Les Echos du 16 Juin 2016

Transcription

Les Echos du 16 Juin 2016
Projet de loi El Khomri
16 juin 2016
Gérard Larcher :
« Ne passons pas les corps intermédiaires par-dessus bord ! »
Selon Gérard Larcher, «c'est autour de la question économique et sociale que va se jouer pour partie la présidentielle»
L'exécutif menace d'interdire certaines manifestations. Etes-vous d'accord ?
L'Etat doit prendre ses responsabilités et appeler toute la nation à les prendre aussi. La CGT et Philippe Martinez n'y
échappent pas. Les limites de l'acceptable ont été atteintes avec les dégâts provoqués à l'hôpital pour enfants Necker.
Le droit de manifester est un droit constitutionnel, mais la destruction de biens, les violences contre les forces de
l'ordre sont des délits et je souhaite que leurs auteurs soient sévèrement sanctionnés. Je l'ai dit à Philippe Martinez
: la CGT doit passer à d'autres formes d'action, car elle est en train de se déconsidérer et de sortir des valeurs
républicaines. Je ne lance pas d'anathème, mais là, je dis « cessez-le-feu » !
Sur la loi travail, la gauche accuse le Sénat d'être l'otage de la primaire de la droite...
Le débat parlementaire ne peut être caricaturé. Il n'a pas eu lieu à l'Assemblée, c'est une des raisons de la crise.
Manuel Valls ne veut pas reculer, il a raison ! Nous proposons, au Sénat, des améliorations, sur l'apprentissage, la
médecine du travail ou la participation. Pourquoi l'exécutif ne les reprendrait-il pas ? Nous avons une approche
assumée de la nécessaire flexibilité et de la sécurité des parcours professionnels. Ce n'est pas avec cela que l'on peut
affoler le pays. J'en ai parlé très librement avec les partenaires sociaux. Je les ai rencontrés aussi pour évoquer avec
eux ce que pourraient être, en cas d'alternance, les réformes indispensables qu'il faudrait mener et que certains ont
jugé très libérales. Oui, je leur ai dit que 2017 risque de ne pas plaire à certains, mais qu'il faut en parler sans tabou,
ni arrière-pensée. Aucun n'a refusé de le faire ! Parallèlement, j'ai dit aux candidats à la primaire qu'il fallait intégrer
aussi des stabilisateurs sociaux, un projet social.
Le conflit sur la loi travail n'est-il pas de mauvais augure pour les réformes de la droite ?
C'est l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Avec la loi travail, il n'y a pas eu de pédagogie. Il ne suffit pas de faire
des rapports, même les meilleurs. Il faut une concertation dans la transparence. Il faut expliquer, écouter, proposer.
C'est le coeur de ma proposition aux candidats à la primaire. Pour réformer après 2017, la méthode, c'est
l'antidiscours du Bourget. Il y a une légitimité du suffrage universel, elle est absolue, mais elle doit se faire sur des
projets clairs. Le candidat ou la candidate qui remportera la primaire devra engager un dialogue avec les
organisations syndicales et patronales entre décembre 2016 et mars 2017. Car, si l'on doit travailler par ordonnances,
cela n'exclut pas le dialogue préalable indispensable. Le « péché originel » de la loi travail, c'est que François Hollande
a voulu faire un coup, aller trop vite, s'affranchir de cette étape utile. Dans une démocratie, il faut que le mandat
soit clair. Même si on parle d'identité et de terrorisme, c'est autour de la question économique et sociale que va se
jouer pour partie la présidentielle. Avec les partenaires sociaux, nous avons d'ailleurs décidé de nous revoir pour
parler de ce qui pourrait être la base d'une proposition de loi de la majorité sénatoriale sur la libéralisation de
l'économie, la dimension travail et en même temps la sécurité des salariés. Après, les Français choisiront mais ce
dialogue est la condition d'un mandat clair pour réformer.
Mais nombre de candidats à la primaire voudraient contourner les corps intermédiaires...
Je rappelle que c'est Nicolas Sarkozy et François Fillon qui ont fait la réforme de la représentativité. Je crois, pour
ma part, à l'utilité des corps intermédiaires, mais ils doivent se réformer. Je ne suis donc pas choqué quand les
candidats veulent une limitation des mandats dans le temps ou des représentants à temps plein. Mais, attention,
nous avons vraiment une responsabilité à ne pas les passer par-dessus bord si nous voulons réformer !
Revue de Presse du Monde de la Propreté du 6 juillet 2016
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