépaysement, elle travaille souvent en résidence, en France ou à l’étranger.
Karin Serres a collaboré deux fois à la revue Espace(s) dans les numéros 10 et 11. Elle a
embarqué à bord de l’Airbus A310 Zéro-G pour un nouveau projet d’écriture de fiction. Son
histoire est celle d’une personne qui se découvre une étrange relation à la pesanteur, dont elle
va prendre la mesure au travers d’expériences diverses dans son quotidien. Karin Serres
nourrira son projet littéraire des sensations liées à la microgravité dont elle a fait l’expérience
lors de sa résidence.
karinserres.blogspot.fr
Créations d’artistes ayant participé à la résidence :
BERNARD CHAMBAZ - écrivain
L'écrivain Bernard Chambaz a participé en octobre 2012 à la résidence Des écrivains en
impesanteur. Il nous livre ici son ressenti lors de son vol : « La troisième parabole nous fait
découvrir l'apesanteur : mon corps se soulève tout seul, d'une simple pression de la main sur le
sol ; au sens propre, c'est l'extase ; comme j'en suis un peu surpris, je n'ai pas vraiment le
temps d'en profiter. On a beau savoir ce qui nous attend, la connaissance concrète diffère
comme toujours d'un savoir abstrait. Heureusement l'expérience vient assez vite. L'avion
enchaîne quinze paraboles et c'est à chaque fois, le même miracle ou, plutôt, la même magie,
car mon corps n'a rien de miraculeux mais obéit à des lois physiques. En tout cas, je flotte ! »
Bernard Chambaz intègre son expérience dans son roman Dernières nouvelles du martinpêcheur paru en 2014, mais également dans Le certificat un texte publié dans la revue
Espace(s) 9 de l'Observatoire de l'Espace qui a aussi fait l'objet d'une forme artistique avec le
musicien Sylvain Kassap pour la troisième édition du festival Sidération en mars 2013.
Il a partagé son expérience à travers un article pour le journal l'Humanité-Dimanche.
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
KITSOU DUBOIS - chorégraphe et chercheuse en danse
Kitsou Dubois participe à la campagne de vol de l'Airbus Zéro-G en 2006. Cela donne lieu à la
création des spectacles Analogies, puis Traversée en 2009, en collaboration avec l’écrivain
Sonia Chiambretto qui participe également à l’une des campagnes de vol Zéro-G. Lors de cette
résidence, sa performance chorégraphique, en compagnie de son équipe de l'Académie
Fratellini, est filmée par une caméra en relief, témoignant des mouvements en impesanteur
particulièrement fluides et dépouillés de toute gravité. La chorégraphe réalise par la suite de
nombreux projets avec sa compagnie Ki Productions (spectacles vivants, créations in situ,
court-métrages, etc.) sur le thème de la gravité, de l'impesanteur et des mouvements du corps.
Ces créations scéniques enrichies de l'expérience de cette résidence intègrent depuis ces
enregistrements vidéo. Les créations de Kitsou Dubois sont régulièrement présentées dans les
manifestations culturelles de l’Observatoire de l’Espace.
www.kitsoudubois.com
ANNE KAWALA - écrivain
L'écrivain Anne Kawala a participé, en décembre 2010, à la résidence Des écrivains en
impesanteur, dans le cadre de son projet g.R.√-i (gravitation, réel, imaginaire), un intitulé dont
les termes posent les jalons de son univers. Elle a suivi un cursus scientifique avant de
s'orienter vers le domaine artistique en intégrant une école d'art où elle a amorcé un travail
d'écriture qu'elle poursuit depuis.
Lors de sa résidence, elle fait l'expérience physique de l'absence de gravité et éprouve ainsi un
nouveau rapport au temps et à l'espace qui l'entoure. Son travail littéraire qui se développait
d'abord sous forme de performances sonores et de créations in situ, se prolonge dans un
travail d'écriture destiné à la mise en scène. Accompagnée au sol par Emilie Rousset, metteur
en scène, équipée d'une caméra vidéo, Anne Kawala a découvert, aux côtés des scientifiques,
un pan de la recherche spatiale. Ces échanges ont alimenté son intérêt et ses réflexions
menées autour des codes langagier et gestuel issus du domaine scientifique.
Les travaux menés avec Emilie Rousset ont donné naissance au spectacle Mars-Watchers,
pour lequel Anne Kawala a écrit les textes. L'histoire est inspirée du projet Mars500 lors duquel
six volontaires ont séjourné dans un véhicule spatial durant 520 jours, simulant le voyage allerretour vers Mars. Cette résidence a offert à cet écrivain un nouveau matériau pour son travail
de création littéraire. A partir des notes textuelles, sonores et vidéo récoltées pendant le vol,
Anne Kawala a écrit « limites » dans la revue Espace(s) 7.
PIERRE MEUNIER - auteur et metteur en scène
Après une première collaboration avec l’Observatoire de l’Espace avec L’Espace s’envole, en
2010 Pierre Meunier à participé à la résidence en impesanteur. Cette expérience hors du
commun, doublée de sa rencontre avec une équipe de chercheurs travaillant sur l’adaptation
des représentations internes à la microgravité, ont nourri son travail théâtral et
cinématographique hanté par la question du « cogito pondéral, à savoir : faut-il peser pour
être ? ». A la suite de ce vol, Pierre Meunier écrit un texte pour la revue Espace(s) et crée une
pièce radiophonique pour France Culture, constituée de bribes de ce texte et de sons capturés
dans l’Airbus. Son travail, sur la réponse de l’esprit et de la pensée une fois libérés de l’entrave
de la pesanteur, se formalise également par la création d’une petite forme théâtrale à
l’Echangeur de Bagnolet en novembre 2010. En 2013, Pierre Meunier intègre la formation des
Voyageurs de l’Espace, dans une production de l’Observatoire de l’Espace intitulée Chute
Libre, une aventure-spectacle sur l'ivresse que procure l'exploration de l'Espace.
www.labellemeuniere.fr
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
VINCENT RAVALEC - écrivain
L'écrivain, réalisateur, scénariste et producteur Vincent Ravalec a participé, en octobre 2012, à
une campagne de vols paraboliques, dans le cadre de la résidence Des écrivains en
impesanteur. Son expérience en impesanteur est le sujet d'un web-documentaire qu'il réalise
avec Arte et Radio France et a nourri une production littéraire Un truc en impesanteur, publiée
en mars 2013 dans la revue Espace(s) 9, et dans laquelle il fait part de ses sensations et
réflexions sur l'état en apesanteur. Sa résidence a également fait l'objet d'une forme scénique,
en 2013, à l'occasion de la troisième édition du festival Sidération, un témoignage inédit de son
expérience où il s'interroge sur la littérature et sur l'influence que la gravité peut avoir sur
l'inspiration et le style littéraire : « L'inspiration trouve-t-elle sa source dans l'apesanteur ?
L'absence de gravité génère-t-elle une autre forme de pensée et donc d'écriture ? Et si être
impondérable exerçait une influence sur le style ? L'écriture dépend-elle de notre poids ? ».
C'est à ces questions que l'écrivain a essayé de répondre lors de son vol en Airbus A300 ZéroG.
Vincent Ravalec a partagé son expérience à travers un article pour le journal Paris-Match.
Il a également réalisé un webdoc coproduit par arte et radio France intitulé « Un vol sans
gravité ». Le webdoc est à découvrir en ligne : gravite-zero.arte.tv
LES RESIDENCES HORS-LES-MURS
L’Observatoire de l’Espace imagine avec les artistes, en fonction de leur projet de création, une
immersion spatiale propice à la découverte de connaissances, d’archives, d’expérimentations
qui leur serviront de matériau artistique. Chaque immersion est unique et pensée pour apporter
de multiples sources d’inspiration et laisser libre cours à l’imagination.
Projets des artistes actuellement en résidence :
THEODORA BARAT - plasticienne
Le travail de Théodora Barat apparaît comme un « terrain », où film, sculpture et installation
s’entremêlent, apportant narration à l’un, volume à l’autre. À partir des archives des
programmes spatiaux, Théodora Barat souhaite mener une réflexion plastique autour des
formes construites par l'ingénierie spatiale. L’aspect de ces éléments est déterminé par leur
fonction même, c’est un « esthétisme de nécessité ». Pourtant ils révèlent une plasticité
certaine, évoquant étrangement l’art minimal. Elle souhaite dégager une sorte de « charte
esthétique » des programmes spatiaux depuis le début et de définir leur évolution formelle
jusqu’à nos jours. Elle réalisera ensuite des sculptures inspirées de cette ingénierie ainsi
qu’une série photographique et vidéo. .
vimeo.com/theodorabarat
COMPAGNIE BARKS – compagnie de cirque
Bastien Dausse et François Lemoine sont deux circassiens acrobates, fondateurs de la
compagnie BARKS. Dans leur spectacle Les Idées Grises Ou l’Épopée du Chaos, ils
envisagent l’acrobatie comme premier moyen de transformer l’espace et le temps.
Ils s’engagent dans une recherche spécifique sur un répertoire de gestes pour créer des
moments de suspension qui paraissent impossibles et irréels. Torsions de corps, sauts et
chutes à répétition, réalisés avec une normalité déroutante, ils expérimentent la perte de
repères. Ils travaillent une séquence liée à la perception de la gravité grâce à des dispositifs
mécaniques, de vidéo-projection ou d’acrobatie.
www.compagniebarks.fr
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
DAVID BLAIR - vidéaste
Vidéaste et plasticien, David Blair est pionnier du Netart et de la création numérique depuis les
années 1985- 1990. En puisant dans les sources archivistiques de l’histoire de la science et de
l’ingénierie spatiale contemporaine, et en réalisant des images 3D de certains outils d’optiques
(spectromètre et caméra gamma) il souhaite alimenter son projet de vidéo expérimentale, Le
Lieu Télépathique : une science-fiction centrée sur un personnage mystérieux, spécialiste de
l’imagerie à distance au sein du CNES, dans les années 1980 et 2015.
ERIC CORDIER - Musicien électro-acoustique
En 2011, par le biais de l’Observatoire de l’Espace, Éric Cordier réalise une résidence au
laboratoire de test et de calibration d'Orsay, où les instruments de la physique spatiale destinés
à « intégrer » un satellite ou une sonde sont testés et étalonnés avant d'être envoyés dans
l'espace. Eric Cordier a enregistré le son des pompes à vides, celui des jauges de pression,
des convertisseurs analogiques-digitaux, des détecteurs de fuite d'hélium et autres, de façon à
composer une musique électroacoustique. Il en a écrit par la suite un journal publié
dans Espace(s) 9 et composé une pièce de musique présentée au cours du festival Sidération
2012. En 2013, il est revenu sur place avec une équipe de France Culture pour interroger les
techniciens de l'IAS et donner à comprendre le travail d'équipe qui se déploie dans l'aventure
spatiale. Ce séjour a donné lieu à la création d’une émission radiophonique, diffusée dans
l’Atelier de la création de France Culture le 26 décembre 2013.
www.prelerecords.net
RAPHAËL DALLAPORTA - photographe
Depuis quelques années, Raphaël Dallaporta entretient une relation créative avec
l’Observatoire de l’Espace, déjà rendue visible dans la revue Espace(s) 9 ou dans la
scénographie du festival Sidération en 2013 par exemple. Il développe actuellement un projet
qui explore, sous la forme d’un récit photographique, les mystérieuses manifestations de
l’obsession de l’Homme pour l’Espace. Plus largement, il a pour finalité d’interroger notre
relation au progrès, à la mémoire et à l’oubli. L’Observatoire de l’Espace l’accompagne pour le
repérage des traces, sur et sous terre, de nos quêtes spatiales.
www.raphaeldallaporta.com
OCTAVE DE GAULLE - designer
Octave De Gaulle est designer diplômé de l’ENSCI (Ecole Nationale Supérieure de Création
Industrielle). Dès ses études, il s’intéresse particulièrement aux objets et habitacles spatiaux. Il
y voit un véritable défi de designer. Sans gravité, pas d'équilibre, pas de sens naturel, de haut
et de bas. Tout est à repenser : des plus évidents critères d'usage aux plus petits détails
d'ergonomie. Il s’est alors lancé dans un projet de recherche au long cours qui mêle sciencefiction et réalité actuelle des habitacles spatiaux afin d’imaginer des solutions formelles et
techniques et de poser les bases d'une ergonomie spatiale liée aux enjeux de la vie en
apesanteur. Il mène différentes expériences rigoureuses, baignées d'intuitions, de documents
d'archives et de données techniques, afin de concevoir des formes fonctionnelles en
apesanteur.
strabic.fr/Octave-De-Gaulle-Distiller
BERTRAND DEZOTEUX - plasticien
Bertrand Dezoteux réalise des films proches de la science-fiction qu’il présente dans des
contextes propres à l’art contemporain.
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
Il s’intéresse à Mars 500, le programme européen de simulation de voyage sur Mars. Dans une
installation multimédia, il envisage de transposer ce programme scientifique dans une pratique
artistique, en appliquant certains dispositifs de l’expérience réelle sous forme de gestes, de
représentations et de méthodes ; il montre ainsi que la recherche en science peut fournir à la
recherche en art de nouvelles hypothèses de travail qu’il va tenter d'identifier et d'expérimenter.
Projet soutenu par le programme Audi talents awards
www.bertrand.dezoteux.com
MARINA GADONNEIX - photographe
Le travail photographique de Marina Gadonneix explore l’interaction entre le réel et la fiction.
En observant méticuleusement les lieux de notre quotidien dans leur construction et leur mise
en scène, il rend compte de la porosité entre le document et la fiction, la simulation et l’illusion.
De fait, il interroge la fabrication de la représentation et ses innombrables faux-semblants. Avec
l’Observatoire de l’Espace, elle développe son projet en cours Theatre of proof, en explorant
les moyens de tests qui simulent les effets du milieu spatial et notamment pour des
expériences relatives à la gravité. Elle questionne ainsi notre appréhension de la réalité comme
notre rapport à la peur et au désir, qui nous pousse à perpétuellement tenter d’établir les limites
de notre monde et de notre territoire.
Marina Gadonneix
EDUARDO KAC - plasticien
De la performance traditionnelle en passant par l’expérimentation performative intégrant de la
poésie, Eduardo Kac propose depuis les années 1980 une démarche originale qui noue une
relation intense avec la technologie. Après avoir largement exploré les possibilités de la
télématique et de la téléprésence, Eduardo Kac expérimente dans les domaines de la
génétique et les biotechnologies. Son œuvre plastique autant que ses écrits explorent un
nouveau discours pour la culture contemporaine, défendant la responsabilité en matière
d’expérimentation génétique au sein du milieu artistique. Eduardo Kac collabore depuis 2009
avec l'Observatoire de l'Espace, notamment dans la revue Espace(s) 9, et avec une œuvre
numérique présentée au festival Sidération en 2013. Sa pièce poétique Télescope intérieur,
conçue pour exister uniquement hors des contraintes de la pesanteur, sera mise en œuvre par
Thomas Pesquet lors de sa mission à bord de la Station Spatiale Internationale.
CHRISTINE MONTALBETTI - écrivain
A travers ses ouvrages, publiés chez P.O.L, Christine Montalbetti, romancière et auteur de
théâtre, montre un attachement particulier au genre romanesque tout en se donnant la liberté
d’en chahuter les codes et la force d’illusion. Le projet de Christine Montalbetti est celui d'un
roman qui aura pour thème la mission STS-135, le dernier vol habité d'une navette américaine,
et comme personnage central, Sandra H. Magnus, ayant participé à la mission. À travers la
rencontre avec des spationautes et dans la recherche d’archives spatiales, elle composera son
roman autour des questions du désir d'espace, de la façon dont les choses se préparent au
sol, des conditions de vie dans la Station spatiale internationale, en évoquant aussi le
sentiment des dernières fois.
Christine Montalbetti
MARIE QUEAU - photographe
La photographe Marie Quéau construit des images par collage et jeux d’échelles. S’éloignant
de son sujet premier pour en dévoiler les ambigüités, ses photographies reflètent un monde où
les sciences et la question des origines se retrouvent en creux. Son projet Odds & Ends met en
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
relation plusieurs thèmes clefs : les primates l’Espace - l’archaïque - la technologie - les
origines – l’accident s'appuyant sur un corpus d’images disparates - prises de vues sur le
terrain et réalisation de collages et montages en atelier.
Sa recherche dans le cadre de sa résidence s’attache au vivant dans l’Espace, des hommes à
leurs précurseurs animaux lors de l’avènement de l’ère spatiale. Elle a ainsi pu se rendre à
l’Institut de recherche biomédicale des armées, à l’origine des essais de fusées Véronique à
Hammaguir dont la guenon Martine fut une des passagères emblématiques. L’Institut dispose
aujourd’hui d’éléments mémoriels forts de ces essais : photos d’archives, tête de fusée
Véronique, guenon Martine naturalisée. Marie Quéau y réalise différents clichés qui viennent
enrichir son projet photographique.
www.mariequeau.com
BERTRAND RIGAUX - plasticien
Bertrand Rigaux élabore des installations immersives pour plonger le spectateur dans un
moment où il éprouve des sensations avec l’ensemble de ses sens.
L’intention de son projet vidéo est de cristalliser ou d’attiser l’imaginaire, et littéralement mais
imperceptiblement de montrer ce qui est difficilement concevable : l’avancée vers l’inconnu en
absence de tous repères. L’enregistrement vidéo de lents changements de couleur du ciel, à
mesure d’une élévation dans les airs permettra d’évoquer dans son œuvre une certaine
“conquête de l’espace”.
TOMAS SARACENO - plasticien
Tomás Saraceno est internationalement connu pour ses projets utopiques de grande ampleur,
mêlant architecture, sculpture et technologie. Son projet au long cours « Cloud City » repose
sur l’étude des ballons MIR (montgolfière infrarouge) afin de réaliser des cités flottantes,
recomposables à l’infini, résilientes et hyper-connectées.
www.tomassaraceno
THADDEE - plasticienne
Thaddée, poursuit un travail de collage à partir de sources graphiques collectées dans
d’anciens ouvrages scientifiques. Elle compose ainsi des petites saynètes ambigües où la
familiarité désuète des formes gravées reprises ici entre en résonnance avec l’imagerie
scientifique moderne. Elle souhaite transposer ces collages en vidéo à partir d’images de
matière, de phénomènes astronomiques, de mesures de rayonnement solaire ou stellaire ainsi
que d’images d’expériences menées en impesanteur.
descriptionduciel.wordpress.com
ANAÏS TONDEUR - plasticienne
Anaïs Tondeur explore dans ses dessins, photographies et installations, l’interface entre art et
science, mémoire et perception, espace et temps. Son travail met en récit des questions liées à
l’évolution des savoirs et à l’impact de l’humain sur son environnement, au travers
d’expéditions réelles ou fictives.
Son projet Mutation du visible prend la forme d’une série de dessins au graphite qui retracent
les étapes majeures de l’évolution de nos connaissances de la Lune. Des mythes
cosmogoniques aux paréidolies, de l’impact des découvertes instrumentales aux missions
spatiales, cette recherche explore la façon dont l’évolution des savoirs a transformé la
perception de notre satellite.
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
Créations d’artistes ayant participé à la résidence
PHILIPPE BRAZ - auteur
En 2012, pour le festival Sidération, Philippe Braz et Markus Lang créent Usedom Oratorio,
une vision subjective de l'entreprise délirante que fut la construction par les nazis et les
ingénieurs allemands des fusées V2 sur la base secrète de Usedom au nord de l'Allemagne.
Les fragments vidéo tournés sur les lieux de mémoire, et retraités en solarisations irréalistes,
tout comme la musique électronique de Markus Lang apportent la distance nécessaire pour
évoquer comment des dizaines de milliers d'humains payèrent de leur vie le projet hitlérien
d'armes de destruction sous les ordres de Von Braun et comment une certaine sidération peut
naître à l'évocation de l'autre face du père du programme Apollo.
MARVIN GAYE CHETWIND - plasticienne
En 2009, l’artiste britannique débute la réalisation d’un film de marionnettes intitulé Vision
verticale, en réponse à une commande de l’Observatoire de l’Espace dans le cadre de l’action
des Nouveaux commanditaires, initiée par la fondation de France, avec la médiation du
Consortium de Dijon. L’Observatoire de L‘Espace met à disposition sa « spatiosphère » : un
dispositif interactif qui propose un ensemble de courts métrages offrant un regard croisé sur les
connaissances issues de l’Espace et des activités spatiales avec les différentes interrogations
suscitées par l’évolution de notre société. À la fois drôle et fascinant, le film met en scène des
scientifiques à bord d’une station spatiale, qui vont découvrir depuis l’Espace une étonnante
construction sur Terre et vont s’y rendre afin d’en percer le mystère. Vision verticale est
présenté lors du festival Sidération 2014 et au Consortium de Dijon dans le cadre de
l’exposition Almanach 14.
FREDERIC FERRER – metteur en scène et géographe
Depuis 2010, Frédéric Ferrer a amorcé une collaboration avec l’Observatoire de l’Espace, pour
enrichir ses connaissances du domaine spatial et utiliser des données scientifiques qui sont le
point de départ de ses conférences scientifico-poétiques. Le géographe humoriste construit
toujours ses performances à partir de faits réels pour « ouvrir des perspectives inattendues et
regarder le monde autrement ». L'Observatoire de l'Espace a collaboré avec Frédéric Ferrer
pour ses multiples cartographies : Les déterritorialisations du vecteur, À la recherche des
canards perdus et Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer le réchauffement
climatique. Frédéric Ferrer poursuit la création de sa nouvelle cartographie, WOW ! Conférence
sur nos possibilités de vivre ailleurs, élaborée à partir de son immersion auprès de scientifiques
spécialisés dans l’exobiologie.
www.verticaldetour.fr
LAURENT GRASSO - plasticien
Le travail de Laurent Grasso (ré)active les formes plus ou moins identifiables de notre monde
contemporain et détourne les techniques et les conventions cinématographiques qui façonnent
notre imaginaire collectif. Il crée des environnements au fort potentiel narratif mêlant éléments
historiques, témoignages scientifiques et mythologies contemporaines.
Laurent Grasso a créé SolarWind, une œuvre de fiction à long terme, qui transforme des
observations spatiales en un spectre lumineux en mouvement. Leur interprétation fait de cette
installation sur les parois des silos Calcia, situés aux abords extérieurs du 13ème
arrondissement de Paris, une sorte d’oracle attestant du flux des énergies qui influe sans que
l’on en ait conscience, sur notre environnement.
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016
CLAIRE RENGADE – autrice et performeuse
Dans le cadre d’une résidence de l’Observatoire de l’Espace, Claire Rengade a assisté en
direct d’une salle de visio-conférence au lancement d’une fusée et a rencontré les différents
protagonistes de la mise en œuvre d’un programme spatial. Sur l’alibi d’une brève immersion
auprès de ceux qui s’occupent des lanceurs, elle écrit en empathie en détricotant ses
obsessions : déplacement de vocabulaire, chute libre dans l’interprétation, personnification, et
traduction subjective. Dans une écriture décalée, guettant la moindre faille, Claire Rengade
expérimente une parole et propose une lecture performée lors du festival Sidération 2014.
CLEMENT THIRION - chorégraphe
Clément Thirion s’intéresse à la recherche de vie extraterrestre à travers une théorie inspirée
des fractales : des objets dont la structure de base se répète à l'infini à différentes échelles,
comme un chou-fleur par exemple. Prenant cette analogie comme point de départ, il pose avec
« Fractal » un postulat tout aussi fantaisiste : dans cet univers-chou-fleur, si nous étions
amenés à rencontrer des extraterrestres, nous ne rencontrerions que… nous-mêmes.
Clément Thirion propose au public d'explorer avec lui les pistes qu'il a construites au cours de
ses recherches et de sa documentation accompagnées par l'Observatoire de l'Espace. C'est
ainsi que Michel Viso, exobiologiste au CNES, après plusieurs échanges avec le comédien qui
ont nourri son spectacle, était présent sur scène durant la représentation de Fractal au festival
« Les Laboréales » à Bruxelles en juin 2013. Fractal est présenté à la Balsamine en Belgique
le 5 février 2016.
www.kosmocompany.net
©CNES – Observatoire de l’Espace. Janvier 2016