« Nous sommes tous névrosés »

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« Nous sommes tous névrosés »
L’ E S T R É P U B L I C A I N | D I M A N C H E 3 1 J A N V I E R 2 0 1 6
24 HEURES E Doubs
Ornans­Bonnevaux­le­Prieuré Besançon
Les Fins
La Rivière­Drugeon
La commune nouvelle a son maire
Etat d’urgence : le rendez­vous
bisontin
L’entreprise Mougin s’implante dans
la zone du Bas de la Chaux
Les CPIE de Bourgogne et Franche­
Comté s’unissent
Près de 300 personnes ont défilé au centre­ville ce
samedi, à l’appel d’un collectif local regroupant 17
associations, syndicats et partis, contre les mesures
prises après les attentats.
LIRE EN PAGE BESANÇON
Didier Mougin et ses deux fils investiront bientôt un
nouveau bâtiment, dont ils sont à l’origine, pour
développer leur activité.
Les Centres Permanents d’Initiatives à
l’Environnement des deux régions se sont dotés de
statuts, officialisant leur mutualisation.
Samedi matin, Sylvain Ducret a ceint l’écharpe
tricolore de maire de la « commune nouvelle
d’Ornans », nouvelle structure territoriale qui
regroupe, depuis le 1er janvier, la cité de Courbet et le
village de Bonnevaux­le­Prieuré. LIRE EN PAGE PLATEAU
LIRE EN PAGE PAYS HORLOGER
LIRE EN PAGE HAUT­DOUBS
Tous différents... comme tout le monde !
« Nous sommes tous névrosés »
« Ilfautenfermer
lesmalades
psychiques »
dit(parfois)larue.
LeprofesseurDaniel
Sechter,médecin,
spécialisteen
psychiatrie,militeavec
forcecontrecetteidée
fausse.
Changer le regard sur
les maladies psychiques
L’ OMS l’affirme haut et fort,
cinq des dix pathologies les
plus préoccupantes au XXIe
concernent la psychiatrie :
schizophrénie, troubles bi­
polaires, addictions, dépres­
sion et troubles obsession­
nels compulsifs. Or les
troubles mentaux génèrent
de l’exclusion : trop souvent
les malades psychiques et
leur entourage sont stigma­
tisés.
Un collectif est né à Besan­
çon, soutenu par l’Agence
Régionale de Santé (ARS) de
Franche­Comté, le Groupe
de santé mentale, fait enten­
dre les voix des Invités au
Festin, de l’Unafam, du cen­
tre hospitalier de Novillars.
et l’Association d’hygiène
sociale de Franche­Comté.
E
nfermer les mala­
des psychiques, la
pratique a perduré
jusque dans les an­
nées 1950, alors
forcément les images de­
meurent. On les a enfermés,
parce que jusqu’en 1957 il
n’y avait pas de psychotro­
pes, pas de traitements mé­
dicamenteux possibles. Les
hôpitaux psychiatriques
étaient excentrés, pour éloi­
gner du monde les cris et les
souffrances contenus dans
les murs. Maladie sacrée
dans l’Antiquité, le malade
était possédé par les démons
ou les sorcières au Moyen­
Âge. Là, a commencé l’en­
fermement.
« Dans les années 70, les
traitements ont fait les frais
d’approches idéologiques,
on opposait alors le tout psy­
chanalytique, le tout biologi­
que ou le tout antipsychia­
trique. Or on sait maintenant
que les causes des troubles
sont à la fois biologiques,
psychologiques et socio­en­
vironnementales. Les traite­
ments intègrent donc les
psychotropes, les entretiens
de psychothérapie et tien­
nent compte de l’environne­
ment social. Les équipes de
soins font alliance avec le
Idées fausses
K Daniel Sechter est médecin, spécialiste de psychiatrie, professeur à l’université de Franche­Comté.
malade, sa famille, son en­
tourage. C’est une nécessi­
té ». Le point de vue de Da­
niel Sechter s’appuie sur sa
pratique hospitalière au
CHRU de Besançon, sur son
expérience de professeur à
l’Université de Franche­
Comté, sur ses convictions
aussi.
Contrôler les facteurs
aggravants
Les services de psychiatrie
sont aujourd’hui avec les
autres spécialités dans les
hôpitaux généraux ; dans les
établissements spécialisés,
Au bout de la ligne
ils s’ouvrent à la cité, hors
les murs, en relation avec la
médecine générale et les
autres disciplines.
« Nous sommes tous plus
o u m o i n s n é v r o s é s. L e
champ de la maladie psychi­
que est large. Il part de l’an­
xiété et de la tristesse, res­
senties lors d’un deuil par
exemple, aux épisodes dé­
pressifs intenses, allant du
normal au pathologique. On
se sent soucieux pour des
problèmes d’argent, le ma­
lade imagine la ruine. Plus
rien ne nous fait plaisir, le
malade ne voit qu’une issue
le suicide… On comprend
ainsi la souffrance du mala­
de psychique. Mais il faut la
multiplier par 1.000 ou
10.000 pour percevoir celle
du malade traversant un
épisode psychotique ou dé­
lirant, celui qui a perdu pied
avec la réalité », explique­t­
il. Si toute la population est
concernée par la santé men­
tale, 25 % l’est directement
par la maladie. « La psychia­
trie doit être considérée
comme une discipline médi­
cale à part entière en termes
de soins, d’enseignement et
de recherche, au même titre
que la cardiologie ou la pé­
Photo Ludovic LAUDE
diatrie. Alors seulement, on
considérera le malade psy­
chique comme un malade
ordinaire », préconise Da­
niel Sechter.
Outre une prise en charge
multidisciplinaire de la ma­
ladie psychique, l’entourage
du patient s’implique dans
le processus de soins, il par­
lera plus aisément de la ma­
ladie. Voilà qui aide à faire
changer les regards posés
sur les malades. Reste qu’il
suffit d’un fait divers met­
tant en cause un malade
souffrant de « schizophré­
nie » pour que reviennent au
Fermeture annuelle pour la pêche du brochet
donc le droit d’y pêcher li­
brement, sans avoir peur
d’être en infraction. » C’est
également le cas entre Vil­
lers­le­Lac et Goumois,
pour le Doubs frontalier.
« Dans le Haut­Doubs, les
brochets se reproduisent
tardivement avec les basses
températures, la fermeture
est donc programmée pour
la fin février. Mais l’ouvertu­
re aura également lieu plus
t a r d s u r c e s e c t e u r, l e
deuxième week­end de
juin ».
Varier les plaisirs
Des spécificités
K Il faudra attendre le 1er mai pour traquer à nouveau ce prédateur.
Cependant, la réglementa­
tion nationale reste floue sur
certaines pratiques. La pê­
che au streamer ou au vers
manié, bien que discutable,
ne rentrait pas dans l’arrêté.
« Ici on a réglé le problème
avec un arrêté local, en spé­
cifiant que tout appât artifi­
ciel ou manié est banni. On
peut toujours s’interroger si
c’est un bon ou mauvais
choix, mais c’est la régle­
mentation et elle est claire. »
Malgré cette réglementa­
DBE01 ­ V1
tion en vigueur, il existe
quelques spécificités, per­
mettant aux pêcheurs de
traquer les carnassiers pen­
dant la fermeture. C’est le
cas du Doubs, à l’amont du
pont routier de Voujeau­
Photo DR
court. A compter de l’ouver­
ture de la truite (NDLR : 2e
week­end de mars), la pêche
aux leurres y est autorisée.
« Dans cette portion, il y a
une bonne population de
truites. Les pêcheurs ont
galop, les peurs ancestrales,
qui bâillonnent la raison.
« 1 à 2 % des malades psy­
chiques souffrent de trou­
bles psychotiques ou de
troubles bipolaires de l’hu­
meur. Les comportements
dangereux sont exception­
nels : ils sont en relation
avec un arrêt des soins, un
rejet social, ou une prise de
toxique. Il est donc essentiel
de s’inscrire dans un projet
de soins personnalisé », ex­
plique Daniel Sechter. Un
message à répéter sans mo­
dération.
Catherine CHAILLET
W
Sur www.estrepublicain.fr la
vidéo de Marie­Noëlle Besançon,
fondatrice des Invités au Festin,
explique cette démarche
citoyenne.
express
Tous les quinze jours, le rendez­vous des passionnés de pêche
LE 31 JANVIER est synony­
me pour beaucoup d’entre
nous de dernier coup de li­
gne. La pêche aux carnas­
siers ferme dans le domaine
public. Avec son lot de dé­
ceptions et de satisfactions.
Il faudra attendre le mois de
mai pour ressortir l’attirail
et voir leurres et bouchons
de nouveaux, fendre la sur­
face de l’eau.
Mais au fait, à quoi sert la
fermeture ? « Le brochet est
le principal poisson visé par
cet arrêté » explique Chris­
tian Rossignon, ingénieur à
la fédération de pêche du
Doubs. « C’est une mesure
nationale qui évite que les
poissons soient dérangés
durant leur période de re­
production. Chez nous, le
brochet fraie entre le mois
de mars et le mois d’avril ».
Bien qu’avec des températu­
res aussi clémentes, il se
peut que la reproduction ait
lieu plus tôt, précise l’ingé­
nieur.
L’Est Républicain, en six
rendez­vous, se fait l’écho
de leurs préoccupations. Il
s’agit de dénoncer six idées
fausses à propos de la mala­
die psychique et de suggérer
sur ces sujets une approche
citoyenne.
Première idée reçue, « il
faut obligatoirement enfer­
mer ces malades psychi­
ques ». Le professeur Daniel
Sechter prouve ici le con­
traire.
Suivront d’autres idées
fausses : « Les maladies psy­
chiques sont incurables ».
« Ces malades ne peuvent
vivre seuls, sont incapables
d’autonomie et de bonnes
relations aux autres ». « Ils
sont paresseux et incapa­
bles de travailler ». « Ils sont
plus agressifs et plus dange­
reux que les autres ci­
toyens » et enfin « ils sont
d i f f é r e n t s, p a s c o m m e
nous ». Chaque fois un in­
terlocuteur viendra démen­
tir ces affirmations aux
dents dures. Une vidéo sur
notre site, complétera ces
entretiens.
Enfin, Frédéric Lenoir,
philosophe et sociologue,
auteur d’une quarantaine
d’ouvrages, essais et ro­
mans, donnera une confé­
rence au Kursaal, en juin ou
en décembre.
Changer le regard porter
sur les malades psychiques
relève de la responsabilité
collective, il appartient à
chacun d’aider à lutter con­
tre l’incompréhension et les
jugements abrupts.
La fermeture ne veut ce­
pendant pas dire, qu’il est
impossible de pêcher durant
les trois mois qui viennent.
Pour la friture par exemple,
nul besoin de vous soucier
d’une quelconque date, la
pêche est autorisée toute
l’année. Il en va de même
pour le silure. Si une belle
crue intervient en mars, rien
ne vous empêche d’aller po­
ser une grappe de vers, en
essayant de séduire ce gros
prédateur.
Pour les autres, il faudra
patiemment égrener les
jours jusqu’au 1er mai, en es­
pérant que l’année soit tou­
jours plus fructueuse que la
précédente.
De notre correspondant local
Valentin COLLIN
Neige
Doubs Tourisme propose des
sorties skis ou raquettes
dans la station de Métabief,
au départ de Besançon. Ces
sorties se dérouleront les
samedis 6 et 13 février.
Départs : à 7 h 15 de
Besançon, parking Battant ;
7 h 30, faubourg Rivotte ;
arrêts à Saône à 7 h 45 et à
Nods à 8 h 15. Retours
prévus vers 19 h 15 à
Besançon.
Les amateurs de loisirs
nordiques bénéficieront d’un
tarif préférentiel
comprenant le transport en
autocar, le forfait ski et
l’assurance neige : 34 €
adultes, 29 € scolaires
(moins de 18 ans) et
étudiants, réduction de 5 €
avec la carte Avantages
jeunes. Réservation
obligatoire.
Informations auprès de
Doubs Tourisme au
03.81.21.29.80 ou
[email protected]
(www.doubs­
reservation.com rubrique
forfaits séjours et week­
ends, journées ski à
Métabief).
BAFA
L’association Familles rurales
propose des formations
BAFA­BAFD (formation et
approfondissement), pour
devenir animateur, aux
périodes suivantes : mois de
février, du 13 au 20 et du 22
au 27 ; en formule externat
du 15 au 19 et du 22 au 25.
En avril : du 9 au 16, du 18
au 23 et en externat du 11
au 13 et du 18 au 20. En
juillet : du 2 au 9. En août : du
22 au 27. Et, en octobre : du
22 au 29 et du 24 au 29.
Renseignements et
inscriptions au
03.81.88.76.84.
Code de la route
Les délégués MSA (Mutualité
sociale agricole) convient
toutes les personnes
intéressées, relevant du
régime agricole ou non, à
deux sessions de recyclage
du code de la route, à raison
de quatre séances au mois de
mars, à Nancray et à
Thoraise.
L’animation sera assurée par
une personne formée de
l’association Agir Solidarités
Franche­Comté. Pour y
participer, l’inscription est
obligatoire, avant le
18 février (pour Nancray) et
le 19 février (pour Thoraise),
auprès d’Isabelle Bocquenet,
de la MSA. Par téléphone au
03.81.65.60.64. Par mail :
bocquenet.isabelle@franche­
comte.msa.fr
Les formations
­ À Nancray : les jeudis 3, 10,
24 et 31 mars, dans la salle
René­Tattu (derrière l’église),
de 14 h 30 à 16 h 30.
­ À Thoraise, les mardis 8,
15, 22 et 29 mars, de 14 h 30
à 16 h 30, à la mairie.
Coût total des quatre
séances : 15 €.

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