Jean Tinguely Machine à dessiner No. 3 Relief Méta

Transcription

Jean Tinguely Machine à dessiner No. 3 Relief Méta
Jean Tinguely
Machine à dessiner No. 3
Relief Méta-mécanique
1955
En 1955 voient le jour trois « Machines à dessiner » dans lesquelles Tinguely essaie pour la première fois d’actionner
mécaniquement la production de dessins. Ces machines sont alors présentées en avril 1955 à la Galerie Denise René de
Paris dans le cadre de l’exposition « Le Mouvement », qui dresse le bilan de l’art cinétique de cette époque en
montrant des œuvres de différents artistes et générations: les « pères » sont représentés par des travaux de Marcel
Duchamp et Alexander Calder, tandis que Victor Vasarély incarne davantage la génération des « anciens », les
« jeunes » artistes étant Yaacov Agam, Pol Bury, Robert Jacobsen, Jesús Rafael Soto et Jean Tinguely.
Tinguely présenta dans cette exposition deux de ses « Machines à dessiner », que Pontus Hulten qualifia
rétrospectivement comme « les œuvres les plus remarquables, mais les moins remarquées de l’exposition ». Un peu
comme les « Méta-matics », réalisés quatre ans plus tard, les « Machines à dessiner » sont non seulement des œuvres
d’art, mais aussi des appareils qui produisent en même temps des œuvres d’art, des dessins en l’occurrence, que le bras
actionné par une machine trace avec un crayon sur une feuille tendue sur un disque en rotation. Chose remarquable,
l’observateur actionne les « robots créant dessins et musique concrète » et définit ainsi des paramètres décisifs pour le
dessin en devenir. L’observateur reprend ainsi avec l’inventeur de la machine – Jean Tinguely – et la machine ellemême, en tant qu’organe qui exécute physiquement, le rôle du co-concepteur et co-artiste. Il participe donc à un acte
de création et de réalisation d’un dessin (abstrait). Le credo lancé par Tinguely parmi ses collègues cinétiques est le
suivant : impliquer activement le récipiendaire jusque-là passif de stimuli visuels.
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