Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3
Transcription
Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3
O F I V E Observatoire des Formations, de l ’ Insertion et de la Vie Etudiante Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3 Les ressources financières Réalisation : Stéphane BERTOLINO Avril 2006 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Sommaire Avant-propos : ........................................................................................... 2 Introduction .............................................................................................. 4 1.L’activité rémunérée ................................................................................ 5 1.1.Vue d’ensemble ............................................................................................. 5 1.2.L’activité rémunérée durant l’année universitaire .................................................... 6 1.3.Nature des activités rémunérées en période d’études................................................ 8 1.4.Montant mensuel des rémunérations nettes perçues pour l’ensemble des activités professionnelles exercées en période d’études ............................................................. 9 1.5.L’exercice d’une activité rémunérée et le suivi des études. .......................................11 2. Les aides de la collectivité .......................................................................13 2.1.Les bourses sur critères sociaux .........................................................................13 2.2.Les allocations d’études ou autres bourses ............................................................16 2.3.Les aides sociales régulières..............................................................................17 2.4.Les aides ponctuelles ou prêts d’honneur..............................................................18 En résumé : ......................................................................................................19 3.L’aide de la famille..................................................................................21 3.1.L’aide familiale directe ...................................................................................21 3.2.L’aide familiale indirecte .................................................................................24 4.Analyse par répartition du montant des ressources monétaires. .........................27 4.1.Montant mensuel moyen des ressources monétaires d’un étudiant de Lille 3 ...................27 4.2.Origine des ressources.....................................................................................28 5.Comment les étudiants de Lille 3 jugent-ils leurs ressources financières ?.............31 Conclusion ...............................................................................................35 Index des sigles et acronymes .......................................................................36 1 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Avant-propos Le groupe de travail et les collaborations L’enquête a été pilotée par l’Observatoire des Formations de l’Insertion et de la Vie Etudiante (OFIVE) qui s’est s’appuyé sur un groupe de travail constitué (sur la base du volontariat) des principaux acteurs intéressés par les problématiques liées aux conditions de vie des étudiants ; lesquels ont apporté une aide précieuse à la concrétisation du projet, qu’ils en soient tous ici remerciés. Le groupe de travail - L’équipe de l’observatoire : BERTOLINO Stéphane (Responsable) QUAGLIO Jean-Philippe (Chargé d’études) PERU Estelle (Chargée d’études) - Les personnes associées : CHADOURNE Jean-Paul (Directeur du Service Commun de la Documentation) CHIMOT Jeanine (Directrice du CROUS site du « Pont de Bois ») COULIER Dorothée (Assistante sociale du CROUS) DEMAY Laurence (Chargée de communication Lille 3) DECHARNE Marie-Noëlle (Observatoire Régional des Etudes Supérieures) DERVAUX Yvette (Centre Universitaire de Prévention de la Santé) DESNOULEZ Monique (Assistante sociale du CUPS) DUCOURANT Didier (Responsable des restaurants universitaires CROUS site du « Pont de Bois ») GOTTE-MOKEDDEM Laurence (Service Universitaire d’Accueil d’Insertion et d’Orientation) LELEU Sophie (Assistante sociale du CROUS) LEWERS Catherine (Assistante sociale du CUPS) MATHYS Michèle (Conseillère municipale à la Mairie de Villeneuve d’Ascq) MENU Brigitte (Responsable du Bureau de la Vie Etudiante/DAEVU) MOODY Eléanor (Vice-Présidente Etudiants) ROUSSELET Anne-Victoire (Elue étudiante CEVU) SAQUER-SABIN Françoise (Chargée de mission « Politique étudiante ») TRUFFERT Françoise (Adjointe au Directeur du SCD) VERFAILLIE Mickaël (Elu étudiant CEVU) Les collaborations POLLET Delphine (Assistante chargée d’études OFIVE) : Extraction enquête postale, redressement des fichiers. OSINSKI Arnaud (Graphiste Lille3) : Création graphique (questionnaire, affiche) CARON Denis (Imprimerie de Lille 3) FRANCK Christiane (CRI/USTL) : Saisie des questionnaires et élaboration des fichiers L’équipe d’étudiants vacataires (Passation des questionnaires, codage) : AZARZAR Souad, ABESSOLO Vénusia, CARDINAL Charline, FACHE Elodie, GOTHIERE Anaëlle Remerciements Pour leurs précieux conseils méthodologiques VOURCH Ronan (Chargé d’études à l’Observatoire National de la Vie Etudiante) BENOIT Sylvain (Responsable de l’Observatoire des parcours étudiants de l’Université de Limoges) Pour leur aide à la passation et à la collecte des questionnaires Les Directeurs et Responsables administratives d’UFR, les secrétariats pédagogiques d’UFR, les Enseignants et les services où pouvaient être déposés les questionnaires remplis. 2 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 La méthodologie Le questionnaire Nous nous sommes fortement inspirés du questionnaire de l’OVE et de celui de Limoges pour élaborer notre propre outil de collecte des données. Notre principal souci a été d’adapter le questionnement à nos problématiques locales tout en essayant de conserver certaines questions permettant d’établir des comparaisons avec les résultats nationaux. Le choix du groupe de travail a été de conserver la quasi-totalité des thèmes abordés dans l’enquête nationale. Ce choix ambitieux mais néanmoins légitime nous a conduit à construire un questionnaire de 18 pages, comprenant 133 questions et une demi-page de libre expression. Le champ de l’enquête Compte tenu de la spécificité de certains publics étudiants, nous avons exclu du champ de l’enquête les doctorants, les étudiants qui suivaient les cours exclusivement à distance, les étudiants de la formation continue (adultes en reprise d’études) et tous ceux âgés de plus de 35 ans. La population mère ainsi constituée représentait au final 16 000 individus sur les 21 621 inscrits à Lille 3 en 2004/2005. La collecte des questionnaires Il était évident du fait de nos moyens humains et financiers que nous ne pouvions interroger à l’exhaustif cette population de référence. C’est pourquoi, nous avons opté pour une méthode de collecte des données en deux phases permettant d’alléger l’opération en limitant les biais. La campagne de passation et de collecte des questionnaires s’est déroulée durant la période allant du 15 mars 2005 à fin avril 2005. Une enquête postale a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population mère. Cet échantillon a été élaboré par une méthode de tirage par strates. Les strates ayant été construites en prenant comme variables de référence : le sexe, l’âge, le niveau d’étude, la PCS d’origine, le fait d’appartenir ou non à une UFR délocalisée et si la formation suivie est professionnalisante ou non. 2 000 questionnaires ont été ainsi administrés (sans relance). En retour, 600 étudiants ont répondu, soit un taux de réponse de 30%. Dans le même temps, 8 000 questionnaires ont été distribués sur les lieux d’études selon un planning permettant de toucher le plus grand nombre des formations dispensées à Lille 3. 1510 questionnaires ont été ainsi collectés. Soit 19% du volume de questionnaires mis à disposition sur sites. Au total, 2110 questionnaires ont été collectés sur les 10 000 distribués soit un taux de réponse de 21%. Le redressement du fichier d’analyse Un premier redressement a été effectué sur l’échantillon représentatif (enquête postale) afin d’obtenir une population « témoin ». Cette population ainsi redressée a servi de base pour corriger les biais produits par l’enquête sur site qui n’a concerné que les étudiants encore présents à l’université au deuxième semestre. Les variables présentant un biais important sur lesquelles a été effectué ce redressement étaient le niveau d’études, l’âge et la présence ou non aux examens du premier semestre. Enfin, les deux fichiers fusionnés (enquête postale + enquête site : 2110) ont été pondérés par rapport à la population mère (16 000) sur les variables sexe, âge et niveau d’études. Le fichier d’analyse ainsi corrigé porte sur 2031 individus. 3 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Introduction La question du budget étudiant fait régulièrement débat à l’université, parce qu’elle renvoie inévitablement à la question des inégalités et à celle de la précarité ou de l’aisance. Aussi, nous avons voulu par ce travail y apporter un éclairage particulier en essayant de répondre à des questions du type : combien d’étudiants exercent-ils une activité rémunérée durant l’année universitaire et quels sont les revenus générés par cette activité ? Combien d’étudiants bénéficientils d’une bourse, à quel échelon et qui sont-ils ? Les étudiants sont-ils aidés financièrement par leur famille et à quoi correspond cette aide ? etc. On le voit bien, la question du financement des études et plus largement celui de la vie étudiante est complexe. Aussi, à l’instar des enquêtes nationales de l’OVE, nous avons retenu comme principales sources de financement : l’activité rémunérée (autofinancement), l’aide publique (bourses, allocations d’études etc.) et enfin l’aide familiale directe (somme d’argent donnée à l’étudiant) ou indirecte (aide en nature). Nous nous sommes donc attachés à décrire successivement chacune des sources de financement de la vie étudiante en essayant d’analyser leurs variations en fonction des variables qui se sont avérées les plus discriminantes comme le milieu social d’origine (revenus et PCS des parents), l’âge, le niveau d’études, le genre, etc. Ensuite, parce que l’ensemble des sources de financement, aux frontières parfois floues, ont un effet sur le financement de la vie étudiante, nous avons également cherché à analyser comment se décompose le « porte-monnaie » de l’étudiant de Lille 3. 4 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 1.L’activité rémunérée 1.1.Vue d’ensemble 44% des étudiants exercent une activité rémunérée en période d’études Plus des trois quarts des étudiants de Lille 3 exercent une activité rémunérée (79%), que ce soit durant l’année universitaire (44%) ou uniquement pendant les vacances d’été (35%) et 21% déclarent ne jamais travailler ni pendant l’année universitaire, ni durant les vacances d’été. Cette proportion d’actifs est proche de la moyenne nationale1 (80%) mais la part des actifs en période d’études est légèrement plus faible à Lille 3 (44% à Lille 3 contre 49% au national2). Cela s’explique pour partie par la proportion plus importante de boursiers sur critères sociaux (48% dans l’enquête Lille 3 contre 29% dans celle de l’OVE) et le fait que ces derniers ne peuvent conserver la bourse que si le montant de l’activité rétribuée ne dépasse pas un certain seuil. En revanche, on remarque par rapport aux résultats de l’enquête nationale (2003), que les étudiants de Lille 3, lorsqu’ils exercent une activité rémunérée en période d’études, y consacrent en moyenne plus de temps qu’au niveau national (27% travaillent au moins à mi-temps contre 21% au national). Si le taux global d’activité rémunérée est plus élevé chez les hommes (82%) par rapport aux femmes (77%), c’est parce qu’ils travaillent davantage durant la période d’été (10 points de plus). En revanche, les étudiantes sont plus nombreuses à exercer une activité professionnelle rétribuée durant l’année universitaire (45% contre 40%). Activité rémunérée des étudiants en % France Enq. CVE L3 2005 Hommes Femmes Ensemble Enq.OVE 2003 Ensemble des actifs 82,4 77,5 78,9 80 Actifs en période d'études Actifs en période d'études au moins à mi-temps 40,5 45,1 43,8 49 28,6 26,4 26,9 21 Activité rémunérée des étudiants selon la période de travail et le genre Travail durant les vacances d'été seulement Travail vacances d'été et durant l'année universitaire Travail uniquement durant l'année universitaire Aucune activité rémunérée Total 1 Hommes Femmes Ensemble 41,9% 32,5% 35,1% 30,0% 35,0% 33,6% 10,5% 10,0% 10,2% 17,6% 22,5% 21,1% 100% 100% 100% Source : Enquête nationale « conditions de vie 2003 », Observatoire national de la Vie Etudiante. 2 Comparativement aux étudiants de Lille 1, à Lille 3 la proportion de ceux qui travaillent pendant l’année universitaire est de loin supérieure (28% à Lille 1 contre 44% à Lille 3). Source : « Les conditions financières des étudiants de Lille1 », OFIP Publication, N°28, juillet 2005. 5 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 1.2.L’activité rémunérée durant l’année universitaire Parmi les étudiants exerçant une activité rémunérée durant l’année universitaire, plus de la moitié le font de façon régulière (55%) et 45% occasionnellement. La proportion d’étudiants exerçant une activité rémunérée en période d’études est variable en fonction du niveau d’études et de façon corollaire en fonction de l’âge, de même que varie le temps consacré à cette activité. D’une manière générale, plus on monte dans la hiérarchie des niveaux et plus la proportion d’étudiants exerçant une activité rémunérée durant l’année universitaire augmente et plus ils sont nombreux à travailler au moins à mi-temps. A bac+1, 37% des étudiants travaillent mais ils ne sont que 19% à le faire au moins à mi-temps ; tandis qu’à bac+4, plus de la moitié des étudiants travaillent (57%) dont 36 % au moins à mi-temps. On notera qu’à bac+5, la proportion d’actifs en période d’études est moins importante comparée au niveau précédent (48%) mais c’est là où l’on trouve le plus d’étudiants travaillant au moins à mitemps (44%). Au-delà de 25 ans, plus d’un étudiant sur deux travaille durant l’année universitaire. Activité rémunérée des étudiants en % Enq. CVE L3 2005 bac + 1 bac + 2 bac + 3 bac + 4 bac + 5 Ensemble des actifs 72,5 81,4 87,7 82,2 77,6 Actifs en période d'études Actifs en période d'études au moins à mi-temps 36,5 41,6 49,5 57,4 48,4 18,8 20,3 30,5 36,0 44,3 Niveau d'études insc.2005 *Actifs : travaillent pendant l’année universitaire (période d’études) de façon régulière ou occasionnelle et/ou durant les vacances d’été Actifs en période d'études au moins à mi-temps (en % ) 50,0 Activité rémunérée en période d'études 44,3 45,0 40,0 36,0 35,0 30,5 30,0 Activité occasionnelle 45% 25,0 20,0 18,8 20,3 Activité régulière 55% 15,0 10,0 5,0 0,0 bac + 1 bac + 2 bac + 3 bac + 4 bac + 5 Activité rémunérée des étudiants en % selon l'âge Enq. CVE L3 2005 - de 20 20 21 22 23 24 25 26 - 27 28 et + Ensemble des actifs 67,6 82,3 83,8 83,2 78,2 83,6 74,3 82,9 80,6 Actifs en période d'études Actifs en période d'études au moins à mi-temps 32,6 40,6 46,6 47,9 47,3 56,2 53,5 51,5 53,3 12,5 17,2 21,9 30,7 26,9 49,3 29,7 55,6 68,8 Age des étudiants 6 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Près d’1 étudiant sur 2 en lettres, arts et communication exerce une activité rémunérée durant l’année universitaire Indépendamment du niveau d’études, ce sont à Lille 3, les étudiants du secteur des lettres, arts et communication, en proportion, les plus nombreux à exercer une activité professionnelle rémunérée durant la période d’études : 48% tous niveaux d’études confondus et 70% au niveau bac +4. En sciences humaines et sociales, la proportion d’actifs en période d’études est de 37% et c’est également au niveau du bac+4 qu’ils sont les plus nombreux (53%). Dans le secteur des langues, c’est en deuxième et troisième années du cursus licence que l’on trouve la proportion la plus importante d’étudiants exerçant une activité professionnelle pendant l’année universitaire (43%). % d'étudiants exerçant une activité rémunérée durant l'année universitaire selon le niveau et le secteur Enquête CVE L3 2005 Lettres, Arts, Com Langues SHS 37,2% 39,7% 50,8% 69,6% 59,5% 47,7% 35,9% 42,7% 42,7% 35,7% 33,3% 38,3% 30,3% 35,3% 42,0% 52,7% 41,2% 37,4% bac + 1 bac + 2 bac + 3 bac + 4 bac + 5 Total Selon la discipline Si les étudiants inscrits dans les formations en lettres et sciences du langage exercent plus fréquemment que les autres une activité professionnelle durant la période d’études (54%), c’est en sciences de l’éducation que l’on trouve la plus forte proportion d’étudiants exerçant une activité professionnelle régulière (1 sur trois). Il convient de rappeler que cette filière a la particularité d’accueillir un public d’adultes en reprise d’études. En histoire de l’art et archéologie, plus rares sont les étudiants qui travaillent de façon régulière pendant la période d’études (12%). Activité rémunérée régulière histoire de l'art et archéologie 12% LEA 19% EGO 19% psychologie 21% anglais 22% histoire 23% arts & culture 24% philosophie 27% information-communication 28% autres LCE 29% MIASHS 30% lettres & sciences du langage 32% sciences de l'éducation et devlpt.social 33% Base 100 : ensemble de la population par discipline Activité rémunérée en période d'études par discipline d'inscription lettres & sciences du langage 54% sciences de l'éducation et devlpt.social 51% information-communication 49% MIASHS 45% LEA 41% arts & culture 40% autres LCE 40% philosophie 38% psychologie 38% Histoire 37% anglais 34% EGO 28% histoire de l'art et archéologie 21% 0% 10% 20% 7 30% 40% 50% 60% Enquête CVE OFIVE-Lille 3 1.3.Nature des activités rémunérées en période d’études Seulement 11% des étudiants de Lille 3 ont une activité rémunérée intégrée à leurs études (vacataire universitaire, stagiaire étudiant). La grande majorité travaille en dehors de l’université, soit chez un particulier (28%) pour y faire le plus souvent du baby-sitting (21%), ou comme employé (28%) soit dans le commerce (17%) ou dans les services (11%). Les emplois de surveillants (maître d’internat ou surveillant d’externat, soit 5%) et d’animateurs (18%) représentent à eux deux 23% des emplois exercés durant la période d’études. On remarquera que la nature des activités n’est pas tout à fait la même selon que l’on est un homme ou une femme. Les jobs chez des particuliers concernent davantage les femmes (près d’une sur trois) et plus particulièrement le baby-sitting (une sur quatre). Types d'activités rémunérées en période d'études Autre non précisé 2% Jobs chez un particulier * 28% Cadre 3% Employé 28% Autres 59% Ouvrier 3% Surveillant + animateur 23% Activités intégrées aux études 11% Autres (Enquêteur+sportif) 2% * Dont baby-sitter : 21% Activités intégrées aux études Jobs chez particuliers Cadre Employé Ouvrier Surveillant + animateur Autres (Enquêteur+sportif) Autres non précisé Total Hommes 12,5 16,1 2,9 28,3 8,4 25,1 2,9 3,8 100 8 Femmes 11,0 31,8 2,4 28,3 1,3 21,5 1,9 1,8 100 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 1.4.Montant mensuel des rémunérations nettes perçues pour l’ensemble des activités professionnelles exercées en période d’études 400 € en moyenne Pour le mois précédant l’enquête, le revenu moyen provenant de l’ensemble des activités rémunérées en période d’études était de 401€ chez les étudiants de Lille 3, soit 131 € de moins que la moyenne nationale d’il y a deux ans. La moitié des actifs gagne moins de 300 € (médiane). Les femmes ont des rémunérations moyennes dans l’ensemble moins importantes que les hommes (152 € de moins). Nous pouvons penser, en examinant la distribution des rémunérations par âge, que la moyenne est tirée vers le haut par les étudiants plus âgés (+ de 25 ans) qui exercent parallèlement à leurs études un véritable métier. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on ne prend en compte que les rémunérations provenant des emplois réguliers. La rémunération moyenne est de 795 € chez les 28 ans et plus, de 600 € chez les 26/27 ans contre 204 € chez les moins de 20 ans (cf. graphique page suivante). sexe Homme Femme Total Moyenne 513,0 € 361,6 € 401,0 € Médiane 426,0 € 250,0 € 300,0 € Ecart-type 370,2 € 355,5 € 365,2 € Revenus moyens et médians mensuels des emplois réguliers et occasionnels occupés sur la période d'études selon l'âge 900€ 800€ 700€ 600€ 500€ 400€ 300€ 200€ 100€ 0€ - de 20 20 21 22 23 24 25 26 - 27 28 et + Moyenne 377,3 € 309,4 € 393,1 € 411,9 € 404,2 € 415,1 € 375,2 € 608,6 € 759,9 € Médiane 216,8 € 250,0 € 250,0 € 300,0 € 366,4 € 300,0 € 327,7 € 500,0 € 600,0 € 9 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Revenus moyens et médians mensuels de "l'emploi régulier" occupé sur la période d'études selon l'âge 800€ 700€ 600€ 500€ 400€ 300€ 200€ 100€ 0€ - de 20 20 21 22 23 24 25 26 - 27 28 et + Revenu moyen 204,0 € 249,7 € 273,5 € 329,5 € 362,2 € 451,0 € 398,0 € 599,1 € 795,2 € Revenu médian 157,8 € 206,0 € 200,0 € 346,2 € 390,6 € 317,3 € 397,3 € 500,0 € 658,2 € Revenus moyens et médians mensuels de "l'emploi régulier" occupé sur la période d'études selon le niveau d'études 450€ 407,6 € 380,6 € 400€ 419,0 € 400,0 € 399,3 € 350€ 335,0 € 306,0 € 300€ 276,8 € 250€ 200,0 € 200€ 200,0 € 150€ 100€ 50€ - 0€ bac + 1 bac + 2 bac + 3 Revenu moyen 10 bac + 4 Revenu médian bac + 5 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Des emplois pas toujours très bien payés… Rémunération des activités régulières exercées pendant l'année universitaire selon l'activité 208 € Cadres* 606 € 500 € 533 € Surveillants 275 € Ouvriers* 456 € 400 € 399 € Employés Moyenne 169 € Animateurs 372 € 200 € Activités intégrées aux études 315 € 304 € 289 € Autres* 119 € 139 € Jobs chez les particuliers * Non significatifs Médiane 0€ 100 € 200 € 300 € 400 € 500 € 600 € 700 € Lorsqu’on examine plus en détail les rémunérations provenant des différentes activités exercées de façon régulière durant l’année universitaire, on observe des écarts importants entre les valeurs statistiquement significatives. En effet, à l’instar de ce qui a été observé au plan national, les jobs chez les particuliers, qui rappelons le représentent 28% des emplois, sont ceux qui demeurent les moins lucratifs, 139 € en moyenne pour le mois qui précède l’enquête. En dehors des emplois de cadres (non significatifs car les effectifs sont trop faibles), les emplois de surveillants (MI/SE) sont les plus rémunérateurs avec une moyenne de 533 € et on ne peut que déplorer ici le fait qu’ils aient été récemment supprimés. 1.5.L’exercice d’une activité rémunérée et le suivi des études Nous avons cherché à savoir si le fait d’exercer une activité rémunérée régulière durant l’année universitaire était compatible avec les études. A la question posée, les étudiants interrogés ont répondu oui dans 78% des cas. Ce sont tout naturellement les emplois intégrés aux études qui posent le moins de problèmes. Il faut cependant nuancer ce constat en fonction des études suivies. En effet, indépendamment du niveau d’études et en dehors de l’IUT, il apparaît aux yeux des étudiants que les études de philosophie semblent les moins compatibles avec l’exercice d’un job ou d’un emploi régulier (42%) et à l’inverse celles qui présentent le moins de difficultés sont les formations en Langues Etrangères Appliquées, histoire et anglais (14% à 13%). Le fait de ne pas habiter chez les parents renforce également le sentiment que l’exercice d’une activité rémunérée régulière est difficilement compatible avec les études : 24% chez les décohabitants3 contre 15% chez les cohabitants. De même, plus le temps de trajet entre le domicile et le lieu de travail est élevé et plus le taux d’incompatibilité augmente. En deçà de 15 minutes, les étudiants qui travaillent régulièrement ne sont que 13% à déclarer que leur activité rémunérée est incompatible avec les études suivies ; tandis qu’avec un temps de trajet compris entre 16 et 30 minutes ce taux est de 23%. 3 Décohabitant : étudiant ne vivant pas exclusivement chez ses parents. 11 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Q.L'exercice de votre activité professionnelle durant l'année universitaire estelle compatible avec vos études ? Oui 76,0 81,4 78,1 78,1 79,6 78,7 76,9 80,5 78,4 activité concurrente des études Régulière activité integrée aux études Total activité concurrente des études Occasionnelle activité integrée aux études Total activité concurrente des études Ensemble activité integrée aux études Total Non 24,0 18,6 21,9 21,9 20,4 21,3 23,1 19,5 21,6 Incompatibilité d'exercer une activité professionnelle régulière avec les études Philosophie 42% Autres LCE 30% information-communication 24% MIASHS 23% Arts et archéologie 22% EGO 22% Lettres & Sciences du langage 21% Arts & culture 20% Sciences de l'éducation et Dvt.social 20% Psychologie LEA Histoire Anglais Domicile 18% 14% 13% 13% Durée moyenne : 23 mn lieu de travail Médiane : 20 mn 12 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 2. Les aides de la collectivité Les aides de la collectivité (ou aides publiques) contribuent pour une large part à l’amélioration des conditions de vie des étudiants. Ces aides peuvent prendre des formes totalement différentes selon leur nature. Nous les avons identifiées et classées en 4 groupes : 1. 2. 3. 4. Les bourses sur critères sociaux Les allocations d’études et autres bourses Les aides sociales régulières Les aides ponctuelles ou prêts d’honneur 2.1.Les bourses sur critères sociaux 48% de boursiers sur critères sociaux 48% des étudiants interrogés ont déclaré être bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux, 19% ont vu leur demande refusée et moins d’un sur trois n’en a pas fait la demande. La proportion de boursiers à Lille 3 est largement supérieure à la moyenne nationale (29%)4 et l’on constate que 38% des boursiers sur critères sociaux ont obtenu une bourse d’échelon maximum (échelon 5). 38% à l’échelon 5 Barème annuel de la bourse sur critères sociaux en 2004/2005 Q.Bénéficiez-vous cette année d'une bourse sur critères sociaux ? Oui Non, elle vous a été supprimée Non, elle vous a été refusée Non, vous n'en avez pas demandé Total 47,9 1,3 19,1 31,7 100,0 Taux 0 Donne droit à l'exonération des droits d'inscription et des frais de sécurité sociale Echelon 1 Echelon 2 Echelon 3 Echelon 4 Echelon 5 : 1315 € : 1982 € : 2540 € : 3097 € : 3554 € Répartition des boursiers C.S par échelon Ech.5 Ech.4 Ech.3 Ech.2 38,3% 10,3% 13,7% 10,1% Ech.1 Taux 0 4 17,3% 10,3% Mais aussi au taux observé à Lille 1 qui était de 38% (source : enquête conditions financières…, OFIP). 13 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 53% de boursiers à bac +1 La proportion d’étudiants boursiers sur critères sociaux est plus importante aux niveaux bac+1 et bac+2 (53% et 52%) et est plus faible à bac+5 (34%) du fait de l’importance à ce niveau d’études des bourses sur critères universitaires mais aussi par la présence plus importante d’étudiants salariés ou adultes en reprise d’études. Taux de boursiers sur critères sociaux selon le niveau d'inscription 60,0 52,6 51,8 50,0 45,6 41,0 40,0 34,1 30,0 20,0 10,0 0,0 bac + 1 bac + 2 bac + 3 bac + 4 bac + 5 Bourses sur critères sociaux et environnement familial Les bourses sur critères sociaux : une source de financement des études qui est étroitement liée à l’environnement familial de l’étudiant. L’enquête confirme que la proportion de boursiers est très importante chez les étudiants de milieux sociaux moins favorisés : 76% chez les fils et filles d’ouvriers contre 24% chez les étudiants issus des catégories professions libérales et cadres supérieurs. Taux de boursiers sur critères sociaux selon l'origine sociale Inactif 76,2 Ouvrier 75,9 59,3 Agriculteur 52,9 Employé Profession Intermédiaire 47,3 Artisant Cçant et Chef d'ent. Professeur et Profession.scient. Prof.lib.et Cadre.sup 41,9 27,3 24,1 14 % Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Lorsque les deux parents travaillent, les chances d’obtenir une bourse sur critères sociaux sont moins fortes que s’ils n’exercent aucune activité professionnelle ou que seul un des deux travaille. Le montant de la bourse est également étroitement lié à la situation professionnelle des parents. En effet, les étudiants dont les parents sont sans activité sont trois fois plus nombreux à obtenir une bourse d’échelon maximum 5 que ceux dont les deux parents ont une activité professionnelle. Taux de boursiers sur critères sociaux selon l'activité des parents 70,0 60,2 58,6 57,0 60,0 50,0 37,4 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 Père et mère en activité Père et mère en activité Père et mère sans activité Uniquement père en activité Uniquement mère en activité Père et mère sans activité Uniquement père en activité Uniquement mère en activité Taux 0 Ech.1 Ech.2 Ech.3 Ech.4 Ech.5 Total 15,6 3,8 10,0 4,5 21,2 8,6 18,7 18,8 11,6 7,6 11,0 12,0 17,4 7,6 10,0 15,8 10,8 3,8 12,0 9,8 23,4 68,6 38,3 39,1 100,0 100,0 100,0 100,0 De même, les étudiants dont les parents sont séparés ou divorcés sont presque deux fois plus nombreux à obtenir une bourse sur critères sociaux que ceux dont les parents sont mariés ou en couple. La proportion de boursiers (69%) est également élevée chez les étudiants dont l’un des deux parents est décédé (voire les deux). Le niveau maximum d’attribution de la bourse est plus fréquent dans ce cas de figure (59% à l’échelon 5) Taux de boursiers C.S selon la situation familiale des parents 71,6% Niveau d'attribution de la bourse sur critères sociaux selon la situation familiale des parents 2,2 3,2 69,2% 39,3% Au m oins un des deux parents décédé Parents séparés ou divorcés Parents m ariés ou "en m énage" Parents mariés ou "en ménage" 10,8 5,6 11,6 13,5 10,8 10,9 22,5 14,0 59 18,7 10,5 12,3 11,6 40,9 8,7 33,2 Parents séparés ou Au moins un des divorcés deux parents décédé Taux 0 15 Ech.1 Ech.2 Ech.3 Ech.4 Ech.5 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Plus les revenus parentaux sont faibles plus le pourcentage de boursiers sur critères sociaux est important % de boursiers en fonction des revenus parentaux cumulés 90,0 80,0 Les étudiants dont les parents perçoivent moins de 1000 € de revenus mensuels sont 79% à bénéficier d’une bourse sur critères sociaux, dont 76 % à l’échelon 5. 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus 2.2.Les allocations d’études ou autres bourses Près de 10% des étudiants de Lille 3 disposent d’une autre bourse ou allocation d’études. Il s’agit majoritairement d’une bourse des collectivités (région/collectivités locales). Les allocations de formation ou de reconversion arrivent en deuxième position et représentent 15% de l’ensemble de ces ressources. A l’exception des bourses régionales et/ou au mérite, les autres allocations sont versées à des étudiants qui ne disposent pas d’une bourse sur critères sociaux. En revanche, dans 66% des cas les bourses régionales ou au mérite ont été attribuées à des étudiants boursiers sur critères sociaux. Le montant mensuel correspondant à l’ensemble de ces autres bourses ou allocation d’études est 3 fois plus élevé chez les étudiants qui n’ont pas pu bénéficier d’une bourse sur critères sociaux. Ces derniers ont perçu en moyenne, pour un mois, 450 € et la moitié d’entre eux a touché moins de 347 €. Allocation d'études Bourse d'Etat 11% étranger 1% Bourse sur critères universitaires 9% 9,6% des étudiants Allocation de formation ou reconversion 15% Autres (bourse régionale, de mérite…) 64% Montant mensuel du versement total des autres bourses ou allocation d'études Boursier C.S Non boursiers C.S Total Moyenne 158,2 € 450,7 € 307,4 € 16 Médiane 100,2 € 347,5 € 193,3 € Ecart-type 156,6 € 523,2 € 415,0 € Enquête CVE OFIVE-Lille 3 2.3.Les aides sociales régulières Ont été regroupées sous le terme « aides sociales », l’allocation logement, l’allocation chômage, l’allocation familiale et autres aides sociales particulières. Plus d’un étudiant sur trois reçoit une aide sociale 36% des étudiants interrogés ont déclaré percevoir une aide sociale régulière. L’allocation logement représente 91% des aides sociales versées aux étudiants et ils sont 31% à en bénéficier. Les boursiers sur critères sociaux sont un peu moins nombreux que les autres à bénéficier de ces aides sociales. Néanmoins, on retiendra qu’un boursier sur trois touche une aide sociale régulière qui se traduit le plus souvent par une allocation logement (29%). Plus de la moitié des « décohabitants 5» touchent une allocation logement Les étudiants dont le mode de résidence correspond le plus souvent à une location sont les principaux bénéficiaires de cette allocation logement, ils représentent 70% de ceux qui la perçoivent. Répartition des aides sociales perçues Q.Recevez-vous une ou plusieurs aides sociales régulières ? Oui dont Allocation chômage 2% Allocation familiale 4% Autres 3% 35,6 Allocation logement Allocation chômage Allocation familiale Non précisé Non 30,5 0,7 1,4 3,0 Allocation logem ent 91% 64,4 Boursiers C.S Perçoivent une aide sociale 33,8 dont Allocation logement Allocation chômage Allocation familiale Non précisé Ne perçoivent pas d'aide sociale 66,2 Non boursiers C.S Répartition des étudiants bénéficiaires d'une allocation logement selon le mode de résidence 36,9 29,3 0,0 0,6 3,6 31,3 1,7 1,9 1,3 63,1 Autre * 1% Résidence étudiant privé 8% Studio CROUS 8% Location seul 39% En location 70% Chambre CROUS 13% * Autre : logement familial et autre non précisé 5 Sont considérés comme « décohabitants », les étudiants ne vivant plus exclusivement chez leurs parents. 17 Location en couple 15% Location à plusieurs 12% Sous-location 4% Enquête CVE OFIVE-Lille 3 La proportion d’étudiants touchant une aide sociale régulière varie en fonction du niveau d’inscription et l’on note qu’au-delà du bac+2 ce sont plus de 40% des étudiants qui la perçoivent. Ceci est sans aucun doute lié au degré d’émancipation des étudiants qui croît à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie des niveaux d’études et qui se traduit par une décohabitation plus importante. On remarque que la part de ceux qui bénéficient d’une allocation logement est presque deux fois plus élevée chez les étudiants inscrits à bac+5 comparativement aux inscrits à bac + 1. Aide sociale régulière Dont Allocation logement 28,1% 37,5% 42,3% 42,0% 44,6% 23,0% 31,4% 34,5% 40,9% 41,5% BAC + 1 BAC + 2 BAC + 3 BAC + 4 BAC + 5 La moyenne par étudiant des aides sociales s’élève à 151 € et à 131 € pour l’allocation logement La moitié des étudiants perçoit moins de 140 € d’aides sociales. 155 € 150 € 151 € Moyenne 145 € Médiane 1er quartile : 100 € 140 € 140 € 140 € 135 € Signifie qu’un quart de la population reçoit moins de 100 €. 130 € 131 € 125 € 120 € Total des aides sociales Allocation logement 2.4.Les aides ponctuelles ou prêts d’honneur 8% des étudiants interrogés ont dit avoir reçu depuis la rentrée universitaire une aide ponctuelle (FSU, CAF, RME, FSDIE…) ou un prêt d’honneur. Le montant moyen de cette aide ponctuelle s’élève à 478 € pour une période de 6 mois environ (de la rentrée universitaire à mars/avril). La médiane se situe à 200 € ; Ils sont donc la moitié à disposer d’une aide inférieure à cette somme. Qui en sont les bénéficiaires ? 46% des étudiants ayant bénéficié d’une aide ponctuelle ou d’un prêt d’honneur sont boursiers sur critères sociaux et 21% sont des personnes dont la demande de bourse a été rejetée. Il s’agit également dans 48% des cas, d’étudiants de 1ère année de cursus Licence. 36% des bénéficiaires sont issus de milieux sociaux « moins favorisés » (employé/ouvrier) et 26% sont fils ou filles de cadres supérieurs. 18 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Répartition des bénéficiaires d'une aide financière ponctuelle ou d'un prêt d'honneur selon le niveau d'inscription Bénéficiaires d'une aide financière ponctuelle ou d'un prêt d'honneur selon l'activité professionnelle des parents 50,0 45,0 Uniquement mère en activité 14% 47,5 40,0 35,0 30,0 25,0 Uniquement père en activité 21% 20,0 15,0 16,6 10,0 Père et mère en activité 56% 15,5 13,0 5,0 7,4 0,0 BAC + 1 BAC + 2 BAC + 3 BAC + 4 BAC + 5 Père et mère sans activité 9% 100% En résumé : 71% des étudiants de Lille 3 reçoivent une aide financière publique qui s’élève en moyenne à 311 € par mois et par étudiant. Parmi eux, on constate que certains étudiants cumulent plusieurs de ces aides, ils sont 31% dans ce cas-là. Il s’agit le plus souvent (22%) d’une bourse sur critères sociaux (1 sur 3 à l’échelon 5) associée à une aide sociale, laquelle correspond dans 87% des cas à une allocation logement. Cette aide cumulée permet à l’étudiant de percevoir en moyenne 395 € par mois. Le montant mensuel moyen de l’aide publique par étudiant s’élève à 311€. Bourse C.S seule 39% Reçoivent une aide financière publique 71% Ne perçoivent aucune aide publique 29% Aide sociale seule 26% Bourse CS + Aide sociale 23% Bourse CS + AE 3% Allocation d'étude ou autre bourse seule 4% Bourse CS+AE+ Aide sociale 3% Aide sociale+AE 2% (100%) Moyenne Médiane Ecart-type Bourse C.S seule Alloc.Etud + autre bourse Aide sociale seule Bourse C.S + Aide sociale Aide sociale + A.E Bourse C.S + A.E + Aide.soc Bourse C.S + A.E 309 € 487 € 153 € 395 € 597 € 488 € 411 € 344 € 376 € 140 € 400 € 493 € 479 € 402 € 99,2 € 635,9 € 124,5 € 177,7 € 479,1 € 194,3 € 212,1 € Total 311 € 282 € 229,5 € 19 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Le montant de l’aide publique versée aux étudiants varie en fonction du revenu des parents6 Les étudiants de Lille 3 dont les parents ont de très faibles revenus (moins de 1000 € par mois) bénéficient fort heureusement d’une aide mensuelle publique plus élevée que les autres : 446 €. Cependant la moitié d’entre eux perçoit moins de 394 € (médiane). Montant mensuel moyen de l'aide publique selon le revenu mensuel des parents 450 € 400 € Moyenne 350 € Médiane 300 € 250 € 200 € 150 € 100 € 50 € 0€ Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus Et aussi en fonction du milieu social d’origine… Les filles et fils d’ouvriers sont celles et ceux qui perçoivent mensuellement la plus forte aide de la collectivité. Ils touchent en moyenne par mois 367 €, soit 120 € de plus que les étudiants issus de milieux sociaux plus favorisés (profession libérale et cadre supérieur). Profession du père ou à défaut celle de la mère Agriculteur Professeur et prof.scientifique Prof.libérale et cadre sup. Artisan, Cçts et Chef.Ent Prof.intermédiaire Ouvrier Employé Inactif * Moyenne Médiane Ecart-type 313 € 247 € 232 € 354 € 276 € 367 € 320 € 417 € 298 € 164 € 147 € 281 € 253 € 395 € 316 € 395 € 152 € 237 € 179 € 427 € 210 € 187 € 190 € 268 € * Non significatif 29% des étudiants ne reçoivent aucune aide financière publique Ce sont plus généralement des étudiants jeunes (- de 20 ans) issus de milieux sociaux favorisés (cadres et professions supérieures, professeurs et professions scientifiques) et qui habitent le plus souvent chez leurs parents (62% de cohabitants). Comme nous venons de le voir, les aides publiques contribuent pour une part à réduire les inégalités de conditions de vie selon le milieu d’origine. Mais dans la mesure où ces aides profitent aussi aux enfants de milieux sociaux favorisés (aux revenus élevés), il est nécessaire pour mettre à jour les disparités financières, de prendre aussi en compte dans l’analyse les aides familiales directes et /ou indirectes. 6 Le revenu des parents correspond au cumul des revenus du père et de la mère. Les non-réponses à l’un ou à l’autre des parents ont été exclues. Il ne s’agit ici que d’une approche moyenne des revenus mensuels. 20 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 3.L’aide de la famille 3.1.L’aide familiale directe Ce que nous appelons ici l’aide familiale directe correspond aux versements monétaires parentaux. Il peut s’agir de sommes dont l’étudiant dispose librement ou au contraire d’argent donné par la famille pour payer certaines dépenses précises. En outre, ce qui caractérise l’aide familiale directe est qu’elle constitue une ressource financière gérée par l’étudiant lui-même. L’enquête révèle que 81% des étudiants interrogés ont déclaré recevoir une aide financière de la famille, 43% sous forme de sommes dont l’étudiant peut disposer librement et 38% reçoivent de l’argent correspondant à des dépenses précises. Moins de 20% des étudiants de Lille 3 ne reçoivent aucune aide financière directe de la part de la famille. C’est moins que la moyenne nationale qui était de 27,6% en 2003 (enquête OVE). Q.Les sommes que vous verse votre famille sont-elles approximativement les mêmes chaque mois ? Oui régulièrement toute l'année ou en période de cours Non occasionnellement Non concerné, aucun versement Part des étudiants non aidés financièrement par la famille selon l'âge Chez les jeunes étudiants (moins de 20 ans), l’aide familiale en argent est fréquente. Ils ne sont que 10% à ne pas en recevoir (19,5% pour l’ensemble de la population). Au-delà de 22 ans, la proportion d’étudiants aidés financièrement par la famille diminue et la tendance s’inverse après 25 ans. C’est à dire que la proportion d’étudiants qui ne sont pas aidés financièrement par la famille devient majoritaire chez les 26/27 ans (52%) et chez les 28 ans et plus (63%). L’autonomie financière des étudiants s’accroît donc avec l’âge. Nous constatons par ailleurs que l’effort économique consenti par les familles pour financer les études de leurs enfants n’est pas le même selon le milieu social d’origine. En effet, si l’on s’intéresse uniquement aux étudiants de moins de 26 ans, on constate que les fils et filles d’ouvriers sont en proportion 3 fois plus nombreux à ne pas recevoir de l’argent de la famille comparativement aux enfants de cadres (professions libérales et cadres supérieurs, professeurs et professions scientifiques). L’enquête révèle aussi que la fréquence des versements monétaires parentaux varie en fonction du milieu social d’origine et des autres ressources monétaires de l’étudiant que sont les bourses sur critères sociaux et les revenus issus d’une activité rémunérée, surtout si les revenus de cette activité sont réguliers. 51% 30% 19% 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 - de 20 20 21 22 23 24 25 26 - 27 28 et + Part des étudiants non aidés financièrement par la famille selon l'origine sociale Agriculteur Professeur et prof.scientifique Prof.libérale et cadre sup Artisan, Cçants et Chef.d'Ent Prof.intermédiaire Ouvrier Employé Inactif Total 21 < 26 ans Ensemble de la population 10,2 8,8 10,4 15,8 10,0 31,7 19,0 32,1 16,8 11,3 13,5 10,9 17,1 12,2 34,6 21,8 45,2 19,2 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Tab.1 Aide familiale directe On remarque en premier lieu que, quel que soit le milieu social d’origine les étudiants bénéficiaires d’une bourse sur critères sociaux sont moins nombreux à recevoir de l’argent des parents comparativement aux nonboursiers. Autrement dit, les parents semblent moins enclins à donner de l’argent à leurs enfants dès lors qu’ils bénéficient d’une bourse sur critères sociaux. Mais lorsqu’il s’agit de donner de l’argent régulièrement, les différences selon l’origine sociale sont accentuées et les grands perdants sont les fils et filles d’ouvriers. En effet, chez les nonboursiers, un tiers des enfants d’ouvriers (34%) reçoit régulièrement de l’argent de la famille alors que chez les enfants issus des catégories supérieures ce taux avoisine les 75%. En second lieu, on note que les versements monétaires parentaux réguliers sont moins fréquents lorsque l’étudiant exerce une activité rémunérée régulière durant l’année universitaire et ce quelle que soit son appartenance sociale. Mais, là encore ce sont les étudiants issus de milieux ouvriers qui bénéficient le moins d’une aide monétaire familiale régulière. Ils ne sont plus que 27% à recevoir régulièrement de l’argent de la famille lorsqu’ils s’autofinancent en travaillant régulièrement durant les études alors que ce taux est deux fois plus élevé chez les étudiants des catégories supérieures (60% chez les enfants des cadres supérieurs et professions libérales). * Inactifs et Agriculteurs : non significatifs Quelle est la somme d’argent donnée par la famille ? Aide à la lecture des tableaux : Tab.1. Parmi les étudiants issus de la catégorie « professeurs et professions scientifiques », ne bénéficiant pas d’une bourse sur critères sociaux, ils sont 73% à recevoir régulièrement de l’argent de la famille. Il est difficile d’évaluer avec exactitude la contribution financière de la famille du fait de l’irrégularité des versements et la diversité des circonstances qui amènent à donner de l’argent. En effet, plus de la moitié des étudiants interrogés ont déclaré recevoir régulièrement de l’argent de la famille et 30% occasionnellement. Néanmoins, si l’on se réfère aux sommes données régulièrement par la famille et en prenant comme base l’argent reçu au cours du mois précédant l’enquête (février 2005), on obtient un aperçu du montant mensuel de l’aide familiale directe fournie et de sa variation en fonction de la situation familiale et personnelle de l’étudiant. Reçoit de l'argent de la famille Reçoit régulièrement de l'argent de la famille Professeurs et professions Boursier scientifiques Non boursier 76% 43% 91% 73% Professions libérales et cadres Boursier supérieurs Non boursier 76% 93% 53% 74% Professions intermédiaires Boursier Non boursier 86% 89% 53% 63% Employés Boursier Non boursier 72% 85% 37% 62% Ouvriers Boursier Non boursier 64% 71% 26% 34% Artisans-commerçants et chefs Boursier d'entreprise Non boursier 69% 92% 29% 69% Origine sociale de l'étudiant * Bousiers sur C.S *Inactifs et Agriculteurs: non significatifs Tab.2 Aide familiale directe Reçoit de l'argent de la famille Reçoit régulièrement de l'argent de la famille Professeurs et professions Oui scientifiques Oui de façon régulière 85% 81% 55% 72% Professions libérales et cadres Oui supérieurs Oui de façon régulière 87% 85% 59% 60% Professions intermédiaires Oui Oui de façon régulière 80% 74% 56% 57% Employés Oui Oui de façon régulière 75% 67% 45% 40% Ouvriers Oui Oui de façon régulière 62% 61% 28% 27% Artisans-commerçants et chefs Oui d'entreprise Oui de façon régulière 87% 85% 51% 47% Origine sociale de l'étudiant * Exerce une activité rémunérée durant l'année universitaire Tab.2. Parmi les étudiants issus de la catégorie « professeurs et professions scientifiques » exerçant une activité rémunérée régulière durant l’année universitaire, ils sont 72% à recevoir régulièrement de l’argent de la famille. Les étudiants de Lille 3, qui reçoivent des parents une somme d’argent régulière, bénéficient en moyenne par mois de 224 €, la moitié d’entre eux ayant touché moins de 150 € (médiane). Ces sommes sont sensiblement différentes selon « le pouvoir économique » de la famille et les frais générés par l’éloignement géographique du lieu d’études et de son corollaire qui est de décohabiter ou non. 22 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 D’une manière générale, les décohabitants sont davantage aidés financièrement par la famille que les cohabitants et ce quelle que soit la situation sociale ou familiale de l’étudiant. Ce qui se traduit dans notre enquête par une différence de 158 € par mois entre ces deux groupes d’individus. Les décohabitants ont reçu en moyenne une somme mensuelle de 255 €, tandis que les cohabitants n’ont eu que 97 €. Mais, on voit bien que l’effort économique des familles modestes pour aider financièrement les enfants qui décohabitent demeure important (212 € en moyenne par mois). Moyenne Ecart D-C Professeur et prof.scientifique Cohabitant Décohabitant 124 € 301 € + 177 € Profession libérale et cadre sup Cohabitant Décohabitant 130 € 331 € + 201 € Artisan, commerçant et Chef.d'ent. Cohabitant Décohabitant 173 € 327 € + 154 € Profession intermédiaire Cohabitant Décohabitant 87 € 261 € + 174 € Employé Cohabitant Décohabitant 87 € 249 € + 162 € Ouvrier Cohabitant Décohabitant 79 € 212 € + 133 € Moyenne mensuelle des versements monétaires réguliers de la famille Artisan, commerçant et Chef.d'ent. 289 € Profession libérale et cadre sup 277 € Professeur et prof.scientifique 225 € prof intermédiaire 203 € 179 € Employé Ouvrier 159 € 0€ 50 € 100 € 150 € 200 € 250 € 300 € Le revenu des parents influe bien évidemment sur les sommes qu’ils sont en mesure de donner à leurs enfants. En effet plus les revenus sont importants et plus les versements monétaires réguliers sont élevés. Mais ce qui est intéressant à noter, c’est la « distance économique » entre les versements monétaires et les revenus. Si l’on compare toutes choses égales par ailleurs, la moyenne des sommes d’argent données régulièrement par la famille, on remarque que l’effort financier de celles à très faibles revenus est 2 fois plus important que celui des familles à très hauts revenus. Les étudiants dont les parents ont un revenu de 1000 € (10% de la population interrogée) consentent à donner à l’étudiant en moyenne 124 € par mois, soit deux fois et demi de moins que ceux dont les parents ont un revenu au moins 5 fois plus élevé (les étudiants dont les revenus parentaux sont supérieurs ou égaux à 5000 € par mois reçoivent en moyenne 317 €). Répartition selon le revenu des parents (en %) 30,0 28,4 26,7 25,0 21,5 Enq.Lille 3 21,8 Enq.OVE 2003 20,0 Montant mensuel moyen des versements monétaires parentaux en fonction du revenu des parents 17,8 15,4 Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus 14,2 15,0 11,5 9,9 9,4 10,0 8,2 7,4 7,4 5,0 Moyenne 124 € 147 € 207 € 264 € 262 € 317 € Médiane 100 € 100 € 154 € 200 € 240 € 250 € Ecart-type 104 € 158 € 169 € 213 € 200 € 218 € 0,4 0,0 Sans objet (décédé…) Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus Nous avons constaté précédemment que la fréquence des versements monétaires directs des parents diminuait avec la montée en âge, mais il apparaît au regard des sommes versées régulièrement que le montant mensuel moyen de cette aide monétaire est plus élevé chez les plus âgés. Ainsi, chez les moins de 20 ans, le montant mensuel moyen de cette aide familiale financière directe est de 151 € alors qu’il est de 295 € chez les 24 ans et de 282 € chez les 25 ans et plus. On en arrive donc à la même remarque que celle de l’OVE7, à savoir que « la décroissance des versements affecte surtout l’argent de poche ». 7 Jean-Claude EICHER et Louis GRUEL, Le financement de la vie étudiante, Paris, la Documentation Française, « Cahier de l’OVE N°3 », 1997. 23 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 3.2.L’aide familiale indirecte Ce que nous qualifions ici d’aide familiale indirecte correspond aux aides « en nature » (nourriture, prêt d’un véhicule, etc.) ou aux aides monétaires indirectes et correspondant à des frais ou dépenses payées directement par la famille (frais d’inscription, téléphone, vêtements, etc.). Elle se caractérise donc, par opposition à l’aide familiale directe, par le fait que l’étudiant ne gère pas directement cette aide financière. L’ensemble de ces aides constitue un complément non négligeable aux ressources monétaires des étudiants et témoigne aussi du degré de dépendance (économique et sociale) de l’étudiant à l’égard de sa famille. Le tableau ci-dessous montre assez clairement que les dépenses afférentes aux loisirs, à l’habillement et aux vacances sont beaucoup plus souvent prises en charge par l’étudiant lui–même comparativement aux frais d’inscription ou de soin et de santé qui au contraire sont plus fréquemment supportés en totalité par la famille (respectivement 56% et 41%). Concernant les autres dépenses payées en totalité par la famille, on trouve également le loyer (33%), le téléphone (30%) et diverses factures : eau, électricité, etc.(37%). Les différences les plus significatives entre filles et garçons se situent dans la prise en charge par l’entourage familial des dépenses d’habillement et celles relatives aux vacances. En effet, la part des dépenses d’habillement payées en totalité par la famille chez les filles est deux fois moins importante que chez les garçons (8% contre 17%). Et, concernant les dépenses liées aux vacances payées en totalité par la famille, la proportion est plus importante chez les filles (19% versus hommes 11%). En totalité En partie Jamais 56,0 23,3 25,8 22,1 33,4 30,2 19,3 40,9 10,8 4,9 16,9 36,8 9,6 27,8 13,8 15,0 8,4 13,0 28,7 20,5 38,1 19,4 24,5 6,2 34,4 48,9 60,4 62,9 58,2 56,8 52,0 38,6 51,1 75,7 58,6 57,0 Frais d'inscription Livres et fournitures universitaires Frais de transports en commun Essence et frais de voiture * Loyer Téléphone Dépenses d'alimentation (hors domicile parental) Frais de soin et de santé Vêtements Sorties et loisirs Vacances Vos factures (Electricité, eau etc.) * Assurance + entretien Dépenses payées en totalité par la famille selon le genre (en %) 35,5 37,4 Vos factures (Electricité, eau, etc.) 11,1 Vacances 19,3 4,6 5,6 Sorties et loisirs Chez 11% des étudiants de Lille 3 la famille ne paie jamais rien. 16,9 Vêtements 8,3 41,6 40,6 Frais de soin et de santé 18,2 19,8 Dépenses d'alimentation (hors domicile parental) Garçons 27,1 Téléphone 31,5 Filles 31,8 34,2 Loyer 18,9 Essence et frais de voiture * 23,5 23,5 Frais de transports en commun 26,7 24,7 Livres et fournitures universitaires 19,9 52,6 Frais d'inscription 57,4 0 10 20 24 30 40 50 60 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Comme on pouvait s’y attendre, l’environnement socio-économique familial joue un rôle important en ce qui concerne l’aide parentale indirecte. On remarque d’emblée que les étudiants des milieux sociaux plus favorisés bénéficient plus souvent que les autres d’une prise en charge totale des dépenses les plus lourdes et ce quelle que soit la tranche d’âge considérée et la nature de la dépense. Prenons l’exemple du loyer, les étudiants de moins de 20 ans décohabitants dont les parents perçoivent moins de 1000 € de revenus mensuels sont en proportion 7 fois moins nombreux que ceux dont les parents perçoivent plus de 4000 € par mois à bénéficier de la prise en charge totale du loyer. Lorsqu’on prend la variable PCS la tendance est la même avec un rapport de 1 à 2 entre les ouvriers et les cadres et professions supérieures. On constate par ailleurs que la fréquence de la prise en charge totale des dépenses diminue avec l’âge et cela vaut quel que soit le milieu d’origine de l’étudiant. Pour prendre un autre exemple, on voit en effet que la fréquence du paiement en totalité des factures liées à la décohabitation passe, parmi les plus pauvres (<1000€), de 28% chez les moins de 20 ans à 12% dans la tranche des 21 à 25 ans, soit deux fois moins. Revenu mensuel des parents <1000 € 1000-1999€ 2000-2999€ 3000-3999€ 4000-4999€ 5000€ et + Ensemble Loyer des décohabitants payé en totalité < 20 ans 21-25 ans 11% 6% 28% 16% 46% 36% 63% 39% 79% 33% NS 51% 45% 30% Factures (eau, gaz, électricité…) en totalité < 20 ans 21-25 ans 28% 12% 41% 17% 52% 31% 55% 41% 73% 39% NS 47% 50% 30% Frais de transports en totalité < 20 ans 21-25 ans 22% 3% 24% 14% 42% 21% 40% 24% 56% 26% 29% 26% 36% 19% Frais de voiture en totalité < 20 ans 21-25 ans 15% 9% 32% 25% 27% 34% 41% 39% 49% 41% NS 43% 32% 32% Livres et fournitures universitaires en totalité < 20 ans 21-25 ans 4% 7% 19% 10% 33% 20% 42% 24% 57% 23% 35% 27% 31% 18% Frais d'inscription en totalité < 20 ans 21-25 ans 46% 11% 62% 30% 73% 53% 85% 59% 89% 62% 83% 72% 72% 47% Frais de soin et de santé en totalité < 20 ans 21-25 ans 30% 13% 55% 18% 60% 36% 57% 38% 70% 31% 41% 38% 56% 29% Pris en charge en totalité par les parents ou la famille NS : non significatif car effectif trop faible. PCS du père ou à défaut de la mère Pris en charge en totalité par les parents ou la famille Cad.& Prof.sup Arti-ComChef.Ent. Profession intermed Employé Ouvrier Ensemble Loyer des décohabitants payé en totalité < 20 ans 21-25 ans 63% 39% 44% 32% 42% 36% 33% 25% 29% 17% 43% 30% Factures (eau, gaz, électricité…) en totalité < 20 ans 21-25 ans 60% 38% 48% 37% 57% 32% 37% 28% 32% 19% 48% 32% Frais de transports en totalité < 20 ans 21-25 ans 41% 24% 31% 17% 42% 19% 32% 23% 24% 11% 34% 20% Frais de voiture en totalité < 20 ans 21-25 ans 37% 38% 30% 41% 38% 38% 21% 27% 18% 21% 29% 32% Livres et fournitures universitaires en totalité < 20 ans 21-25 ans 42% 24% 38% 23% 30% 19% 26% 19% 15% 8% 30% 19% Frais d'inscription en totalité < 20 ans 21-25 ans 82% 59% 65% 50% 77% 47% 62% 51% 61% 27% 70% 47% Frais de soin et de santé en totalité < 20 ans 21-25 ans 55% 34% 56% 18% 68% 34% 51% 36% 51% 23% 55% 31% NB : Inactifs non significatifs 25 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Aides en nature… Les étudiants reçoivent également de la part des membres de leur famille des aides en nature sous forme de dons ou de prêts. L’aide alimentaire (provisions) est de loin celle qui est la plus souvent apportée par la famille (56%) et inversement ce qui est prêté plus rarement (hormis le prêt d’un lieu de vacances qui demeure très marginal), c’est la voiture : 58% jamais. 96% des étudiants de Lille 3 ont reçu de la famille une aide en nature. Fréquence en % des aides en nature de la famille (dons ou prêts) 15,8 18,3 42,2 25,9 58,1 72 52,3 Jamais Parfois Souvent 55,8 45,8 19,7 16,9 31,9 22,2 Provisions alimentaires Prêt de voiture 11,1 12 Prêt du lieu de vacances Gros cadeaux (HIFI, TV,meubles, électro.) Petits cadeaux (disques, livres, vêtements…) En résumé, tout se passe comme si les parents estimaient devoir continuer à prendre en charge les frais générés par les études (frais d’inscription, loyer pour les décohabitants) et à un degré moindre ceux couvrant les besoins de la vie courante (nourriture) mais qu’au contraire, ils demandent à l’étudiant d’autofinancer ses dépenses de loisirs et de vacances. On peut également faire l’hypothèse que c’est l’étudiant lui-même qui estime (dans son processus d’émancipation) ne plus devoir rendre compte à sa famille de ses loisirs. 26 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 4.Analyse par répartition du montant des ressources monétaires Après avoir passé en revue les principales sources de financement et tenté d’en dégager les « discriminations » sous-jacentes, il nous a semblé intéressant d’analyser aussi la répartition des flux financiers qui structurent le « porte-monnaie » moyen d’un étudiant de Lille 3. Il s’agit donc ici des ressources monétaires (régulières ou non) contrôlées par l’étudiant lui-même. Les trois sources de revenu prises en compte dans l’analyse sont donc : - L’activité rémunérée de l’étudiant ; L’aide en espèces des parents ou plus largement d’un membre de la famille ; Les aides en espèces de la collectivité (bourses, allocations d’études, aides sociales, etc.). Tous les étudiants n’ont cependant pas renseigné les questions relatives aux ressources financières. Aussi, nous avons choisi de ne traiter dans cette partie que les étudiants ayant répondu à toutes les questions (soit 87% des personnes interrogées). Les montants sur lesquels portera l’analyse peuvent donc être sensiblement différents de ceux énoncés précédemment. 4.1.Montant mensuel moyen des ressources monétaires d’un étudiant de Lille 3 Pour répondre à cette question, il nous a fallu procéder à un cumul des sommes mensuelles moyennes déclarées par l’étudiant pour chacune des sources de financement. Ce qui présente aussi l’avantage de pouvoir calculer la répartition par poste. 494 € de ressources monétaires par mois Les ressources monétaires directes sur lesquelles les étudiants de Lille 3 peuvent compter s’élèvent en moyenne à 494€ par mois, soit un peu plus de la moitié (53%) du SMIC net8 à la même période. Ces ressources moyennes peuvent varier de 477€ à 511€ (intervalle de confiance à 95%) et si la moitié des étudiants dispose de moins de 424€ par mois (médiane), ils sont 25% à percevoir moins de 241€ par mois (1er quartile). Si l’on compare ces résultats aux données extraites de l’enquête nationale 2003, on constate que les étudiants de Lille 3 (interrogés en 2005) sont « moins riches » que la moyenne nationale. En effet, les ressources monétaires directes mensuelles s’élevaient à 582 € au national, soit 18% de plus par rapport aux étudiants de Lille 3. En regardant de plus près la structuration du «porte-monnaie» moyen d’un étudiant de Lille 3, on remarque qu’il est constitué à hauteur de 41% par l’aide publique, de 30% par l’aide familiale en argent et de 29% par les revenus issus d’une activité rémunérée. Au niveau national, c’est la part des ressources issues de l’activité rémunérée qui est la plus importante (42%) et celle provenant de l’aide publique qui est la plus faible (24%). 8 Ressources monétaires directes Moyenne Intervalle de Borne inférieure confiance à 95% Borne supérieure Ecart-type 1er quartile Médiane 3è quartile SMIC en mars 2005 : 927 € net pour 35 heures de travail par semaine. 27 494,1€ 477,1€ 511,2€ 365,2€ 241,0€ 424,0€ 649,7 € Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Voyons maintenant comment varie l’origine des ressources en fonction des caractéristiques de l’étudiant, de celles de sa famille, de son mode de logement et des caractéristiques liées aux études suivies. 4.2.Origine des ressources Selon l’âge L’âge de l’étudiant, comme il a été dit auparavant, est un facteur important dans l’analyse des ressources financières car il renvoie inévitablement à la question de la dépendance et l’autonomie vis-à-vis des parents. Qu’en est-il exactement ? Le premier constat que l’on peut faire, c’est que le niveau moyen des ressources monétaires des étudiants augmente avec l’âge. En effet, ces ressources sont 3,5 fois plus importantes chez les étudiants âgés de « 27 ans et + » comparées aux plus jeunes (18 ans). La rupture par rapport à l’ensemble de notre population se situe à 22 ans. Ensuite, concernant l’origine des ressources, on est frappé de voir que l’aide publique est certes importante chez les plus jeunes (48% chez les 18 ans) mais qu’elle constitue à tous les âges la principale source financière, exception faite pour les étudiants âgés de 26 ans. Cela est peu surprenant compte tenu des caractéristiques sociales de la population étudiante de Lille 3. Il apparaît également que les revenus du travail ne se substituent à l’aide familiale qu’au plus haut de la pyramide des âges. Age et montant moyen des ressources monétaires directes mensuelles Resssources monétaires selon l'âge Age Moyenne Médiane 18 261 € 171 € 19 400 € 362 € 20 439 € 395 € 21 495 € 415 € 22 527 € 441 € 23 547 € 469 € 24 600 € 589 € 25 559 € 479 € 26 616 € 531 € 27 et + 939 € 765 € Total 494 € 424 € 1 200 € 1 024 € 1 000 € 912 € 800 € 939 € 719 € 600 € 400 € 916 € 495 502 € € 400 € 374 € 608 € 600 € 578 € 547 € 527 € 616 € 559 € 439 420 € € 325 € 261 € 200 € 0€ 18 19 20 21 22 Enquête Lille 3 23 24 25 26 27 et + Enquête nationale OVE Composition des ressources monétaires selon l'âge Age 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 et + Revenus du travail 12% 26% 24% 31% 32% 30% 29% 26% 46% 38% Aides publiques 48% 42% 43% 37% 37% 43% 38% 36% 35% 51% Aides de la famille 40% 33% 33% 31% 31% 27% 33% 37% 19% 11% L’aide publique comme nous l’avons vu précédemment (cf. chapitre 2) est composée essentiellement des bourses octroyées aux étudiants et de l’allocation logement, c’est pourquoi il convient d’examiner plus précisément si le mode de logement est en rapport avec le niveau et la composition des ressources monétaires. 28 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Selon le mode de logement Type de logement et ressources monétaires de l'étudiant Type de logement Résidence collective (1) Résidence individuelle (2) Chez les parents Activité rémunérée (en%) 18,2 26,1 40,9 Aides publiques (en %) 47,4 39,6 38,6 Versements parentaux (en %) 34,4 34,3 20,5 Res.mens. moyennes (en €) 504€ 604€ 373€ 1) Résidence universitaire, chambre étudiant. 2) Location (seul, en couple ou à plusieurs), logement personnel. Comme on pouvait s’y attendre, les étudiants vivant chez leurs parents disposent de ressources monétaires moins importantes que ceux qui ont pris une certaine indépendance (38% de moins entre les deux extrêmes) et l’on constate que le mode de logement induit également des différences dans la structure de ces ressources. Les aides publiques représentent la plus grosse part des ressources monétaires des étudiants décohabitants (bourses et allocation logement) même si l’aide parentale demeure relativement présente (34%). Il existe aussi une différence entre les étudiants vivant en résidence collective et ceux qui habitent dans un logement individuel. Ces derniers ont des ressources qui proviennent davantage d’un travail rémunéré (26%) alors que pour les premiers l’aide publique constitue près de la moitié des ressources monétaires (47%). Quant aux étudiants vivant exclusivement chez leurs parents, ils cumulent l’avantage d’un logement gratuit et d’aides familiales en espèce, tandis que le travail rémunéré (41% des ressources) leur fournit un apport en « argent de poche » non négligeable. Selon les caractéristiques socio-économiques de la famille Le premier constat que l’on fait du point de vue des ressources mensuelles, c’est que les situations entre les différentes PCS sont très disparates, sauf pour la catégorie « inactifs », composée de chômeurs, retraités, ou personnes au foyer et dont les étudiants qui en sont issus disposent de la plus haute somme d’argent, 552 € en moyenne par mois dont 65% d’aide publique. Ensuite, on remarque que les enfants issus de la catégorie ouvrier ont des ressources mensuelles légèrement supérieures ou proches de ceux issus des catégories les plus favorisées, grâce à l’aide publique qui permet de soulager ou pallier l’absence ou l’insuffisance de l’aide familiale. Notons que 59% de ressources monétaires des fils et filles d’ouvriers inscrits à Lille 3 proviennent de l’aide publique (bourse et/ou allocation logement) alors que chez les étudiants issus des catégories « professeur et profession scientifique et profession libérale et cadre supérieur » ce sont les parents qui financent (plus de 41% des ressources monétaires). On retiendra également que les étudiants issus des catégories les moins homogènes, « employé » et « profession intermédiaire », sont ceux qui s’autofinancent le plus en travaillant (respectivement 37% et 31% des ressources). PCS du père ou à défaut de la mère et ressources monétaires de l'étudiant Agriculteur Professeur et prof.scientifique Prof.libérale et cadre sup Artisan, comm et Chef d'ent. Profession intermédiaire Employé Ouvrier Inactif Activité rémunérée (en%) 24,4 28,9 27,2 19,7 30,9 37,1 25,5 23,5 29 Aides publiques (en %) 53,5 30,0 27,2 44,3 35,8 39,5 59,1 65,1 Versements parentaux (en %) 22,3 41,1 45,6 36,0 33,3 23,4 15,4 11,4 Res.mens. moyennes (en €) 452€ 428€ 486€ 518€ 487€ 514€ 511€ 552€ Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Lorsqu’on examine maintenant l’origine des ressources en fonction des revenus parentaux, on constate qu’il existe une compensation très nette entre l’aide publique et l’aide des parents. En effet, plus le revenu des parents est faible et plus l’aide publique est élevée, ce qui semble tout à fait logique si l’on considère les critères d’attribution des bourses et allocations d’études. Lorsque les parents ont des revenus supérieurs à 3000 €, l’aide publique est 3 fois moins importante que celle accordée aux très faibles revenus (moins de 1000 €). On notera également que l’aide publique versée aux étudiants issus des familles les plus aisées (5000 € et plus) est loin d’être négligeable (119 € par mois) même si (faut-il le rappeler) cette dernière n’est pas de nature identique puisqu’elle correspond davantage à une allocation logement. Quant aux étudiants dont les familles ont des revenus situés entre 2000 € et 3999 €, ils tirent une fraction de leurs ressources plus élevée que la moyenne d’un travail rémunéré (33%). Répartition des ressources monétaires selon le revenu des parents 600,0 568 € 12% 511 € 515 € 480 € 500,0 473 € 474 € 46% 49% 17% 29% 400,0 300,0 69% 50% 55% 38% 21% 200,0 100,0 19% 33% 28% 33% 23% 23% 28% 27% 0,0 Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ Activité rémunérée de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus Aides publiques Versements parentaux En ce qui concerne les autres variables, telle que la filière d’études ou encore le niveau d’inscription (fortement lié à l’âge) ou l’UFR d’appartenance, ainsi que le genre, l’étude n’a pas mis en évidence de différences significatives quant au rôle qu’elles peuvent jouer sur le montant des ressources et leur origine. En revanche, l’âge, le mode de logement et les caractéristiques socio-économiques de la famille sont des facteurs importants qui peuvent produire des inégalités certaines entre les étudiants. 30 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 5.Comment les étudiants de Lille 3 jugent-ils leurs ressources financières ? Globalement, moins d’un étudiant sur quatre juge que ses ressources financières sont insatisfaisantes9, 44% les jugent acceptables et près d’un sur trois déclare qu’elles sont satisfaisantes. Néanmoins, 70% des étudiants interrogés ont dit qu’il leur était arrivé de se restreindre depuis le début de l’année universitaire et 60% de puiser dans leurs économies. 37% ont eu, au cours des 6 derniers mois, un découvert à la banque et l’on constate que près d’une personne sur 3 (30%) a dû demander une aide exceptionnelle à la famille. Ils sont également 26% à avoir dû travailler davantage (petits boulots ou jobs étudiants) afin de boucler un budget ou pour faire face à des imprévus. On peut donc supposer ici que l’indice de satisfaction général plutôt positif (acceptable+satisfaisant) est fonction d’une interaction de paramètres qu’il nous semble intéressant de caractériser. Q.Depuis le début de l'année universitaire, vous est-il arrivé : De vous restreindre 70 De piocher dans vos économies 61 D'avoir un découvert à la banque 37 De demander une aide exceptionnelle à la famille 30 De vous mettre à travailler davantage (jobs, petits boulots…) 26,4 De demander une aide exceptionnelle à un ami 7 De contracter un prêt bancaire 3 De demander une aide exceptionnelle (à l'université) 2 0 10 20 30 40 50 60 70 80 % L’analyse des correspondances multiples (cf. page suivante), montre en effet une opposition très nette sur l’axe 1, de gauche à droite, entre les étudiants qui se disent satisfaits de leurs ressources financières et ceux qui en sont insatisfaits. Les premiers se distinguent des seconds par le fait qu’ils sont non-boursiers sur critères sociaux, que leurs parents ont des revenus supérieurs à 3000 € et qu’ils sont issus de milieux sociaux plus favorisés, « cadre et profession supérieure ». A l’opposé, les insatisfaits sont caractérisés par le fait d’être boursiers sur critères sociaux, d’avoir un père ouvrier ou inactif (chômeur ou retraité), et dont le revenu familial mensuel moyen est inférieur à 2000 €. Ces étudiants ne perçoivent généralement aucune aide financière de la famille. Le troisième groupe représente l’étudiant moyen qui estime que ses ressources sont acceptables. 9 A titre de comparaison le taux d’insatisfaction à Lille 1 était de 31% et le taux de satisfaction de 23% (source : OFIP Publication N°28). 31 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Le deuxième axe oppose davantage les étudiants qui vivent chez leurs parents à ceux qui décohabitent. Ces derniers ont des ressources mensuelles supérieures à 400 €, touchent une allocation logement, appartiennent à des familles dont les revenus sont supérieurs à 4000 € et sont plus âgés. A l’inverse, ceux qui habitent chez les parents sont les plus jeunes (moins de 20 ans), disposent de ressources mensuelles inférieures à 200 €. Les variables prises en compte dans l’AFCM sont : la PCS parentale, les ressources mensuelles de la famille, les ressources monétaires mensuelles de l’étudiant, l’âge (regroupé en 4 classes), le fait d’être boursier sur critères sociaux ou non, d’avoir une activité rémunérée durant l’année universitaire, d’être aidé financièrement par la famille, de loger ou non chez les parents et le jugement porté par l’étudiant sur ses ressources financières. L’étude révèle que les étudiants qui ne sont pas satisfaits de leurs ressources financières se sont trouvés, depuis le début de l’année universitaire, dans des situations bien plus inconfortables que les autres. 93% d’entre eux ont dû se restreindre (contre 49% chez les satisfaits), 76% ont dû puiser dans leurs économies et plus de la moitié ont eu un découvert à la banque. Ces situations financières jugées difficiles ont également contraints plus de la moitié de ces étudiants (52%) à demander une aide exceptionnelle à la famille et certains d’entre eux ont dû exercer plus de petits boulots ou jobs pour pouvoir s’en sortir (42%). 6% des personnes ayant jugés leurs ressources monétaires insatisfaisantes ont eu recours à un prêt bancaire ou se sont tournées vers l’université pour demander une aide exceptionnelle dans le cadre du FSDIE10 notamment. 10 FSDIE : Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Etudiantes. 32 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Jugement sur les ressources monétaires et situations financières depuis le début de l'année universitaire 93% 73% A dû se restreindre 49% 63% A dû piocher dans ses économies 76% 48% 58% 35% A eu un découvert à la banque 26% A dû demander une aide exceptionnelle à la famille 42% A dû se mettre à travailler davantage (jobs, petits boulots…) A dû demander une aide exceptionnelle à un ami A dû contracter un prêt bancaire A dû demander une aide exceptionnelle (à l'université) 28% 14% 6% 15% 3% 6% 3% 1% 2% 1% 0% 52% 30% 15% 6% 10% 20% 30% 40% Satisfaisantes 50% 60% Acceptables 70% 80% 90% 100% Insatisfaisantes Aide à la lecture : 93% des étudiants qui jugent leurs ressources financières insatisfaisantes ont dû se restreindre, alors qu’ils ne sont que 49 % lorsqu’ils ont dit qu’elles étaient acceptables… Satisfaction et niveau des ressources monétaires Nous pouvions également supposer qu‘il existait un lien fort entre le niveau des ressources monétaires toutes sources confondues (activité rémunérée + aide publique + aide familiale directe) et celui des jugements de satisfaction ou d’insatisfaction exprimés par les étudiants de Lille 3 à l’égard de leurs ressources financières. Or, nous constatons que les choses ne sont pas aussi simples puisque le taux d’insatisfaction est proche, voire plus élevé chez les étudiants qui disposent des ressources les plus élevées. L’explication vient sans doute du fait que la situation financière de l’étudiant et son appréciation sont le produit d’une balance entre les dépenses, les ressources monétaires et l’aide familiale indirecte qui joue un rôle prépondérant. On voit Ressources mensuelles Satisfaisantes Acceptables Insatisfaisantes bien, lorsqu’on examine le jugement < = 200€ 39,1 38,6 22,3 des étudiants décohabitants, que les 201 à 400€ 32,6 44,7 22,8 plus aidés par la famille jugent leurs 401 à 600 € 30,2 44,7 25,1 ressources monétaires plus > 600 € 31,1 47,7 21,2 satisfaisantes. Pour ne prendre que les postes budgétaires les plus significatifs, on retiendra que 63% des étudiants Les membres de la famille paient en totalité : satisfaits de leurs ressources Satisfaisantes Acceptables Insatisfaisantes monétaires ont leurs frais d’inscription Loyer 51% 36% 30% Factures (EDF, GDF…) 44% 28% 25% payés en totalité par la famille, 44% Téléphone 34% 31% 20% ont leurs factures prises totalement en Frais d'inscription 63% 51% 42% Livres et fournitures universitaires 24% 17% 8% charge et plus de la moitié ne payent Frais de santé 41% 30% 23% pas le loyer. D’une façon plus générale, Alimentation 25% 19% 11% la satisfaction des étudiants sur leurs Aide à la lecture : 51% des étudiants qui se disent satisfaits des ressources monétaires ont leur loyer payé ressources monétaires est d’autant en totalité par la famille alors que chez les étudiants qui jugent leurs ressource insatisfaisantes, ce taux n'est que de 30%. moins grande que le soutien familial diminue. 33 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 L’autre niveau d’explication sur lequel on peut s’appuyer est celui mis en avant par C.Grignon et L.Bruel11 qui avancent l’idée que « la majoration de l’insatisfaction peut renvoyer moins au volume des ressources qu’à la manière dont elles sont obtenues, au prix affectif payé pour en bénéficier » et que « le fait d’être satisfait des ressources peut renvoyer à une dimension psychologique » qui se combine avec des contraintes objectives difficilement perceptibles à travers des indicateurs. En effet si les étudiants issus de milieux sociaux moins favorisés se déclarent plus insatisfaits, c’est sans doute que l’effort consenti par la famille est plus important (surtout lorsqu’il y a décohabitation) et que la mise à niveau de leurs ressources financières provient en grande partie des aides publiques en général et de la bourse en particulier ; et que sans ces aides point d’autre salut que de travailler pour financer ses études ou dans le pire des cas y mettre un terme. A l’inverse on peut imaginer que les étudiants des milieux sociaux plus favorisés peuvent compter sur un soutien familial solide (lorsqu’ils ne sont pas en rupture familiale). Le degré de satisfaction renvoie donc dans une certaine mesure à l’aisance familiale et au risque (subjectif ou objectif) de précarisation de l’étudiant lui-même. Décohabitants uniquement Origine sociale et jugement sur les ressources monétaires Agriculteur Cadre & prof.sup Artisan, comm et Chef d'Ent. Profession intermédiaire Employé Ouvrier Inactif, Chômeur, Retraité Satisfaisantes 27,2 40,3 40,2 29,8 23,1 20,6 13,6 Acceptables 52,3 41,3 34,2 39,8 47,5 49,4 50,0 Insatisfaisantes 20,5 18,4 25,6 30,4 29,4 30,0 36,4 Total 100 100 100 100 100 100 100 Décohabitants uniquement Revenus mensuels des parents et jugement sur les ressources monétaires Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus 11 Satisfaisantes 12,5 21,3 28,7 44,1 46,4 54,3 In « La vie étudiante », PUF, octobre 1999. 34 Acceptables 46,6 50,4 45,0 40,8 34,5 25,7 Insatisfaisantes 40,9 28,3 26,3 15,1 19,1 20,0 Total 100 100 100 100 100 100 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Conclusion En guise de conclusion, nous reprendrons ici les principaux enseignements tirés de cette analyse des ressources financières. L’étude confirme que la situation sociale et économique du public étudiant de Lille 3 est dans l’ensemble plus précaire que celle de la moyenne des étudiants de France voire de celle d’une université voisine. On retiendra notamment que la proportion de boursiers sur critères sociaux parmi les répondants à l’enquête est de 48% contre 29% au national et 38% à Lille 1 ; et que 38% des bourses versées sont à l’échelon maximum (échelon 5). Ensuite, nous avons également mis en avant que les étudiants de Lille 3 étaient globalement moins « riches » que la moyenne nationale, du fait qu’ils disposent de ressources monétaires moins importantes (18% de moins que la moyenne nationale de 2003), lesquelles correspondent à la moitié d’un SMIC mensuel, soit 494 €. Cette enquête a également permis de montrer la grande variabilité des ressources financières des étudiants où l’âge, l’environnement social et économique de la famille se sont avérés être les facteurs les plus discriminants. Le financement des études repose, comme nous l’avons vu, sur une triangulation des ressources provenant des aides publiques, de l’aide familiale directe ou indirecte et des revenus issus d’un travail rémunéré. Dans ce jeu complexe, les étudiants issus des milieux sociaux les plus « pauvres » se trouvent dans des situations bien plus inconfortables et fragiles que les autres, malgré l’importance à tous les âges de l’aide publique qui permet un rééquilibrage des ressources monétaires entres les différents milieux sociaux. Rappelons au passage que 71% des étudiants de Lille 3 bénéficient d’une aide publique qui s’élève en moyenne à 311€ par mois et par étudiant. Nous avons vu que si les étudiants des milieux les plus favorisés peuvent compter sur un soutien familial important (en espèce, en nature ou par la prise en charge des dépenses les plus lourdes), ceux des milieux les plus défavorisés économiquement et culturellement sont en revanche contraints, dès les premières années, à acquérir plus rapidement une autonomie financière. L’étude a aussi montré que les étudiants de Lille 3 ne peuvent compter exclusivement sur les aides familiales ou publiques, l’exercice d’une activité rémunérée est souvent nécessaire voire indispensable. L’enquête a révélé que 71% des personnes interrogées ont déclaré travailler soit durant l’année universitaire (44%) ou exclusivement l’été (27%). Malheureusement les emplois qu’ils occupent sont encore mal rétribués, la moitié des étudiants gagnant en moyenne moins de 300 € par mois. D’ailleurs, les revenus provenant de ces activités rémunérées ne représentent en moyenne que 29% des ressources monétaires d’un étudiant de Lille 3. La situation des étudiants issus des catégories moyennes est ici particulièrement éclairante, trop « riches » pour pouvoir bénéficier d’une aide publique suffisante et pas assez pour que la famille puisse prendre en charge la totalité des frais générés par les études. Enfin, nous retiendrons également que le fait d’habiter ou non chez ses parents a son importance. A tous les étages de notre analyse, la décohabitation s’est avérée être un élément de différenciation des conditions financières des étudiants. La décohabitation génère un coût important (loyer, transport, etc.) qui exerce une contrainte financière bien plus forte sur les familles aux revenus les plus faibles ou moyens ; avec un système d’allocation logement qui, il faut bien le dire, ne profite pas forcément aux plus démunis, qui devant l’insuffisance de chambres en résidence universitaire, doivent se tourner vers d’autres formes de logement plus coûteuses. Pour terminer, nous nous hasarderons à émettre l’idée que les conditions financières des étudiants de Lille 3, même si elles peuvent paraître dans certains cas satisfaisantes ou acceptables, sont extrêmement fragiles du fait du poids de l’aide publique et/ou familiale. Nul n’est en effet protégé car lorsque les liens familiaux sont rompus la situation financière peut basculer. De même, le coût d’un échec n’a pas les mêmes conséquences selon que l’on est issu d’un milieu plus ou moins aisé. 35 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Index des sigles et acronymes AE Allocation d’Etude CAF Caisse d’Allocation Familiale CEVU Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire CROUS Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires CS Critères Sociaux (bourses sur…) CUPS Centre Universitaire de Prévention de la Santé EGO Economie et Gestion des Organisations FSDIE Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Etudiantes FSU Fond Social Universitaire UFR Unité de Formation et de Recherche LEA Langues Etrangères Appliquées LCE Langues et Civilisation Etrangère MIASHS Mathématiques, Informatique Appliquées aux Sciences Humaines et Sociales OFIP Observatoire des Formations et de l’Insertion Professionnelle (Lille 1) OVE Observatoire national de la Vie Etudiante PCS Professions et Catégories Socioprofessionnelles (INSEE) RME Revenu Minimum Etudiant SCD Service Commun de Documentation SHS Sciences Humaines et Sociales SMIC Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance 36 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Notes personnelles ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 37 Enquête CVE OFIVE-Lille 3 Pour en savoir plus Les autres cahiers de l’enquête conditions de vie des étudiants de Lille 3 : - Les habitudes alimentaires et l’état de santé Le logement et les transports Les conditions d’études et l’environnement pédagogique Les pratiques culturelles, associatives et sportives http://www.univ-lille3.fr/ofive Les publications de l’observatoires national de la vie étudiante : http://www.ove-national.education.fr/ Les autres références : - Les conditions financières des étudiants des Lille 1 : http://www.univ-lille1.fr/ofip/pub-pdf/ofippub28.pdf - Enquête sur les conditions de vie des étudiants à Limoges, S.Benoît Observatoire Universitaire des Parcours Etudiants : [email protected] Encore merci à tous les étudiants pour leur participation 38