Discours du maire

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Discours du maire
DISCOURS DU MAIRE
Inauguration
de l’Hôtel de Ville
& de l’Espace NoVa
Samedi 3 septembre 2011
Hôtel de Ville – 997 avenue Jean Moulin – 13880 Velaux
www.velaux.fr
Ville de Velaux
Monsieur le Président du Conseil général, Sénateur des Bouches-du-Rhône, mon
cher Jean-Noël,
Monsieur le Président du Conseil régional, Michel Vauzelle s’est excusé, je remercie
Gérard Frisoni, Conseiller régional et adjoint au maire de Berre de sa présence.
Monsieur le Sous-Préfet, Monsieur Yves Lucchesi,
Mesdames et Messieurs les maires, chers collègues,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Mers chers amis,
Je vous remercie d'avoir répondu aussi nombreux à l'invitation de la municipalité
pour cette inauguration qui marque l'aboutissement d'un projet lancé il y a
plusieurs années.
Finalement nous y voilà !
C’est la première fois à Velaux que nous organisons une inauguration d’une telle
ampleur.
La plupart de nos réalisations n’ont jamais été inaugurées, mais celle-ci est
d’importance. On inaugure à la fois un espace culturel et un lieu très symbolique :
l’Hôtel de Ville. La Maison Commune est un espace important dans un village :
c’est un lieu de brassage, de partage, mais c’est un point de ralliement, où on
cherche les informations relatives aux services publics.
Jamais depuis 30 ans ces derniers n’ont autant été mis à mal que sous la
présidence actuelle. La retraite et l’accès aux soins ont subi des reculs
extraordinaires, la décentralisation est détricotée, la démocratie locale foulée aux
pieds, les anciens services publics privatisés désertent nos communes.
Le bon exemple ici, avec la direction de La Poste qui avait décidé unilatéralement
de réorganiser l’accueil et la distribution du courrier entre Coudoux, Ventabren,
Velaux et Rognac.
La négociation que j’ai appuyée a permis de trouver une solution mais depuis le
braquage du bureau de Poste, la direction l’a laissé fermé, alors même que j’ai dès
le début proposé une solution parfaite, les anciens locaux de la police municipale,
qui bénéficient d’une banque d’accueil, d’un coffre, de murs sécurisés, etc. Ma
proposition est restée lettre morte, mais je suis mobilisé, plus que jamais, au côté
du comité de défense des usagers. Ils doivent être présents, je vous remercie de
votre action et je vous redis ma détermination dans ce combat.
J’en reviens à cette belle mairie, cette Maison Commune. Entre nous, il y a fort à
parier que les archivistes du futur, lorsqu'ils se pencheront sur l'histoire de Velaux,
soient confrontés à des interrogations.
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Velaux est un village particulier avec 3 oppida et aujourd’hui 3 mairies, qui
chacune à son tour a rempli sa fonction.
Bon nombre d’usagers et d’agents municipaux se souviennent encore de la toute
première mairie de Velaux, située place Max Caire, qui fut inaugurée en 1908 et
utilisée jusqu’en 1984.
La mairie fut ensuite installée place de Verdun dans une ancienne école, bâtie en
1892, qui servit d’Hôtel de Ville pendant près de 30 ans, de 1984 à 2011.
En juin dernier, lorsque symboliquement nous avons fermé les portes de celle qu’on
nomme aujourd’hui « l’ancienne mairie », c’est une page de l’histoire de Velaux
qui s’est tournée.
Je ne vous cache pas que c’est avec une certaine émotion que j’ai vécu cet
évènement.
Lorsqu'en 1977, je suis devenu le 55ème maire de Velaux à 33 ans, ce village
comptait 2 638 habitants.
Bien que novice en politique, mon engagement de syndicaliste m’a enseigné le
combat, la pugnacité et la volonté d’inscrire toujours mon action dans la durée.
Car j’ai toujours préféré jouer aux échecs qu’au Poker.
Dans toute action, il est bon de regarder en arrière et de se souvenir ce qu’était la
commune en 1977.
Certes, elle ne comptait que 2 638 habitants. Le stade était un terrain
modestement équipé, loué à un particulier, il n’y avait qu’une petite salle de
sport : la salle Jeanne d’Arc louée à l’Archevêché d’ Aix.
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les enfants de 5 ans n'étaient pas scolarisés,
il n'y avait plus de place au cimetière,
l'été on coupait l'eau par manque de réserve,
et l'éclairage public était resté identique à celui de la défense passive sous
la seconde guerre mondiale.
à chaque orage ou coup de vent, nous subissions des coupures de courant et
il pleuvait dans l’église.
Autant dire que tout était à faire et quand on y réfléchit 1977, c'est il n’y a pas si
longtemps !
Le 2 décembre 1977, quelques mois après mon élection, j’ai été interviewé par un
journaliste du Provençal qui nous a consacré une pleine page.
Dans cet article, j’évoquais les objectifs et les orientations que je souhaitais
donner au village.
J’ai eu droit à des quolibets et des petits noms : Maggi le magicien, Badinguet… car
le 2 décembre, jour de la victoire d’Austerlitz, fut aussi la date du funeste coup
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d’état de Napoléon III.
Depuis, cette date, pour chaque projet, j’ai eu droit à la même rumeur selon
laquelle la commune était surendettée et placée sous tutelle.
Ca n’a bien entendu jamais été le cas !
Il faut savoir que depuis 30 ans, je n'ai eu de cesse d'acheter du foncier et des
bâtiments car une commune sans foncier est une commune qui ne prépare pas son
avenir.
Certains disent même que je joue au Monopoly, mais une chose est sûre, je
n'emporterai rien avec moi quand je ne serai plus maire, tout ce patrimoine est
celui de la commune et de ses habitants.
En ce sens, j’ai une devise inculquée par mon grand-père : « Terrain acheté, argent
gagné. Terrain vendu, argent perdu. »
Au fil des années, notre dessein a été de créer des lieux ouverts aux habitants pour
tisser des liens sociaux et favoriser les échanges.
Nous voulions que les plus âgés puissent vieillir dignement auprès de leur famille.
Nous avons construit la résidence Marie-Olive Albrand, le Foyer Denis Padovani,
instauré le portage de repas, créé un service de télé alarme, participé à la
construction d’une maison de retraite.
Pour les jeunes et les familles, nous avons créé, il y a plus de 30 ans la première
maison des associations du département, un centre de loisirs, procédé à la
réhabilitation des Quatre Tours où se trouve la médiathèque, et réalisé 2 crèches.
Nous avons également ouvert le groupe scolaire Jean Jaurès, le restaurant scolaire
de Jean Giono, plusieurs salles de sports, des courts de tennis, 2 stades, un
collège, une gendarmerie, des logements sociaux et 2 zones d’activités.
Tous ces chantiers, avec les équipes qui m'ont accompagné tout au long de ces
années, nous avons pu les réaliser grâce à un parti pris de négociation avec les
promoteurs.
Chaque projet immobilier était immanquablement lié à une cession gratuite d’un
terrain en faveur de la commune.
Ainsi le terrain sur lequel nous nous trouvons aujourd’hui est le fruit d'une
négociation avec le promoteur du lotissement des Platanes, tout proche d'ici.
Il a longtemps servi pour l’accueil des cirques de passage et hélas pour d’autres
caravanes pas toujours les bienvenues.
C’est vrai ! Il aurait été plus facile, d'installer les services municipaux dans le
Château des Quatre Tours.
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Mais, nous avions préféré allouer ce beau bâtiment au monde associatif et y
installer la médiathèque, des salles de danse et de musique pour le CASL et
l’Estrambord.
Cependant, au fil des ans, il faut en convenir, le fonctionnement de la Mairie
devenait de plus en plus compliqué.
Les services étaient dispersés dans le village, l'accessibilité des bâtiments était
difficile, le personnel était à l'étroit et les locaux un peu vétustes pour une
commune de plus de 8 400 habitants.
Dès 2002, nous avons commencé les études nécessaires à la construction du nouvel
Hôtel de Ville. Nous ne voulions pas d’un bâtiment néo Provençal mais plutôt un
bâtiment qui marque son époque : moderne avec des matériaux contemporains.
Puis, peu à peu a germé l’idée de construire sur ce site placé au centre de la
commune, à proximité des 4 Tours, des services techniques, du collège, du Foyer
Padovani, de l’urbanisme, un véritable lieu d’échanges et de rencontres, pouvant
répondre à toutes les exigences du moment.
Au départ, nous pensions faire une salle des fêtes.
Après mure réflexion, nous avons fait élaborer un diagnostic culturel pour
connaître les attentes et prendre la mesure de ce projet.
Nous avons été rapidement convaincus qu'en toute occasion, il faut s’inscrire dans
une perspective d'avenir et très vite nous avons opté pour une véritable salle de
spectacles capable de projeter des films en 3D.
D’une capacité de 500 places, l’Espace NoVa bénéficie d’une acoustique
exceptionnelle et des dernières technologies en matière de régie son et lumière.
Bien sûr, mes détracteurs diront que je vois trop grand, que je suis dans la
démesure.
J’y suis habitué, ils ont tenu le même discours pour la médiathèque et pour la Tour
Musée.
Pour autant, le nombre d'inscrits à la médiathèque et la fréquentation des Musées
sont là pour prouver que j’avais raison.
Depuis la fin du mois de mai, les administrés peuvent accomplir toutes les
formalités et démarches dont ils ont besoin dans ce nouvel Hôtel de Ville.
A l’exception de la police municipale, des services techniques, de l’urbanisme et
de la médiathèque situés à proximité, tous les services à la population et
l’administration de la commune ont intégré ce nouvel Hôtel de Ville.
Un agent posté au pré accueil réduit considérablement le temps d’attente des
administrés.
Les
démarches
sont
effectuées
avec
plus
de
confidentialité
et
de
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professionnalisme.
Le CCAS et le bureau de l’emploi disposent de locaux plus adaptés à leur public et
offrent un service à la hauteur des ambitions de notre commune.
Les bureaux de la vie scolaire sont installés au rez-de-chaussée, comme tous les
services à la population, pour une meilleure cohérence de nos services publics.
Le premier étage, outre les services purement administratifs, du directeur général
des services, du personnel, de la comptabilité, du secrétariat du maire, abrite
également la communication et le service culturel, qui, dès fin septembre,
s’installera dans l’Espace NoVa tandis que les agents de la maison des associations
les remplaceront.
Pour la première fois, les élus disposent de bureaux équipés pour effectuer leur
mission dans de bonnes conditions.
Je crois pouvoir dire aujourd'hui que nous avons fait le bon choix, ces deux
bâtiments sont résolument tournés vers l'avenir.
Ils s’inscrivent totalement dans notre époque tant par leur architecture que par
leur conception.
De plus, bâtir en même temps ces deux bâtiments a permis de faire des économies
d’échelle sur les coûts de construction et de fonctionnement.
Pour répondre aux exigences de l’époque, nous nous sommes entourés de bureaux
d’études, afin de réaliser un projet Haute Qualité Environnementale, axé sur les
économies d’énergie.
Des toitures végétalisées, des murs doublés de laine de roche, des détecteurs de
présence pour gérer les dépenses électriques, un puits canadien, sont autant de
moyens pour réduire les dépenses énergétiques des deux bâtiments et diminuer son
coût de fonctionnement.
Des panneaux solaires vont nous permettre de produire et vendre de l’énergie
électrique.
Parce que les enfants d'aujourd'hui seront les adultes de demain, c’est pour eux
que ce projet a été pensé et pour les générations qui suivront.
Bien sûr, ce nouvel Hôtel de Ville et l’Espace Nova ont été construits grâce à la
participation du Conseil régional et surtout du Conseil général qui nous a largement
subventionnés.
Coût total de l'opération : 16 661 996€ HT
Subventions du Conseil régional PACA : 1 036 000 €
Subventions du Conseil général des Bouches-du-Rhône : 10 096 479 €
Subvention de la Communauté d'agglomération Agglopole Provence : 201 684 €
Subvention de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie : 36 000 €
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L'ensemble de ces subventions représente 68,24% du coût de l'opération HT.
La part financée par la commune revient donc à 5 290 835€ HT.
La TVA étant reversée à la ville l'année suivante.
La somme restant à la charge de la commune est moins élevée que la prévision des
dépenses que nous envisageons pour la réhabilitation du groupe scolaire Jean Giono
et son environnement.
Le Département a été notre partenaire privilégié. Sans lui, nous n’aurions pu faire
aboutir ce projet.
Actuellement, comme vous pouvez le constater nous achevons les travaux du parvis
et la réhabilitation du CD55.
L’avenue Jean Moulin, véritable épine dorsale de la commune va être totalement
refaite.
Piétons, poussettes, cyclistes, personnes à mobilité réduite pourront l’utiliser en
toute sécurité.
Aujourd’hui, la priorité est donnée aux piétons et aux déplacements doux.
Nous allons instaurer, par la suite, une zone à 30 km/h, dans le village.
Quant à ceux qui prétendent que la chaussée est trop étroite, je les rassure, elle
est conforme à la règlementation et a été validée par les services compétents.
Elle a été pensée pour que les voitures roulent lentement !
Il faut se souvenir que sur cette voie, 6 personnes sont décédées. Le risque zéro
n’existe pas mais ma responsabilité et celles des élus de Velaux c’est de limiter au
maximum les risques d’accident.
Je tiens également à rassurer les habitants des Restoubles, les travaux ne sont pas
terminés. Ils pourront rentrer et sortir de leur lotissement, sans crainte.
Normalement, en pareille circonstance, il est convenu de remercier les
architectes, les bureaux d’études et les entreprises qui depuis deux ans travaillent
sur ce chantier.
Les architectes, bien qu’ayant conçu un projet intéressant, très intéressant, se
sont avérés de piètres coordinateurs.
Absents et médiocres sur le suivi de cette opération, ils ont été des maîtres
d’œuvre incapables de décisions et de rigueur, ce qui a entraîné 8 mois de retard.
Heureusement que j’ai pu compter sur des élus disponibles et compétents : Yan Le
Souchu, Roger Palmitessa et Victor Chiostri, ainsi que sur le personnel des services
techniques et en particulier son responsable, Nicolas Cottarel, et sur les
entreprises.
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Ensemble, ils ont pu suppléer les carences de la maîtrise d’œuvre.
Je les en remercie.
J’avais promis à toutes les mamans que je ferai des trottoirs décents, c’est chose
faite, nous allons aussi améliorer la circulation dans le centre du village.
Mais ce n’est qu’un début.
Avec la réalisation d’une liaison entre la Croix et le rond-point d’Intermarché nous
allons pallier certaines carences.
Comme tout bon joueur d’échecs, je songe déjà au futur et à d’autres projets car,
c’est bien connu, à ce jeu pour gagner il faut toujours avoir plusieurs coups
d’avance.
Nous allons poursuivre notre politique à travers 6 points :
1. Restructurer la voirie départementale et communale.
2. Achever les équipements bâtimentaires, restructurer les services techniques,
réhabiliter le groupe scolaire Jean Giono
3. Concentrer nos efforts sur le village car nous devons lui conserver son
authenticité, c’est un lieu de vie, de fêtes, témoin de notre patrimoine.
4. Préserver les zones agricoles et les espaces boisés dans le cadre du PAEN.
Nous poursuivrons notre politique d'acquisition de parcelles dans les zones
sensibles pour préserver ce cadre naturel qui nous entoure.
5. Préparer l’avenir car notre région se désindustrialise ; il faudra trouver
d’autres orientations en mettant en avant notre patrimoine et la qualité de
nos paysages.
Enfin j’aimerai aborder un 6ème point, celui du projet de lycée.
A l’origine, nous n’avions rien demandé. C’est le Recteur, en personne, qui m’a
appelé un soir pour me demander si je n’étais pas opposé à la réalisation d’un
lycée sur notre commune.
Après avoir pris contact avec les maires des villages concernés par cette création,
en particulier Berre et Rognac, nous avons créé un syndicat, acheté du foncier,
modifié le POS en catastrophe, déposé un dossier sur la loi sur l’eau et lancé les
études sur les VRD.
Depuis, il est regrettable que les inconséquences de ceux qui nous dirigent mettent
en péril notre système éducatif. La moindre des choses serait qu’ils respectent leur
engagement à notre égard et à l’égard des familles de ce secteur.
Une réunion est programmée le 9 septembre pour le lancement des voiries et des
réseaux. Nous tenons beaucoup à ce projet car il en va de l’avenir de nos enfants.
A présent, je voudrais remercier tous les élus qui, depuis mon premier mandat, ont
participé à la vie de ce village.
Cette réalisation est aussi la leur, ainsi que celle de toutes les associations qui
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participent à l’épanouissement de Velaux.
Je voudrais associer tous les services municipaux qui, depuis des mois, et certains
des années, suivent ce dossier.
Il en aura fallu des réunions de travail, des comptes-rendus, des décisions et des
contre décisions pour arriver à ce résultat.
Enfin je voudrais tout particulièrement remercier Jean-Noël Guérini qui, sans
faillir, a toujours soutenu la commune.
C’est un ami fidèle et je serai toujours auprès de lui, dans la tourmente comme par
temps calme.
C’est dans la difficulté que l’on prend la mesure de l’amitié. La nôtre est fondée
sur des valeurs communes. Nous partageons l’amour des gens – on ne peut pas faire
de politique si on n’aime pas les gens – et le sens de l’intérêt général. Jean-Noël
merci pour tout.
A présent, avant de vous convier à la visite de ces deux nouveaux équipements, et
puis, tout de même, de les fêter autour du verre de l’amitié, je passe la parole à
Gérard Frisoni.
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