les articles du n°17____

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les articles du n°17____
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COUP DE PROJECTEUR NIAKO ET SALAS,
CHEVALIERS DU HIP HOP A BERCY
EXCLUSIF
PATRICK DUPOND
remet les chaussons
JUSTE DEBOUT N°17
bimestriel gratuit
avril-mai 2008
POLE DANCE, LE GLAMOUR DU RISQUE JD17_MAG
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Éditorial
C
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est renforcé par un pari réussi à Bercy,
que le Juste Debout repart du bon pied.
Des projets plein la tête et de la danse
à profusion. Issue des danseurs les plus
charismatiques des éditions de la Rencontre
Internationale de danses Hip Hop Juste
Debout, la JD élite team rassemble les
danseurs les plus cotés du moment. Cette année, les Twins
de Sarcelles y sont entrés de plein pied après une performance
surprenante à Bercy. Jouant avec leur ressemblance, misant sur
les expressions du visage et les mimiques. Sans aucun doute
la révélation de cette édition. Stages, cours, shows, la JD élite team
offre son savoir faire sur tous les terrains pour mieux servir
la danse. Des initiatives dont la danse urbaine a définitivement
besoin. @ suivre…
JUSTE DEBOUT MAGAZINE
53 rue Rébéval,
75019 PARIS
Tél/Fax : 01 42 06 51 50
www.juste-debout.com
DIFFUSION NATIONALE
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Bruce "Ykanji" SONÉ
[email protected]
[email protected]
RÉDACTRICE EN CHEF :
ShéyeN Gamboa
[email protected]
[email protected]
GRAPHISTE
Nanou
[email protected]
PUBLICITÉ
Valentine Duong
06 15 91 17 43
[email protected]
ONT ÉCRIT DANS CE NUMÉRO :
Shéyen, Gaëlle Piton, Moustapha
N'Dome, Bruce, Mia Ma
CREDIT PHOTO
Photos de couverture
Philippe Lecœur
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Irène SONÉ
[email protected]
Imprimerie de Champagne
ZI Les Franchises
52 200 Langres
Dépôt légal à parution
ISSN : 1772-189X
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ENFIN EN DVD L’ÉDITION 2007
PLUS DE 5 HEURES
DE VIDÉO !
DOUBLE DVD
• Intégralité des rencontres
pour les 5 catégories de danse
(Quart de finale, Demi-finale, Finale)
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Sommaire
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JUSTE DEBOUT N° 17
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Dancing Shop :
Style du mois :
Coup de projecteur :
Zoom :
Exclusif :
Enquête :
Une danse dans l’Histoire :
Coup de Gueule :
Gros plan :
Courrier des lecteurs :
Abonnement :
Hommes
La pole dance
Juste Debout 2008
Caribaïles
Patrick Dupond
Danse et handicap
Le rock
Le bilan
Danse sur France 2
p 06
p 10
p 12
p 18
p 20
p 24
p 28
p 32
p 34
p 36
p 38
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Dance Shop’
BY SHÉYEN
Ça y est, c'est officiel, c'est le printemps… de l'homme.
Voilà de quoi chouchouter le sexe fort, de l'armure à la monture.
Des formes sport et classe, pour des danseurs raffinés en toute occasion.
Rayures, cuir et couleurs chaudes pour tous…
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6•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
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1 • LUNETTES SPY Acétate crystal jaune
95 ¤, Tél. lecteurs : 0801.03.20.04
2 • CASQUES DE LA LIGNE URBAINE SK
BY SHARK Modèle CLUB, 189 ¤,
Tél. lecteurs : 04.91.18.23.23
3 • SWEAT CAPUCHE GUESS
BY MARCIANO En maille rayée rose
et blanc avec capuche en molleton gris:
213.30 ¤, Tél.lecteurs : 04.42.98.80.00
4 • VESTE GUESS JEAN'S
blanche rayures bleu marine esprit shursheker : 163,75 ¤, Tél. lecteurs : 01.42.68.87.12
5 • SILVER PLATE Le haut de gamme
de la plateforme vibrante fabriquée en
France. 25 ¤ la séance privée de 30 min
(comprenant un coaching de 10 min)
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6 et 7 • LIGNE CUIR PIQUADRO
Prix de l'étui iPod : 42 ¤.
Prix de la mallette en cuir camel : 275 ¤
Prix de la pochette bandoulière : 110 ¤
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8 • NIKE DUNK CROCO ROUGE
120 ¤ Tél. lecteurs : 01.34.30.11.10
11
9 • SAIKO RUNNER Tige Mesh et nubuck Du 36 au 48 - 80 ¤,
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10 • TURBO BOOSTER L'OREAL MEN
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11 • CONDITIONER COOL FINISH REDKEN
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News / Agenda
CONTEMPORAIN
Les petites haines…
ou le retour à la vie
© Ephata-estelle
Le 24 janvier 1943 un convoi emmenait 230 femmes résistantes
à Auschwitz-Birkenau. 49 reviendront. Parmi elles, Charlotte Delbo
dont les textes sont le socle de la pièce chorégraphique créée
par Catherine Cadol. Par la Compagnie Ephata avec Catherine Cadol
et les danseurs Estelle Manas et Carlos Ferreira Da Silva sur des
musiques Yiddish, ainsi que de Serge Houppin et Henri Torgue.
Une heure de spectacle du 1er au 26 avril,
au Théâtre des Déchargeurs du mardi au samedi à 20 H.
3, rue des Déchargeurs Paris 1er - Métro Châtelet.
Réservations www.htbillet.com ou 0.892.70.12.28.
CONTEMPORAIN
Retrospective Hélène Marquié
Jalonnée d'extraits de spectacles précédents, cette première rétrospective
nous fait voyager dans les univers d'une danseuse et chercheuse
en danse qui affirme danser et penser "les deux en même temps".
Un parcours parfois sérieux, parfois poétique, et souvent drôle,
qui soulève au passage quelques questions essentielles. « Ma première
rétrospective de mon vivant » d'Hélène Marquié. Tous les mardis
et vendredis d'avril (du 1er au 25) à 19 h. Théâtre Darius Milhaud 80, allée Darius Milhaud - 75019 PARIS. M° Porte de Pantin Bus 75, PC3 - Réservations : 01.42.01.92.26 - Tarifs : 17, 13, 10 ¤.
HIP HOP
Festival Hip Opsession 4
À Nantes, du 11 au 26 avril 2008, musique, graff, danse se retrouvent
pour la 4ème édition d'Hip Opsession. Un programme chargé avec :
le 18 avril - 20h30 spectacle de danse au Capellia avec Massive
Monkees (Seattle) Cortex (Poitiers) ; le 22 avril - 20h30 spectacle de
danse à l'Onyx avec la compagnie Kafig et son "Récital" ; le 25 avril 20h30 KLP présente sa pièce "Insolents solistes" ; et le 26 avril l'incontournable Battle international Opsession, 6 vs 6 et one vs one, en compétition : 4 crews européens, Lunatiks (Espagne), Allthemost (Russie),
Flow Mo (Finlande), Funky Dope Manouvers (Pays-Bas, Finlande),
Nantes City Rock (France), 1 russe et 1 américain Massive Monkees
(Etats-Unis). Inscriptions à Pick Up production 02.40.35.28.44.
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HIP HOP
Battle VNR
Le 25 mai, venez assister au premier
championnat de France de danse
hip hop en 3 vs 3 et "seven to
smoke" avec en live les musiciens
de Cap orchestra et les mix des
incontournables DJs de la danse
Dee Nasty et Romento le Jazz.
Shows de Jeu de jambes (Jazz
Rock), de Street style (mélange
de danse football et basketball),
de Phax et Out of Control (Suède).
Salle Pierre Scohy 1, rue Aristide
Briand - 93600 Aulnay-sous-bois
de 14h00 à 20 H.
Informations et Inscriptions :
Voies de la Nouvelle Rue
19, allée Jean Bart
93600 Aulnay-sous-Bois.
Contacts : Blaise 06.20.12.54.29
et Ornella 06.23.48.47.81.
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RÉSEAU
ARTISTIQUE
vivant mag
Face à la précarité
grandissante du spectacle
vivant l'AdAdiff - Association
d'Aide à la Diffusion
Interrégionale du Spectacle
Vivant - a mis en place avec
Vivantmag des outils spécialisés
dans le domaine de l'aide
à la diffusion du Spectacle
Vivant en région, qui permettent aux programmateurs
de découvrir ou redécouvrir
le travail des compagnies
régionales. Une expérience
unique en France qui permet
d'élargir les réseaux.
Sommaire et newsletter sur
www.vivantmag.fr/ Adhésion :
25 ¤ par an comprenant : catalogue annuel, douze
Newsletters… Contact :
Vivant Mag / AdAdiff
14, rue Gabriel Péri
34200 Sète.
Tél 04.67.51.94.05
[email protected]
EN BREF
AFRO
CARIBÉEN
Battle jungle fever
Pour la première fois, dimanche
25 mai venez soutenir les
meilleurs danseurs de Dancehall
et Coupé Décalé de France.
Cette rencontre récompense les
groupes & les danseurs amateurs
semi-pros ou professionnels pour
leur originalité, musicalité, esprit
et homogénéité. Au gymnase
Japy - 2, rue Japy Paris 11ème Métro Voltaire, avec les plus
grands noms des artistes de la
danse Afro/Caraibes, Dj Saïdou,
Dj Kris-t, Maïmouna
Infoline : 06.26.59.17.39
ou [email protected]
HIP HOP
Festival
L'Original Lyon
Ne manquez pas la pré-sélection
du Battle BOTY Sud et un battle
de danse debout Ultim'8 le samedi
12 avril à 14 h au Transbordeur Lyon,
dans le cadre du festival l'Original.
Une expo de Keith Haring,
un concert de Method Man et
Redman, ainsi que d'Hocus Pocus
et Wax Tailor, et La Cliqua.
Infos : www.loriginal-festival.com,
Fnac, Carrrefour, Géant,
0.892.68.36.22
et Virgin, Auchan, Le progrès.
© Atelier Parents enfants de S.Méary photo Orélie Grimaldi
FÊTE DE
LA DANSE :
Entrez dans
la Danse
À l'image de la Fête de la
musique, ne manquez pas la Fête
de la danse à Paris, Dimanche
1er juin. Nouvelle année, même
objectif : Créer et diffuser une
danse accessible et joyeuse, en
conciliant art populaire et avantgardisme, en associant créations
professionnelles et pratiques
amateurs, en dansant dans les
théâtres et dans la rue. 300
artistes, 35 compagnies et 60
spectacles : Carlotta Sagna, Pierre
Doussaint, La Halte-Garderie,
MHK, Wanted Posse, la 20ème
Tribu, démo de danse electro,
Africanailles, Lissano Makassi,
Tango Moébius, les Bals croisés
de la Baronne, atelier parents
enfants, etc…
Programme complet sur
www.entrezdansladanse.fr
URBAIN
Web contests
BALLET SUR GLACE
La belle au bois dormant sur glace
Pour la première fois en France, retrouvez ce ballet
inspiré des contes de Charles Perrault et des frères
Grimm. Le Palais des Sports de Paris renoue avec
la tradition des spectacles sur glace du 23 au 27 avril,
avec ce spectacle créé par Imperial Ice Stars (première
compagnie de théâtre sur glace au monde) sur la
célèbre musique de Tchaïkovsky, pour 7 représentations exceptionnelles. La compagnie est composée
de grands patineurs qui ont remporté de nombreux
championnats internationaux. Imperial Ice Stars
a rencontré la saison dernière un succès international
avec le « Lac des Cygnes sur glace ». Location 0.825.038.039 (0,15 ¤/mn)
www.palaisdessports.com. Tarifs adultes : 36,50 ¤ à 51,50 ¤ ;
Enfants - de 12 ans : 25 ¤ à 32 ¤
Innovant et original, le battle Adsyka
Web Contests est le premier battle
de danse sur le net qui offre aux
finalistes l'occasion de se produire
sur la scène du festival international
des cultures urbaines : 100 Contests.
À vos caméscopeS, téléphones
et autres mp3 : Téléchargez votre
musique sur le site et filmez-vous !
Votre passage vidéo sera sélectionné
par un jury de professionnel, puis
ouvert aux votes du public sur
www.adsyka.com.
Infos/Inscriptions www.adsyka.com
Contact : 06.63.77.62.21 ou
[email protected]
www.100constests.fr
• BATTLE OF THE YEAR 08
MONTPELLIER
Quelle équipe représentera la France
au Championnat International de
Danse hip hop Battle Of the Year en
Allemagne ? Réponse le 10 mai au
Zénith de Montpellier. Un concert de
MOP clôturera cette grande soirée. Du
28 avril au 11 mai, de multiples actions
auront lieu dans la ville autour du
BOTY France : battle de duos de
B.girls, battle Hip Hop New school,
expo photos, live graff, pic-nic break,
tremplin chorégraphique, etc…
Infos : www.botyfrance.com ou
04.67.60.35.65.
• LA VILLETTE
Nouvelle saison pour les Rencontres
Urbaines de La Villette. C'est au printemps qu'elles renaîtront cette année :
du 16 au 27 avril. Danse Hip Hop,
théâtres, concerts, performances,
chantiers… Avec les compagnies Des
Équilibres, Hip tap Project, De Fakto,
Danses en l'R, Malka, Tribal Sarong,
A' Corps, La Part du Pauvre, etc…
Rés. Groupes : 01.40.03.77.18
(du lundi au vendredi de 11h à 18h).
Individuels : 01.40.03.75.75
Infos www.rencontresvillette.com
• BATTLE RIVALS SKOOL
Vous représentez une école, une compagnie, un crew ; vous revendiquez un
engagement, un style, une identité
particulière dans la danse Hip Hop,
alors cet événement est fait pour vous
! Dimanche 27 avril 13 h aura lieu
le battle 100 % New Style, 100 %
Freestyle. Le principe : 15 équipes 2 représentants par crew, les danseurs s'affrontent en 1 vs 1, deux fois
plus de chance de représenter son
crew et 2 fois plus de chance de le faire
gagner. L'originalité se situe dans
la mise en avant de l'identité du crew,
le collectif et non pas les individualités. Price Money : 800 ¤.
Lieu : Gymnase La Plaine - 13 rue
Guillaumat - Paris 15ème - Métro
Porte de Versailles. Jury : Ange +
guests DJ : Yugson + guests.
Entrée 10 ¤. Infos, Inscriptions :
06.27.41.42.68
• CIE JOHAN AMSELEM
Vendredi 4 avril à 19 H à Micadanses,
Paris "A quoi je tiens Sylvie"
Chorégraphie : Johan Amselem,
Interprète : Sylvie Cavé,
et "A quoi je tiens Sabrina"
Chorégraphie : Johan Amselem,
Interprète : Sabrina Giordano.
Micadanses - 15, rue Geoffroy-l'Asnier
- 75004 Paris.
www.myspace.com/johanamselem
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Style du mois
POLE DANCE,
le glamour du risque
La danse née dans les clubs de strip-tease s'effeuille peu à peu de
son image racoleuse pour afficher les charmes d'une discipline sensuellement acrobatique. Pour le plus grand plaisir de la femme fatale
et sportive qui sommeille en nous toutes, et de ses spectateurs…
PAR MIA MA PHOTOS : ©ARTSTRIP SCHOOL
«
I
just don't know what to dooo with
myself ! ». C'est sur ce refrain fredonné par le chanteur des White
Stripes que l'icône de mode Kate
Moss tourne lascivement autour
d'une barre en métal, vêtue d'un
shorty, d'un soutien-gorge et de
talons hauts. Madonna, Lindsay Lohan,
Kate Hudson, Pamela Anderson…
Depuis quelques années, celles dont le
travail est de rester sexy en toutes circonstances ne se séparent plus de leur pole
(barre) personnelle grâce à laquelle elles
entretiennent une ligne parfaite.
Cet accessoire, symbole phallique pour
qui souhaite le voir, serait le descendant
de la barre centrale qui soutenait les tentes abritant les
clubs de charme dans les
années 1920 au Canada. Les
dénudées Hoochie-Coochie
dancers, nommées ainsi en
raison du balancement suggestif de leurs hanches, s'en
servaient comme appui pendant
leurs
numéros.
Transféré dans les bars et les
boîtes de strip-tease, l'objet a
été intégré aux chorégraphies qui devinrent de plus
en plus spectaculaires.
Aujourd'hui, les danseuses de Pole Dance impressionnent par leur technicité et leurs performances
lors des compétitions. En Australie (le pays où elle est
la plus pratiquée, devant le Canada et les Etats-Unis),
elle est très populaire et est considérée comme une
discipline à part entière par le grand public. C'est là-
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bas que siège la fédération internationale.
En France, la danse sur barre commence tout
juste à se libérer de son image sulfureuse.
Quelques écoles ont vu le jour ces dernières années,
faisant de plus en plus d'adeptes. La raison de ce succès grandissant, quoique confidentiel, vient des nombreux bienfaits que procure la discipline. Perchées
sur de hauts talons, on se muscle l'ensemble du corps
sans s'en rendre compte, on apprend à bouger avec
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sensualité, et on gagne en confiance et en féminité.
Isabelle, institutrice, prend des cours chez Artstrip
depuis la rentrée : « J'avais besoin de retrouver mon
corps de femme car je passe ma journée à moucher
le nez des mes petits élèves. Aujourd'hui, je me sens
beaucoup plus féminine » raconte-t-elle, avant de se
lancer sans crainte sur la barre pour exécuter un
« cross leg fireman », figure annoncée par Violeta, la
gracieuse professeur. Celle qui a fait ses classes dans
les clubs de strip-tease a créé l'école en 2002, avec
l'objectif de « casser l'image vulgaire de la danse de
strip-tease ». Aujourd'hui, elle oriente ses élèves dans
leurs exercices avec tact et douceur. Ici, les filles ne se
dévisagent pas mais s'encouragent, venant chercher
de la confiance en elles. « De me voir un peu sexy, de
parvenir à faire des choses difficiles, ça m'a redonné
confiance, surtout que j'avais très peu fait de sport
dans ma vie. Quand on voit les figures, on a envie d'y
arriver et on se dépasse» explique Hélène, secrétaire
de direction. Loriane, danseuse professionnelle de
modern jazz et élève du cours, ajoute : « la pole
dance a un côté grisant car elle rend accessible à des
femmes pas forcément sportives des performances
acrobatiques ».
Comme toute discipline technique et sportive, les
résultats n'arrivent qu'à l'issue d'un travail régulier.
En Pole Dance, le chemin qui mène au parfait équilibre entre technique et sensualité n'est pas ponctué
que d'instants glamours : bleus sur le corps, claquements de talons sur la barre, chutes… Bien loin de
simples trémoussements langoureux et d'attitudes
suggestives, la Pole Dance flirte parfois avec la gymnastique. Manue, graphiste, qui, après un peu plus
d'un an d'entraînement réalise des figures impressionnantes, aime qualifier cette pratique d' « acro-fitness » : « J'ai toujours eu peur de me lancer au sol
pour faire des acrobaties. Le fait d'avoir un accessoire me rassure et me pousse à exécuter des choses que
je ne me croyais pas capable de faire ! ». Aujourd'hui,
on se demande comment elle tient, accrochée à la
barre, sans pieds ni mains, après avoir pris de l'élan
sur cinq mètres. Son souhait est désormais d'amener
la Pole Dance vers plus de musicalité : « Les
Australiennes privilégient la performance à la danse.
Elles peuvent exécuter leurs figures indifféremment
sur de la techno ou du rock. La musicalité est
d'ailleurs difficile à intégrer en raison des prises
d'élan. Mais il est possible de poser des accents, ce
que je m'efforce de faire sur des rythmes nu-soul qui
se marient bien avec les mouvements ». Le charme
de cette discipline d'avenir vient aussi de cette liberté
d'y mettre son propre feeling et de l'enrichir d'autres
influences. Une danse pour toutes les femmes, pour
peu qu'elles prennent le risque de grimper sur une
barre et de laisser exprimer leur sensualité…
EN SAVOIR +
Artstrip School
50 rue Richer
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Tél. : 01 48 01 68 19
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NIAKO ET SALAS
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LES CHEVALIERS DU HIP HOP
Coup de projecteur Juste Debout 2008
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Ils ont ébloui Bercy. Niako et Salas,
les escrimeurs de blanc vêtus, ont, de leur
coup d'épée déhanché, emporté la catégorie
Hip Hop du Juste Debout 2008. Supportés
par le public, ils ont su imposer leur
justesse, leur technique et leur complicité.
Coup de projecteur sur un duo de choc
qui sort de l'ombre…
PAR SHEYEN - PHOTOS : THIPHANIE DOUCET ET PHILIPPE LECŒUR
C
omment vous-êtes vous préparés à ce JD 2008 ?
Niako : Déjà, nous avons envoyé la mafia voir ce
qu'il se passait ailleurs pour savoir où est-ce
qu'on mettait les pieds… (rires). Sérieusement,
nous savions que nous devions montrer notre
complicité, et qu'en plus d'être de bons
solistes nous avions de bonnes combinaisons.
J'ai eu de l'appréhension par rapport aux sons
lors de mes solos, mais j'avais une bonne
épaule qui me rappelait d'être moi-même et qu'il
serait là pour m'aider. On a travaillé avec Pepito, Jidawi et
Big Jim. Ils nous ont donné des conseils pour nos duos. Le
passage où nous mimons des escrimeurs ou encore la partie sol/debout ont été travaillés avec eux.
Salas : On s'est préparés la semaine avant le JD à Lille. On
nous avait prêté une salle à une heure de route, de minuit
à 7 heures du mat' ! On en avait une autre de 9 h à 12 h.
C'était un peu dur quand même comme rythme… On
s'est rendu compte pendant le JD que les combinaisons
avaient parfois plus d'importance que les solos.
Heureusement on en avait préparé pas mal au cas où…
Bercy a-t-il représenté un challenge particulier pour vous ?
N. : Pas spécialement, mais Bercy reste une salle mythique.
Nous avons essayé de danser « grand » et de porter une
tenue bien visible qui n'étoufferait pas le mouvement, d'où
nos tenues blanches.
S. : Oui et non. Bercy, c'était une première et c'est
toujours bien de gagner pour une première. Mais au final,
ça reste toujours le même événement. Ce qui change c'est
quand les 10 000 personnes crient. Là, c'est vraiment flippant.
D'où venez-vous ?
N. : Je viens de Montigny Beauchamps dans le Val d'Oise,
j'ai 26 ans et je danse depuis 1997.
S. : Je viens de Roubaix, j'ai 24 ans et je danse depuis l'âge
de seize ans.
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Coup de projecteur
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
N. : Lors d'un projet promotionnel pour le film
“Rize“. Un ami commun, Koffi, nous a présentés à
Lille.
S. : Je ne pense pas qu'on se soit rencontrés. On s'est
trouvés. C'est le fruit de nos entraînements. Si on
s'est mis ensemble pour la danse, c'est parce qu'on
se kiffe dans la vie de tous les jours. À chaque fois
qu'on se voit, c'est du pur délire. On connaît les amis
de l'un et de l'autre. Danser ensemble était logique et
le plus beau cadeau de cette logique c'est notre
EN SAVOIR +
LEUR PARCOURS
AU JD 2008 À BERCY
Ils se sont qualifiés à Paris, la veille de
Bercy dans le décor prestigieux des Salons
d'honneur de l'Hôtel de Ville de Paris.
Ils font déjà partie des favoris. En seizième
de finale, ils éliminent Fabrice et Kanon
de la sélection de St Brieuc, puis ils
se retrouvent face à Paul Ereck et Ange
de Paris en quart de finale, autant dire
de très grosses pointures du genre. Ils se
battent comme des loups et l'emportent
pour se retrouver face aux nouveaux
chouchous du public : les Twins de
Sarcelles. Ces derniers ont vidé toutes
leurs cartouches dans leurs précédentes
rencontres. Niako et Salas l'emportent
haut la main. En finale, ils se retrouvent
en famille face à C.cef et Sofiane de la
sélection de Lille qui avait lui aussi gagné
le cœur du public précédemment. De solos
en solos, Niako et Salas semblent imbattables. Ils l'emportent à l'unanimité…
14•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
victoire. J'ai vu dans certains duos que l'envie
de gagner dépassait l'envie de kiffer.
Je trouve ça dommage…
Qui craigniez-vous avant le 2 mars ?
N. : Les sons et de ne pas passer les qualifications.
S. : Dieu ! Et je le crains encore ! Sérieusement,
je craignais des équipes comme celle de Meech
et GO, Yugson et Tip, Dedson et Kim, Paulerek
et Ange, Fabrice et Kanon. Ce sont des duos
forts, techniquement parlant…
Dès les huitièmes de finale, vous êtes tombés
contre de grosses pointures. Comment avezvous géré ça ?
N. : Franchement, on était armés et prêts à se
battre. C'était quitte ou double. Je pense que ce sont
les combis qui ont fait la différence parce qu'en
danse ça se valait.
S. : Je me rassurais en me disant que nous aussi nous
étions attendus comme des pointures. Nous avions
confiance l'un en l'autre. Nous avions tout pour rester cools.
Votre secret pour rester concentrés dans ces circonstances ?
N. : On se regardait beaucoup, on dansait entre
chaque session et l'on rigolait sans arrêt, car ce Salas
c'est trop un fou !
Racontez-nous votre demi-finale contre les Twins,
les révélations de cette édition 2008 ?
S. : Ils avaient le public avec eux, c'est sûr, mais nous
aussi quand même. J'avais déjà dansé contre eux, et
c'est peut-être justement le fait de les connaître déjà
qui nous a mis en confiance. Nous savions qu'ils se
basaient sur les délires en duos plus que sur la technique. Comme nous avions travaillé nos délires,
nous avions de quoi leur répondre. J'aurais été
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On était armés
et prêts à se battre.
C'était quitte ou double
moins serein contre Go et Meech ou Yugson et Tip,
qui eux, ne blaguent pas côté technique. On est
restés sereins, mais c'était une très belle demi-finale
que je n'oublierai jamais.
N. : Il suffisait de jouer sur leur terrain. Jusque-là, ils
étaient tombés sur des danseurs qui voulaient leur
montrer la vraie danse, sans jouer dans leur cour.
Mais avec nous, ils sont tombés sur un os. Nous
sommes encore plus gamins qu'eux dans les délires
de combinaisons et notre vocabulaire technique est
plus large. Et bam ! Ça a fait des chocapic ! Ils ont
une bonne symbiose, beaucoup d'arrogance, et une
fraîcheur. Pour durer, il leur manquait le contenu.
Mais s'ils travaillent la technique… à suivre !
Et la finale, en famille contre C.Cef et Sofiane, (C.Cef
est le petit frère de Salas) comment l'avez-vous
vécue ?
N. : On se connaît vraiment bien, alors c'était cool.
On échange souvent en soirées avec C.Cef. Il ira loin
ce petit. Il a toutes les cartes en main. Sofiane, j'ai vu
qu'il avait beaucoup évolué depuis que j'ai dansé
contre lui en battle. C'est “nice“ !
S. : Avant cette rencontre, je ne vous cache pas qu'on
s'était réunis et qu'on s'était dit qu'on n'allait pas
faire de combis. On voulait mettre en avant le côté
solo de chacun de nous. Nous savions qu'ils
n'avaient plus qu'une ou deux combis. Nous, ils nous
en restent plus. Nous ne voulions pas gagner grâce à
ça. Sinon, ça aurait pu être une très belle finale, si le
Dj n'avait pas fait n'importe quoi. Il a foutu en l'air la
finale… J'étais très fier de danser contre mon petit
frère avec qui je suis très complice.
À votre avis qu'est-ce qui a fait pencher la balance de
votre côté ?
N. : Notre parcours…
Quelles ont été vos premières impressions après la
victoire ?
N. : Une fatigue intense, un relâchement. On m'a
donné le micro, mais j'étais ailleurs… lol
S. : J'étais heureux, mais je n'ai pas réalisé tout de
suite. Le lendemain ou le surlendemain, on se regar-
dait avec Niako et se disait : « Mec, on a gagné le
JD ! ». On a repensé à tout ce qu'on avait rencontré
sur notre passage. On a senti la puissance derrière
nous. Merci à tous !
Avec du recul comment le vivez-vous ?
N. : La semaine qui a suivi… putain : aux anges !
Quels sont vos prochains projets ensemble ?
N. et S. : On veut faire un duo de moins de dix
minutes et le jouer au maximum. On veut rester
potes et continuer à rigoler comme aujourd'hui.
Pour le JD 2009, on devrait être là !
Question subsidiaire : quels sont les danseurs qui
vous ont inspirés ?
N. : Wiggles, Remind, Bruce, les Wanted et la Section
C, P-Fly, White Sharkx, Gator, Mina, Lilla, Dydy,
Physs et Dedson Killah
S. : Skeeter Rabbit (RIP), Walid, Bruce, Rachid
Boucherim, Go, Paulerek, Physs, link, Yugson, Tip,
Niako et Koffi…
EN SAVOIR +
NIAKO PAR SALAS : Il est très technique,
fluide, et musical. Il a vraiment son flow à lui !
Il entre facilement dans des délires. Son point
faible en battle c'est peut-être qu'il donne un
peu trop de respect, et notamment face à ceux
qui l'ont formé. Il ne peut pas leur rentrer
dedans.
SALAS PAR NIAKO : Il a une technique de
fou. Il maîtrise dans la finesse. Il a une musicalité à la pointe, mais il a un manque de souplesse visible uniquement par les pros. lol…
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Coup de projecteur
BERCY : Pari REUSSI
Grande première dans l'histoire de la Danse : après avoir rempli
quatre années consécutives le Gymnase Coubertin à Paris, la
Rencontre Internationale de Danses Hip Hop Juste Debout a réuni
plus de dix mille personnes à Bercy, le 2 mars dernier. Retour sur
un événement sans précédent…
PAR SHEYEN PHOTOS : THIPHANIE DOUCET, PHILIPPE LECŒUR
« C'était la première fois que j'avais autant de
doutes… » affirme Bruce Ykanji, organisateur de
l'événement. Challenge de taille : jamais on n'avait
organisé un événement de danse urbaine dans la
plus grande salle de France. Pour sa septième édition, il fallait réunir dix mille personnes pendant
huit heures : pari réussi pour l'équipe du Juste
Debout. « Mais il faut continuer à se battre pour que
la danse Hip Hop soit reconnue comme elle le
devrait. Malgré la réputation de l'événement et un
travail acharné, aucun sponsor ne nous a suivi, et
très peu de médias. »
Pourtant, dès 11 h, des îlots d'amateurs se présentent devant l'entrée principale. À 14 h, le barrage est
ouvert : un fleuve d'univers différents se déverse sur
les grands escaliers de Bercy jusqu'à la place
du métro. Espagnols, russes, japonais, anglais,
tchèques… un véritable bouillon de
culture. La foule
danse dans l'immense file d'attente et patiente en
toute
quiétude.
« J'ai économisé
mes vacances pour
venir ici, nous précise cet Argentin.
Je suis danseur de
tango à Buenos
Aires, je ne voulais
pas rater cette
grande fête de
la Danse ! ». De
Pietra-Galla à Mia
Frye, en passant
par les danseurs
du
spectacle
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à succès Balé de Rua, toutes les danses avaient fait le
déplacement.
À l'intérieur, c'est juste grandiose. D'immenses
projecteurs sont braqués sur la danse Hip Hop.
Alors que le public est plongé dans le noir, la piste de
danse seule est baignée de lumière. Au centre, le parquet de la scène est surélevé, telle une île ensoleillée
au milieu d'un obscur océan. Impressionnant
pendant les trois premières heures, épuisant visuellement pendant les cinq dernières. Les duos de danseurs défilent sur la piste des seizièmes de finale à
la finale. Près de cent quarante au total en locking,
boogaloo, hip hop, house dance, et experimental.
La foule prend “feu“ rapidement.
Alors que les danseurs étaient à la maison à
Coubertin en 2007, Bercy semble être un enjeu pour
tous. Parmi les participants, de nombreux vainqueurs et juges des éditions précédentes, venus
remettre leur réputation en jeu comme Junior
Boogaloo, Walid, Go, Yugson… Les danseurs offrent
cette année plus de technique mais moins de “spectacle“ que les années précédentes, exception faite
de certaines révélations telles les Twins de Sarcelles
ou encore Sofiane & C.cef de Lille, et certaines
confirmations comme P-Lock & J. Soul ou Walid &
Boogaloo Junior. « Ça a finalement joué en leur
défaveur, affirme le new yorkais Mr Wiggles, juge
catégorie Boogaloo, concernant ce dernier duo.
Techniquement ces deux là étaient très forts, mais
ils ont perdu en demi-finale face à Salah & Acky
parce qu'ils dansaient pour le public et non pas face
à eux. Je n'ai pas acquis ma réputation parce que
je suis le meilleur, je ne le suis pas, mais parce que
je suis un batailleur. Je veux voir les gens danser plus
fort ! » C'est finalement les Japonais Key & Guchon
qui l'emportent en finale contre Acky & Salah.
« Nous avons privilégié les danseurs qui prenaient
de vrais risques. »
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La France et le
Japon se disputent les meilleures places de cette
Rencontre. Côté locking, ce sont les habitués de la
Rencontre, et de la victoire, les Parisiens P-lock & J
Soul, qui se démarquent face aux Japonais Seiji
& Youkari. En hip hop, la finale est franco-française :
Niako & Salas ont le dernier mot face à C.cef
& Sofiane de Lille. En house, les demi-finales sont
franco-japonaises, mais la finale est 100% japonaise :
Hiro & Tatsuo sont vaincus par le duo Pinocchio.
Et c'est le surprenant Scorpio qui succède au talentueux Yaman dans la catégorie experimental.
Bercy est aussi l'aboutissement d'une tournée
internationale. De New York à Tokyo, les juges ont
traversé les océans pendant deux mois pour sélectionner les meilleurs duos pour Bercy. Un souvenir
impérissable pour Mr Wiggles : « Je suis tellement
honoré d'avoir été choisi. J'ai vu des choses
incroyables. Je suis très heureux d'avoir vu le
Hip Hop et la Street Dance élevés à un tel niveau
et traités avec autant de respect. Le Japon restera
le meilleur souvenir de cette tournée pour moi.
Nous étions épuisés, mais le niveau de danse était tel
que ça nous a tenus éveillés et fascinés. Respect
à Bruce, l'un des danseurs les plus créatifs.
Il a beau réunir des milliers de personnes dans
une salle immense, il reste un danseur de la “Rue”
qui est toujours présent dans les compétitions.
Bruce mérite ce succès.». Rendez-vous l'année
prochaine… à Bercy.
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Zoom
CARIBAÏLES,
un voyage à portée de main
Parmi les pionniers de l'enseignement de la Salsa à Paris, les fondateurs de Caribaïles, Valérie Mitchelson et Iskender Akhoune, sont
aujourd'hui à la tête d'une académie de danse pas comme les autres.
Danses de l'Afrique à l'Amérique en passant par les Caraïbes, avec
une vraie politique derrière…
PAR SHEYEN GAMBOA
C
’
est un véritable voyage de l'Afrique à
l'Amérique que propose Caribaïles. De la
bachata à la salsa cubaine de la Havane, de
Santiago ou encore de Trinidad, le style
salsa mambo de New York, ou la salsa portoricaine ; du ragga dancehall au reggaeton, en passant par la house dance, la fit-house ou encore le hip hop new style ; sans oublier les danses traditionnelles ivoiriennes, guinéennes, maliennes, et les courants plus modernes comme le coupé-décalé…il y en a
pour tous les goûts. « Les professeurs de l'Académie
donnent à la musique une place de choix précise
Iskender, co-directeur de Caribaïles, et c'est là sûrement
l'un de nos secrets... Avant tout, ce que nous enseignons
ce sont des danses sociales de groupe ou de couple. »
C'est en juin 2006 que le concept Caribaïles voit le jour.
Après la co-fondation de Salsabor par Valérie
Mitchelson en 1992, introduisant à Paris la salsa
mambo, c'est l'heure de la séparation. Iskender est le
premier à quitter le navire. « Nous divergeons sur la raison d'être et la gestion d'une académie de danse…précise-t-il ». Puis, en septembre 2007, Valérie le rejoint et
Caribaïles prend de l'ampleur.
Avant tout, Caribaïles c'est un concept : enseigner la
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danse pour “embellir, divertir, séduire“. « Pour travailler
avec nous, précise Iskender, nos professeurs ont dû
adopter notre slogan ». Devenir une académie de danse
rentable ne leur fait pas peur. « De quoi pensez-vous
que les entreprises prospères tirent leurs bénéfices, interroge-t-il, si ce n'est de leur talent. N'est-ce pas possible
pour la danse ? ». Caribaïles tend définitivement à le
prouver.
EN SAVOIR +
Inscriptionsurwww.caribaïles.com,
sallesdedansesenpromiscuitéavec
musiciens.40hdecoursparsemaine
avecstagestouslesdimanches.Pas
d'abonnement,nidedroitd'entrée.
Cartesdecoursdonnantaccèsàtousles
stagessanssurcoûts.TarifstrèscompétitifsàParisentre12¤et6¤del'heure.
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Marchal-75020Paris.M°Pelleport.
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ouau09.54.44.02.54dès15h30.
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Exclusif
PATRICK DUPOND,
remet les chaussons
Malgré les épreuves, son grave accident de voiture en 2000
et l'incendie de sa maison en décembre 2007, le danseur Étoile
Patrick Dupond, regarde droit devant lui et franchit tous
les obstacles. Rencontre avec un homme brisé par la vie,
mais qui, à force de volonté et de courage, revient sur scène…
pour notre plus grand plaisir.
PAR GAELLE PITON PHOTOS : DR
P
ouvons-nous revenir brièvement sur votre participation en
tant que jury à l'émission
« Incroyable Talent » ?
C'était une très belle expérience. J'ai
trouvé l'éthique de l'émission formidable : c'était
propre, clair et net. Il n'y avait pas de magouille
entre le jury, le public et les organisateurs. Ce côté
franc, pur, me convient parfaitement. Je connais
bien l'univers des concours. J'en ai fait et présidé
énormément. L'émission est très démocratique car
ouverte à tous. Le résultat m'a ravi. Junior n'avait
pas tous les atouts au départ tant au niveau de son
langage que de son agressivité. Les deux autres
danseurs de Hip Hop, Sébastien et Raphaël,
étaient très bons aussi. Des millions de téléspectateurs ont suivi l'émission. Il y aura des retombées,
j'en suis convaincu…
C'est la production qui vous a sollicité ?
Absolument. La production m'a téléphoné et m'a
demandé si je voulais participer à l'émission. Je
leur ai répondu très franchement que je ne la
connaissais pas du tout et que ce n'était pas mon
genre de programme. Un peu à la manière de ce
qui s'est passé pour « La Ferme Célébrités », sauf
que j'avais uniquement fait cette émission pour
empocher le chèque pour mon association d'enfants handicapés. Si je tenais le coup, c'était une
opportunité formidable pour étendre l'activité de
l'association. Juste pour moi, je ne l'aurais pas fait.
Néanmoins, il y a certaines causes qui méritent que
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l'on se déplace et que l'on mouille sa chemise. Pour
« Incroyable Talent », c'est une démarche de jury.
Le public a aussi son mot à dire. J'ai vu des gens
biens, d'autres moins biens ; certains étaient là
pour s'amuser, d'autres très sérieusement pour leur
métier. J'aime bien cet esprit, ce mélange. En plus,
l'équipe de production est très soudée autour du
jury, à l'écoute de nos désirs et de nos réflexions,
respectueuse de la façon dont nous conduisons
l'émission. J'étais à la fois juge et partie et ce double
rôle me va bien.
Peut-on parler de vos projets personnels ?
Autrement dit : qui est Patrick Dupond
aujourd'hui ?
Je suis actuellement enseignant et pratiquant. Je
danse et j'enseigne à Soissons. La dimension pédagogique me passionne toujours autant. Travailler
EN SAVOIR +
LEÏLA DA ROCHA
Leïla Da Rocha commence une carrière
de basketteuse professionnelle, brusquement interrompue par une blessure
alors qu'elle a 23 ans. C'est par hasard
qu'elle découvrira la danse, désormais
essentielle à son équilibre. Elle donne
alors des cours et crée par la suite sa
propre compagnie K Danse Etna.
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avec des danseurs en devenir, les préparer aux auditions, les mettre « dans le bon train », c'est très enrichissant, même si, comme je dis toujours, je ne connais
pas la destination finale. Je donne également un cours
de danse amateur où tout le monde se mélange. Je
reproduis en quelque sorte ce que j'ai pu connaître
avec Noureev à mes débuts. Je refuse cependant l'étiquette classique. Le 16 septembre dernier, j'ai donné
un ballet, « Fusion », à Saint Quentin dans l'Aisne avec
ma partenaire et associée Leïla Da Rocha. Pour l'anecdote, la pièce a duré 26 minutes et nous avons été
applaudis pendant presque autant. Nous avons entamé
un travail très intéressant qui est un mariage entre
l'Orient et l'Occident. Cela donne un langage très singulier et un spectacle multicolore à multiples facettes.
Nous souhaitons remanier ce ballet pour en faire une
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Exvlusif
version longue. Je suis actuellement en répétition. C'est
très difficile, je suis épuisé et j'ai mal partout (rires).
Paradoxalement, je me sens en pleine forme, de bonne
humeur. A priori, nous allons avoir une date à Paris en
avril prochain pour un show-case mais je n'ai pas le
droit de vous en dire plus pour le moment. C'est en
gestation, le « bébé va sortir » (rires). Sachez juste que
j'ai remis les chaussons… même si je ne les ai jamais
vraiment quittés.
C'est difficile pour vous de revenir à la scène
non seulement comme interprète mais aussi
comme chorégraphe ?
Non, pas du tout. À 18 ans, j'avais déclaré en jeune
présomptueux : « À 40 ans, j'arrête la danse. Je ne veux
pas qu'on me voie flétri sur ma dentelle, comme disait
Barbara ». Le 16 septembre dernier, suite au succès
remporté avec Leïla, j'ai pris du plaisir et vécu un réel
bonheur. Certes j'ai dansé dans la mesure de mes capacités. Je n'ai pas re-dansé « Don Quichotte ». Nous
avons créé une chorégraphie sur mesure et ça m'a vraiment comblé. Le public lui aussi a bien fonctionné.
Désormais je me dis qu'il y a une vie après l'Opéra et
une possibilité de danser après 40 ans. C'est un peu
cela la nouvelle : je suis devenu chorégraphe, moi qui
pensais que je ne serais qu'interprète.
“
Il y a une vie
après l'Opéra !
„
Avez-vous envie de monter une compagnie
dans le futur ?
Ce n'est pas à l'ordre du jour. Pour monter une compagnie, il faut des moyens. De plus je n'en ai pas
réellement envie dans la mesure où j'ai dirigé pendant
3 ans le Ballet Français de Nancy ; pendant 6 ans
j'ai été Directeur de la Danse à l'Opéra de Paris. J'ai
dédié ainsi 9 ans de ma vie aux autres danseurs et
j'ai la sensation que désormais je dois m'occuper
de moi. Des gens m'ont remis à ma juste place.
J'ai encore des choses à faire, des choses à dire. Je m'y
consacre entièrement en ce moment. Mais je crée des
choses pour moi. Je ne me sens pas encore l'envergure
de le faire pour les autres. Je n'en suis pas encore
là dans ma maturation.
Pour cette chorégraphie, vous vous êtes éloigné
de votre période classique je suppose ?
Je n'ai pour ainsi dire jamais vraiment eu de période
classique ou du moins je l'ai quittée très tôt. À 12 ans,
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j'ai pris mes premiers cours de jazz ; à 15 ans je travaillais avec Alvin Nikolaï puis avec Bob Wilson, Alvin
Ailey, Maurice Béjart… Ma base classique m'a servi de
tremplin pour aborder d'autres langages, des univers et
des gestuelles différents. Ma carrière est jalonnée de
rencontres. Par exemple, Bob Wilson m'a appris l'immobilité. Une immobilité intelligente est plus intéressante qu'une mobilité bête.
Comme vous le savez, le « Juste Debout magazine » est le magazine des autres danses. Quel
regard portez-vous sur ces autres danses, en
particulier sur la danse Hip Hop qui sera à
l'honneur en mars à Bercy pour l'édition 2008
du « Juste Debout » ?
Il y a une quinzaine d'années j'ai mis sur scène des
danseurs Hip Hop, avec des danseurs espagnols et
africains. Ce que je trouve passionnant dans cette
« nouvelle danse » c'est qu'on la voit se former sous nos
yeux. Actuellement je crois qu'on s'éloigne des traditionnels « battles ». La danse semble entrer dans un
univers beaucoup plus poétique et s'emparer d'autres
registres. Les qualités physiques sont désormais mises
au service d'une certaine poésie. On assiste à la véritable naissance d'une danse avec un alphabet. Un nou-
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cette technique comme une technique de
spectacle et reste admiratif du travail fait.
Pour tous les défenseurs du Hip Hop, c'est
une bonne chose. Maintenant il faut que les
pouvoirs publics mettent des moyens à leur
disposition car les temps sont durs. Je trouve anormal par exemple qu'il n'y ait pas
encore de diplôme d'état pour cette discipline. Une technique existe depuis longtemps
pourtant… Néanmoins, je pense que pour
le Hip Hop, il y aura beaucoup d'appelés
mais très peu d'élus. Beaucoup sont répétitifs, se copient les uns les autres et manquent d'imagination. Certains se cantonnent dans leur vocabulaire de base au lieu
d'explorer de nouveaux univers. Souvent,
il manque une trame dramaturgique et
pour ma part j'y suis très sensible. On ne
peut pas enchaîner les mouvements sans
base écrite et enchaîner les ballets sans qu'il
y ait de liens.
veau vocabulaire est sorti de la rue pour entrer dans les
théâtres et je trouve cela fabuleux. Le fait qu'un danseur de Hip Hop gagne « Incroyable Talent » est
emblématique. Cela signifie que le public a absorbé
En novembre dernier, Maurice Béjart,
un grand de la danse, nous a quittés.
Vous devez être ému de cette perte ?
Ce n'était pas une surprise car je savais qu'il
était très malade. Maurice a bouleversé la
danse du XXe siècle. Pour moi il n'est pas
vraiment mort puisque ses ballets vivront
après lui. Sa compagnie ne sera pas une
compagnie-musée. Avant de partir, il a
laissé des instructions très précises à ce sujet.
Je suis ému parce que c'était un père, un
ami, un frère, un compagnon de voyage. Il me connaissait bien comme être humain et encore mieux comme
danseur. Il a fait sortir des choses extraordinaires
de moi.
INFOS +
Patrick Dupond, un défi… film de Nicolas
Ribowski. Pour ses 60 ans de carrière à
l'Opéra de Paris, Claude Bessy demande à
Patrick Dupond de danser "Salomé", chorégraphié par Maurice Béjart spécialement pour lui.
À 45 ans, l'ex-danseur étoile sort d'une longue
période de dépression. Il se confie à Nicolas
Ribowki sur ses moments difficiles, et accepte
d'être filmé pendant ses répétitions au cours
desquelles il doit réapprendre même les bases
les plus élémentaires. Un film touchant sur la
fragilité d'un corps, d'un homme, mais aussi
sur sa persévérance. Existe aussi un DVD
“Patrick Dupond, le talent insolent”. Un film
de Luc Riolon (chez Universal Vidéo), qui
inclut de longs extraits des ballets : “Le
Boléro” de Maurice Béjart ainsi que “Salomé”,
“Le Lac des Cygnes” avec M.Claude Pietragalla
et divers bonus et en livre “Etoile” de Patrick
Dupond (éditions Fayard, mars 2000)
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Enquête
LA DANSE
au-delà du handicap
À en croire la multiplication des initiatives, la danse se montre
un exceptionnel outil d'expression de soi, quelles que soient
les entraves corporelles, intellectuelles ou relationnelles dues
au handicap. La danse permet la réconciliation avec soi-même.
Avec beaucoup d'humilité, d'amour, de générosité et de courage,
des professionnels passionnés de danse oeuvrent pour l'insertion
socio-culturelle des personnes handicapées. Plein phare sur deux
initiatives exemplaires à Poitiers et à Boulogne-Billancourt.
PAR GAËLLE PITON PHOTOS : SÉBASTIEN DUGUY - ARTOPH.COM, DR
EN SAVOIR +
ADRAS
Poitiers Jeunes
12 rue Charles Gide
86000 Poitiers
[email protected]
Président: Yvon Plaçais
05.49.50.73.49
24•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
D
irection Poitiers, dans le département de la Vienne. Depuis 2000
l'association ADRAS (Association
pour le Développement des Rencontres
Artistiques et Sportives) propose
aux personnes en situation de
handicap des pratiques artistiques et culturelles
visant l'épanouissement de la personne mais aussi
la modification du regard porté sur la différence.
Son Président, Yvon Plaçais, insiste : « Nous ne
sommes pas animés par la compassion mais bien
par le souhait d'une société plus ouverte et plus
solidaire ». En cela, la danse contemporaine est un
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moyen d'épanouissement, d'expression
et d'autonomie. Les personnes en situation de handicap sont placées au centre
du projet, mises en situation de créateurs
et/ou d'interprètes. L'activité de l'ADRAS
s'axe essentiellement autour de trois
pôles : les ateliers de pratique, la création
artistique et la diffusion par le biais du
festival Choukar. Ce dernier célèbrera sa
huitième édition cette année et offrira la
possibilité de présenter le travail sur
scène, favorisant ainsi l'échange, la rencontre.
C'est suite à un atelier ADRAS que Dany
Beltran, intervenante valide, rencontre
Nelly Fuzeau, personne en situation
de handicap (surdi-cécité et handicap
moteur). D'une série d'improvisations naît le projet
d'une
création
chorégraphique
danse
et multimédia, «Petites scènes intimes», réalisée en
partenariat avec l'Espace Pierre Mendès France
de Poitiers. Par le mouvement, Nelly semble redécouvrir son corps, ses sensations, ses possibilités et les deux
femmes, pourtant si différentes, deviennent par
la danse étonnamment semblables. Leur complémentarité leur semble soudain évidente. Les barrières relationnelles et physiques s'envolent pour faire place à la
création et au partage. Ce duo montre la richesse d'une
telle rencontre et l'exploration de nouvelles écritures
chorégraphiques grâce au handicap. À contempler le
sourire de Nelly à la sortie de la scène, on comprend
tout ce que la danse lui apporte : « J'ai vraiment l'impression d'avoir réalisé un rêve en dansant avec Dany. Je
suis très heureuse de pouvoir m'exprimer ainsi sur scène
et de libérer tout ce qu'il y a à l'intérieur. Je suis née
comme ça, handicapée, mais ce n'est pas une fatalité. La
preuve, je danse ! » Une belle leçon de courage…
„
Handicapée n'est pas
une fatalité. La preuve,
je danse !
“
EN SAVOIR +
L'Espace Mendès France est l'un des
centres de culture scientifique, technique et industrielle les plus actifs en
France. En son sein, l'Espace Culture
Multimédia porte le projet « handicap
et création numérique ».
Espace Mendès France
1, place de la Cathédrale
BP 80964 - 86038 Poitiers cedex
http://maison-des-sciences.org
Responsable: Patrick Treguer
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Enquête
Autre lieu : même détermination. À Boulogne-Billancourt, l'association Handidanse/Handi'art propose des cours de danse pour tous
enfants, adolescents et adultes handicapés physiques ou sensoriels.
Rencontre avec Mary-Line Vidalot, la responsable de l'association.
Que permet la danse, plus que toute autre discipline, à des personnes souffrant de handicap ?
L'objectif principal de Handidanse est l'épanouissement de la personne handicapée par la pratique
de la danse. Chaque personne handicapée participe, selon ses potentialités et malgré ses difficultés,
mais notre objectif est atteint lorsque cette personne pratique cette activité avec plaisir ! Cette activité régulière au sein de notre groupe est aussi un
moyen de sortir, de rencontrer des personnes
d'autres horizons, d'échanger, de s'ouvrir aux
autres, et de construire ensemble de belles choses.
Pouvez-vous nous présenter votre association Handidanse/Handi'art. Quelles sont
vos principales activités ?
L'association HANDIDANSE / HANDI'ART est
née en 1996. Elle est le fruit des efforts de la
maman d'une jeune fille handicapée qui voulait
faire de la danse comme sa grande soeur valide. À
l'époque, rien n'existait. Depuis, HANDIDANSE a
fait du chemin, d'une part, en se recentrant sur
l'activité de danse, d'autre part parce que faire
vivre une activité de ce type est difficile. Nous
sommes confrontés à des handicaps très variés,
dont certains évolutifs. Le fait d'accueillir une
population de jeunes gens/jeunes filles est aussi
contraignant car les enfants handicapés grandissant, certains entrent en internat pour y suivre une
scolarité aussi longue que possible. D'autres, a
contrario, entrent en internat car le handicap
devient plus difficile à gérer et il peut nécessiter des
structures médicalisées. Cependant, il est toujours
resté "un noyau dur" de jeunes filles, et ce coeur
26•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
s'est enrichi de nouveaux membres, dont un garçon. Aujourd'hui, nous fonctionnons donc régulièrement à raison d'un cours hebdomadaire d'une
heure et demie, avec un groupe d'environ 14 handicapés. Nous avons la volonté d'ouvrir largement
notre activité à tous les types de handicap (moteur,
mental et sensoriel). Notre grand challenge est
d'arriver à recruter des personnes bénévoles
valides afin de travailler en "tandem" : une personne handicapée/une personne valide, afin de
répondre au mieux aux difficultés motrices de nos
adhérents. Le travail sur le "couple" est, lui aussi,
intéressant. Nous travaillons à la création de chorégraphies et chacun a la liberté de s'exprimer sur
ses envies, y compris de souhaiter faire un travail
au sol sur tapis. Ceci permet aux personnes en fauteuil de s'affranchir du fauteuil lui-même. Nous
présentons une fois par an un spectacle, fruit du
travail de plusieurs semaines de répétition. Nous
avons été associés à des spectacles de danse, dans le
cadre de manifestations de danse pour personnes
valides, résultat de liens que nous avons pu créer
avec des professeurs de danse intéressés par notre
activité envers les personnes handicapées.
Où en sont ces initiatives aujourd'hui ?
Selon vous, sont-elles nombreuses ou au
contraire encore insuffisantes ?
Je ne sais pas exactement combien d'associations
proposent aujourd'hui une activité de danse à des
personnes handicapées, mais sans doute pas assez !
Au sein de notre groupe, les familles viennent de
toute la région parisienne. Il est donc évident que
les structures de ce type sont trop rares !
Cependant, nous sommes de plus en plus sollicités
pour "former" des professeurs potentiels. C'est bon
signe...
EN SAVOIR +
HANDIDANSE / HANDI'ART
Mary-Line VIDALOT
172, rue de Billancourt
92100 Boulogne-Billancourt
[email protected]
01 78 51 65 52
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Une danse dans l’histoire
TOUS LES CHEMINS
MÈNENT AU ROCK'N ROLL
Du Lindy Hop au Rock acrobatique, les styles de danse qui se cachent
sous le terme galvaudé de « rock » fourmillent. Fiche pratique pour
les non-spécialistes, histoire de comprendre que le Rock est multiple :
Noir et Blanc, déjanté et coincé, au sol et sauté, populaire et bourgeois …
PAR MIA MA
LE SWING ORIGINEL
Le Rock vient du Swing et de ses nombreuses expressions nées dans les années 1920. À cette époque, les
bûcherons noirs qui, en train, traversent régulièrement la Louisiane et le Texas, se divertissent en
jouant du piano. Lorsque le train roule, au passage
d'un nouveau rail, le bogie (chariot situé sous un
véhicule ferroviaire sur lequel sont fixés les essieux et
les roues) reçoit deux à-coups successifs, « ta-da…tada… ». Les bûcherons adaptent leur musique au
rythme de l'essieu et créent le boogie woogie, danse
de couple effrénée.
Au même moment, à Harlem, la naissance de son
cousin germain, le lindy hop, est déclarée. Au Savoy,
des Noirs improvisent un mélange de danses plus
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EN SAVOIR +
On appelle rock mayonnaise le rock à
quatre temps qui se danse par
Monsieur et Madame tout le monde.
La dénomination fait allusion au mouvement des bras qui s'agitent comme
s'ils remuaient une mayonnaise. Dansé
dans les rallyes, soirées très bourgeoises, il est aussi appelé rock versaillais ou rock de rallye. On dit aussi
parfois rock en étoile, parce que les
danseurs partent dans tous les sens.
anciennes, comme le charleston et le turkey trot.
Lorsqu'un journaliste demande au finaliste du
concours ce qu'il danse, ce dernier lui répond « I'm
flying just like Lindy ! », en clin d'œil à l'actualité du
jour où Lindbergh, pionnier de l'aviation, est le premier à relier New-York à Paris.
Avec le lindy hop, le swing est popularisé auprès de
la population blanche. Trop rapide pour eux, les
Blancs l'adaptent à leurs préférences et créent le
Jitterburg (qui signifie « tremblement du microbe »),
ancêtre du rock acrobatique actuel.
BE BOP ET ROCK'N ROLL
Pendant la seconde guerre mondiale, les G.I. américains ramènent dans les caves d'Europe ce swing aux
différents accents : boogie woogie, lindy hop, jitterburg. Les Anglais entreprennent alors de codifier le
boogie woogie et de le baptiser « jive », qui deviendra le Rock de salon. À Paris, les gens qui se défoulent dans les caves de Saint Germain préfèrent donner le nom de be bop au swing qu'ils dansent tous les
soirs de la semaine.
La réduction des orchestres, la disparition du piano,
l'apparition de la guitare électrique et l'évolution du
rythme transforment peu à peu le swing en rock'n'roll
(Rock : balance ; Roll : roule), qui s'affirme sous cette
dénomination lorsque des chanteurs blancs s'approprient ces musiques inspirées du blues noir. En 1956,
la chorégraphie du film « Graine de Violence» est
créée sur la célèbre chanson de Bill Halley « Rock
around the clock », qui impose le terme au monde
entier. La jeunesse américaine danse le style rockabilly (qu'on identifie aujourd'hui comme étant le rock
des origines), sur les tubes d'Elvis Presley, Jerry Lee
Lewis, Chuck Berry, Little Richard et bien d'autres.
C'est le début de la télévision, du disque microsillon
et de la voiture pour tous. À la fin des années 1960,
le rock prend la couleur du folk et du psychédélique,
laissant la danse de couple à la génération précédente. De l'autre côté de l'Atlantique, des passionnés sont
en train d'en faire une danse de compétition.
L'INSTITUTIONNALISATION
Peu à peu, la France apporte sa propre touche au
swing venu d'Amérique. Les « rats des caves » transforment le rythme de 8 à 6 temps afin de faciliter
l'exécution de figures. L'exiguïté des lieux fait aussi
que les couples préfèrent danser en ligne plutôt qu'en
face à face, pour ne pas se gêner. Tandis que les
Anglais préfèrent danser le jive, les Français pratiquent davantage le lindy et le jitterburg, qui permet
les acrobaties. Dans les années 1980, au moment où
le rock'n roll se structure, deux formes de danses se
distinguent : le rock acro, dont les bases sont posées
par des Lyonnais, et le Rock de salon (ou académique), largement codifié par les Anglais. Ces tendances ont tenu jusqu'à aujourd'hui : le rock acrobatique, dont le pas est sauté, se danse seulement en
Europe (France, Allemagne, Italie, Russie, Hongrie,
Roumanie) ; le rock académique, au sol, se danse
partout et surtout dans les pays anglo-saxons.
Mais l'existence du rock'n roll est loin de se limiter à
ces deux styles. Aux États-Unis, le lindy hop et le
swing ont beaucoup de succès et s'enseignent avec
une technique très élaborée. Et en France, depuis
quelques années, le west coast swing et le east coast
swing, deux dérivés du lindy hop sortis tout droit des
années 1940, refont surface… Signe que sous l'un de
ses multiples visages, le Rock pourra toujours revenir
là où on ne l'attendait plus.
INFOS +
Filmographie
« Helzapoppin », 1941, de H.C. Potter
« Graine de violence »
(« Blackboard jungle »),
1955, de Richard Brooks
« On achève bien les chevaux »,
1969, de Sydney Pollack
OÙ DANSER LE ROCK ?
Caveau de la Huchette
5, rue de la Huchette, 75005 Paris
01 43 26 65 05
Zède Club
2, Rue des Anglais, 75005 Paris
01 43 54 93 78
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Une danse dans l’histoire
Un peu plus de cinquante ans après son arrivée en France,
le Rock'n Roll fait de moins en moins d'adeptes. État des lieux
d'une danse en perte de vitesse avec Jean-Claude Espallargas,
double champion de France en Rock acrobatique.
PAR MIA MA
Quel lien le Rock, tel qu'il est pratiqué
aujourd'hui en France, garde-t-il avec celui
qui était dansé dans les caves à la
Libération ?
Il n'en a plus beaucoup. Après la guerre, les gens
sortaient pour se défouler sur ce rythme nouveau.
Le rock, dans son histoire, a toujours répondu à un
climat social. Aujourd'hui, il n'a plus de correspondance avec ce qui se passe dans la société. On pratique le rock comme un sport. Cependant, on
retrouve le swing du rock des débuts davantage
dans le rock acro que dans rock académique qui
n'en a rien gardé. Je compare ce décalage avec
celui du véritable cha-cha cubain et du cha-cha de
salon. Bien qu'elles portent le même nom, ces
danses n'ont aucun rapport l'une avec l'autre.
Le Rock souffre-t-il d'une image ringarde ?
Je ne pense pas qu'il ait une image ringarde
comme celle de la valse ou du boléro. Mais cette
danse se perd peu à peu car les danses qui collent
à notre temps sont nombreuses, comme le Hip
Hop. Il y a vingt ans, j'entraînais vingt couples de
compétiteurs. Aujourd'hui, je n'en entraîne plus.
Alors que je donnais dix heures de cours par
semaine, je n'en donne plus qu'une. À Paris, il n'y
a pas de cours pour enfants, et donc pas de relève.
La plupart des pratiquants ont plus de trente ans.
Et comme c'est une discipline longue et astreignante qui demande un entraînement quasi quotidien,
les gens préfèrent le danser en soirée plutôt que
passer du temps dans un gymnase.
Le Rock a-t-il évolué avec son temps ?
Il y a eu une importante évolution. Depuis une
quinzaine d'années, on intègre des mouvements
qui viennent du Jazz ou du Hip Hop. On danse sur
des morceaux plus modernes et pas à connotation
de rock'n roll pur. À un moment donné, le rock
acrobatique a largement évolué grâce à un Italien,
Diego Chiodani, qui a amené une tout autre façon
30•JUSTE DEBOUT MAGAZINE
de danser dans l'exécution du pas et des figures.
Aujourd'hui, nous avons atteint un tel niveau de
technicité que je ne vois pas comment ça pourrait
évoluer.
EN SAVOIR +
On appelle rock mayonnaise le rock
à quatre temps qui se danse par
Monsieur et Madame tout le monde.
La dénomination fait allusion au mouvement des bras qui s'agitent comme
s'ils remuaient une mayonnaise.
Dansé dans les rallyes, soirées très
bourgeoises, il est aussi appelé rock
versaillais ou rock de rallye. On dit aussi
parfois rock en étoile, parce que les
danseurs partent dans tous les sens.
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Coup de gueule et remarques
PAR
BRUCE YKANJI
Le Bilan
J
'ai eu le plaisir de constater que le public avait
répondu présent lors du dernier Juste Debout
à Bercy. Pas mal de changements pour cette
édition : espace plus grand, plus impressionnant,
etc.… Mon bilan personnel est tout aussi
positif. Nous avons franchi un pas et accueilli
10 000 personnes, toutes plus ou moins impliquées
dans la danse avec un grand D. Danseurs, chanteurs,
public connaisseur mais également un nouveau public
amateur et beaucoup moins pointu techniquement.
Des jeunes et des moins jeunes. Alors, pour ça on peut
déjà se féliciter. Tout cela avec peu de promotion, mais
avec beaucoup de travail de l'équipe du Juste Debout,
et aussi grâce à ces années de danse, et là je ne parle
pas seulement du « JD », mais de tous les danseurs qui
ont œuvré pour que notre art soit reconnu. Je tiens,
avec ce petit mot, à leur rendre hommage et cela
même si je ne les ai pas tous invités à l'événement.
Même s'ils ne sont jamais venus représenter au milieu
de la piste : respect à tous ces acteurs du mouvement.
Ça vaut ce que ça vaut. On notera aussi l'apparition
d'une nouvelle génération, et ça fait du bien. Voyons
si l'assiduité sera quotidienne parmi ces nouveaux
talents.
Pour les points négatifs, nous parlerons de luminosité
dans la salle. Il est vrai que rester 10 h dans une salle
sombre peut devenir abrutissant, avec la musique et
les décibels en plus, je peux le concevoir. Il y a aussi la
« Boom*», qui s'est arrêtée trop tôt. Il est vrai que cet
endroit est devenu, au fil des années, un point de rendez vous des danseurs et des passionnés. Nous y remédierons l'an prochain. J'ai reçu quelques remarques
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sur une convivialité amoindrie. Cela est sûrement dû
à la lumière, encore une fois ! Les danseurs déçus
parlerons « en mal » de l'événement ; les danseurs
contents en bien, comme souvent.
Mais il y a aussi les points sur lesquels nous n'avons
rien pu faire…. Les médias : gloire et longue vie
à ceux qui nous ont suivi, et mille mercis à Trace TV,
Radio Nova, Fréquence Paris Pluriel, Style2ouf biensûr, Eurosport, France 3 (pour parler uniquement de
la sélection à la Mairie de Paris, mais bon…).
Génération (à moindre échelle, mais là quand même),
France Culture. Et ceux que j'oublie. Pour les autres :
TF1, M6 et les grosses chaînes hertziennes, où étaient
elles ? Le plus gros événement de danse Hip Hop
debout au monde, et sûrement le plus grand rassemblement artistique en France, au pays de la Culture, et
rien ! Ces monstres nous rabâchent, à la moindre
occasion, les côtés négatifs de la banlieue et des jeunes,
avec bien souvent l'amalgame : Hip Hop + banlieue
+ habits différents = racaille. On veut encore cacher
la vérité, lorsque les choses se passent bien, pour entretenir la peur des gens. Nous n'avions rien laissé au
hasard pourtant. Une solide équipe d'attachées de
presse s'est battue jusqu'au bout pour faire valoir nos
valeurs qui sont celles du respect, de l'art du mouvement, de l'ouverture d'esprit, afin de réunir tous ces
passionnés autour de la même cause : l'amour de la
danse. Le 2 mars, à Bercy, ce mouvement de foule
brillait : des gens d'horizons différents tous réunis pour
la célébrer et fêter la danse et la musique. Bravo et
merci à toutes les personnes présentes !
* Salle de danse dans les coursives de Bercy.
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Gros plan sur Alexandra Lemoine
ÇA DANSE SUR FRANCE 2 !
Chante !, la nouvelle série de France 2, propose de suivre la vie
d'un grand studio de danse à travers les yeux de Tina, jouée par
la chanteuse Priscilla. Une série qui se veut une véritable comédie
musicale de 26 épisodes. Chante ! danse grâce à Alexandra Lemoine.
Entretien avec la jeune chorégraphe.
PAR MOUSTAPHA N’DOME PHOTOS : DR
L
'ambiance de la série sera-telle plus proche d'Un, Dos,
Tres ou de Fame ?
Un peu entre les deux, je pense.
En effet, il y a des liens avec Un,
Dos, Tres : c'est une école de
danse, avec des personnalités et des histoires d'amour. Mais pour moi c'est
complètement différent car il n'y a pas
de rupture chantée dans Un, Dos, Tres.
Sur Chante ! la démarche est vraiment
« comédie musicale », c'est-à-dire qu'en
plein milieu d'une scène il y aura du chant et de la
danse, ce qui s'est rarement vu sur une série. On se
rapproche plus de Fame dans ce sens-là. En tous
cas, on est plus dans du Fame que dans du Street
Dancer, parce que le tout reste jazz, mon style de
danse.
Comment es-tu arrivée à travailler sur
Chante ! ?
Je suis professeur de danse à l'AID (Académie
Internationale de la Danse). Le casting pour la série
se faisait là-bas et j'étais chargée de préparer les chorégraphies pour la production. Les producteurs m'ont
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vue danser et m'ont simplement proposé de passer le
casting pour le rôle de Léa, la prof de danse.
En quoi le travail à effectuer sur une série
télé est-il différent de ce qui se fait lors d'un
travail scénique ?
Pour un travail scénique, on part avec un fil
conducteur, avec une histoire que le public voit en
direct. Sur une série télé, on peut mettre plusieurs
éléments dans le désordre pour ensuite les assembler au montage. Et si, par exemple, quatre personnes se trompent dans une chorégraphie, on
pourra faire en sorte que ça ne se voie pas, alors
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Tu emploies le mot « commercial ». N'as-tu pas peur du côté
péjoratif de ce terme ?
Ce n'est pas vraiment du modern'jazz
et ça reste dans quelque chose de très
visuel. Donc pour moi ça reste un jazz
commercial, mais un bon jazz commercial. Ce n'est pas forcément péjoratif. Ce qu'on appelle « commercial »,
c'est la médiatisation, la télé, et tout ce
qui suit. Après, la matière que l'on
apporte, il faut qu'elle soit là.
Léa, ton personnage, est décrite
comme quelqu'un d'assez autoritaire et sévère. C'est un rôle de
composition ?
Au niveau des cours de danse que je
donne dans la série, je pense que c'est
ma personnalité qui ressort et pas celle
de Léa. Je suis réellement comme ça
dans mes cours. On m'a quand même
laissé assez de liberté pour être ce que
je suis dans la vie de tous les jours. Mais
je ne dirais pas que c'est complètement
moi. Léa est quand même un person-
“
„
Le style de danse de
Chante !, je le qualifierais
plutôt de jazz “commercial“
qu'en direct ça ne trompe pas. Avec le montage, on
pourra jouer sur le côté parfait. Mais je n'ai pas pour
autant revu la qualité de mon travail à la baisse en me
disant : « au montage, on pourra améliorer». Les chorégraphies restent tout de même de qualité.
Tu dis venir du jazz, mais les chorégraphies de
la série se veulent plutôt urbaines, voire Hip
Hop...
C'est très urbain, mais je n'irais pas jusqu'à dire que
c'est Hip Hop. Le style de danse de Chante !, je le qualifierais plutôt de jazz un peu moderne, quelque chose
qu'on n'aurait pas vu encore aujourd'hui. Plutôt du
jazz « commercial ». Mon jazz commercial à moi.
nage très frustré. C'est quelqu'un qui n'a pas fait de
grande carrière et qui ressent une frustration vis-à-vis
de ça. Je ne pense pas être dans ce cas de figure. Mais
on se rejoint dans la rigueur parce que la danse, quoi
qu'il arrive, ça doit toujours être carré.
Peux-tu parler de ton parcours ?
J'ai commencé à 18 ans dans la compagnie de Rick
Odums, par lequel j'ai été formée (en formation Alvin
Alley). J'ai ensuite dansé avec Kamel Ouali sur la
comédie musicale Autant en Emporte le Vent. J'ai
également travaillé pour Gérard Louvin au théâtre
Bobino, où j'ai chorégraphié deux ballets. J'ai tourné
récemment un film de Fabien Ontoniente : Disco
avec Franck Dubosc et Gérard Depardieu. Et je joue
actuellement dans la série Chante ! avec Priscilla dont
je m'occupe désormais.
Tes projets ?
Je m'occupe toujours de Priscilla et de la promo de
son nouvel album. Sinon, je donne toujours mes
cours à l'AID, et pourquoi pas une deuxième saison de
Chante !.
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Courrier des lecteurs
La parole est aux lecteurs. Réagissez à chaque numéro, racontez-nous ce qui vous passionne ou ce qui vous énerve dans le
forum de www.juste-debout.com, @ vous de jouer !
De Creis
« Avant tout la version en PDF du
magazine, c'est nickel ! Plus rapide et plus écolo. Et, ça prouve
que les personnes vont sur le
Site. Certes, c'est moins convivial, car il faut lire de derrière son
écran, mais pour trouver des
vidéos sur Daily… ou You… tout
le monde fait l'effort de faire des
recherches, alors il devrait en être
ainsi pour la lecture !! La couverture avec l'Incroyable Junior
représente à elle seule. Ça nous a
fait plaisir de voir de la danse Hip
Hop dans l'audiovisuel français,
et pour la seconde année consécutive ! Ce qui prouve bien que
quand il le faut la solidarité et la
justice sont là. »
De Bleach83
« En ce moment, on parle beaucoup de tecktonik, mais Junior a rappelé au public français
que le break est toujours d'actualité, que ça
n'est pas près de s'arrêter. Sinon pour l'article
sur Régis Truchy du numéro 16, j'ai bien apprécié les détails de son parcours artistique ainsi
que les photos, et aussi ce que représente la
danse pour ce danseur. Finalement on se rend
compte dans l'interview qu'il nous (danseurs
Hip Hop français) a fait découvrir beaucoup de
choses. Franchement il pourrait faire juge au
Juste Debout l'année prochaine. J'oubliais l'article de Béjart m'a beaucoup intéressé, c'est
vraiment un personnage emblématique de la
danse. »
Réagissez aux articles sur
www.juste-debout.com
De Peul
« À l'issue de la Rencontre
Internationale de Danse Hip Hop
Juste Debout qui a eu lieu à Bercy
le 2 mars dernier, un article s'impose dans un prochain Juste
Debout Magazine sur “ les Twins
” aka Lil Beast & Ca-blaze, si j'ai
bien fouiné, qui, on ne le dira
jamais assez, semblent être les
véritables révélations de cette
édition 2008 ! @ suivre… »
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De Mr Tick
« Depuis le temps que je parle autour de
moi de Régis Truchy, bah ça fait super
plaisir de voir que le Juste Debout
Magazine a été a sa rencontre pour que le
grand public sache enfin de qui l'on parle,
parce que Régis c'est quand même une
pièce maîtresse de la danse en France.....
Un style bien a lui j'avoue m'être beaucoup inspiré de lui, surtout à mes débuts,
et je suis super content qu'il arrive au
niveau artistique où il est à présent Je
trouve que ça déchire. De plus, c'est quelqu'un de simple, gentil et généreux, qui
est passionné et qui ne lâche pas l'affaire
dans la plus pure tradition de notre mouvement et notre culture hip hop. »
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Principaux points de distribution de
JUSTE DEBOUT MAGAZINE
CENTRES DE DANSE :
• Centre de Danse du Marais
41, rue du Temple - 75004 Paris
• Studio Harmonic
5, passage des Taillandiers - 75011 Paris
• Studio l'Agence
40, rue de la Folie Régnault - 75011 Paris
• L'Agence Dancefloor
8-10, rue de Valmy - 93100 Montreuil
• Centre International de Danse Jazz
54, rue de Clichy - 75009 Paris
• Studio Bleu
7-9, rue des Petites Écuries - 75010 Paris
• Peter Goss
7-9, rue des Petites Écuries - 75010 Paris
• Smoking et Brillantine
13, rue Guyton de Morveau - 75013 Paris
• Centre de Danse Alésia
119, avenue du Général Leclerc - 75014 Paris
• Centre Georges Momboye
25, rue Boyer - 75020 Paris
• Centre de Danse Kim Kan
64, rue Orfila - 75020 Paris
• Centre des Amandiers
110, rue des Amandiers - 75020 Paris
• La Roulotte à Vapeur
3, rue des Vignoles - 75020 Paris
• L'Académie Esprit Tango
3, rue des Vignoles - 75020 Paris
• L'Atelier
10, rue du Cygne - 75001 Paris
• Dance Center
36, rue Rivay – 92300 Levallois Perret
• Feeling Dance Studio
42, rue des Septs Arpents - 93500 Pantin
• Centre de Danse du Galion
282, avenue du General Leclerc
93600 Aulnay Sous Bois
• MPT Victor Jara
2, avenue des Pyramides – 77420 Champs Sur Marne
• Danse Passion
28, rue du Fort du Bois – 77400 Lagny Sur Marne
• MJC de Noisiel
allée des Bois 77 186 Noisiel
• Cité Veron (ou Académie des Arts Chorégrphiques)
4 bis, cité Veron - 75018 Paris
Etc…
BOUTIQUES :
• FNAC :
Châtelet, Saint Lazare, Noisy Le Grand, Parly 2
• Sansha
52, rue de Clichy – 75009 Paris
• Attitude
12, rue de Clichy - 75009 Paris
• Ekivok
6, rue du Cygne - 75001 Paris
• Ekirok
61, rue Saint-Denis - 75001 Paris
• Ruffneck
89, rue Saint-Denis - 75001 Paris
• Com8
17, rue du Cygne - 75001 Paris
• Urban Music
22, rue Pierre Lescot - 75001 Paris
• Astoria
7, rue des Precheurs – 75001 Paris
• Xuly Bet
1, rue Pierre Lescot - 75001 Paris
• Banga Style
3, rue des Precheurs – 75001 Paris
• Dia
5-7, rue des Innocents - 75001 Paris
• Attractive
Forum des Halles – 75001 Paris
Etc…
CLUBS :
• Gibus
18, rue du Faubourg du Temple – 75011 Paris
Etc…
LIEUX CULTURELS :
• Centre Nationale de la Danse (CND)
1, rue Victor Hugo – 93507 Pantin Cedex
Etc…
Lors de différentes manifestations
(voir rubrique Agenda)
PROVINCE :
Renseignez-vous auprès de votre centre de danse
ou Abonnez-vous!!
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26,00 ¤ (6 expéditions de 10 magazines)
52,00 ¤ (6 expéditions de 30 magazines)
67,00 ¤ (6 expéditions de 50 magazines)
Règlement par chèque n° : ……...……………………….… à l'ordre de JUSTE DEBOUT
Date et signature
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