Appel à communication JT ED LPAH
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Appel à communication JT ED LPAH
Ecole Doctorale N°525 Lettres, Pensée, Arts et Histoire Appel à communications Journées thématiques « Rythmes, espaces et sociétés » Lundi 16 et mardi 17 mars 2015 à l'Université de Poitiers Dans le cadre de ses journées thématiques, qui auront lieu les 16 et 17 mars 2015 à l'Université de Poitiers, l’École doctorale « Lettres, Pensée, Arts et Histoire » (LPAH) invite à s'interroger sur les rapports qu'entretiennent les concepts de rythme, d'espace et de société. L'espace, qu'il soit réel ou imaginaire, public ou privé, individuel ou collectif, et le rythme, aussi bien naturel qu’artificiel, biologique que musical ou poétique, sous-tendent tous deux une certaine vision du monde. Originellement défini comme arrangement des parties dans l'espace, le rythme, compris également comme mouvement produit par la répétition, apparaît ici central dans la mesure où il permet de rendre compte de l'organisation aussi bien spatiale que temporelle de nos sociétés. Qu’elles soient anciennes, médiévales, modernes ou contemporaines, occidentales ou non, les sociétés et les cultures se caractérisent historiquement par le rythme qu'elles imposent (rythme de travail, de communication, etc.) et qu'elles subissent (saisons, etc.), et ainsi par une variété de systèmes rythmiques (Christian Doumet et Aliocha Wald-Lasowski, 2010 ; Jean-Claude Schmitt, 2012-2013). Pour reprendre et compléter les termes d'Octavio Paz, le rythme n'est pas une mesure, c'est une vision spatio-temporelle du monde. De l’Antiquité à nos jours, l'espace et le rythme apparaissent comme des composantes centrales de la pensée et de l'activité humaine. L’émergence de nouvelles techniques et technologies, à l’époque moderne puis contemporaine, a bouleversé le rapport de l'Homme au temps et à l'espace, tout comme la mondialisation des biens et des idées. Dans nos sociétés contemporaines néo-libérales par exemple, la conception d'un espace mondial global, construit à partir d'un modèle économique capitaliste, impose un mode de production et de communication où espace virtuel, réseaux sociaux et hypermédia occupent une place importante, et impacte directement nos rythmes de vie de plus en plus effrénés (Hartmut Rosa, 2010). Face au constat tant écologique qu'économique et social, d'une dégradation de nos conditions de vie, et guidés par l'idée du développement durable de nos sociétés, d'autres modèles de société émergent et s'actualisent, notamment dans des propositions d’acteurs altermondialistes, dans ce que l'on a appelé les « nouveaux mouvements sociaux » (Érik Neveu, 2011 ; Alain Touraine, 1969) – luttes écologistes, organisations de consommateurs, mouvements féministes, antiracistes – ou encore dans des mouvements pour la « décroissance », en réaction au modèle hégémonique. De nombreuses initiatives collectives et innovantes sont ainsi élaborées et entendent réintroduire une conception de l'espace plus locale, environnementale, et du rythme social en accord avec nos différents rythmes naturels et biologiques. S'il s'agit aujourd'hui de mettre en place des « îlots de décélération » afin que l'individu social puisse devenir l'acteur de ses propres rythmes (Pascal Michon, 2005 ; Rhuthmos), l'idiorythmie – fantasme barthésien d'une vie collective vécue selon un rythme individuel – va ainsi de pair avec multiplicité et diversité. Opposée à l'hétérorythmie (Roland Barthes, 1977), conception d'une société où le rythme social serait imposé par le Pouvoir, l'idiorythmie, ou encore le concept baudelairien d'eurythmie, développe l'idée de la synchronisation et de l'harmonisation de rythmes différents provenant de champs divers ayant une temporalité et une spatialité propres. Si différents modèles sociétaux semblent ainsi s'opposer dans notre monde contemporain, il serait intéressant de penser l'historicité de leur configuration rythmique tout autant que leur périodicité et leur enchevêtrement. La tension entre les différents modèles sociétaux pourra être interrogée à travers les différentes conceptions du rythme et de l'espace avancées. Ou encore, l'analyse pourra porter sur l'importance de l'espace et du rythme dans l'élaboration ou la représentation de modèles sociétaux. De manière plus générale, le rythme et l'espace peuvent apparaître comme des antécédents et des conséquences des activités humaines, qu'elles soient interpersonnelles (communication langagière), culturelles (construction et diffusion des objets de culture), ou encore politiques (modèles d'organisation collective). Les journées d'études « Rythmes, espaces, sociétés » entendent ainsi interroger à travers l'histoire, l'art, le social et ses représentations la manière dont nos sociétés se structurent à partir d'enjeux rythmiques et spatiaux qui sont observables aussi bien dans des œuvres littéraires, cinématographiques ou encore musicales, qu'en bande dessinée ou encore dans des réalisations plastiques. Comment l'usage des concepts de rythme et d'espace nous permet-il de mieux appréhender nos objets d'étude dans leur dimension sociale ? Comment le rythme d'une œuvre ou d'une langue dialogue-t-il avec celui du monde par exemple ? Comment la représentation spatiale du monde ou la manière dont un artiste pense la réalisation d'une œuvre dans l'espace et le temps – on pense à la représentation théâtrale notamment, aux formes spécifiques comme le happening, ou encore à des projets architecturaux environnementaux – interrogent-elles directement des modèles de sociétés ? Plus généralement, comment l'étude du rythme et de l'espace permet-elle de comprendre la société en tant que le rythme en est une forme de représentation spatio-temporelle ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre ensemble. Modalités d’inscription et de soumission : Afin de prévoir l’organisation de ces journées, une inscription préalable est obligatoire. Chaque doctorant est invité à participer à ces journées thématiques et à s’inscrire au moins en tant qu’auditeur. Le transport, l’hébergement et les repas seront entièrement pris en charge pour les doctorants de La Rochelle et de Limoges. Pour les étudiants du site de Poitiers, seuls les repas seront pris en charge. Comité scientifique : Michel Briand, Christine de Buzon, Susan Finding, Bruno Marnot. Comité d’organisation : Alaphilippe Marjorie, Lorenz Désirée, Nguirane Cheikh, Porcheron Sarah, Thouin-Dieuaide Christabelle. Doctorants de l’Université de Poitiers Veuillez compléter le formulaire disponible sur le site de l’école doctorale LPAH : http://lpah.ed.univ-poitiers.fr/non-classe/journees-thematiques-rythmes-des-16-et-17-mars-2015a-poitiers/ avant le 5 janvier 2015. Si vous souhaitez également proposer une communication, veuillez transmettre votre proposition (2500 signes espaces compris maximum) à [email protected] avant le 20 janvier 2015. Les propositions seront examinées par le comité scientifique et retenues ou non en fonction du programme.