Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3

Transcription

Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3
O
F
I
V
E
Observatoire des
Formations, de l ’
Insertion et de la
Vie
Etudiante
Enquête
Conditions de Vie des Etudiants
de Lille 3
Les ressources financières
Réalisation : Stéphane BERTOLINO
Avril 2006
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Sommaire
Avant-propos : ........................................................................................... 2
Introduction .............................................................................................. 4
1.L’activité rémunérée ................................................................................ 5
1.1.Vue d’ensemble ............................................................................................. 5
1.2.L’activité rémunérée durant l’année universitaire .................................................... 6
1.3.Nature des activités rémunérées en période d’études................................................ 8
1.4.Montant mensuel des rémunérations nettes perçues pour l’ensemble des activités
professionnelles exercées en période d’études ............................................................. 9
1.5.L’exercice d’une activité rémunérée et le suivi des études. .......................................11
2. Les aides de la collectivité .......................................................................13
2.1.Les bourses sur critères sociaux .........................................................................13
2.2.Les allocations d’études ou autres bourses ............................................................16
2.3.Les aides sociales régulières..............................................................................17
2.4.Les aides ponctuelles ou prêts d’honneur..............................................................18
En résumé : ......................................................................................................19
3.L’aide de la famille..................................................................................21
3.1.L’aide familiale directe ...................................................................................21
3.2.L’aide familiale indirecte .................................................................................24
4.Analyse par répartition du montant des ressources monétaires. .........................27
4.1.Montant mensuel moyen des ressources monétaires d’un étudiant de Lille 3 ...................27
4.2.Origine des ressources.....................................................................................28
5.Comment les étudiants de Lille 3 jugent-ils leurs ressources financières ?.............31
Conclusion ...............................................................................................35
Index des sigles et acronymes .......................................................................36
1
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Avant-propos
Le groupe de travail et les collaborations
L’enquête a été pilotée par l’Observatoire des Formations de l’Insertion et de la Vie Etudiante
(OFIVE) qui s’est s’appuyé sur un groupe de travail constitué (sur la base du volontariat) des
principaux acteurs intéressés par les problématiques liées aux conditions de vie des étudiants ;
lesquels ont apporté une aide précieuse à la concrétisation du projet, qu’ils en soient tous ici
remerciés.
Le groupe de travail
-
L’équipe de l’observatoire :
BERTOLINO Stéphane (Responsable)
QUAGLIO Jean-Philippe (Chargé d’études)
PERU Estelle (Chargée d’études)
-
Les personnes associées :
CHADOURNE Jean-Paul (Directeur du Service Commun de la Documentation)
CHIMOT Jeanine (Directrice du CROUS site du « Pont de Bois »)
COULIER Dorothée (Assistante sociale du CROUS)
DEMAY Laurence (Chargée de communication Lille 3)
DECHARNE Marie-Noëlle (Observatoire Régional des Etudes Supérieures)
DERVAUX Yvette (Centre Universitaire de Prévention de la Santé)
DESNOULEZ Monique (Assistante sociale du CUPS)
DUCOURANT Didier (Responsable des restaurants universitaires CROUS site du « Pont de Bois »)
GOTTE-MOKEDDEM Laurence (Service Universitaire d’Accueil d’Insertion et d’Orientation)
LELEU Sophie (Assistante sociale du CROUS)
LEWERS Catherine (Assistante sociale du CUPS)
MATHYS Michèle (Conseillère municipale à la Mairie de Villeneuve d’Ascq)
MENU Brigitte (Responsable du Bureau de la Vie Etudiante/DAEVU)
MOODY Eléanor (Vice-Présidente Etudiants)
ROUSSELET Anne-Victoire (Elue étudiante CEVU)
SAQUER-SABIN Françoise (Chargée de mission « Politique étudiante »)
TRUFFERT Françoise (Adjointe au Directeur du SCD)
VERFAILLIE Mickaël (Elu étudiant CEVU)
Les collaborations
POLLET Delphine (Assistante chargée d’études OFIVE) : Extraction enquête postale, redressement des fichiers.
OSINSKI Arnaud (Graphiste Lille3) : Création graphique (questionnaire, affiche)
CARON Denis (Imprimerie de Lille 3)
FRANCK Christiane (CRI/USTL) : Saisie des questionnaires et élaboration des fichiers
L’équipe d’étudiants vacataires (Passation des questionnaires, codage) : AZARZAR Souad, ABESSOLO Vénusia,
CARDINAL Charline, FACHE Elodie, GOTHIERE Anaëlle
Remerciements
Pour leurs précieux conseils méthodologiques
VOURCH Ronan (Chargé d’études à l’Observatoire National de la Vie Etudiante)
BENOIT Sylvain (Responsable de l’Observatoire des parcours étudiants de l’Université de Limoges)
Pour leur aide à la passation et à la collecte des questionnaires
Les Directeurs et Responsables administratives d’UFR, les secrétariats pédagogiques d’UFR, les Enseignants et
les services où pouvaient être déposés les questionnaires remplis.
2
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
La méthodologie
Le questionnaire
Nous nous sommes fortement inspirés du questionnaire de l’OVE et de celui de Limoges pour
élaborer notre propre outil de collecte des données. Notre principal souci a été d’adapter le
questionnement à nos problématiques locales tout en essayant de conserver certaines questions
permettant d’établir des comparaisons avec les résultats nationaux.
Le choix du groupe de travail a été de conserver la quasi-totalité des thèmes abordés dans
l’enquête nationale. Ce choix ambitieux mais néanmoins légitime nous a conduit à construire un
questionnaire de 18 pages, comprenant 133 questions et une demi-page de libre expression.
Le champ de l’enquête
Compte tenu de la spécificité de certains publics étudiants, nous avons exclu du champ de
l’enquête les doctorants, les étudiants qui suivaient les cours exclusivement à distance, les
étudiants de la formation continue (adultes en reprise d’études) et tous ceux âgés de plus de 35
ans. La population mère ainsi constituée représentait au final 16 000 individus sur les 21 621 inscrits
à Lille 3 en 2004/2005.
La collecte des questionnaires
Il était évident du fait de nos moyens humains et financiers que nous ne pouvions interroger à
l’exhaustif cette population de référence. C’est pourquoi, nous avons opté pour une méthode de
collecte des données en deux phases permettant d’alléger l’opération en limitant les biais. La
campagne de passation et de collecte des questionnaires s’est déroulée durant la période allant du
15 mars 2005 à fin avril 2005.
Une enquête postale a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population mère. Cet
échantillon a été élaboré par une méthode de tirage par strates. Les strates ayant été construites
en prenant comme variables de référence : le sexe, l’âge, le niveau d’étude, la PCS d’origine, le
fait d’appartenir ou non à une UFR délocalisée et si la formation suivie est professionnalisante ou
non.
2 000 questionnaires ont été ainsi administrés (sans relance). En retour, 600 étudiants ont répondu,
soit un taux de réponse de 30%.
Dans le même temps, 8 000 questionnaires ont été distribués sur les lieux d’études selon un
planning permettant de toucher le plus grand nombre des formations dispensées à Lille 3. 1510
questionnaires ont été ainsi collectés. Soit 19% du volume de questionnaires mis à disposition sur
sites.
Au total, 2110 questionnaires ont été collectés sur les 10 000 distribués soit un taux de réponse de
21%.
Le redressement du fichier d’analyse
Un premier redressement a été effectué sur l’échantillon représentatif (enquête postale) afin
d’obtenir une population « témoin ». Cette population ainsi redressée a servi de base pour corriger
les biais produits par l’enquête sur site qui n’a concerné que les étudiants encore présents à
l’université au deuxième semestre. Les variables présentant un biais important sur lesquelles a été
effectué ce redressement étaient le niveau d’études, l’âge et la présence ou non aux examens du
premier semestre. Enfin, les deux fichiers fusionnés (enquête postale + enquête site : 2110) ont été
pondérés par rapport à la population mère (16 000) sur les variables sexe, âge et niveau d’études.
Le fichier d’analyse ainsi corrigé porte sur 2031 individus.
3
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Introduction
La question du budget étudiant fait régulièrement débat à l’université, parce qu’elle renvoie
inévitablement à la question des inégalités et à celle de la précarité ou de l’aisance. Aussi, nous
avons voulu par ce travail y apporter un éclairage particulier en essayant de répondre à des
questions du type : combien d’étudiants exercent-ils une activité rémunérée durant l’année
universitaire et quels sont les revenus générés par cette activité ? Combien d’étudiants bénéficientils d’une bourse, à quel échelon et qui sont-ils ? Les étudiants sont-ils aidés financièrement par leur
famille et à quoi correspond cette aide ? etc.
On le voit bien, la question du financement des études et plus largement celui de la vie étudiante
est complexe. Aussi, à l’instar des enquêtes nationales de l’OVE, nous avons retenu comme
principales sources de financement : l’activité rémunérée (autofinancement), l’aide publique
(bourses, allocations d’études etc.) et enfin l’aide familiale directe (somme d’argent donnée à
l’étudiant) ou indirecte (aide en nature).
Nous nous sommes donc attachés à décrire successivement chacune des sources de financement de
la vie étudiante en essayant d’analyser leurs variations en fonction des variables qui se sont avérées
les plus discriminantes comme le milieu social d’origine (revenus et PCS des parents), l’âge, le
niveau d’études, le genre, etc.
Ensuite, parce que l’ensemble des sources de financement, aux frontières parfois floues, ont un
effet sur le financement de la vie étudiante, nous avons également cherché à analyser comment se
décompose le « porte-monnaie » de l’étudiant de Lille 3.
4
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
1.L’activité rémunérée
1.1.Vue d’ensemble
44% des étudiants exercent une activité rémunérée en période d’études
Plus des trois quarts des étudiants de Lille 3 exercent une activité rémunérée (79%), que ce soit
durant l’année universitaire (44%) ou uniquement pendant les vacances d’été (35%) et 21% déclarent
ne jamais travailler ni pendant l’année universitaire, ni durant les vacances d’été.
Cette proportion d’actifs est proche de la moyenne nationale1 (80%) mais la part des actifs en
période d’études est légèrement plus faible à Lille 3 (44% à Lille 3 contre 49% au national2). Cela
s’explique pour partie par la proportion plus importante de boursiers sur critères sociaux (48% dans
l’enquête Lille 3 contre 29% dans celle de l’OVE) et le fait que ces derniers ne peuvent conserver la
bourse que si le montant de l’activité rétribuée ne dépasse pas un certain seuil. En revanche, on
remarque par rapport aux résultats de l’enquête nationale (2003), que les étudiants de Lille 3,
lorsqu’ils exercent une activité rémunérée en période d’études, y consacrent en moyenne plus de
temps qu’au niveau national (27% travaillent au moins à mi-temps contre 21% au national).
Si le taux global d’activité rémunérée est plus élevé chez les hommes (82%) par rapport aux femmes
(77%), c’est parce qu’ils travaillent davantage durant la période d’été (10 points de plus). En
revanche, les étudiantes sont plus nombreuses à exercer une activité professionnelle rétribuée
durant l’année universitaire (45% contre 40%).
Activité rémunérée des étudiants en %
France
Enq. CVE L3 2005
Hommes
Femmes
Ensemble
Enq.OVE 2003
Ensemble des actifs
82,4
77,5
78,9
80
Actifs en période d'études
Actifs en période d'études au moins à
mi-temps
40,5
45,1
43,8
49
28,6
26,4
26,9
21
Activité rémunérée des étudiants selon la période de travail et le genre
Travail durant les vacances d'été
seulement
Travail vacances d'été et durant l'année
universitaire
Travail uniquement durant l'année
universitaire
Aucune activité rémunérée
Total
1
Hommes
Femmes
Ensemble
41,9%
32,5%
35,1%
30,0%
35,0%
33,6%
10,5%
10,0%
10,2%
17,6%
22,5%
21,1%
100%
100%
100%
Source : Enquête nationale « conditions de vie 2003 », Observatoire national de la Vie Etudiante.
2
Comparativement aux étudiants de Lille 1, à Lille 3 la proportion de ceux qui travaillent pendant l’année universitaire est
de loin supérieure (28% à Lille 1 contre 44% à Lille 3). Source : « Les conditions financières des étudiants de Lille1 », OFIP
Publication, N°28, juillet 2005.
5
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
1.2.L’activité rémunérée durant l’année universitaire
Parmi les étudiants exerçant une activité rémunérée durant l’année universitaire, plus de la moitié
le font de façon régulière (55%) et 45% occasionnellement.
La proportion d’étudiants exerçant une activité rémunérée en période d’études est variable en
fonction du niveau d’études et de façon corollaire en fonction de l’âge, de même que varie le
temps consacré à cette activité.
D’une manière générale, plus on monte dans la hiérarchie des niveaux et plus la proportion
d’étudiants exerçant une activité rémunérée durant l’année universitaire augmente et plus ils sont
nombreux à travailler au moins à mi-temps.
A bac+1, 37% des étudiants travaillent mais ils ne sont que 19% à le faire au moins à mi-temps ;
tandis qu’à bac+4, plus de la moitié des étudiants travaillent (57%) dont 36 % au moins à mi-temps.
On notera qu’à bac+5, la proportion d’actifs en période d’études est moins importante comparée au
niveau précédent (48%) mais c’est là où l’on trouve le plus d’étudiants travaillant au moins à mitemps (44%). Au-delà de 25 ans, plus d’un étudiant sur deux travaille durant l’année universitaire.
Activité rémunérée des étudiants en %
Enq. CVE L3 2005
bac + 1
bac + 2
bac + 3
bac + 4
bac + 5
Ensemble des actifs
72,5
81,4
87,7
82,2
77,6
Actifs en période d'études
Actifs en période d'études au moins à
mi-temps
36,5
41,6
49,5
57,4
48,4
18,8
20,3
30,5
36,0
44,3
Niveau d'études insc.2005
*Actifs : travaillent pendant l’année universitaire (période d’études) de façon régulière ou occasionnelle
et/ou durant les vacances d’été
Actifs en période d'études au moins à mi-temps
(en % )
50,0
Activité rémunérée en période d'études
44,3
45,0
40,0
36,0
35,0
30,5
30,0
Activité
occasionnelle
45%
25,0
20,0
18,8
20,3
Activité
régulière
55%
15,0
10,0
5,0
0,0
bac + 1
bac + 2
bac + 3
bac + 4
bac + 5
Activité rémunérée des étudiants en % selon l'âge
Enq. CVE L3 2005
- de 20
20
21
22
23
24
25
26 - 27
28 et +
Ensemble des actifs
67,6
82,3
83,8
83,2
78,2
83,6
74,3
82,9
80,6
Actifs en période d'études
Actifs en période d'études au moins à
mi-temps
32,6
40,6
46,6
47,9
47,3
56,2
53,5
51,5
53,3
12,5
17,2
21,9
30,7
26,9
49,3
29,7
55,6
68,8
Age des étudiants
6
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Près d’1 étudiant sur 2 en lettres, arts et communication exerce une activité rémunérée durant
l’année universitaire
Indépendamment du niveau d’études, ce sont à Lille 3, les étudiants du secteur des lettres, arts et
communication, en proportion, les plus nombreux à exercer une activité professionnelle rémunérée
durant la période d’études : 48% tous niveaux d’études confondus et 70% au niveau bac +4. En
sciences humaines et sociales, la proportion d’actifs en période d’études est de 37% et c’est
également au niveau du bac+4 qu’ils sont les plus nombreux (53%). Dans le secteur des langues,
c’est en deuxième et troisième années du cursus licence que l’on trouve la proportion la plus
importante d’étudiants exerçant une activité professionnelle pendant l’année universitaire (43%).
% d'étudiants exerçant une activité rémunérée durant
l'année universitaire selon le niveau et le secteur
Enquête CVE L3 2005
Lettres, Arts,
Com
Langues
SHS
37,2%
39,7%
50,8%
69,6%
59,5%
47,7%
35,9%
42,7%
42,7%
35,7%
33,3%
38,3%
30,3%
35,3%
42,0%
52,7%
41,2%
37,4%
bac + 1
bac + 2
bac + 3
bac + 4
bac + 5
Total
Selon la discipline
Si les étudiants inscrits dans les
formations en lettres et sciences du
langage exercent plus fréquemment que
les autres une activité professionnelle
durant la période d’études (54%), c’est en
sciences de l’éducation que l’on trouve la
plus forte proportion d’étudiants exerçant
une activité professionnelle régulière (1
sur trois). Il convient de rappeler que
cette filière a la particularité d’accueillir
un public d’adultes en reprise d’études.
En histoire de l’art et archéologie, plus
rares sont les étudiants qui travaillent de
façon régulière pendant la période
d’études (12%).
Activité
rémunérée
régulière
histoire de l'art et archéologie
12%
LEA
19%
EGO
19%
psychologie
21%
anglais
22%
histoire
23%
arts & culture
24%
philosophie
27%
information-communication
28%
autres LCE
29%
MIASHS
30%
lettres & sciences du langage
32%
sciences de l'éducation et devlpt.social
33%
Base 100 : ensemble de la population par discipline
Activité rémunérée en période d'études par discipline d'inscription
lettres & sciences du langage
54%
sciences de l'éducation et devlpt.social
51%
information-communication
49%
MIASHS
45%
LEA
41%
arts & culture
40%
autres LCE
40%
philosophie
38%
psychologie
38%
Histoire
37%
anglais
34%
EGO
28%
histoire de l'art et archéologie
21%
0%
10%
20%
7
30%
40%
50%
60%
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
1.3.Nature des activités rémunérées en période d’études
Seulement 11% des étudiants de Lille 3 ont une activité rémunérée intégrée à leurs études
(vacataire universitaire, stagiaire étudiant). La grande majorité travaille en dehors de l’université,
soit chez un particulier (28%) pour y faire le plus souvent du baby-sitting (21%), ou comme employé
(28%) soit dans le commerce (17%) ou dans les services (11%). Les emplois de surveillants (maître
d’internat ou surveillant d’externat, soit 5%) et d’animateurs (18%) représentent à eux deux 23% des
emplois exercés durant la période d’études.
On remarquera que la nature des activités n’est pas tout à fait la même selon que l’on est un
homme ou une femme. Les jobs chez des particuliers concernent davantage les femmes (près d’une
sur trois) et plus particulièrement le baby-sitting (une sur quatre).
Types d'activités rémunérées en période d'études
Autre non précisé
2%
Jobs chez un
particulier *
28%
Cadre
3%
Employé
28%
Autres
59%
Ouvrier
3%
Surveillant +
animateur
23%
Activités intégrées
aux études
11%
Autres
(Enquêteur+sportif)
2%
* Dont baby-sitter : 21%
Activités intégrées aux études
Jobs chez particuliers
Cadre
Employé
Ouvrier
Surveillant + animateur
Autres (Enquêteur+sportif)
Autres non précisé
Total
Hommes
12,5
16,1
2,9
28,3
8,4
25,1
2,9
3,8
100
8
Femmes
11,0
31,8
2,4
28,3
1,3
21,5
1,9
1,8
100
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
1.4.Montant mensuel des rémunérations nettes perçues pour
l’ensemble des activités professionnelles exercées en période
d’études
400 € en moyenne
Pour le mois précédant l’enquête, le revenu moyen provenant de l’ensemble des activités
rémunérées en période d’études était de 401€ chez les étudiants de Lille 3, soit 131 € de moins que
la moyenne nationale d’il y a deux ans. La moitié des actifs gagne moins de 300 € (médiane). Les
femmes ont des rémunérations moyennes dans l’ensemble moins importantes que les hommes (152
€ de moins). Nous pouvons penser, en examinant la distribution des rémunérations par âge, que la
moyenne est tirée vers le haut par les étudiants plus âgés (+ de 25 ans) qui exercent parallèlement
à leurs études un véritable métier. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on ne prend en compte que les
rémunérations provenant des emplois réguliers. La rémunération moyenne est de 795 € chez les 28
ans et plus, de 600 € chez les 26/27 ans contre 204 € chez les moins de 20 ans (cf. graphique page
suivante).
sexe
Homme
Femme
Total
Moyenne
513,0 €
361,6 €
401,0 €
Médiane
426,0 €
250,0 €
300,0 €
Ecart-type
370,2 €
355,5 €
365,2 €
Revenus moyens et médians mensuels des emplois réguliers et occasionnels
occupés sur la période d'études
selon l'âge
900€
800€
700€
600€
500€
400€
300€
200€
100€
0€
- de 20
20
21
22
23
24
25
26 - 27
28 et +
Moyenne
377,3 €
309,4 €
393,1 €
411,9 €
404,2 €
415,1 €
375,2 €
608,6 €
759,9 €
Médiane
216,8 €
250,0 €
250,0 €
300,0 €
366,4 €
300,0 €
327,7 €
500,0 €
600,0 €
9
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Revenus moyens et médians mensuels de "l'emploi régulier"
occupé sur la période d'études selon l'âge
800€
700€
600€
500€
400€
300€
200€
100€
0€
- de 20
20
21
22
23
24
25
26 - 27 28 et +
Revenu moyen 204,0 € 249,7 € 273,5 € 329,5 € 362,2 € 451,0 € 398,0 € 599,1 € 795,2 €
Revenu médian 157,8 € 206,0 € 200,0 € 346,2 € 390,6 € 317,3 € 397,3 € 500,0 € 658,2 €
Revenus moyens et médians mensuels de "l'emploi régulier" occupé sur la
période d'études selon le niveau d'études
450€
407,6 €
380,6 €
400€
419,0 €
400,0 €
399,3 €
350€
335,0 €
306,0 €
300€
276,8 €
250€
200,0 €
200€
200,0 €
150€
100€
50€
- 0€
bac + 1
bac + 2
bac + 3
Revenu moyen
10
bac + 4
Revenu médian
bac + 5
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Des emplois pas toujours très bien payés…
Rémunération des activités régulières exercées pendant l'année
universitaire selon l'activité
208 €
Cadres*
606 €
500 €
533 €
Surveillants
275 €
Ouvriers*
456 €
400 €
399 €
Employés
Moyenne
169 €
Animateurs
372 €
200 €
Activités intégrées aux études
315 €
304 €
289 €
Autres*
119 €
139 €
Jobs chez les particuliers
* Non significatifs
Médiane
0€
100 €
200 €
300 €
400 €
500 €
600 €
700 €
Lorsqu’on examine plus en détail les rémunérations provenant des différentes activités exercées de
façon régulière durant l’année universitaire, on observe des écarts importants entre les valeurs
statistiquement significatives. En effet, à l’instar de ce qui a été observé au plan national, les jobs
chez les particuliers, qui rappelons le représentent 28% des emplois, sont ceux qui demeurent les
moins lucratifs, 139 € en moyenne pour le mois qui précède l’enquête. En dehors des emplois de
cadres (non significatifs car les effectifs sont trop faibles), les emplois de surveillants (MI/SE) sont
les plus rémunérateurs avec une moyenne de 533 € et on ne peut que déplorer ici le fait qu’ils aient
été récemment supprimés.
1.5.L’exercice d’une activité rémunérée et le suivi des études
Nous avons cherché à savoir si le fait d’exercer une activité rémunérée régulière durant l’année
universitaire était compatible avec les études. A la question posée, les étudiants interrogés ont
répondu oui dans 78% des cas. Ce sont tout naturellement les emplois intégrés aux études qui
posent le moins de problèmes. Il faut cependant nuancer ce constat en fonction des études suivies.
En effet, indépendamment du niveau d’études et en dehors de l’IUT, il apparaît aux yeux des
étudiants que les études de philosophie semblent les moins compatibles avec l’exercice d’un job ou
d’un emploi régulier (42%) et à l’inverse celles qui présentent le moins de difficultés sont les
formations en Langues Etrangères Appliquées, histoire et anglais (14% à 13%).
Le fait de ne pas habiter chez les parents renforce également le sentiment que l’exercice d’une
activité rémunérée régulière est difficilement compatible avec les études : 24% chez les
décohabitants3 contre 15% chez les cohabitants. De même, plus le temps de trajet entre le domicile
et le lieu de travail est élevé et plus le taux d’incompatibilité augmente. En deçà de 15 minutes, les
étudiants qui travaillent régulièrement ne sont que 13% à déclarer que leur activité rémunérée est
incompatible avec les études suivies ; tandis qu’avec un temps de trajet compris entre 16 et 30
minutes ce taux est de 23%.
3
Décohabitant : étudiant ne vivant pas exclusivement chez ses parents.
11
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Q.L'exercice de votre activité professionnelle durant l'année universitaire estelle compatible avec vos études ?
Oui
76,0
81,4
78,1
78,1
79,6
78,7
76,9
80,5
78,4
activité concurrente des études
Régulière
activité integrée aux études
Total
activité concurrente des études
Occasionnelle activité integrée aux études
Total
activité concurrente des études
Ensemble
activité integrée aux études
Total
Non
24,0
18,6
21,9
21,9
20,4
21,3
23,1
19,5
21,6
Incompatibilité d'exercer une activité professionnelle régulière avec les
études
Philosophie
42%
Autres LCE
30%
information-communication
24%
MIASHS
23%
Arts et archéologie
22%
EGO
22%
Lettres & Sciences du langage
21%
Arts & culture
20%
Sciences de l'éducation et Dvt.social
20%
Psychologie
LEA
Histoire
Anglais
Domicile
18%
14%
13%
13%
Durée moyenne : 23 mn
lieu de travail
Médiane : 20 mn
12
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
2. Les aides de la collectivité
Les aides de la collectivité (ou aides publiques) contribuent pour une large part à l’amélioration des
conditions de vie des étudiants. Ces aides peuvent prendre des formes totalement différentes selon
leur nature. Nous les avons identifiées et classées en 4 groupes :
1.
2.
3.
4.
Les bourses sur critères sociaux
Les allocations d’études et autres bourses
Les aides sociales régulières
Les aides ponctuelles ou prêts d’honneur
2.1.Les bourses sur critères sociaux
48% de boursiers sur critères sociaux
48% des étudiants interrogés ont déclaré être bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux, 19%
ont vu leur demande refusée et moins d’un sur trois n’en a pas fait la demande. La proportion de
boursiers à Lille 3 est largement supérieure à la moyenne nationale (29%)4 et l’on constate que 38%
des boursiers sur critères sociaux ont obtenu une bourse d’échelon maximum (échelon 5).
38% à l’échelon 5
Barème annuel de la bourse sur critères
sociaux en 2004/2005
Q.Bénéficiez-vous cette année d'une bourse sur critères
sociaux ?
Oui
Non, elle vous a été supprimée
Non, elle vous a été refusée
Non, vous n'en avez pas demandé
Total
47,9
1,3
19,1
31,7
100,0
Taux 0
Donne droit à l'exonération des
droits d'inscription et des frais de
sécurité sociale
Echelon 1
Echelon 2
Echelon 3
Echelon 4
Echelon 5
: 1315 €
: 1982 €
: 2540 €
: 3097 €
: 3554 €
Répartition des boursiers C.S par échelon
Ech.5
Ech.4
Ech.3
Ech.2
38,3%
10,3%
13,7%
10,1%
Ech.1
Taux 0
4
17,3%
10,3%
Mais aussi au taux observé à Lille 1 qui était de 38% (source : enquête conditions financières…, OFIP).
13
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
53% de boursiers à bac +1
La proportion d’étudiants boursiers sur critères sociaux est plus importante aux niveaux bac+1 et
bac+2 (53% et 52%) et est plus faible à bac+5 (34%) du fait de l’importance à ce niveau d’études des
bourses sur critères universitaires mais aussi par la présence plus importante d’étudiants salariés ou
adultes en reprise d’études.
Taux de boursiers sur critères sociaux selon le niveau
d'inscription
60,0
52,6
51,8
50,0
45,6
41,0
40,0
34,1
30,0
20,0
10,0
0,0
bac + 1
bac + 2
bac + 3
bac + 4
bac + 5
Bourses sur critères sociaux et environnement familial
Les bourses sur critères sociaux : une source de financement des études qui est étroitement
liée à l’environnement familial de l’étudiant.
L’enquête confirme que la proportion de boursiers est très importante chez les étudiants de milieux
sociaux moins favorisés : 76% chez les fils et filles d’ouvriers contre 24% chez les étudiants issus des
catégories professions libérales et cadres supérieurs.
Taux de boursiers sur critères sociaux selon l'origine sociale
Inactif
76,2
Ouvrier
75,9
59,3
Agriculteur
52,9
Employé
Profession
Intermédiaire
47,3
Artisant Cçant et Chef
d'ent.
Professeur et
Profession.scient.
Prof.lib.et Cadre.sup
41,9
27,3
24,1
14
%
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Lorsque les deux parents travaillent, les chances d’obtenir une bourse sur critères sociaux sont
moins fortes que s’ils n’exercent aucune activité professionnelle ou que seul un des deux travaille.
Le montant de la bourse est également étroitement lié à la situation professionnelle des parents. En
effet, les étudiants dont les parents sont sans activité sont trois fois plus nombreux à obtenir une
bourse d’échelon maximum 5 que ceux dont les deux parents ont une activité professionnelle.
Taux de boursiers sur critères sociaux selon l'activité des parents
70,0
60,2
58,6
57,0
60,0
50,0
37,4
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Père et mère en
activité
Père et mère en activité
Père et mère sans activité
Uniquement père en activité
Uniquement mère en activité
Père et mère sans
activité
Uniquement père en
activité
Uniquement mère en
activité
Taux 0
Ech.1
Ech.2
Ech.3
Ech.4
Ech.5
Total
15,6
3,8
10,0
4,5
21,2
8,6
18,7
18,8
11,6
7,6
11,0
12,0
17,4
7,6
10,0
15,8
10,8
3,8
12,0
9,8
23,4
68,6
38,3
39,1
100,0
100,0
100,0
100,0
De même, les étudiants dont les parents sont séparés ou divorcés sont presque deux fois plus
nombreux à obtenir une bourse sur critères sociaux que ceux dont les parents sont mariés ou en
couple. La proportion de boursiers (69%) est également élevée chez les étudiants dont l’un des deux
parents est décédé (voire les deux). Le niveau maximum d’attribution de la bourse est plus fréquent
dans ce cas de figure (59% à l’échelon 5)
Taux de boursiers C.S
selon la situation familiale des parents
71,6%
Niveau d'attribution de la bourse sur critères sociaux selon la
situation familiale des parents
2,2 3,2
69,2%
39,3%
Au m oins un des deux
parents décédé
Parents séparés ou
divorcés
Parents m ariés ou "en
m énage"
Parents mariés ou
"en ménage"
10,8
5,6
11,6
13,5
10,8
10,9
22,5
14,0
59
18,7
10,5
12,3
11,6
40,9
8,7
33,2
Parents séparés ou
Au moins un des
divorcés
deux parents décédé
Taux 0
15
Ech.1
Ech.2
Ech.3
Ech.4
Ech.5
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Plus les revenus parentaux sont faibles plus le pourcentage de boursiers sur critères
sociaux est important
% de boursiers en fonction des revenus parentaux cumulés
90,0
80,0
Les étudiants dont les parents
perçoivent moins de 1000 € de
revenus mensuels sont 79% à
bénéficier d’une bourse sur
critères sociaux, dont 76 % à
l’échelon 5.
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Moins de
1000€
de 1000 à
1999€
de 2000 à
2999€
de 3000 à
3999€
de 4000 à
4999€
5000€ et plus
2.2.Les allocations d’études ou autres bourses
Près de 10% des étudiants de Lille 3 disposent d’une autre bourse ou allocation d’études. Il s’agit
majoritairement d’une bourse des collectivités (région/collectivités locales). Les allocations de
formation ou de reconversion arrivent en deuxième position et représentent 15% de l’ensemble de
ces ressources. A l’exception des bourses régionales et/ou au mérite, les autres allocations sont
versées à des étudiants qui ne disposent pas d’une bourse sur critères sociaux. En revanche, dans
66% des cas les bourses régionales ou au mérite ont été attribuées à des étudiants boursiers sur
critères sociaux. Le montant mensuel correspondant à l’ensemble de ces autres bourses ou
allocation d’études est 3 fois plus élevé chez les étudiants qui n’ont pas pu bénéficier d’une bourse
sur critères sociaux. Ces derniers ont perçu en moyenne, pour un mois, 450 € et la moitié d’entre
eux a touché moins de 347 €.
Allocation d'études
Bourse d'Etat
11%
étranger
1%
Bourse sur critères
universitaires
9%
9,6% des étudiants
Allocation de
formation ou
reconversion
15%
Autres (bourse
régionale, de
mérite…)
64%
Montant mensuel du versement total des autres bourses ou allocation d'études
Boursier C.S
Non boursiers C.S
Total
Moyenne
158,2 €
450,7 €
307,4 €
16
Médiane
100,2 €
347,5 €
193,3 €
Ecart-type
156,6 €
523,2 €
415,0 €
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
2.3.Les aides sociales régulières
Ont été regroupées sous le terme « aides sociales », l’allocation logement, l’allocation chômage,
l’allocation familiale et autres aides sociales particulières.
Plus d’un étudiant sur trois reçoit une aide sociale
36% des étudiants interrogés ont déclaré percevoir une aide sociale régulière. L’allocation logement
représente 91% des aides sociales versées aux étudiants et ils sont 31% à en bénéficier. Les boursiers
sur critères sociaux sont un peu moins nombreux que les autres à bénéficier de ces aides sociales.
Néanmoins, on retiendra qu’un boursier sur trois touche une aide sociale régulière qui se traduit le
plus souvent par une allocation logement (29%).
Plus de la moitié des « décohabitants 5» touchent une allocation logement
Les étudiants dont le mode de résidence correspond le plus souvent à une location sont les
principaux bénéficiaires de cette allocation logement, ils représentent 70% de ceux qui la
perçoivent.
Répartition des aides sociales perçues
Q.Recevez-vous une ou plusieurs aides sociales
régulières ?
Oui
dont
Allocation
chômage
2%
Allocation
familiale
4%
Autres
3%
35,6
Allocation logement
Allocation chômage
Allocation familiale
Non précisé
Non
30,5
0,7
1,4
3,0
Allocation
logem ent
91%
64,4
Boursiers C.S
Perçoivent une aide sociale
33,8
dont
Allocation logement
Allocation chômage
Allocation familiale
Non précisé
Ne perçoivent pas d'aide sociale 66,2
Non boursiers
C.S
Répartition des étudiants bénéficiaires d'une allocation
logement selon le mode de résidence
36,9
29,3
0,0
0,6
3,6
31,3
1,7
1,9
1,3
63,1
Autre *
1%
Résidence étudiant
privé
8%
Studio CROUS
8%
Location seul
39%
En location
70%
Chambre CROUS
13%
* Autre : logement familial et autre non précisé
5
Sont considérés comme « décohabitants », les étudiants ne vivant plus exclusivement chez leurs parents.
17
Location en couple
15%
Location à plusieurs
12%
Sous-location
4%
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
La proportion d’étudiants touchant une aide sociale régulière varie en fonction du niveau
d’inscription et l’on note qu’au-delà du bac+2 ce sont plus de 40% des étudiants qui la perçoivent.
Ceci est sans aucun doute lié au degré d’émancipation des étudiants qui croît à mesure que l’on
s’élève dans la hiérarchie des niveaux d’études et qui se traduit par une décohabitation plus
importante. On remarque que la part de ceux qui bénéficient d’une allocation logement est presque
deux fois plus élevée chez les étudiants inscrits à bac+5 comparativement aux inscrits à bac + 1.
Aide sociale
régulière
Dont
Allocation
logement
28,1%
37,5%
42,3%
42,0%
44,6%
23,0%
31,4%
34,5%
40,9%
41,5%
BAC + 1
BAC + 2
BAC + 3
BAC + 4
BAC + 5
La moyenne par étudiant des aides sociales s’élève à 151 € et à 131 € pour l’allocation
logement
La moitié des étudiants perçoit moins de 140 € d’aides sociales.
155 €
150 €
151 €
Moyenne
145 €
Médiane
1er quartile : 100 €
140 €
140 €
140 €
135 €
Signifie qu’un quart de la
population reçoit moins de
100 €.
130 €
131 €
125 €
120 €
Total des aides sociales
Allocation logement
2.4.Les aides ponctuelles ou prêts d’honneur
8% des étudiants interrogés ont dit avoir reçu depuis la rentrée universitaire une aide ponctuelle
(FSU, CAF, RME, FSDIE…) ou un prêt d’honneur. Le montant moyen de cette aide ponctuelle s’élève
à 478 € pour une période de 6 mois environ (de la rentrée universitaire à mars/avril). La médiane se
situe à 200 € ; Ils sont donc la moitié à disposer d’une aide inférieure à cette somme.
Qui en sont les bénéficiaires ?
46% des étudiants ayant bénéficié d’une aide ponctuelle ou d’un prêt d’honneur sont boursiers sur
critères sociaux et 21% sont des personnes dont la demande de bourse a été rejetée. Il s’agit
également dans 48% des cas, d’étudiants de 1ère année de cursus Licence. 36% des bénéficiaires sont
issus de milieux sociaux « moins favorisés » (employé/ouvrier) et 26% sont fils ou filles de cadres
supérieurs.
18
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Répartition des bénéficiaires d'une aide financière ponctuelle ou
d'un prêt d'honneur selon le niveau d'inscription
Bénéficiaires d'une aide financière ponctuelle ou d'un prêt
d'honneur selon l'activité professionnelle des parents
50,0
45,0
Uniquement mère
en activité
14%
47,5
40,0
35,0
30,0
25,0
Uniquement père
en activité
21%
20,0
15,0
16,6
10,0
Père et mère en
activité
56%
15,5
13,0
5,0
7,4
0,0
BAC + 1
BAC + 2
BAC + 3
BAC + 4
BAC + 5
Père et mère sans
activité
9%
100%
En résumé :
71% des étudiants de Lille 3 reçoivent une aide financière publique qui s’élève en moyenne à 311 €
par mois et par étudiant. Parmi eux, on constate que certains étudiants cumulent plusieurs de ces
aides, ils sont 31% dans ce cas-là. Il s’agit le plus souvent (22%) d’une bourse sur critères sociaux (1
sur 3 à l’échelon 5) associée à une aide sociale, laquelle correspond dans 87% des cas à une
allocation logement. Cette aide cumulée permet à l’étudiant de percevoir en moyenne 395 € par
mois.
Le montant mensuel moyen de
l’aide publique par étudiant
s’élève à 311€.
Bourse C.S seule
39%
Reçoivent
une aide financière
publique
71%
Ne perçoivent
aucune aide
publique
29%
Aide sociale seule
26%
Bourse CS + Aide
sociale 23%
Bourse CS + AE
3%
Allocation d'étude ou
autre bourse seule
4%
Bourse CS+AE+
Aide sociale
3%
Aide sociale+AE
2%
(100%)
Moyenne
Médiane
Ecart-type
Bourse C.S seule
Alloc.Etud + autre bourse
Aide sociale seule
Bourse C.S + Aide sociale
Aide sociale + A.E
Bourse C.S + A.E + Aide.soc
Bourse C.S + A.E
309 €
487 €
153 €
395 €
597 €
488 €
411 €
344 €
376 €
140 €
400 €
493 €
479 €
402 €
99,2 €
635,9 €
124,5 €
177,7 €
479,1 €
194,3 €
212,1 €
Total
311 €
282 €
229,5 €
19
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Le montant de l’aide publique versée aux étudiants varie en fonction du revenu des parents6
Les étudiants de Lille 3 dont les parents ont de très faibles revenus (moins de 1000 € par mois)
bénéficient fort heureusement d’une aide mensuelle publique plus élevée que les autres : 446 €.
Cependant la moitié d’entre eux perçoit moins de 394 € (médiane).
Montant mensuel moyen de l'aide publique selon le revenu
mensuel des parents
450 €
400 €
Moyenne
350 €
Médiane
300 €
250 €
200 €
150 €
100 €
50 €
0€
Moins de
1000€
de 1000 à
1999€
de 2000 à
2999€
de 3000 à
3999€
de 4000 à
4999€
5000€ et
plus
Et aussi en fonction du milieu social d’origine…
Les filles et fils d’ouvriers sont celles et ceux qui perçoivent mensuellement la plus forte aide de la
collectivité. Ils touchent en moyenne par mois 367 €, soit 120 € de plus que les étudiants issus de
milieux sociaux plus favorisés (profession libérale et cadre supérieur).
Profession du père ou à défaut celle de la mère
Agriculteur
Professeur et prof.scientifique
Prof.libérale et cadre sup.
Artisan, Cçts et Chef.Ent
Prof.intermédiaire
Ouvrier
Employé
Inactif *
Moyenne
Médiane
Ecart-type
313 €
247 €
232 €
354 €
276 €
367 €
320 €
417 €
298 €
164 €
147 €
281 €
253 €
395 €
316 €
395 €
152 €
237 €
179 €
427 €
210 €
187 €
190 €
268 €
* Non significatif
29% des étudiants ne reçoivent aucune aide financière publique
Ce sont plus généralement des étudiants jeunes (- de 20 ans) issus de milieux sociaux favorisés
(cadres et professions supérieures, professeurs et professions scientifiques) et qui habitent le plus
souvent chez leurs parents (62% de cohabitants).
Comme nous venons de le voir, les aides publiques contribuent pour une part à réduire les inégalités
de conditions de vie selon le milieu d’origine. Mais dans la mesure où ces aides profitent aussi aux
enfants de milieux sociaux favorisés (aux revenus élevés), il est nécessaire pour mettre à jour les
disparités financières, de prendre aussi en compte dans l’analyse les aides familiales directes et /ou
indirectes.
6
Le revenu des parents correspond au cumul des revenus du père et de la mère. Les non-réponses à l’un ou à l’autre des
parents ont été exclues. Il ne s’agit ici que d’une approche moyenne des revenus mensuels.
20
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
3.L’aide de la famille
3.1.L’aide familiale directe
Ce que nous appelons ici l’aide familiale directe correspond aux versements monétaires parentaux.
Il peut s’agir de sommes dont l’étudiant dispose librement ou au contraire d’argent donné par la
famille pour payer certaines dépenses précises. En outre, ce qui caractérise l’aide familiale directe
est qu’elle constitue une ressource financière gérée par l’étudiant lui-même.
L’enquête révèle que 81% des étudiants interrogés ont déclaré recevoir une aide financière de la
famille, 43% sous forme de sommes dont l’étudiant peut disposer librement et 38% reçoivent de
l’argent correspondant à des dépenses précises.
Moins de 20% des étudiants de Lille 3 ne reçoivent aucune aide financière directe de la part de
la famille. C’est moins que la moyenne nationale qui était de 27,6% en 2003 (enquête OVE).
Q.Les sommes que vous verse votre famille sont-elles approximativement les
mêmes chaque mois ?
Oui régulièrement toute l'année ou en période de cours
Non occasionnellement
Non concerné, aucun versement
Part des étudiants non aidés financièrement par la famille
selon l'âge
Chez les jeunes étudiants (moins de 20 ans),
l’aide familiale en argent est fréquente. Ils ne
sont que 10% à ne pas en recevoir (19,5% pour
l’ensemble de la population). Au-delà de 22
ans,
la
proportion
d’étudiants
aidés
financièrement par la famille diminue et la
tendance s’inverse après 25 ans. C’est à dire
que la proportion d’étudiants qui ne sont pas
aidés financièrement par la famille devient
majoritaire chez les 26/27 ans (52%) et chez
les 28 ans et plus (63%). L’autonomie
financière des étudiants s’accroît donc avec
l’âge. Nous constatons par ailleurs que l’effort
économique consenti par les familles pour
financer les études de leurs enfants n’est pas
le même selon le milieu social d’origine. En
effet, si l’on s’intéresse uniquement aux
étudiants de moins de 26 ans, on constate que
les fils et filles d’ouvriers sont en proportion 3
fois plus nombreux à ne pas recevoir de
l’argent de la famille comparativement aux
enfants de cadres (professions libérales et
cadres supérieurs, professeurs et professions
scientifiques).
L’enquête révèle aussi que la fréquence des
versements monétaires parentaux varie en
fonction du milieu social d’origine et des
autres ressources monétaires de l’étudiant que
sont les bourses sur critères sociaux et les
revenus issus d’une activité rémunérée,
surtout si les revenus de cette activité sont
réguliers.
51%
30%
19%
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
- de 20
20
21
22
23
24
25
26 - 27
28 et +
Part des étudiants non aidés financièrement par la famille
selon l'origine sociale
Agriculteur
Professeur et prof.scientifique
Prof.libérale et cadre sup
Artisan, Cçants et Chef.d'Ent
Prof.intermédiaire
Ouvrier
Employé
Inactif
Total
21
< 26 ans
Ensemble de
la population
10,2
8,8
10,4
15,8
10,0
31,7
19,0
32,1
16,8
11,3
13,5
10,9
17,1
12,2
34,6
21,8
45,2
19,2
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Tab.1
Aide familiale directe
On remarque en premier lieu que, quel que
soit le milieu social d’origine les étudiants
bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux
sont moins nombreux à recevoir de l’argent
des parents comparativement aux nonboursiers. Autrement dit, les parents semblent
moins enclins à donner de l’argent à leurs
enfants dès lors qu’ils bénéficient d’une
bourse sur critères sociaux. Mais lorsqu’il
s’agit de donner de l’argent régulièrement, les
différences selon l’origine sociale sont
accentuées et les grands perdants sont les fils
et filles d’ouvriers. En effet, chez les nonboursiers, un tiers des enfants d’ouvriers (34%)
reçoit régulièrement de l’argent de la famille
alors que chez les enfants issus des catégories
supérieures ce taux avoisine les 75%. En
second lieu, on note que les versements
monétaires parentaux réguliers sont moins
fréquents lorsque l’étudiant exerce une
activité rémunérée régulière durant l’année
universitaire et ce quelle que soit son
appartenance sociale. Mais, là encore ce sont
les étudiants issus de milieux ouvriers qui
bénéficient le moins d’une aide monétaire
familiale régulière. Ils ne sont plus que 27% à
recevoir régulièrement de l’argent de la
famille lorsqu’ils s’autofinancent en travaillant
régulièrement durant les études alors que ce
taux est deux fois plus élevé chez les étudiants
des catégories supérieures (60% chez les
enfants des cadres supérieurs et professions
libérales).
* Inactifs et Agriculteurs : non significatifs
Quelle est la somme d’argent donnée par la
famille ?
Aide à la lecture des tableaux : Tab.1. Parmi les étudiants issus de la
catégorie « professeurs et professions scientifiques », ne bénéficiant pas
d’une bourse sur critères sociaux, ils sont 73% à recevoir régulièrement de
l’argent de la famille.
Il est difficile d’évaluer avec exactitude la
contribution financière de la famille du fait de
l’irrégularité des versements et la diversité
des circonstances qui amènent à donner de
l’argent.
En effet, plus de la moitié des étudiants
interrogés ont déclaré recevoir régulièrement
de l’argent de la famille et 30%
occasionnellement. Néanmoins, si l’on se
réfère aux sommes données régulièrement par
la famille et en prenant comme base l’argent
reçu au cours du mois précédant l’enquête
(février 2005), on obtient un aperçu du
montant mensuel de l’aide familiale directe
fournie et de sa variation en fonction de la
situation
familiale
et
personnelle
de
l’étudiant.
Reçoit de
l'argent de la
famille
Reçoit
régulièrement de
l'argent de la
famille
Professeurs et professions Boursier
scientifiques Non boursier
76%
43%
91%
73%
Professions libérales et cadres Boursier
supérieurs Non boursier
76%
93%
53%
74%
Professions intermédiaires
Boursier
Non boursier
86%
89%
53%
63%
Employés
Boursier
Non boursier
72%
85%
37%
62%
Ouvriers
Boursier
Non boursier
64%
71%
26%
34%
Artisans-commerçants et chefs Boursier
d'entreprise Non boursier
69%
92%
29%
69%
Origine sociale de l'étudiant *
Bousiers sur C.S
*Inactifs et Agriculteurs: non significatifs
Tab.2
Aide familiale directe
Reçoit de
l'argent de la
famille
Reçoit
régulièrement de
l'argent de la
famille
Professeurs et professions Oui
scientifiques Oui de façon régulière
85%
81%
55%
72%
Professions libérales et cadres Oui
supérieurs Oui de façon régulière
87%
85%
59%
60%
Professions intermédiaires
Oui
Oui de façon régulière
80%
74%
56%
57%
Employés
Oui
Oui de façon régulière
75%
67%
45%
40%
Ouvriers
Oui
Oui de façon régulière
62%
61%
28%
27%
Artisans-commerçants et chefs Oui
d'entreprise Oui de façon régulière
87%
85%
51%
47%
Origine sociale de l'étudiant *
Exerce une activité
rémunérée durant l'année
universitaire
Tab.2. Parmi les étudiants issus de la catégorie « professeurs et professions
scientifiques » exerçant une activité rémunérée régulière durant l’année
universitaire, ils sont 72% à recevoir régulièrement de l’argent de la
famille.
Les étudiants de Lille 3, qui reçoivent des parents
une somme d’argent régulière, bénéficient en
moyenne par mois de 224 €, la moitié d’entre eux
ayant touché moins de 150 € (médiane).
Ces sommes sont sensiblement différentes selon « le
pouvoir économique » de la famille et les frais
générés par l’éloignement géographique du lieu
d’études et de son corollaire qui est de décohabiter
ou non.
22
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
D’une manière générale, les décohabitants sont davantage aidés financièrement par la famille que
les cohabitants et ce quelle que soit la situation sociale ou familiale de l’étudiant. Ce qui se traduit
dans notre enquête par une différence de 158 € par mois entre ces deux groupes d’individus. Les
décohabitants ont reçu en moyenne une somme mensuelle de 255 €, tandis que les cohabitants
n’ont eu que 97 €. Mais, on voit bien que l’effort économique des familles modestes pour aider
financièrement les enfants qui décohabitent demeure important (212 € en moyenne par mois).
Moyenne
Ecart D-C
Professeur et
prof.scientifique
Cohabitant
Décohabitant
124 €
301 €
+ 177 €
Profession libérale et
cadre sup
Cohabitant
Décohabitant
130 €
331 €
+ 201 €
Artisan, commerçant
et Chef.d'ent.
Cohabitant
Décohabitant
173 €
327 €
+ 154 €
Profession
intermédiaire
Cohabitant
Décohabitant
87 €
261 €
+ 174 €
Employé
Cohabitant
Décohabitant
87 €
249 €
+ 162 €
Ouvrier
Cohabitant
Décohabitant
79 €
212 €
+ 133 €
Moyenne mensuelle des versements monétaires réguliers de la famille
Artisan, commerçant et
Chef.d'ent.
289 €
Profession libérale et
cadre sup
277 €
Professeur et
prof.scientifique
225 €
prof intermédiaire
203 €
179 €
Employé
Ouvrier
159 €
0€
50 €
100 €
150 €
200 €
250 €
300 €
Le revenu des parents influe bien évidemment sur les sommes qu’ils sont en mesure de donner à
leurs enfants. En effet plus les revenus sont importants et plus les versements monétaires réguliers
sont élevés. Mais ce qui est intéressant à noter, c’est la « distance économique » entre les
versements monétaires et les revenus. Si l’on compare toutes choses égales par ailleurs, la moyenne
des sommes d’argent données régulièrement par la famille, on remarque que l’effort financier de
celles à très faibles revenus est 2 fois plus important que celui des familles à très hauts revenus. Les
étudiants dont les parents ont un revenu de 1000 € (10% de la population interrogée) consentent à
donner à l’étudiant en moyenne 124 € par mois, soit deux fois et demi de moins que ceux dont les
parents ont un revenu au moins 5 fois plus élevé (les étudiants dont les revenus parentaux sont
supérieurs ou égaux à 5000 € par mois reçoivent en moyenne 317 €).
Répartition selon le revenu des parents (en %)
30,0
28,4
26,7
25,0
21,5
Enq.Lille 3
21,8
Enq.OVE 2003
20,0
Montant mensuel moyen des versements monétaires parentaux en fonction du
revenu des parents
17,8
15,4
Moins de 1000€
de 1000 à 1999€
de 2000 à 2999€
de 3000 à 3999€
de 4000 à 4999€
5000€ et plus
14,2
15,0
11,5
9,9
9,4
10,0
8,2
7,4
7,4
5,0
Moyenne
124 €
147 €
207 €
264 €
262 €
317 €
Médiane
100 €
100 €
154 €
200 €
240 €
250 €
Ecart-type
104 €
158 €
169 €
213 €
200 €
218 €
0,4
0,0
Sans objet
(décédé…)
Moins de
1000€
de 1000 à
1999€
de 2000 à
2999€
de 3000 à
3999€
de 4000 à
4999€
5000€ et plus
Nous avons constaté précédemment que la fréquence des versements monétaires directs des
parents diminuait avec la montée en âge, mais il apparaît au regard des sommes versées
régulièrement que le montant mensuel moyen de cette aide monétaire est plus élevé chez les plus
âgés. Ainsi, chez les moins de 20 ans, le montant mensuel moyen de cette aide familiale financière
directe est de 151 € alors qu’il est de 295 € chez les 24 ans et de 282 € chez les 25 ans et plus. On
en arrive donc à la même remarque que celle de l’OVE7, à savoir que « la décroissance des
versements affecte surtout l’argent de poche ».
7
Jean-Claude EICHER et Louis GRUEL, Le financement de la vie étudiante, Paris, la Documentation Française, « Cahier de
l’OVE N°3 », 1997.
23
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
3.2.L’aide familiale indirecte
Ce que nous qualifions ici d’aide familiale indirecte correspond aux aides « en nature » (nourriture,
prêt d’un véhicule, etc.) ou aux aides monétaires indirectes et correspondant à des frais ou
dépenses payées directement par la famille (frais d’inscription, téléphone, vêtements, etc.). Elle se
caractérise donc, par opposition à l’aide familiale directe, par le fait que l’étudiant ne gère pas
directement cette aide financière. L’ensemble de ces aides constitue un complément non
négligeable aux ressources monétaires des étudiants et témoigne aussi du degré de dépendance
(économique et sociale) de l’étudiant à l’égard de sa famille.
Le tableau ci-dessous montre assez clairement que les dépenses afférentes aux loisirs, à
l’habillement et aux vacances sont beaucoup plus souvent prises en charge par l’étudiant lui–même
comparativement aux frais d’inscription ou de soin et de santé qui au contraire sont plus
fréquemment supportés en totalité par la famille (respectivement 56% et 41%).
Concernant les autres dépenses payées en totalité par la famille, on trouve également le loyer
(33%), le téléphone (30%) et diverses factures : eau, électricité, etc.(37%).
Les différences les plus significatives entre filles et garçons se situent dans la prise en charge par
l’entourage familial des dépenses d’habillement et celles relatives aux vacances. En effet, la part
des dépenses d’habillement payées en totalité par la famille chez les filles est deux fois moins
importante que chez les garçons (8% contre 17%). Et, concernant les dépenses liées aux vacances
payées en totalité par la famille, la proportion est plus importante chez les filles (19% versus
hommes 11%).
En totalité
En partie
Jamais
56,0
23,3
25,8
22,1
33,4
30,2
19,3
40,9
10,8
4,9
16,9
36,8
9,6
27,8
13,8
15,0
8,4
13,0
28,7
20,5
38,1
19,4
24,5
6,2
34,4
48,9
60,4
62,9
58,2
56,8
52,0
38,6
51,1
75,7
58,6
57,0
Frais d'inscription
Livres et fournitures universitaires
Frais de transports en commun
Essence et frais de voiture *
Loyer
Téléphone
Dépenses d'alimentation (hors domicile parental)
Frais de soin et de santé
Vêtements
Sorties et loisirs
Vacances
Vos factures (Electricité, eau etc.)
* Assurance + entretien
Dépenses payées en totalité par la famille selon le genre (en %)
35,5
37,4
Vos factures (Electricité, eau, etc.)
11,1
Vacances
19,3
4,6
5,6
Sorties et loisirs
Chez 11% des
étudiants de Lille
3 la famille ne
paie jamais rien.
16,9
Vêtements
8,3
41,6
40,6
Frais de soin et de santé
18,2
19,8
Dépenses d'alimentation (hors domicile parental)
Garçons
27,1
Téléphone
31,5
Filles
31,8
34,2
Loyer
18,9
Essence et frais de voiture *
23,5
23,5
Frais de transports en commun
26,7
24,7
Livres et fournitures universitaires
19,9
52,6
Frais d'inscription
57,4
0
10
20
24
30
40
50
60
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Comme on pouvait s’y attendre, l’environnement socio-économique familial joue un rôle important
en ce qui concerne l’aide parentale indirecte. On remarque d’emblée que les étudiants des milieux
sociaux plus favorisés bénéficient plus souvent que les autres d’une prise en charge totale des
dépenses les plus lourdes et ce quelle que soit la tranche d’âge considérée et la nature de la
dépense. Prenons l’exemple du loyer, les étudiants de moins de 20 ans décohabitants dont les
parents perçoivent moins de 1000 € de revenus mensuels sont en proportion 7 fois moins nombreux
que ceux dont les parents perçoivent plus de 4000 € par mois à bénéficier de la prise en charge
totale du loyer. Lorsqu’on prend la variable PCS la tendance est la même avec un rapport de 1 à 2
entre les ouvriers et les cadres et professions supérieures. On constate par ailleurs que la fréquence
de la prise en charge totale des dépenses diminue avec l’âge et cela vaut quel que soit le milieu
d’origine de l’étudiant. Pour prendre un autre exemple, on voit en effet que la fréquence du
paiement en totalité des factures liées à la décohabitation passe, parmi les plus pauvres (<1000€),
de 28% chez les moins de 20 ans à 12% dans la tranche des 21 à 25 ans, soit deux fois moins.
Revenu mensuel des parents
<1000 €
1000-1999€
2000-2999€
3000-3999€
4000-4999€
5000€ et +
Ensemble
Loyer des décohabitants payé en totalité
< 20 ans
21-25 ans
11%
6%
28%
16%
46%
36%
63%
39%
79%
33%
NS
51%
45%
30%
Factures (eau, gaz, électricité…) en totalité
< 20 ans
21-25 ans
28%
12%
41%
17%
52%
31%
55%
41%
73%
39%
NS
47%
50%
30%
Frais de transports en totalité
< 20 ans
21-25 ans
22%
3%
24%
14%
42%
21%
40%
24%
56%
26%
29%
26%
36%
19%
Frais de voiture en totalité
< 20 ans
21-25 ans
15%
9%
32%
25%
27%
34%
41%
39%
49%
41%
NS
43%
32%
32%
Livres et fournitures universitaires en totalité
< 20 ans
21-25 ans
4%
7%
19%
10%
33%
20%
42%
24%
57%
23%
35%
27%
31%
18%
Frais d'inscription en totalité
< 20 ans
21-25 ans
46%
11%
62%
30%
73%
53%
85%
59%
89%
62%
83%
72%
72%
47%
Frais de soin et de santé en totalité
< 20 ans
21-25 ans
30%
13%
55%
18%
60%
36%
57%
38%
70%
31%
41%
38%
56%
29%
Pris en charge en totalité par les parents ou la famille
NS : non significatif car effectif trop faible.
PCS du père ou à défaut de la mère
Pris en charge en totalité par les parents ou la famille
Cad.&
Prof.sup
Arti-ComChef.Ent.
Profession
intermed
Employé
Ouvrier
Ensemble
Loyer des décohabitants payé en totalité
< 20 ans
21-25 ans
63%
39%
44%
32%
42%
36%
33%
25%
29%
17%
43%
30%
Factures (eau, gaz, électricité…) en totalité
< 20 ans
21-25 ans
60%
38%
48%
37%
57%
32%
37%
28%
32%
19%
48%
32%
Frais de transports en totalité
< 20 ans
21-25 ans
41%
24%
31%
17%
42%
19%
32%
23%
24%
11%
34%
20%
Frais de voiture en totalité
< 20 ans
21-25 ans
37%
38%
30%
41%
38%
38%
21%
27%
18%
21%
29%
32%
Livres et fournitures universitaires en totalité
< 20 ans
21-25 ans
42%
24%
38%
23%
30%
19%
26%
19%
15%
8%
30%
19%
Frais d'inscription en totalité
< 20 ans
21-25 ans
82%
59%
65%
50%
77%
47%
62%
51%
61%
27%
70%
47%
Frais de soin et de santé en totalité
< 20 ans
21-25 ans
55%
34%
56%
18%
68%
34%
51%
36%
51%
23%
55%
31%
NB : Inactifs non significatifs
25
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Aides en nature…
Les étudiants reçoivent également de la part des membres de leur famille des aides en nature sous
forme de dons ou de prêts. L’aide alimentaire (provisions) est de loin celle qui est la plus souvent
apportée par la famille (56%) et inversement ce qui est prêté plus rarement (hormis le prêt d’un
lieu de vacances qui demeure très marginal), c’est la voiture : 58% jamais.
96% des étudiants de Lille 3 ont reçu
de la famille une aide en nature.
Fréquence en % des aides en nature de la famille
(dons ou prêts)
15,8
18,3
42,2
25,9
58,1
72
52,3
Jamais
Parfois
Souvent
55,8
45,8
19,7
16,9
31,9
22,2
Provisions
alimentaires
Prêt de voiture
11,1
12
Prêt du lieu de
vacances
Gros cadeaux (HIFI,
TV,meubles,
électro.)
Petits cadeaux
(disques, livres,
vêtements…)
En résumé, tout se passe comme si les parents estimaient devoir continuer à prendre en charge les
frais générés par les études (frais d’inscription, loyer pour les décohabitants) et à un degré moindre
ceux couvrant les besoins de la vie courante (nourriture) mais qu’au contraire, ils demandent à
l’étudiant d’autofinancer ses dépenses de loisirs et de vacances. On peut également faire
l’hypothèse que c’est l’étudiant lui-même qui estime (dans son processus d’émancipation) ne plus
devoir rendre compte à sa famille de ses loisirs.
26
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
4.Analyse par répartition du montant des
ressources monétaires
Après avoir passé en revue les principales sources de financement et tenté d’en dégager les
« discriminations » sous-jacentes, il nous a semblé intéressant d’analyser aussi la répartition des
flux financiers qui structurent le « porte-monnaie » moyen d’un étudiant de Lille 3. Il s’agit donc
ici des ressources monétaires (régulières ou non) contrôlées par l’étudiant lui-même.
Les trois sources de revenu prises en compte dans l’analyse sont donc :
-
L’activité rémunérée de l’étudiant ;
L’aide en espèces des parents ou plus largement d’un membre de la famille ;
Les aides en espèces de la collectivité (bourses, allocations d’études, aides sociales, etc.).
Tous les étudiants n’ont cependant pas renseigné les questions relatives aux ressources financières.
Aussi, nous avons choisi de ne traiter dans cette partie que les étudiants ayant répondu à toutes les
questions (soit 87% des personnes interrogées). Les montants sur lesquels portera l’analyse peuvent
donc être sensiblement différents de ceux énoncés précédemment.
4.1.Montant mensuel moyen des ressources monétaires d’un
étudiant de Lille 3
Pour répondre à cette question, il nous a fallu procéder à un cumul des sommes mensuelles
moyennes déclarées par l’étudiant pour chacune des sources de financement. Ce qui présente aussi
l’avantage de pouvoir calculer la répartition par poste.
494 € de ressources monétaires par mois
Les ressources monétaires directes sur lesquelles les étudiants de Lille 3 peuvent compter s’élèvent
en moyenne à 494€ par mois, soit un peu plus de la moitié (53%) du SMIC net8 à la même période.
Ces ressources moyennes peuvent varier de 477€ à 511€ (intervalle de confiance à 95%) et si la
moitié des étudiants dispose de moins de 424€ par mois (médiane), ils sont 25% à percevoir moins de
241€ par mois (1er quartile).
Si l’on compare ces résultats aux données extraites de l’enquête nationale 2003, on constate que
les étudiants de Lille 3 (interrogés en 2005) sont « moins riches » que la moyenne nationale. En
effet, les ressources monétaires directes mensuelles s’élevaient à 582 € au national, soit 18% de
plus par rapport aux étudiants de Lille 3.
En regardant de plus près la structuration
du «porte-monnaie» moyen d’un étudiant
de Lille 3, on remarque qu’il est
constitué à hauteur de 41% par l’aide
publique, de 30% par l’aide familiale en
argent et de 29% par les revenus issus
d’une activité rémunérée. Au niveau
national, c’est la part des ressources
issues de l’activité rémunérée qui est la
plus importante (42%) et celle provenant
de l’aide publique qui est la plus faible
(24%).
8
Ressources monétaires directes
Moyenne
Intervalle de
Borne inférieure
confiance à 95% Borne supérieure
Ecart-type
1er quartile
Médiane
3è quartile
SMIC en mars 2005 : 927 € net pour 35 heures de travail par semaine.
27
494,1€
477,1€
511,2€
365,2€
241,0€
424,0€
649,7 €
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Voyons maintenant comment varie l’origine des ressources en fonction des caractéristiques de
l’étudiant, de celles de sa famille, de son mode de logement et des caractéristiques liées aux
études suivies.
4.2.Origine des ressources
Selon l’âge
L’âge de l’étudiant, comme il a été dit auparavant, est un facteur important dans l’analyse des
ressources financières car il renvoie inévitablement à la question de la dépendance et l’autonomie
vis-à-vis des parents. Qu’en est-il exactement ?
Le premier constat que l’on peut faire, c’est que le niveau moyen des ressources monétaires des
étudiants augmente avec l’âge. En effet, ces ressources sont 3,5 fois plus importantes chez les
étudiants âgés de « 27 ans et + » comparées aux plus jeunes (18 ans). La rupture par rapport à
l’ensemble de notre population se situe à 22 ans.
Ensuite, concernant l’origine des ressources, on est frappé de voir que l’aide publique est certes
importante chez les plus jeunes (48% chez les 18 ans) mais qu’elle constitue à tous les âges la
principale source financière, exception faite pour les étudiants âgés de 26 ans. Cela est peu
surprenant compte tenu des caractéristiques sociales de la population étudiante de Lille 3. Il
apparaît également que les revenus du travail ne se substituent à l’aide familiale qu’au plus haut de
la pyramide des âges.
Age et montant moyen des ressources monétaires directes mensuelles
Resssources monétaires selon l'âge
Age
Moyenne
Médiane
18
261 €
171 €
19
400 €
362 €
20
439 €
395 €
21
495 €
415 €
22
527 €
441 €
23
547 €
469 €
24
600 €
589 €
25
559 €
479 €
26
616 €
531 €
27 et +
939 €
765 €
Total
494 €
424 €
1 200 €
1 024 €
1 000 €
912 €
800 €
939 €
719 €
600 €
400 €
916 €
495 502
€ €
400 €
374 €
608 € 600 €
578 €
547 €
527 €
616 €
559 €
439 420
€ €
325 €
261 €
200 €
0€
18
19
20
21
22
Enquête Lille 3
23
24
25
26
27 et +
Enquête nationale OVE
Composition des ressources monétaires selon l'âge
Age
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27 et +
Revenus du
travail
12%
26%
24%
31%
32%
30%
29%
26%
46%
38%
Aides
publiques
48%
42%
43%
37%
37%
43%
38%
36%
35%
51%
Aides de la
famille
40%
33%
33%
31%
31%
27%
33%
37%
19%
11%
L’aide publique comme nous l’avons vu précédemment (cf. chapitre 2) est composée
essentiellement des bourses octroyées aux étudiants et de l’allocation logement, c’est pourquoi il
convient d’examiner plus précisément si le mode de logement est en rapport avec le niveau et la
composition des ressources monétaires.
28
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Selon le mode de logement
Type de logement et ressources monétaires de l'étudiant
Type de logement
Résidence collective (1)
Résidence individuelle (2)
Chez les parents
Activité
rémunérée
(en%)
18,2
26,1
40,9
Aides
publiques
(en %)
47,4
39,6
38,6
Versements
parentaux
(en %)
34,4
34,3
20,5
Res.mens.
moyennes
(en €)
504€
604€
373€
1) Résidence universitaire, chambre étudiant.
2) Location (seul, en couple ou à plusieurs), logement personnel.
Comme on pouvait s’y attendre, les étudiants vivant chez leurs parents disposent de ressources
monétaires moins importantes que ceux qui ont pris une certaine indépendance (38% de moins entre
les deux extrêmes) et l’on constate que le mode de logement induit également des différences dans
la structure de ces ressources. Les aides publiques représentent la plus grosse part des ressources
monétaires des étudiants décohabitants (bourses et allocation logement) même si l’aide parentale
demeure relativement présente (34%). Il existe aussi une différence entre les étudiants vivant en
résidence collective et ceux qui habitent dans un logement individuel. Ces derniers ont des
ressources qui proviennent davantage d’un travail rémunéré (26%) alors que pour les premiers l’aide
publique constitue près de la moitié des ressources monétaires (47%).
Quant aux étudiants vivant exclusivement chez leurs parents, ils cumulent l’avantage d’un logement
gratuit et d’aides familiales en espèce, tandis que le travail rémunéré (41% des ressources) leur
fournit un apport en « argent de poche » non négligeable.
Selon les caractéristiques socio-économiques de la famille
Le premier constat que l’on fait du point de vue des ressources mensuelles, c’est que les situations
entre les différentes PCS sont très disparates, sauf pour la catégorie « inactifs », composée de
chômeurs, retraités, ou personnes au foyer et dont les étudiants qui en sont issus disposent de la
plus haute somme d’argent, 552 € en moyenne par mois dont 65% d’aide publique.
Ensuite, on remarque que les enfants issus de la catégorie ouvrier ont des ressources mensuelles
légèrement supérieures ou proches de ceux issus des catégories les plus favorisées, grâce à l’aide
publique qui permet de soulager ou pallier l’absence ou l’insuffisance de l’aide familiale. Notons
que 59% de ressources monétaires des fils et filles d’ouvriers inscrits à Lille 3 proviennent de l’aide
publique (bourse et/ou allocation logement) alors que chez les étudiants issus des catégories
« professeur et profession scientifique et profession libérale et cadre supérieur » ce sont les parents
qui financent (plus de 41% des ressources monétaires). On retiendra également que les étudiants
issus des catégories les moins homogènes, « employé » et « profession intermédiaire », sont ceux
qui s’autofinancent le plus en travaillant (respectivement 37% et 31% des ressources).
PCS du père ou à défaut de la mère et ressources monétaires de l'étudiant
Agriculteur
Professeur et prof.scientifique
Prof.libérale et cadre sup
Artisan, comm et Chef d'ent.
Profession intermédiaire
Employé
Ouvrier
Inactif
Activité
rémunérée
(en%)
24,4
28,9
27,2
19,7
30,9
37,1
25,5
23,5
29
Aides
publiques
(en %)
53,5
30,0
27,2
44,3
35,8
39,5
59,1
65,1
Versements
parentaux
(en %)
22,3
41,1
45,6
36,0
33,3
23,4
15,4
11,4
Res.mens.
moyennes
(en €)
452€
428€
486€
518€
487€
514€
511€
552€
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Lorsqu’on examine maintenant l’origine des ressources en fonction des revenus parentaux, on
constate qu’il existe une compensation très nette entre l’aide publique et l’aide des parents. En
effet, plus le revenu des parents est faible et plus l’aide publique est élevée, ce qui semble tout à
fait logique si l’on considère les critères d’attribution des bourses et allocations d’études. Lorsque
les parents ont des revenus supérieurs à 3000 €, l’aide publique est 3 fois moins importante que
celle accordée aux très faibles revenus (moins de 1000 €). On notera également que l’aide publique
versée aux étudiants issus des familles les plus aisées (5000 € et plus) est loin d’être négligeable
(119 € par mois) même si (faut-il le rappeler) cette dernière n’est pas de nature identique
puisqu’elle correspond davantage à une allocation logement. Quant aux étudiants dont les familles
ont des revenus situés entre 2000 € et 3999 €, ils tirent une fraction de leurs ressources plus élevée
que la moyenne d’un travail rémunéré (33%).
Répartition des ressources monétaires selon le revenu des parents
600,0
568 €
12%
511 €
515 €
480 €
500,0
473 €
474 €
46%
49%
17%
29%
400,0
300,0
69%
50%
55%
38%
21%
200,0
100,0
19%
33%
28%
33%
23%
23%
28%
27%
0,0
Moins de 1000€ de 1000 à 1999€
de 2000 à
2999€
Activité rémunérée
de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus
Aides publiques
Versements parentaux
En ce qui concerne les autres variables, telle que la filière d’études ou encore le niveau
d’inscription (fortement lié à l’âge) ou l’UFR d’appartenance, ainsi que le genre, l’étude n’a pas
mis en évidence de différences significatives quant au rôle qu’elles peuvent jouer sur le montant
des ressources et leur origine. En revanche, l’âge, le mode de logement et les caractéristiques
socio-économiques de la famille sont des facteurs importants qui peuvent produire des inégalités
certaines entre les étudiants.
30
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
5.Comment les étudiants de Lille 3 jugent-ils
leurs ressources financières ?
Globalement, moins d’un étudiant sur quatre juge que ses ressources financières sont
insatisfaisantes9, 44% les jugent acceptables et près d’un sur trois déclare qu’elles sont
satisfaisantes. Néanmoins, 70% des étudiants interrogés ont dit qu’il leur était arrivé de se
restreindre depuis le début de l’année universitaire et 60% de puiser dans leurs économies. 37% ont
eu, au cours des 6 derniers mois, un découvert à la banque et l’on constate que près d’une
personne sur 3 (30%) a dû demander une aide exceptionnelle à la famille. Ils sont également 26% à
avoir dû travailler davantage (petits boulots ou jobs étudiants) afin de boucler un budget ou pour
faire face à des imprévus. On peut donc supposer ici que l’indice de satisfaction général plutôt
positif (acceptable+satisfaisant) est fonction d’une interaction de paramètres qu’il nous semble
intéressant de caractériser.
Q.Depuis le début de l'année universitaire, vous est-il arrivé :
De vous restreindre
70
De piocher dans vos
économies
61
D'avoir un découvert à la
banque
37
De demander une aide
exceptionnelle à la
famille
30
De vous mettre à
travailler davantage
(jobs, petits boulots…)
26,4
De demander une aide
exceptionnelle à un ami
7
De contracter un prêt
bancaire
3
De demander une aide
exceptionnelle (à
l'université)
2
0
10
20
30
40
50
60
70
80
%
L’analyse des correspondances multiples (cf. page suivante), montre en effet une opposition très
nette sur l’axe 1, de gauche à droite, entre les étudiants qui se disent satisfaits de leurs ressources
financières et ceux qui en sont insatisfaits. Les premiers se distinguent des seconds par le fait qu’ils
sont non-boursiers sur critères sociaux, que leurs parents ont des revenus supérieurs à 3000 € et
qu’ils sont issus de milieux sociaux plus favorisés, « cadre et profession supérieure ». A l’opposé, les
insatisfaits sont caractérisés par le fait d’être boursiers sur critères sociaux, d’avoir un père ouvrier
ou inactif (chômeur ou retraité), et dont le revenu familial mensuel moyen est inférieur à 2000 €.
Ces étudiants ne perçoivent généralement aucune aide financière de la famille. Le troisième groupe
représente l’étudiant moyen qui estime que ses ressources sont acceptables.
9
A titre de comparaison le taux d’insatisfaction à Lille 1 était de 31% et le taux de satisfaction de 23% (source :
OFIP Publication N°28).
31
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Le deuxième axe oppose davantage les étudiants qui vivent chez leurs parents à ceux qui
décohabitent. Ces derniers ont des ressources mensuelles supérieures à 400 €, touchent une
allocation logement, appartiennent à des familles dont les revenus sont supérieurs à 4000 € et sont
plus âgés. A l’inverse, ceux qui habitent chez les parents sont les plus jeunes (moins de 20 ans),
disposent de ressources mensuelles inférieures à 200 €.
Les variables prises en compte dans l’AFCM sont : la PCS parentale, les ressources mensuelles de la famille, les ressources monétaires mensuelles de
l’étudiant, l’âge (regroupé en 4 classes), le fait d’être boursier sur critères sociaux ou non, d’avoir une activité rémunérée durant l’année
universitaire, d’être aidé financièrement par la famille, de loger ou non chez les parents et le jugement porté par l’étudiant sur ses ressources
financières.
L’étude révèle que les étudiants qui ne sont pas satisfaits de leurs ressources financières se sont
trouvés, depuis le début de l’année universitaire, dans des situations bien plus inconfortables que
les autres. 93% d’entre eux ont dû se restreindre (contre 49% chez les satisfaits), 76% ont dû puiser
dans leurs économies et plus de la moitié ont eu un découvert à la banque. Ces situations
financières jugées difficiles ont également contraints plus de la moitié de ces étudiants (52%) à
demander une aide exceptionnelle à la famille et certains d’entre eux ont dû exercer plus de petits
boulots ou jobs pour pouvoir s’en sortir (42%). 6% des personnes ayant jugés leurs ressources
monétaires insatisfaisantes ont eu recours à un prêt bancaire ou se sont tournées vers l’université
pour demander une aide exceptionnelle dans le cadre du FSDIE10 notamment.
10
FSDIE : Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Etudiantes.
32
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Jugement sur les ressources monétaires et situations financières depuis le début de l'année universitaire
93%
73%
A dû se restreindre
49%
63%
A dû piocher dans ses économies
76%
48%
58%
35%
A eu un découvert à la banque
26%
A dû demander une aide
exceptionnelle à la famille
42%
A dû se mettre à travailler davantage
(jobs, petits boulots…)
A dû demander une aide
exceptionnelle à un ami
A dû contracter un prêt bancaire
A dû demander une aide
exceptionnelle (à l'université)
28%
14%
6%
15%
3%
6%
3%
1%
2%
1%
0%
52%
30%
15%
6%
10%
20%
30%
40%
Satisfaisantes
50%
60%
Acceptables
70%
80%
90%
100%
Insatisfaisantes
Aide à la lecture : 93% des étudiants qui jugent leurs ressources financières insatisfaisantes ont dû se restreindre, alors
qu’ils ne sont que 49 % lorsqu’ils ont dit qu’elles étaient acceptables…
Satisfaction et niveau des ressources monétaires
Nous pouvions également supposer qu‘il existait un lien fort entre le niveau des ressources
monétaires toutes sources confondues (activité rémunérée + aide publique + aide familiale directe)
et celui des jugements de satisfaction ou d’insatisfaction exprimés par les étudiants de Lille 3 à
l’égard de leurs ressources financières. Or, nous constatons que les choses ne sont pas aussi simples
puisque le taux d’insatisfaction est proche, voire plus élevé chez les étudiants qui disposent des
ressources les plus élevées. L’explication vient sans doute du fait que la situation financière de
l’étudiant et son appréciation sont le produit d’une balance entre les dépenses, les ressources
monétaires et l’aide familiale indirecte
qui joue un rôle prépondérant. On voit
Ressources mensuelles
Satisfaisantes
Acceptables Insatisfaisantes
bien, lorsqu’on examine le jugement
< = 200€
39,1
38,6
22,3
des étudiants décohabitants, que les
201 à 400€
32,6
44,7
22,8
plus aidés par la famille jugent leurs
401 à 600 €
30,2
44,7
25,1
ressources
monétaires
plus
> 600 €
31,1
47,7
21,2
satisfaisantes. Pour ne prendre que les
postes budgétaires les plus significatifs,
on retiendra que 63% des étudiants
Les membres de la famille paient en totalité :
satisfaits
de
leurs
ressources
Satisfaisantes
Acceptables
Insatisfaisantes
monétaires ont leurs frais d’inscription
Loyer
51%
36%
30%
Factures (EDF, GDF…)
44%
28%
25%
payés en totalité par la famille, 44%
Téléphone
34%
31%
20%
ont leurs factures prises totalement en
Frais d'inscription
63%
51%
42%
Livres et fournitures universitaires
24%
17%
8%
charge et plus de la moitié ne payent
Frais de santé
41%
30%
23%
pas le loyer. D’une façon plus générale,
Alimentation
25%
19%
11%
la satisfaction des étudiants sur leurs
Aide à la lecture : 51% des étudiants qui se disent satisfaits des ressources monétaires ont leur loyer payé
ressources monétaires est d’autant
en totalité par la famille alors que chez les étudiants qui jugent leurs ressource insatisfaisantes, ce taux n'est
que de 30%.
moins grande que le soutien familial
diminue.
33
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
L’autre niveau d’explication sur lequel on peut s’appuyer est celui mis en avant par C.Grignon et
L.Bruel11 qui avancent l’idée que « la majoration de l’insatisfaction peut renvoyer moins au volume
des ressources qu’à la manière dont elles sont obtenues, au prix affectif payé pour en bénéficier »
et que « le fait d’être satisfait des ressources peut renvoyer à une dimension psychologique » qui se
combine avec des contraintes objectives difficilement perceptibles à travers des indicateurs. En
effet si les étudiants issus de milieux sociaux moins favorisés se déclarent plus insatisfaits, c’est
sans doute que l’effort consenti par la famille est plus important (surtout lorsqu’il y a
décohabitation) et que la mise à niveau de leurs ressources financières provient en grande partie
des aides publiques en général et de la bourse en particulier ; et que sans ces aides point d’autre
salut que de travailler pour financer ses études ou dans le pire des cas y mettre un terme. A
l’inverse on peut imaginer que les étudiants des milieux sociaux plus favorisés peuvent compter sur
un soutien familial solide (lorsqu’ils ne sont pas en rupture familiale). Le degré de satisfaction
renvoie donc dans une certaine mesure à l’aisance familiale et au risque (subjectif ou objectif) de
précarisation de l’étudiant lui-même.
Décohabitants uniquement
Origine sociale et jugement sur les ressources monétaires
Agriculteur
Cadre & prof.sup
Artisan, comm et Chef d'Ent.
Profession intermédiaire
Employé
Ouvrier
Inactif, Chômeur, Retraité
Satisfaisantes
27,2
40,3
40,2
29,8
23,1
20,6
13,6
Acceptables
52,3
41,3
34,2
39,8
47,5
49,4
50,0
Insatisfaisantes
20,5
18,4
25,6
30,4
29,4
30,0
36,4
Total
100
100
100
100
100
100
100
Décohabitants uniquement
Revenus mensuels des parents et jugement sur les ressources monétaires
Moins de 1000€
de 1000 à 1999€
de 2000 à 2999€
de 3000 à 3999€
de 4000 à 4999€
5000€ et plus
11
Satisfaisantes
12,5
21,3
28,7
44,1
46,4
54,3
In « La vie étudiante », PUF, octobre 1999.
34
Acceptables
46,6
50,4
45,0
40,8
34,5
25,7
Insatisfaisantes
40,9
28,3
26,3
15,1
19,1
20,0
Total
100
100
100
100
100
100
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Conclusion
En guise de conclusion, nous reprendrons ici les principaux enseignements tirés de cette analyse des
ressources financières.
L’étude confirme que la situation sociale et économique du public étudiant de Lille 3 est dans
l’ensemble plus précaire que celle de la moyenne des étudiants de France voire de celle d’une
université voisine. On retiendra notamment que la proportion de boursiers sur critères sociaux
parmi les répondants à l’enquête est de 48% contre 29% au national et 38% à Lille 1 ; et que 38% des
bourses versées sont à l’échelon maximum (échelon 5). Ensuite, nous avons également mis en avant
que les étudiants de Lille 3 étaient globalement moins « riches » que la moyenne nationale, du fait
qu’ils disposent de ressources monétaires moins importantes (18% de moins que la moyenne
nationale de 2003), lesquelles correspondent à la moitié d’un SMIC mensuel, soit 494 €.
Cette enquête a également permis de montrer la grande variabilité des ressources financières des
étudiants où l’âge, l’environnement social et économique de la famille se sont avérés être les
facteurs les plus discriminants.
Le financement des études repose, comme nous l’avons vu, sur une triangulation des ressources
provenant des aides publiques, de l’aide familiale directe ou indirecte et des revenus issus d’un
travail rémunéré. Dans ce jeu complexe, les étudiants issus des milieux sociaux les plus « pauvres »
se trouvent dans des situations bien plus inconfortables et fragiles que les autres, malgré
l’importance à tous les âges de l’aide publique qui permet un rééquilibrage des ressources
monétaires entres les différents milieux sociaux. Rappelons au passage que 71% des étudiants de
Lille 3 bénéficient d’une aide publique qui s’élève en moyenne à 311€ par mois et par étudiant.
Nous avons vu que si les étudiants des milieux les plus favorisés peuvent compter sur un soutien
familial important (en espèce, en nature ou par la prise en charge des dépenses les plus lourdes),
ceux des milieux les plus défavorisés économiquement et culturellement sont en revanche
contraints, dès les premières années, à acquérir plus rapidement une autonomie financière.
L’étude a aussi montré que les étudiants de Lille 3 ne peuvent compter exclusivement sur les aides
familiales ou publiques, l’exercice d’une activité rémunérée est souvent nécessaire voire
indispensable. L’enquête a révélé que 71% des personnes interrogées ont déclaré travailler soit
durant l’année universitaire (44%) ou exclusivement l’été (27%). Malheureusement les emplois qu’ils
occupent sont encore mal rétribués, la moitié des étudiants gagnant en moyenne moins de 300 € par
mois. D’ailleurs, les revenus provenant de ces activités rémunérées ne représentent en moyenne
que 29% des ressources monétaires d’un étudiant de Lille 3. La situation des étudiants issus des
catégories moyennes est ici particulièrement éclairante, trop « riches » pour pouvoir bénéficier
d’une aide publique suffisante et pas assez pour que la famille puisse prendre en charge la totalité
des frais générés par les études.
Enfin, nous retiendrons également que le fait d’habiter ou non chez ses parents a son importance. A
tous les étages de notre analyse, la décohabitation s’est avérée être un élément de différenciation
des conditions financières des étudiants. La décohabitation génère un coût important (loyer,
transport, etc.) qui exerce une contrainte financière bien plus forte sur les familles aux revenus les
plus faibles ou moyens ; avec un système d’allocation logement qui, il faut bien le dire, ne profite
pas forcément aux plus démunis, qui devant l’insuffisance de chambres en résidence universitaire,
doivent se tourner vers d’autres formes de logement plus coûteuses.
Pour terminer, nous nous hasarderons à émettre l’idée que les conditions financières des étudiants
de Lille 3, même si elles peuvent paraître dans certains cas satisfaisantes ou acceptables, sont
extrêmement fragiles du fait du poids de l’aide publique et/ou familiale. Nul n’est en effet protégé
car lorsque les liens familiaux sont rompus la situation financière peut basculer. De même, le coût
d’un échec n’a pas les mêmes conséquences selon que l’on est issu d’un milieu plus ou moins aisé.
35
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Index des sigles et acronymes
AE
Allocation d’Etude
CAF
Caisse d’Allocation Familiale
CEVU
Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire
CROUS
Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires
CS
Critères Sociaux (bourses sur…)
CUPS
Centre Universitaire de Prévention de la Santé
EGO
Economie et Gestion des Organisations
FSDIE
Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Etudiantes
FSU
Fond Social Universitaire
UFR
Unité de Formation et de Recherche
LEA
Langues Etrangères Appliquées
LCE
Langues et Civilisation Etrangère
MIASHS
Mathématiques, Informatique Appliquées aux Sciences Humaines et Sociales
OFIP
Observatoire des Formations et de l’Insertion Professionnelle (Lille 1)
OVE
Observatoire national de la Vie Etudiante
PCS
Professions et Catégories Socioprofessionnelles (INSEE)
RME
Revenu Minimum Etudiant
SCD
Service Commun de Documentation
SHS
Sciences Humaines et Sociales
SMIC
Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance
36
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Notes personnelles
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
37
Enquête CVE OFIVE-Lille 3
Pour en savoir plus
Les autres cahiers de l’enquête conditions de vie des étudiants de
Lille 3 :
-
Les habitudes alimentaires et l’état de santé
Le logement et les transports
Les conditions d’études et l’environnement pédagogique
Les pratiques culturelles, associatives et sportives
http://www.univ-lille3.fr/ofive
Les publications de l’observatoires national de la vie étudiante :
http://www.ove-national.education.fr/
Les autres références :
- Les conditions financières des étudiants des Lille 1 :
http://www.univ-lille1.fr/ofip/pub-pdf/ofippub28.pdf
- Enquête sur les conditions de vie des étudiants à Limoges, S.Benoît
Observatoire Universitaire des Parcours Etudiants : [email protected]
Encore merci à tous
les étudiants pour
leur participation
38