[concarneau - 13] tb/sud/pages 01/06/09

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[concarneau - 13] tb/sud/pages 01/06/09
13. Quimper. Le fait du jour
Lundi 1er juin 2009 Le Télégramme
Pilotage. Les lycéens au septième ciel
Brevet d’initiation
aéronautique
fraîchement
acquis, des
lycéens ont passé
leur baptême de
pilotage, hier,
au-dessus de la
région
quimpéroise. Le
tout sans rien
débourser.
Sortie gratuite dans les airs hier
pour les lycéens qui ont pu admirer la pointe de la Torche d’un
autre angle.
Une initiative qu’ils doivent à
l’association promotion de l’aéronautique auprès des jeunes
en Bretagne (APAJB), structure
créée il y a un an et qui a pris
la suite de ce beau projet initié
il y a déjà six ans par l’aéroclub de Quimper. Le principe
est simple : accompagner toute
l’année une quinzaine de
lycéens vers l’obtention du brevet d’initiation aéronautique.
« Notre but
est désintéressé »
Deux établissements, le Likès à
Quimper et Pierre-Guéguin à
Concarneau, sont partenaires.
Des cours sont dispensés toute
l’année au sein de ces structures et les jeunes sont également conviés à des sorties,
comme au Bourget ou dans des
enceintes militaires. Il est également possible pour des candidats extérieurs de s’inscrire
pour d’autres cours le samedi
matin. Très prisée, une cinquantaine de dossiers déposés en
moyenne pour seize places,
l’opération est totalement gratuite pour les jeunes sélectionnés qui, outre la partie théorique, bénéficient d’un vol « à
l’œil » dès l’obtention de leur
brevet.
« Notre but est désintéressé,
on ne cherche pas des adhérents, assure le vice-président
Paul-Henri Euzen. Nous voulons leur faire découvrir toutes
les facettes de l’aéronautisme
et montrer des voies possibles.
J’avais quinze ans quand j’ai
Après un débriefing de quelques minutes pour revoir les bases, les apprentis
pilotes ont dû contrôler l’avion avant de décoller.
« J’avais quinze ans
quand j’ai
commencé à
piloter. À cet âge,
j’ai trouvé des gens
qui m’ont aidé »
commencé à piloter. À cet âge,
j’ai trouvé des gens qui m’ont
aidé et m’ont apporté quelque
chose ».
« J’aurais bien voulu qu’on le
fasse pour moi, qu’on me donne le goût », enchaîne son président, Nicolas Le Corre. Tous
deux reconnaissent néanmoins
que la pratique de l’aviation reste onéreuse. « En double commande, c’est 132 ¤ de l’heure,
reprend le président. Comptez
plus de 4.000 ¤ en deux ans
pour l’obtention du brevet de
pilote ».
Raison de plus pour apprécier
le cadeau (près de 300 ¤ par
jeune) fait par l’association et
ses partenaires aux chanceux
lycéens sélectionnés sur lettre
de motivation. L’an prochain,
ce sont, en plus, des entretiens
oraux qui départageront les
candidats à l’envol.
Bastien, de Fouesnant :
« Impressionnant »
Morann, Concarnois :
« Il suffit d’écouter »
Samuel, de Plonévez
du Faou : « Trop vite »
Neven, de Quimper :
« Du plaisir »
« C’était super. Les turbulences, je
ne m’y attendais pas, on ne les sent
pas dans un gros avion. Un coup de
manche et l’avion tourne de suite,
c’est impressionnant. J’ai eu le
temps d’apprécier, de regarder en
bas. Je me suis inscrit parce que
j’adore les avions. Pendant un an,
j’ai découvert comme les autres l’histoire de l’aéronautisme, les aéronefs, les réglementations, la météorologie... Encore, la météo je
connaissais, je fais de la planche à
voile. C’est un peu contraignant et
compliqué, c’est sûr. J’avais hâte de
passer au côté pratique ».
« Moi, je suis à Thépot à Quimper et
j’ai pris les cours en dehors du
lycée. C’est le président de l’association, Nicolas Le Corre, qui m’a proposé de passer le brevet.
Si j’ai le Bac, j’ai prévu de faire un
BTS aéronautique à Morlaix. Le brevet d’initiation me sera utile, il n’y a
que trente places pour toute la Bretagne.
S’il est dur ? Pas plus que le bac, je
pense. Il suffit d’aller en cours,
d’écouter et ça va. Aujourd’hui,
c’était ma première fois aux manettes. Mes parents sont partants pour
que je prenne des cours de pilotage
après ».
« L’aéronautique me plaisait et
j’avais vraiment envie de découvrir.
Mes parents étaient contents que je
m’inscrive au Likès.
Apprendre la météo, ce n’était pas
facile. Comme l’histoire de l’aéronautique et toutes les dates à retenir.
La première fois que l’on prend le
manche, c’est quand même surprenant. D’accord on pilote, mais pas
vraiment, il y a un instructeur à
côté. En tout cas, une demi-heure,
ça passe trop vite. Tenter ensuite le
brevet de pilotage ? Je ne sais pas
trop, on verra ».
« Je suis au Likès et je ne sais pas
trop ce que je veux faire plus tard.
Mais l’aviation me plaît beaucoup.
Passer le brevet m’a permis de
mieux connaître ce domaine. Des
copains étaient avec moi et ont arrêté car ils n’ont pas aimé le début.
On m’avait prévenu que c’était
mieux après. On a fait de l’ULM,
c’était sympa, j’étais pas trop stressé. On voit tout petit de là-haut, ça
fait bizarre. Mais c’est du plaisir.
Pour les concours, ce brevet est un
truc en plus pour avoir plus de chance d’obtenir un poste. Et on peut
bénéficier d’une bourse pour les études ».
Paul-Henry Euzen, de l’association promotion de l’aéronautique auprès des jeunes
en Bretagne
Un seul
a échoué au brevet
Sur les seize jeunes de cette
année, un seul a échoué au
concours de mai. Les autres ont
donc eu droit à leur pilotage en
mode réel. Avec un vent de travers ne leur facilitant pas la
tâche. Heureusement, JeanMichel Férézou, instructeur
depuis plus de dix-sept ans,
veillait au grain. Des jeunes
débutants à ses côtés, il ne les
compte plus.
« Ce brevet est essentiel car
c’est un premier pas dans l’aéronautique, explique-t-il. Eux
ont fait la démarche, ils sont
très motivés et ont une bonne
progression. Je dirais qu’il y a à
peu près 10 % d’entre eux que
l’on revoit après. Certains sont
d’ailleurs dans des écoles d’aéronautique. Malheureusement,
le coût est souvent un
frein pour la suite ».
Hier après-midi, l’instructeur a
multiplié les vols et les baptêmes de pilotage. Gouverne de
direction, lacet, roulis, vol en
montée, vol en descente, vol en
croisière... Ses élèves ont bien
appliqué les leçons. « Le pilotage, c’est du dosage », répète-t-il à l’envi.
Yves Madec
[email protected].
Tél. 06.47.92.62.11