L`importance du premier contact - René Raguénès, formateur en
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L`importance du premier contact - René Raguénès, formateur en
% Les fiches pratiques La JDD fiche management L’importance du premier contact Les responsables de service ne doivent pas d’interposer Bien souvent, lors de la première intervention, le responsable du service se déplace au domicile de la personne avec l’aide à domicile qui démarre l’intervention. Cela peut rassurer la personne aidée… mais aussi freiner le démarrage d’un vrai lien entre le bénéficiaire et son aide à domicile. Attention, donc, à ce que l’aide à domicile puisse bien amorcer sa relation avec la personne, en créant un vrai lien dès ce premier contact. L’aide à domicile doit se préparer à un lien durable Les aides à domicile doivent toujours se dire que le travail ne concernera pas seulement la personne, ni seulement la maison, mais bien « la personne dans sa maison ». Et cette personne a des attentes, des souhaits, des habitudes de vie et des capacités à respecter. Le premier contact peut se dérouler en quatre temps. % 1. Au moment de l’arrivée dans la maison, l’aide à domicile doit se positionner face à la personne aidée – les regards doivent se croiser ; l’aide à domicile doit se tenir à moins d’un mètre de la personne. À ce moment-là, les deux personnes se « reconnaissent » en tant qu’être humain. Nous sommes dans la phase de « présentation ». Cette phase peut être assez rapide. 2. Pour être certain du travail à faire, l’aide à domicile s’efforce de poser une série de questions sur les attentes, les souhaits, les habitudes de vie et les capacités de la personne aidée. Les attentes sont les idées que la personne aidée se fait de ses conditions de vie futures et/ou du travail à faire chez elle : sur le plan de l’entretien matériel de la maison, sur le plan de l’aide aux gestes essentiels de la vie quotidienne, sur le plan relationnel : « Qu’attendez- vous de moi ? » Les souhaits sont la traduction des actions à réaliser. Ils concernent la réalisation des tâches au quotidien : « Que souhaitez-vous que je fasse ? » Les habitudes sont les façons de vivre et de réaliser les tâches. : « Comment aviez l’habitude de faire telle tâche ? » Les capacités représentent tout ce que la personne peut faire elle-même et ce qu’elle peut faire avec de l’aide. Évidemment, l’aide à domicile n’a pas à réaliser ce que la personne peut effectuer seule : « Qu’est-ce que vous vous sentez capable de faire ? » Ces questions sont à adapter en fonction de la personne aidée. Mais même si elle semble incapable de répondre, le questionnement mérite quand même d’être tenté. Quand des aidants naturels (les enfants, par exemple) sont présents lors d’une première intervention, il importe que la personne aidée ait la possibilité de s’exprimer : la parole du bénéficiaire ne doit pas être remplacée par celle des aidants. Ensuite, l’aide à domicile doit faire la synthèse entre les consignes données par les responsables de service et la parole de la personne aidée, pour être bien au clair sur le travail à faire. 3. Après la réalisation d’une tâche, l’aide à domicile doit montrer au bénéficiaire le travail effectué : « Est-ce que ma façon de faire vous convient ? ». Ce regard à deux sur les tâches réalisées favorise le contact, permet à tous de se sentir plus à l’aise dans la relation. La personne aidée doit pouvoir dire ce que vaut, pour elle, le travail effectué par l’aide à domicile. 4. En fin d’heure, l’aide à domicile termine sur une note positive, par exemple : « J’espère que mon travail vous aura bien aidé. » L’aide à domicile doit créer un lien de confiance Appliquer cette méthodologie en quatre temps permet d’éviter les conflits, l’agressivité, de créer un lien de confiance, de ne pas être considérée comme une « simple » femme de ménage, et de redonner de la dignité au bénéficiaire, en prenant en compte sa parole. Le premier contact est évidemment déterminant pour la suite. Si, dans les premières heures, l’aide à domicile regarde plus la maison que la personne, par exemple, elle se positionne, sans s’en rendre compte, comme une femme de ménage. L’aide à domicile doit donc soigner ces instants. À la fois pour le bénéficiaire, bien sûr, mais aussi pour elle. Bien comprendre les attentes de la personne aidée, c’est aussi moins de stress. Et, on ne le répètera jamais assez, le développement des services d’aide à domicile passe par la qualité – donner de la qualité de vie à des personnes aidées – avant la quantité – faire des heures… René Raguénès formateur (1) Dans le cadre de la prise en charge par des caisses de retraite, pour l’APA ou la PCH, les évaluations des besoins sont évidemment réalisées par des personnes extérieures au service d’aide à domicile. No 15 - Décembre 2009 L es premiers contacts des responsables du service au domicile doivent évidemment permettre de recueillir les attentes de la personne aidée – personne âgée, malade ou handicapée –, d’évaluer les besoins de la personne (1), de proposer un plan d’aide et d’expliquer le contexte de l’intervention. Le Journal du Domicile & des services à la personne ©Fotolia Des actions, des gestes, des contacts reproduits dix fois, cent fois, mille fois… Une intervention qui peut durer des semaines, des mois, voire des années. Et un premier contact primordial avec le bénéficiaire. Quelques clés pour aider les aides à domicile. 17