Compte-rendu du RME#1 : Comment gagner sa croute de DJ ?

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Compte-rendu du RME#1 : Comment gagner sa croute de DJ ?
Compte-rendu du RME#1 : Comment gagner sa croute de DJ ?
Jeudi, 22 Novembre 2012 01:12
Compte-rendu de notre premier Remue-Méninge Electronique autour du cadre légal du
deejaying et des solutions possibles pour essayer de percer.
La conférence, qui s'est déroulée à la Médiathèque Musicale des Halles le mercredi 7
novembre dernier, est également disponible en replay sur Glowbl.
Les conseils de Jean-Marie Koné alias Jean-Marie K (Serial Records, Gum Prod, Emi
France)
Exercer le métier de DJ de façon professionnelle est une tâche difficile de nos jours. Tout le
monde veut devenir DJ. Une telle ambition ne peut aboutir sans véritable passion. Il faut donc
beaucoup de courage et d’obstination.
Par quoi commencer ?
Le rêve du DJ star est de voyager et d'écumer les clubs et festivals du monde entier. Arriver à
ce niveau suppose des années de travail et une stratégie sans faille.
Pour démarrer sa carrière et se rendre visible, un DJ a plusieurs options : obtenir une résidence
dans un club, mixer dans des petits bars, organiser ses propres événements.
La production de « remix » est une vitrine non négligeable, d’autant plus quand il s’agit du
remix d’un morceau d’un artiste à forte notoriété. Cette option n'offre cependant qu'un revenu
complémentaire minimum, l’essentiel des droits revenant à l'artiste principal (en cas d’utilisation
commerciale ou diffusion par un média). Notez qu’un « remix » ne peut-être vendu sans
l'accord de l'artiste et de son producteur.
L’autre option est de composer des titres originaux et postuler à tous les concours ouverts aux
artistes. Mais le DJ est avant tout un interprète !
Le live
Les gérants de lieux de diffusion sont parfois tentés de proposer aux jeunes DJs de les payer
en liquide. Il faut absolument refuser et prendre de bonnes habitudes en se structurant et en
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étant en règle sur le plan légal dès le départ ! C’est un choix difficile mais indispensable.
Alors, quelle est la structure juridique idéale ?
À moins d’effectuer de très nombreuses dates avec de bons cachets, la SARL ne semble pas
être la bonne solution pour être rémunéré : capital minimum requis, frais de constitution et de
déclaration de la société, charges annuelles élevées, comptable indispensable… Une sarl est
possible à partir de 10 000€ de revenus mensuels (si on veut se verser un salaire de 2500 € net
et avoir un lieu de travail…).
Bien qu’il soit couramment utilisé, le statut d'auto-entrepreneur est interdit à l'exercice de la
profession d'artiste
. L’utilisation de ce statut n’est pas légale au regard du droit du travail, mais permet quand
même de déclarer les revenus et de ne pas être en faute au niveau fiscal. Cela vous pousse à
un détour plus ou moins légal. Par exemple, déclarer « une prestation de service » ou un «
massage de cerveau musical » en lieu et place d'une prestation artistique. Cette solution n'est
pas viable pour développer une carrière à long terme, d’autant plus que ce statut est limité en
volume et remis en question régulièrement.
L’agence de booking : quand on est jeune DJ, il n'est pas imaginable d'avoir un agent. En
revanche, il est possible de démarcher des agences de DJs qui correspondent à sa couleur
musicale (ce dernier point est fondamental). Quand on choisit de travailler avec une agence, il
faut prendre garde de ne pas intégrer une structure qui est constituée de DJs stars uniquement,
au risque de se voir proposer les moins bonnes dates.
Sachez qu'une agence de booking se rémunère entre 10 et 20% de commission (le taux légal
est de 10%). Vérifiez que cette agence dispose de la licence d’entrepreneur de spectacle et
soit inscrite au
Registre National des Agents Artistiques
du Ministère de la Culture. Vous serez payé en salaire (cachet intermittent). Cette option vous
prive de 60% du cachet, mais vous permet de cotiser à la Sécurité Sociale et aux caisses de
retraite.
Autre alternative : le portage salarial. Cette solution doit être temporaire, le temps de créer une
structure ou de travailler avec une agence de booking. Vous pouvez aussi passer par une
coopérative de gestion de projets artistques comme SMARTFR .
Le « DJ-producteur »
Aujourd’hui, le DJ « seul » a plus de mal à exister. La production est devenue incontournable.
Pour faire carrière, il faut donc penser « DJ-producteur » ou encore « DJ-organisateur ».
Il est donc essentiel de trouver un moyen parallèle mais cohérent pour subvenir à ses besoins
financiers. Produire, vendre en direct et distribuer sa musique offre la possibilité de vendre sa
musique. Vous toucherez dans ce cas des royalties : le pourcentage accordé aux artistes par le
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label ou distributeur sur la vente (10% du prix de gros hors taxe). Être diffusé en radio, en club
ou sur les sites de streaming permet de percevoir des redevances deux fois dans l'année par la
Sacem. Pour cela, il est nécessaire que les titres produits soient déposés à la SACEM, de
demander une autorisation de duplication à la SDRM (pour la France) en cas de pressage, et
que les diffuseurs déclarent à la SACEM et à la SPRE votre ou vos titre(s). Souvenez-vous que
le mécanisme de perception et de répartition de l’utilisation commerciale de votre musique est
complexe.
Que se soit pour démarcher les lieux de diffusion ou les agences de booking, il faut revêtir son
plus bel habit et développer une stratégie à 360°. Il faut penser musique, clip vidéo, réseaux
sociaux, site web, merchandising et identité visuelle ! La communication de l’artiste est
indispensable. A l’heure où la communication est vidéo (Youtube est devenu le juke box
planétaire), le DJ qui veut être connu doit tracer sa route inlassablement au travers de sa fan
page Facebook, son compte Twitter, son profil Mixcloud et son propre site, tout en faisant
éventuellement la promotion de sa boutique Beatport.
En bref, des compétences en communication, en commerce, en droit du travail, de la propriété
intellectuelle et des contrats sont donc de vrais plus pour réussir à percer… sans oublier de
continuer à travailler son art.
Technopol pousse les DJs à prendre conscience de la loi, qui oblige le DJ à être salarié. La
Charte du DJ est pensée comme un moyen de fédérer les DJs électroniques et hip hop afin de
créer un groupement, qui prendra la parole face aux organismes professionnels et
l’administration. Rejoignez le mouvement : http://www.technopol.net/charte-du-dj
L'intégralité de la conférence est disponible en replay sur la plateforme Glowbl : http://
www.glowbl.com/technopol
Rédacteurs : Raphaël Bosch, Aude Baduel & Christophe Vix-Gras
ATTENTION : TECHNOPOL PRÉPARE UN STAGE DE FORMATION SUR LE 360° DE
L'AUTO PRODUCTION POUR LE 2E SEMESTRE 2013, TENEZ VOUS AU COURANT DE
L'OFFRE DE STAGE.
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