N° 965 Un plan d`urgence pour le logement et les Hlm La
Transcription
N° 965 Un plan d`urgence pour le logement et les Hlm La
N° 965 Actualités du 30 mars 2013 habitat À LA UNE POLITIQUE DE L’HABITAT DROIT ET FISCALITÉ Un plan d’urgence pour le logement et les Hlm La programmation 2013 des aides à la pierre Les organismes Hlm et l’accession sociale Réhabilitation-construction à Paris (ICF Habitat La Sablière). Bimensuel d’information édité par Habitat et Société Au sommaire du numéro de mars 2013 DOSSIER Cap sur les copropriétés Que ce soit dans la production neuve, dans le cadre de la vente Hlm aux locataires ou dans les copropriétés en difficulté, les ESH, Coopératives, OPH, Sacicap sont de plus en plus impliqués dans des copropriétés et sollicités par les collectivités. Ainsi ont-ils développé au fil des ans un savoir-faire, assurant tour à tour les fonctions de syndic, d’administrateur de biens, de prestataires de services, de portage provisoire, de financeur pour boucler les plans de financement ou préfinancer les travaux. HABITAT EN CHIFFRES Construction privée et marché de l’ancien : la grande panne ! Décrochage du marché de l’ancien, recul des mises en chantier, risque de contraction de la construction locative sociale, tous les indicateurs appellent à une mobilisation de moyens de la collectivité en faveur du logement. Explications de Michel Mouillart, professeur d’économie à Paris Ouest. REGARDS LE DOSSIER Cap sur les copropriétés EMPLOIS Art et architecture. Une balade urbaine sur le patrimoine de la Nantaise d’Habitations (LNH) à travers le regard d’artistes. Des métiers en mouvement EMPLOIS Des métiers en mouvement. En quelques années, de nouveaux métiers sont apparus dans le monde Hlm, signe de l’adaptation du logement social à son environnement. REVUE TRIMESTRIELLE ÉDITÉE PAR L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT - MARS 2013 - N° 69 Pour recevoir Habitat et Société chaque trimestre, abonnez-vous Abonnement annuel 2013 : 102 € (organismes), 125 € (non Hlm). Étranger : 178 €. Le numéro : 35 €. Service des abonnements : L’Union sociale pour l’habitat - Direction des activités promotionnelles - Éditions 14, rue Lord Byron - 75384 Paris Cedex 08. Tél. : 01 40 75 52 63. ÉDITORIAL Vers le Pacte d’objectifs et de moyens J eudi 21 mars, le Président de la République annonçait un plan d’investissement pour le logement : lutte contre les recours malveillants, simplification des procédures et moratoire sur les normes, TVA réduite pour la production et la rénovation de logements sociaux, mobilisation dès 2013 d’une aide exceptionnelle d’Action logement, lutte contre la rétention foncière, éco-prêt à 1 % pour la rénovation énergétique. Après plusieurs mois d’incertitudes et une mobilisation forte de notre Mouvement pour alerter les pouvoirs publics sur l’urgence à agir, ces annonces constituent une étape très importante. Elles interviennent à la suite de plusieurs décisions que nous avons saluées : augmentation du plafond du Livret A, accroissement des aides à la pierre pour 2013, suppression du prélèvement sur le potentiel financier, modification de l’article 55 de la loi SRU, décisions de principe sur le foncier de l’Etat. Ainsi, les organismes Hlm pourront, dans les semaines qui viennent, trouver un cadre économique et réglementaire stable pour répondre à leurs missions. Comme nous l’avions proposé au Premier ministre et à la ministre du Logement, les engagements respectifs du Gouvernement et de notre Mouvement seront déclinés dans un Pacte d’objectifs et de moyens. Les questions de niveau de production, de réhabilitation et de mutualisation, entre les organismes, des compétences et des moyens y seront posées. Nous sommes prêts. Notre Mouvement est fait de femmes et d’hommes professionnels, prêts à engager l’effort de production et de réhabilitation. Il a entrepris depuis plusieurs mois la réflexion sur les formes que peut prendre la mutualisation. J’ai fixé un cadre à ce travail. La mutualisation sera l’activation des fonds disponibles ; elle n’a pas pour objet de suppléer l’effort de l’Etat, ni d’être un prélèvement dont le Mouvement Hlm perdrait la maîtrise. Elle doit accompagner l’effort d’investissement de tous les organismes en matière de production et de réhabilitation. Dans les semaines qui viennent, chaque famille Hlm pourra s’exprimer dans le cadre de ses instances sur des propositions concrètes de mise en œuvre. Dans une crise dure, qui touche des millions de nos concitoyens, la politique du logement est un levier indispensable de la cohésion sociale et de l’emploi. Nous avons maintenant la responsabilité de réussir. Jean-Louis Dumont, président de l’USH, député de la Meuse. Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 1 © P. Ruault © Présidence de la République SOMMAIRE Hautes performances et moindres coûts, p. 17 Etude Crédoc sur la précarité énergétique, p. 12 Lutter contre la vacance dans l’Allier, p. 18 ÉDITORIAL 1 Edito de Jean-Louis Dumont, président de l’USH. COMMUNICATION 9 Evénement du 8 au 16 juin 2013 : semaine nationale des Hlm. contre la vacance. • Groupe Domanys : succès de la mobilisation contre la vacance. À LA UNE 4 Un plan gouvernemental d’urgence pour le logement. 5 Les aides du FILLS non reconduites en 2013. • Politique de la ville : le rapport d’évaluation de l’ONZUS. • Le chiffre de la quinzaine. • Mini-remaniement ministériel. ÉCHOS 10 Nominations. • Terres du Sud Habitat. • OPH 65. • Partenariat AR Hlm PACA Corse/BDM. 11 L’Afpols. • Toit et Joie. • Agenda. RÉNOVATION 20 Domnis : résidence sociale et logements familiaux. • Habitat du Nord : une résidence dans une ancienne église. 21 ICH Habitat La Sablière : réhabilitation-construction avec eau chaude recyclée. • SA Hlm de l’Oise : transformation d’un hôtel en logements. POLITIQUE DE L’HABITAT 6 Aides à la pierre: programmation 2013. Actualités habitat, bimensuel d’information édité par l’Union sociale pour l’habitat, 14, rue Lord-Byron, 75384 Paris Cedex 08 ; tél. : 01 40 75 78 00 ; télécopie : 01 40 75 68 21 ; Internet : www. union-habitat.org. Directeur de publication : Frédéric Paul. Rédactrice en chef : Soraya Méhiri. Rédactrice en chef adjointe : Frédérique Xélot. Rédactrice : Pascale Baret. Secrétaire de rédaction maquette : Véronique Simonnet. Collaboration: Nicole Rudloff. Publicité, administration des ventes et abonnements : Thierry Lesage, directeur des activités promotionnelles. Conception graphique : Gavrinis. Composition: Biceps SARL (Paris 18e). Impression: DEJALINK. Les articles peuvent être reproduits, en tout ou partie, sous réserve de la mention d’origine, avec l’accord de la rédaction. Commission paritaire n° 0513 G 83187. Dépôt légal: 1er trimestre 2013. ISSN : 1766-6066. Contacts : l’Union sociale pour l’habitat - Direction des activités promotionnelles, 14, rue Lord-Byron, 75384 Paris Cedex 08. Tél : 01 40 75 52 63 ou 52 67. Abonnements et tarifs 2013 : 22 numéros par an, plus deux suppléments « Table des matières ». Organismes adhérents : 240 € TTC ; autres abonnés France : 420 € TTC ; étranger : 450 € ; le numéro : 25 € TTC. Photo de couverture : Réhabilitation-construction de 84 logements à Paris réalisée par ICF Habitat La Sablière ; Arch. : Cabinet ARC/POLE ; voir article page 21. © I. Mathie. Publicité : pages 3. Actualités habitat a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, certifié PEFCTM FCBA/10-31-1144 par lʼimprimerie DEJALINK, certifiée Iso 14001 : 2004 et Imprim vert. 2 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 ÉTUDES 12 Précarité énergétique: intégrer le coût résidentiel. VIE DES ORGANISMES 13 Convention 3F : « le logement pour tous, la performance ensemble ». INFOS 14 En bref. • Parution de 2 décrets. • Bruit et santé: nouvelle publication. • Nomination. • Rénovation énergétique: vers une obligation de travaux ?. CONSTRUCTION 15 Métiers du BTP : « Build Up Skills France ». 16 Office Montreuillois de l’Habitat: ossature bois et fondations par technopieux. • Saumur Habitat: conceptionréalisation, bois et ouate de cellulose. 17 Promologis : Hautes performances et moindres coûts. LOCATIF 18 Inter-organismes dans l’Allier : lutter © J.-R. Vincenti © Moulins Habitat Réunion préalable à l’annonce du plan logement, p. 4 Une reconversion réussie, p. 20 PROJETS 22 Projets de construction de Vosgelis, Logévie, Le Toit Girondin, La Maison Flamande, SRCJ, Immobilière RhôneAlpes, OPH d’Ivry-sur-Seine, Alliade Habitat. RESPONSABILITÉ SOCIALE DE L’ENTREPRISE 23 RSE et droits des consommateurs : le logement social, produit de consommation ? DROIT ET FISCALITÉ 24 Accession sociale à la propriété : les compétences des organismes Hlm. 26 Achat d’une prestation de services en Europe : quelles règles de TVA ? 27 Fax juridique. FORMATION 28 Afpols : stages de mai 2013. Un plan gouvernemental d’urgence pour le logement TVA à taux réduit pour le logement social, moratoire de deux ans sur les normes nouvelles, lutte contre les recours abusifs, dispositifs en faveur de la rénovation thermique sont les mesures phares du plan d’urgence pour le logement annoncé par le président de la République le 21 mars dernier. Pour soutenir le secteur du bâtiment, enrayer la baisse des mises en chantier et créer « un choc de confiance » en matière de logement permettant d’atteindre, à la fin de la mandature, l’objectif de 500000 logements dont 150 000 logements sociaux, François Hollande a dévoilé, le 21 mars dernier, son « plan d’investissement pour le logement ». Ce plan, qui devrait être opérationnel à la fin de l’été, comporte vingt mesures ciblées sur l’offre, destinées à relancer la construction, la croissance et l’emploi, tout en répondant au problème fondamental du logement, notamment en zone tendue. En raison de l’urgence de la situation, le Gouvernement demandera au Parlement de l’autoriser, d’ici la fin avril, à recourir aux ordonnances, qui pourraient être publiées dès cet été. Outre les mesures spécifiques pour le logement social (cf. encadré), le plan s’articule autour de quatre dispositions. ◗ La levée des freins à la construction Plusieurs mesures doivent concourir à faciliter les projets urbains et l’aménagement. Tout d’abord, les différentes étapes des procédures d’urbanisme vont être simplifiées et fusionnées, au-delà d’un certain nombre de logements, afin de raccourcir les délais : la déclaration de projet va être simplifiée. La transformation de bureaux en logements va être facilitée et la densité en zone tendue favorisée. Pour lutter contre les recours abusifs et réduire les délais de traitement des contentieux, particulièrement pénalisants, un groupe de travail a été chargé d’une expertise et rendra ses conclusions d’ici à la fin du mois d’avril. Un moratoire de deux ans sur les normes nouvelles techniques sera instauré et les normes existantes évaluées. Le gouvernement va également créer un géo-portail de l’urbanisme centralisé sur Internet. ll prévoit aussi d’assouplir le taux maximal de garantie d’emprunt pour les opérations d’aménagement. ◗ Une mobilisation des acteurs de la construction Pour atteindre un objectif en nombre de logements nouveaux, tous les acteurs sont mobilisés : les bailleurs sociaux, les collecteurs d’Action logement, les promoteurs, les collectivités locales et l’État. Un statut du logement intermédiaire, destiné aux classes moyennes, va être créé avec une fiscalité adaptée et un financement à l’aide des fonds des investisseurs institutionnels, notamment les assureurs, via la SNI qui est prête à lancer 10 000 logements intermédiaires. « Les aides à la pierre seront rehaussées et un prêt d’un milliard par an par Action logement s’y ajoutera, (dès le mois d’avril) », a précisé François Hollande. ◗ Une libération du foncier Les décrets d’applications de la loi « mobilisation du foncier public » étant prêts, les cessions peuvent intervenir rapidement. Pour les terrains privés, il sera mis fin aux abattements sur les plus-values sur les cessions de terrains afin de lutter contre la rétention foncière, à compter du 1er janvier 2014. ◗ Un plan de rénovation énergétique de l’habitat Pour faire sortir 4 millions de ménages de la précarité énergétique et rénover 500 000 logements chaque année, le gouvernement va agir sur trois volets. Le premier concerne le logement social (lire encadré). Le second est dirigé vers les particuliers, avec une aide nouvelle et spécifique de 1350 € par opération, jusqu’à la mi-2015, financée à partir des 500 M€ de crédits disponibles du programme d’investissements d’avenir. Le troisième concerne la mise en place d’un guichet unique de l’efficacité énergétique bénéficiant d’un numéro vert et d’un site Internet dédié. En contrepartie de l’effort financier immédiat de l’Etat, les artisans du bâtiment s’engageront dans une démarche de labellisation. ■ Des mesures spécifiques pour le logement social Une des dispositions phares de ce plan concerne le logement social avec la baisse du taux de la TVA, ramené à 5 %, pour la construction neuve et la rénovation. « Cette mesure, s’appliquera pour toutes les livraisons qui interviendront à compter du 1er janvier 2014. Cela veut dire que les opérations lancées dès à présent bénéficieront du taux de TVA réduit », a spécifié le président de la République. Cette mesure, fortement réclamée par le Mouvement Hlm, qui l’a accueillie avec satisfaction, devrait permettre à dépense égale de lancer un volume de travaux plus important, de réduire le niveau de fonds propres à injecter dans les opérations, et d’alléger la charge des organismes de 2 400 euros par logement. A volume de production Hlm actuel pour le neuf, cela entraînerait, selon les estimations macro-économiques, un abaissement des coûts de l’ordre de 200 millions d’euros. Pour la rénovation, la baisse de TVA correspond à un abaissement de coût de 60 à 75 M€. En contrepartie, les organismes Hlm devront signer, d’ici la fin du premier semestre, un pacte avec l’Etat qui fixera les objectifs progressifs de production (150000) et de rénovation (120000, en 2017, chiffre revu à la hausse), mais aussi indiquera les modalités selon lesquelles les bailleurs sociaux mutualiseront une partie de leurs moyens financiers, développeront des offres pour des populations spécifiques, amélioreront la coopération entre organismes, renégocieront certains objectifs des CUS, mettront en place un reporting au niveau régional dans le cadre d’une conférence territoriale sous l’égide du préfet, favoriseront la transparence des attributions. Concernant la rénovation, pour multiplier par quatre le rythme de rénovation actuelle, les bailleurs sociaux disposeront d’un volume d’Eco-PLS à 1 % et les critères d’éligibilité des logements de la classe D seront assouplis. 4 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 Les aides du FILLS non reconduites en 2013 Lors du dernier conseil d’administration de la CGLLS, les représentants de l’Etat ont fait part de leur refus de financer le Fonds d’intervention pour le logement locatif social à compter du 1er janvier 2013. Motif invoqué : l’absence de statut légal et l’insécurité juridique. Dès lors, aucun nouveau dossier ne peut bénéficier de subventions, mais tous les projets ayant bénéficié d’une décision favorable seront financés. Les services de la DHUP ont indiqué que la ministre du Logement souhaitait voir inscrit dans la loi en cours de préparation un dispositif d’aide au financement de l’innovation. Le comité exécutif du 6 mars 2013 a jugé cette décision inacceptable et a souhaité que le président de l’USH saisisse les administrations concernées par ce dossier. Un argumentaire est en cours de préparation. Il mettra en évidence l’importance des actions de modernisation engagées par le FILLS depuis sa création. Il doit démontrer la nécessité et l’efficacité des financements que le FILLS apporte pour développer les actions collectives ou individuelles des organismes portant sur le renforcement de la qualité de service ; l’amélioration de la gestion de la demande ; la définition des stratégies patrimoniales cohérentes avec les politiques locales de l’habitat ; l’engagement de démarches RSE. ■ Contact : Patrick Chandèze ; Mél : [email protected] LE CHIFFRE DE LA QUINZAINE 58069 demandes d’hébergement en février 2013, Le PNRU doté de moyens publics exceptionnels (à terme 45 milliards d’euros investis dans 594 quartiers) visait à restructurer les quartiers classés en ZUS. Quartier Anru Kervanenec à Lorient © F. Achdou Politique de la ville: le rapport d’évaluation de l’ONZUS Bernadette Malgorn, présidente de l’Observatoire national des zones sensibles, a remis, le 4 mars dernier, le rapport de la mission d’évaluation du PNRU intitulé « Dix ans de programme national de rénovation urbaine : bilan et perspectives » que le ministre de la Ville, François Lamy, lui avait confié en septembre dernier. Ce rapport de 140 pages et ses annexes souligne les réussites unanimement reconnues du programme, notamment dans sa capacité à fédérer les acteurs autour d’un projet commun au bénéfice des résidents et à améliorer les conditions de logement; met en lumière les effets du PNRU ; s’interroge sur les conditions de la pérennité des investissements réalisés dans les quartiers ; réfléchit aux conditions de soutenabilité d’un mode de gouvernance et de financement exceptionnels dans une période de contraintes budgétaires fortes et de redéfinition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales. Le PNRU a aussi permis de redonner une certaine attractivité aux quartiers par leur restructuration foncière et par la diversification de l’habitat et des statuts d’occupation même si le déficit d’image demeure dans un nombre important d’endroits. Et «s’il n’a pas résolu tous les problèmes dans les ZUS, il a enclenché une dynamique qui ne doit pas être brisée. Les engagements pris dans les conventions conclues doivent être tenus : c’est environ 6 milliards d’euros que l’Anru va devoir mobiliser jusqu’en 2016, » écrit Bernadette Malgorn dans l’avant-propos au rapport. Au-delà de l’analyse, ce rapport préconise un certain nombre de modifications pour renforcer l’efficacité et l’efficience du programme : ◗ une prise en compte de l’expertise d’usage des habitants dans la conception et la mise en œuvre des projets ainsi qu’un meilleur suivi des parcours individuels ; ◗ une mise en cohérence de la rénovation urbaine avec la politique nationale du logement et avec les autres composantes de la politique de la ville ; ◗ une lutte accrue contre la ségrégation géographique par la mise en place de politiques de peuplement fondées sur des stratégies d’attributions de logements sociaux et de rééquilibrage du parc locatif social définies à l’échelle des agglomérations ; ◗ des évolutions des modalités de financement et d’intervention de l’Anru pour une meilleure soutenabilité des projets et une prise en compte des spécificités locales. ■ selon le quatrième baromètre 115 hivernal de la FNARS, soit une augmentation de 28 % par rapport au mois de février 2012. Les demandes des personnes en famille, qui représentent 42 % de la demande globale, ont progressé de 72 % sur un an. Le nombre des personnes de plus de 65 ans, bien que minoritaire, a gagné 66 %. 51 % des demandes d’hébergement n’ont pas trouvé de solution dans les 37 départements de l’échantillon, principalement en raison de l’absence de places disponibles. Miniremaniement ministériel Suite à la démission de Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, visé par une information judiciaire, le président de la République a nommé, sur proposition du Premier ministre, Bernard Cazeneuve, jusqu’à présent ministre délégué aux Affaires européennes, à son poste. Lui succède aux Affaires européennes, Thierry Repentin, ministre délégué auprès du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui n’est pas remplacé. ■ Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 5 POLITIQUE DE L’HABITAT Aides à la pierre Programmation 2013 Envoyées aux préfets de région le 15 février, les circulaires de programmation des aides à la pierre pour le logement locatif social prévoient la réalisation de 150000 nouveaux logements sociaux par an en métropole, ce dont l’USH se félicite. Mais la déclinaison régionale, effectuée presque sans concertation, pose de lourdes interrogations dans un contexte où le cadre de financement des opérations reste très fragile et instable. L es objectifs avancés de 150 000 logements sociaux en métropole par an pendant cinq ans, auxquels les organismes Hlm auraient à contribuer pour 120 000, sont à même de répondre aux évolutions démographiques et sociales en cours et de combler une partie du déficit de l’offre de logements sociaux. Nul besoin, en effet, de rappeler longuement la crise du logement et ses conséquences, souvent dramatiques pour les ménages les plus modestes, qui se matérialise par des listes d’attente insupportables. Fait inhabituel en ce premier trimestre, le traditionnel bilan de la programmation de l’année précédente n’a pas été tiré par le Ministère avant l’envoi en février des circulaires de programmation des crédits aux préfets de région. Les premiers Comités régionaux de l’habitat de l’année se sont tenus sur la base d’enveloppes financières imprécises, l’ampleur des « gels supplémentaires » de dotations régionales n’étant pas tout à fait arrêtée. Le recueil des informations, en particulier sur les répartitions infra régionales, n’est d’ailleurs pas encore ter- Objectifs de logements à réaliser en 2013, taux d’évolution par rapport aux objectifs 2012 (sauf Corse) miné. L’Union sociale pour l’habitat regrette la faiblesse de la concertation locale et de la transparence autour de la fixation des objectifs régionaux de production. Des priorités nationales en phase avec l’ambition d’un « choc » d’offre locative sociale dans quelques régions… Le Projet annuel de performances (PAP2013) prévoyait une augmentation globale de 25 % par rapport à celui de l’année précédente, et c’est bien en ce sens qu’a été conçue la déclinaison régionale des quelque 102 000 PLUS/PLA-I et 48 000 PLS prévus par la loi de finances. Les objectifs de production de fin d’année 2012 ont servi de point de départ pour déterminer la nature de l’effort à réaliser cette année dans chacune des régions pour les PLUS et PLA-I, sachant que les objectifs PLS de 2013 résultent pour leur part de l’application mécanique d’un coefficient multiplicateur de l’ordre de +13 % (sauf exception Source : AR Hlm. 6 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 POLITIQUE DE L’HABITAT en Franche-Comté, Limousin, Picardie, Pays de la Loire). Il en résulte une répartition régionale peu ou prou en phase avec la perception des tensions à dénouer et des enjeux de renforcement de l’offre. La moitié des objectifs de réalisation de logements locatifs sociaux pour 2013 est ainsi localisée dans trois des vingt-deux régions : Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA devraient réaliser ensemble plus de 76 000 logements locatifs sociaux dans l’année. A l’opposé, La Corse, la Franche-Comté et le Limousin ont des objectifs de production annuelle inférieurs à 1 000 logements. Au regard des objectifs de programmation arrêtés fin 2012, un effort très significatif, voire presque impossible, est demandé à certaines régions : l’Ile-deFrance, avec 47 800 logements à produire (soit +22 % par rapport à l’année précédente), se voit fixer un horizon correspondant à l’essentiel de sa construction neuve de logements tous financements confondus. Pour mémoire, moins de 50 000 logements ont été produits en 2012 en Ile-de-France. En Provence- tout au moins à court terme, une production de cette ampleur (absence de terrains constructibles ou aménagés, programmes locaux de l’habitat trop restrictifs, réticences locales diverses, difficultés de la promotion privée…). A l’inverse, pour d’autres régions moins tendues, le besoin d’une offre locative sociale neuve significativement renforcée ne se fait réellement sentir que sur quelques territoires limités. La « faisabilité foncière » sera certes facilitée par la mise à disposition de foncier public, mais cet apport est encore mal connu et vraisemblablement inopérant pour l’exercice 2013. Elle ne permettra pas, seule, de répondre aux difficultés rencontrées sur le terrain. La « faisabilité opérationnelle » est aussi clairement en cause pour les opérations réalisées en VEFA, compte tenu du ralentissement général de la production de logements et des difficultés rencontrées par les promoteurs privés. Les « opportunités à saisir » par le rachat de patrimoine existant ou d’opérations lancées qui avaient permis la franche accélération récente de la production ne Alpes Côte d’Azur, +23 % par rapport à l’objectif en locatif social de 2012, le respect des objectifs 2013 supposerait de consacrer 40 % des logements neufs au locatif social. En Aquitaine, avec une progression de 20 % de l’objectif 2013, c’est la moitié de la construction neuve de logements qui devrait être dédiée au locatif social. Dans de nombreuses régions, le mode de calcul des objectifs de production de logements PLS conduit à amplifier les programmations parfois trop ambitieuses des années précédentes. Pour sept régions (Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Ilede-France, Picardie, Poitou-Charentes) les objectifs de PLS représentent plus de deux logements locatifs sociaux sur cinq programmés, indépendamment de la capacité des marchés à les accueillir. …Mais une faisabilité préoccupante Certaines situations concrètes vont poser clairement des problèmes dès les prochains mois : plusieurs territoires ne sont évidemment pas à même d’accueillir, Objectifs quantitatifs de logements à réaliser en 2013 Programmation 2013 : objectifs quantitatifs Tous opérateurs locatifs sociaux confondus PLA-I PLUS Alsace* Aquitaine* Auvergne Basse-Normandie Bourgogne* Bretagne* Centre Champagne-Ardenne Corse Franche-Comté Haute-Normandie Ile-de-France Languedoc-Roussillon* Limousin Lorraine* Midi-Pyrénées Nord-Pas-de-Calais Pays de la Loire Picardie Poitou-Charentes Provence-Alpes-Côte d’Azur* Rhône-Alpes* Ensemble Rappel des objectifs du PAP 2013 840 2 430 360 400 370 1 520 580 320 nc 450 780 8 950 1 870 140 530 1 740 2 190 1 440 420 430 3 250 3 990 33 000 33 000 1 770 5 090 740 830 770 3 170 1 220 660 nc 210 1 640 18 700 3 900 280 1 110 3 630 4 590 3 360 890 890 6 800 8 360 68 610 69 000 Sous total PLUS et PLA-I 2 610 7 520 1 100 1 230 1 140 4 690 1 800 980 nc 660 2 420 27 650 5 770 420 1 640 5 370 6 780 4 800 1 310 1 320 10 050 12 350 101 610 102 000 PLS 490 3 140 1 380 1 150 1 010 2 350 1 050 900 nc 400 780 19 530 1 600 200 770 1 050 1 400 2 300 1 100 1 320 2 440 3 490 47 850 48 000 Total des logements locatifs sociaux 3 100 10 660 2 480 2 380 2 150 7 040 2 850 1 880 nc 1060 3 200 47 800 7 370 620 2 410 6 420 8 180 7 100 2 410 2 640 12 490 15 840 150 080 150 000 *informations issues des circulaires envoyées aux préfets de région, les autres données ont été recueillies auprès des Associations régionales d’Hlm. Source : AR Hlm. Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 7 POLITIQUE DE L’HABITAT se représenteront pas en 2013/2014. Les promoteurs n’ont que peu de stocks, et peu d’institutionnels disposent d’un parc susceptible d’être vendu ou confié en gestion ; sans compter que l’achat d’un parc occupé n’apporte pas d’offre réelle supplémentaire immédiate. Ces objectifs quantitatifs ambitieux n’en seront que plus difficiles à atteindre. Les opérateurs professionnels que constituent les organismes, connaisseurs des réalités locales et soucieux de la pérennité de leurs actions envers les locataires actuels et futurs, s’interrogent donc fortement sur la faisabilité matérielle de l’objectif tel qu’il se présente à ce jour dans les circulaires de programmation 2013, d’autant que les moyens financiers disponibles pour y parvenir ne sont pas garantis. Des objectifs de production de logements ambitieux pour 2013. © C. Dubreuil pour Efidis aux conditions actuelles(2), un volume d’investissement de l’ordre de 17 milliards d’euros, à financer par environ 12 milliards d’emprunts et 5 milliards de Une équation financière à trop « fonds gratuits » (subventions et fonds d’inconnues propres). Dans le cadre actuel de la cenL’augmentation souhaitée de la produc- tralisation des fonds d’épargne, la hausse tion des organismes Hlm étant de l’ordre récente des plafonds des livrets A et LDD de 50 %(1), l’effort financier qui en résulte permettrait d’apporter les volumes d’emest considérable. 120 000 logements c’est, prunts attendus, voire plus(3). A ce jour, les fonds supplémentaires qu’Action logement serait Répartition des objectifs 2013 de PLUS, susceptible d’apporter en plus, PLA-I et PLS en % (sauf Corse) grâce à un emprunt, ne sont pas connus ni dans leur modalités ni Ensemble dans leurs contreparties. Si le prêt Rhône-Alpes est mis en place, les apports Provence-Alpes-Côte d'Azur annuels d’Action logement pendant Poitou-Charentes trois ans seront de l’ordre d’un milPicardie liard d’euros. Autre inconnue, la part du gel des Pays de la Loire dotations régionales de l’Etat. En Nord-Pas-de-Calais effet les subventions, affichées à Midi-Pyrénées hauteur de 500 millions d’euros, Lorraine sont « gelées » selon la tension des Limousin régions à hauteur de 6 à 15 %(4). Elles risquent donc de connaître Languedoc-Roussillon une baisse en cours d’année. Ile-de-France Les aides que pourront apporter Haute-Normandie les collectivités locales, de l’ordre Franche-Comté d’un milliard actuellement, ne peuChampagne-Ardenne vent faire l’objet d’une estimation a priori pour les années qui viennent, Centre sans concertation locale. Les colBretagne lectivités locales sont confrontées à Bourgogne une baisse de leurs dotations et l’on Basse-Normandie ne peut préjuger ni de leurs capaAuvergne cités à apporter des subventions ni Aquitaine du niveau de leurs aides. La dégradation des conditions de Alsace financement des opérations et la 0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % baisse des revenus des demandeurs PLA-I PLUS PLS Source : AR Hlm. accentuent les décalages entre les 8 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 loyers de sortie et la solvabilité des ménages. La modification des règles d’application des marges locales intervenue en janvier 2013 renforce ces difficultés. La diminution de la subvention unitaire pour un PLA-I multiplie encore les difficultés de montage des opérations. Ces décalages sont accentués dans les communes dont les zonages sont incompatibles avec leurs forts enjeux d’augmentation de la production (par exemple sur le littoral varois, classé en zone Hlm 3 ; et en A du Scellier). La circulaire annuelle de programmation des aides à la pierre porte exclusivement sur l’accroissement du parc de logements. Or les ambitions de l’Etat et des organismes Hlm visent également la réhabilitation du patrimoine, notamment pour en améliorer la performance énergétique et thermique. Compte tenu de l’équation financière, les organismes Hlm, en lien avec les acteurs locaux, devront donc arbitrer entre le développement de l’offre, la réhabilitation du parc et la rénovation urbaine pour affecter leurs fonds propres. ■ Contact : François Salzgeber, FNAR ; Tél. : 01 40 75 79 28 ; Mél : francois.salzgeber @union-habitat.org (1) D’environ 80 000 logements agréés en 2012 à 120 000. (2) Coûts de production, loyer de sortie, conditions de taux… (3) Il serait sans doute utile d’autoriser les collectivités qui garantissent les prêts CDC, à emprunter le montant de leurs subventions accordées au logement social au taux des prêts concernés. (4) Les circulaires régionales afférentes à la programmation 2013 prévoient des gels différents de crédits en fonction d’une mesure de la tension des marchés. COMMUNICATION Evénement du 8 au 16 juin 2013 Semaine nationale des Hlm La première édition de la semaine nationale des Hlm enregistre d’ores et déjà 270 actions portées par plus de 170 organismes ou associations régionales. I nitiée dans le cadre de la campagne d’image « Habiter mieux, bien vivre ensemble », la première édition de la semaine nationale des Hlm remporte un vif succès si l’on en juge par le nombre d’actions ou d’initiatives déjà programmées dans différents domaines : ◗ animations de proximité et culturelles destinées aux habitants : concours, expositions, sensibilisation aux éco-gestes ; ◗ échanges : débats, conférences, rencontres, visites guidées ; ◗ mise en valeur du patrimoine : inaugurations, journées portes-ouvertes, rallyes historiques ou balades urbaines ; ◗ opérations atypiques : semaine des métiers Hlm, spectacle « le tribunal des idées reçues sur les Hlm », journée portes ouvertes sur une commission d’attribution. Autant d’actions locales qui permettent d’aborder de nombreux enjeux comme la rénovation urbaine, la réhabilitation, la mixité, la qualité architecturale, la gestion urbaine de proximité, le développement durable et de sensibiliser les décideurs, les leaders d’opinion, et plus généralement toutes les parties prenantes de l’environnement Hlm, le grand public et les habitants. > Questions à … Joachim Soëtard(1) Pourquoi une Semaine nationale des Hlm ? Cet événement s’inscrit dans la campagne initiée en 2011 dont la signature « Habiter mieux, bien vivre ensemble » traduit le double combat du Mouvement Hlm : permettre à chacun d’habiter un logement de qualité, à prix modéré ; favoriser des conditions de vie au quotidien basées sur les valeurs de solidarité et de respect. Nous souhaitons contribuer à une meilleure connaissance du secteur Hlm, donner une image positive du patrimoine et des habitants, et lutter contre les idées reçues qui perdurent. Certes, une semaine nationale ne suffit pas mais cet événement positif installé sur plusieurs années y contribue avec d’autres actions comme la rénovation urbaine ou la qualité de service pour n’en citer que quelques-unes. Concrètement, comment cette semaine s’organise-t-elle ? Ce projet porté auparavant par l’ancienne directrice de la communication, Nelly Haudegand, et par Artémise Cren, chargée de communication, vise à donner une unité et une caisse de résonance commune à diverses initiatives des organismes Hlm dans les territoires. Nous offrons un cadre et incitons les organismes à s’y inscrire avec des actions déjà existantes ou inédites. Nous avons été rejoints par des partenaires comme La Poste, La Banque postale, Qualitel et GrDF. Nous enregistrons déjà 250 événements portés par 170 organismes ou associations régionales, ce qui, pour une première édition, va au-delà de nos espérances. D’autant que les inscriptions sont ouvertes jusqu’à la veille du lancement, soit le 5 juin 2013. Nous mettons à disposition un kit de communication complet comprenant argumentaire, dossier de presse, logo, charte graphique, affiches personnalisables, cartons d’invitationtype, courriers-type, etc. Un site dédié, lancé dans le courant du mois d’avril, répertoriera toutes les actions. L’USH organise également son propre événement : un concours de courts-métrages ouvert à de jeunes cinéastes francophones de 18 à 30 ans, diplômés d’écoles de cinéma ou d’audiovisuels ou ayant déjà une expérience significative. Des animations de proximité destinées aux enfants figurent parmi les actions programmées. © Vilogia Fédérées dans une semaine nationale, ces actions auront d’autant plus de force et de médiatisation locale mais aussi nationale, lors de leur présentation à la presse, courant avril dans les régions et à Paris, le 4 juin 2013. A l’issue de la semaine, une cérémonie de remise des prix du concours de courts-métrages (voir encadré) se tiendra le 11 juin, à Paris. Les retombées et impacts de cette semaine seront restitués sur le site Internet créé à cet effet, www.semainehlm.fr ainsi que lors d’un atelier au congrès de Lille et d’une journée d’information au mois d’octobre. ■ Contact : [email protected] Hlm sur cour(t) : quand le jeune cinéma raconte le vivre-ensemble Ce concours est ouvert à de jeunes cinéastes francophones de 18 à 30 ans, diplômés d’écoles ou de facultés de cinéma et d’audiovisuel, ou justifiant d’une expérience significative. Il récompensera, après sélection sur scénarios, quatre œuvres originales de fiction autour de la promesse « Habiter mieux, bien vivre ensemble », primées par un jury présidé par Abdellatif Kéchiche (L’Esquive, la Graine et le Mulet) et composé de représentants de l’USH, de professionnels des médias et de sociologues. Les œuvres seront présentées au public, le 11 juin 2013, lors d’une soirée sur invitation, au grand auditorium de la BNF, à Paris. (1) Directeur de la communication de l’USH. Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 9 ÉCHOS Nominations ◗Est Habitat Construction Carlos Sahun, directeur général d’Immobilière 3F Alsace (3 900 logements), est nommé directeur général d’Est Habitat Construction, filiale régionale de 3F basée à Nancy (4 600 logements) en remplacement de Simon Droux, qui rejoint la direction des affaires juridiques et des achats de 3F. Carlos Sahun continue à assurer la direction générale d’Immobilière 3F Alsace. ◗Val Touraine Habitat Jean-Luc Triollet, 48 ans, architecte DPLG, a pris ses fonctions de directeur général de Val Touraine Habitat, le 4 mars 2013. Depuis 2008, il était directeur général de Métropole Habitat Saint-Etienne-OPH ainsi que président de l’AMOS 42 (Association des maîtres d’ouvrage sociaux de la Loire) depuis 2009. L’OPH Val Touraine Habitat compte 22 500 logements. ◗Bretagne Sud Habitat Erwan Robert succède à JeanJacques Guth, au poste de directeur général de Bretagne Sud Habitat. Agé de 40 ans, titulaire d’un DEA en droit, Erwan Robert exerçait précédemment les fonctions de directeur général adjoint en charge des territoires, de l’économie et de l’innovation au Conseil général du Morbihan. ■ La table des matières du 1er semestre 2013 paraîtra en supplément du numéro du 30 août Terres du Sud Habitat reçoit la Marianne d’Or Partenariat AR Hlm PACA Corse/ BDM Terres du Sud Habitat a reçu le 6 mars dernier, la Marianne d’Or du développement durable, une première pour un OPH. Cette distinction récompense l’engagement commun de l’Office public de l’Habitat et de la Ville en faveur du logement social, les moyens et l’implication de tous les citoyens dans le renouveau du quartier Berthe à la Seyne-sur-Mer. Impliqué dans le projet de rénovation urbaine parmi les plus importants (280 M€), Terres du Sud Habitat a toujours adopté les principes du développement durable: respect de l’environnement, maîtrise des consommations énergétiques, clauses d’insertion dans tous les marchés, objectifs de mixité sociale et qualité de vie. Ainsi, la construction de 800 logements sur site et hors site répond à des normes de qualité garantissant confort et maîtrise des charges. Des panneaux solaires thermiques ont En région PACA, le pôle BDM (Bâtiments durables méditerranéens) fédère depuis 2008 autour d’un PRIDES (Pôle régional d’innovation et de développement économique solidaire) les entreprises, prescripteurs, maîtres d’ouvrage et organisations professionnelles. Aujourd’hui, ce Pôle propose une démarche globale pour faciliter la réhabilitation durable du logement social en site occupé avec un nouveau dispositif d’aide à la décision et s’associe à l’Association régionale Hlm PACA & Corse. Objectif de la démarche: prendre en compte la réhabilitation thermique et la qualité environnementale et également l’ensemble des aspects humains rencontrés par les bailleurs à toutes les étapes du projet : conception, travaux et usage. Parmi les dispositifs : une grille d’objectifs pour chaque étape, des fiches d’aides et un outil de calcul du bénéfice durable mais aussi un accompagnement terrain par plus de 70 accompagnateurs, tous professionnels du bâtiment. « Sur un parc de quelque 280 000 logements abritant un million d’habitants, 35 000 sont encore aux niveaux E, F, G de l’étiquette Energie et 37 % au niveau D, précise Philippe Oliviero, directeur de l’AR. Mais par-delà le thermique, il y a la qualité environnementale et les aspects humains. Nous avons donc engagé un partenariat avec BDM pour élaborer un outil dédié qui valorise notamment notre service d’intérêt général et la gouvernance partagée avec les usagers ». La Région ne s’y trompe pas en souhaitant que les opérations lauréates des appels à projets FEDER-Ademe-Région suivent une démarche de ce type. ■ De gauche à droite: Alain Trampoglieri, secrétaire général du concours national des élus de la République, Marc Vuillemot, maire de la Seyne-sur-Mer et Joël Canapa, directeur général de Terres du Sud Habitat. © DR été installés dans nombre de résidences. La réhabilitation de quelque 2 300 logements a permis aux locataires de réaliser jusqu’à 30 % d’économie de chauffage mais aussi de maintenir ou de créer 1 000 emplois ces trois dernières années. En faisant le choix d’imposer aux promoteurs privés un prix de vente maximum de 2 000 €/m2 pour les 300 logements en accession tout en posant des exigences architecturales et environnementales, l’Office et la Ville ont contribué à la mixité sociale du quartier dont la dernière opération a été confiée à l’architecte Rudy Ricciotti. ■ OPH 65 Campagne grand public: «Et vous, qu’attendez-vous?» Sur le modèle de la brochure Dix idées reçues sur les Hlm éditée l’an dernier par l’Union sociale pour l’habitat, l’Office des Hautes-Pyrénées a lancé fin 2012, une campagne de communication grand public destinée à lutter contre les préjugés mais aussi à rappeler les conditions d’accès au logement social pour ceux qui pensent ne pas y avoir droit, notamment les jeunes actifs, les retraités et les jeunes couples actifs sans enfant. Des locataires, pris parmi ces trois catégories de ménages, ont participé à un publi-reportage afin de faciliter l’identification du grand public. 10 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 Pour démontrer que le logement social a profondément évolué en trente ans, l’argumentaire revient tout d’abord sur les conditions de ressources à remplir pour y accéder. La campagne insiste aussi sur la place de l’habitat individuel, en forte augmentation dans les constructions neuves, et sur les investissements effectués en faveur du maintien et de l’amélioration du patrimoine. Largement relayée dans la presse locale, écrite et audiovisuelle, cette action de communication a fait l’objet d’une vidéo diffusée sur le web. ■ ÉCHOS A la manière d’une « Smartbox », une boîte de présentation de la nouvelle école, dédiée aux métiers de l’immobilier social, a été envoyée aux directeurs des organismes Hlm ainsi qu’à leurs directeurs des ressources humaines. © DR L’Afpols fonde une école des métiers de l’immobilier social L’Afpols (1) a délivré plus de 1 500 titres professionnels du ministère du Travail à des gardiens d’immeubles et à des responsables de sites qui ont réussi à apporter la preuve de leurs capacités à réaliser des activités professionnelles dans le cadre de situations de travail. Cette démarche de qualification professionnelle/certification est fondée sur la reconnaissance, pour une personne, de sa capacité à exercer un métier (ou une partie du métier – certification partielle). Elle rencontre un intérêt croissant chez les bailleurs sociaux soucieux de renforcer la qualité de service. Le conseil d’orientation et de perfectionnement de l’Afpols a décidé d’étendre la démarche à huit métiers supplémentaires, qui constituent le cœur d’activité des organismes Hlm : responsable d’agence, chargé(e) d’opérations, technicien(ne) de patrimoine, chargé(e) d’accueil, gardien(ne) en site sensible, employé(e) d’immeubles, chargé(e) de clientèle, conseiller(e) social(e). Le déploiement de cette filière de certification est porté, au sein de l’Afpols, par l’école des métiers de l’immobilier social (Emis). L’Emis est animée par une équipe dédiée. S’adressant aussi bien aux organismes Hlm qu’aux demandeurs d’emploi et aux salariés en poste ou en évolution professionnelle, elle accompagne les individus et les entreprises dans le développement et la validation des compétences mobilisées par les métiers de l’habitat social. Le Mouvement Hlm avait déjà son école de la rénovation urbaine et son école de l’accession sociale à la propriété. Désormais, il faudra aussi compter sur l’école des métiers de l’immobilier social. ■ Contact : www.afpols.fr, Catherine Bourdin ; Tél. : 01 41 83 23 90 ; mail : [email protected] (1) Association de formation professionnelle des organismes de logement social. Toit et Joie Convention pour des chantiers éducatifs Après le succès de deux chantiers éducatifs menés à l’automne 2012 sur le patrimoine, avec l’association Arrimages qui avait permis de remobiliser des jeunes en rupture familiale ou scolaire, les deux partenaires ont décidé de pérenniser leur action en signant une convention. Le dispositif est ouvert aux jeunes âgés de 17 à 25 ans. Douze jeunes – dont quatre locataires de Toit et Joie – ont déjà bénéficié d’un projet personnalisé : recherche de formations, ouverture d’un compte bancaire, inscription au permis de conduire, réalisation d’un bilan de santé et inscription auprès de la mission locale. D’une durée d’une ou deux Agenda ◗ Conférence USH-FNAR L’Europe investit dans le logement social 16 avril 2013 à Paris La réforme des fonds structurels pour la période 2014-2020 confirme l’intérêt de l’Union européenne à investir dans le développement du logement social pour renforcer sa cohésion sociale et territoriale. Performance énergétique et renouvelable, inclusion sociale par un logement adapté, rénovation urbaine des quartiers défavorisés, mais également décentralisation de la gestion aux régions, concertation nationale sur l’accord de partenariat, préparation des programmes opérationnels régionaux, instruments territoriaux intégrés, ingénierie financière, régime d’aides d’Etat… autant de thèmes qui seront présentés et débattus en présence notamment de représentants de la DATAR et de la Commission européenne et au terme d’un bilan très positif de la programmation 2007-2013 pour le logement social. Programme et bulletin d’inscription (à retourner avant le 2 avril) : http://union-habitat.eu/?article219 ◗ Journée professionnelle USH Le patrimoine Hlm en copropriétés 23 avril 2013 à Paris Certains organismes sont engagés depuis plusieurs années dans la vente Hlm. Ces ventes concernent souvent des logements collectifs et les opérations mixtes locatif/accession sociale ou privée se développent. Cette situation, dans un contexte de développement des cas de copropriétés en difficultés issues du secteur privé, nécessite de renforcer les compétences des organismes Hlm. Comment les organismes peuvent-ils s’organiser pour éventuellement exercer cette activité qui occupe parfois une place importante dans leur stratégie ? Cette journée a notamment vocation, autour d’expériences d’organismes, de mettre en évidence les points-clefs d’une gestion optimale du patrimoine Hlm en copropriétés. Inscription (avant le 9 avril) : Agnès Gervois, [email protected] semaines, les chantiers sont encadrés par un éducateur de l’association et un professionnel du bâtiment. Il s’agit de travaux de second œuvre sur les sites de Clichy-sous-Bois et Sevran (peinture et maintenance des espaces verts). A l’issue des chantiers, les participants sont rémunérés par Toit et Joie et continuent d’être accompagnés sur le long terme par l’association Arrimages. ■ C’est l’association de prévention Arrimages qui approche les jeunes susceptibles de suivre de tels chantiers. © DR Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 11 ÉTUDES Précarité énergétique Intégrer le coût résidentiel Entre deux et trois millions de ménages seraient concernés par la précarité énergétique, dans une proportion plus importante dans les communes rurales et petites villes que dans les centres urbains. Telle est la conclusion d’une étude du Crédoc qui plaide pour la notion de coût résidentiel. L es Français ne sont pas égaux face à la dépense énergétique pour des raisons qui ne tiennent pas uniquement au niveau de revenu mais à plusieurs phénomènes qui se cumulent. Les ménages qui habitent les petites villes ou les communes rurales ont les factures plus lourdes (+ 17 % pour les unités urbaines entre 2 000 et 20 000 habitants par rapport à la moyenne des ménages, et + 23 % pour les communes rurales). Cela s’explique d’abord par le type de logement, souvent des maisons individuelles de grande taille et des bâtiments énergivores. S’y ajoute l’éloignement des services et des commerces qui nécessite le recours à la voiture individuelle et, par conséquence, les dépenses contraintes liées aux déplacements domicile-travail, domicile-école et domicile-services. Autre phénomène, la localisation résidentielle détermine également la source d’énergie. Plus la localité est en zone urbaine, plus les ménages sont reliés à des réseaux électriques ou de gaz. Inversement, plus la densité est faible, plus ils doivent s’alimenter avec des énergies issues du pétrole (même si les EnR progressent). Ces zones sont donc plus dépendantes que les autres aux évolutions du prix des hydrocarbures. A l’inverse, les ménages des grandes villes et de l’agglomération parisienne ont des dépenses moindres (– 14 % pour les unités urbaines de plus de 100 000 habitants, – 27 % dans l’unité urbaine de Paris). L’habitat détermine le montant de la facture d’énergie Les ménages des grandes villes ont, en moyenne, des revenus plus élevés, des logements plus petits et des habitations de meilleure qualité sur le plan thermique. Les surfaces habitées sont plus petites. Or, la facture d’énergie est étroitement corrélée à la superficie du logement : la dépense augmente linéairement entre 40 et 120 m2, à raison de 16 €/m2. Pour les logements de taille inférieure, le manque de place limite le nombre d’appareils consommateurs d’énergie, alors que dans les habitations les plus grandes, leur accumulation alourdit fortement la facture. Résultat: les ménages résidant dans des petites villes ou à la campagne se restreignent plus régulièreLes ménages habitant les petites villes et la ment sur le chauffage et sur campagne ont une facture d’énergie pour leur leurs déplacements que les logement plus lourde que la moyenne ménages citadins. S’ils sont Dépenses totales d’énergie dans le logement selon la taille de l’unité 19% à Paris à déclarer jouer urbaine de résidence. Dépense moyenne = 1 450 €/an (BdF 2006) sur leur niveau de confort – 140 123 117 en réduisant par exemple la 120 98 température, en coupant le 100 86 73 chauffage de certaines pièces 80 et en limitant le kilométrage 60 superflu – la proportion 40 monte à 25 % dans les 20 0 moyennes et grandes aggloCo rurales < 20 000 hab 20 à 100 000 hab > 100 000 hab UU de Paris mérations (entre 20 000 et dépense moyenne en indice (100 pour la moyenne) + 100 000 habitants), à 33 % Source : Crédoc 2013, d’après Insee Budget de Famille 2006. dans les petites villes et à près 12 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 de 37% dans les zones rurales. La véritable précarité énergétique est celle qui résulte de la relégation dans les espaces périphériques qui cumulent la mauvaise qualité thermique de l’habitat et l’éloignement des espaces de services, commerces et services publics de base, accroissant le coût de la mobilité (multi-équipement nécessaire en véhicules individuels, faiblesse des solutions de transports en commun). Ce n’est pas l’augmentation des prix de l’énergie ou du carburant, sur les trente dernières années, qui fait basculer les ménages dans la précarité énergétique, mais l’augmentation non maîtrisée des besoins en énergie et des besoins de mobilité sur lesquels les ménages ont peu de prise. C’est pourquoi, pour lutter contre la précarité énergétique de manière systémique, il faut raisonner sur le coût global de la localisation résidentielle. Le Crédoc propose donc que la notion de « coût résidentiel », cumulant le coût du logement (charges comprises) au coût de la mobilité, soit utilisée afin de constituer un indicateur pertinent d’analyse sur les inégalités sociales et territoriales en France. Relever la performance énergétique des logements anciens par une politique de rénovation ambitieuse, ou établir des filets financiers pour les ménages pauvres au travers des tarifs sociaux de l’énergie, seront des voies d’action insuffisantes si elles ne sont pas reliées à l’accès à l’emploi, aux services, aux réseaux de transports en commun et aux réseaux d’énergie. Pour résorber la précarité énergétique, l’enjeu réside moins dans le blocage des prix des énergies que dans la garantie d’un bon niveau de service énergétique à des coûts raisonnables. Cette question est actuellement au cœur du débat national sur la transition énergétique. ■ VIE DES ORGANISMES Convention 3F «Le logement pour tous, la performance ensemble» Au cours de la convention, la seconde table ronde a mis l’accent sur l’accompagnement des demandeurs dans l’accès au logement. © S. Duverneuil A l’occasion de la construction de son 200 000e logement et à l’heure où la question du logement pour tous est au cœur des débats politiques et économiques, 3F a organisé une convention sur le thème « Le logement pour tous, la performance ensemble » réunissant à La Mutualité à Paris, près de 2000 salariés, élus et partenaires. Pour Christian Baffy, président d’Immobilière 3F, « ce 200 000e logement représente une étape marquante dans la vie de 3F et un symbole puissant qu’est le tandem Solendi-3F. C’est l’occasion d’un bilan critique et d’une réflexion sur les changements utiles à mettre en place avant un nouveau départ pour répondre aux attentes que crée la crise économique ravageuse qui nous touche en même temps qu’elle réduit nos moyens ». Au cœur des débats très nourris de cette convention, structurés autour de deux tables rondes, une interrogation : comment relever le double défi de construire et d’accompagner pour un organisme comme 3F qui a livré, en 2011, 5 961 logements ; mis en chantier en 2012, 5 300 logements (3 000 en Ilede-France et 2 300 en régions) et 1 000 places d’hébergement ; signé plus de 1 000 ventes en 2012 et investi 284,5 M€ en travaux d’amélioration et d’entretien des immeubles, via ses 14 ESH. La première table ronde a permis aux intervenants (élus, bailleurs, urbanistes, représentants d’Action logement) de s’interroger sur la manière d’atteindre collectivement l’objectif de 150 000 logements sociaux affichés par les pouvoirs publics et de réussir la métamorphose des quartiers à un moment où les crédits publics se raréfient, les coûts de construction et des terrains explosent et où la crise du logement touche de plus en plus de ménages. La seconde table ronde a mis l’accent sur l’accompagnement des demandeurs dans l’accès au logement, la nécessité de garantir une plus grande transparence, une plus grande traçabilité dans les attributions, d’accompagner les locataires dans leurs parcours résidentiel, de faciliter la mobilité et les mutations pour permettre au logement social de servir de bouclier par rapport aux événements de la vie. Dans un message audiovisuel, Cécile Duflot (retenue à l’Assemblée nationale) a réaffirmé sa volonté de « bâtir un véritable partenariat avec l’ensemble des acteurs : collectivités, bailleurs et entreprises ». ■ Le logo de la convention. Le « wHite » à Lyon Confluence, 200 000e logement de 3F C’est à Lyon qu’a été posée la première pierre du 200 000e logement de 3F, réalisé par HMF, une des deux filiales rhônealpine de 3F. Fruit d’un partenariat avec la Ville de Lyon et le Grand Lyon, cette résidence est réalisée sur un terrain acquis par HMF auprès de la Société publique locale d’aménagement au sein de La Confluence, presqu’île où la métropole lyonnaise étend son centre-ville en se réappropriant 150 hectares anciennement dédiés aux activités industrielles et logistiques. Le « wHite » doit son nom à la façade blanche de l’immeuble conçu, à l’issue d’un concours d’architectes, par le cabinet Hamonic + Masson. Le « H » majuscule vient rappeler l’îlot H sur lequel il est édifié ; lettre que l’on retrouve également dans la forme du bâtiment. Cet immeuble, réalisé par HMF, s’inscrit dans l’esprit de mixité qui caractérise le quartier Lyon Confluence. Il réunira, sur 5 200 m² de SHON, 125 logements temporaires de la Résidétape® pour jeunes actifs, un local d’activités et 27 logements familiaux (14 PLUS, 7 PLA-I, 6 PLS) qui surplomberont 200 m2 de commerces réalisés en pied d’immeuble. Le wHite sera un exemple de sobriété énergétique avec une consommation pour les usages de chauffage, d’eau chaude sanitaire, de ventilation, d’éclairage et d’auxiliaires inférieure de 20 % à celle d’un BBC. Le chauffage sera assuré par une chaufferie collective au bois qui alimentera également les immeubles voisins. L’eau chaude sanitaire sera en partie produite par des capteurs solaires placés sur le toit de l’immeuble. Il répond aussi aux référentiels HQE du Grand Lyon et Qualité Environnementale des Bâtiments (QEB) de la région Rhône-Alpes. La livraison est programmée en mars 2014. Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 13 INFOS De nouvelles économies. Dans la lettre de cadrage budgétaire pour 2014, envoyée le 8 mars aux membres du gouvernement, le Premier ministre leur demande d’identifier 5 Md€ d’économies nouvelles. Au mois de juin, le Premier ministre fixera les crédits de chaque ministère dans une lettre-plafond ; ils seront présentés au Parlement dans le cadre du débat d’orientation des finances publiques. Le nouveau Grand Paris. La nouvelle gouvernance pour le Grand Paris figurera dans le projet de loi de décentralisation, actuellement au Conseil d’Etat, qui sera présenté au conseil des ministres le 10 avril prochain. Il prévoit notamment la structuration de l’espace métropolitain autour des intercommunalités, la création de la Métropole de Paris en 2016, d’un schéma régional de l’habitat et de l’hébergement, la fusion des établissements publics fonciers franciliens. Le surloyer conforme à la Constitution. Dans un arrêt du 6 février dernier, la troisième chambre civile de la Cour de cassation a jugé conforme à la Constitution le dispositif du supplément de loyer de solidarité et refuse de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par le requérant. Pétition. La CNL a recueilli 42 729 signatures de soutien, suite au lancement d’une pétition nationale déposée au ministère de l’Egalité des territoires et du Logement le 26 février dernier. Ses principales Bruit et santé Nouvelle publication revendications : le gel des loyers dans tous les secteurs locatifs ; la revalorisation immédiate des aides au logement ; l’arrêt de toutes les saisies ; les coupures d’énergie et d’eau et la hausse des tarifs de l’énergie, un moratoire sur les expulsions ; la création d’un fonds des impayés. ■ Le CIDB (Centre d’information et de documentation sur le bruit) vient de publier un guide des connaissances actuelles de l’impact du bruit sur la santé. Si le bruit inquiète moins les Français que d’autres problèmes environnementaux comme la pollution de l’air ou de l’eau, il constitue une nuisance très présente dans la vie quotidienne de chacun. Deux tiers des personnes interrogées citent le bruit à leur domicile comme première source de nuisance (Enquête TNS SOFRES, 2010). De même, 67 % des actifs jugent leur milieu de travail bruyant (Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, 2005). A ces expositions subies s’en ajoutent d’autres, volontaires, lors des loisirs. Les effets délétères du bruit représentent un coût social pour l’individu et la société non négligeable que ce document permet d’apprécier. ■ Disponible : www.bruit.fr/images/stories/pdf/guide-bruitsanté-cidb2013.pdf Parution de 2 décrets ◗ Amiante Un arrêté du 7 mars 2013 détermine les modalités de choix, d’entretien et de vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante, selon le niveau d’empoussièrement. ◗ Détecteurs de fumée Un arrêté du 5 février 2013 précise les exigences auxquelles doit répondre le détecteur de fumée normalisé installé dans chaque logement, les conditions de son installation, de son entretien et de son fonctionnement. Il présente également les mesures de sécurité à mettre en œuvre par les propriétaires dans les parties communes des bâtiments d’habitations pour prévenir le risque d’incendie. Enfin, il caractérise la notification de l’installation du détecteur de fumée normalisé qui doit être réalisée entre occupant et assureur. Il est pris pour application des articles R. 129-12 à R. 129-15 du Code de la construction et de l’habitation. ■ Au plus tard le 8 mars 2015, tout lieu d’habitation devra être équipé d’un détecteur de fumée. © CMM 14 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 Nomination Ademe © O. Roller EN BREF Bruno Lechevin a été nommé à la présidence de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), sur proposition du conseil d’administration approuvée par les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il succède dans ces fonctions à François Loos. Président national d’un mouvement d’éducation populaire (JOC) à 24 ans, Bruno Lechevin a exercé différents mandats syndicaux au sein des industries électriques et gazières avant d’être nommé, en 2000, commissaire de la Commission de régulation de l‘énergie (CRE). En 2008, il rejoint l’institution créée par le médiateur national de l’énergie en tant que délégué général. Il est aussi membre fondateur et vice-président de l’ONG Electriciens sans frontières. ■ Rénovation énergétique Vers une obligation de travaux? Dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, le Plan bâtiment durable, présidé par Philippe Pelletier, doit mener une réflexion sur la mise en œuvre d’une obligation de rénovation énergétique dans le secteur résidentiel. Cette réflexion a été confiée à Jacques Chanut, vice-président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et Raphaël Claustre, directeur du Cler – Réseau pour la transition énergétique. Le groupe de travail étudiera les différentes voies d’actions possibles dans le parc résidentiel (maisons individuelles et logements collectifs) avec notamment une attention spécifique aux ménages en situation de précarité énergétique. La remise du rapport est attendue pour mi-juin 2013. ■ CONSTRUCTION Métiers du BTP «Build Up Skills France» Afin d’organiser la montée en compétences des ouvriers et artisans du bâtiment à l’horizon 2020, dans un objectif d’efficacité énergétique, la France participe depuis mai 2012, au projet « Build Up Skills » auquel est associé le secteur Hlm. L a France a rejoint la trentaine de pays engagés dans le projet « Build Up Skills » qui consiste à élaborer, d’ici à novembre 2013, la feuille de route des actions nécessaires, jusqu’en 2020, pour renforcer les compétences des professionnels des chantiers dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. A l’intérieur de l’Hexagone, la démarche est portée par un consortium réunissant l’Alliance villes emploi qui en est le pilote, l’Ademe, l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). De nombreux professionnels sont impliqués afin de développer une culture commune du bâtiment et renforcer l’ingénierie pédagogique, sachant que l’état des lieux fait état d’un besoin annuel de 70 000 personnes en formation initiale et de 230 000 personnes en formation continue. Via ce projet, l’USH souhaite participer à la montée en compétences et en qualification de la filière BTP. La première étape consiste à identifier et à valoriser les actions mises en œuvre par les organismes Hlm sur le thème de la professionnalisation des ouvriers du bâtiment. A l’instar de Sarthe Habitat qui s’est lancé dans une opération de «visites de chantiers», dans le cadre du Plan d’actions de la Maison de l’emploi Sarthe Sud en faveur du développement des emplois et de la formation liés au Grenelle environnement. « Ces visites de chantier, organisées à l’intention des entreprises locales du bâtiment, consistent à illustrer des modes opératoires, des principes de conception, des matériaux et des matériels innovants. Elles s’appuient sur l’architecte de l’opération, les entreprises du chantier mais aussi, en interne, sur le monteur d’opérations qui a conduit l’étude, le technicien qui suit le chantier Pour la maîtrise collective des nouveaux savoirfaire, visite d’un chantier neuf BBC et « Habitat & Environnement » à La Flèche (72) à l’attention des adhérents des réseaux FFB 72 et CAPEB 72. © DR et celui affecté aux tests d’étanchéité à l’air ainsi que l’agence en charge de la gestion locative. Les ateliers se déroulent à un stade d’avancement qui permet de découvrir des techniques d’isolation et des procédés constructifs, en cours de pose ou de montage, ainsi que les principes des tests d’étanchéité à l’air grandeur nature. Cette pratique s’inscrit dans une volonté constante d’anticipation normative », explique Didier Philippe, directeur maîtrise d’ouvrage et patrimoine de Sarthe Habitat. C’est ainsi qu’après avoir engagé des opérations neuves labellisées BBC Effinergie et certifiées Habitat et Environnement, en 2007, le bailleur a capitalisé l’expérience en faisant le choix, l’année suivante, d’internaliser la pratique des tests d’étanchéité à l’air avec du personnel formé et agréé. Les rénovations obéissent aux mêmes principes. Par le biais de ces visites, les bailleurs sociaux peuvent mettre en exergue le savoir-faire de leurs partenaires et leur engagement pour tendre au respect de l’environnement, générer des économies d’énergie pour leurs clients et promouvoir un management global de projet au bénéfice de toutes les parties prenantes, dans le cadre de l’exercice de leur responsabilité sociale d’entreprise. In fine, l’objectif est que les habitants puissent maîtriser leur consommation énergétique mais aussi que les bilans d’émission de gaz à effet de serre des organismes Hlm soient de plus en plus vertueux. ■ Contact : (recensement des actions) : Véronique Velez, USH ; Mél : [email protected] Chiffres-clés • Marché du Bâtiment : 129 Md€ de chiffre d’affaires BTP, en 2011, dont 79 Md€ de logements (37 Md€ en neuf, 42 Md€ en entretien/amélioration). • Marché de la rénovation énergétique et des EnR en Hlm : 10,36 Md€ d’intervention sur le bâti ; 5,62 Md€ en EnR (équipements et installations) ; 1,77 Md€ en chauffage ; 0,43 Md€ en ventilation et régulation du chauffage. • Secteur du BTP : 431 091 entreprises ; 634 273 ouvriers salariés (dont 246 000 intérimaires et 363 000 artisans et chefs d’entreprises de moins de dix salariés). Un niveau V de formation en majorité. • Consommations d’énergie: 44% provenant des bâtiments générant près du quart des émissions de CO2. Priorité aux 16,1 millions de logements d’avant 1975 consommant en moyenne 328 kWh/m²/an et aux 800000 logements sociaux ayant une consommation supérieure à 230 kWh/m²/an, afin de les ramener entre 90 et 150 kWh/m²/an. Part des EnR dans la consommation primaire d’énergie: 8,4% en 2010, contre un objectif de 23% en 2020 (source: état des lieux, «Build Up Skills France»). Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 15 CONSTRUCTION Office Montreuillois de l’Habitat Ossature bois et fondations par technopieux L’opération s’inscrit sur une parcelle en lanière. © DR C’ est sur une parcelle en lanière située entre deux sentiers que l’Office de Montreuil (93) réalise un programme d’habitat intermédiaire pré-industrialisé en bois, avec une originalité : des fondations sur des pieux technologiques directement implantés dans la terre. L’opération « Les Jasmins » se situe sur une ancienne parcelle, héritière des « murs à pêches » qui ont disparu mais dont les traces restent visibles et structurent le projet. Elle comprend sept maisons de ville en bande et dixsept appartements en petits collectif R + 1 desservis par des coursives, le tout labellisé BBC Effinergie, avec la certification Habitat & Environnement profil A (eau chaude solaire, isolation par l’extérieur, construction bois massif, chaufferie collective gaz). Le programme s’inscrit dans un environnement de pavillons en bande et a dû être redessiné plusieurs fois pour être accepté par les riverains. Une place importante est accordée à l’espace privé avec l’individualisation des accès aux logements et la réalisation de patios intérieurs. En cœur de parcelle, un espace commun est planté ainsi que 17 jardins privatifs. Enfin, l’eau de pluie sera récupérée dans des noues paysagées. Fin des travaux : 4e trimestre 2013. ■ La construction est 100 % sèche de même que les fondations par l’utilisation de pieux directement vissés dans le sol en remplacement des fondations béton traditionnelles. Cela est possible grâce à un bâtiment totalement en bois 2 à 3 fois plus léger que son équivalent en béton. Les pieux en acier sont munis d’un système anticorrosion basé sur le principe de l’électrolyse et peuvent être vissés à une profondeur jusqu’à 15 mètres si besoin. © DR Saumur Habitat Conception-réalisation, bois et ouate de cellulose S aumur Habitat a inauguré sa première opération en conception-réalisation (1), Les Jardins de Fricotelle : 22 logements individuels et quatre intermédiaires (9 PLA-I et 13 PLUS CD). Pour l’Office, cette méthode représente de nombreux avantages : la qualité du produit, en raison de la conception en usine ; les gains de temps de la partie étude : une seule proposition est présentée par le mandataire et les entreprises ; la rapidité d’exécution du chantier, liée à une fabrication industrielle ; un seul contrat à gérer avec le mandataire ; une sélection qualitative des entreprises choisies par le mandataire. Le programme en bois et ouate de cellulose, labellisé BBC, bénéficie d’une architecture bioclimatique (orientation et compacité des volumes). La gestion de l’eau comprend un puisard, un régulateur de débit des eaux pluviales et des mousseurs et mitigeurs. La ventilation a été optimisée et le chauffage et 16 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 l’eau chaude sont reliés au réseau de la chaufferie urbaine bois de la ville. Enfin, des conteneurs enterrés de collecte sélective ont été installés. Coût : 155 700 € TTC/logement. Financeurs : Saumur Habitat (24,3 %), Anru (19,4 %), Conseil général (2 %), Ville (1,4 %), prêts (52,9 %). Arch. : Lionel Vié. ■ (1) À la différence d’un marché de maîtrise d’œuvre classique où l’on choisit l’architecte, puis les entreprises intervenant sur le chantier, une mission de conception-réalisation est confiée à un groupement d’entreprises composé : d’un mandataire spécialisé dans la construction industrielle (le bois pour cette opération), d’entreprises du BTP, d’une équipe de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaire (architecte, économiste du bâtiment et VRD…). Création de liaisons douces piétonnes cheminant l’ensemble du lotissement et desservant l’Allée Verte; les parkings sont situés à l’entrée pour limiter les nuisances sonores. © DR CONSTRUCTION Promologis Hautes performances et moindres coûts I llustration d’une nouvelle densité urbaine, l’opération Maïmat, réalisée par Promologis, amorce le renouveau des quartiers Nord de Muret, à 22 km de Toulouse. La forme étirée de la parcelle a guidé le choix de bâtiments plots de 6 et 8 étages à la place des anciennes barres R + 4. Ce choix vise à donner plus d’espace extérieur aux habitants, avec notamment la création d’un grand parc public et le réaménagement de la place. Cet enjeu urbain se double d’un enjeu de maîtrise des coûts et environnemental, à la fois dans la conception et le choix du système constructif. Les bâtiments, des plots de 22 à 26 logements, comptent quatre appartements par niveau et deux en attique, avec chacun une double orientation d’angle et une loggia extérieure de 9 m2. Les parties communes ont été réduites pour des raisons d’économies, réinvesties dans la qualité d’usage. Les rez-de-chaussée sont entièrement dédiés à des locaux associatifs et des commerces, évitant ainsi les clôtures et grilles propres à la résidentialisation. Ici, les entrées s’effectuent par une courette intérieure, conçue comme une extension du bâtiment, pavée de dalles de récupération et protégée par une clôture haute formée de madriers de mélèzes. A terme, l’opération comptera 148 logements répartis en sept plots R + 6 à R + 8. « Le choix d’une écriture assez simple a permis de renforcer les qualités de prestations, notamment l’enveloppe, et d’afficher des performances thermiques en dessous de 30 kWh/m2 », explique l’ar- Fabriquées en usine dans les Pyrénées et livrées sur site, des « boîtes suspendues » sont « pluggées » sur les façades et créent un espace à vivre supplémentaire. © P. Ruault chitecte Guillaume Pujol. Les bâtiments ont été construits sur un principe d’ossature et de remplissage en béton, avec des parties en bois sur les façades extérieures. Ces « prémurs », préfabriqués en usine, intègrent un isolant et l’enduit extérieur avant d’être mis en place et coulés directement sur site. Autres atouts : son coût, inférieur aux constructions traditionnelles, et sa pérennité. Classé THPE**, l’immeuble a été conçu dans un esprit durable et intègre des panneaux solaires sur la toiture qui assurent une part importante de la production d’eau chaude sanitaire. Avec leur position en quinconce, les loggias en bois animent et sculptent la façade. Fabriquées en usine dans les Pyrénées et livrées sur site, ces « boîtes suspendues » sont « pluggées » sur Cette approche s’inscrit dans une logique économique de mutualisation des coûts qui permet de proposer des logements sociaux équipés de profilés aluminium. © P. Ruault les façades et offrent une vue dégagée sur le parc. Ouvertes sur le séjour, elles créent un espace à vivre supplémentaire. Toujours dans cette logique de maîtrise des coûts, une démarche de standardisation a été mise en place pour la fabrication de profilés aluminium. C’est ainsi que 142 châssis coulissants toute hauteur et 482 châssis à frappe ont été spécialement préfabriqués par Technal et livrés prêts à installer. Pas de gros arbres sur les espaces extérieurs, mais des espèces rustiques plantées petites et serrées pour accélérer la croissance. Les voitures ont été repoussées en limite extérieure de parcelle avec l’aménagement de contrallées pour les parkings. Pour rendre à la place son attractivité commerciale et amener de la vie, les commerces, en pied de la copropriété qui fait face, ont bénéficié d’extensions de 5 m de profondeur. Quatre mois après l’emménagement des 66 locataires qui occupent la première tranche de ce projet (3 des 7 plots), pour la plupart d’anciens résidents des bâtiments détruits, le suivi des consommations a livré ses premiers résultats : conformes aux prévisions pour la moitié d’entre eux, en dépassement pour le quart des locataires qui chauffent à 24°, en dessous pour les locataires qui faute de moyens, consommaient déjà au plus juste. Coût de construction : 1 194 €HT/m2 SH. ■ Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 17 LOCATIF Inter-organismes dans l’Allier Lutter contre la vacance La vacance résulte de facteurs multiples qui peuvent varier d’un territoire à l’autre. Illustration dans l’Allier où un travail inter-organismes a été mené en 2012. O n constate aujourd’hui une évolution de la vacance dans le parc social à la fois sur des bassins d’habitat qui ont déjà connu de telles difficultés par le passé, principalement les anciens bassins industriels, et sur des territoires souvent à vocation plus rurale où ces phénomènes paraissent plus inédits. Ce phénomène ne semble pas un simple retour de la vacance déjà rencontrée au début des années 90 et qui avait été résorbée au travers de développement de pratiques commerciales et d’un réinvestissement sur le patrimoine. Il s’agit de facteurs multiples dont les combinaisons peuvent varier d’un territoire à l’autre : ◗ des dynamiques propres aux territoires dans lesquels se situe l’offre Hlm, en distinguant ce qui relève du conjoncturel et ce qui relève des tendances à long terme. A titre d’exemple, il est important d’apprécier les capacités qu’ont les marchés d’absorber la « sur-offre » créée par les produits défiscalisés ; ◗ l’existence de segments de parc Hlm qui présentent des faiblesses, en matière de qualité (petites surfaces, absence d’ascenseur, entretien insuffisant), de typologie, de coût ou de fonctionnement et d’image (quartiers) et qui les menacent d’obsolescence ; ◗ des processus de commercialisation qui ne sont plus totalement adaptés à la difficulté des situations ou aux attentes des clients potentiels, en particulier des jeunes générations habituées à une forte réactivité et familiers d’Internet ; ◗ l’évolution du comportement des demandeurs de logements ou clients potentiels qui peuvent refuser un logement, alors même qu’ils rencontrent des difficultés réelles pour se loger. Ce phénomène est pour partie lié à la crainte d’être assigné à résidence, et pose la question de la capacité des organismes à organiser des parcours résidentiels. 18 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 Le phénomène de vacance est différent de celui rencontré au début des années 90 et qui avait été résorbé au travers de pratiques commerciales et d’un réinvestissement sur le patrimoine ; résidence Tourmaline de l’Opac de Commentry. © DR Un travail inter-organismes dans l’Allier, conduit en 2012 avec l’association ARAUSH (Association régionale Auvergne de l’USH) et l’USH, avec l’appui d’HTC, a permis de tirer des enseignements généraux et de dégager des pistes de travail qui peuvent alimenter les réflexions de l’ensemble des organismes concernés par un développement comparable de la vacance. Les principaux constats Le territoire départemental n’est pas homogène. Les dynamiques démographiques, la situation de l’emploi, les besoins en logement, la place du logement social présentent des différences significatives entre les zones d’emploi. La vacance, suivant les sites, concerne le parc privé, le parc public, ou les deux. La concurrence entre organismes Hlm est relativement limitée, même si, dans certains cas, elle peut être vive. Leur performance peut être améliorée, tant dans la recherche de prospects que dans le processus de commercialisation ou dans la capacité à fidéliser les locataires. Le travail collectif a permis d’apporter des éclairages nouveaux au travers de la confrontation des pratiques, avec un effet miroir renforcé par les investigations menées par HTC auprès de cha- cun des organismes. La question de la vacance renvoie sans surprise : ◗ vers une réflexion sur la restructuration du parc. Quels besoins d’amélioration qualitative, en particulier dans le domaine énergétique ? Quelle partie du parc est définitivement obsolète ? Si on la démolit, faut-il la renouveler ? Quels territoires conservent des besoins auxquels seul le parc locatif social peut répondre ? Quels liens avec les politiques publiques, comme par exemple la revitalisation des centres-bourgs ? ◗ vers des réflexions prospectives sur la dynamique des territoires et des évolutions potentielles en matière d’aménagement du territoire (par exemple, un ralentissement de l’étalement urbain estil probable, une hausse des taux d’intérêts susceptible de réduire la concurrence de la maison individuelle est-elle envisageable ?). Par ailleurs, ce travail pose la question des politiques publiques de l’habitat, nationales et locales. Il apparaît nécessaire de retravailler avec les collectivités sur des politiques de développement de l’habitat qui redonnent leur place aux parcs existants, afin de répondre au mieux aux besoins de la population, avec un souci d’optimisation des ressources. LOCATIF Un constat de vacance ne signifie pas une absence de besoins mais au contraire la nécessité de retrouver une capacité à intervenir sur le parc existant au travers de réhabilitations et du renouvellement d’une partie du parc. Enfin, il semble nécessaire de mettre en place un dispositif d’observation et de disposer d’une capacité à organiser des prises de décision partenariales en continu. Les champs d’action à explorer Plus concrètement, le travail conduit dans l’Allier a permis de mettre en avant une série de pistes de travail qui peuvent guider des organismes confrontés à des situations comparables. ◗ La clientèle – améliorer l’image du logement social auprès du grand public et des décideurs, relais d’opinion : publication d’une charte, campagne d’image, ouverture d’agences immobilières… Certaines de ces actions peuvent être conduites en inter-organismes ; – renforcer ou accroître le flux des demandeurs de logement qui s’adressent aux organismes de logement social : développement d’un fichier commun de la demande, prospecteur inter-organismes, politique personnes âgées… ; – accélérer ou conforter le temps de réponse rapide pour certains segments de parc (votre logement en 48 heures) : prise en charge immédiate des prospects, CAL dématérialisée, dérogations réglementaires… – fidéliser les locataires et travailler sur les pratiques en matière de mutations : veille sur les évolutions des situations individuelles, politiques de mutation ; – améliorer les pratiques internes des organismes : organisation, processus, management, qualification du personnel, sites Internet… ◗ Les politiques locales – partager les analyses sur la dynamique des territoires : organisation de rencontres avec les collectivités, présentation des analyses des organismes comme support pour des débats ; mise en place d’un dispositif partagé d’observation et d’analyse de la vacance, référé aux actions engagées et aux évolutions des politiques publiques ; – participer à la définition des politiques locales : structurer les analyses et les positions en amont des démarches publiques, participer à l’élaboration des PLH, PDH, PLU, PCET (Plan climat énergie territorial) ; construire une position collective sur les conditions d’intervention dans certains territoires (par exemple, partager avec les collectivités les risques de vacance en zone rurale)… ◗ La restructuration du parc – croiser la démarche de lutte contre la vacance avec les études régionales sur les réhabilitations énergétiques ; – réviser les PSP en intégrant les réelles capacités du parc à répondre durablement aux besoins, affiner les critères d’appréciation de la durabilité de l’attractivité du parc, élaborer des politiques de renouvellement du parc, évaluer les besoins en financement ; – faire évoluer certains loyers en les baissant à la relocation, en fonction du marché local et de la capacité contributive des ménages, redistribuer les loyers dans le cadre de la CUS ; – rechercher des financements en communiquant auprès des financeurs locaux et nationaux sur les besoins, les enjeux et les risques. ◗ Les évolutions réglementaires et les financements nationaux – faciliter la mise en location en faisant valoir la priorité de la réactivité pour une commercialisation efficace en contexte de vacance ; – porter la voix de ces territoires dans l’ensemble des débats législatifs et réglementaires et insister sur la restructuration du parc, avec démolitions, réhabilitations et reconstructions partielles comme priorités d’intervention. ■ Contact : [email protected] Groupe Domanys Succès de la mobilisation contre la vacance L e groupe Domanys-Yonne Habitation a été touché par une hausse importante de la vacance à partir de 2009. Il compte 9 000 logements répartis dans 200 communes de l’Yonne, principalement rurales. En octobre 2011, le taux global de vacance atteignait 12 % (plus de 6 % de vacance commerciale). Une stratégie offensive est mise en place alliée à la mobilisation du personnel. Des sites prioritaires parmi les plus difficiles ont été définis afin de ne pas disperser les moyens et des budgets importants ont été dégagés pour lutter contre la vacance (294 000 € en 2012) et remettre en état les logements (1,421 M€ en 2012) : embellissements standardisés avec des couleurs neutres et actuelles, logements témoins ; visites virtuelles, adaptation des logements aux demandeurs. Le fichier des demandeurs a été optimisé et des techniques commerciales utilisées : Plaquette adressée aux partenaires locaux. Appartement témoin. © DR petites annonces, affiches, parrainage proposé aux locataires, recours à une agence immobilière… Les maires des communes concernées ont été sensibilisés à ces problématiques et au processus d’attribution afin d’accélérer le rythme des commissions (tous les quinze jours). Par ailleurs, les visites des logements sont organisées avant le passage en commission. Autant d’actions qui ont permis d’endiguer puis de faire baisser la vacance qui atteint aujourd’hui 3,3 % du patrimoine. En décembre 2012, Domanys et Yonne Habitation ont été certifiés Qualibail 2. Néanmoins, les résultats restent fragiles en raison d’un marché détendu et d’un contexte économique difficile. Le groupe connaît encore un taux de rotation élevé (13 % contre 10,6 % en moyenne nationale). ■ Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 19 RÉNOVATION Domnis Résidence sociale et logements familiaux D evenu obsolète en termes de produits comme de prestations, ce foyer de 240 chambres pour jeunes travailleurs construit à Achères en 1966 par Domnis a été reconverti en une résidence sociale et logements familiaux. Ce choix répond à la pénurie de logements pour les familles et les jeunes en insertion professionnelle dans les Yvelines. La rénovation lourde de l’ensemble a eu pour objectif de réaliser deux unités distinctes et autonomes, l’une de 44 logements familiaux et l’autre d’une résidence sociale de 65 logements. Le terrain La distribution intérieure des logements a été revue. © J.-R. Vincenti a également été séparé en deux parties avec la création d’une seconde entrée sur la voie publique pour les bâtiments de restauration et de formation. La structure de ce bâtiment de dix étages a été entièrement modifiée. Les façades ont été isolées, la distribution intérieure revue, l’électricité mise aux normes et une ventilation hygro B installée. Avec l’objectif d’approcher les performances des constructions neuves grâce à une isolation renforcée et l’intégration d’énergies renouvelables. En effet, l’alimentation de l’immeuble s’effectuera par la chaufferie bois voisine des Champs de Villars, en fonctionnement depuis 2007, qui a permis une diminution des coûts de chauffage de l’ordre de 15 % par an. Des panneaux solaires seront également installés en terrasse pour assurer en partie la production d’eau chaude sanitaire. La résidence sociale sera gérée La structure de ce bâtiment de dix étages a été entièrement modifiée avec l’objectif d’approcher les performances des constructions neuves ; archi. : Atelier Levandowsky. © J.-R. Vincenti par la société Agelis, gestionnaire proposé par Domnis et agréé par la DDEA des Yvelines et la sous-préfecture de Saint-Germain. 85 places de stationnement en surface ont été réalisées autour d’une parcelle aménagée en espace vert boisé et planté. Coût de l’opération : 9 M€ (3,9 M€ pour la résidence sociale et 5,1 M€ pour les logements familiaux). ■ Habitat du Nord Une résidence dans une ancienne église L’ opération, singulière, est le fruit d’une collaboration étroite entre la Ville, Habitat du Nord (maître d’ouvrage), le cabinet Atlante architecte et l’entreprise Scarna constructions. L’église de l’Arbrisseau ayant été fermée en 2007 pour des questions de sécurité (la toiture risquait de s’effondrer), le diocèse a revendu l’édifice et le terrain au bailleur pour y construire des logements sociaux. Le pignon avant de l’église a été conservé : cette façade, située au fond d’une petite rue, s’intègre parfaitement au quartier dont l’édifice a fait partie pendant plus d’un siècle. Le reste du bâti, trop fragilisé, a quant à lui été démoli pour permettre la construction de logements neufs. D’une technicité toute particuPlus de cent ans après sa construction, l’église de l’Arbrisseau à Wattignies, est devenue un immeuble d’habitation. © DR 20 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 lière, le chantier a duré près de deux ans, avec des phases délicates comme le comblement des catiches en sous-sol (anciennes carrières de craie fragilisant le terrain) ou encore le désamiantage des ardoises de la toiture. L’ancienne église fait place à une résidence flambant neuve de 18 appartements (du T2 au T4), dont un aménagé dans les combles. Répartis sur trois niveaux, ils accueillent à la fois des personnes âgées dans les logements du rez-de-chaussée majoritairement adaptés aux personnes à mobilité réduite et de jeunes couples ou familles avec enfants, aux étages. Coût de l’opération : 2,6 M€, avec des subventions de Lille Métropole Communauté Urbaine, 1 % Vilogia entreprises et Solendi. ■ RÉNOVATION ICF Habitat La Sablière Réhabilitation-construction avec eau chaude recyclée P lus de 80 logements sociaux sont désormais alimentés en eau chaude sanitaire grâce aux eaux grises usées générées par les locataires de l’immeuble, avec la technologie ERS®(1) de la PME française Biofluides Environnement. Au cœur du Xe arrondissement de Paris, ICF Habitat La Sablière achève une vaste opération de réhabilitation-construction avec ParisOuest Construction. Ce chantier complexe intègre la réhabilitation d’un immeuble de bureaux en résidence sociale de 63 appartements, rue de l’Echiquier et la construction de 19 logements sociaux, impasse Bonne Nouvelle. Le cadre est contraignant : un bâtiment ancien classé et très vétuste, une trame architecturale haussmannienne à respecter, un univers urbain dense et l’installation du recyclage des eaux grises usées au sous-sol de l’immeuble principal. Là, dans un local technique de 15 m2, une cuve de 2000 litres est alimentée en temps réel par les eaux grises (eaux usées « chaudes » provenant des lavelinge, lave-vaisselle, douches, éviers…(2)) des deux immeubles. Une fois extraites par l’intermédiaire d’échangeurs, les calories sont transmises au circuit évaporateur d’une pompe à chaleur développée spécialement pour fonctionner avec la cuve. Les eaux ainsi « délestées » de leur chaleur sont alors rejetées à l’égout. Le circuit condenseur préchauffe l’eau chaude sanitaire avec un COP de 3,5 à 55 ° C. Cette technologie développée depuis trois ans par l’entreprise parvient à couvrir 55 % des besoins des deux immeubles. Concrètement, sur une consommation quotidienne de 21 et 11,5 m3 d’eau chaude à 55 ° C par appartement, l’ERS® La cuve de 2000 litres est alimentée par les eaux grises des deux immeubles. © F. Albert Les travaux Le programme neuf de 19 logements sociaux, impasse Bonne Nouvelle. © I. Mathie permet de fournir 11,5 m3 d’eau à la même température et de réaliser une économie de près de 50 % sur la facture d’eau chaude sanitaire. Ces économies équivalant à 39 000 kWh/an sont directement répercutées sur la quittance de loyer. ■ Restauration de la charpente traditionnelle en bois, traitement des murs en ossature bois et pierre, changement des pannes endommagées, pose de planchers mixtes acier/béton (coulés sur chantier), refonte totale de la couverture avec des panneaux en zinc, pose d’une cinquantaine de chiens assis, kits de salles de bains prêts à poser sur le chantier. Les voûtes des caves ont été conservées et une partie de la façade en pierre de taille a pu être reconstituée. Au plus fort du chantier, plus de soixante compagnons ont été mobilisés par l’entreprise. Immeubles certifiés THPE et Habitat & Environnement. Arch. : Cabinet ARC/POLE. Montant total des travaux : plus de 7 M€ HT. (1) Energy recycling system. (2) A eux seuls, les lave-linge et lave-vaisselle d’une famille de quatre personnes produisent chaque année près de 5 000 litres d’eau à 50 ° C. SA Hlm de l’Oise Transformation d’un hôtel en logements A Grandvilliers (60), l’ancien «Hôtel de France », bâtiment construit dans les années 1950, compte désormais dix logements, après acquisition et restructuration par la SA de l’Oise. Dans la cour intérieure, un bâtiment a été démoli et un second a été restructuré pour accueillir cinq boxes et cinq places de stationnement en aérien dont une pour personne à mobilité réduite, accessibles aux véhicules par un porche. Au rez-de-chaussée du bâtiment, deux nouvelles surfaces commerciales s’ajoutent aux nombreux commerces à proximité de la mairie et du marché. Pour une parfaite intégration en centrebourg, les façades sont de couleur sable et gris ciment pour la façade principale. La Le nom de cet ancien hôtel a été conservé en façade. © DR façade sur cour a été isolée par l’extérieur et la cage d’escalier bénéficie de la lumière du jour grâce à des pavés de verre. Coût : 1,68 M€ dont subventions Etat (10 000 €), Conseil général (56 644 €), Procilia (44 000 €). Arch. : Cabinet Archétude. ■ Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 21 PROJETS o A Chantraine (88). Une ossature et des planchers bois combinés à une VMC double flux individualisée, à un triple vitrage et à une chaudière à pellets permettront à ce bâtiment de 18 appartements, sur deux étages, au cœur de la ZAC de l’Arsenal nouvellement créée, d’être labellisés «Passiv’haus». L’Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois d’Epinal effectuera durant trois ans le suivi des consommations du bâtiment, et le chantier servira d’outil pédagogique. Arch. : François Lausecker. Vosgelis A Saint-Loubès (33), la résidence Lacerda, labellisée THPE 2005, comprendra 47 logements dont huit maisons de type T4 avec garage et jardin et 39 logements collectifs répartis en neuf bâtiments R + 1 avec jardin ou terrasse. Conçus sous l’angle intergénérationnel, les logements T2 situés en rez-dechaussée sont spécifiquement dédiés aux situations de vieillissement. Arch. : Cabinet Brassié. Logévie u i A Villefontaine (38). Ce programme de 22 logements, 18 PLUS et 4 PLA-I, exclusivement des T4 dont quatre duplex en étages avec terrasse dans chacun des trois bâtiments, et des simplex avec jardins en rez-de-chaussée, n’occupera qu’une partie du terrain libéré par la démolition d’une barre de 100 logements. Arch. : Atelier Vera & Barrand. Immobilière Rhône-Alpes A Ivry-sur-Seine (94), Le Quai aux Grains est la première opération de logements réalisée au sein d’Ivry Confluences, grand projet d’aménagement urbain aux portes de Paris. Seront créés six bâtiments certifiés BBC dont un réservé à l’Office, avec 53 logements sociaux. Arch. : Cuno Brullmann et Jean-Luc Crochon. OPH d’Ivry-sur-Seine t t A Léognan (33). Ce projet de 42 logements locatifs, de petites typologies pour répondre à la demande de la Ville, fait suite à une première tranche de 22 pavillons livrés en 2009 et s’intègre dans un lotissement réalisé par l’Immobilière foncière et financière française. La construction mêle le bois et le béton améliorant la performance thermique du bâtiment et utilisera des matériaux écologiques (peintures, colles et sols PVC peu émissifs.). Arch. : ARCOTEC. Le Toit Girondin A Dunkerque (59), plus grand projet de construction réalisé en conception-réalisation par La Maison Flamande depuis plus de vingt ans avec 54 logements collectifs locatifs, 4 commerces prévus en rez-dechaussée et 23 logements en accession à la propriété dans l’écoquartier du Grand Large. Arch. : Escudié Fermaut et Bertrand Delcloy. La Maison Flamande u t A Armentières (59). Sur un site autrefois occupé par des garages, une résidence « Habitat jeunes » de 28 appartements individuels (20 à 36 m2), financés en PLA-I, avec des espaces communs (laverie, tisanerie, salle d’activités et un jardin en bord de Lys) accueillera en 2014 des jeunes travailleurs actifs âgés de 18 à 30 ans. Elle sera gérée par l’Association éducative et sociale de Dunkerque. Arch.: Agence Sylvie Castel. SRCJ 22 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 A Bron (69), sur le territoire du Grand Lyon, trois programmes immobiliers sont actuellement en cours de réalisation sur un terrain mixant les montages et les typologies de logements. Parmi ceux-ci, Alliade Habitat réalise 40 logements locatifs sociaux en pleine propriété (30 PLUS, 10 PLA-I), les bureaux de son agence du nord de l’agglomération et la Mission locale pour 165 m². Arch. : AAMCO. Alliade Habitat t RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES RSE et droits des consommateurs Le logement social, produit de consommation? La reconnaissance du droit des consommateurs est une réalité que confortent les évolutions réglementaires et le positionnement des mouvements de défense des consommateurs. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que leurs intérêts constituent l’un des piliers de la RSE. L es organismes Hlm n’échappent pas à des exigences diversifiées en la matière, forts de nombreux « consommateurs » : 10 millions de personnes logées ; 1,7 million de demandeurs de logements ; 12 000 nouveaux accédants à la propriété par an. Plus encore que pour le traitement d’autres questions centrales de la RSE(1), le dialogue avec les parties prenantes est essentiel pour assumer sa responsabilité sociétale vis-à-vis des consommateurs. Comment, en effet, imaginer définir un niveau de qualité de service en faisant abstraction de l’expression des besoins des locataires sur leur niveau d’exigence et sur leur capacité contributive ? Le respect des droits des accédants, des demandeurs de logements et des locataires L’Institut Hlm de la RSE a défini les actions de référence relatives aux droits et au respect des accédants, des locataires et des demandeurs : ◗ développement des dispositifs d’écoute des besoins et d’implication dans les processus de décision : rôle du conseil de concertation locative, dispositifs d’implication complémentaires… ; ◗ respect des intérêts des locataires : qualité du cadre de vie et des relations de service, information et communication, transparence et maîtrise des charges… ; ◗ accompagnement des locataires en situation de fragilité : identification des situations, mobilisation du partenariat pour mettre en œuvre les solutions… ; ◗ transparence et équité dans les attributions de logement ; ◗ respect des intérêts des accédants : transparence des informations, sécuri- sation de l’accession ; maîtrise des risques liés au logement : sécurité, santé, qualité de l’air… ◗ Le logement : un besoin fondamental dans les textes internationaux sur la RSE La déclinaison, pour les organismes Hlm, des droits des consommateurs en matière de RSE concerne des domaines centraux de leurs activités : ◗ le respect de l’intérêt économique des consommateurs, notamment via la politique de loyer et de charges de l’organisme Hlm ; ◗ l’assurance de la fourniture d’un logement et d’un service de qualité satisfaisante ; ◗ la mise en œuvre de process contractuels honnêtes, transparents et efficaces qui concernent le bail et la gestion des charges; ◗ la bonne information des consommateurs fait partie des objectifs RSE et concerne la relation bailleur-locataire, dès avant l’attribution du logement et jusqu’au départ du locataire ; ◗ la protection de la sécurité des informations personnelles et de la vie privée, en limitant la collecte des données et des informations à ce qui est nécessaire à la fourniture du service à rendre ; ◗ la protection de la santé et la sécurité sont importantes dans le cadre des éventuels risques liés à l’utilisation du logement et des parties communes. Quelques illustrations de champs d’expression RSE pour les organismes Hlm La mobilisation du secteur pour la qualité de service impacte le respect des intérêts des consommateurs, depuis la conception des produits et des services jusqu’à la création de la fonction de médiateur des locataires, en passant par les engagements de qualité de service, les démarches qualité et les certifications, le traitement des réclamations, les enquêtes de satisfaction, l’association des locataires ou de leurs représentants à la définition du service, etc. Les actions mises en œuvre au quotidien au service des personnes défavorisées ou vulnérables constituent un axe majeur de leur politique RSE : la prévention des expulsions et la solvabilisation des ménages, mais aussi la conception et l’adaptation de logements qui soient accessibles aux personnes en situation de handicap en sont des traductions RSE concrètes. Les métiers du développement social urbain et plus généralement d’accompagnement des locataires entrent en plein dans les dimensions de prévention, d’information et de pédagogie participant au respect des droits des locataires. Ils se manifestent par des actions relatives à la promotion de la consommation durable, à la sensibilisation aux impacts environnementaux des comportements individuels et au bien-vivre ensemble. Les campagnes d’information et de prévention sur les risques liés au logement (risque CO2, ventilation des logements, bons gestes en cas d’incendie…) participent également pleinement de la logique de la RSE concernant le respect des consommateurs. ■ Contact : Catherine Hluszko ; Tél. : 01 40 75 78 80 ; mél : [email protected] (1) Voir Actualités habitat du 15 janvier 2013. Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 23 DROIT ET FISCALITÉ Accession sociale à la propriété Les compétences des organismes Hlm La vente de logements en accession sociale à la propriété est une activité développée par nombre d’organismes Hlm. Retour sur cette compétence qui s’exerce dans un cadre réglementé. L a vente de logements neufs par les organismes Hlm peut, notamment, prendre la forme d’un contrat de vente en l’état futur d’achèvement (VEFA), d’une vente à terme, d’un contrat de location-accession ou d’un contrat de vente d’immeuble achevé. Par ailleurs, les organismes Hlm peuvent céder des logements neufs, dans la limite de prix plafonds, dans le cadre d’un contrat de location-accession à la propriété régi par la loi n° 84-595 du 12 juillet 1984 (définissant la location-accession à la propriété immobilière) à des locataires-accédants respectant des plafonds de ressources. Ces logements sont habituellement financés par un prêt social de location-accession (PSLA) et ils doivent constituer la résidence principale des locataires-accédants. La réglementation propre au PSLA impose le respect de plafonds de ressources et de prix (article R. 331-76-5-1 du CCH et arrêté du 26 mars 2004 relatif aux conditions d’application des dispositions de la sous-section 2 bis relative aux prêts conventionnés pour des opérations de location-accession à la propriété immobilière). Les développements qui vont suivre concerneront les opérations d’accession à la propriété autres que celles réalisées par le biais d’un contrat de locationaccession PSLA. Le contrat le plus couramment pratiqué est celui de la vente en l’état futur d’achèvement (VEFA). La compétence des organismes Hlm Les organismes Hlm peuvent vendre des logements conformément aux articles L. 421-1, 5° (pour les OPH), L. 422-2, 5e 24 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 alinéa (pour les SA d’Hlm), L. 422-3,2° (pour les coopératives d’Hlm) et L. 4223-2 (pour les SCIC d’Hlm qui renvoie à l’article L. 422-3) et leurs clauses-types pour les sociétés d’Hlm. Ces textes les autorisent à vendre des logements à titre de résidence principale dans la limite de prix plafonds réglementaires (article R. 443-34 et arrêté du 3 mai 2002 modifié relatif à la vente de logements dans les opérations d'accession des organismes d'habitation à loyer modéré). Les dispositions légales susvisées indiquent que les OPH et les SA d’Hlm doivent vendre les logements à des personnes physiques contrairement aux coopératives d’Hlm pour lesquelles la loi ne le mentionne pas, mais leur clause type (3-2°) le précise. Les ressources des acquéreurs personnes physiques qui destinent le logement à leur occupation personnelle devront être inférieures ou égales aux plafonds PLI, majorés de 11 % (article R. 443-34 du CCH et article 1er de l’arrêté du 3 mai 2002). Par ailleurs, compte tenu du Protocole du 28 mars 2002 signé par la Fédération nationale des sociétés coopératives d'Hlm avec l'Etat, les sociétés anonymes coopératives de production d'Hlm réservent leurs ventes aux ménages modestes et plus particulièrement à au moins 10 % de personnes physiques occupant le logement dont les revenus ne sont pas supérieurs aux plafonds PAS (plafonds alignés sur ceux du PLUS depuis le 1er janvier 2010). Afin d'éviter qu'un investisseur personne physique dépassant les plafonds de ressources n'acquière un logement auprès d'un organisme Hlm et l'occupe luimême, il est recommandé d'insérer dans le contrat de vente une clause mentionnant l'engagement de l'acquéreur de louer « conformément aux dispositions du I de l’article R. 443-34 du CCH » ; cette stipulation devra figurer dans l'avant-contrat, le cas échéant. A compter du 1er janvier 2012, les prix plafonds sont fixés « hors TVA » pour l'ensemble des opérations d'accession à la propriété ; l’arrêté du 26 décembre 2011 modifiant l’article 4 de l’arrêté du 3 mai 2002 indique que ces plafonds hors taxe (HT) doivent être majorés du montant de la TVA applicable (la solution retenue a notamment pour but de s'affranchir des modifications du taux de TVA). Ces plafonds sont révisés chaque année le 1er janvier en fonction de la variation annuelle de l'indice du coût de la construction appréciée entre la valeur du deuxième trimestre de l'antépénultième année et celui de l'année précédente (art. 5 de l’arrêté du 3 mai 2002 précité). Pour les opérations d'accession sociale, le plafond de prix de vente des logements est un prix moyen par opération (contrairement aux opérations de location-accession PSLA pour lesquelles les plafonds s'appliquent logement par logement). En résumé, les organismes Hlm peuvent vendre, dans la limite de prix plafonds, des logements neufs (art. R. 443-34 du CCH) : ◗ soit à des personnes physiques, sous plafonds de ressources, qui occuperont elles-mêmes le logement à titre de résidence principale ; ◗ soit à des investisseurs personnes physiques qui le donnent en location dans le cadre du « Borloo ancien social » ; le logement doit constituer la résidence princi- DROIT ET FISCALITÉ pale des locataires de l'acquéreur. Depuis le 1er janvier 2013, en l’absence de modification réglementaire, le dispositif Duflot n’est pas ouvert aux organismes Hlm. En revanche, ne rentre pas dans les compétences des organismes Hlm la vente de logements à des personnes physiques ou morales en vue de leur mise en location « libre » ou à titre de résidence secondaire. Aucun texte n'autorise les organismes Hlm à réaliser des logements en « accession libre » à la propriété. Toutes leurs interventions sont prévues en faveur de personnes sous plafonds de ressources et en respectant des prix plafonds. Le service d’intérêt général et l’exonération d’impôt sur les sociétés Dans le cadre de son activité d’accession sociale à la propriété, l’organisme Hlm peut, sous certaines conditions, bénéficier d’un régime fiscal favorable pour les revenus tirés de celle-ci. En effet, l'ensemble des organismes Hlm sont exonérés d'impôt sur les sociétés (IS) pour leurs opérations d'accession relevant du service d'intérêt général (SIG), c'est-à-dire lorsque ces opérations sont destinées à des personnes dont les revenus sont inférieurs aux plafonds PLS majorés de 11 % ; toutefois, il est admis que, font partie du SIG dans la limite de 25 % des logements vendus par l'organisme, les opérations destinées à des personnes dont les revenus ne sont pas supérieurs aux plafonds PLI majorés de 11 % lorsque l'ensemble des opérations (toutes les opérations en accession) sont assorties de garanties pour l'accédant (article L. 411-2 du CCH). Les garanties visées par l’article L. 411-2 du CCH sont la garantie de rachat et la garantie de relogement. La sécurisation Hlm L’article L. 411-2 précité est complété par l’article R. 443-2 du CCH (créé par le décret n° 2008-55 du 16 janvier 2008) qui fixe les modalités de mise en œuvre de la sécurisation des accédants pour les opérations d'accession à la propriété des organismes Hlm. Le logement doit toujours être occupé à titre de résidence principale par l'accédant et, en cas de demande de relogement, avoir fait l'objet d'une promesse de vente. La demande de garantie doit Programme d’accession sociale à Crosnes (91) - Expansiel Promotion (Groupe Valophis). © DR être faite au plus tard dans l’année qui suit l’événement. Pendant les quinze ans suivant l’acquisition, les accédants bénéficient obligatoirement en cas de survenance de l'un des faits générateurs prévus par le texte (décès, chômage, invalidité, divorce, dissolution de PACS et mobilité professionnelle uniquement pour la garantie de rachat) : – d'une garantie de rachat par laquelle l'organisme Hlm vendeur s'engage à racheter le logement de son acquéreur à un prix minimum garanti ; – et d'une garantie de relogement, permettant au ménage dont les revenus sont inférieurs aux plafonds de ressources PLS de bénéficier de trois offres de logement locatif dans le parc de son vendeur (ou d'un autre organisme Hlm). Les offres de relogement peuvent être faites par « toute personne morale avec laquelle l'organisme a conclu une convention à cet effet ». Ainsi, les organismes, tels que les sociétés coopératives d’Hlm qui n’ont pas de patrimoine locatif ou un patrimoine insuffisant, peuvent conclure une convention avec des organismes bailleurs de leur région pour que ces derniers assurent le relogement. La société de garantie des organismes Hlm (SGA) Depuis le 1er juillet 2003, la Société de garantie de l'accession (SGA) couvre les risques financiers encourus par les organismes Hlm pour leurs opérations « de promotion immobilière et les opérations de vente d'immeubles à construire, à améliorer ou achevés, exception faite des opérations de vente mentionnées aux articles L. 443-7 et suivants et des opérations immobilières réalisées par les sociétés civiles immobilières visées à l'article L. 443-6-2 comportant des logements ayant déjà fait l'objet d'une occupation » (articles L. 453-1 à L. 453-3 et R. 453-1 à R 453-8 du CCH). Les organismes Hlm doivent recourir obligatoirement à la SGA qui garantit les opérations d'accession qu'ils réalisent directement ou par l'intermédiaire des sociétés civiles immobilières (SCI) d'accession à la propriété. ◗ Les opérations soumises à l'obligation de garantie sont donc : – les ventes d'immeubles à construire ; – les ventes d'immeubles neufs achevés ; – les acquisitions d'immeubles en vue de leur revente après réalisation de travaux d’amélioration ; – les ventes de parts de sociétés constituées en vue de l'attribution d'immeubles aux associés par fractions divises et de parts de sociétés civiles coopératives de construction ; – la location-accession d'immeubles neufs achevés ou en construction. ◗ Sont exclues de la garantie : – les opérations de ventes de logements Hlm ; – les opérations immobilières réalisées par les sociétés civiles immobilières visées à l'article L. 443-6-2 (SCI-APP) comportant des logements ayant déjà fait l'objet d'une occupation ; Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 25 DROIT ET FISCALITÉ – les ventes de locaux commerciaux ou professionnels accessoires à des programmes de logements locatifs ; – les opérations de lotissements et d'aménagement. Une convention de garantie doit être établie avec la SGA, et les organismes Hlm ont l’obligation de tenir une comptabilité distincte dans leurs écritures pour les activités soumises à garantie (article L. 453-2 du CCH). La garantie couvre l'activité globale d'accession à la propriété, et non une opération particulière, les opérations pouvant être effectuées par l'organisme lui-même ou par le biais de sociétés civiles qu'il constitue ; mais elle n'est nécessaire qu'à partir de l'engagement de la première opération d'accession. Pour les ventes en l’état futur d’achèvement (VEFA) réalisées par les organismes Hlm, en qualité de vendeurs, ils doivent apporter la garantie d’achèvement ou de remboursement des versements prévue par l’article L. 261-11 d) du CCH. La qualité d'organisme Hlm ne constitue plus en elle-même une garantie intrinsèque ; seule la garantie extrinsèque spécifique, prévue à l'article R. 261-24-1 du CCH, peut être fournie par les organismes Hlm : les garanties d'achèvement ou de remboursement résultent de la détention par l'organisme de la garantie accordée par la SGA. La garantie de la SGA vaut garantie d'achèvement et de remboursement exigée lorsqu’une opération de VEFA est réalisée directement par les organismes Hlm. En revanche, lorsque les logements vendus en VEFA le sont par des SCI sous égide d'organismes Hlm, elles doivent produire et la garantie de la SGA (art. L. 453-1 du CCH) et la garantie de droit commun dans les conditions des articles R. 261-17 à R. 261-24 du CCH, même si les SCI sont composées uniquement d'organismes Hlm. ■ Thème : Compétences en accession à la propriété. Contact : Gaëlle Lecouëdic ; Direction des études juridiques et fiscales ; Tél. : 01 40 75 78 60 ; Mél : [email protected] 26 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 Achat d’une prestation de services en Europe Quelles règles de TVA? Lorsqu’un organisme Hlm assujetti à la TVA en France fait appel à un prestataire établi dans un autre Etat membre de l’Union européenne, deux questions se posent : est-ce la TVA française ou celle du pays du prestataire qui s’applique ? Qui doit la payer ? L e présent article ne traite que des règles applicables aux prestations de services (et non des ventes de biens) entre un vendeur et un acheteur, tous deux assujettis à TVA et établis dans deux pays différents de l’UE. Pour l’application territoriale de la TVA, rappelons que : ◗ l’Union européenne (UE) compte la France et 26 Etats membres, à savoir : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Slovénie, Slovaquie, Suède et République tchèque ; ◗ le preneur est le client direct du prestataire, c’est-à-dire la personne à laquelle le service est rendu. TVA française ou TVA du pays du prestataire ? Le principe applicable aux prestations de services effectuées par un prestataire établi dans un autre Etat de l’Union européenne (art. 259.1° du CGI). L’article 259.1° du CGI pose le principe selon lequel « le lieu des prestations de services est situé en France lorsque le preneur est un assujetti agissant en tant que tel et qu’il a, en France, le siège de son activité économique, ou un établissement stable ou à défaut son domicile ou sa résidence principale ». Ce sont, notamment, les prestations telles que les concessions d’utilisation d’un logiciel spécifique, les prestations de conseil, les locations de matériels… Exemple : dans le cas d’un organisme ◗ Hlm qui fait appel à un « conseil en informatique » belge, qui n’a pas d’établissement en France, c’est la TVA française qui sera due. Il existe certaines dérogations à ces règles mais, en pratique, elles concernent rarement les organismes Hlm (ex : certaines locations de moyens de transports…). ◗ Le cas particulier des prestations de services se rattachant à un immeuble en France et réalisées par des prestataires établis dans l’UE (art. 259.A.2° du CGI). Selon les dispositions de l’article 259.A.2° du CGI, « est situé en France le lieu des prestations de services se rattachant à un bien immeuble situé en France, y compris (…) les prestations tendant à préparer ou à coordonner l’exécution de travaux immobiliers, telles que celles fournies par les architectes et les entreprises qui surveillent l’exécution des travaux ». Ainsi, on tient compte du lieu de situation de l’immeuble et non plus du lieu d’établissement ou de résidence du preneur. Cela étant, s’agissant d’un organisme Hlm français faisant appel à un prestataire établi dans un autre pays de l’UE pour un immeuble situé en France, le résultat est le même que précédemment : c’est la TVA française qui sera due et ce sera à l’organisme, en général, de la déclarer. Les services expressément visés par la loi, comme devant être taxés au lieu de l’immeuble sont notamment : – les prestations d’experts (ex : prestations de bornage) ; – les prestations tendant à préparer ou à coordonner l’exécution des travaux DROIT ET FISCALITÉ immobiliers telles que les prestations d’architectes (conceptions de projets immobiliers et phase de construction) ; – les prestations de géomètres, de bureaux d’études relatives à des projets immobiliers ; – les travaux immobiliers de construction, démolition, réparation, rénovation, aménagement portant sur un immeuble bâti ou non bâti (aménagements de jardins, terrassements de terrains)… Qui paie la TVA ? Deux cas sont envisageables : ◗ si le prestataire étranger a un établissement stable en France, c’est lui qui facture et paie la TVA au Trésor public (idem que s’il s’agissait d’un prestataire français) ; ◗ si ces prestations sont réalisées par un prestataire européen qui n’a pas d’établissement en France, il appartient au preneur assujetti, établi en France, d’auto-liquider la TVA correspondante, conformément aux dispositions de l’article 283 du Code général des impôts (art. 283.1, al. 2 pour le cas général des prestations de services par un prestataire établi dans un autre Etat de l’UE ou art. 283.2 pour les prestations se rattachant à un immeuble). Dans ce dernier cas, la facture établie par le prestataire européen ne doit pas faire figurer la TVA exigible mais elle doit indiquer : – le numéro d’identification à la TVA en France du preneur (art. 286 ter. 4° du CGI) ; – une mention selon laquelle la TVA est due par le client (référence à l’art. 194 de la directive TVA ou mention « auto-liquidation »). Parallèlement, le prestataire européen non établi en France devra souscrire une déclaration européenne de services (DES) dont les informations seront transmises à l’Etat membre dans lequel la TVA est due, c’est-à-dire la France. Lorsque l’organisme doit auto-liquider la TVA française, il doit faire figurer le montant HT des achats de prestations sur une ligne spécifique de sa déclaration CA3, soit : – la ligne 2A « Achats de prestations de services intracommunautaires : art. 283.2 du CGI », ou, – la ligne 3B « Achats de biens ou de prestations de services réalisées auprès d’un assujetti non établi en France (art. 283.1, al. 2 du CGI) » pour les prestations se rattachant à un immeuble. Il pourra ensuite exercer son droit à déduction dans les conditions habituelles (art. 271.II du CGI). Ainsi, par exemple, pour une opération de construction de logements locatifs neufs, destinés à faire l’objet d’une LASM soumise à TVA, l’organisme peut récupérer la TVA supportée sur les dépenses de construction, y compris la TVA qu’il a auto-liquidée sur une prestation de construction fournie, par exemple, par une entreprise espagnole. Quand la TVA devient elle exigible? Nous rappelons que l’exigibilité permet de déterminer la période au cours de laquelle le montant des opérations imposables doit faire l’objet d’une déclaration et du paiement de l’impôt correspondant. Pour le cas général des prestations de services effectuées par un prestataire établi dans un autre Etat de l’UE, la TVA est exigible au moment où la prestation est effectuée, ou lors de l’encaissement des acomptes s’il en est perçus avant (art. 269, 2-b bis du CGI). Pour les prestations se rattachant à un immeuble, la TVA est exigible « lors de l’encaissement des acomptes, du prix ou de la rémunération » (art. 269, 2-c du CGI). ◗ Cas des prestations de sous-traitance réalisées par un prestataire établi au sein de l’Union Européenne. On envisage ici l’hypothèse où, pour une opération de construction de logements sociaux ou de travaux effectués sur ces immeubles, l’organisme maître d’ouvrage confie le marché à une entreprise française qui sous-traite ces travaux, ou une partie des travaux, à une entreprise européenne qui n’a pas d’établissement stable en France. Selon les cas, ce sous-traitant européen va pouvoir bénéficier d’un paiement direct par l’organisme Hlm. L’organisme Hlm va alors recevoir une facture établie par ce sous-traitant. Si c’est la TVA française qui est due, le sous-traitant, non établi en France, va, en principe, émettre une facture sans TVA. On sait que, dans ce cas, la taxe doit être déclarée et acquittée par le client ou le preneur de cette prestation, en application des dispositions de l’article 283.1, al. 2 du Code général des impôts. Toutefois, rappelons que dans le cadre d’une prestation de sous-traitance, le preneur de la prestation n’est pas le maître d’ouvrage (organisme Hlm) mais le titulaire du marché (les factures émises par le sous-traitant sont d’ailleurs établies au nom du titulaire du marché, même si elles sont réglées, pour son compte, par le maître d’ouvrage). C’est donc à l’entreprise titulaire du marché, et non pas à l’organisme, qu’il appartient de procéder à l’auto-liquidation de la TVA sur la prestation du sous-traitant (déclaration, paiement et déduction le cas échéant). L’organisme Hlm n’a pas de déclaration spécifique à faire. Il doit s’acquitter du montant figurant sur la facture sans y ajouter de la TVA. ■ Thème : Fiscalité/TVA champs d’application. Contact : Amélie Bouret-Nouhin, conseiller fiscal ; Direction des études juridiques et fiscales ; Tél. : 01 40 75 78 60 ; Mél : [email protected] Fax juridique Copropriété Décret n° 2013-205 du 11 mars 2013 relatif à l’emprunt collectif de copropriété (publié au JO du 13 mars 2013). Gestion locative/détecteur de fumées Arrêté du 5 février 2013 relatif à l’application des articles R 129-12 à R 129-15 du Code de la construction et de l’habitation (publié au JO du 14 mars 2013). Amiante Arrêté du 7 mars 2013 relatif au choix, à l’entretien et à la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante. (publié au JO du 14 mars 2013). Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 I 27 FORMATION Afpols Stages de mai 2013 Management et projets 203 Les clés de la gestion des RH pour les managers : 29-30-31/05 212 Communication orale et prise de parole en public : 27-28-29/05 216 Affirmer son leadership pour mobiliser les équipes : 21-22 -23/05 Ressources Humaines et formation 308 Gestion de la paye : 29-30/05 Gouvernance et gestion 423 Le tableau de bord : un outil d’analyse et d’aide à la décision : 14-15/05 424 Budget et plan pluriannuel : construction et suivi : 22-23/05 431 L’analyse financière des organismes de logement locatif social : 14-15/05 443 La comptabilité de la gestion locative : 16-17/05 447 Copropriétés : gestion comptable et financière : 28-29/05 451 Gestion de la TVA en organisme Hlm : 23-24/05 Gestion locative 515 521 524 525 532 556 564 565 567 568 Les procédures d’attribution des logements : 27-28-29/05 La réglementation de la gestion locative : 28-29-30-31/05 Faciliter le logement des jeunes dans l’habitat social : 17/05 Aspects juridiques du logement des étrangers dans l’habitat social : 13-14/05 (Lyon) Contrat d’assurances et déclaration de sinistres : 14-15/05 Accompagner le locataire dans la maîtrise de ses dépenses énergétiques : 30-31/05 Contentieux avec les « locataires partis »: 23-24/05 Contentieux locatif : actualité et jurisprudence : 29/05 Représentation du bailleur devant les tribunaux : 15-16-17/05 Tarification des actes, rôle et fonction des huissiers de justice : 13-14/05 Gestion de proximité 603 Animer une équipe terrain : 21-22-23/05 621 Premier niveau de réponses en matière de gestion locative : 13-14-15/05 629 Gestion du stress dans les relations professionnelles : 13-14-15/05 644 Observation quotidienne du patrimoine : outils et enjeux : 16-17/05 646 Usage d’un logement basse consommation : conseils aux habitants : 23-24/05 648 Les réparations locatives : le partage des responsabilités : 27-28/05 (Lyon) 654 Etat des lieux : les techniques de constat : 29-30-31/05 Patrimoine 712 La concertation avec les locataires dans le cadre des opérations de réhabilitation : 14/05 713 Suivre un chantier de réhabilitation de logements en site occupé : 27-28-29/05 733 Le second œuvre et les équipements : pathologies, prévention : 23-24/05 + 13-14/06 28 I Actualités habitat I N° 965 du 30 mars 2013 735 Nouvelles technologies et pathologies : 23-24/05 742 Surveillance du patrimoine : prévention des risques et contrôles obligatoires : 13-14/05 Maîtrise d'ouvrage et accession à la propriété 807 Développer des opérations avec les opérateurs privés : 27/05 (Lyon) 817 Monter une opération en acquisition-amélioration : 29-30/05 818 Résidences sociales, maisons-relais… : des projets en partenariat : 21-22/05 821 Les nouveaux types d’habitats dédiés aux seniors et aux personnes âgées : 27-28/05 (Lyon) 843 De la maîtrise d’ouvrage à la gestion patrimoniale et locative : savoir passer le relais : 13-14-15/05 851 La réglementation de la maîtrise d’ouvrage : 27-28-29/05 + 17-18/06 852 Réglementation de la maîtrise d’ouvrage : actualités : 13/05 858 Marchés à bons de commande et accords cadres : 13/05 860 Rédiger la partie administrative des DCE des opérations de travaux : maîtriser le nouveau CCAG travaux et la norme NFP 03 001 : 16-17/05 861 Passer des marchés de maîtrise d’œuvre et de prestations intellectuelles (concours, consultations sur références, CCAG-PI…) : 29-30/05 873 Réaliser une opération locative ou d’accession sociale dans un écoquartier : 13-14/05 883 Vendre un programme immobilier neuf en accession sociale à la propriété : 16-17/05 + 20-21/06 886 La VEFA au service de l’accession (aspects juridiques) : 27-28/05 890 Rechercher un commercialisateur extérieur pour vendre une opération d’accession à la propriété en VEFA ou en PSLA : 29/05 Toute l’information sur le site : http://www.afpols.fr Toutes les offres du catalogue sont téléchargeables sur le site de l’Afpols. L’INTRATONITUDE Crédits photos : Fotolia C’est de faire installer un nouvel interphone... ... sans jamais les résidants ! ... ET la main surdéranger vos entrées ! Avec INTRATONE, estlourds à votreetservice ! INTRATONE, c’est lal’innovation fin des travaux interminables ! LE COFFRE À CLÉS communicant peut: s’ouvrir à distance etporte vousdu informe si les clés Plus de combinés dans les appartements les résidants ouvrent la hall simplement n’ont pas été à leur place. en appuyant surremises une touche de leur téléphone. La pose d’un nouvel interphone INTRATONE Unedonc réponse pratique, à un prix ultra-intéressant, pour savoir surprise simplement où sont est ultra rapide et économique. C’est l’installation sans mauvaise ! toutes les clés des locaux techniques, en temps réel et sans vous déplacer. Vos résidants l’adopteront aussi pour sa discrétion. Tél. 02.51.65.05.79. www.intratone.fr HABITER MIEUX, E R V I V N E BI E L B M E S EN sitions, o p x e , s e t r rtes ouve o p , s e é id es Hlm en m is n a g r Visites gu o iatives e 250 it d in s s lu r p u . .. le s rir concour t à découv n e it v in s ger sur les u n o a v h e c c ’é n d a r n F s. L’occasio ur « habiter mieux » n io t a s li a et ré t social po n e m e g lo . défis du nsemble » e e r iv v n et « bie ous ! n z e n g i Rejo hlm.fr e n i a m e www.s