les mille et une nuits - Festival de Radio France et Montpellier
Transcription
les mille et une nuits - Festival de Radio France et Montpellier
LES MILLE ET UNE NUITS CARL NIELSEN 1865-193 1 Aladin, suite pour orchestre opus 34 Marche festive orientale Rêve d'Aladin et Danse de la brume matinale Danse hindoue Danse chinoise Marché d 'lspahan Danse des prisonniers Danse négre MAURICE RAVEL 1875-1937 Shéhérazade, trois poèmes de Tristan Klingsor pour mezzo-soprano et orchestre Asie La Flûte enchantée L 'Indifférent NIKOLAI RIMSKl-KORSAKOV 1844- 1908 Shéhérazade Lambert Wilson récitant Karine Deshayes mezzo-soprano Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Michael Schenwandt direction Comment rendre musicalement les Contes des lvfille et une Nuits, formidable somme de récits anonymes, propagés de l' Inde à la Perse, puis dans le monde arabe, autour d'une Shéhérazade captant l'attention du sultan Sharyar ? Le concert de l'Orchestre National de Montpellier dirigé par Michael Schonwandt multiplie les réponses. Celle du compositeur danois Carl Nielsen se concentre sur l'histoire d'Aladin. Initialement musique de scène pour une pièce en cinq actes, Nielsen en a retenu une suite en sept numéros (19 19), débutant par un Défilé de fête oriental, visitant le Marché d' lspahan, avant de culminer en une sauvage Danse des Maures. Maurice Ravel, après avoir songé à un opéra, opte pour un cycle de mélod ies Asie, La Flûte enchantée et L 'I ndifférent (1903) illustrant les poèmes de son ami Tristan Klingsor, réalisant un véritable enchantement avec un orchestre irisant une soprano dont la diction doit respecter la précision exigée par le Maître français . Enfin, la Shéhérazade ( 1888) de Rimski-Korsakov se décline en une suite de quatre tableaux symphoniques aux titres évocateurs - La m er et le v aisseau de Sinbad , Le récit du prince Kalender, Le jeune prince et la jeune princesse, Fête à Bagdad - La M er - Le Vaisseau se brise sur un rocher surmonté d'un guerrier d'airain, tableaux dans lesquels le v iolon solo incarne la célèbre conteuse. AVEC LE SOUTIEN DE LA RËGION LANGUEDOC-ROUSSILLON MIDl-PYRËNËES AVEC L'AIDE DE LA SOCIËTE GËNËRALE VARIATIONS GOLDBERG Beatrice Rana piano JOHANN SEBASTIAN BACH 1685- 1750 Variations Go/dberg BWV 988 Béatrice Rana, jeune pianiste italienne consacrée au Concours musical international de Montréal en 20 11, s'attaque à un monument du clavier, un cycle aussi convaincant au piano qu'au clavecin, les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach, publiées en 1742. L'anecdote originelle de l'œuvre, assez piquante, est bien connue : le claveciniste Goldberg, élève du Cantor, réclamait de la m usique pour adoucir les insomnies du comte von Keyserling. Dans ce dessein, à partir d'une aria d'une profond eur confondante, sarabande stylisée, Bach élabore un parcours en trente variations. Depuis toujours Bach a aimé épuiser les possibilités des genres auxquels il s'attaquait. Regroupés par ensembles de trois v ariations, s'imbriquent ici des méd itations autour des potentialités contrapuntiques (canons à la seconde, à la tierce, etc .), d'autres autour des caractères m usicaux (ouverture, fuguett e, adagio expressif, etc .) et enfin des études aux difficultés quasi-insurmontables (accords alternés, trilles, croisements de mains v ertigineux, etc.). Le retour in fine à l'aria originelle, après un populaire quodlibet, referme dans un caractère intime une des aventures sonores les plus riches et complexes de l'histoire de la musique. MARCO POLO ET LA PRINCESSE DE CHINE l.ABOULKER ISABELLE ABOULKER née en 1938 Marco Polo et fa Princesse de Chine Opéra pour enfants Livret de Christian Eymery Arrangement Bruno Perbost Quatuor Face à Face Mara Dobresco - Géraldine Dutroncy piano Hélène Colombotti et Élisa Humanes percussion Maîtrise de Radio France Sofi Jeannin direction -«Vous dites que je n'ai pas vu la moitié de ce que j'ai dit. Sachez que je n'ai pas dit la moitié de ce que j'ai vu. » En 1295, Marco Polo rentre à Venise, après avoir vécu plus de vingt ans en Asie. Lorsqu'il décrit les merveilles de l'Orient, on ne le croit pas ... Isabelle Aboulker et son librettist e Christian Eymery se sont inspirés de ce récit pour Marco Polo et la princesse de Chine, un opéra pour enfants créé à Pékin en 2005, à l'occasion de l'année de la France en Chine. Le v oy age, riche en péripéties (toutes issues du Livre des merveilles rédigé en 1298), tient le spectateur en haleine : parti de la cour de Kubilaï Khan, Marco Polo parviendra-t-il à conduire la princ esse Koekoetchin en Perse, puis à rejoindre les rives de l'Ad riatique, malgré les tempêtes, les cannibales et les pirates? Ses aventures sont ponctuées de chansons interprétées par la Maîtrise de Radio France, accompagnées par les pianistes et percussionnistes du Quatuor Face à face. Un spectacle pour petits et grands, où l'on apprend tout en s'amusant. Depuis bientôt vingt ans, Marco Polo, travaille au service de Khubilaï Khan, l'empereur de Chine. Pourtant lorsq u'il demande l'autorisation de rentrer en Italie, l'empereur refuse. Un événement va cependant lui donner l'opportunit é de prendre congés. Une jeune princesse chinoise doit être accompagnée jusq u'en Perse pour y épouser le roi Arghoun. L'itinéraire pose problème. La guerre fait rage au centre de l'Asie et les ennem is de Khubilaï risquent de mettre en péril la vie de la princesse Koekoecin. Fort de son expérience de marin, Marco Polo propose d'escorter la jeune fille jusqu'à Ormuz en empruntant la voie maritime. Finalement, l'empereur se résout à laisser partir son fidèle hôte. Mais au cours de ce long v oy age semé d'embûches, l'équipage est mis à rude épreuve. Contraints de faire une halte de cinq mois sur une île où vivent des cannibales, nos héros doivent également affronter la tempête, et échapper aux pirates qui sév issent le long de la côte de Malabar ... Une seule jonque parvient, près de 3 ans plus tard , à rejoindre la Perse. A son bord Marco Polo, son père, son oncle, et la princesse Koekoecin 1 La dern ière mission pour l'empereur est accomplie : La princ esse Koekoecin peut enfin épouser le roi Arghoun et les Vénitiens rentrer chez eux. A moins que l'histoire ne nous réserve d'autres surprises ... Christian Eymery ALLATURCA B~lABARTÔK 1881-1945 Sonate pour deux pi3nos e t percu"ion SZ 1tO Assai lento - Allegro molto l en 10 , m3 non ttoppo AJltgro non troPPo STEVE REICH né en 1936 0u3t'let pour 2 pianos et 2 vibraphones (2013) Ferhan & Ferzan ôndef pi3nos Martin GnA:>inger ptrCu$$iOl'I$ Martin Gnbinger senior percusst0n AleX8ndet Geot'glev percussion TopkaJ>i Musique de rEmpire Ottoman œt XVlème et XVllème slède d'apês le Livre des ScfêncêS de la musique de Om1tn Cantemir Oim.tti Cantttt11r (Empirt Onom;:an) Ma~rrH Süri Semâ'i Séfarade· Turquie Punxa. Punxa Nacimienlo Y Cocacion De Ab<a.ham Nimt-t Hanim (Empirt Ott0tn:in) Altim tas.la roi kuruth.m Séfarade - Balkans Vna matica de roda Empire Ottonlan OSküd:it Palestine Numi, numi yaldati Canlicum Novum Gûtay H&eer TONk ctl.3nt Emmanuel Bardon chant Alioeha Regnard nycketha~ . lidub Emmanuel GuigUêS viêlie Arousslak Guevotgulan kanun Philippe Roehe 0116 tsmaîJ Mesbahi percussions TAN DUN t1-' tn 1957 The Tears olnat1Ke, c.oncerto pour percussion (20 12} An'M9ement pouc 2 pianos et percussion de martJn Gtubinge< senior Crêat1on française FAZIL SAY .. tf\ 1970 Gezi Parl<. /, concerto peu 2 pianos - 25mn AttMQement po4.M' 2 pianos et percussions de MMin GrubiA9er sen10r Creation française F•rhan & Fenan Onder pi:inos Martin Gnbinger percussion M&rlfn Gnblnger senior petcuss.ion Alexander Georgiev per,uss1on • Seules les tra'es font rêver >. étnt Renê Char. Celles l cnssêes par les légendcmes Routes du lhé n'ont jamais semblê si 3Cluelle'S:. De la Chine â la Russie en passant pat la Turquie. les sA>ns cteus.ës par d 'innomt>r;ibltt voy:i~rs n'on1 pat fini dt i;lis.ttr lt urt ....,pttmtff t ut lts musiettnt ... Contrée de café, la Turquie est aussi l'une des êtapes majeures du commerce du thê. Dés le XVIIe $Îétle . '8 moldave O.m1trie Cantemir { 1673-1723) expnme la nçhêsse de la 'ulture d 'I stanbul dans son Livre des sciences de la musique, faisant de 13 cité o ttomane b plaque toutnsnte - et dspu1êe dtS ~ hangff t ntrt Otitnt tl O<:cidtnl. s~ VOIX f3it d•sorm3i$ k ho à ctllt du ruts• AJtksti lgud•.sman (nê en 1973)dont les ptêces consacrées â Istanbul ;@ttent des ponts entre Ses deux con tinents. Originaire d 'Ankara, le pianiste e 1compositeur Fazil Say (nê en 1970) exalte pour sa part f"'n e•1inguible sen timent de • berté de son pays natal dans Gez1Park ou ~V1nter morrw1g in 15'anbul . À l':iWt t•tt•m•t• du gl<>bt. t:a Ch1nt dt T:in Oun rtfltlt l'horizon mt,..,..111tu • d.s tx.plOratt urt Auteur t n 1996 d 'un opéra consacré â ,.,!arco Polo, Tan Dun interroge la d imenSIOO tustorique. gêographlque et spirituelle des Routes du thé Seize ans après Marco Polo. Tan Dun (nê en 1957) se ressaisit de ces questionnement"s dans The Tears of nature desbnê au pe«:uSStOnn1sl e Martri Grubinger, fal$a nt de l'inl erpréte le messager en quête d'un autre rêel. Ch:ll'IOlt t Ginot .Sl~c1k AVEC L'AIDE DE. FOI GRQl.ff. AIMEZ-VOUS BRAHMS? JOHANNES BRAHMS 1833-1897 Sonate pour violoncelle et piano n' 1 Vier ernste Gesange (Quatre chants sérieux) pour baryton et piano opus 12 1 NICCOLO PAGAN INI 1782-1840 Caprice pour violon n ' 24 JOHANNES BRAHMS 1833-1897 V ariations sur un thème de Paganini Improvisation sur les Danses hongroises de Brahms JOHANNES BRAHMS 1833-1897 Œuvres chorales Ex traits des Liebesliederwalzer et Neue Liebesliederwa/zer pour choeur et 2 pianos Charles Herve! violoncelle Amaury Coeytaux violon Stephan Genz baryton Thomas Enhco piano Michel Dalberto piano Choeur De La Radio Lettone Sigvards Ktava direction Dans le cadre de la journée spéciale "A imez-vous Brahms" ? Pourquoi Brahms dans un festival dédié à l'Orient ? Parce que c'est l e premier épisode d'une sér ie qui se poursuivra dans les pr ochaines éditions, parce que beaucoup d'oeuvr es de Brahms, à commencer par ses célèbres Danses hongroises, t émoignent de sa f ascination pour un Orient qui commençait aux portes de Vienne avec les Tziganes, venus d'Asie centrale avec leurs mélodies et leurs ryt hmes si étrangers aux nor mes classiques t raditionnelles. Maître d'oeuvre de cette grande journée, le pianist e Michel Dalberto a conçu un parcours qui mêle chefs-d'oeuvre et (re)cr éations, aut our de jeunes musiciens français, comme Thomas Enhco, qui s'achève en f eu d'artifice avec le Choeur de la radio lettone. CHEZ FELIX {MENDELSSOHN) FRANZ DANZI 1763- 1826 Turandot. ouvenure FELIX MENDELSSOHN 1809-1847 Ouatte l ieder pour soprano et piano Suteika opus 34 n'4 Poème Johann V\'olfgang von Goettte Oie Liebende schreibt opus 86 n'3 Poeme JOhann 'll.'Olfgang von GoeUte Nachtlied opus 71 n'6 Poème Joseph von Eichendofff Hexenlied opus 8 n•s Poème Luc:l;_Yig Ouistoph He-inri:h Hôlty Concerto pour piano et orchestre n°1 en sol mineur opus 25 Molto allegro con fuoco Andante Presto FELIX MENDELSSOHN 1809-1847 Symphonie n° 1 en ut mineur opus 11 Allegro di molto Andante M enuet Allegro con fuoco Natalie Dessay soprano Philippe Cassard piano Orchestre de Chambre de Paris Douglas Boyd direction « Mon cher ftls, dès maintenant tu cesses d'être mon élève et tu deviens mon collègue ; au nom de Mozan. de Haydn et du vieux Bach, je te proclame mon confrère. »(Carl Friedriech Zelter, 3 février 1824) Quelques mois avant que Mendelssohn ne con1pose sa Première Symphonie - qui suit 12 symphonies « de jeunesse • - . son professeur de composition accueille le jeune homme de seulement quinze ans au panthéon des grands compositeurs. Deux ans auparavant, Goethe lui-même avait reconnu ses dons lors d'un séjour de l'adolescent à Weimar. Le talent précoce de Mendelssohn et ses qualités de pianiste vinuose auraient pu suffire à faire de lui le parfait musicien romantique. Pourtant, la postérité le verra plutôt comme le plus classique des romantiques. Classique. la Première Symphonie (1824) resl par sa forme el ses développements de nature beethovénienne. Lors d·un séjour en Angleterre en 1829. Mendelssohn remplacera le Menuet par une orchestration du scherzo de son Octuor opus 22, peut-être poor contrecarrer ce classicisme. Postérieur de six années. le Premier Conceno pour piano affiche la fougue de la jeunesse el le goût de la vinuosilé. En 11ois mouvements enchaînés, l'œuvre partage les caractéristiques des fantaisies brillantes avec leurs deux d'artifice de gammes, d'arpèges et d'octaves. Le caractère tourmenté du début, les appels des cors faisant office de transition entre les mouvements sont autant d'éléments originaux qui montrent un Mendelssohn plus proches des romantiques que des classiques. Ouanl à l'Ouvenure du Singspiel Turandot (18 12) de Danzi, elle témoigne du talent un peu oublié d'un grand ami de Car1 Maria von Weber. Un programme qui aurait pu sï 11scrire dans les matinées musicales du dimanche organisées a Berlin par Abraham Mendelssohn, le pére du compositeur. AVEC L'AIDE D'EY CONTES D'ORIENT PAUL DUKAS 1865- 1935 La Péri, poème dansè ANDRE CAPLET 1878-1925 Ép iphanie, fresq ue musicale d'après une légende éthiopienne pour violoncelle et orchestre Cortèg e Cadence Danse des petits nègres IGOR STRAVINSKY 1882-197 1 L'Oiseau de feu, suite (1919) Marc Coppey violoncelle Orchestre Philharmonique de Radio France Pablo Gonzalez direction Paul Dukas ( 1865- 1935) doit sa cèlébrité à L'appren ti sorcier, c'est aussi l'auteur d'un ballet, La Péri, contemporain de Petrouchka de Stravinsky ( 19 11). Anges déchus, les « péris » sont, dans la mythologie persane, des créatures proches de nos fées. Le sujet en est aussi simple qu'émouvant : le jeune lskander souhait e l'immortalité et pense pouvoir l'obtenir d'une péri, qu'il trouve précisément une fleur d'immortalité à la main. Mais l'amour vient troubler le rapporj de l'humain à l'être m agique qui le fascine. Le ballet est créé le 22 avril 19 12 au Théâtre des Champs-Elysées dans une chorég raphie d'lvan Clustine. Le compositeur français André Caplet ( 1878- 1925) fait partie de ces musiciens qui, sous l'impulsion des Ballets russes, s'enthousiasment pour l'Orient et son univers bigarré. Le 29 décembre 1923, le grand vi9loncelliste Maurice Maréchal crée son Epiphanie, tirée d'une légende éthiopienne en marge de l'Evangile : la visite du Roi Mage Gaspard à !'Enfant Jésus. Une superbe fresque, lyrique et merveilleusement colorée. C'est encore une légende orientale qui est à l'origine du premier grand succès d'Igor Stravinsky ( 1882197 1) : L'Oiseau de feu. Paré de plumes rougeoy antes et magiques, !'Oiseau fascine le jeune Ivan Tsarévitch, qui cherche à le capturer. En échange de sa liberté, !'Oiseau lui offre l'une de ses plumes magiques : elle pourra lui être utile en cas de danger ... Commande de l'imprésario Serge Diaghilev, ce ballet est créé dans sa version originale à !'Opéra de Paris le 25 juin 19 10 dans une chorég raphie de Fokine. Le succès, im médiat et jamais démenti depuis, lance la carrière occidentale du jeune prodige russe. AVEC LE SOUTIEN DE FOI GROUPE USA YOUTH ORCHESTRA CLAUDE DEBUSSY 1865-19 18 Prélude à /'après-midi d 'un faune SERGE RACHMANINOV 1873- 1943 Concerto pour piano et orchestre n°3 en ré mineur opus 30 Allegro ma non tanto Intermezzo Finale : Alla breve SERGE PROKOFIEV 189 1- 1953 Sy mphonie n°4 en ut Majeur opus 112 (Version de 1947) Andante - Allegro eroico - Allegretto Andante tranquillo Moderato, quasi allegretto Allegro risoluto Denis Matsuev piano USA National Youth Orchestra Valery Gergiev direction Fasciné par L 'Après-midi d 'un faune de Mallarmé, Claude Debussy (1862-1918) en imagine un Prélude qui en retrouve à sa m anière les audaces, la liberté, et le ton surtout, extrêmement sensuel. Composée entre 1892 et 1894, cette page, inouï e pour l'époq ue s'ouvre par un solo de flûte, l'instrument des pâtres de la Grèce antique, et ici de ce faune qui, oubliant les troupeaux , rêv e de nymphes et d'amour. Romantique attardé, Serge Rachmaninov ( 1873- 1943) a composé quelques-unes des musiques les plus émouvantes du début du XXe siècle. Son Troisième concerto p our piano et orchestre, cheval de bataille de tous les grands concours de piano, fait partie de ces chefs-d'œuvre intemporels, où la musique chante avec générosité et sensualité. Composé pour !ui servir de faire-valoir à la fois en tant que pianiste et que compositeur lors de sa prem ière tournée aux Etats-Unis , ce concerto est créé le 28 novembre 1909 à New York, Rachmaninov était au clavier et Walter Damrosch à la baguette. Serge Prokofiev ( 189 1- 1953), plus« futuriste » que son aîné, signe dès les années 19 10 quelques pages révolutionnaires. Grand symphoniste, il compose sa Quatrième sy mphonie entre 1929 et 1930 - il s'agit d'une commande du chef Serge Koussevitzky pour les célébrations du cinquantième anniversaire de !'Orchestre symphonique de Boston, dont il était le directeur musical. Mais cette œuvre, qui porte alors le numéro d'opus 47, ne semble pas entièrement satisfaire le compositeur. li la remanie profondément 17 ans plus tard ( 1947) et en fait l'un des som mets de toute sa production symphonique. Cette nouvelle mouture, qui garde le nom de Quatrième sym phonie, se distingue de la première par son opus, désormais 112. Cette nouvelle v ersion sera créée par Adrian Boult le 11 mars 1950 à la BBC. Son ballet Roméo et Juliette ( 1935), première grande composition de Prokofiev après son retour définitif en URSS, a sans aucun doute joué un rôle majeur dans son évolution stylistique et, partant, dans celle de cette Quatrième symphonie. AVEC L'AIDE DE LA CAISSE D'EPARGNE LANGUEDOC-ROUSSILLON SYMPHONIE LYRIQUE CAMILLE SAINT-SAËNS 1835-192 1 Conçerto pour piano et orchestra n°5 en fa Majeur opus 103 «L 'Egyptien» Allegro animato Andante Molto allegro ALEXANDER ZEMLINSKY 187 1- 1942 Sy mphonie lyrique d'après des poèmes de Rabindranath Tagore pour soprano, baryt on et orchestre opus 18 !ch bien friedlos, ich bin durstig nach fernen Dingen 0 Muller, der junge Prinz Du bist die Abendwolke Spric h zu mir Geliebter Befrei mich von den Banden deiner Sü/Je, Lieg Vollende denn das letzte Lied Friede, mein Herz Bertrand Chamayou piano Malin Hartelius soprano Christian lmmler baryton Orchestre National de France John Neschling direction John Neschling et !'Orchestre national de France proposent deux v isions de l'élargissement de la géographie musicale initié dans le courant du XIXe siècle. Camille Saint-Saëns ( 1835- 1921), avec son 5e Concerto pour piano ( 1896), s'inscrit dans le courant orientaliste en vogue en France depuis Le Désert de Félicien David (1844), une forme d'exploration stylistique que Saint-Saëns a fréq uem ment illustrée, par exemple avec sa Suite Algérienne.(1880). Dans son concerto, surnommé L 'Egyptien, écrit en partie à Louqsor, sont proposés des couleu rs, textures et rythmes évocateurs de l'Orient, tout spécialement dans le 2e mouvement. L'ensemble est vif, brillant, virtuose et joy eux . Alexander Zemlinsky (187 1- 1942), pour sa part, probablement fasciné par les poètes chinois m is en m usique par Gustav Mahler dans son Chant de la terre (1907), compose une Symphonie Lyrique ( 1922) inspirée de l'Inde du poète Rabindranath Tagore, alternant Lieder pour baryton et pour soprano, dans une composition d'un seul tenant, puissante et expressionniste. Après avoir été trop longtemps peu joué, notamment son volet lyrique, l'œuvre de Zemlinsky, beau-frère et unique professeur de Schoenberg, a retrouvé les faveurs du public. IRIS PIETRO MASCAGNI PIETRO MASCAGNI 1863-1945 IRIS Opéra en 3 ac tes ( 1898) Livret de Luigi lllica V ersion de conc ert Sonya Yoncheva, soprano, Iris Andrea Carè, ténor, Osaka Nikolay Didenko, basse, Il Cieco Gabriele Viviani, baryton, Kyoto Marin Yonchev, ténor, Il Cenc iaiulo Chœur Opéra national Montpellier Languedoc-Roussillon Chef de chœur Noëlle Gény Chœur de la Radio Lettone Chef de chœur Sigvards Klava Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Domingo Hindoyan direction Chef de chant Anne Pagès-Boisset 1898. Alors que le m onde artistique semble fasciné par le Japon, l'imprév isible Mascag ni s'éloigne plus que jamais de la fureur vériste qui avait fait le succès de Ca va/feria Rusticana, pour se consacrer à une manière d'estampe musicale. Une fille-fleur répondant au nom évocateur d'iris en est l'innocente héroï ne, v ictime des hommes et de leurs bas instincts, elle qui ne révère que le Soleil, symbole de Chaleur, de Lumière et d'A mour. Un temps exposée aux fantasmes masculins par le tenanc ier d'une maison de geishas au service du séducteur qui la courtise, maudit e par son père, elle ne doit son salut qu'à l'astre des jours qui l'accueille en son ciel. Erotisme troublant, harmonies magiques, impressionnisme musical sur fond d'Art Nouveau, le tout sublimé par une vocalité à fleur de souffle. En somme, la plus accomplie des oeuvres du compositeur, pré-debussy ste et néanmoins ouvertement transalpine, I' Hym ne au soleil demeurant l'un des choeurs les plus célèbres du répertoire national. Entre les fantaisies japon isantes de Madame Chrysanthème (André Messager), inspirée de Loti, et la trag ique Madame Butterf/y(Puccini) qui lui fera bientôt écho, Iris transcende le genre par son originalité littéralement inouï e. Jean Cabourg AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION LANGUEDOC-ROUSSILLON MIDI-PYRÉNÉES AVEC L'AIDE DE LA CAISSE D'EPARGNE LANGUEDOC-ROUSSILLON