BRIALY Jean Claude (1933-2007) - Site de l`association des AET

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BRIALY Jean Claude (1933-2007) - Site de l`association des AET
BRIALY Jean Claude (1933-2007)
http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=2028
Cimetière de Montmartre 15eme division (4e ligne, 12)
Lundi 24 novembre 2008.
Acteur et réalisateur
Jean-Claude Brialy, voit le jour le 30 mars 1933 à Aumale en Algérie,
il s’est éteint à Monthyon le 30 mai 2007.
Il fut un acteur, réalisateur, scénariste et écrivain français.
Issu de la Nouvelle Vague du cinéma français, il a joué dans plus d’une
centaine de films tout au long d’une carrière débutée en 1956 et a
côtoyé certains réalisateurs tels que Louis Malle, Claude Chabrol,
François Truffaut ou Éric Rohmer. Habitué des seconds rôles, il a été
sélectionné pour le César du meilleur acteur dans un second rôle avec
Le Juge et l’Assassin en 1977 et l’a remporté avec Les Innocents.
Né à Aumale en Algérie, il est le fils d’un militaire français, qu’il suit
dans ses multiples affectations pendant son enfance. Il passe par Blida en Algérie, par Annaba
(anciennement Bône), puis par Marseille.
La famille Brialy s’installe ensuite à Angers, au 10 de la rue Mirabeau. Jean-Claude et son frère vont à
l’école au lycée David d’Angers (où il connut son « premier émoi de comédien » dit-il dans son
autobiographie) et les vacances se déroulent chez leurs grands-parents à Chambellay, à une trentaine
de kilomètres au nord d’Angers.
C’est dans ce village que Jean-Claude Brialy vit les plus beaux moments de son enfance, écrit-il en
2000 dans son autobiographie. En 1946, il fait son entrée au Prytanée national militaire de La Flèche,
dans la Sarthe, avant de déménager de nouveau à Saint-Étienne, et finalement passer son baccalauréat
au collège épiscopal Saint-Etienne de Strasbourg, où il suit en parallèle des cours d’art dramatique.
Il obtient le premier prix de comédie au conservatoire de Strasbourg et entre alors au centre d’art
dramatique de l’Est, où il interprète différents rôles de théâtre. Pendant son service militaire à BadenBaden, il est affecté au service cinématographique de l’armée en Allemagne, l’occasion pour lui de
tourner son premier court métrage, Chiffonard et Bon Aloi.
En 1954, il débarque à Paris, vit de petits boulots, ses parents refusant de l’aider. Il fréquente alors la
bande des Cahiers du cinéma et joue dans un court métrage Le coup du berger de Jacques Rivette. Il
va alors multiplier apparitions et rôles, dont Elena et les hommes de Jean Renoir en 1956, Ascenseur
pour l’échafaud de Louis Malle en 1957 et surtout Le Beau Serge et Les Cousins de Claude Chabrol,
qui lui apportent la célébrité.
Il devient un acteur prisé des réalisateurs de la Nouvelle Vague en jouant avec Jean-Luc Godard dans
Une femme est une femme, avec Éric Rohmer et avec François Truffaut dans Une histoire d’eau et La
mariée était en noir.
Il était très proche de François Truffaut ; en 1968 ce dernier demande à Marcel Berbert et à JeanClaude Brialy d’être les témoins de son mariage avec Claude Jade. Gros travailleur, il tourne plusieurs
films par an, jouant également au théâtre.
Il passe à la réalisation avec son premier film en 1971, Églantine, qu’il tourne à Chambellay, dans le
village de l’Anjou de ses grands-parents, puis en 1973 Volets clos, et travaille également pour la
télévision. En juillet 1979, il réalise pour la télévision, Les Malheurs de Sophie, tourné au château de
Lorie, sur la commune de La Chapelle-sur-Oudon, près de Segré, non loin de son village de
Chambellay. Il tourne son dernier téléfilm en 2006, Monsieur Max de Gabriel Aghion.
Il organise ou soutient des festivals de films ou de théâtre ; directeur du théâtre Hébertot (1977) puis
du théâtre des Bouffes-Parisiens (1986), il est longtemps directeur artistique du festival d’Anjou
(1985-2001), créateur et directeur artistique du festival de Ramatuelle depuis 1985.
En 2000 et 2004, il écrit plusieurs livres auto-biographiques, Le Ruisseau des singes (éd. Robert
Laffont), y évoquant plus particulièrement les bons moments de son enfance passés à Chambellay près
d’Angers (village dans lequel il acquiert une maison). « Mon paradis, c’est l’Anjou » ainsi s’exclamait
Jean-Claude Brialy. Parmi ses romans autobiographiques : J’ai oublié de vous dire (XO Éditions).
Tous rencontrent un réel succès de librairie. En 2006, suite à son voyage dans son pays natal, il publie
Mon Algérie (Timée éditions). Il écrit aussi des anthologies : Les Pensées les plus drôles des acteurs
(2006 éd. Le Cherche-Midi) et Les Répliques les plus drôles du théâtre de boulevard ( 2007 éd. Le
Cherche-Midi).
Jean-Claude Brialy, personnalité du « tout-Paris », intervenait parallèlement dans de nombreuses
émissions de radio et de télévision, particulièrement sur la vie des acteurs. Cette proximité avec les
gens du cinéma, de la radio et de la télévision fit qu’il participait à la plupart des enterrements de
célébrités, à tel point que Thierry Le Luron l’avait surnommé « la Mère Lachaise » (en référence au
celébre cimetière parisien). Il participait régulièrement à l’émission Les Grosses Têtes de Philippe
Bouvard sur RTL. Il fut aussi propriétaire à Paris du restaurant L’Orangerie, dans l’île Saint-Louis, où
il habitait.
On a pu le voir aux obsèques de Gérard Oury, en juillet 2006, avec lequel il avait tourné Lévy et
Goliath, aux funérailles de Philippe Noiret le 27 novembre 2006 et quelques semaines avant sa mort, à
celles de Jean-Pierre Cassel.
Quelques jours avant son décès, Jean-Claude Brialy était présent à Cannes pour les 60 ans du festival
et également à l’émission Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard, dont il était sociétaire.
Jean-Claude Brialy s’est aussi beaucoup engagé dans la lutte contre le sida, notamment aux côtés de
Line Renaud : « Beaucoup croient que le sida se
guérit, mais pas du tout, la mort est toujours au bout.
Les homosexuels doivent montrer l’exemple et
encourager les gens à se protéger, à se défendre. Je
suis un porte-parole de Sidaction. Je vais aux
réunions, et il y a quelques années, j’ai fait avec
Sophia Loren une vente aux enchères qui a rapporté
10 millions de francs. On a pu acheter une maison à
Genève pour les gens en fin de vie. »
Il est mort à Monthyon le 30 mai 2007 des suites
d’un cancer. Par pudeur et élégance, il n’avait averti
personne, même parmi ses amis proches, de sa
maladie. Il était commandeur de la Légion d’honneur,
de l’Ordre national du mérite et de l’Ordre des Arts et
des Lettres.
Ses obsèques se sont déroulées en l’Église SaintLouis-en-l’Île, le 4 juin 2007. La messe des
funérailles fut concélébrée par l’évêque Jean-Michel
di Falco et l’abbé Gérard Pelletier. Jean-Claude
Brialy est enterré au Cimetière de Montmartre à Paris
juste à côté de la fameuse « Dame aux Camélias ».
Crédit photo : Annie_photos (APPL 2008)