Projet de budget du secteur de la communication 2015

Transcription

Projet de budget du secteur de la communication 2015
Projet de budget du secteur de la communication 2015
La Commission de l'enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants a tenu
vendredi 7/11/2014 une réunion, au cours de laquelle M. Mustapha Khalfi, ministre de la Communication, Porteparole du gouvernement a présenté le projet de budget 2015 du secteur de la communication.
M. Khalfi a affirmé que la poursuite du dialogue et de la concertation en vue de l'adoption du Code de la
presse et de l'édition figure en bonne place parmi les priorités du ministère de la Communication en 2015.
En 2015, le ministère de la Communication compte poursuive la mise en œuvre du nouveau contratprogramme 2013-2017 pour la modernisation de l'entreprise de presse ainsi que la procédure de
promulgation du décret relatif à l'octroi par l'Etat d'un soutien financier à la presse, a indiqué M Khalfi.
L'année prochaine verra la publication du rapport annuel sur les efforts déployés pour promouvoir la
liberté de la presse, l'élaboration du cahier des charges et le lancement d'une étude sur le secteur de la
distribution des journaux au Maroc, a-t-il ajouté.
Le ministère entend également poursuivre son soutien aux capacités des entreprises de presse régionales y
compris de la presse électronique, ainsi que l'organisation de sessions de formation sur la presse électronique au
niveau régional, a-t-il dit.
Il a tenu aussi à rappeler à ce propos que le ministère a élaboré un projet de décret qui encadre l'attribution des
subventions suivant des indicateurs et des mécanismes précis de suivi, notant que celui-ci est dans la phase
finale de la procédure d'adoption.
S'attardant sur le bilan 2014 de son département, M. Khalfi a indiqué que le ministère de la Communication a
délivré 2.134 cartes de presse à fin juillet 2014 sur 2.439 demandes dont 538 à la presse quotidienne, 144 aux
hebdomadaires, 60 aux mensuels, 46 à la presse électronique, 810 aux médias audio-visuels, 129 aux radios
privées et 182 à l'agence Maghreb Arabe Presse.
Les titres régionaux se sont vus accorder 106 cartes de presse, les sociétés de production ont en obtenu 41 et les
journalistes freelance 65 cartes, a-t-il ajouté.
M. Khalfi a également fait état de l'accréditation à fin octobre 2014 de 99 journalistes représentant 58 organes de
presse de 24 pays.
Pour ce qui est des journaux paraissant au Maroc à cette date, le ministre a indiqué que ceux-ci se chiffrent à
222 titres dont 165 en langue arabe, 43 en langue française, un seul en langue amazighe et autant en langue
Hassani, a indiqué le ministre, notant que son département dénombre 30 nouveaux titres à fin juillet 2014, dont
21 en arabe et 5 en français.
M. Khalfi, qui a souligné l'apparition de 30 nouveaux titres au Maroc à fin juillet 2014, dont 21 en arabe et 5
en français, a fait savoir que le ministère de la Communication a autorisé à fin octobre la création de 80 portails
électroniques d'information et trois revues étrangères et accordé des subventions de 12,2 millions de dirhams à
59 organes de presse au titre de la quatrième tranche de 2013.
Le ministre a ajouté à cet égard que son département compte débloquer en ce mois de novembre la première
tranche de la subvention au titre de l'année 2014.
Parmi les activités du ministère en 2014, M. Khalfi a cité notamment la présentation du projet du Code de la
presse et de l'édition fruit d'un large processus de concertation, notant que celui-ci comprend notamment un
projet de loi sur la création du Conseil national de la presse et un autre concernant le statut du journaliste
professionnel.
S'agissant des nouveautés du projet du Code de la presse et de l'édition, le ministre a cité notamment le
renforcement de la liberté d'exercice de la presse, de l'indépendance du journaliste et des organes de presse.
Il a également indiqué que le nouveau Code vise à faire de la Justice la seule autorité habilitée à statuer dans les
affaires de presse et à renforcer le rôle du pouvoir judiciaire en matière de défense de la liberté de la presse.
M. Khalfi a rappelé ce propos que les projets de lois ont été soumis au Secrétariat général du gouvernement en
vue de leur publication électronique et qu'un débat public a été lancé à leur sujet.
Le ministre a mis l'accent d'autre part sur l'amélioration notable des indicateurs des libertés de pesse,
d'opinion et d'expression, faisant état du recul des cas de restriction à l'encontre des journalises de 20 en 2012 à
14 en 2013 et du renforcement des garanties en faveur de la liberté de la presse au sein de la charte nationale sur
la réforme du système judiciaire.
Il a également fait observer à cet égard qu'aucun journaliste n'a été condamné définitivement à une peine
privative de liberté et qu'aucun journal ni site électronique n'a été fermé par décision administrative.
Concernant l'Agence Maghreb Arabe Presse, le ministre a indiqué que la modernisation de son cadre juridique
et institutionnel, l'amélioration de son rendement et sa compétitivité, la diversification de ses services et sa
production, et l'extension de son réseau à l'étranger, constituent les quatre grands objectifs qui guideront l'action
de l'Agence en 2015.
A cet égard, le ministre a notamment cité le développement des services liés aux multimédias, la numérisation de
l'archive et du fonds documentaire de l'agence, l'appui à la création des pôles internationaux et l'élargissement et
le renforcement des bureaux régionaux de l'agence.
Le prochain exercice verra aussi la mise en œuvre de la Charte d'éthique et de déontologie, élaborée par l'agence,
la consécration des critères de professionnalisme et des principes de bonne gouvernance et le lancement de
l'opération de concertation sur le projet de révision du dahir portant création de l'agence, a-t-il ajouté.
Au volet commercial, il a indiqué que le chiffre d'affaires de l'agence a augmenté de 7 pc par rapport à l'année
précédente, pour atteindre 32 millions de dirhams, notant qu'il est prévu que ce chiffre d'affaires passe à 42
millions de DH à fin 2014.
Pour ce qui est du chantier de l'amélioration du rendement et le renforcement du professionnalisme, le ministre a
souligné que 2014 a connu notamment l'élaboration du projet du contrat programme pour la période 2015-2018
et la mise en place de l'appel d'offre pour la création d'une unité mobile pour la transmission directe par satellite
(DSNG).
Ce produit permettra, a-t-il expliqué, d'organiser le marché de la transmission directe au Maroc, d'enrichir l'offre
de l'agence en produits à haute valeur ajoutée et d'offrir un service logistique intégré aux professionnels étrangers
lors de la couverture d'événements nationaux.
La stimulation de la compétitivité des médias audiovisuels et le passage à la télévision numérique sont
également en tête des objectifs stratégiques tracés pour le secteur audiovisuel, a affirmé M. Khalfi. Il a souligné
que "la promotion de la compétitivité et de l'indépendance du secteur audiovisuel représente une finalité
stratégique du ministère".
Il s'agit aussi, a-t-il ajouté, d'améliorer la qualité de la production et la gouvernance du secteur et d'en assurer la
mise à niveau en vue de gagner le pari de la libéralisation et de la transition numérique.
En matière de diversité linguistique, culturelle et spatiale, M. Khalfi a exprimé la détermination de son
département à faire valoir la richesse de l'identité nationale, en veillant à assurer 86 pc de la grille des
programmes en langues arabe et amazighe ainsi qu'en dialecte.
Au volet du passage vers la télévision numérique, M. Khalfi a indiqué que la diffusion numérique terrestre
couvre désormais 85 pc du territoire national, alors que 4,2 pc de familles disposent d'un récepteur.
A cet effet, il a été procédé à la création du Comité national de transition de la diffusion analogique à la
télévision numérique terrestre ainsi qu'à l'élaboration d'une vision intégrée actualisée du plan de transition et à
la préparation d'une campagne médiatique de communication en la matière.
Le ministre a d'autre part fait savoir que le taux d'audience des chaînes nationales en prime-time a atteint 51,4
pc, d'après les chiffres de Marocmétrie pour la dernière semaine d'octobre, contre 47 pc sur la même période de
l'an 2013.
De même, près de 11 millions Marocains en moyenne suivent la première chaîne en une journée et environ 5
millions regardent ses programmes en prime-time.
Selon lui, 3,6 millions de Marocains regardent le bulletin info sur la première chaîne nationale, alors que la
chaine 2M a gagné cinq points en termes de taux d'audience rien que dans la période allant de septembre 2013
(25 pc) et septembre 2014 (30pc).
La deuxième chaine a réussi à s'accaparer 43 pc de part d'audience au cours du moins de Ramadan contre 26 pc
en dehors du mois sacré, a-t-il poursuivi, précisant que 95 pc des programmes diffusés pour la première fois sur
"2M" sont une production nationale (dont 89 pc réalisés au niveau interne).
Abordant la promotion et la diversification de l'offre d'informations, le ministre a indiqué que les bulletins
d'information s'étendent sur plus de deux heures du temps d'antenne en prime-time, avec un total de plus de 900
heures réservées à l'information, y compris 200 heures pour les magazines d'information TV. Il a également
évoqué le renforcement des débats-télévisés par quatre nouveaux programmes de portée sociale et
institutionnelle et d'autres dédiés aux actions de la société civile, en plus de quatre bulletins quotidiens
d'information sur la chaîne Al-Maghribia.
Cette évolution a eu un impact positif en termes de pluralisme avec une plus grande présence de l'opposition
entre 2011 et 2013 et l'augmentation des taux d'audience pour les chaînes TV nationales au détriment des médias
audiovisuels étrangers.
Côté ressources financières, M. Khalfi a souligné qu'une somme de 2,932 milliards de DH de transferts a pu être
mobilisée en faveur de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) entre 2012 et juillet 2014.
Sur cette somme, 343 millions de DH proviennent du Fonds pour la promotion du paysage audiovisuel
national, 600 millions du budget d'investissement du ministère de tutelle pour l'année 2014 et 400 millions au
titre des charges communes. Un montant supplémentaire de 300 millions de DH de charges communes a été
affecté au titre de 2014 en compensation du déficit dû à la révision de la taxe de promotion du paysage
audiovisuel.
Il a d'autre part affirmé que le programme d'action 2015 du ministère tend vers la finalisation des contratsprogrammes entre l'Etat et le pôle médiatique public, la révision de la loi relative à la communication
audiovisuelle et la mise en application des engagements pris dans le cadre des cahiers des charges des deux
sociétés nationales.
Il s'agit notamment, a-t-il expliqué, de favoriser la production interne et la compétitivité de la production
externe dans une logique de complémentarité, de régionalisation et de promotion de la diversité.
Dans ce contexte, les mesures stratégiques de la SNRT pour l'année 2015 sont de nature à développer de
nouveaux concepts fondés sur la proximité tant pour ce qui est du contenu à caractère informationnel, sociétal,
culturel qu'en matière d'appui à la production nationale.
Pour la chaîne 2M, le ministre a indiqué que sa stratégie s'articule autour de la mise en œuvre graduelle du
cahier des charges et l'enrichissement de la programmation, tout en se focalisant sur les questions en lien avec la
société, la jeunesse, le débat politique et culturel et la rationalisation des dépenses.
Concernant le secteur du cinéma, M. Khalfi a souligné que l'objectif stratégique vise la promotion de l'industrie
cinématographique, l'amélioration de la production cinématographique nationale en termes de qualité et le
nombre des films produits, faisant savoir qu'une attention particulière sera accordée à la promotion de la création
cinématographique s'intéressant à la question du Sahara marocain.
Le ministre a indiqué d'une enveloppe de 75 millions de dirhams (MDH) sera allouée en 2015 à la poursuite des
efforts de subvention de la production cinématographique nationale, ajoutant que le plan d'action 2015 prévoit
aussi le renforcement de la présence du cinéma marocain dans les différentes manifestations internationales,
outre la contribution au rayonnement de la culture cinématographique à travers l'accompagnement des festivals
organisés dans le pays.
M. Khalfi a également annoncé la mise en œuvre des recommandations du livre blanc sur le 7-ème art marocain,
la promotion des ciné-clubs et des associations des cinéphiles et critiques, ainsi que le renforcement des
mécanismes de promotion de la production cinématographique nationale à l'international.
Le ministre a aussi mis l'accent sur l'importance de promouvoir l'investissement dans ce secteur et de soutenir les
œuvres cinématographiques et les documentaires qui mettent en valeur la diversité culturelle du Royaume et qui
servent la cause nationale.
Il a, par ailleurs, abordé les principales actions réalisées en 2014 dans ce domaine, citant, entre autres, le
lancement des consultations pour l'amendement des lois régissant le secteur dont le Dahir relatif au Centre
cinématographique marocain et la loi régissant l'industrie cinématographique, ainsi que la subvention de la
production de certains films (longs et courts métrages).
Le ministre de la Communication a affirmé que son département poursuivra en 2015 la mise en œuvre du plan
d'action visant la promotion de l'image du Maroc à l'étranger et le rayonnement et l'attractivité du modèle
civilisationnel du Royaume.
Présentant le projet du budget sectoriel de son département au titre de l'année 2015 devant la commission de
l'enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, M. Khalfi a indiqué qu'il
sera procédé à l'organisation d'une campagne de communication dans des chaînes britanniques, américaines et
arabes, visant à faire connaître les principaux chantiers de réformes menés par le gouvernement ou ceux
programmés.
Le ministère de la Communication prévoit aussi l'organisation de deux voyages de presse au Maroc au profit de
journalistes arabes et étrangers et des projets visant une meilleure promotion de l'image du Maroc dans les sites
d'information, a noté M. Khalfi.
Concernant le développement de la communication gouvernementale en 2015, le ministre a fait état de
l'élaboration d'un 2-ème programme de formation au profit des chargés de communication dans les différents
départements et la réalisation d'une étude pour évaluer l'image et le rendement du gouvernement au niveau de la
communication.
Le plan d'action 2015, a-t-il poursuivi, accorde également un grand intérêt à la consolidation de la coopération et
du partenariat avec les pays et les organisations et instances internationales, à l'échange d'expériences et
d'expertises, au développement de la coopération et à l'établissement de partenariats multiformes, ainsi qu'à la
promotion de la coopération entre les médias marocains et africains, et à l'adhésion aux programmes de
coopération initiés par des organisations et agences internationales de coopération.
En matière de contribution à la préservation de la mémoire nationale, le ministre a annoncé la mise en place
d'un logiciel intégré pour la gestion des documents électroniques et numériques et une base nationale de
documents filmés traitant des événements politiques, économiques et sociaux au Maroc.
Revenant sur le bilan 2014 du ministère, M. Khalfi a notamment cité l'accréditation, à fin octobre, de 99
journalistes représentant quelque 58 organes de presse et 24 nationalités, et l'octroi de 427 autorisations de
tournage au profit de sociétés de production nationales et internationales et de TV étrangères, en plus de
l'ouverture sur les organisations internationales actives dans le domaine de la liberté de la presse.
Il a de même souligné le développement du travail du gouvernement en matière de communication, le
renforcement de la présence électronique, à travers notamment le lancement du nouveau portail national, qui
obéit aux normes internationales, ce qui a permis au Maroc de gagner 38 places pour se ranger à la 82è position
dans le classement 2014 établi par les Nations-Unies, relatif à l'E-gouvernement.
Evoquant le renforcement des capacités des journalistes durant l'année en cours, M. Khalfi a relevé la
préparation du cahier de charge pour les appels d'offres en matière de formation, la mise en œuvre de la
convention de la formation continue et l'organisation de visites à l'étranger au profit des journalistes, outre
l'organisation d'une session de formation pour les personnels de la presse écrite et électronique dans la
perspective de sa généralisation à travers les directions régionales du ministère de la Communication.
Par ailleurs, le ministre a indiqué que le plan d'action du secteur de la communication portera notamment sur la
modernisation des services administratifs à travers un guide de procédure, la mise en place d'indicateurs pour
les principaux services, le lancement du système automatique de gestion des correspondances et le la 2-ème
partie des services administratifs directs via l'Internet.
Ce plan porte, entre autre, sur le renforcement des mécanismes de gouvernance à travers l'activation de
l'inspection générale, la mise en place d'un système de gestion par le résultat et la rationalisation des ressources
humaines et financières du ministère, selon M. Khalfi, qui a mis également l'accent sur l'importance du volet
social à travers notamment l'institutionnalisation du dialogue avec les partenaires sociaux et le parachèvement du
contrat-programme avec l'Association des affaires sociales des fonctionnaires.
Le but stratégique, a-t-il souligné, est de moderniser l'administration, améliorer son rendement et son efficacité,
activer le rôle des directions régionales et mettre en place des mécanismes de gouvernance dans la gestion et
l'accompagnement de l'ensemble des établissements, des partenariats et des conventions.
Le ministre a évoqué dans ce cadre le bilan 2014 dans le domaine de la valorisation des ressources humaines
et de la gouvernance, comme il a précisé que son département se fixe comme objectif stratégique la
diversification et la qualification des établissements de formation et de formation continue dans le secteur.
La feuille de route en matière de formation ambitionne l'élaboration en 2015 d'un cadre juridique pour la
création de l'Académie supérieure de l'information et de la communication, en tant qu'institution intégrée
dédiée à la formation de base et continue, à la qualification dans les domaines de la communication et des
médias, et à la promotion de la recherche scientifique et du développement.
Le projet prévoit également la mise à niveau de l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication
(ISIC) en vue d'accompagner son développement et la révision de son statut.
Le ministre a précisé, dans ce cadre, que le budget 2015 prévoit notamment la poursuite de la réforme
pédagogique, la création d'un Master spécialisé en "communication politique" et d'un autre dédié à "l'économie
et la gestion des médias", la modernisation des équipements de l'ISIC, le développement des mécanismes de
coopération et de partenariat et le lancement d'un Observatoire d'études et de sondage d'opinions au sein de
l'Institut.
Il est prévu également en 2015 l'équipement de l'Institut Supérieur des métiers de l'audiovisuel et du cinéma
(ISMAC) et la création en son sein d'une section de formation dans le domaine de la publicité, a souligné M.
Khalfi, qui a fait état également de la mise en œuvre de la convention relative à la formation continue au profit
de tous les journalistes à travers l'organisation de cycles périodiques de formation générale et spécialisée.
Le ministre a, en outre, fait part des dernières dispositions pour l'organisation des Assises nationales de la
formation dans le domaine de l'information et de la communication avant la fin de l'année 2014, ainsi que de
l'élaboration d'un guide répertoriant les instituts et les offres de formation dans le domaine de l'information et de
la communication en français et en arabe.
08/11/2014