Assemblée générale Conseil de sécurité
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A/61/708–S/2007/32 Nations Unies Assemblée générale Conseil de sécurité Assemblée générale Soixante et unième session Point 100 de l’ordre du jour Mesures visant à éliminer le terrorisme international Distr. générale 22 janvier 2007 Français Original : espagnol Conseil de sécurité Soixante-deuxième année Lettre datée du 18 janvier 2007, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de Cuba auprès de l’Organisation des Nations Unies J’ai l’honneur de vous faire tenir ci-joint la déclaration faite le 11 janvier 2007 par le Ministère cubain des relations extérieures, lorsque le Gouvernement des États-Unis, qui protège le terroriste international Luis Posada Carriles depuis plus de 18 mois, ne l’a inculpé que de fraude et d’avoir menti dans sa demande de naturalisation. Le Ministère cubain des relations extérieures espère que cette inculpation du terroriste Posada Carriles pour des infractions mineures à la législation sur l’immigration n’aura pas pour conséquence de laisser impunis de graves crimes de terrorisme et ne servira pas de prétexte pour continuer d’ignorer la demande d’extradition qu’a présentée le Gouvernement vénézuélien le 15 juin 2005 au titre de la participation de Posada Carriles à l’attentat à l’explosif commis contre un avion de la Cubana de Aviación, dont il n’a toujours pas eu à répondre. Je vous serais obligé de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document de l’Assemblée générale, au titre du point intitulé « Mesures visant à éliminer le terrorisme international », et du Conseil de sécurité. L’Ambassadeur, Représentant permanent de Cuba auprès de l’Organisation des Nations Unies (Signé) Rodrigo Malmierca Díaz 07-21661 (F) 240107 *0721661* 240107 A/61/708 S/2007/32 Annexe à la lettre du 18 janvier 2007 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de Cuba auprès de l’Organisation des Nations Unies Déclaration du Ministère cubain des relations extérieures Le 15 janvier 2007 La presse internationale a révélé que, le 11 janvier 2007, le Gouvernement des États-Unis d’Amérique, qui protégeait depuis plus de 18 mois le terroriste international Luis Posada Carriles, s’était vu contraint de le poursuivre en justice pour fraude et fausse déclaration lors de sa demande de naturalisation. Le Gouvernement des États-Unis a été obligé de reconnaître que notre commandant en chef avait raison lorsque, commentant en avril 2005 l’information publiée par les quotidiens mexicains Que Quintana Roo se entere et Por esto, il a dénoncé à plusieurs reprises le fait que, depuis presque un mois, Posada Carriles se trouvait en toute impunité sur le territoire des États-Unis, où il était arrivé à bord du navire Santrina en provenance des Islas Mujeres, où il avait été accueilli par Santiago Álvarez Fernández-Magriña et d’autres terroristes. Après que le Gouvernement des États-Unis ait été obligé de le placer en détention, le 17 mai 2005, au bout de deux mois de présence illégale mais autorisée sur le sol américain, ce terroriste a tissé un tissu de mensonges selon lesquels il serait entré sur le territoire américain par voie terrestre, en passant par la ville mexicaine de Matamoros, il n’aurait séjourné ni à Cancún ni à Islas Mujeres, il n’aurait même pas aperçu le Santrina pendant son séjour au Mexique et n’y aurait jamais rencontré ni Santiago Álvarez ni aucun des autres terroristes qui, comme l’a révélé notre commandant en chef, l’ont accompagné pendant la traversée du Mexique aux États-Unis. Selon l’inculpation prononcée le 11 avril dernier, Posada aurait commis une fraude et menti puisqu’en réalité, il est entré sur le territoire des États-Unis à bord du Santrina via Cancún et les Islas Mujeres. Santiago Álvarez, Osvaldo Mitat, Rubén López Castro et José Pujol étaient eux aussi à bord du Santrina pendant le voyage du Mexique aux États-Unis. Le Gouvernement américain oublie souvent que la vérité a toujours été une arme essentielle de la Révolution cubaine. Aujourd’hui, presque deux ans après les faits, il est obligé de reconnaître cette vérité. Quant au Gouvernement mexicain de Vicente Fox, Cuba lui ayant demandé de mener une enquête approfondie sur le transit par le Mexique de Posada Carriles, il a fourni une réponse officielle à notre gouvernement le 25 mai 2005, selon laquelle ses registres ne comportent pas de traces de l’entrée du terroriste au Mexique. Il a ajouté que le Santrina avait accosté à Islas Mujeres le 14 mars 2005 et affirmé qu’après s’être réapprovisionné, le navire était parti avec les mêmes passagers à son bord, dont Luis Posada Carriles ne faisait pas partie. Les chefs d’inculpation retenus par les autorités américaines le 11 janvier ne contiennent aucune mention des activités terroristes de Posada Carriles. Le Gouvernement des États-Unis sait bien – il a toutes les preuves en main – que ce dernier a commis d’innombrables attentats terroristes, dont celui qui a abouti à 2 07-21661 A/61/708 S/2007/32 l’explosion en vol d’un avion de la Cubana de Aviación en 1976 et les attentats commis en 1997 contre des hôtels cubains, provoquant la mort de Fabio di Celmo, un jeune touriste italien. Pour le Gouvernement des États-Unis, la seule voie respectueuse des traités internationaux contre le terrorisme auxquels il est Partie aurait été, en application de sa propre législation, de qualifier sans délai Luis Posada Carriles de terroriste et d’engager des poursuites contre lui pour terrorisme. Ainsi, il aurait été possible d’éviter le long procès pour infraction à la législation sur l’immigration, qui s’est déroulé à El Paso avec pour seul objectif de protéger Posada Carriles, afin qu’il ne divulgue pas les nombreux secrets qu’il détient concernant les opérations clandestines, les actes illicites et les liens entretenus par l’empire avec la mafia anticubaine, en particulier à l’époque où le père de l’actuel Président des États-Unis dirigeait la CIA. Le Ministère cubain des relations extérieures espère que les poursuites engagées contre le terroriste Posada Carriles pour des infractions mineures à la législation sur l’immigration n’aura pas pour conséquence de laisser impunis de graves crimes de terrorisme et ne servira pas de prétexte pour continuer d’ignorer la demande d’extradition qu’a présentée le Gouvernement vénézuélien le 15 juin 2005 en raison de la participation de Posada Carriles à l’attentat à l’explosif commis contre un avion de la Cubana de Aviación, dont il n’a toujours pas eu à répondre. La prochaine épreuve que devra surmonter le gouvernement Bush se déroulera le 1er février 2007. Ce jour-là, il devra expliquer au juge Philip Martínez pourquoi Posada Carriles doit rester en prison en vertu de l’article 412 de la loi USA Patriot Act et sera donc obligé de reconnaître que libérer Posada Carriles ferait peser un danger sur la sécurité nationale, collective et individuelle. L’heure de vérité est arrivée. Les familles des victimes demandent que justice soit faite. Le peuple cubain les accompagne dans leur douleur et les appuie sans réserve. À présent, nous allons voir quelle décision sera prise par un président qui s’est lui-même désigné « chef mondial de la lutte contre le terrorisme ». 07-21661 3