Dossier 2004 - Accueil de l`héliotrope Paul Desveaux et

Il n'y a rien d'autre à faire que d'écrire la vérité. Il n'y a pas
d'autre raison d'écrire. Je dois écrire parce que j'ai cette
compulsion en moi. Je ne peux rien dire de plus. Je
m'agenouille devant toi et je prie pour être honnête... J'ai des
élancements dans le cerveau. Ils seront effacés ou jamais rien
ne le sera. Respectes-tu ceci, Neal, et me respectes-tu ?
Lettre à Neal Cassady, Jack Kerouac
Les américains, Robert Frank
Notes sur Vraie Blonde et autres…
Quand, un jour, au détour dʼune librairie, jʼouvris un livre de
Jack Kerouac, je fus touché par cette écriture qui phrasait
comme un thème de be-bop, et ne portait pas en elle tous les
référents du Vieux Continents.
Elle naissait dans les grandes plaines de lʼOuest américain,
chez les hobos de Jack London, dans les improvisations de
Charlie « Bird » Parker.
Au même moment, Jackson Pollock marquait lʼart contemporain
par sa perception du monde, son appréhension de la peinture.
Une perception et une liberté qui se retrouvent chez Jack
Kerouac — comme dans le processus de création de Sur la
Route —, et qui pourrait être défini par ces termes : une écriture
vagabonde.
Je voulais parler de Jack Kerouac, de lʼauteur surtout, parce
que jʼavais lu quelques-uns de ces livres, quʼils témoignaient
dʼune Amérique, dʼune petite Amérique, dʼune écriture
américaine, dʼun processus particulier dʼécriture…
Le hasard avait fait quʼau même moment, je mʼintéressais à la
présence de lʼimage au théâtre, et plus particulièrement, à la
présence dʼune image cinématographique.
Le cinéma provoque chez moi, parfois, tout autant que le texte,
un possible imaginaire (bien que le texte soit lʼespace de
lʼimaginaire par excellence).
Il sʼagissait donc
de tenter de donner une perspective
supplémentaire à lʼimaginaire de lʼespace théâtral.
Nous avons donc fait deux voyages aux Etats-Unis, le
réalisateur Santiago Otheguy et moi-même, avec des caméras
Super 8. Un premier à New-York, qui par un autre hasard du
calendrier, fût un mois et demi après le 11 septembre ; et le
second, en novembre 2003, au cours duquel nous avons
parcouru un morceau de la route américaine entre Phœnix et
San Franscico.
Résultat : des travellings silencieux, un travail photographique
en mouvement, les accidents du Super 8, … une matière
cinématographique.
Paul Desveaux
Comme j'aurais aimé avoir un appareil à moi, un
fol appareil mental pour enregistrer en images
des instantanés où l'artiste photographe luimême est en chasse pour son instantané
suprême - une épopée en soi.
En route vers la Floride, Jack Kerouac
Les américains, Robert Frank
Un mois vient de passer.
Jʼai lʼimpression quʼil manque beaucoup de choses à cette chronique,
des choses présentes ici à New-York, ce côté « fosse aux serpents » de la ville…
La musique aussi, le disco particulier à New-York, le roller-skate, la 42e rue, etc.
Jʼai refusé dès le départ de planifier comme un professionnel
ou de visiter comme un touriste.
Jʼai laissé les choses se faire au hasard des jours…
Entre les histoires de labo et dʼexpédition, il me restait parfois un peu
de temps pour « vivre ».
DEPARDON voyages, 1981, Raymond Depardon
Paul Desveaux, parcours…
C'est en 1997, après un parcours de comédien qui l'a mené vers
des auteurs comme Minyana, Sarraute, Novarina, Koltès ou
Goldoni, que Paul Desveaux fonde sa compagnie, l'héliotrope.
Il met alors en scène La Fausse Suivante de Marivaux, spectacle
qui sera suivi, en 1999, par Elle est là de Nathalie Sarraute,
première occasion pour lui de confronter un travail chorégraphique
à un texte théâtral.
L'année suivante, Nathalie Marteau, directrice du Centre dʼArt et
dʼEssai de Mont St Aignan, lui propose de travailler sur un projet
de recherche autour de Théâtre et Chorégraphie à partir d'extraits
de Sallinger de B.M.Koltès. C'est alors qu'il démarre sa
collaboration avec la chorégraphe Yano Iatridès.
Celle-ci se poursuit en 2001, lorsqu'il met en scène Lʼéveil du
printemps de Frank Wedekind, créé au Centre d'Art et dʼEssai et
présenté ensuite au Théâtre de lʼAquarium à la Cartoucherie de
Vincennes, puis en tournée dans toute la France jusqu'en
décembre 2002. Il collabore aussi à cette occasion avec le
compositeur Vincent Artaud qui crée une musique originale pour le
spectacle.
Ils prolongent leur collaboration avec un second projet de
recherche en 2002, au Centre d'Art et d'Essai, autour du recueil de
textes de Jack Kerouac, Vraie Blonde et autres. Paul Desveaux
aborde alors un travail sur l'image cinématographique et le théâtre,
en compagnie du réalisateur Santiago Otheguy, avec qui il était
parti tourner des images à New York en novembre 2001, matière
de ce spectacle.
En 2003, réunissant encore ces différentes formes d'expressions
sur le plateau, il met en scène Richard II de W. Shakespeare,crée
au Trident—Scène Nationale de Cherbourg, et présenté
notamment dans le cadre Festival des Collines de Turin.
Cette année-là il devient artiste associé à l'Hippodrome—Scène
Nationale de Douai, où il dirige des ateliers.
Il prépare actuellement deux créations pour lʼannée 2005 : Les
Brigands de Friedrich Schiller, créée au CDN de Besançon en
janvier, et présentée en février au Théâtre 71—Scène Nationale
de Malakoff ; et, Lʼorage dʼAlexandre Ostrovski, une coproduction
du Théâtre de la Ville à Paris, et créée au Théâtre des Abbesses
en
mai.
Parallèlement à ces projets, il participe depuis 2002, au Comité de
lecture réuni par Marie-Agnès Sevestre, directrice de
l'Hippodrome, autour de lʼécriture contemporaine.
Coproduction :
Lʼhéliotrope
Scène du Jura
Création :
Les 11 & 12 mars 2004
Dole — Scènes du Jura
Représentations :
Du 26 mars au 10 avril 2004
Théâtre 71—Scène Nationale de Malakoff
Les 14 & 15 mars 2004
Lʼhippodrome—Scène Nationale de Douai
Lʼhéliotrope est conventionnée par :
La DRAC de Haute-Normandie
La Région Haute-Normandie
Emmanuelle de Varax
chargée de production
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75018 Paris
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Lʼhéliotrope
8, allée du relais
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