Hôtel de Caumont
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Hôtel de Caumont
Page 1 sur 3 L’Hôtel de Caumont : la création d’un centre d'art et de culture en 2015 La société Culturespaces a commencé en septembre 2013 les travaux de restauration du monument. Le but est de créer un nouveau centre d’art et de culture qui devrait ouvrir ses portes en avril - mai 2015. Pourquoi l’Hôtel de Caumont a-t-il était vendu ? Qui est la société Culturespaces ? Où en est-on du projet ? La décision de vendre l’hôtel de Caumont, propriété de la ville d’Aix-en-Provence depuis le 17 septembre 1964, à Culturespaces a été prise par délibération du conseil municipal d’Aix-enProvence le 15 novembre 2010, à la suite de débats publics très vifs en 2009 et 2010. Le monument était en effet occupé depuis 1970 par le Conservatoire de Musique (1 200 élèves, 92 professeurs) dont l’importance culturelle et symbolique est considérable dans la ville. Deux motifs paraissent a posteriori fondamentaux dans cette vente : d’une part les locaux étaient devenus de moins en moins adaptés à son usage comme conservatoire de musique, et d’autre part les coûts de maintenance d’un tel monument étaient très élevés. Le débat en 2009 – 2010 a mis en relief les nombreux enjeux publics de cette décision : équilibre des finances de la Ville (coûts de maintenance d’un monument historique, prix de cession du bâtiment), usages potentiels (privés, publics), symboliques (image du quartier, histoire de la ville, patrimoine municipal). Le compromis de vente est signé en décembre 2010, à la suite d’un appel d’offres, le monument devant être restauré "dans le respect des règles de Conservation des Monuments Historiques". Le prix de vente était de dix millions d’Euros (évaluation par France Domaines), l’acheteur s’engageait à réaliser quatre millions de travaux de restauration. Qui est l’acheteur retenu par la Ville ? La société Culturespaces 1, filiale de GDF Suez (Lyonnaise des Eaux), spécialisée dans la gestion, par délégation de service public ou contrat de gestion, d’ institutions culturelles publiques (gestion de 13 établissements, 2 millions de visiteurs payants en 2012, 250 salariés, budget de 26 millions d’euros en 2012). L’expérience de Culturespaces en matière d’animation et de gestion d’institutions culturelles et de sites patrimoniaux est bien établie en France2 : Musée Jacquemart-André à Paris, Château des Baux aux Baux de Provence, Villa Ephrussi de Rothschild à Saint Jean Cap Ferrat, Théâtre antique d'Orange, Arènes de Nîmes par exemple. La société a néanmoins fait, pour la première fois, l’acquisition d’un bâtiment, nécessitant une restauration lourde préalablement à l’exploitation. 1 Trois institutions correspondent à Culturespaces : L’entreprise Culturespaces (filiale du groupe GDF SUEZ), une SCI qui est responsable de l’investissement et de son financement, et une fondation. La fondation « créée sous l’égide de la fondation du patrimoine (…) a pour vocation de rendre les arts et le patrimoine accessibles à des enfants (…) éloignés de l’offre culturelle». 2 Culturespaces a reçu en 2012 la norme iso 9001 dédiée au management de la qualité. Page 2 sur 3 L’hôtel de Caumont est un Hôtel particulier datant du XVIIIème siècle, dont la construction a commencé en avril 1715 et a duré une trentaine d'années. Il a été classé monument historique tardivement en 1990. Le bâtiment est de style classique, avec une façade somptueuse et une organisation en quatre éléments qui lient espaces publics et espace privés : portail à carrosses, cours, corps de logis, jardin. Le corps de logis comporte 2 372 m2 de surface utile brute. Il est organisé au rez-de-chaussée autour d’un grand hall d’entrée (escalier à rampe en fer forgé inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1925) avec quatre pièces de réception. Les deux étages comportaient les chambres des appartements privés. L’ambition de Culturespaces est de « restituer la beauté, l’atmosphère et l’histoire de l’Hôtel de Caumont » pour en faire, à partir du printemps 2015, un lieu ouvert sur plusieurs formes artistiques : peinture, musique et danse. En matière de peinture il s’agit d’accueillir des expositions temporaires dédiées aux grands noms de l'histoire de l'art, du XIVeme au XIXeme siècle". Deux expositions sont prévues chaque année : l’exposition d'été "dédiée aux artistes majeurs de l'histoire de l'art", l’exposition d'hiver : "consacrée à de grandes collections". Six salles situées aux 1 er et 2ème 3ème étages seront dédiées aux expositions. La première exposition, prévue à la fin du printemps 2015, sera consacrée à Canaletto. La musique et la danse trouveront place dans la galerie du rez-de-chaussée donnant sur la rue Goyrand. Des éléments viendront conforter l’ensemble au rez-de-chaussée : une salle de projection et de conférences (une centaine de personnes), une librairie de référence pour "prolonger les expositions et la programmation culturelle" (le lieu, la ville et les expositions), un salon de thé / restaurant (Salon de thé, restauration rapide les midis seulement), les jardins (1500 m2). La librairie et le salon de thé seront en libre accès tout au long de l’année. Les gros travaux ont commencé en septembre 2013 et devraient être terminés en septembre 2014. Viendront ensuite la décoration intérieure, la scénographie, l’installation des meubles, la mise en place des collections, le tout devant être ouvert au public en avril - mai 2015. Le montant des travaux de restauration devrait atteindre 7 à 8 millions d’Euros car il y a, comme dans toute restauration, beaucoup de (mauvaises) surprises. Le monument avait en effet été adapté par les propriétaires successifs, et en dernier lieu par la Ville pour son utilisation par le conservatoire de musique. Les aménagements à partir de la fin des années 1960 ont été nombreux : réfections de toitures, remodelages intérieurs, cloisonnements, faux plafonds, qui nécessitent maintenant une reprise pour retrouver les volumes et les décors originaux. Page 3 sur 3 Le toit sera entièrement déposé car la charpente est à restructurer et à refaire partiellement. Elle a été rénovée dans les années 1960 en augmentant les poids, ce qui a nui à la solidité de la charpente. Les ferronneries des balcons sont toutes en réfection. Les menuiseries extérieures vont être toutes refaites dans le style XVIIIème siècle. Un grand nombre de cloisons ont été ajoutées pour le conservatoire, ce qui va être enlevé. Ces travaux devraient permettre de redonner aux pièces leur configuration d’origine. Les deux jardins, situés du côté de la rue Goyrand, vont être réaménagés « dans le style classique (…) sur le modèle de Vaux-le-Vicomte ». Il y a un problème important de niveau entre les deux espaces. Le jardin situé sur la parcelle AK119 est en effet en contrebas par rapport au jardin attenant à l’Hôtel. Un escalier à doubles volutes sera sans doute créé, avec des ferronneries, pour lier partie haute et partie basse. Les publics attendus à partir de 2015 sont de l’ordre de 300 000 visiteurs par an. Il s’agit d’une mutation très importante en termes d'usages et de réputation du quartier. Les expositions attirent un public français et international qui découvre non seulement un monument mais aussi un quartier, une ville, une région. La mise en œuvre de ce projet est faite avec des coopérations en cours ou en émergence. La coopération la plus avancée est celle qui concerne le musée Granet qui pourrait déboucher sur des coproductions culturelles et administratives (billetterie par exemple). Des discussions sont en cours avec le GTP, le Festival d’Art Lyrique. La restauration de l’hôtel de Caumont, à la fois comme témoin du passé aristocratique de la ville au XVIIIème siècle, mais aussi comme lieu d’expositions prestigieuses, est un enjeu très important non seulement pour le quartier Mazarin mais aussi pour la Ville. Un nouvel espace muséal contribuera, à côté des grands équipements culturels aixois existants, à rayonnement international, à valoriser Aix-en-Provence comme ville culturelle de grande qualité. A.M. le 07/11/2013