Autour d`un alambic à vocation agrotouristique : mise en valeur du
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Autour d`un alambic à vocation agrotouristique : mise en valeur du
Institut National Agronomique Paris-Grignon Département AGER Agronomie Environnement 16, rue Claude Bernard 75231 Paris Cedex 05 Initiation à l’ingénierie de projet « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional » Autour d’un alambic à vocation agrotouristique : mise en valeur du savoir faire et des productions PPAM dioises Etude réalisée par les étudiants de 2ème année de l’INA P-G : Claire Géroudet Michel Daigney Denis Gourdon Baptiste Lécroart * Février – Mars 2004 * AVERTISSEMENT Ce rapport, rédigé par les étudiants de deuxième année de l’INA-PG, conclut une séquence d’enseignement de 2 mois axée sur l’initiation à l’ingénierie de projet (INIP), intitulée « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional ». En 2004, cette INIP s’est déroulée dans le Diois (Drôme). La démarche adoptée pour mener à bien cette étude comprend deux étapes. Tout d’abord, la réalisation d’un diagnostic de l’agriculture de la zone d’étude, à partir de l’analyse du milieu physique et du contexte économique, d’enquêtes auprès d’exploitants agricoles et d’entretiens avec les partenaires institutionnels de l’agriculture. Ce diagnostic débouche sur des constats sur lesquels nous nous sommes appuyés pour envisager différents scénarios d’évolution des exploitations agricoles, des productions végétales ou de leur transformation, de l’aménagement de l’espace. Parmi ceux-ci, nous en avons retenu quatre, constituant des projets, menés par petits groupes d’étudiants, dans l’objectif de contribuer à faire évoluer l’agriculture du Diois en fonction des atouts, des contraintes et des enjeux dans cette petite région. Ce rapport est le document de restitution d’un des projets. Nous tenons à attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’il s’agit là d’une initiation au projet d’ingénieur, dont l’objectif est avant tout pédagogique. Ce document ne présente donc pas les conclusions définitives d’un projet, mais ébauche des solutions et des perspectives selon le point de vue des étudiants. D’autre part, certaines hypothèses de travail n’ont pas été discutées en profondeur par manque de temps. Cependant, il nous semble que par la méthodologie développée, l’analyse des productions végétales sur la petite région d’étude et les perspectives proposées, ce document intégralement conçu par les étudiants peut intéresser les acteurs du développement local. L’équipe enseignante Stéphane de Tourdonnet Alexandra Jullien Geneviève David Safia Médiene Remerciements Les enseignants du Département AGER (Agronomie et Environnement) de l’INA-PG ainsi que les étudiants qui ont réalisé cette étude tiennent à remercier toutes les personnes qui les ont aidés dans leur démarche en acceptant de les recevoir et de répondre à leurs questions. Ils tiennent également à remercier Philippe MEJEAN et Robert DELAGE de la Communauté de communes du Diois qui ont largement contribué au succès de cette opération. 2 SOMMAIRE Introduction : ............................................................................................................................ 4 I. Définition du projet ........................................................................................................... 4 A. Contexte et objectifs ................................................................................................................. 4 B. Un atelier agrotouristique autour d’un alambic.................................................................... 5 II. Organisation du travail ................................................................................................. 6 A. Un groupement d’agriculteurs en SARL................................................................................ 6 B. Une organisation qui vise à favoriser l’implication des agriculteurs................................... 6 1. a) b) 2. 3. C. Une structure pilotée par les agriculteurs..............................................................................................6 Qui ? ................................................................................................................................................6 Combien ? ........................................................................................................................................7 Le gestion déléguée à un gérant............................................................................................................7 Le recours à un guide saisonnier ..........................................................................................................8 Un atelier organisé en fonction des flux touristiques ............................................................ 8 1. 2. Trois saisons .........................................................................................................................................8 Une visite mettant en valeur les savoirs faire et les produits des agriculteurs ......................................9 a) Calendrier des visites .......................................................................................................................9 b) Organisation d'une visite................................................................................................................10 (1) Démonstration de distillation ....................................................................................................10 (i) L'alambic utilisé...............................................................................................................10 (ii) Le fonctionnement...........................................................................................................10 (2) Présentation des PPAM et de leur filière...................................................................................11 3. Un point de vente mutualisé ...............................................................................................................11 D. Répartition de travail entre les différents membres............................................................ 12 E. Une redistribution des bénéfices en fin d’exercice .............................................................. 12 III. Etude de la rentabilité économique du projet ............................................................ 13 A. Répartition des investissements............................................................................................. 13 B. Les frais de fonctionnement : Prédominance des charges salariales ................................. 14 C. Les recettes .............................................................................................................................. 15 1. 2. 3. Hypothèses sur la fréquentation touristique et son évolution : ...........................................................15 Recettes des visites : ...........................................................................................................................16 Recettes de la boutique : .....................................................................................................................16 D. Calcul des charges par produit et des marges : ................................................................... 17 E. Calcul des indicateurs économiques ..................................................................................... 17 IV. Conclusion Discussion : Choix du projet................................................................... 19 Conclusion............................................................................................................................... 20 Annexe 1 : Détails des charges fixes .............................................................................................21 Annexe 2. Fréquentation touristique..............................................................................................22 Annexe 3. Recettes ........................................................................................................................23 Annexe 4. Echéancier ....................................................................................................................24 3 Introduction : La production des plantes à parfum, aromatique et médicinales (PPAM) occupe une place prépondérante dans l’agriculture dioise. En effet, bien souvent associée à d’autres cultures ou à l’élevage, elle constitue une source de revenu complémentaire pour de nombreux agriculteurs. Cependant, toutes les potentialités offertes par ces productions végétales locales ne nous semblent pas exploitées. Dans ce rapport, nous vous présentons un projet qui s’appuie sur le tourisme pour valoriser et développer une filière PPAM locale. Après une présentation du contexte et des objectifs liés au projet, nous l’exposerons et étudierons sa viabilité. I. Définition du projet A. Contexte et objectifs Lors de notre étude sur le terrain, nous avons relevé plusieurs points qui nous ont permis d’établir les objectifs à atteindre à travers notre projet. Tout d’abord, nous avons constaté que la production de PPAM était une production à risque. En effet, depuis quelques années, certaines PPAM, comme la lavande, subissent une fluctuation des prix due à la concurrence exercée par les pays d’Europe de l’est et par le Chine. Or, il n’existe quasiment pas de marché local pour les PPAM, les agriculteurs se trouvent donc dépendants d’un marché mondial de plus en plus exigeant. A cette fluctuation des prix, s’ajoute une fluctuation de la production. Ces cultures, très sensibles aux conditions climatiques, ont un rendement qui varie fortement d’une année à l’autre. D’autre part, bien que ces productions soient nombreuses et présentes depuis plusieurs générations, elles sont rarement associées à l’image du territoire. Il semble qu’il y ait encore trop peu de valorisation locale des PPAM (pas de musée, peu d’animations). Néanmoins, il existe une volonté des agriculteurs de communiquer sur la filière et le métier. Beaucoup d’agriculteurs souhaitent se rapprocher du consommateur et retrouver une place plus importante dans le monde rural. Ainsi quelques agriculteurs produisant des PPAM développent des activités agrotouristiques associées à de la vente directe, ce qui permet de stabiliser les prix et d’augmenter la marge sur leur produits. Cependant il s’agit uniquement d’initiatives individuelles. Les contraintes financières et la charge de travail ne permettent pas de développer des structures touristiques d’envergure. 4 Pourtant d’après les professionnels du tourisme la demande pour les produits PPAM et pour l’agrotourisme est grandissante. Cette tendance du consommateur moderne, attiré par le naturel, pourrait bénéficier davantage aux producteurs. Dans ce contexte, nous avons établi 4 objectifs qui nous paraissaient important à atteindre en développant un projet sur les PPAM. Objectif 1 - Augmenter les marges des producteurs sur les produits issus des PPAM. Objectif 2 - Diminuer la dépendance des agriculteurs vis-à-vis du marché mondial, en trouvant des débouchés locaux moins variables. Objectif 3 - Faire connaître la filière et le métier. Objectif 4 - Renforcer le lien producteur – consommateur. B. Un atelier agrotouristique autour d’un alambic Afin d’atteindre ces objectifs, nous avons choisi d’organiser une activité touristique autour d’un vieil alambic à valeur patrimoniale. Cette activité serait gérée par des agriculteurs afin qu’ils puissent, d’une part se rapprocher du consommateur et, d’autre part, contrôler le développement d’un tourisme de qualité. De plus, nous avons souhaité organiser une structure agrotouristique professionnelle, à l’échelle du territoire. Celle-ci permettrait de fédérer les initiatives agrotouristiques individuelles déjà existantes afin de créer une véritable vitrine de la filière PPAM dans le Diois. La structure que nous avons imaginée se divise en deux ateliers : - un atelier communication sur le savoir et le savoir-faire liés aux PPAM. Cet atelier associerait une démonstration de distillation sur un vieil alambic ainsi que des explications sur la filière, le métier, la botanique, l’histoire. Le lien consommateur - producteur se fait à ce niveau. - Un atelier vente de produits PPAM. La majorité des produits étant issus des producteurs diois, cet atelier permettrait d’augmenter les marges des producteurs. Initialement, nous pensions baser notre projet autour d’un alambic ambulant. Celui-ci aurait permis de réaliser des animations itinérantes aussi bien l’été, dans le Diois, que l’hiver, en dehors du territoire. Après une semaine sur le terrain nous avons réalisé qu’un tel projet était difficilement envisageable. En effet, d’une part les agriculteurs du fait de la charge de travail auraient eu du mal à prendre part au projet, et d’autre part, la législation limite la mobilité des alambics. 5 Nous avons donc développé trois variantes que nous étudierons dans la suite de ce rapport. Ces trois scénarios varient en fonction du type d’alambic associé à la structure : Variante 1 : La structure s’organise autour d’un vieil alambic fixe. Variante 2 : La structure s’organise autour d’un vieil alambic fixe associé à une distillerie moderne. Ce projet constitue l’extension d’une structure existante dans l’objectif de rapprocher consommateur et producteur. Variante 3 : La structure s’organise autour d’alambic fixe l’été et mobile l’hiver. Ce projet permet une valorisation de l’alambic en hiver. II. Organisation du travail A. Un groupement d’agriculteurs en SARL Nous avons étudié trois type de statut : l’association, le GIE, la SARL. L’association convient parfaitement à l’activité de communication sur le métier et la filière mais elle n’est pas adaptée à une activité commerciale puisqu’elle ne permet pas une redistribution des bénéfices issus de la vente. Le GIE (Groupement d’Intérêt Economique), relativement simple à mettre en place, permet de regrouper et de vendre les productions des agriculteurs, cependant ce statut est également peu adapté à une activité commerciale importante puisque la responsabilité des membres est fortement engagée en cas de faillite. La SARL (Société Anonyme à Responsabilité Limitée) est plus lourde à mettre en place, mais correspond mieux à notre structure. En effet, dans ce cas la responsabilité des membres est engagée à hauteur du capital investi. Ainsi, ce statut est parfaitement adapté aux activités liées à notre structure. B. Une organisation qui vise à favoriser l’implication des agriculteurs Les raisonnements présentés ci-après sont communs aux trois variantes évoquées auparavant. 1. Une structure pilotée par les agriculteurs a) Qui ? L’un des objectifs fondamentaux de notre projet est l’implication des agriculteurs dans le développement maîtrisé de l’agrotourisme. Il est donc nécessaire que les associés détenteurs du pouvoir décisionnel dans la SARL soient les agriculteurs. Ceci implique qu’ils soient aussi détenteurs du capital social, et donc investisseurs. Notons que rien n’empêche légalement à des non 6 agriculteurs d’être associés à la SARL. Cela pourrait concerner le gérant (voir ci-après), ou une personne morale représentant la filière (comme l’association Routes de la Lavande). Toutefois leurs apports financiers seraient minimes devant ceux des agriculteurs. b) Combien ? Plusieurs facteurs déterminent le nombre d’agriculteurs associés : Le volume des investissements nécessaires. Plus ce chiffre est élevé, plus il est intéressant d’avoir un nombre élevé de membres. La capacité d’investissement étant très variable selon les exploitations, il est difficile d’obtenir une relation stricte entre les investissements nécessaires et le nombre de membres minimal. Les bénéfices espérés. Ils sont répartis entre les membres de la SARL ; un nombre trop important de membres limite donc les revenus par exploitant. On pense qu’au-delà de 15 associés, avec les dimensionnements économiques réalisés ci-après, le bénéfice par associé serait inintéressant par rapport aux autres circuits de commercialisation. Un facteur socio-économique local limite également la taille de la SARL. Nous avons remarqué que les agriculteurs ont moins confiance dans les grosses structures, vraisemblablement à cause de l’impression de perte de contrôle. La charge de travail. Ce facteur joue différemment selon la variante. o Pour le projet fixe associé à une distillerie, le travail demandé se limite à une présence pendant les visites de la distillerie moderne en fonctionnement. Il semble que dans le Diois une distillerie soit utilisée en moyenne par au moins une quinzaine d'agriculteurs, soit regroupés en CUMA, soit rassemblés autour d'un distillateur privé. Dans ce cas général, la distillerie est utilisée du 14 juillet au 15 août sans interruption. Ce nombre semble donc adéquat. o Pour le projet fixe sans distillerie, la charge de travail pour les agriculteurs est nulle. Le critère ne joue donc pas. o Pour le projet mobile hors saison, on part du principe que l’alambic est déplacé par les agriculteurs (associés éventuellement au gérant) au maximum une dizaine de fois entre novembre et mars. Le nombre d’une dizaine d’agriculteurs est donc aussi adéquat. 2. Le gestion déléguée à un gérant Dans une SARL, le gérant est la personne qui a la responsabilité de l’entreprise à tous les niveaux (notamment légal). Il est chargé du fonctionnement général de la structure. Plus précisément, ses fonctions sont : 9 La gestion administrative et la comptabilité, 9 L’approvisionnement du magasin, 9 Le conditionnement de certains produits (mise en flacon), 9 L’organisation de la vente (disposition du magasin, accueil clients.), 9 La promotion du magasin, 9 La création (en collaboration) de la visite et de la démonstration. L'opinion générale (agriculteurs et professionnels du tourisme) est que ces fonctions ne peuvent être assurées professionnellement par un agriculteur pour des raisons de temps et de compétence professionnelle. Néanmoins, on n'exclut pas totalement cette possibilité, à condition que l'agriculteur passe peu de temps sur son exploitation et considère cette activité comme métier à part entière, et qu'il suive une formation complémentaire. 7 Nous travaillerons plutôt avec un gérant professionnel. L'idéal serait une personne de formation commerciale ayant une bonne connaissance du milieu agricole, et de la filière PPAM. Le statut de gérant de SARL présente deux variantes : gérant majoritaire ou minoritaire selon que ses parts soient supérieures ou inférieures à 50% du capital de l'entreprise. Au regard de nos objectifs, il est préférable qu'il soit gérant minoritaire, car les associés conservent alors plus de pouvoir pour les choix importants de l'entreprise (notamment sur la révocation du gérant). Toutefois, ce statut présente l'inconvénient de coûter plus cher à l'entreprise pour obtenir la même rémunération nette du gérant. La rémunération d'un gérant se fait sur les bénéfices de l'entreprise : il peut en théorie ne pas être payé, ce choix est fixé en assemblée générale. La solution préférable est que les associés fixent en assemblée générale une rémunération minimale du gérant, et une rémunération proportionnelle aux bénéfices. Le calcul du coût de ce gérant est un des difficultés de notre étude. Il faudrait explorer de façon plus précise la réglementation sur ce point (qui a changé ces derniers mois). 3. Le recours à un guide saisonnier L'employé a pour rôle de suppléer aux tâches du gérant pendant la période de pleine activité de l'entreprise (juillet/août). Nous avons défini sa tâche ainsi : l'employé doit assurer la démonstration de distillation, faire l'exposé présentant les PPAM et la filière. Il a donc un poste essentiellement touristique. Toutefois on pourrait aussi envisager qu'il ne fasse que tenir le point de vente pendant que le gérant se charge des visites. Pour assurer un bon lien entre les touristes et la profession agricole, il est important pour nous que ce guide soit proche du milieu agricole. Il peut être guide professionnel (appartenant à une association de guides basée à Die), ou enfant de l'un des agriculteurs membre du groupement. Sur les deux mois pendant lesquels il serait employé, le nombre de visites serait de deux par jours, soit trois heures de travail par jour. Sa rémunération serait calculée sur la base d'un SMIC horaire. C. Un atelier organisé en fonction des flux touristiques 1. Trois saisons Les données des fréquentations touristiques dans la Drôme permettent de définir trois périodes : WE + sur RDV Mai - juin 7jours sur 7 WE + sur RDV Septembre - octobre Juillet - août Figure 1. Schéma des périodes d'activité o la saison estivale : juillet-août, pendant laquelle se fait l'essentiel du chiffre d'affaire touristique, o la demi-saison : mai-juin et septembre-octobre, où les flux de touristes sont encore conséquents o l'hiver : novembre-avril D'emblée se dessine une distinction entre les trois variantes du projet : 8 Projet saison estivale alambic fixe seul demi-saison démo distillation + exposé sur PPAM hiver pas d'offre touristique alambic fixe+distillerie démo distillation+exposé sur PPAM + visite distillerie moderne démo distillation+exposé sur PPAM pas d'offre touristique alambic mobile en hiver démo distillation+exposé sur PPAM démo distillation+exposé sur PPAM + mobilité éventuelle déplacement dans les foires, marchés, salons (y compris hors Diois) Tableau 1. Activité en fonction des variantes et de la période On constate que l'un des atouts du projet 3 est son fonctionnement sur une plus longue période. Il faudra néanmoins prouver la faisabilité et la rentabilité de cette activité, car elle implique aussi d'employer le gérant sur une période de temps plus longue que pour les projets 1 et 2. Pour ceux-ci, une fois la viabilité de la SARL assurée, on peut imaginer que pendant l'hiver soient organisés des week-ends d'information sur les usages des PPAM au quotidien. En effet, il semble que le "bien-être" soit un thème porteur aujourd’hui, et puisse être une entrée privilégiée pour communiquer sur les PPAM. 2. Une visite mettant en valeur les savoirs faire et les produits des agriculteurs L'organisation d'une démonstration de distillation associée à une présentation des PPAM et des savoirs faire associés est le coeur du projet, qui permet de donner une valeur ajoutée (marchande et non-marchande) aux produits PPAM, au delà de la simple vente des produits. a) Calendrier des visites Dans les trois variantes, on se base sur un pic d'activité au cours des deux mois d'été. Sur cette période, l'activité est assurée 7 jours sur 7, au rythme de 2 visites par jour. En demi-saison, les visites ne sont assurées que le week-end (1 par jour) et sur prise de rendez-vous pour les groupes. Il n'y a pas de visites en hiver. Notons d’ores et déjà que le point de vente est ouvert sur les mêmes journées que les visites. Les visites étant effectuées par un personnel spécialisé, elles ne sont pas gratuites. 9 exposition Distillerie moderne magasin Figure 2. Déroulement d'une visite b) Organisation d'une visite (1) Démonstration de distillation (i) L'alambic utilisé La démonstration de distillation est effectuée dans un alambic à vase, selon une méthode traditionnelle. Cet alambic sera d'un volume limité (300 L semble être idéal), pour un fonctionnement simple et peu coûteux et pour éviter une surcharge administrative. En effet, les alambics sont considérés comme des installations classées, et doivent à ce titre être connus de l'inspection des installations classées (service de la DRIRE). Les procédures sont d'autant plus lourdes que les volumes d'alambics sont importants (au dessus de 2500 L notamment). Pour le projet mobile en hiver, il faut souligner la lourdeur administrative associée aux déplacements de l'alambic : le distillateur doit en effet obtenir des autorisations pour transporter son outil d'un point à l'autre, puis pour le mettre en marche, soit 4 autorisations par voyage (obtenues à la DRIRE Rhône-Alpes). Toutefois, il nous a été souligné que ces démarches étaient pénibles mais néanmoins faisables (et faites par certains). (ii) Le fonctionnement Le distillateur alimente la chaudière en combustible une heure avant la distillation. Le combustible utilisé est traditionnellement les pailles de lavande distillée. Pour le projet associé à une distillerie moderne, il sera aisé de récupérer ce combustible. Pour les autres, on peut compléter avec du bois. L'alimentation en pailles doit être régulière pour que l'eau chauffe vite. On distillera pour les démonstrations du lavandin, dont la valeur est moindre que celle de la lavande. Quand l'eau est suffisamment chaude, on dispose le lavandin (préfanée ou sèche) dans la cuve. La distillation dure alors environ une heure. Les essences sont entraînées par la vapeur d'eau, qui se condense dans le Figure 3. Schéma d'une distillation serpentin puis coule dans l'essencier, où il y a démixtion de l'eau et des huiles par différence de densité. Selon les rendements obtenus, on pourra proposer au public de se servir avec un flacon en huile et/ou en eau florale (eau restante dans l'essencier, très parfumée). 10 (2) Présentation des PPAM et de leur filière L'autre partie de la visite payante est un exposé, qui se déroule pendant que la distillation a lieu dans une salle réservée à cet effet. Le guide présente à cette occasion les espèces de PPAM distillées, leurs principales caractéristiques botaniques, l'histoire de leur culture dans le Diois, les grands principes de la distillation et l'évolution des techniques dans le temps. Cette présentation pourrait être conçue en collaboration avec l'association Les Routes de la Lavande qui a déjà conçu des supports pour ce type de présentations. Pour le projet d'alambic associé à une distillerie, la présentation comporte en plus une visite de la distillerie moderne, et sur la période estivale où celle-ci fonctionne sans interruption, une rencontre avec les agriculteurs qui viennent y distiller leur production. Il semble en effet que dans le cas d'une distillation en caisson (procédé moderne), les agriculteurs ne soient pas très occupés pendant la distillation, et qu'ils aient du temps disponible. Ils pourraient alors présenter leur métier aux touristes. Ceci représente une valeur ajoutée forte pour ce projet. Bien évidemment, la distillerie devra être sécurisée pour pouvoir accueillir du public : l’objectif est de conduire une visite professionnelle. Précisons que des visites de distilleries mal sécurisées ont déjà tourné au drame. Pour le projet d'alambic mobile en hiver, la présentation est nécessairement réduite au cours des déplacements. On peut également envisager une exposition qui soit en libre accès (liée au magasin) présentant les PPAM. Pour conserver une valeur ajoutée à la visité guidée, il faut que cette exposition soit sur un créneau différent. On peut proposer une exposition de photos sur les paysages de lavande. 3. Un point de vente mutualisé Le point de vente propose les produits des agriculteurs du groupement en majorité, et quelques produits achetés hors du groupement. L'approvisionnement du point de vente est à la charge du gérant. Toutefois, le transport des produits au magasin est sous la responsabilité des producteurs. Une partie du conditionnement pourrait avoir lieu au niveau du point de vente, notamment la mise en flacon des huiles essentielles, qui est un travail coûteux en temps de travail donc problématique pour les agriculteurs. Les investissements sont limités. Plusieurs options sont possibles. Le magasin peut être une mise en commun des points de vente des agriculteurs, et fonctionner selon le principe du dépôt-vente, chaque Photo 1. Bouquet de lavande et flacons d'huile essentielles agriculteur gérant de façon autonome sa vente. Ce mode de fonctionnement pose des problèmes de concurrence, et est peu intéressant dans un objectif de valorisation des produits plus que des exploitations. On choisira donc plutôt un système où la SARL achète les produits aux agriculteurs, les met en commun de façon à limiter les différences d'aspects entre produits (étiquetage commun, prix identiques...), et les vend indistinctement. Il faudra aussi choisir le niveau de diversité des produits proposés par le magasin. Les produits commercialisés en priorité sont : 11 produits des membres de la SARL huiles essentielles (lavande, lavandin, Bio, autres PPAM...) bouquets de lavande eau florale sachets de lavande Produits commercialisés non produits huiles d'autres PPAM bonbons au miel (cf. autres projets) savons aromatisés diffuseurs, sprays, parfums... Tableau 2. Produits proposés par le magasin La diversité devra s'accroître au fur et à mesure, avec éventuellement l'ajout d'un petit atelier de transformation pour fabriquer des produits simples comme des savons. D. Répartition de travail entre les différents membres Pour les deux projets fixes, on considère que le gérant est actif 6 mois (de mai à octobre). Sur mai/juin (et septembre/octobre), en plus de la gestion administrative et de l'approvisionnement du magasin, il mène les visites/démonstrations le week-end et sur rendez-vous. Le point de vente sera éventuellement fermé le temps des visites. Il se charge du recrutement du guide saisonnier. En été, le gérant forme le guide pour effectuer les visites, qu'ils présenteront l'un et/ou l'autre. Le point de vente reste ouvert pendant les visites. Pour le projet ambulant, la durée de travail du gérant est plus longue : il doit gérer la promotion et les formalités administratives nécessaires pour les démonstrations sur les salons ainsi que leur animation en relation avec un agent. E. Une redistribution des bénéfices en fin d’exercice Deux hypothèses peuvent être envisagées : • les produits sont achetés aux agriculteurs à un prix fort, puis revendus avec une faible marge permettant seulement d'assurer le fonctionnement du magasin. Dans ce cas, les agriculteurs sont rémunérés directement quand ils vendent leurs produits au magasin. Ce type de fonctionnement pourrait convenir avec un statut associatif. Néanmoins, la prise de risque est forte pour la SARL car en cas de problème d'écoulement des produits, l'entreprise ne sera plus capable de payer ses charges. Il se pose aussi un problème de trésorerie au moment de l'achat des produits. • les produits sont achetés aux agriculteurs à un prix faible (le prix de vente à la coopérative des plantes aromatiques par exemple) et vendus à un prix élevé, qui permet de dégager une marge relativement importante. Cette marge permet d'assurer le fonctionnement courant de l'entreprise. Les bénéfices sont redistribués aux agriculteurs en fonction de leurs parts dans le capital de la SARL (imposé par les statuts des SARL). Ceci implique que la quantité de produits vendus à la SARL par un agriculteur soit plus ou moins proportionnelle à la quantité de parts sociales qu'il possède. De manière générale, il est préférable que le capital soit divisé de manière assez égale, pour éviter qu'un associé ne prenne l'ascendant sur les autres. Ce système pose un problème de confiance entre les associés de la SARL et le gérant, qui doit gérer les charges de manière à dégager des dividendes pour les agriculteurs. La prise de risque est donc ici portée par les agriculteurs, dans une mesure 12 raisonnable : on peut imaginer des garde-fous comme un prix minimal d'achat des produits fixés par le conseil d'administration. Nous choisissons donc cette option, conscients de ses limites notamment pour les agriculteurs. III. Etude de la rentabilité économique du projet A. Répartition des investissements 270 1% 3000 14% Achat alambic 3000 13% Achat terrain Construction hangar 1000 4% 15000 68% Construction magasin Communication (Panneau publicitaire) Figure 4. Diagramme des investissements On distingue une différenciation de l’investissement en trois postes importants : • L’achat de l’alambic, qui représente un coût aujourd’hui relativement important. Le prix est extrêmement variable. Néanmoins, au cours de notre séjour dans le Diois, nous nous sommes rendus compte que quelques exploitations ont encore conservé leur ancien alambic. On peut donc envisager l’hypothèse d’un prêt ou mise disposition par un particulier d’un vieil alambic sous réserve de restauration. Le coût en serait alors moindre. • L’achat d’un terrain : nous avons estimé la surface nécessaire à 150 m², et le prix correspond au prix d’un terrain à bâtir dans le Diois hors Die (alentour de communes de type Châtillon en Diois), soit environ 20 euros/m2. • La construction d’un hangar pour abriter l’alambic et d’un bâti pour le magasin et la salle de visite. Ces coûts de construction sont estimés dans l’objectif de conditions d’accueil certes professionnelles mais aussi rustiques et simples. La surface du magasin est environ de 25 m² et la salle de visite serait idéalement de 50 m² pour permettre l’accueil d’un maximum de 25-30 personnes. Dans un souci de professionnaliser l’activité, il nous a semblé important de ne pas négliger la publicité autour de l’alambic, et en particulier la pose d’un panneau publicitaire sur la route à proximité. A partir de ce budget général, les différentes alternatives possibles de notre projet diffèrent par des postes particuliers. Dans l’hypothèse d’un parcours de l’alambic durant la saison hivernale, on prévoit ainsi l’achat d’une remorque, tandis que la visite d’une distillerie moderne peut nécessiter un ensemble d’aménagements pour la protection des touristes. Ces dernières mesures sont extrêmement difficiles à évaluer dans un cadre général, et sont dépendantes de nombreux 13 facteurs particuliers. C’est pourquoi, nous avons supposé qu’elles étaient partie intégrante de mesures de mise au normes des installations, pas nécessairement liées à l’activité agro-touristique, et que dans ce cadre-là elles étaient à la charge des exploitants de la distillerie, et donc non imputables aux investissements du projet. B. Les frais de fonctionnement : Prédominance des charges salariales Il est certain que les charges fixes sont en majorité liées à la main d’œuvre salariale. En effet, la distillation traditionnelle est peu consommatrice d’eau, mais surtout elle ne nécessite pas d’apport d’énergie (gaz, électricité), dans la mesure où les pailles de lavande issue d’une distillation sont utilisées comme combustibles dans la distillation suivante. De même, les charges du magasin sont faibles, puisqu’il est ouvert en saison estivale. En revanche, les charges salariales sont une contrainte importante inhérente à notre projet; elles comprennent: • Le paiement d’un gérant sur les bénéfices, en vertu des dispositions légales du statut d’une SARL. Nous avons considéré que le paiement de ce salaire (de 1500 euros par mois sur 6 mois) n’est pas soumis à cotisations patronales, mais il semble que le montant des cotisations dépende du statut du gérant (cf. site Web de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris : www3.ccip.fr/inforeg/fiches/pdf/remuneration_SARL.pdf). Néanmoins, il est clair que le gérant devra être pluriactif ou alors être le (la) conjointe d’un agriculteur (trice). Dans le cadre du projet de l’alambic ambulant hors saison estivale, le gérant est employé en équivalent temps sur 8 mois afin de gérer les déplacements des agriculteurs aux manifestations. • Le paiement d’un guide au SMIC horaire, 3 heures par jour pendant la saison estivale. On peut noter ici aussi le souci de communication autour d’un alambic, qui se manifeste par un budget communication, correspondant à une cotisation à l’association Routes de la Lavande et des cotisations à l’Office du Tourisme. Dans le cadre du projet d’un alambic mixte, nous n’avons pas évalué les charges et recettes, pour des raisons de temps et de difficultés. Nous avons donc volontairement simplifié, en estimant sur la base de témoignages, que le déplacement sur une foire régionale s’équilibrait en termes de recettes et de charges. Le détail des charges fixes se trouve en annexe 1. 14 C. Les recettes Les recettes proviennent des 2 ateliers : vente et visite. Les recettes sont conditionnées par la fréquentation touristique. 1. Hypothèses sur la fréquentation touristique et son évolution : Les personnes que nous avons rencontrées au comité départemental du tourisme de la Drôme nous ont confirmé que la seule méthode pour évaluer la fréquentation touristique d’un site était de le comparer avec des installations similaires existantes dans des zones différentes et d’étudier la fréquentation touristique de divers sites de la zone de future installation. C’est ce que nous allons exposer maintenant. Compte tenu des données du bilan touristique du Comité départemental de la Drôme, nous avons estimé le nombre de visites de l’atelier de la manière suivante : Pendant la période touristique (60 jours), à raison de 2 visites guidées par jour, soit 120 visites au total, Pendant les mois de mai, juin, septembre et octobre, ouverture le weekend, avec une visite par jour, correspondant à 32 visites au total. Nous avons alors calculé la fréquentation touristique annuelle en prenant comme hypothèse un nombre réaliste de visiteurs par visite. Compte tenu de la taille de l’atelier, nous avons considéré que le nombre de visiteurs ne pourrait pas excéder 25-30 personnes par visite. En se basant sur les données d’autres infrastructures touristiques existantes, nous avons fait l’hypothèse que la vitesse de croisière de l’atelier (nombre maximal de visiteurs) serait atteinte au bout de la 4ème année. Nous avons donc obtenu l’évolution suivante du nombre de visiteurs : pers/visite année 1 année 2 année 3 année 4 vitesse de croisière 10 15 20 20 20 nombre de visites par jour été hors saison (60jours) (32j) 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 0 5 5 10 Nombre visiteurs 1520 2195 2820 2920 10 2920 sur RDV Tableau 3. Evolution de la fréquentation touristique Une fréquentation touristique de 2900 visiteurs par an en vitesse de croisière nous paraît réaliste, compte tenu de la fréquentation des sites touristiques dans le Diois (cf. annexe 2), et de la distillerie Bleu Provence de M. Soguel, un atelier du même type situé à Nyons qui enregistre 4000 entrées payantes par an. Nous avons ensuite considéré que la fréquentation touristique était la même pour les variantes 1 et 2 du projet. En effet, si l’alambic n’est pas lié à une distillerie, l’atelier pourra se construire dans un lieu facile d’accès. Dans le cas d’un alambic associé à une distillerie, la présence de cette dernière pourrait encourager les touristes à faire un peu plus de route. Nous avons considéré que la mobilité de l’alambic l’hiver (variante 3) ferait de la publicité pour l’atelier qui enregistrerait alors 5% de visiteurs en plus pendant la période estivale. 15 Nous avons ensuite fait une hypothèse (qui sera importante par la suite pour le calcul des recettes) concernant la répartition des visiteurs en 2 catégories : les familles et groupes d’une part et les visiteurs individuels d’autre part. D’après les données qualitatives de la fréquentation du Diois, nous avons considéré que 50% des visiteurs étaient issus de familles ou de groupes. Nous avons fait une dernière hypothèse concernant la fréquentation de la boutique. Les visites guidées étant peu nombreuses et à heures fixes, les visiteurs qui arriveraient sur le site pendant le reste du temps pourraient profiter de l’exposition ; ils sont alors comptabilisés uniquement en tant que clients de la boutique. Nous avons supposé que ces clients étaient aussi nombreux que les visiteurs. 2. Recettes des visites : Afin d’encourager les familles et les groupes à suivre une visite guidée, nous avons fixé un prix famille ou groupe. Dans le cas 1 (alambic sans distillerie), nous avons fixé le prix à 3€ par visiteur individuel et 2€ par personne issue d’une famille ou d’un groupe. Nous avons ainsi un prix moyen de la visite de 2,5€ par visiteur. Dans le cas 2, nous avons considéré que la visite de la distillerie justifiait l’augmentation des prix à respectivement 3,5 et 2,5€ ; soit 3€ en moyenne. Dans le cas 3, on effectue les calculs avec un prix de 3 euros. 3. Recettes de la boutique : Pour calculer les recettes de la boutique, nous avons calculé le nombre de produits vendus. Nous avons considéré que chaque client de la boutique ou chaque visiteur individuel achète 1 produit à la boutique. Pour ce qui est des familles et des groupes, nous avons considéré qu’un produit est acheté pour 4 personnes. Nous avons alors fixé les prix des principaux produits vendus à la boutique, par comparaison avec des prix existants. Produit Huile essentielle de lavande (10 ml) Huile essentielle de lavandin (20 ml) Bouquet de lavande Sachet de lavande Autres produits revendus Prix en € 3,5 3 3,5 3 prix moyen de 4€ Tableau 4. Prix des produits vendus en magasin Le prix moyen d’un produit est donc de 3,4€. Nous avons fait ici l’hypothèse simplificatrice que l’on vendait autant de chaque produit. 16 D. Calcul des charges par produit et des marges : Nous avons calculé le coût de revient d’un flacon de lavande fine : Elément flacon étiquette 10 ml huile essentielle (prix négociant) total Prix unitaire en € 0,15 0,05 0,70 0,90 Tableau 5.Coût de revient des produits Le produit étant vendu à 3,5€ à la boutique, le taux de marge brute est de 75%. De la même manière, nous avons estimé le coût de revient des autres produits vendus à la boutique. Comme nous ne connaissions pas le prix d’achat des produits revendus, nous avons supposé que nous faisions un taux de marge de 40% sur ces produits. Nous sommes donc arrivé à un coût de revient moyen par produit de 1,01€. Le détail des recettes se trouve en annexe 3. E. Calcul des indicateurs économiques L’investissement (alambic, terrain et construction) est amorti linéairement sur 10 ans. Le taux d’imposition sur les bénéfices est estimé à 15,5%, dans la mesure où notre projet concerne des bénéfices limités. Les subventions accordées par les différentes instances (Conseil Général de la Drôme, Conseil Régional de Rhône Alpes, Communauté Européenne à travers le programme Leader Plus) sont très variables et peu prévisibles. On a néanmoins estimé ce taux à un taux moyen de 30%. L’annexe 4 présente le détail du calcul des différents indicateurs économiques. Afin de pouvoir comparer les différents projets, nous avons étudié les critères économiques de Valeur actuelle nette (VAN) et de Taux de rentabilité interne (TRI). 18 000 € 16 000 € 14 000 € 12 000 € 10 000 € 8 000 € 6 000 € 4 000 € 2 000 € 0€ Alambic fixe seul Alambic associé à distillerie Alambic mixte La Valeur actuelle nette se définit comme le cumul des flux nets actualisés sur une période donnée, déduite de l’investissement initial. Elle se calcule à partir des investissements initiaux nécessaires pour l’installation de la distillerie et des flux nets actuels engendrés par l’activité de cette structure de la manière suivante : On a fixé ici le taux d’actualisation à 7%, tandis que les flux nets sont représentés par le résultat net. Figure 5. Comparaison des Valeurs actuelles nettes (VAN) des trois variantes 17 Selon nos hypothèses, le projet 2 (alambic associé à une distillerie moderne) est nettement le plus rentable. L’alambic mixte est, quant à lui, peu rentable ; ceci s’explique en grande partie par les charges salariales supplémentaires. 25% Le TRI (taux de rentabilité interne) est le taux d’intérêt tel que si le capital investi avait été placé à ce taux, on obtiendrait exactement la même « rentabilité » finale. 21% 20% 16% 15% 9% 10% 5% La comparaison des TRI confirme les résultats obtenus à partir des VAN. En particulier, le projet alambic associé avec distillerie est clairement le plus rentable. 0% Alambic fixe seul Alambic associé à distillerie Alambic mixte En définitive, nous avons pu comparer les différentes Figure 6. Comparaison des Taux de rentabilité interne (TRI) des 3 alternatives selon des critères variantes économiques. S’il est vrai qu’il apparaît nettement que le projet 2 est le plus rentable, il nous paraît important de rappeler que ceci dépend des hypothèses choisies et explicitées précédemment. Ces chiffres sont une première approche économique de notre projet qui nous semble cohérente, mais qui nécessiterait d’être approfondi, en particulier sur le plan des charges salariales. En outre, la rentabilité économique est un critère certes important dans le projet, mais qui n’est pas le seul. 18 IV. Conclusion Discussion : Choix du projet. Critères économique (VAN) Organisation du travail Implication des agriculteurs Risque autorisation administrative Valorisation filière Alambic fixe seul 9 989 € Pas de structure préexistante -/+ + Absence de vision "moderne" Alambic fixe associé à distillerie 17 788 € coordination CUMA ++ ++ locale forte 2 087 € Motivation des agriculteurs +++ ++++ Promotion hors Diois Alambic mobile l'hiver et fixe à la saison estivale Tableau 6. Récapitulatif des projets et critères Organisation du travail : Il nous semble plus aisé de s’appuyer sur une structure déjà en place (de type CUMA de distillation par exemple). Ce type d’organisation peut faciliter les démarches et la mise en place, outre la plus-value liée à la visite d’une distillerie moderne. Néanmoins, le problème de l’adhésion de tous les agriculteurs du groupement à ce genre de projet demeure : Peut-on imaginer qu’une partie seulement des agriculteurs de ce groupement puisse aller plus loin ? L’hypothèse de circulation de l’alambic pendant la saison hivernale reste soumise à la motivation et à l’adhésion des agriculteurs à ce type de démarche. Il apparaît difficile pour des agriculteurs de comprendre leur intérêt direct dans le déplacement. Implication de agriculteurs : L’implication des agriculteurs est un des objectifs initiaux fixés pour le projet. Il est évident qu’ils sont plus impliqués dans un projet où ils vont eux-mêmes présenter leur métier et leurs produits que dans le cas d’une visite commentée par un guide salarié. L’alambic associé à une distillerie semble faire une bonne synthèse entre les exigences de travail des agriculteurs (distillation de leur récolte) et l’objectif de lien producteur-consommateur, dans la mesure où les agriculteurs qui distillent peuvent expliquer leur travail pendant la distillation (1h) ou l’attente. Risque lié aux autorisations administratives Une des difficultés de notre projet est les autorisations administratives de distiller et de déplacer l’alambic. Le projet de déplacement de l’alambic est relativement confronté à ce problème, réel mais surmontable. Valorisation de la filière La démonstration d’un alambic fixe non associé à une distillerie moderne présente le risque, pour les touristes, de ne conserver de la distillation de la lavande, qu’une vision partielle et folklorique, déconnectée de la réalité. Il nous semble important de présenter en parallèle le process 19 moderne. Le projet de l’alambic partiellement ambulant permet une promotion de la production de PPAM et de la région du Diois à l’extérieur, tandis que le projet fixe reste très ancré localement. En définitive, le projet d’un alambic fixe associé à une distillerie nous semble correspondre le mieux à nos objectifs. L’idée d’un alambic ambulant ou partiellement ambulant reste néanmoins, malgré le coût, intéressant et paraît plus facilement valorisable dans le cadre d’une promotion filière par le biais d’une association loi 1901 par exemple. Conclusion Les nombreuses variantes que nous avons imaginé autour du projet témoignent de la grande marge de liberté que nous avons voulu laisser. Les éventuels porteurs de projet pourront alors développer seulement un des aspects du projet, ou alors l’inscrire dans une structure plus importante en fonction de leurs objectifs, de leur motivation et du capital déjà possédé. Bien que nous n’ayons pas pu observer le fonctionnement des structures existantes en période estivale, il nous a semblé innovant de présenter une structure agro-touristique avec démonstration régulière d’un fonctionnement d’alambic et visite sécurisée d’une distillerie. Nous avons également cherché à proposer une activité professionnelle avec un lien direct producteur/consommateur qui demanderait peu de temps de travail aux agriculteurs pendant une période de pointe de travail. Néanmoins, nous sommes conscients des limites de notre évaluation, en particulier de la rentabilité du projet. La gestion du risque est un élément clé d’un tel projet : on doit donc chercher à limiter les investissements initiaux, quitte à agrandir la structure par la suite. Il ne faut pas oublier que l’objectif premier du projet est d’améliorer la valeur ajoutée sur la vente des produits issus de PPAM ; cela nous est apparu comme la condition sine qua non pour que les agriculteurs soient porteurs d’un tel projet. Nous avons également souhaité inscrire ce projet dans la charte du pays Diois. Il apporterait en effet une dynamisation de la filière PPAM dioise par la création d’un point de communication sur la filière et l’amélioration des débouchés pour la vente des produits. Il permettrait également la mise en relation de nombreux acteurs du territoire : les agriculteurs, la population et les touristes. Cette structure serait également un bon exemple pour le développement touristique du Diois : les agriculteurs seraient ici acteurs et bénéficiaires du tourisme local, la transmission de leurs savoirs faire encouragerait la population et les touristes au respect de l’agriculture. Ce projet mettrait ainsi en valeur la spécificité du territoire diois et participerait à la connaissance du territoire à l’extérieur. Nous souhaitons remercier toutes les personnes que nous avons rencontrées et qui nous ont consacré du temps pour nous aider dans l’élaboration de ce projet. 20 Annexe 1 : Détails des charges fixes Projet 1 et 2 : Alambic fixe Charges fixes électricité+chauffage PVD eau distillation chauffage distillation charges salariales guide rémunération gérant assurances communication commentaire Valeur négligeable 200L eau/jour, 0.003049 € /L, 85 jours de distillation pailles de lavande (gratuit), bois 3h/jour, 60 jours, SMIC horaire (7,19E), charges *2 sur les bénéfices, 6 mois, 1500 E 0 OT Die + Routes Lavande + dépliant OT Total Charges Fixes 50 0 2500 9000 1000 200 12750 Projet 3 : Alambic mixte Charges fixes électricité+chauffage PVD eau distillation chauffage distillation charges salariales guide rémunération gérant assurances communication commentaire Valeur négligeable 200L eau/jour, 0.003049 € /L, 85 jours de distillation pailles de lavande (gratuit), bois 3h/jour, 60 jours, SMIC horaire (7,19E), charges *2 sur les bénéfices, 8 mois, 1500 E 0 OT Die + Routes Lavande + dépliant OT Total Charges Fixes 21 50 0 2500 12000 1000 200 15750 Annexe 2. Fréquentation touristique (D’après Bilan touristique 2002, Comité départemental du tourisme de la Drôme) Fréquentation des Offices de Tourisme Die Luc-en-Diois Châtillon-en-Diois 38 803 8 706 7 768 Fréquentations de sites et musées à entrée payante Le Jardin des Découvertes et des Papillons - Die Institut des Plantes Aromatiques et Médicinales – Buis-les-Baronnies 17 335 4 515 Le Tourisme de découverte économique La Cave de Die-Jaillance – Die Les Domaine des Arômes/Sanoflore – Beaufort/Gervanne Magnanerie de Saillans Distillerie Bleu Provence - Nyons 22 114 015 8 300 7 942 3 500 Annexe 3. Recettes Projet 1. Alambic fixe seul Fréquentation Visite Vente visiteurs famille-groupe individuelle consommateur Total famille individuelle Recette visites nb de produits recettes vente prix unitaire année 1 année 2 année 3 année 4 1520 2195 2820 2920 760 1097,5 1410 1460 760 1097,5 1410 1460 1520 2195 2820 2920 3040 4390 5640 5840 2 1520 2195 2820 2920 3 2280 3292,5 4230 4380 3,4 Total recettes 3800 2470 8398 12198 5487,5 7050 3566,9 4582,5 12127 15580,5 17615 22630,5 7300 4745 16133 23433 Projet 2 : Alambic fixe associé à une distillerie Fréquentation Visite Vente visiteurs famille-groupe individuelle consommateur Total famille individuelle Recette visites nb de produits recettes vente prix unitaire année 1 année 2 année 3 année 4 1520 2195 2820 2920 760 1097 1410 1460 760 1097 1410 1460 1520 2195 2820 2920 3040 4389 5640 5840 2,5 1900 2743 3525 3650 3,5 2660 3840 4935 5110 3,4 Total recettes 4560 2470 8398 12958 6582 3566 12124 18706 8460 4582 15579 24039 8760 4745 16133 24893 Projet 3 : Alambic mixte Fréquentation Visite Vente Total recettes visiteurs famille-groupe individuelle consommateur Total famille individuelle Recette visites nb de produits recettes vente Prix unitaire année 1 année 2 année 3 année 4 1596 2305 2961 3066 798 1152 1481 1533 798 1152 1481 1533 1596 2305 2961 3066 3192 4610 5922 6132 2,5 1995 2881 3701 3833 3,5 2793 4033 5182 5366 3,4 4788 2594 8818 13606 23 6914 3745 12734 19648 8883 4812 16360 25243 9198 4982 16940 26138 Annexe 4. Echéancier Projet 1. Alambic fixe seul année investissement Chiffre d'affaire charges variables Valeur ajoutée subventions Charges fixes EBE dotations aux amortissements RCAI Impôt (15,5%) Résultat net Flux Flux actualisé (7%) 0 22270 0 0 6681 0 6681 -15589 -15589 1 0 12198 2507 9691 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 17615 22631 23433 23433 23433 23433 23433 23433 23433 3620 4651 4816 4816 4816 4816 4816 4816 4816 13994 17979 18617 18617 18617 18617 18617 18617 18617 12750 -3059 12750 12750 12750 12750 12750 12750 12750 12750 12750 1244 5229 5867 5867 5867 5867 5867 5867 5867 2227 2227 2227 2227 2227 2227 2227 2227 2227 2227 -5286 0 -5286 -3059 -2859 -983 -152 -830 1397 1220 3002 465 2537 4764 3889 3640 564 3076 5303 4045 3640 564 3076 5303 3781 3640 564 3076 5303 3533 3640 564 3076 5303 3302 3640 564 3076 5303 3086 3640 564 3076 5303 2884 3640 564 3076 5303 2696 Projet 2 : Alambic fixe associé à une distillerie année investissement Chiffre d'affaire charges variables Valeur ajoutée subventions Charges fixes EBE dotations aux amortissements RCAI Impôt (15,5%) Résultat net Flux Flux actualisé (7%) 0 22470 0 0 0 6741 0 6741 -15729 -15729 1 0 12958 2507 10451 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 18712 24041 24893 24893 24893 24893 24893 24893 24893 3620 4651 4816 4816 4816 4816 4816 4816 4816 15092 19389 20077 20077 20077 20077 20077 20077 20077 12750 -2299 12750 12750 12750 12750 12750 12750 12750 12750 12750 2342 6639 7327 7327 7327 7327 7327 7327 7327 2247 2247 2247 2247 2247 2247 2247 2247 2247 2247 -4546 0 -4546 -2299 -2149 95 15 80 2327 2033 4392 681 3711 5958 4864 5080 787 4292 6539 4989 5080 787 4292 6539 4663 5080 787 4292 6539 4358 5080 787 4292 6539 4072 5080 787 4292 6539 3806 5080 787 4292 6539 3557 5080 787 4292 6539 3324 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Projet 3 : Alambic mixte année investissement Chiffre d'affaire charges variables Valeur ajoutée subventions Charges fixes EBE dotations aux amortissements RCAI Impôt (15,5%) Résultat net Flux Flux actualisé (7%) 0 27270 0 0 0 8181 0 8181 -19089 -19089 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 13606 19648 25243 26138 26138 26138 26138 26138 26138 26138 2632 3801 4884 5057 5057 5057 5057 5057 5057 5057 10973 15847 20359 21081 21081 21081 21081 21081 21081 21081 15750 15750 15750 15750 15750 15750 15750 15750 15750 15750 -4777 97 4609 5331 5331 5331 5331 5331 5331 5331 2727 -7504 0 -7504 -4777 -4464 2727 -2630 -408 -2223 504 440 2727 1882 292 1590 4317 3524 2727 2604 404 2200 4927 3759 24 2727 2604 404 2200 4927 3513 2727 2604 404 2200 4927 3283 2727 2604 404 2200 4927 3068 2727 2604 404 2200 4927 2868 2727 2604 404 2200 4927 2680 2727 2604 404 2200 4927 2505