N° 1 - Lycée Kernanec

Transcription

N° 1 - Lycée Kernanec
N° 1
L’édito du Proviseur
Voici le 1er numéro de « Kernanews », le journal écrit par des lycéens de
Kernanec.
J’espère qu’il sera lu par le plus grand nombre et qu’il sera source de réflexions
et de commentaires.
En ce début d’année 2014, je souhaite longue vie à ce journal, en espérant que
les premiers rédacteurs soient suivis d’autres.
Dans ce premier numéro, plusieurs articles liés au cinéma, de l’humour, de
l’humeur. Bref, tout ce qu’il faut pour faire exister encore davantage la vie
lycéenne à Kernanec !
Si certain(e)s ont des idées pour le logo de ce journal, pour des articles, des
photos, des reportages, qu’ils n’hésitent pas à les transmettre à Mme GRAVAS,
cheville ouvrière de ce journal et que je remercie à cette occasion.
Bonne lecture !
Michel Fauquette, Proviseur
Sommaire
Critiques de films
- All is lost
- The immigrant
- Nymphomaniac
Les sorties ciné en 2014
Luther King, Malcolm X, Gandhi, Mandela et les autres
Lycée et collège Kernanec : histoire d’une fermeture
Le règlement intérieur : vérités et préjugés
All is Lost de JC Chandor (2013)
L'Odyssée de Robert
Ce qui est magnifique, avec le renouveau du cinéma américain, est le fait que ces
jeunes talents osent tout à n'importe quel moment de leur carrière. Ce qui manque
sûrement au cinéma français, qui reste cloîtré dans l'emmental alors qu'il y a des portes de
sorties à tous les périmètres.
Ce n'est que quelques heures avant de voir le film que j'ai découvert qu'il n'y avait
aucune parole, mise à part une voix off au début qui nous prévient déjà de la catastrophe
que va subir Robert. Enfin ! tonnerre de Brest, un être vivant a réalisé un film sans dialogues
durant tout un film !
Kubrick n'est pas qui veut. Pour faire court, ce récit raconte le calvaire d'un vieil homme
perdu entre les vagues et les requins. Comme si Sandra Bullock perdait les eaux. Bon, je parle
de Kubrick plus haut, mais ce film ne m'a pas directement fait penser à son fameux, célèbre,
magistral 2001 : L'Odyssée de l'espace. La plus belle odyssée de tous les temps avec celle
d'Ulysse. Non, ce n'est peut-être pas Kubrick, mais c'est tout d'abord Blow-Up de
Michelangelo Antonioni qui m'a traversé l'esprit d'un coup de pelle. Un tempo et un
sentiment tout à fait identique. Un tempo lent qui met l'intrigue à sa place, pour un
sentiment contemplatif, minimaliste qui nous éblouit les pupilles et nous donne l'eau à la
bouche. Blow-Up est un film qui ne raconte rien, car c'est avant tout un film qui décrit plein
de choses en même temps, et qui ainsi façonne l'intrigue avec cette dépouille perdue dans
un parc... Cela est tout à fait pareil pour All is Lost.
Ce film est un mélange de « survival movie » et de documentaire à la Flaherty, lien avec la
nature, l'apprentissage, le travail, etc. Nanouk l'esquimau devient Robert le marin.
Robert, malgré ses 77 ans, reste beau et fort. Ce qui est magnifique avec ce personnage c'est
le fait qu'on ne le connaisse pas du tout. Pas même son nom... Le reste de sa vie ne nous est
pas plus conté. Nous ne savons même pas ce qu'il fait dans son bateau. Il y a un Ulysse en lui,
il navigue, rencontre des désillusions et des êtres coriaces. Ou alors un Vieil Homme (et la
Mer de Ernest Hemingway) qui essaie de pécher un gros poisson. Le cyclope ou le gros
poisson n'est autre que le cargo perdu en mer, qui cause les dégâts et les tracas du bateau et
de Robert. D'ailleurs lorsque ce dernier va rencontrer les énormes bateaux à containers, il
restera là où il se trouve, malgré les appels à S.O.S. Milles milliard de mille sabords, la
mondialisation... Dès le premier plan, Robert est allongé sur un lit, un peu plus tard il
transportera une valise, puis tirera sur les cordes pour ainsi changer la voile, on voit qu'il est
fatigué dans cet océan perdu, dans cet univers difficile, cependant il échappe à la vie de tous
les jours, ou presque. Notre quotidien c'est l'orage et puis c'est tout. On dépasse les échecs
et puis c'est tout.
En tout cas, ce film est un petit bijou avec un grand Robert Redford, qui nous
transmet des émotions fortes du début à la fin du film, avec ce cercle de feu et cette lune en
totale cohabitation. JC Chandor nous montre la beauté d'un homme, seul face à la nature,
combattant vents et marées avec une mer sublime et des sons impitoyables, ceux de l'orage
qui fait battre le cœur de Robert, mais aussi le nôtre.
Baptiste Coppin
The immigrant, de James Gray
James Gray, réalisateur détesté par les Américains et adulé par le public européen, revient
dans les salles obscures françaises pour nous raconter la touchante histoire d'une jeune
prostituée polonaise, lors des années 20 à New-York. Ayant quelques a priori concernant le
mélodrame américain, sa forme classique et Marion Cotillard parlant anglais, je suis entré
dans la salle en ayant peur, mais en ayant espoir, quand même, grâce à la réputation du
bonhomme et sa séduisante bande-annonce. J'en suis sorti conquis.
Dès les premières secondes, Gray réussit à accomplir l'un des principaux enjeux d'un film de
ce genre : reconstituer l'époque et le lieu de l'action. Le réalisateur nous montre la ville de
New-York telle qu'elle est, folle, pleine d'espoir et corrompue, grâce à une photographie
sépia de toute beauté. Gray reconstitue à merveille l'époque. De plus, il transpose à l'écran le
contexte social de l'époque, c'est-à-dire la prohibition et les immigrés se dirigeant vers le
"rêve américain", avec brio.
La mise en scène du film est d'un classicisme absolu mais cela, étonnamment, ajoute un
charme à l'œuvre, par sa photographie éblouissante, et cela permet de laisser en outre
davantage de développement concernant le scénario et l'écriture des personnages. La
réalisation est très belle et donne quelques plans magnifiques, dont l'ultime plan,
absolument magistral. Le film est très bien écrit et mise énormément sur l'inattendu. Il
déjoue les clichés traditionnels du mélodrame et évite, ce que j'appelle "la course à
l'emmerde". C'est ce qui se passe lorsqu'un mélodrame a pour fil rouge d'enfoncer le
personnage plus bas que terre et de pousser le côté tragique à son paroxysme jusqu'à la fin,
comme dans Dancer in The Dark de Lars von Trier... Concernant les acteurs, ils sont tous
excellents ! Marion Cotillard, dont j'ai horreur lors de ses rôles internationaux, s'en sort
extrêmement bien et nous livre une performance incroyable : j'étais vraiment bluffé. Joaquin
Phoenix, après son incroyable performance dans The Master - Qu'est-ce qui leur a pris de
filer leur Oscar à Daniel-Day Lewis ? - expose tout son talent avec une interprétation
étonnante et bluffante, qui ressemble d'ailleurs à son jeu dans The Master en plus serein ; il
incarne un personnage aux multiples personnalités, qui devient de plus en plus touchant.
Jeremy Reener est aussi très bon, et prouve qu'il peut faire autre chose que mumuse chez les
Avengers.
En revanche, le film souffre d'un défaut majeur qui est sa lenteur. Le film dure 2 h et au bout
d'une heure, on a l'impression que deux heures sont passées... Encore une fois, cela permet
de mieux s'attacher à l'histoire et aux personnages, mais on sent bien peser sur nous les
deux heures ! La bande-originale, très agréable au début, n'est pas toujours très bien utilisée,
bien que la partition soit vraiment bonne.
Donc, The Immigrant est un bon mélodrame, à l'ambiance et aux images sublimes, que je
recommande à tous ceux qui n'ont pas envie de voir le Battle Royale : Twilight Edition 2 et
qui veulent voir une histoire bouleversante.
Victor Van De Kadsye
A savoir : Le film marque la 4ème collaboration entre l'acteur Joaquin Phoenix et le
réalisateur James Gray, après The Yards, La Nuit vous appartient, et Two Lovers.
James Gray : Réalisateur américain né en 1969 : il s'est d'abord fait remarquer à la Mostra de
Venise en 1994, en remportant le Lion d'argent pour Little Odessa, film noir considéré
comme culte avec Tim Roth. Puis, il réalisa en 2000, The Yards, La Nuit nous appartient en
2007 et Two Lovers en 2008.
Nymphomaniac – Volume 1 de Lars von Trier
Réalisateur : Lars von Trier
Acteurs : Charlotte Gainsbourg (Joe adulte), Stacy Martin (Joe adolescente) Stellan Skarsgard
(Seligman), Shia LaBoeuf (Jérome), Christian Slater (Le père de Joe)
Pays d'origine : Allemagne, Danemark, France et Belgique
Durée : 1h50min
Le projet sulfureux de Lars von Trier est enfin arrivé sur nos écrans, du moins sa première
partie. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, Nymphomaniac raconte la vie d'une
personne atteinte de nymphomanie, de sa jeunesse jusqu'à ses 50 ans. Durant toute la
production du film, que ce soit dans le tournage ou dans la promotion, le film a fait
énormément parler de lui. A cause de la controverse à propos de l'usage d'un casting aussi
majestueux dans un film de ce genre, ou à cause de la campagne publicitaire « jouissive ».
Nymphomaniac s'est déjà fait un nom avant même qu'il ne sorte en salle. L'oeuvre était très
attendue par les cinéphiles et ceux-ci se sont rués dans les salles dès mercredi dernier, jour
de sa sortie. Toutefois, attendre une oeuvre aussi impatiemment peut souvent mener à la
déception, on en a eu la preuve l'année dernière avec Man of Steel ou le Passion de
DePalma. Qu'en est-il du nouveau von Trier ? Une oeuvre intelligente et originale ou bien
serait-ce un film sulfureux juste pour le plaisir d'être provocant ? En toute objectivité, ce
sera la première proposition.
Parce que oui, Nymphomaniac – Volume 1 est une véritable merveille. Peut-être que le
deuxième volet sera tout le contraire, on ne sait pas encore, mais en tout cas, cet opus est
incroyable et mérite le déplacement. Toutefois, avis aux détracteurs de von Trier et à ceux
qui n'ont pas aimé Melancholia ou Antichrist, passez votre chemin ! On retrouve dans ce film
tout ce qui fait la force du réalisateur danois. C'est-à-dire une réalisation utilisant la caméra à
l'épaule, chère au « Dogme 95 », une poésie sublime mais sulfureuse, une histoire divisée en
chapitres. Le cinéma de von Trier, soit on adore, soit on déteste. Mais dit comme ça, on a
l'impression que von Trier est un réalisateur qui se répète sans cesse, ce qui pourrait amener
à une certaine lassitude. Sauf qu'ici, en plus de tous les effets habituels du metteur en scène,
s'ajoute une mise en scène diversifiée : on passe du noir et blanc au sépia façon « vintage »
par exemple. Et ici, ce n'est pas pour faire joli et faire genre « Je suis trop un génie car je
mets du split/screen, du noir et blanc etc... », pas du tout. C'est très joli, d'accord, mais ce
n'est pas inutile. Par exemple, le « split-screen » (écran partagé) est utilisé pour montrer
comment le sexe peut être considéré comme une harmonie selon Joe, et cela de manière
très astucieuse. Ou bien le format en 4/3 est placé pour exprimer un sentiment
d'enfermement vu le lieu, lors d'une scène déchirante avec Uma Thurman. Lars von Trier sait
donc innover tout en gardant sa marque de fabrique. Et toujours à propos de mise en scène,
Lars von Trier prouve qu'il est quelqu'un de très cultivé, n'hésitant pas à convoquer Edgar
Allan Poe ou Bach, mais il le prouve à travers ses partis pris de réalisation, en rendant
hommage à plusieurs réalisateurs. Beaucoup de gens ont perçu certains plans comme un
hommage à Tarkovski, mais j'ai surtout pensé à Stanley Kubrick. Notamment grâce à un fond
noir d'ouverture inquiétant, faisant rappeler à la mythique ouverture de 2001 : L'odyssée de
l'espace, et grâce au morceau musical répété à plusieurs reprises et au thème qu'il aborde :
c'est alors Eyes Wide Shut qui m'est revenu plusieurs fois en tête.
Parlons maintenant du scénario : si l'on met de côté le fait que le film va être vu grâce à la
réputation qu'il s'est créée, Nymphomaniac raconte la chose suivante : Un homme découvre
dans la rue, le corps couvert de bleus, d'une jeune femme nommée Joe. La victime est
soignée par cet homme et celle-ci lui raconte toute son histoire. On suit alors le parcours
d'une personne atteinte de nymphomanie.
Le film est très bien écrit. Non seulement parce qu'il est imprévisible mais aussi parce qu'il
nous livre une véritable analyse de la sexualité. Parce que Nymphomaniac n'est pas un film
de sexe mais c'est un film sur le sexe, c'est différent. La découverte du sexe, la première fois,
les déceptions amoureuses, l'addiction au sexe, le film traite de tous ces sujets à travers
humour et drame et une mise en scène intelligente. Le film, en outre, ne porte aucun
jugement sur le personnage de Joe, interprété par Stacy Martin (jeune) et Charlotte
Gainsbourg (adulte), où plutôt, il propose une confrontation d'opinions concernant les
actions du personnage. Alors que Charlotte Gainsbourg se sous-estime sans arrêt à la suite
de certaines erreurs, le personnage aussi génial que charismatique de Seligman, quant à lui,
ne va prendre que le bon côté des événements. Les deux opinions se complètent, ce qui
apporte une neutralité totale. En revanche, on pourrait toutefois dire que la bande-annonce
en montre un peu trop et diminue l'effet de surprise.
Les acteurs sont très bons : Stacy Martin, incarnant Joe jeune, est l'une des révélations de ce
début d'année tandis que Charlotte Gainsbourg nous envoûte grâce à sa voix charmante.
Stellan Skarsgard incarne un personnage charmant et intéressant et Shia LaBoeuf nous
prouve qu'il peut faire autre chose qu'un jeune homme qui doit faire face à des robots. Ah
et, pour le peu qu'ils apparaissent, Christian Slater et Uma Thurman nous livre des
interprétations tout simplement bouleversantes et déchirantes, provoquant la larme à l'oeil.
Toutefois, on pourrait regretter plusieurs éléments dans ce premier volume. Elles sont peu
nombreuses mais tout de même. Tout d'abord, pour ceux qui connaissent son oeuvre, Lars
von Trier est quelqu'un qui aime provoquer, que ce soit dans la vie ou dans ses films. Parfois,
c'est fait de manière juste comme dans son Antichrist où la violence et le gore veulent dire
quelque chose mais souvent, c'est inutile, comme lorsqu'il a dit qu'il comprenait Hitler, lors
de son passage à Cannes. Et ici, outre la veine sulfureuse et sexuelle qui n'est pas gênante,
von Trier sur-renchérit concernant son dernier passage à Cannes, à travers le personnage de
Seligman, intéressant et charismatique, qui à un moment du film, précise qu'il n'est pas
antisémite mais antisioniste, ce qui est différent. A travers ces propos qui pourraient plaire à
Alain Soral ou Dieudonné, von Trier tente de s'expliquer sur ce qu'il a dit. Quand on
comprend la référence, c'est amusant et grinçant, d'accord, mais où est l'utilité ? Ensuite,
pourquoi avoir séparé le film en deux ? Le film aurait été trop long, d'accord, mais pourquoi
l'avoir coupé de cette façon ? En plus de provoquer une attente monstrueuse, le film se
termine de manière brusque, ça se termine sur un cliffhanger, d'accord, mais pourquoi là ?
L'attente va être longue.
Entre ce film, le dernier Stiller et le biopic sur Yves Saint-Laurent, 2014 commence
véritablement su les chapeaux de roues, avec ce film inventif et expérimental, dont nous
attendons avec impatience de voir la deuxième partie...
Victor Van De Kadsye
Sorties prévues en 2014
La vie d'une jeune new-yorkaise perdue dans sa bulle, deux astronautes flottant dans
l'espace, l'histoire d'amour entre deux femmes palmées en or ou encore un esclave afroaméricain en quête de vengeance et de liberté, 2013 aura été une belle année pour le
cinéma mais maintenant, elle va laisser place à 2014, qui va prendre la relève d'une aussi
belle façon.
L'année commencera en douceur avec le retour à la réalisation de Ben Stiller, pour La vie
rêvee de Walter Mitty, une comédie dramatique sur un jeune homme partant dans une
quête initiatique, entre rêve et réalité. Ce qui n'est pas sans rappeler La science des rêves, de
Michel Gondry, film passé l'an dernier à « Libres Regards ». D'ailleurs, janvier est aussi le
mois de notre festival cinématographique, où plusieurs films seront projetés autour du
thème « La Rue est à nous ». On aura, entre autres, le cultissime Taxi Driver de Martin
Scorsese ou encore La Haine de Mathieu Kassovitz.
2014 commencera aussi sous le feu de la provocation avec le grand retour de l'enfant
terrible du cinéma européen, Lars von Trier, et son dyptique Nymphomaniac, avec entre
autres Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe, qui s'étaient déjà confrontés sous la caméra
du réalisateur cinq ans auparavant avec le polémique Antéchrist. Dans un registre plus doux,
janvier sera marqué par l'ultime long-métrage d'Hayao Miyazaki, réalisateur de magnifiques
films d'animation tels que Le Château dans le ciel, ou Le voyage de Chihiro : son dernier né
s'intitule Le vent se lève. A la fin du mois, deux ans après le magnifique Shame, Steve
McQueen revient avec 12 years as slave, où l'on suit le parcours tragique d'un jeune noir
devenu esclave à son insu. Après avoir bu un bon Nespresso, George Clooney sera lui aussi
de retour avec The Monuments Men, comédie d'action sur la Seconde Guerre Mondiale,
avec un casting de fou composé de Bill « dieu » Murray, Matt Damon et notre frenchie adoré
Jean Dujardin. Puis sortira le 26 Février, l'EVENEMENT de l'année, selon moi, avec le grand
retour de Wes Anderson et son Grand Budapest Hotel, film décalé qui raconte les
mésaventures d'un concierge d'un grand hôtel et d'un jeune homme qui doivent s'immiscer
dans la lutte entre deux grandes familles pendant l'entre deux-guerres. Le film s'annonce
superbe et on retrouve au casting : Bill Murray (encore lui !), Matthieu Amalric, Ralph
Fiennes, Léa Seydoux, Harvey Keitel ou encore Willem Dafoe. Cela promet ! Sous le registre
de la comédie mais cette fois-ci plus absurde, le David Lynch du rire, alias Quentin Dupieux,
revient avec Wrong Cops, film déjanté sur la vie de plusieurs policiers tout aussi déjantés. Et
pour finir, la comédie tant attendue par les fans de Will Ferrel (dont moi), Légendes Vivantes,
alias la suite du cultissime Présentateur Vedette ; La Légende de Ron Burgundy, sortira sur
nos écrans en Juin 2014.
Programmez donc quelques belles séances, riches en rire, en larmes et en émotions fortes.
Victor Van De Kadsye
Luther King, Malcolm X, Gandhi, Mandela et les autres
Alors que des enfants s'empiffraient de glucose et de lactose en fêtant les Nicolas, un
homme est mort, et pas n'importe lequel : Nelson Rolihlahla Mandela ou Madiba, homme de
liberté connu de tous, est décédé le 5 décembre 2013.
Défenseur de l'égalité Noir-Blanc, Nelson Mandela a passé sa vie entre manifestations,
leadership et prison. Il fait partie de ces protagonistes du mouvement pour les droits
civiques mondiaux, tels Malcolm X, Martin Luther King, Gandhi voire Rosa Parks et Harvey
Milk.
Il y a encore plus de 20 ans, un régime raciste gouvernait l'Afrique du Sud, un pays où
l'inégalité raciale entre les Noirs et les Blancs était la règle absolue. On appelait cela
l'apartheid, voulant signifier « séparation », et plus précisément entre les Noirs et les Blancs.
Ces derniers détenaient le pouvoir, les Noirs étaient rejetés. Aux Etats-Unis, il y eut la
ségrégation, en Afrique du Sud, il y avait l'apartheid. Malgré les manifestations contre le
gouvernement en place, rien ni personne ne parvenait à faire bouger les choses, du côté de
la cause des Noirs. C'est alors que Nelson Mandela, avec une culture et une ténacité égales,
prît les devants de la cause des Noirs : il en deviendra un symbole.
Il serait rébarbatif de faire la biographie de Mandela, mais il m'a paru plutôt intéressant
d'étudier les liens avec ces autres grands noms qui ont participé aux mouvements pour les
droits civiques. Le premier qui vient souvent à l'esprit, est celui de Gandhi. Important guide
spirituel de l'Inde et du mouvement pour l'indépendance de ce pays, Gandhi désirait une
opposition pacifiste face à l'adversaire britannique. D'ailleurs, le Mahatma, c'est-à-dire
Gandhi, fut un prédicateur pour Madiba. En effet, Mandela, durant son combat, ne
souhaitait en aucun cas prendre les armes et tuer des soldats ou des policiers. Il exigeait un
combat pacifiste digne de celui de Gandhi en Inde. Cependant, il ne proposa pas de faire une
grève de la faim comme l'avait montré son prédicateur.
Ce fut la même chose pour Martin Luther King, homme de foi et lui aussi adepte de la nonviolence. Luther King fut le chef de file de la société noire durant la ségrégation raciale aux
Etats-Unis. Selon lui, il valait mieux se faire cracher dessus que de tuer un homme. Son « I
have a dream » deviendra un symbole pour la suite du combat, tout comme son visage et sa
manière de se battre. Cependant, il y avait un autre leader durant la ségrégation et la révolte
des Noirs américains, Malcolm X. Lui n'était pas particulièrement pacifiste : s'il fallait prendre
les armes, il les prenait. « Le prix pour faire que les autres respectent vos droits humains est
la mort » disait Malcolm X. En effet, Malcolm X pouvait être dur dans ses propos, mais dans
tous les cas, il exigeait un respect pour la cause des Noirs.
Nelson Mandela, n'était pas violent dans ses propos, mais malgré son habilité politique, il
décida avec regret de créer une lutte armée, afin de répondre aux violences faites contre les
Noirs. Le futur Président d'Afrique du Sud dut faire face à la violence des Blancs, mais aussi
des Noirs. D'ailleurs, encore aujourd'hui, il existe des groupuscules de parti politique
nationaliste revendiquant un pouvoir uniquement des Noirs Sud-Africains.
Mandela, quant à lui, propose l'égalité entre êtres humains. Grâce à son éducation et sa
culture, Madiba lutta contre les extrémismes blancs et noirs, en travaillant et en discutant
avec des dirigeants de l'apartheid dont Frederik De Klerk qui fut son vice-président bien qu'il
fît parti de ce mouvement nationaliste.
Mandela n'est pas qu'un symbole, c'est aussi, un homme au tour de main indéniable,
qui voulait arrêter le chaos qui submergeait la nation Arc-en-ciel, en vilipendant tout autant
le nationalisme que le racisme. Le XIXè et le XXè siècle furent 200 ans de séparation et
d'inégalité, entre les Noirs et les Blancs, mais aussi envers les Indiens, dont le Chef Joseph,
de la tribu des Nez-Percés, résista contre l'envahissement des terres de son peuple par les
colons américains. Au XIXè siècle, il y eut des visages comme Abraham Lincoln, abolitionniste
au côté de Henry David Thoreau, essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et
poète américain, ou John Brown qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage,
ou encore Frederick Douglass, né esclave, qui sera l'un des plus célèbres abolitionnistes
américains du XIXe siècle. Vint ensuite la lutte des sexes qui est toujours en cours de combat
à cause des inégalités hommes-femmes avec Susan Brownell Anthony, une militante
américaine des droits civiques, qui joua notamment un rôle central dans la lutte pour le
suffrage des femmes aux États-Unis. Puis beaucoup plus tard, Harvey Milk, homme politique,
militant pour les droits civiques des homosexuels, un combat toujours et encore en cours.
Baptiste Coppin
Le lycée et COLLEGE Yves Kernanec : Histoire d'une fermeture
Peut-être avez-vous une fois
regardé l'écriteau à l'entrée du
lycée ? Lorsque vous discutiez avec
vos amis, pendant que vous sortiez
fumer ou simplement quand vous
attendiez l'ouverture de la grille
dans le froid. Si vous aviez fait
attention, vous auriez remarqué
qu'il en manque une partie. Non
pas qu'un surveillant aurait
reproduit une scène macabre du
film "Massacre à la tronçonneuse"
sur ce pauvre panneau. Mais en 2008 on l'a retiré. Retiré ? Pour quoi faire ? Pour
simplement supprimer la mention "collège". Car, oui, si vous ne le saviez pas, cet article
aura au moins le mérite de vous apprendre quelque chose. Il y avait bel et bien autrefois un
collège Yves Kernanec antérieur même à la construction du lycée. Et alors me direz vous :
quelle importance ? On s'en fiche, il n'existe plus. C'est tant mieux pour nous.
Et bien oui c'est tant mieux pour nous et c'est tant mieux pour ceux que ce collège
encombrait, dérangeait, parce que des collégiens, ça n’est pas toujours simple à gérer… Mais
et les élèves dans tout ça ? Y a-t-on seulement une seule fois pensé ?
Le prétexte officiel : des problèmes financiers, bien sûr il y en a toujours, mais également la
création de classes préparatoires. Classes prépas que nous attendons toujours. Et en
attendant les vieilles salles de classes, de ce que l'on doit appeler maintenant "le fond du
lycée", sommeillent, prennent la poussière. Et moi nouveau lycéen et ancien collégien, qui
vient d'aborder sa cinquième année dans l'établissement, j'ai dû faire semblant. Semblant de
me perdre dans ces couloirs que j'ai autrefois arpentés, semblant de chercher
l'emplacement d'une salle, semblant de découvrir un établissement que je connaissais
depuis deux ans déjà.
Imaginez-vous séparé de vos amis, de vos plus proches amis, contraint à quitter un
établissement pour un autre qui se situe loin de chez vous et devoir y retourner deux ans
plus tard !
On a beaucoup discuté à propos de cette fermeture, beaucoup la voient comme bénéfique
pour l'établissement : en tant qu'ancien élève, je persiste à croire que c'était une erreur.
Nathan Delguste
Le règlement intérieur : vérités et préjugés
Chaque année c'est la même chose, à la rentrée : "nous allons lire rapidement le règlement
intérieur" RAPIDEMENT ? Ce truc fait huit pages ! Sérieusement, qui s'est déjà intéressé au
règlement intérieur ? Personne, et pourtant il pourrait parfois vous sauver la mise dans
certaines situations.
1. "Les profs, ces privilégiés"…
Préjugé : les profs sont autant que nous élèves dépendants du règlement intérieur.
" Ce règlement est porté à la connaissance des membres de la communauté scolaire auxquels
il s'impose et chacun est tenu de l'appliquer en toute circonstance. " (Extrait du préambule)
2. "La grille ouvre à la sonnerie"…
Vérité : les surveillants doivent ouvrir la grille à chaque sonnerie pendant 10 minutes au
minimum. Attention l'heure change : c'est pile le matin, 10, le midi et 20, le soir.
" L'entrée et la sortie des élèves s'effectuent par la grille ouverte 10 min à chaque sonnerie."
(Extrait du I – 1).
3. "Le portique est réservé aux profs"…
Vérité : Les élèves n'ont pas le droit de passer par là.
"Sauf conditions exceptionnelles les élèves ne sont pas autorisés à entrer par le portillon"
(Extrait du I-1)
4. "Élèves majeurs = élèves libres "…
Préjugé : Les parents gardent leur rôle de correspondant et sont informés en cas d'absences
injustifiées.
"Les parents seront cependant normalement destinataires des correspondance le concernant
[l'élève majeur] en matière d'absences..." (Extrait du I-4)
5. "Il faut faire un billet d'absence"…
Vérité : Toute absence, aussi justifiée soit-elle, doit être validée par un billet approuvé par
un surveillant.
"A l'issue de toute absence, chaque élève devra se présenter au bureau des surveillants muni
d'un billet rempli, daté et signé par le responsable légal." (Extrait du I-3)
6. "Pas grave, je ferai un billet de retard"…
Préjugé : Les élèves retardataires ne sont pas admissibles en cours. On peut donc
s'interroger sur l'utilité des billets de retard dans le carnet de correspondance.
"Les élèves arrivant après la fermeture de la grille ne sont pas autorisés à se rendre en
cours." (Extrait du I-2)
7. "Les punitions des profs c'est n'importe quoi"…
Préjugé : Sachez-le, si un prof ne supporte pas votre attitude en classe, cela ne l'autorise pas
à abaisser votre moyenne.
"Le comportement de l'élève ou une absence injustifiée ne permet pas de baisser la note de
son devoir" (Extrait du VII-3)
Nathan DELGUSTE