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> SPORTS REUNION Le Quotidien de la Réunion - mercredi 19/02/14 DR 35 Le rêve américain Corentin Ohlmann a participé la semaine dernière à une détection nationale pour intégrer une fac américaine et à terme le championnat US, la Major League Soccer. A 19 ans, le pensionnaire du centre de formation de l’AS Nancy-Lorraine se verrait bien franchir l’Atlantique pour assurer études et pourquoi pas une carrière de haut niveau. En France, son avenir paraît plus sombre. quelques mois, les opérations se multiplient en métropole. Corentin Ohlmann a participé à l’une d’entre-elles mercredi dernier. « Je ne vais pas m’acharner » Formé à l’AS Bretagne, le jeune garçon a rapidement fait valoir ses qualités balle au pied pour intégrer le centre de formation de l’AS Nancy-Lorraine à 15 ans. Mais la concurrence fait rage en Meurthe-et-Moselle, les places sont chères. La génération 95 dont il fait partie s’illustre et atteint la phase finale nationale, le Dionysien est de l’aventure. Mais une blessure va stopper sa progression. Le genou droit lâche, les ligaments sont rompus. Il mettra plus d’un an à s’en remettre. Ce n’est qu’en début de saison que Corentin Ohlmann a pu vrai- ment reprendre le football à plein régime. Entraînements avec la réserve pro et matches en U19. L’ancien milieu défensif est devenu arrière droit, des jeunes de sa génération ont déjà un train d’avance. Fabien Lippmann, Rémi Walter, Karim Coulibaly et même Florent Zitte, le Salinois, ont signé un contrat pro et naviguent entre la Ligue 2 et la CFA 2. A six mois de la fin de son contrat, Corentin Ohlmann sait que les signaux ne sont pas tout à fait au vert. « On a une belle génération en U19, on est premiers, l’objectif est d’atteindre la phase finale nationale. Si je tire mon épingle du jeu, je peux espérer une proposition de Nancy », croit-il. Certainement pas un contrat pro mais plutôt un statut amateur sur un an. Une dernière occasion de prouver. Mais ça ne sera pas coûte que coûte. « Nancy, c’est le chemin le plus rapide pour être pro au haut niveau. Mais si je n’ai rien au bout, je ne vais pas m’acharner à chercher un club en D2 belge, italienne ou hongroise. Même La Réunion, je n’irai pas. Pas tout de suite. Il faut être lucide. Je préfère dans ce cas-là, privilégier mes études. Si je peux continuer le foot à bon niveau, tant mieux. Mais ma priorité ne sera plus la même », soutient le jeune homme, détenteur d’un Bac scientifique, mention bien. Les Etats-Unis ont la capacité de répondre aux attentes de Corentin. Avec son système universitaire ultra-performant pour concilier études et pratique sportive de haut niveau, ils sont de plus en plus de jeunes français à traverser l’Atlantique. Certaines fédérations poussent même à le faire. C’est le cas de la FFGolf qui orient ses meilleurs espoirs vers les USA, les universités françaises ne sont pas adaptées pour lutter avec les facs américaines. C’est par le biais d’un coéquipier, Cyril Dreyer, que ça a fait tilt dans la tête de l’apprenti Attention au mirage Escale comprise, La RéunionNew York, c’est près d’une journée de trajet aérien. Et encore New York, c’est l’aéroport plus près des côtes françaises. Christian Verrougstraete, golfeur réunionnais, établi en Louisiane, ajoute allégrement une dizaine d’heures en plus et au mieux, à son trajet. Le déracinement Réunion-métropole est souvent compliqué pour les jeunes talents du sport réunionnais. Et pourtant quelques-uns sont tentés pour aller encore plus loin, les Etats-Unis souvent. L’un des premiers à franchir le pas était le golfeur Romain Payet à la fin des années 90, membre d’une structure fédérale. Mais lui, plus que le projet sportif, c’était la possibilité d’obtenir un diplôme dans la finance, reconnu à l’international, qui a motivé ce départ. Ses qualités de golfeur lui ont permis d’intégrer une bonne fac et de voir ses années d’études financées en grande partie. Aujourd’hui, il jouit d’une très bonne situation professionnelle à Paris. « En France, c’est à toi de t’adapter » Pour Christian Verrougstraete, ancien membre du Pôle France, c’est carrément la fédération qui l’a orienté vers les Etats-Unis. Boursier, il peut continuer sa progression sportive en toute tranquillité et préparer, là encore, un diplôme dans la sérénité. Aux Etats-Unis, le Saint-Gillois aura aussi un accès plus simple pour passer les cartes sur le circuit américain, un sésame indispensable pour devenir professionnel. Manon Mollé, formée au Bassin Bleu, a suivi le même chemin. La tentation est de plus en plus grande pour les Etats-Unis. Même pour nos jeunes. Damien Gara, basketteur formé à SaintPierre puis parti au centre de formation de Vichy, a entamé des démarches pour rejoindre les USA. « Là-bas tout est fait pour que tu réussisses. En France, à la fac, même si tu as des horaires aménagés, c’est à toi de faire les efforts, de t’adapter au système scolaire. Ce n’est pas l’idéal », indiquait l’ailier de 2,06 m. Comme pour Corentin Ohlmann, c’est une structure spécialisée qui se charge de faire le lien entre le joueur et les facs. D’autres ont tenté l’aventure sans succès. Célia Respaut, la tenniswoman, avait intégré la fac du Seminole State College. Malgré des résultats intéressants sur le plan sportif, le tremplin vers le haut niveau n’a jamais pu se faire. Le rêve oui mais attention au mirage. H.Ch. footballeur. « Son frère évolue en Floride, il est très content de son choix. J’ai commencé à me renseigner et ça me tente de plus en plus », raconte le Réunionnais, à l’aise en anglais, en témoigne son 18 au bac. Encouragé par son club Pour matérialiser ce projet, il a fallu se lier avec une agence spécialisée pour placer des sportifs dans une université américaine. « J’ai transmis un CV pro, un CV sportif et des vidéos de mes matches. Eux s’occupent de proposer mon dossier aux facs. Si ça marche, je reverse une certaine somme. Par exemple 2 000 euros si je suis boursier à 100%, c’est-à-dire que tous mes frais de scolarité sont pris en charge le temps mon diplôme », explique Corentin. Mercredi dernier, l’ancien de l’AS Bretagne a peut-être accéléré le processus de recrutement. Grâce aux liens noués avec cette agence spécialisée, il a pu intégrer une détection nationale qui avait lieu au Touquet. Depuis plusieurs mois, des recruteurs de facs viennent prospecter en Europe. Ça concerne des jeunes de centre de formation ou des joueurs de niveau GROS PLAN FOOTBALL. Le pays des fromages qui puent est-il en train de se racheter une image auprès des Américains ? Ce ne sont pas seulement les courbettes du président Hollande en direction de Barack Obama qui changent la donne. Depuis quelques mois, le « grand frère américain » a une attention toute particulière sur notre pays. Et notre football. Amateur s’entend. La Major League Soccer, le championnat professionnel américain, continue son développement. Après avoir accueilli des stars vieillissantes type David Beckam ou Thierry Henry qui ont mis un coup de projecteur sur la MLS, les dirigeants souhaitent pérenniser la compétition et pensent au renouvellement des cadres. L’objectif est de séduire des potentiels européens pour hisser le niveau général du championnat. La France reconnue pour son travail en matière de formation est donc un terrain de prospection idéal. Depuis CFA-National. Au Touquet, il y avait une trentaine de recruteurs notamment de facs de Caroline du Sud et du Tennessee. « Le matin, on a fait des ateliers devant le but, ensuite des matches. J’ai joué arrière droit et arrière gauche. Je ne pense pas avoir démérité », détaille-t-il. Une réponse lui sera donnée dans un mois, un mois et demi au plus. Le temps pour ces recruteurs d’avoir vu d’autres potentiels en Espagne, en Italie, Allemagne et en Angleterre. Ça fait du monde sur la ligne de départ. Lié à l’AS Nancy-Lorraine, « CoCo » Ohlmann n’a pas eu de mal à recevoir l’aval de ses dirigeants pour participer à cette détection. « Ils m’ont encouragé et m’ont dit que j’avais raison de préparer la suite », confie-t-il. Intégrer une fac américaine, c’est l’assurance d’un diplôme reconnu à l’international et aussi la possibilité d’intégrer la MLS. « C’est comme en NBA. Il va y avoir une draft, les clubs recrutent chaque année dans leur équipe des joueurs issus du championnat universitaire », lui a-t-on expliqué. En découvrant une carte des Etats-Unis, Corentin a coché les endroits où il se verrait bien aller. New York, la Californie, la Floride... Le rêve américain est en marche. Hugues CHAIGNEAU COURTOIS LANCE UNE ACADÉMIE. Laurent Courtois, footballeur d’origine réunionnaise, est actuellement aux Etats-Unis où il prépare sa reconversion. Passé par le Deportivo Chivas, il jouait la saison dernière aux Los Angeles Galaxy. Diplômé aux Etats-Unis, il a mis sur pied une académie pour repérer des joueurs appelés à évoluer dans un premier temps dans des championnats régionaux voire à ce qui équivaut à la D2 avant de franchir le pas vers une franchise de MLS.