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LE MAGAZINE DES ENTREPRENEURS
NOVEMBRE 2015
#02
NOUVELLE ÉCONOMIE
NOUVEAU RAPPORT
AU TRAVAIL
L’INTERVIEW
D’EMMANUEL
MACRON
ÉCONOMIE COLLABORATIVE
LA NOUVELLE VAGUE
GRÉGORY SALINGER (VIDEDRESSING), MARION CARRETTE (OUICAR)
ET FRANÇOIS DE LANDES DE SAINT-PALAIS (MISTERBNB)
FONT PARTIE DE CETTE GÉNÉRATION D’ENTREPRENEURS QUI APPORTE
À L’ÉCOSYSTÈME UNE NOUVELLE DYNAMIQUE CRÉATIVE ET COLLABORATIVE.
AGENCE DE COMMUNICATION
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films institutionnels, publicitaires, pédagogiques,
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L’ÉCONOMIE
COLLABORATIVE
ÉDITORIAL
LA TROISIÈME VAGUE
Cher(e)s ami(e)s,
Nous avons choisi pour ce deuxième
numéro du magazine de CroissancePlus de mettre en avant la révolution
majeure de l'économie collaborative.
Il est primordial que les entrepreneurs
appréhendent les menaces comme
les opportunités qui s'offrent à eux,
et cette troisième vague de la révolution
Internet nous semble le choc le plus
lourd qui va heurter les business model traditionnels. C’est aussi un nouvel
espace exceptionnel de créativité et
de création de richesse. Cette vague,
tout comme les précédentes, est irréversible. Et ce n'est pas la petite victoire
des taxis contre Uber pop qui servira de modèle. L’utilisation de nos biens
et de nos talents mise au service de la multitude d’utilisateurs, à travers des
plates-formes numériques, est en marche. Aucun tribunal ni pouvoir politique
ne pourra la stopper. Blablacar compte huit millions de membres en France.
Un homme politique pourrait-il s'attaquer à un lobby aussi puissant ? Il serait
balayé. Il nous faut néanmoins être vigilant. Évitons de vouloir tout contrôler,
tout administrer et tout fiscaliser afin de favoriser les start-up françaises
et pas seulement les Airbnb et autres Uber étrangers. À ce titre, le rapport
parlementaire du Sénat est très intéressant. En instituant une franchise
de 5 000 euros sans fiscalité pour les revenus des particuliers tirés de l’économie collaborative, et en ne forçant pas les jeunes pousses à se transformer
en agents du fisc, les sénateurs ont fait preuve de sagesse. Espérons que ce
rapport inspirera rapidement l’action du gouvernement. Profitons de ce souffle
entrepreneurial pour faire évoluer notre droit du travail et apporter enfin à
notre économie la souplesse dont elle a besoin pour s'adapter et se développer
au rythme accéléré de la compétition mondiale. Pour cela nous pouvons nous
appuyer sur une nouvelle génération, qui veut se libérer de la protection illusoire
d’un contrat de travail trop rigide qui exclut de plus en plus. La France connaît
une vraie dynamique entrepreneuriale grâce à cette révolution en marche et
dans ce contexte, je tiens à saluer la mémoire d’un immense entrepreneur,
Hubert d’Ornano, qui a fait de Sisley un leader mondial de la cosmétique haut
de gamme, un exemple pour la jeune génération.
Stanislas de Bentzmann
Président de CroissancePlus
LE SOMMAIRE
CroissancePlus en actions
Revue de presse
L’association
Parole à…
Le dossier
Contre-pied
L’interview
Ça fait débat
Vu ailleurs
Business de demain
Le portrait
Success story
Ils adhèrent
Workshop
Trajectoires digitales
Accompagner et conseiller
Valoriser et protéger
Financer et investir
Développer et exporter
Anticiper et gérer
Découvrir
S’inspirer et s’aérer
Wishlist de l’entrepreneur
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Comité de rédaction : Stanislas de Bentzmann,
Céline Garrisson, Emmanuelle Skowron, Michel
Duplessier, Maxime Hürstel, David Kuhn, Valérie
Barral, Muriel Rolland de Rengervé.
Directeur de la publication : Michel Duplessier ❚
Coordination : Céline Garrisson ❚
CroissancePlus : 33 boulevard Malesherbes,
75008 Paris - 01 56 88 56 20 ❚
❚
Conception et réalisation :
Site Web : groupe-ipanema.com ❚
Crédits photo : Christie’s images limited 2015,
Tristan Paviot, Laurence de Terline, Shutterstock,
Studio Anka Lab ❚ Dépôt légal : Ipanema,
novembre 2015. Les informations contenues dans
ce magazine sont fournies à titre indicatif, sur
la base des informations connues à publication,
et ne sauraient engager la responsabilité de
CroissancePlus. De même les propos tenus dans
les tribunes et publirédactionnels n’engagent que
la responsabilité de leurs auteurs.
3
CROISSANCEPLUS EN ACTIONS
L’ENTREPRENEURIAT
AUX CŒUR DES DÉBATS
À LIBREVILLE
À l’invitation du gouvernement gabonais, Libération a organisé, début octobre,
à Libreville, son premier Forum citoyen sur le sol africain. Pour la première fois,
des chefs d’entreprise étaient présents. « On retrouve dans la jeunesse gabonaise
toutes les valeurs de CroissancePlus : indépendance, autonomie, volonté
d’entreprendre, dynamisme ! » s’est exclamé Laurent Vronski, PDG d’Ervor et viceprésident de CroissancePlus. Et de conclure : « Ils attendent des investissements,
pas un accompagnement étatique. » La question de l’entrepreneuriat s’est retrouvée
dans la plupart des tables rondes, de la jeunesse à la « Croissance pour tous ».
ENTREPRENEUR
DE L’ANNÉE
Le Prix de l’entrepreneur de l’année
organisé par EY et le groupe
Edmond de Rothschild, dont
CroissancePlus est partenaire,
met en lumière depuis plus de
vingt ans les parcours exceptionnels
de femmes et d’hommes qui
nourrissent la confiance et la passion
d’entreprendre. Cette année,
les entrepreneurs étaient
sélectionnés dans sept grandes
régions françaises pour concourir
au niveau régional, puis national de
ce prix. Guillaume Richard, dirigeant
du groupe O2 (entreprise spécialiste
des services à la personne)
et membre du comité directeur
de CroissancePlus, a reçu le Prix
de la vision stratégique.
G20 YEA des jeunes
entrepreneurs
Technology Fast 50
Un prix au service de l’innovation
Depuis 2011, Deloitte promeut et encourage chaque année le
développement des entreprises alliant innovation et croissance des
hautes technologies. Le palmarès, largement repris par la presse,
permet aux entreprises mises en valeur d’accroître leur notoriété
auprès d’institutionnels, d’investisseurs et de la sphère privée.
CroissancePlus est membre du comité de pilotage de ce prix.
La 15e cérémonie, qui récompense les entreprises affichant les plus
belles performances de croissance aura lieu le 25 novembre. Cette
année, 400 candidats ont déposé leur dossier.
4
Cette année, une délégation de
35 entrepreneurs français s’est
rendue au sommet du G20 des jeunes
entrepreneurs à Istanbul, en Turquie.
Véritables porte-drapeaux, ils ont eu
pour mission d’interpeller les chefs d’État
du G20 en faisant des recommandations
concrètes destinées à relancer la
croissance et l’emploi. Deux sujets ont
été abordés : la nécessité d’une culture
entrepreneuriale pour faire face aux
défis rencontrés par les pays du G20
(faible croissance et taux de chômage
des 15-25 ans) ; les conséquences
de l’arrivée du numérique sur
l’économie, l’innovation, le mode de
fonctionnement des entreprises et la
nécessité pour les grandes entreprises
et les start-up de collaborer de plus
en plus étroitement. Jean-Marc Barki,
dirigeant de Sealock, membre du
comité directeur de CroissancePlus,
était co-sherpa de la délégation et
co-président du jury. Dix entreprises
de CroissancePlus étaient également
présentes à ce sommet.
CROISSANCEPLUS EN ACTIONS
PLUS FORTS ENSEMBLE
Jean
Rognetta,
PRÉSIDENT DE
PME FINANCE
Stanislas de
Bentzmann,
PRÉSIDENT DE
CROISSANCEPLUS
CroissancePlus et PME Finance ont officialisé leur
rapprochement. Stanislas de Bentzmann et Jean Rognetta,
leurs dirigeants respectifs, prennent la parole de concert pour
nous éclairer sur les objectifs de cet accord.
● Pourquoi un tel rapprochement ?
Stanislas de Bentzmann : Le rapprochement de nos deux associations va porter plus loin la voix
des entrepreneurs. Nous voulons
construire un mouvement véritablement rassembleur pour être plus entendus par les politiques et l’opinion.
Jean Rognetta : En mettant nos
moyens et nos réflexions en commun
nous lancerons une dynamique forte
avec nos membres et partenaires historiques pour accroître la visibilité de
CroissancePlus et de PME Finance.
● En quoi est-ce un bénéfice
pour les deux associations
et leurs adhérents ?
S.B. : Les deux associations s’appuient sur des visions d’entrepreneurs, un corpus d’idées libérales
et une liberté de ton qui n’exclut pas
une capacité de travailler avec tous
les gouvernements. PME Finance
a mis l’accent sur le financement
de l’économie et des entreprises,
sujet absolument stratégique pour
le succès et la croissance des entrepreneurs. CroissancePlus mise
quant à elle sur l’innovation, l’internationalisation et le quotidien des
entreprises. Nous regrouper nous
permet de couvrir tous ces sujets.
J.R. : Évidemment nous allons
garder l’ensemble des réunions,
voyages et rencontres qui sont le
liant de nos deux associations. Mais
nos adhérents vont constater une
accélération dans nos actions d'intérêt général et de rassemblement
de la cause entrepreneuriale. Nous
voulons peser davantage sur les
prochaines échéances électorales.
Notre rapprochement s’avérera très
attractif pour les « scale up » qui
veulent être représentées par une
organisation dynamique, audible
et libre.
● Quels sont les grands chantiers
à mettre en place ?
S.B. : Au-delà du travail de coordination, le chantier prioritaire est la
création d’une plate-forme de propositions que nous voulons ouvrir à
toutes les organisations qui, comme
nous, veulent faire avancer la culture
entrepreneuriale et relancer notre
économie.
J. R : Plus généralement, nous voulons permettre aux entreprises de
changer d’échelle et donc d’agir.
Nous proposerons d’une part une
dynamique de rassemblement et de
l’autre nous serons force de proposition.
MA PUB ICI PARTENARIAT AVEC BNP PARIBAS
Pour la deuxième année consécutive, CroissancePlus s’est
associée à BNP Paribas pour le concours Ma Pub Ici, qui valorise
des PME innovantes. Cette année, ils étaient 456 entrepreneurs
à tenter leur chance.
À l’issue du « grand oral » soutenu par 120 d’entre eux devant un
jury de professionnels, 16 lauréats ont remporté une campagne
d’affichage régional et digital dans le réseau BNP Paribas, tout
au long du mois de novembre. Ils participeront également, à
la même période, à l’élection du Prix du public organisé sur
Internet et remis le 17 décembre. Le grand gagnant remportera
la création et la diffusion de son spot télé ainsi qu’un voyage
business d’une semaine à l’Atelier BNP Paribas de San Francisco.
5
REVUE DE PRESSE
13/10/15
CROISSANCEPLUS,
PARTENAIRE DES TROPHÉES
RMC « PME BOUGEONS-NOUS ! »
CroissancePlus était cette année encore partenaire
et membre du jury des Trophées RMC « PME bougeons-nous ! »,
qui mettent à l’honneur des pépites entrepreneuriales françaises,
créatrices d’emplois et de croissance. Les prix ont été attribués dans
six catégories : PME artisanale, jeune pousse, innovante, à l’export,
bienveillante et « green ». Malhia Kent, membre de CroissancePlus,
a reçu le trophée de l’entreprise artisanale. Son activité principale :
la création et la fabrication de tissus haut de gamme pour
le prêt-à-porter, la haute couture ainsi que l’ameublement.
07/09/15 Laurent
Vronski,
vice-président de CroissancePlus,
dirigeant d’Ervor
MARCHÉ DU TRAVAIL,
UN PROBLÈME
DE STRUCTURE
6
« Il faut plus de flexibilité.
Le problème principal
sur le marché du travail
est un problème de structure :
sur un marché en dents
de scie, le code du travail
est extrêmement rigide.
Et trop de protection tue
la protection. Nous devons
avoir une gestion de nos
équipes qui nous permette
d’épouser les pics
et les baisses d’activité…
On nous demande
aujourd’hui de courir un
marathon international
avec des tongs ! »
Ève Corrigan, dirigeante de Malhia Kent à la
remise des Trophées RMC « PME bougeonsnous ! » le 12 octobre
07/09/15 Guillaume d’Ocagne,
Dirigeant de la menuiserie G. Dubois
CODE DU TRAVAIL :
RETROUVONS LE BON SENS !
« De nombreuses lois se sont cumulées dans le code
du travail, partant d’un principe : les employeurs sont des voyous.
Cette règle dangereuse et préjudiciable joue contre l’emploi,
la croissance et le développement de nos entreprises. On a atteint
une telle complexité du code du travail qu’il faut revenir à plus
de simplicité. La loi ne permet pas à ceux qui le veulent
de travailler plus pour gagner plus, alors que c’est du bon sens. »
11/09/15 Hugues Souparis,
président d'Hologram Industries
TROIS RAISONS DE S’INQUIÉTER POUR L’AVENIR
DES JEUNES ENTREPRISES INNOVANTES
La révision du dispositif des JEI, jeunes entreprises innovantes,
est une grave erreur. Non seulement elle met en péril des emplois
qualifiés, mais encore, décidée sans consultation ni information,
contraire au discours de simplification tenu par le gouvernement,
elle risque de réinstaurer une crise de confiance durable entre
les entrepreneurs et la sphère politique. Pourquoi détourner encore
plus les aides des besoins essentiels de l’entreprise ?
REVUE DE PRESSE
28/08/15 Constance Hubin,
Directrice générale de Somater
LES 35 HEURES
ONT FAIT BAISSER
LA PRODUCTION
Somater est passée aux 35 heures
en 2000. Pour ce spécialiste de
l’emballage, cela a nécessité
d’adapter les cadences de travail
dans ses usines. Seuls les salariés
en ont tiré un avantage avec plus
de RTT. Du côté de la direction,
puisque les 35 heures n’ont
pas permis l’achat de nouvelles
machines plus performantes,
il a bien fallu se résoudre à réduire
la production. Pour la directrice
générale de Somater, impossible
d’embaucher plus pour compenser,
les finances ne le permettent pas.
29/09/15
LES DÉLAIS
DE PAIEMENT,
FLÉAU POUR LES PME
Les délais de paiement sont
la bête noire des PME, accusés
de ponctionner leur trésorerie
d’environ 15 milliards d’euros
par an. Ils seraient même
à l’origine d’une faillite
sur quatre. En dépit de la loi
LME et du renforcement
des contrôles par la DGCCRF…
CroissancePlus en a fait son
cheval de bataille, proposant
notamment de les réduire à
30 jours, comme en Allemagne,
où les problèmes de retards de
paiement n’existent presque pas.
05/10/15 Stanislas de Bentzmann,
Président de CroissancePlus
LE NUMÉRIQUE, UN PLUS POUR
LE CHIFFRE D’AFFAIRES
Le numérique bouleverse tout, les usages, les relations
entre client et consommateur… Les entrepreneurs
n’ont pas le choix. Tous les secteurs sont ou vont
être touchés, même les plus industriels, d’autant plus
avec l’économie de partage, qui « secoue » le marché.
L’intérêt économique de la numérisation est multiple :
elle fait grandir la taille du marché, permet de toucher
de nouveaux consommateurs, accroît le chiffre
d’affaires et développe les entreprises qui augmentent
la qualité de service…
TWEETS
#MANUEL VALLS
@manuelvalls
24/09/15
Nous devons assouplir le
droit du travail pour faciliter
l’activité des entreprises tout
en protégeant mieux nos
salariés.
#DPDA
#MYRIAM EL KHOMRI
@MyriamElKhomri
30/09/15
Nous agissons pour redonner
de la souplesse, de la
respiration à la négociation
dans l’entreprise, c’est le
sens du rapport Combrexelle.
#QAG
#JACQUES CHANUT
@chanutj
16/09/15
Retarder la baisse
des charges, c’est retarder
le retour de la croissance,
c’est retarder la baisse du
chomâge.
@KaterinaOblomov
@Lopinion_fr
#MYRIAM EL KHOMRI
@MyriamElKhomri
16/09/15
Le #numérique a
profondément transformé
nos univers pro dans un
temps record. Son irruption
massive bouleverse les
relations du travail.
@Blablacar.fr
#NICOLAS D’HUEPPE
@ndhueppe
24/09/15
Le CICE, c’est 20 milliards
rendus aux entreprises après
40 milliards de taxes. Où sont
les actes ?
#AXELLE LEMAIRE
@axellelemaire
07/09/15
Bcp de #numérique dans le
discours de @fhollande ce
matin, avec 2 mots d’ordre :
innovation, et libertés.
#ConfPR
7
FAIRE ÉVOLUER LE CADRE
ÉCONOMIQUE, SOCIAL, CULTUREL
ET SOCIÉTAL DE LA FRANCE…
… POUR EN FAIRE LE PAYS
LE PLUS FAVORABLE
AU DÉVELOPPEMENT
DES « SCALE-UP »
TOUT EN PARTAGEANT
AVEC ELLES LES MEILLEURES
PRATIQUES OBSERVÉES,
C’EST LA MISSION
DE CROISSANCEPLUS.
8
SUIVEZ L’ASSOCIATION SUR
TWITTER (@CROISSANCEPLUS) ET SUR
LINKEDIN
WWW.CROISSANCEPLUS.COM
PAROLE À…
LE COMPTE NICKEL,
le compte sans la banque
L’idée est simple et révolutionnaire : pour 20 euros par an, ouvrez un compte avec
tous les moyens de paiement sécurisés, virements, prélèvements, paiements par
carte, sans découvert ni frais cachés. PAR HUGUES LE BRET
N
otre idée de départ
consistait à offrir les
avantages de la banque
(payer et être payé en
toute sécurité) sans
les i nconvén ient s
(agios, frais, pénalités) ! Le compte Nickel est né de
la rencontre entre les innovations
technologiques, les évolutions de la
réglementation bancaire et le réseau
des buralistes en quête de relais de
croissance. Un compte pour tous, y
compris les 2,5 millions d’interdits
bancaires. Le succès est massif auprès de ceux qui payaient plusieurs
centaines d’euros par an (agios,
frais), qui se sentaient pénalisés et
infantilisés : le compte Nickel responsabilise.
Le principe est simple : le solde est vérifié à chaque
opération et, grâce au développement des technologies
en temps réel, le compte ne peut pas être à découvert.
En fait, peu de gens sont conscients que la tenue de
compte n’est plus un métier à valeur bancaire, mais
un métier technologique. Nous sommes fiers de proposer un service d’un niveau technologique supérieur,
plus rapide et souple qu’une banque et surtout moins
cher. Avec un moyen de distribution de proximité : les
buralistes, liés par un accord d’exclusivité.
Nous avons été étonnés de constater que les exclus du
système bancaire représentent seulement une fraction
de nos clients, loin derrière les classes moyennes, les
retraités et les clients venus pour un usage spécifique
(paiements par Internet ou voyage). Dans le système,
classique où 41 % des Français dépassent l’autorisation
de découvert, moins le compte est
garni, plus on paie. Chez Nickel, les
tarifs sont les mêmes pour tous,
sans pénalités.
Dix-huit mois après le lancement en
février 2014, le succès est là, avec
très peu d’investissement marketing
et des frais de distribution bien calculés : 160 000 clients, 15 % de croissance par mois, premier « ouvreur
de compte » en France devant les
banques en ligne. C’est un business
model qui trouvera son taux de rentabilité en moins de deux ans. L’effectif de 52 CDI devrait approcher
170 salariés dans les deux ans.
Notre prochain challenge ? Ouvrir
plus de 300 000 comptes supplémentaires en 2016, avec le lancement de deux offres : un
compte pour les 12-18 ans et bientôt un compte professionnel pour les TPE.
9
10
LE DOSSIER
ÉCONOMIE COLLABORATIVE,
LA TROISIÈME RÉVOLUTION DIGITALE
le choc
des offres
Neuf Français sur dix déclarent avoir déjà réalisé au moins une fois une pratique
de consommation collaborative. Elle a déjà bouleversé plusieurs secteurs économiques.
Plutôt qu’une activité à part, c’est une nouvelle économie qui est en marche, qui pousse
chacun à revoir les business model, les pratiques de consommation, le rapport
au commerce et même le sens du travail… La France saura-t-elle saisir le mouvement ?
11
LE DOSSIER
L
’économie collaborative repose
sur le fait de privilégier l’usage à
la propriété d’un bien. Le principe
est simple : il s’agit de partager
l’usage entre plusieurs utilisateurs. À l’origine, un constat révolutionnaire : une perceuse est utilisée 12 minutes dans sa vie, une
voiture dort 95 % de son temps.
Avec les nouvelles technologies,
les opportunités d’échanges entre
les individus se sont multipliées
grâce à des plates-formes en ligne
de mise en relation : des marketplace. De nouveaux business model sont nés : hautement
relationnels ; avec des prix de 30 à 60 % inférieurs aux offres
historiques ; créant un nouveau standard d’expérience
client ; garantissant une promesse de qualité par autorégulation. La récente étude menée par le cabinet Oliver Wyman
le montre. Le succès du modèle tient essentiellement à des
niveaux de satisfaction très élevés, dépassant tous les
modèles classiques. Le double attrait, en tant que consommateur et producteur, a accéléré l’adoption de ces modèles :
les revenus additionnels sont plus de trois fois supérieurs
aux intérêts générés par les modèles traditionnels. Enfin,
il s’agit d’une rupture générationnelle : 51 % des millennials
(16-34 ans) pensent d’abord collaboratif et préfèrent partager les choses plutôt que les acheter.
L’ÉCONOMIE COLLABORATIVE CHANGE LA DONNE
Nicolas d’Hueppe, vice-président de CroissancePlus et
PDG de Cellfish media, le confirme : « Nous voyons se …
PAROLE D’ENTREPRENEUR
MARION CARRETTE, FONDATRICE DE OUICAR
● Quels sont, pour vous, les grands
enjeux de l’économie collaborative ?
28
millions d’euros investis
en juin 2015 par la SNCF,
devenue actionnaire
aux côtés des fonds
historiques (Jaïna Capital
et Ecomobility Ventures)
Le premier enjeu est de faire évoluer
les mentalités toujours fortement
attachées à la notion de propriété,
vers des modèles reposant sur la
fonctionnalité. Nous réinventons
membres
des modèles historiques installés
depuis longtemps, en donnant le
« pouvoir » à des particuliers, en
supprimant les intermédiaires et
en réinsufflant du pouvoir d’achat
voitures de particuliers à louer
dans l’économie. On commence à
partout en France
voir des initiatives intéressantes
d’économie classique couplée au
PLUSIEURS MILLIERS
mode P2P avec SNCF qui investit
de locations chaque mois
dans Ouicar pour compléter son
offre de porte à porte.
+ DE 500 000
30 000
● Quels sont les freins rencontrés ?
Ils sont psychologiques : il est encore difficile pour un propriétaire
d’imaginer confier sa voiture à un
inconnu le temps d’une location.
D’où l’importance de la confiance
et de la réassurance.
12
OuiCar, pionnier de la consommation collaborative
depuis 2007, est le premier site de location de voiture
entre particuliers disponible sur Internet. Une manière
de repenser son rapport à la voiture en privilégiant
son usage à sa propriété.
LE DOSSIER
« BÂTIR UNE START-UP À PORTÉE
MONDIALE, EN FRANCE, C’EST POSSIBLE»
Frédéric Mazzella
FONDATEUR ET PRÉSIDENT
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE BLABLACAR
● Dans l’économie du partage, quel est
le meilleur système de rémunération
pérenne et responsable ?
Le modèle transactionnel par paiement en ligne, dans lequel les passagers payent leur place sur Internet et
des frais sont prélevés sur chaque
transaction est le système le plus
simple et le plus efficace. Avec la
réservation en ligne, nous avons
diminué par dix le taux de désistement. Grâce à ce système, nous nous
sommes assuré un revenu pérenne
pour continuer à nous développer sur
le long terme. C’est ce qui a permis la
croissance du service et de la communauté. Et c’est le même modèle
qui est utilisé par beaucoup d’autres
leaders de l’économie du partage.
Afin de renforcer l’attractivité de notre
écosystème français, et de montrer
le rayonnement de cette économie,
nous avons lancé avec une douzaine
d’entrepreneurs français, le mouvement #ReviensLeon qui vise à faire
la promotion des start-up françaises
à l’étranger et à attirer les talents du
monde entier.
● Avez-vous l’impression d’être
le représentant d’une réussite
de l’entrepreneuriat français ?
● Quels seraient les conseils
à donner aux start-up ?
Notre histoire est par certains côtés
rassurante et symbolique. Elle montre
qu’il est possible de bâtir une start-up
à portée mondiale depuis la France.
Preuve que nous avons sur le territoire tous les éléments pour réussir :
un système éducatif de qualité qui
forme des profils variés et de très haut
niveau, un riche tissu d’incubateurs
et d’accélérateurs qui accompagnent
les start-up, et un réseau de financement maintenant complet. Dans ce
contexte, la réussite de BlaBlaCar
est un bel exemple, loin d’être unique.
… lever un énorme vent de liberté. Internet libéralise,
au sens propre du terme, les relations entre différentes
personnes dans la société, en permettant à une offre
et une demande commerciales de se rencontrer,
quelqu’un qui a besoin de travailler et quelqu’un qui
a besoin d’une production ou d’un service. »
Ainsi, un choc d’offres sans précédent est créé dans
de nombreux secteurs, grâce à un éventail d’offres
qui s’étoffe et s’autogénère. On constate la croissance
accélérée des acteurs de l'économie collaborative,
qui seront leaders dans cinq ans, grâce au modèle des
marketplace et des plates-formes collaboratives, sans
risque et rapidement rentable (commissions de 2 à 20 %).
La réussite d’une start-up tient pour
50 % de l’envie et pour 50 % du travail.
Premier conseil : l’entrepreneur doit
être particulièrement motivé par le
projet qu’il porte ! Et pour transmettre
sa motivation et faire adhérer, rien
de mieux que d’en être le premier
utilisateur ! Cela permet de le comprendre et de l’améliorer. Et il est
nécessaire de s’associer avec des
personnes complémentaires. Dans
ce sens, les accélérateurs permettent
de confronter son idée avec différentes personnes et de rencontrer
de potentiels futurs associés.
UN MOUVEMENT DE FOND DANS TOUS LES SECTEURS
Pour Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique,
« c’est une erreur de croire qu’il s’agit d’un secteur
économique à côté de l’économie classique. Toutes les
entreprises, tous les modes de fonctionnement vont être
bouleversés. Nous entrons dans un nouveau modèle,
avec de nouveaux codes. Qui aujourd’hui achète une
voiture ou une résidence secondaire ? C’est dépassé.
La transformation est inéluctable. » Ainsi, l’économie
collaborative pénètre déjà de nombreux secteurs : logement, vente directe de producteurs, création musicale,
voiture (VTC, covoiturage, location de voiture, partage
de voiture à l’aéroport…), restauration, financement,…
13
LE DOSSIER
… habillement, services (garde d’enfants, d’animaux…).
Elle pénètre dans le B2B, qui émerge rapidement grâce
aux objets connectés, mais aussi dans le B2C, jusqu’au
sociétal (éducation…). Les distributeurs commencent
à se convertir en marketplace ; les usagers de demain
perdent la valeur de possession et partagent dans
tous les secteurs. Partout, les pratiques de réemploi
se développent.
QUEL POSITIONNEMENT POUR LA FRANCE ?
« Cela correspond à une transformation nécessaire
de notre société, estime Guy Mamou-Mani. Il y a deux
manières de réagir : soit résister, rejeter cette transformation, mais nous serons alors balayés par ce tsunami
et nous subirons cette transformation, soit accompagner
ce mouvement. Soit la France s’y met, soit elle sera
marginalisée. Notre pays a des atouts considérables :
notre système scolaire, nos créateurs de start-up, nos
entreprises numériques… Il ne s’agit pas seulement
d’un enjeu technologique, qui est désormais acquis : il
s’agit surtout d’accompagner le changement. »
TOUS MINI-ENTREPRENEURS ?
Un nouveau monde qui apparaît, où le salariat n’est
plus la norme. Comme l’explique Marion Carrette, de
Ouicar : « Ces modèles permettent à des particuliers de
devenir de “mini-entrepreneurs” et de compléter leurs
revenus de manière plus ou moins régulière. L’économie
collaborative contribue ainsi à réinventer la notion de
travail et de salariat, avec des enjeux forts autour de
ces thèmes compte tenu du modèle social de la France
qui repose essentiellement sur la notion de salariat. »
À l’évidence, une mutation est en marche : il existe quatre
millions de free-lances potentiels aux États-Unis, donc
une réserve de croissance impressionnante.
Pour Nicolas d’Hueppe : « Poser la question de la fin
du salariat interroge sur la fin de la sécurité, mais le
salariat ne signifie pas la sécurité. C’est un retour à la
performance, aux augmentations de salaire… Ce n’est
pas la fin de la sécurité, nous aurons d’autres métiers,
on travaillera différemment. Pour tous ceux qui ne sont
pas intégrés à ce jour dans le monde du travail, c’est
une formidable nouvelle. »
les propositions de CroissancePlus
« Il faut adapter les règles du jeu entre les acteurs économiques actuels et ces nouvelles entreprises
sans avoir peur de la concurrence, ni du progrès » Stanislas de Bentzmann, président de CroissancePlus
1
Adapter le droit du travail à l’évolution du salariat
Ces nouveaux modèles de travail doivent être
réglementés sans être bridés, en assurant une sécurité pour
toutes les parties prenantes. Les outsiders peuvent trouver
l’occasion de dénicher une place sur le marché du travail.
Soutenons les personnes qui se lancent dans l’aventure
entrepreneuriale et créent leur propre emploi.
2
Définir un cadre juridique adapté
Les cadres juridiques doivent être adaptés
pour que la concurrence, qui est évidemment plus forte,
soit équitable. Ce cadre est également indispensable
pour sécuriser les utilisateurs et assurer une protection
sociale aux entrepreneurs.
15
LE DOSSIER
PAROLE D’ENTREPRENEUR
GREGORY SALINGER, PRÉSIDENT DE VIDEDRESSING
● Quels sont, pour vous, les grands enjeux
de l’économie collaborative ?
Le consommateur est au centre de l’écosystème :
il veut se faire plaisir, avec le meilleur rapport qualité/
prix. Les revendeurs y trouvent un revenu supplémentaire grâce aux ressources inexploitées. La question
de la sécurité et de la confiance des plates-formes
est également majeure : le rôle de tiers de confiance
de Videdressing est important pour garantir le paie-
ment des vendeurs, la satisfaction des acheteurs et
l’authenticité des articles. Enfin, il faut proposer une
expérience différente, sociale, qui va favoriser les
échanges entre utilisateurs.
● Quels sont les freins rencontrés ?
Le marché n’est pas encore mature : nous avons besoin
d’éduquer les consommateurs et de les rassurer, de
faire connaître davantage les pratiques collaboratives.
4
14 000
1 MILLION
Créée en 2009, c’est la
première marketplace d’achat
et revente d’articles de mode
et de luxe en France, et elle
fait désormais partie de cette
génération d’entreprises qui
apportent à l’écosystème
French Tech une dynamique
créative nouvelle.
de membres
millions
de visites
par mois
+ DE 900 000
marques représentées
Des acheteurs
et vendeurs présents
dans plus de
produits : de Zara
à Prada
100 PAYS
« LE FINANCEMENT PARTICIPATIF
APPORTE DES SOLUTIONS CONCRÈTES »
Nicolas Lesur
FONDATEUR D’UNILEND, PRÉSIDENT DE
FINANCEMENT PARTICIPATIF FRANCE
● Décrivez-nous le marché
du financement participatif.
Le marché français se développe à
grande vitesse et est devenu le premier marché européen. Avec une
16
croissance de 100 % par an en 2014
et 2015, le marché double tous les
ans. Il est beaucoup plus développé
aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Nous sommes au tout début d’une
transformation de fond qui rapproche
ceux qui ont besoin d’argent et ceux
qui en ont à prêter.
● Quelles sont les raisons
de l’engouement ?
D’abord un mouvement de défiance générale vis-à-vis du système bancaire et
des formes d’intermédiation. Surtout,
Internet a accru la vitesse d’accès à
l’information et fait chuter les coûts
de transaction. Les gens peuvent reprendre le pouvoir sur leur épargne.
● Quelles sont vos attentes
vis-à-vis du gouvernement ?
J’en attends une agilité à comprendre
l’évolution du secteur et à adapter le
cadre réglementaire au fil des ans.
Le financement participatif apporte
des solutions concrètes aux besoins
des entreprises, et un cadre nouveau :
on est en train de construire un système qui ne présente pas les risques
systémiques du système bancaire,
qui est plus protecteur et qui n’est pas
concurrentiel, mais complémentaire.
LE DOSSIER
ADAPTER
L’OFFRE À LA DEMANDE
La France compte près de trois cents initiatives numériques, bien positionnées
au niveau mondial. De multiples facteurs entrent en jeu : réglementation, évolutions
technologiques, habitudes de consommation… Quelle est la viabilité de cette nouvelle
économie ? Bruno Despujol, consultant spécialiste au cabinet de conseil Oliver Wyman,
nous livre son point de vue.
● Pouvez-vous retracer les étapes de l’émergence
de l’économie collaborative ?
L’évolution a eu lieu en trois temps. Après le search
(moteurs de recherche Google, Yahoo !) et le transactionnel (Amazon, eBay, Booking. com), la troisième
révolution digitale est l’économie collaborative. Elle
a débuté avec l’émergence des réseaux sociaux, puis
connu une inflexion très forte en 2010 grâce à l’accélération de l’utilisation des smartphones, permettant l’émergence de plates-formes collaboratives de
services. Celles-ci représentent aujourd’hui 31 % de
la valorisation du top 30 des entreprises digitales.
● Quel est le poids de ce nouveau marché ?
Une rupture de l’offre se crée dans de nombreux
secteurs, ce qui force les acteurs à se repositionner :
le marché du taxi créé par Uber à San Francisco a
été multiplié par cinq ! Les capitalisations boursières
des leaders de l’économie collaborative sont
considérables : 20 milliards d’euros pour Airbnb,
6 milliards d’euros pour Lending Club, 3 milliards
d’euros pour HomeAway…
L’économie collaborative repose par ailleurs sur
une stratégie commerciale capable d’adapter l’offre
à la demande et cassant les modèles de profitabilité
classiques (Uber peut doubler son offre en période
contrainte). Cette stratégie est permise par des franchises ultra-lean et des modèles autoentrepreneurs
surfant sur des zones d’ombre.
Contact : [email protected]
● Quel impact sur le marché de l’emploi ?
Une transformation profonde ! On estime qu’environ
50 % des emplois disparaîtront ou seront transformés
aux États-Unis d’ici 2025. Par exemple, en 2015, à
valorisation égale, Airbnb emploie trois cents fois
moins de personnel que les principaux groupes
hôteliers. En France, entre 2006 et 2011, le nombre
de travailleurs non salariés a augmenté de 26 % (12 %
des actifs : 2,8 millions). L’économie collaborative va
donc changer structurellement la façon de travailler.
34 % 40 %
des actifs américains
travaillent en free-lance
en 2015 et 80 % se disent
prêts à travailler en
free-lance en plus de leur
travail à temps plein
300
MILLIARDS
de dollars : estimation du
marché en 2025 contre
26 milliards en 2015
34 %
de la valeur d’Amazon
est liée à la marketplace
Un appartement loué sur
Airbnb rapporte jusqu’à trois
fois plus qu’un bail classique,
avec un marché à Paris estimé
(en euros et par an) à
540
MILLIONS
des Américains utilisent l’économie
collaborative comme source
de revenu additionnel
17
LE DOSSIER
« IL FAUT TRANSFORMER
LA LÉGISLATION
POUR RETROUVER
UN ÉQUILIBRE »
Guy Mamou-Mani
PRÉSIDENT DU SYNTEC NUMÉRIQUE
« Uber ou Airbnb montrent la nécessité de transformer la législation sociale
et fiscale de manière à apporter un équilibre. Par exemple, Airbnb ne peut
pas continuer à s’affranchir de la taxe de séjour. En matière de droit du
travail, il est évident que le contrat actuel, CDD ou CDI, n’est pas adapté
à cette nouvelle économie. Les 35 heures ou les restrictions du travail le
dimanche n’ont aucun sens pour cette économie nouvelle dans laquelle les
gens travaillent où, quand et comme ils veulent. L’économie collaborative va
encourager l’évolution nécessaire du statut d’autoentrepreneur. L’adaptation
du droit du travail est nécessaire pour protéger le modèle social français,
sinon il sera contourné et débordé. »
PAROLE D’ENTREPRENEUR
FRANÇOIS DE LANDES DE SAINT-PALAIS,
COFONDATEUR DE MISTERBNB.COM
● Quels sont, pour vous, les grands enjeux
de l’économie collaborative ?
C’est dans la relation, l’expérience et la confiance
que nous investissons le plus. Nous donnons aux
utilisateurs les outils pour développer la transparence et une contribution équilibrée afin que tous
soient gagnants, les voyageurs comme les hôtes.
La régularisation est aussi nécessaire. Nous avons
beaucoup avancé dans une dizaine de grandes villes
dans le monde avec la collecte de la taxe de séjour.
● Dans ce marché de l’économie collaborative,
faut-il rester petit ou tendre à se développer ?
La course à la taille et à la rentabilité est très exigeante dans un contexte de concurrence internationale. On est dans une logique où the winner takes
all. Il faut viser l’Europe puis le monde. Mais des
initiatives ciblées, avec les collectivités locales,
pourraient faire émerger des structures collaboratives plus petites.
18
Misterbnb, site français de location
d’appartements courte durée dédié aux
voyageurs gay et gay-friendly, est né en 2013
de la rencontre de deux start-up :
mygaytrip.com, et sejourning.com.
20
salariés
200 000
membres
20%
de croissance
par mois
+ DE 30 000
logements de particuliers
dans 120 pays dans le monde
CONTRE-PIED
PARTAGER
N’EST PAS DONNER
L’économie dite « du partage », véritable lame de fond de nos sociétés, ne fait pas seulement
la fortune d’innovateurs talentueux et le bonheur de ses acteurs que nous sommes tous
devenus. Elle donne aussi à certains mots une nouvelle vie. À commencer par « partage »
et « collaboration. » Par David Brunat
C
ollaborer ? Avec une majuscule, la Collaboration, de sinistre mémoire, incarne toutes les
peurs, les lâchetés et l’esprit de défaitisme.
Pas vraiment en ligne avec l’esprit start-up
qui se nourrit de liberté, d’audace créatrice,
de confiance dans l’avenir. Par ailleurs, dans
le langage managérial classique, un collaborateur est un adjoint, un second, un subalterne : pas
quelqu’un avec lequel, comme il en va dans l’économie
collaborative, on coopère d’égal à égal, sans rapport
hiérarchique, librement.
en quelques années la pointe avancée d’un capitalisme
surperformant. Selon Rifkin, le capitalisme est voué
à disparaître sous l’essor de l’économie collaborative.
Curieuse prophétie ! Car Uber, Airbnb, BlaBlaCar et
bien d’autres démontrent au contraire l’extraordinaire
aptitude de la sharing economy à épouser la logique du
capitalisme, presque à la sublimer.
Une nouvelle ère pour la générosité individuelle est-elle
en train d’advenir ? On peut en douter, tant il est vrai que
la technologie ne suffit pas, par elle seule, à propager des
« sentiments moQu a nt au mot
raux » – pour parLE BOOM DE L’ÉCONOMIE DU PARTAGE
« pa r t a ge », i l
ler encore comme
change lui aussi de
Adam Smith –, et
REPOSE DAVANTAGE SUR LA QUÊTE DU GAIN
sens. Apprendre
que le boom de
ET LA RECHERCHE D’AVANTAGES PERSONNELS
aux enfants à parl’économ ie du
QUE SUR L’ESPRIT DE BIENFAISANCE.
tager, c’est leur appartage repose
prendre à donner.
davantage sur la
Or, la vocation de l’économie du partage n’est pas le quête du gain et la recherche d’avantages personnels
don désintéressé, l’engagement altruiste. Elle permet que sur l’esprit de bienfaisance. Charité bien ordonnée…
d’abord de rentabiliser sa voiture ou son habitation, de
réduire le coût d’un voyage, d’optimiser son pouvoir
d’achat tout en créant du lien. C’est toujours la « main
invisible » d’Adam Smith.
DAVID BRUNAT
20
UN CAPITALISME DU PARTAGE, MAIS
LE « SHARING » N’EST PAS LE « CARING »
Aux yeux du célèbre économiste américain Jeremy
Rifkin, « le capitalisme ne sera plus la règle suprême. Il
devra apprendre à vivre avec cette économie du partage ».
Mais n’est-ce pas déjà le cas ? Cette économie du partage
ultra-compétitive, friande de capitaux, est même devenue
Homme de lettres passé par
la philosophie, la politique et
l’entreprise, David Brunat est
conseiller en communication
et écrivain. Il est notamment
l’auteur d’un essai sur Steve Jobs.
Dernier livre paru :
Pamphlettres, Plon, octobre 2015.
21
L'INTERVIEW
NOUVELLE ÉCONOMIE,
NOUVEAU RAPPORT
AU TRAVAIL
En économie, quand
une nouveauté arrive,
il faut savoir faire preuve
d’audace. Face à la révolution
de l’économie collaborative,
le gouvernement a un enjeu
à relever : créer un cadre légal
clair, sans entraver l’essor
des start-up, adapter le droit
et donner à la France une
ambition collective pour faire
croître des leaders mondiaux.
Entretien avec Emmanuel
Macron, ministre de l’Économie
et des Finances.
● Si vous deviez créer votre
entreprise demain, dans quel
secteur vous lanceriez-vous ?
J’étais sur le point de monter
une start-up dans le domaine de
l’enseignement lorsque j’ai été nommé au gouvernement – j’ai dû mettre
ce projet en sommeil !
● Alors que la France doit prendre le
virage de l’économie collaborative,
voici la crise d’Air France. Comment
réparer les dégâts que cette image
cause à notre pays ?
22
On dit souvent qu’une image
est plus puissante que mille
L'INTERVIEW
mots. C’est d’autant plus vrai
dans une société du spectacle
comme la nôtre. Mais il s’agit
là de cas isolés, unanimement
condamnés, qui ne doivent
pas ralentir la nécessaire
modernisation de l’entreprise.
La réalité de l’économie française
est par ailleurs beaucoup plus
large que quelques images.
Cette réalité, c’est les centaines
de milliers d’entreprises créées
chaque année, notamment dans
les nouvelles technologies ;
c’est un pays qui se transforme,
qui conduit une réduction
de la dépense publique sans
précédent, qui modernise
son droit du travail, qui gagne
en compétitivité, et qui lève
toute une série de blocages
entravant l’activité. Et nous
allons continuer d’avancer sur
tous ces points ! Le résultat, c’est
que de plus en plus d’entreprises
étrangères viennent s’installer
et investir dans notre pays dans
les secteurs les plus innovants –
Cisco, Facebook, Intel, Samsung,
Alexion ces derniers mois
seulement ! C’est cette réalité que
je m’emploie à montrer à chaque
fois que je me rends à l’étranger.
C’est notre devoir collectif que
de la renforcer et d’en parler.
● Comment décrisper le dialogue
social ? N’est-ce pas là la faiblesse
de notre économie ?
Le dialogue social ne se décrète
pas : c’est un processus à infusion
lente qui permet de gagner en
efficacité et qui nécessite de faire
confiance. C’est faire le choix de
l’efficacité, parce que la loi ne peut
plus tout régir et tout organiser
de façon uniforme – la réalité est
devenue trop diverse pour cela.
Voilà pourquoi le dialogue social est
par exemple au cœur de la réforme
du travail dominical inclus dans la
loi pour la croissance, l’activité et
l’égalité des chances économiques :
sans accord avec leurs salariés, les
commerces ne pourront pas ouvrir.
Il n’existe pas de principe plus
simple, plus juste et plus efficace.
Il faut étendre cette confiance,
c’est-à-dire responsabiliser
davantage les acteurs économiques,
leur donner plus de grain à moudre
dans les négociations, leur donner
plus de place dans la définition
des règles du jeu et leur donner
les moyens de discuter, de dialoguer
pour décider ensemble, à l’échelle
de la branche ou de l’entreprise,
ce qui est le mieux adapté à leur
situation. Développer la négociation
collective, c’est la mission confiée
à Myriam El Khomri, qui s’appuiera
notamment sur le rapport
Combrexelle remis au Premier
ministre le mois dernier.
Le dialogue social peut et doit deve-
des libertés et des données
publiques, et c’est l’objet du
projet de loi élaboré par Axelle
Lemaire, actuellement en cours
de consultation. Mais sur le plan
économique également. D’abord,
en fournissant les infrastructures
nécessaires, en termes d’accès
au haut débit et de couverture
par l’Internet mobile. Ensuite,
en ouvrant des secteurs
dans lesquels les barrières
et les rigidités empêchent
la création d’activité et d’emplois.
Enfin, en permettant à chacun de
saisir les nouvelles opportunités
économiques en offrant,
notamment, les conditions
de la réussite aux individus qui
essaient et prennent des risques.
C’est l’enjeu de la stratégie
pour les nouvelles opportunités
économiques que je porte.
LA NOUVELLE ÉCONOMIE QUI EST EN TRAIN D’ÉMERGER
BOULEVERSE NOTRE RAPPORT AU TRAVAIL.
ELLE FAIT ÉMERGER DES FORMES NOUVELLES D’EMPLOI.
nir le moteur de la vie économique
française. C’est un des fils rouges
de l’action du président de la République depuis les premiers jours de
son quinquennat.
● Quelles sont les mesures
nécessaires pour faire entrer la
France dans l’économie numérique ?
Il n’existe pas de mesures qui
numériseront le pays comme
par magie. La révolution digitale
est portée par la multitude : elle
passe d’abord par les entreprises
et par les citoyens, non par
le volontarisme de l’État. Pour
autant, la puissance publique
a un rôle à jouer : elle doit
permettre à tous de profiter de
cette révolution. Sur le plan
● Faut-il envisager dans
ce contexte une évolution très
profonde du salariat ? Que serait
alors un « salariat 2.0 » ?
La nouvelle économie qui est
en train d’émerger bouleverse
notre rapport au travail. Elle fait
émerger des formes nouvelles
d’emploi, qui transforment le
salariat, le complètent et, parfois,
se substituent à lui. La plupart
des secteurs sont concernés ou
le seront à terme. L’enjeu est
donc de placer les individus
en capacité de s’insérer dans
cette nouvelle économie,
tout en repensant les moyens
de mutualiser les risques et
d’apporter des protections
nouvelles.
23
ÇA FAIT DÉBAT
EN QUÊTE
DE CONFIANCE
Comment va notre pays à l’aune de 2016 ? Réponse avec Jean-Christophe Fromantin, chef
d’entreprise et homme politique (député et maire de Neuilly-sur-Seine), auteur entre autres
de La France réconciliée (éditions l’Archipel, octobre 2014) et président d’ExpoFrance 2025,
association supportant la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025.
● Dans votre livre, vous dites qu’il
faut changer de logiciel politique.
Qu’est-ce que cela signifie ?
La politique est devenue un métier
plutôt qu’un engagement. Je dénonce
ceux qui la pratiquent très égoïstement et qui arbitrent trop en faveur
de leurs carrières au détriment des
intérêts du pays.
● ExpoFrance 2025 peut-il s’inscrire
dans cette logique ?
Le projet d’ExpoFrance 2025, c’est de
redonner confiance dans l’action économique et politique. La France a besoin
d’une séquence qui confirme sa position
dans la mondialisation, fixe ses axes de
croissance et stimule son attractivité.
L’organisation d’une Exposition universelle en 2025 concrétiserait cette
ambition.
● Quel regard portez-vous sur
le budget qui vient d’être présenté ?
24
Les pistes de recettes sont fondées
sur des hypothèses qui ne peuvent
pas être qualifiées de « prudentes ».
Elles sont au mieux possibles et au
pire irréalistes. L’analyse est aussi
inquiétante sur les dépenses, car
ce sont elles qui servent de variable
d’ajustement budgétaire et fondent
l’estimation du déficit. Or, les difficultés à calculer l’évolution du plan d’économie de 50 milliards ne permettent
pas d’avoir une analyse sincère de
cette évaluation.
● Pendant la loi Macron, vous
avez présenté deux réformes
du financement. Où en est-on
des bourses régionales ?
Il faut tirer parti de la taille plus importante de nos régions et de leur
poids économique plus fort, pour recréer des boucles locales de financement. Nos régions vont pouvoir jouer
un rôle essentiel pour rapprocher les
épargnants des entreprises de leurs
territoires et stimuler la création
d’emplois. Le ministère de l’Économie
doit présenter prochainement un rapport sur les modalités d’application
de cette disposition.
● Vous avez aussi proposé de libérer
le crédit inter-entreprises .
Le crédit inter-entreprises est
un signal très positif envoyé aux
entreprises car depuis la crise
de 2008, la baisse d’activ ité,
la contraction des marges et
l’alourdissement des besoins en
fonds de roulement ont entraîné
une dégradation significative de
leur trésorerie et particulièrement
pour les PME. Ce mécanisme simple
permettra désormais aux entreprises
qui ont des relations commerciales
de s’octroyer des prêts pour des
périodes de deux ans maximum.
25
VU AILLEURS
LE RETOUR
DU MIRACLE IRLANDAIS
En vingt ans, l’Irlande est passée d’une croissance effrénée à la chute, frôlant l’abîme
après la crise. Aujourd’hui, on assiste à un renouveau spectaculaire avec des prévisions de
croissance de 3 à 4 % en 2015 et 2016. Un miracle économique ?
L
e tigre celtique a étonné le monde entier
entre 1995 et 2007 : croissance record (7 %
en moyenne chaque année), compétitivité,
taux de chômage très bas… Le miracle économique avait des raisons bien matérielles :
un taux d’imposition très bas, attirant de
nombreuses multinationales et des investissements étrangers (IDE), l’adhésion enthousiaste à
l’Europe, une forte immigration (l’Irlande était la destination préférée des cadres et le nouvel eldorado des
étudiants). Une image dynamique et jeune, dont témoignait l’installation de Google à Dublin.
Coup d’arrêt en 2007 : la crise changea un temps la donne,
nécessitant un sauvetage par le FMI et mettant en doute
les vertus du modèle irlandais. Cependant, le pays semble
aujourd’hui avoir renoué avec ses succès colossaux. Les
multinationales occupent près de 10 % de la population
active et contribuent fortement à la croissance.
Pourtant, la nature de la croissance est différente. Dans
la période précédente, l’Irlande, un des pays européens
les plus pauvres, était devenue l’un des plus riches. Il
s’agissait alors d’une croissance de rattrapage, nourrie
par l’investissement et accompagnée d’une forte inflation. Au contraire, le récent sursaut de croissance a été
surtout alimenté par les exportations. Et le chômage
élevé (9,7 % en 2015) montre que l’économie irlandaise
a encore des progrès à accomplir avant que le pays ne
soit complètement sorti d’affaire.
2
E
PAYS LE PLUS
RICHE DE L’UE
EN 2009.
4,8 %
DE CROISSANCE EN 2014
(moyenne de la zone euro : 0,9 %).
PAROLE À ALISON WRYNN
Alison Wrynn,
business se traduit par des secteurs
nationaux puissants, comme l’agroalimentaire.
● Quels sont les principaux
ingrédients du succès irlandais ?
● Quelles différences relevez-vous
entre l’Irlande et la France en matière
de business et de croissance ?
ÉCONOMISTE À L’IBEC,
PRINCIPALE ORGANISATION
PATRONALE D’IRLANDE
Un système fiscal attractif pour les
entreprises, une main-d’œuvre hautement qualifiée, l’appartenance à
l’UE, un marché du travail flexible…
En outre, cet environnement pro26
L’Irlande est une petite économie
ouverte, donc très vulnérable aux
chocs, bons ou mauvais, de l’économie mondiale. Ainsi, l’euro faible
s’est traduit par un boom significatif
de nos exportations, qui pèsent davantage dans notre économie qu’en
France, d’où un effet plus puissant.
De même, une récession de l’économie mondiale aurait un impact
plus négatif en Irlande. En revanche,
notre marché du travail est bien plus
flexible, ce qui permet aux entreprises irlandaises de s’adapter plus
facilement aux fluctuations de cycle.
27
BUSINESS DE DEMAIN
QUAND L’INNOVATION
NUMÉRIQUE EST
ÉCOLOGIQUEMENT VERTUEUSE
D’un côté, des ordinateurs qui chauffent quand ils calculent. De l’autre, des besoins
de chauffage. D’un autre encore, des entreprises qui ont des besoins colossaux de puissance
informatique. Et si on inventait une synthèse intelligente de tous ces avantages ?
C’est l’idée lumineuse qu’a eue Paul Benoît, X-Télécom, en créant en 2010 Qarnot computing.
Q
28
arnot computing,
c’est une idée révolutionnaire qui utilise
intelligemment les
data ! Ce sont des radiateurs connectés,
dont les résistances
électriques sont remplacées par des ordinateurs qui calculent
et, en travaillant, produisent de la chaleur.
Aujourd’hui, les entreprises et les centres de recherche externalisent leurs
besoins en calcul intensif dans des serveurs concentrés
au sein de data centers, mais il n’en existe pas assez pour
satisfaire la demande. Les data centers, qui doivent être
refroidis avec de puissants systèmes de climatisation,
consomment autant d’électricité pour ce refroidissement
que pour leur alimentation. Grâce à Internet et à la
fibre, on peut déléguer le calcul chez les particuliers. Ils
hébergent un calculateur et, en échange, sont chauffés
gratuitement. L’occupant peut moduler la température
et, à partir de là, les algorithmes de Qarnot computing
répartissent les calculs à faire selon les besoins des
particuliers. La consommation électrique des Q.rads
(ces radiateurs spécialement conçus) est remboursée,
de sorte que le chauffage est gratuit. Qarnot vend la
puissance de traitement informatique aux entreprises,
à moindre coût qu’avec un data center, puisqu’il n’y a
pas de centre énergivore à construire, à alimenter en
électricité, à gérer, à refroidir ensuite… Une synergie intelligente ! La puissance de calcul mutualisée,
moins chère, peut notamment servir à des centres de
recherche, des universités, des PME qui n’ont pas les
moyens de faire appel à des data centers.
LES PARTICULIERS HÉBERGENT
UN CALCULATEUR ET, EN ÉCHANGE,
SONT CHAUFFÉS GRATUITEMENT.
UNE INNOVATION NUMÉRIQUE,
ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE !
La start-up Qarnot computing (le nom fait référence à
Carnot, le fondateur de la thermodynamique) est née en
2010, et le Q.rad créé en 2013. Elle compte aujourd’hui
vingt-trois salariés, une vingtaine de clients (banques,
centres de recherche en biotech, etc.), et chauffe gratuitement plus de cent logements à Paris, ainsi que les
locaux de l’incubateur de Télécom ParisTech.
Les projets pour demain ? L’entreprise envisage de se
BUSINESS DE DEMAIN
L’AVIS DE
L’ENTREPRENEUR
Paul Benoît,
PDG ET FONDATEUR DE QARNOT COMPUTING
▲ Présentez-nous votre
business model…
développer en province et se tourne vers les régions
« froides », les écoles ou les universités fermées en été,
les logements étudiants, les bâtiments de montagne…
Elle travaille également à une nouvelle version du
Q.rad, doté de fonctions liées à la maison intelligente,
notamment l’intégration de capteurs pour donner des
informations sur la qualité de l’air.
LES DATA CENTERS,
DE GROS POLLUEURS ?
La construction des data centers représente un
enjeu financier, mais aussi un potentiel énergétique
considérable. Puisque l’utilisation du numérique va
continuer à croître, la consommation d’électricité va
devenir exponentielle. Aujourd’hui, 3 % de l’électricité
mondiale est consommées par les data centers. Aux
États-Unis, des associations américaines de défense
de l’environnement s’alarment déjà et réclament des
initiatives pour gérer la dépense énergétique.
Nous avons un métier
double, un business model biface : nous vendons
des radiateurs à des clients
de chauffage et d’autre
part nous vendons une
puissance informatique
décentralisée à des clients
en calcul intensif. Notre
principale activité est de
vendre la puissance de
calcul du parc de Q.rads.
▲ Écologiquement,
ça fonctionne ?
Bien sûr ! Le bilan carbone
est divisé par quatre : on
ne construit pas de data
centers, on n’a pas besoin
de les refroidir puisque leur
chaleur est utilisée pour
alimenter des radiateurs
dans des logements ou des
bureaux, et la chaleur ainsi
produite remplace celle
qui serait fabriquée par des
radiateurs. C’est une offre
économiquement et énergétiquement compétitive.
▲ Comment est née Qarnot
computing ?
J’ai eu l’idée il y a plus de dix
ans déjà, quand je travaillais dans le département
de recherche d’une grande
banque, qui faisait travailler jour et nuit des milliers
d’ordinateurs. L’un de mes
hobbies était de bricoler
mes ordinateurs pour les
rendre silencieux. Un jour,
j’ai réalisé qu’en rendant
ces machines silencieuses
et en utilisant utilement la
chaleur produite, on avait à
sa disposition un système
de chauffage.
29
30
LE PORTRAIT
ANNE-CHARLOTTE
FREDENUCCI
GROUPE DEROURE
Anne-Charlotte Fredenucci préside
le Groupe Deroure, composé
d’Ametra Ingénierie et d’Anjou
Électronique, qu’elle a repris
en 2009, alors en pleine crise.
Et aujourd’hui, le succès est là :
32 millions de chiffre d’affaires
en 2014, des objectifs de croissance
externe… Et le Prix de la supply
chain de L’Usine Nouvelle en 2015.
L
LE GROUPE
DEROURE
32 millions d’euros de CA
500 collaborateurs
Sites Internet :
www.ametra.fr et www.anjouelec.fr
e visage fin, une haute taille qui impressionne,
de l’assurance, la maîtrise de ceux qui savent
où ils vont et aiment l’entrepreneuriat. Vision le flambeau. Ses débuts furent difficiles : elle se rappelle
stratégique, modernisation, marketing, synergie encore ce jour où, au tribunal de commerce d’Angers, elle
entre l’ingénierie et la fabrication… et surtout est allée défendre son projet, pour éviter la liquidation
innovation. C’est la marque qu’Anne-Charlotte judiciaire, sous le regard sceptique de ceux qui voyaient
Fredenucci imprime au Groupe Deroure à en elle une Parisienne en tailleur qui voulait s’improviser
son arrivée. Son défi, faire
capitaine d’industrie.
de l’entreprise une force de QU’EST-CE QUE ÇA FAIT D’ÊTRE UNE FEMME Celle qui a été élue « Femme
proposition au service des
entrepreneur » des TroDANS L’INDUSTRIE ? DEMANDEZ-MOI
clients en matière d’innophées des Femmes de l’invation, participer à de la re- PLUTÔT CE QUE ÇA FAIT D’ÊTRE UNE ESSEC dustrie de L’Usine Nouvelle
cherche collaborative. Elle DANS L’INDUSTRIE, C’EST AUSSI DIFFÉRENT. a-t-elle été confrontée à des
défend une vision propre
réactions de misogynie ?
de l’innovation dans les PME : avoir toujours en tête Très souvent : on l’a prise pour une stagiaire, pour une jolie
quel est le marché, le rendement, le business model de commerciale… Le premier contact est souvent sceptique,
l’innovation, son impact économique à court et moyen reconnaît-elle, puis le respect et l’intérêt s’installent quand
terme – mais aussi se positionner sur des sujets à plus le professionnalisme et les compétences sont établis. Aulong terme. Ainsi a-t-elle su s’allier pour remonter la jourd’hui, le ruban bleu du Mérite, qu’elle ne porte jamais
chaîne d’innovation en amont et se placer sur de nou- à titre privé, lui évite d’emblée ces doutes. Une affaire de
veaux sujets d’innovation plus ambitieux : tel est le sens domaine d’activité, de génération ? Sûrement. D’éducation
du partenariat avec un centre de recherche, le CEA-LETI. aussi, reconnaît cette mère de trois garçons, qui conjugue
Elle a repris la « boîte de papa » en 2009, mais n’a rien avec une maestria étonnante vie professionnelle, vie de
d’une « fille à papa », et n’était pas prédestinée à rependre couple et vie de mère de famille.
31
SUCCESS STORY
MICHEL ET AUGUSTIN :
QUALITÉ ET
MARKETING DÉCALÉ Comment monter un business sérieux sans se prendre au sérieux ? Tel doit être le secret
du chef qui fait réussir à tous les coups les recettes de Michel et Augustin. Avec en bonus
une certaine manière de voir la vie : faire ce que les autres n’osent pas faire, agiter son
imagination avant son portefeuille, faire avant de faire faire.
L’
32
aventure commence
comme du storytelling,
mais elle est vraie :
Michel et Augustin a
été créée par Augustin
Pa luel-M a r mont et
Michel de Rovira, qui
se sont rencontrés sur
les bancs de l’école
(ESCP-EAP). Augustin
avait d’abord eu une
première expérience
dans la boulangerie (la rédaction d’un guide des meilleures boulangeries et un CAP de boulanger). Puis,
bang ! la révélation : dans un supermarché, Augustin, en
quête d’un paquet de biscuits, réalise qu’il lui manque
une vraie relation avec une marque ; il ne comprend
plus la liste des ingrédients après la première ligne…
Le déclic ! Les deux compères gourmands fabriquent
d’abord des biscuits dans leur four, puis dans des
boulangeries et biscuiteries. Les ingrédients du succès
sont déjà là : packaging décalé, retour à la qualité et
dialogue avec les consommateurs. Puis de nouveaux
produits apparaissent, la fabrication s’industrialise…
Et voilà la petite entreprise française en passe de
s’imposer face aux mastodontes de l’industrie.
DES PRODUITS QUI NE SONT PAS LES MOINS
CHERS, MAIS SAINS ET BONS
Michel et Augustin, c’est l’alliance d’un marketing
très malin, d’une communication décalée et de produits bons et simples (recettes basiques, ingrédients
de qualité). Le tout donne un résultat appétissant :
une aventure humaine, une histoire vraie, ponctuée
de clins d’œil, de vidéos décalées postées sur Dailymotion, de coups de pub culottés, de campagnes
marketing au quatrième degré, une aventure savamment relayée au quotidien sur les réseaux sociaux,
Facebook, Twitter, Instagram… Les deux fondateurs
n’hésitent pas à se mettre en scène avec humour dans
des magasins, des stations de métro, dans la rue…
Promouvoir le savoir-faire industriel français :
Michel et Augustin, c’est aussi ça. Les produits sont
fabriqués par des industriels de l’agroalimentaire,
suivant des recettes concoctées à la Bananeraie,
à Boulogne-Billancourt. Celle-ci n’est pas un siège
comme les autres, mais un joyeux bazar avec des
portes ouvertes, des conférences, des bananiers et
80 salariés, des trublions, qui conçoivent les recettes,
imaginent le packaging et racontent l’histoire sur le
Web. Et le tout est emballé dans un packaging aux
couleurs vives, aux dessins enfantins et aux explications mariant l’humour et la complicité avec le client.
ICHELIRA
MSUCCESS
DE ROV STORY
AU
PALUEL-GMUSATIN
RM
80
ONT
30 MILLIONS D'EUROS
SALARIÉS,
trublions
40 %
DE CROISSANCE
par an
(+ 30 % vs 2013)
CA 2014
3
BANANERAIES,
à Paris
Lyon
New York
Plus de 90 références produits, répartis en
6 univers : boissons + desserts à partager + épicerie sucrée + épicerie salée + yaourts + snacking.
LES ÉTAPES
DE CONSTRUCTION DE LA
MARQUE
2001 Augustin passe son CAP de boulanger.
2004 Lancement des biscuits Michel et Augustin.
2006 Gamme de yaourts (les vaches à boire), puis
de biscuits apéritifs et de desserts frais.
Débarquement aux États-Unis.
La holding de la famille Pinault, Artemis,
entre au capital (70 %).
2011
2013
L’AVIS DE L’ENTREPRENEUR
Augustin Paluel-Marmont
COFONDATEUR DE MICHEL ET AUGUSTIN
▲ Comment définiriez-vous
histoire de passion. La passion est
l’aventure Michel et Augustin ?
très importante pour nous, la passion
C’est d’abord une histoire d’amitié :
cela a commencé quand nous nous
sommes associés, entre amis, dans
ma cuisine. Avec Michel, nous nous
sommes lancés dans cette aventure
par plaisir, par sens du partage, par
intérêt pour l’humain. Ce qui me plaît,
c’est de travailler avec des gens que
j’apprécie humainement. C’est une
de ce qu’on fait, la passion de la vie.
L’entreprise est donc le reflet de ce
que nous sommes, avec nos défauts
et nos qualités. Elle est dans la vie,
moderne, dans le partage.
▲ Quel est votre prochain
challenge ?
Faire rayonner le savoir-faire pâtis-
sier français dans toutes les grandes
villes du monde et dans le supermarché en bas de chez vous. Michel et
Augustin veut être la marque française mondiale qui fait rayonner ce
savoir-faire, une aventure humaine
qui se déroule tous les jours en temps
réel, qui n’est pas arc-boutée sur une
nostalgie, mais qui se situe résolument dans la modernité, dans la joie
de vivre.
33
INGÉNIERIE
NUMÉRIQUE
COMMERCIAL
TOUS NOS ENTREPRENEURS
RECRUTENT
DANS TOUS LES SECTEURS D’ACTIVITÉ
ET SUR TOUTE LA FRANCE
SERVICES
WEBMARKETING
LANGUES
RETROUVEZ LEURS OFFRES SUR
WWW.CROISSANCEPLUS.COM
ILS ADHÈRENT
Chaque jour, CroissancePlus grandit. Si les femmes et les hommes qui
font l’entrepreneuriat français aujourd’hui nous rejoignent, c’est pour
partager nos valeurs, enrichir nos idées et développer notre réseau.
Focus sur les nouveaux arrivants.
Pour rejoindre l’association
CroissancePlus, contactez
Adélaïde Nouel, chargée
des relations adhérents
[email protected]
ELLES NOUS ONT REJOINTS
Céline Wisselink et
Marie-Anne Teissier,
COFONDATRICES DE NEONESS
SALLES DE REMISE EN FORME
www.neoness-forme.com
▲ Pouvez-vous nous présenter votre
entreprise en quelques mots ?
Inspiré d’un concept low cost importé des Pays-Bas, Neoness se
concentre sur le sport et le plaisir.
Nous avons supprimé les prestations
extra-sportives coûteuses, le sauna
ou le hammam, afin de proposer les
meilleurs tarifs, sans engagement. À
partir de 10 euros par mois, Neoness
offre le meilleur rapport qualité prix
du fitness en France. Chez nous, il n’y
a pas de miroir, afin de combattre
le culte de l’apparence : le sport doit
rester un plaisir.
▲ Pourquoi avez-vous adhéré
à CroissancePlus ?
Pour échanger avec des chefs d’entreprise qui partagent les mêmes
problématiques que nous et échanger des bonnes pratiques. Mais aussi
pour participer à des réflexions qui
visent à faciliter la création de valeur
par les entreprises en France.
▲ En deux mots : comment générer
de la croissance aujourd’hui ?
Innovation et motivation !
IL NOUS A REJOINTS
Patrick Mansuy,
PRÉSIDENT D’ARCURE
CAPTEURS INTELLIGENTS POUR LES
VÉHICULES ET ROBOTS INDUSTRIELS
www.arcure.net
▲ Pouvez-vous nous présenter
votre entreprise en quelques mots ?
À l’origine, en 2009, il y a une idée : il
n’est plus acceptable de mourir écrasé par un engin dans un chantier,
une mine ou un site industriel. Avec
le CEA, nous avons créé une caméra
intelligente qui détecte les piétons et
alerte le conducteur de machine en
cas de risque de collision. S’y sont
ajoutés des produits pour la protection des personnes et l’optimisation
de l’utilisation des actifs dans les
milieux professionnels difficiles.
▲ Pourquoi avez-vous adhéré
à CroissancePlus ?
Mon a ssocié et moi voulions
confronter nos expériences, nos
difficultés ou nos interrogations à
celles de nos pairs. Nous sommes
exaspérés de devoir consacrer, à
respecter des contraintes administratives mortifères, une énergie
que nous pourrions concentrer au
développement du business. Ne
pouvant prétendre combattre ces
archaïsmes à nous seuls, nous rejoignons CroissancePlus !
▲ En deux mots : comment générer
de la croissance aujourd’hui ?
En dynamitant le code du travail,
pour le plus grand avantage de tous !
35
ILS ADHÈRENT
IL NOUS A REJOINTS
Xavier du Boÿs,
PDG DE KILOUTOU
LOCATION DE MATÉRIELS
www.kiloutou.fr
▲ Pouvez-vous nous présenter
votre entreprise en quelques mots ?
Kiloutou est co-leader en France
de la location de matériel pour les
professionnels, du BTP ou non.
Nous avons une très forte culture,
basée sur les hommes : nos 3 500
équipiers travaillent avec une réelle
autonomie dans nos 440 agences.
Le chiffre d’affaires a triplé en
dix ans (460 millions d’euros) en
France, Pologne et Espagne.
Notre culture d’entreprise est très
entrepreneuriale. Tous nos cadres et
plus du tiers des équipiers ont investi
en actions de la société, par exemple.
Nous nous retrouvons dans l’esprit
de CroissancePlus et nous souhaitons apporter notre contribution
pour un système libéré, partageant
les fruits de la réussite, innovant.
▲ En deux mots : comment générer
de la croissance aujourd’hui ?
Inverser notre perception des risques :
mesurer les risques que l’on prend
quand on rejette toute prise de risque !
Thibaut de Chassey
Laurent Mayet
Groupe de grands investisseurs familiaux
qui interviennent au capital des PME
françaises de croissance.
Accompagnement des compagnies
d’assurances à travers des missions de
conseil et d’expertise.
Matthieu Douchy
Raphaëlle D’Ornano
Conseil et formation en création, reprise
et développement d’entreprise.
Cabinet de conseil financier et juridique
Vincent Barbate
et Matthieu Reinartz
Marc Fiorentino
et Côme Morgain
IDAOS
Agence de conseil en communication
et publicité.
Accompagnement des entreprises de
croissances et de leurs actionnaires
financiers lors d’opérations financières.
Jérôme Bestel
Philippe de La Villardiere
Marque haut de gamme de vêtements
pour enfant.
SSII/Intégrateur. Spécialiste de
l’automatisation et de l’optimisation
du processus Purchase to Pay.
Henri Seydoux
ELAIS CAPITAL
ILS VIENNENT AUSSI
DE NOUS REJOINDRE
LEDOUZE
SLIDOR
Création de présentation PowerPoint
à fort impact pour les entreprises.
Olivier Cadi
CORP AGENCY
Agence Brand Content (Digital - Pub Événementiel).
Valérie Carlotti
CARLOTTI
Distribution optique/réseau de magasins
positionnés luxe, haut de gamme.
36
▲ Pourquoi avez-vous adhéré
à CroissancePlus ?
CREACTIFS
EUROLAND CORPORATE
FLUCTICIEL
Benoît Lecat
DELTA ASSURANCES
Société de courtages en assurances.
Julien Lozano
BED AND SCHOOL
Plate-forme d’annonces de logement
pour étudiants. Agence immobilière.
GM CONSULTANT
D’ORNANO & ASSOCIES
Franck Perrier
Société de conseil en stratégie,
transformation, communication
et formation digitales.
Céline Prost
JE SUIS EN CP !
PARROT
Conception, développement et
commercialisation de produits de haute
technologie pour les smartphones et
tablettes. Solutions technologiques pour
l’automobile et les drones civils.
Caroline Zeiger
MY HOME CONNEXION
Première conciergerie de luxe de
l’immobilier.
WORKSHOP
BIEN S’ASSOCIER
L
pour réussir
Le pacte d’actionnaires, cadre essentiel pour déterminer dans la durée des modes
de décision, de dialogue et de travail, engage les associés sur les sujets essentiels
de la gouvernance de l’entreprise. De lui vont dépendre les bonnes relations entre
associés, mais aussi la réussite du projet.
ors de la constitution d’un pacte d’actionnaires,
il est habituel de s’intéresser davantage aux
chiffres qu’aux lettres ; c’est une erreur, qui peut
être lourde de conséquences. L’organisation
de la gouvernance doit être soigneusement
étudiée : l’importance du recours à des administrateurs indépendants, la liste des décisions soumises
à autorisation préalable du board, les obligations d’information et de reporting vis-à-vis des investisseurs…
Les modalités de contrôle de l’évolution de la détention
capitalistique sont également à prendre en compte : le
droit de préemption (principe, modalités d’application,
exception des transferts libres), le cas particulier du
transfert de la participation d’un fondateur au bénéfice
d’une holding patrimoniale, les clauses organisant
le droit de sortie conjoint, l’augmentation de capital
(ratchet investisseur).
Le cas particulier du départ d’un fondateur/manager
(clauses dites « de good et bad leaver ») doit être
prévu, notamment afin d’évaluer les conséquences de
la qualification du départ, que ce soit sur le nombre
de titres cédés par le fondateur/manager (notion de
vesting) ou sur le prix de cession desdits titres (prix
de cession/droit de suite). À défaut d’avoir un événement de liquidité fixant le prix du marché, la notion
de « valeur d’expert » est souvent utilisée : or, c’est
une notion à soupeser.
Enfin, le cas particulier de la cession à 100 % mérite
un traitement particulier, nécessitant de prévoir précisément la clause de liquidité, le droit de sortie forcée,
la répartition du prix de cession.
Pour participer à l’un des workshop de CroissancePlus,
contactez Adélaïde Nouel, chargée des relations adhérents
[email protected]
L’AVIS DE L’EXPERTE
Anne Tolila,
ASSOCIÉE DU CABINET
GIDE LOYRETTE NOUEL
❚ Pourquoi est-il si important
de porter attention au pacte
d’actionnaires ?
Parce que c’est le document qui
va organiser les relations entre le
fondateur et les investisseurs. Le
fondateur pense surtout aux éléments chiffrés, oubliant l’organisation entre investisseurs, les droits
accordés aux investisseurs dans la
vie de la société. Il se trouve assez
démuni vis-à-vis des investisseurs
pour négocier ce texte.
❚ Quel conseil primordial
donneriez-vous ?
Ne signez rien que vous ne comprenez
pas. C’est une erreur de croire qu’« on
verra après », qu’on pourra renégocier par la suite. Il faut s’entourer
de conseils très tôt.
❚ Une recommandation
à formuler sur la réglementation
actuelle ?
La législation sur les actions de
préférence est trop compliquée,
et on tend peut-être à s’en détourner et à essayer de moins utiliser
cet atout. Il faudrait plus généralement simplifier aussi la réglementation sur l’émission de valeurs
mobilières pour les entreprises de
croissance.
37
TRAJECTOIRES DIGITALES
TRAJECTOIRES DIGITALES
LA RELATION
CLIENT
L’ère du digital a transformé le client : il est mobile, s’informe, partage son expérience,
est exigeant dans son acte d’achat et dans sa relation à l’entreprise… Comment celle-ci,
qu’elle soit dans l’industrie ou les services, traditionnelle ou « digital
« digital native »,
native »,peut-elle
peut-elle
proposer une expérience client pertinente et de qualité ? Une seule réponse : elle doit
revoir son organisation autour de ces nouvelles attentes. Or dans ce challenge, les TPE-PME
ont tout pour prendre l’avantage. Et n’oubliez pas que les Data Management Platform (DMP)
sont de nouvelles solutions pour vous accompagner !
#1
METTEZ EN PLACE
UNE STRATÉGIE
D’ACQUISITION
ET DE GESTION
DE VOS DONNÉES
CLIENTS
#2
GESTION
DES DONNÉES
PLATE-FORME
PLATEFORME
RELATION
RELATION
CLIENT
CLIENT
❚ Sourcez, regroupez
et stockez l’intégralité
de l’historique
de la donnée issue.
❚ Enrichissez ces
données pour mieux
connaître les besoins
et les attentes de votre
client.
❚ Partagez la donnée
client au sein de votre
entreprise.
PERSONNALISATION
DE L’ENGAGEMENT
PARCOURS
OMNICANAL
AMÉLIORATION
DE L’EXPÉRIENCE
CLIENT
DÉPLOYEZ UN PARCOURS OMNICANAL ET VALORISEZ
L’EXPÉRIENCE CLIENT
38
#3
❚ Repensez et construisez votre infrastructure de commercialisation dans une logique omnicanal.
❚ Proposez un parcours client sans couture, quel que soit le canal emprunté,
grâce à la connexion et à l’homogénéisation de vos différents canaux.
❚ Optimisez votre dispositif omnicanal en guidant le client dans son parcours, en
lui proposant une écoute en continu, et en le plaçant en position de prescripteur.
ADOPTEZ UN
ENGAGEMENT
MARKETING
ET COMMERCIAL
CENTRÉ SUR
LE PROFIL DE
VOS CLIENTS
❚ Segmentez votre base
prospects/clients.
❚ Analysez les données
collectées sur l’ensemble
de vos canaux afin de
calculer pour chaque
client un grand nombre
d’indicateurs révélateurs
de son comportement,
de ses préférences
et de sa propension à
l’achat (« scoring »).
(« scoring »).
❚ Personnalisez vos
interactions marketing
et commerciales.
Pour participer à un atelier
Trajectoires
Pour
participer
digitales
aux ateliers
de
CroissancePlus,
Trajectoires
digitales
n’hésitez
de
pas à contacter :contactez :
CroissancePlus,
Céline Garrisson,
Adélaïde
Nouel, chargée
directrice
des relations
générale
- celine.garrisson@
adhérents
adelaide.nouel@
croissanceplus.com
croissanceplus.com
IDEN T I T É S ON O RE, CAMPAG NE RADIO,
S OU N D -DES I G N ET CAETERA.
01 44 17 34 27 • W W W.P O SSI BLE.N ET
52, BOULE VARD MA LESHER BES 7 50 0 8 PA R I S
ACCOMPAGNER ET CONSEILLER
L’ACTIONNARIAT SALARIÉ
après la loi Macron :
bilan et perspectives
LE PARTAGE DES FRUITS DE LA CROISSANCE AVEC
LES SALARIÉS DE L’ENTREPRISE EST UN DES PILIERS
FONDATEURS DE CROISSANCEPLUS. FÉDÉRATEUR,
INCITATIF, FIDÉLISATEUR, VALORISANT, IL A DÉMONTRÉ
SON EFFICACITÉ MANAGÉRIALE ET CORRESPOND AUX
VALEURS DE L’ASSOCIATION. NÉANMOINS, FORCE EST
DE CONSTATER QUE LES ÉVOLUTIONS FISCALES ET
SOCIALES DE CES DERNIÈRES ANNÉES AVAIENT RENDU
PEU ATTRACTIFS CERTAINS DES OUTILS DONT DISPOSE
LE CHEF D’ENTREPRISE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF.
Jérémie Jeausserand,
AVOCAT, MEMBRE DU COMITÉ
DIRECTEUR DE CROISSANCEPLUS
40
À
titre d’exemple, les
gains sur les stockopt ion s sont soumis, entre les mains
du salarié, à une imposition si m i la i re
à un salaire (taux pouvant aller
jusqu’à 45 %), du moins pour la
plus-value d’acquisition1, qui est
souvent la seule effectivement
réalisée. À l’impôt sur le revenu
s’ajoutent contributions et prélèvements sociaux à hauteur de
18 % du gain d’acquisition, soit
un taux global effectif de prélèvement pouvant atteindre 63 % 2 !
En outre, l’employeur doit s’acquitter d’une contribution patronale égale à 30 % de la valeur des
options attribuées, et ce dans les
trente jours de l’attribution des
options, même si elles ne sont
finalement pas exerçables ou pas
exercées (du fait par exemple
d’une condition de présence ou
d’une valeur d’action trop basse
rendant inopportun l’exercice des
options).
Le régime des gains sur actions
gratuites n’était que légèrement
plus intéressant, se différenciant
de celui des gains sur les stockoptions grâce à un taux moyen
légèrement plus favorable du fait
d’un régime mixte salaire/plus-value de cession (ce dernier régime,
favorable, n’étant applicable qu’à
l’augmentation de valeur consta-
tée entre l’attribution définitive, en
général en deuxième année, et la
cession, en général en quatrième
année3).
LES BSPCE, CHAMPIONS
DE L’ACTIONNARIAT SALARIÉ
Comparés à ces outils, les BSPCE
(bons de souscription de parts de
créateur d’entreprise) font figure
de champion toutes catégories de
l’actionnariat salarié : si le bénéficiaire exerce des fonctions au sein
de l’entreprise depuis au moins
trois ans, le gain sera imposé au
taux de 19 % , auquel s’ajoutent les
prélèvements sociaux au taux de
15,5 % , soit un taux global effectif de prélèvement de 34,5 % ! Le
problème des BSPCE résulte en
fait des conditions drastiques d’attribution posées par les textes : la
société attributrice doit notamment avoir moins de quinze ans
d’existence au jour de l’attribution
des bons, et son capital doit être
détenu, directement et de manière
continue depuis la création de la
société, pour 25 % au moins par
des personnes physiques, ou par
des personnes morales ayant leur
siège en France ou dans l’Union
européenne, elles-mêmes directement détenues pour 75 % au moins
de leur capital par des personnes
physiques.
ACTIONS GRATUITES,
UN NOUVEAU DÉPART
Conscient de la perte d’attractivité
des mécanismes d’actionnariat salarié et des contraintes importantes
quant à leur mise en œuvre, le gouvernement a tenté, sous l’impulsion
de CroissancePlus et d’autres asso-
ciations d’entrepreneurs, de réformer ces mécanismes afin de leur
donner une seconde jeunesse. Sans
aller aussi loin que ce que les entrepreneurs auraient pu souhaiter, la
loi dite « Macron » a fait quelques
pas dans le bon sens.
Ainsi, concernant les actions gratuites, la contribution patronale est
passée de 30 à 20 % , et est désormais assise sur la valeur des actions lors de l’acquisition définitive.
Au-delà de la réduction du coût
pour l’entreprise, cette réforme
permet à cette dernière de ne plus
avoir à payer cette contribution
si les actions ne sont pas définitivement acquises, notamment si
des conditions de performance ou
le cadre d’une concentration, d’une
restructuration, d’une extension ou
d’une reprise d’activités préexistantes. De même, les bénéficiaires
peuvent être non seulement salariés
ou mandataires sociaux dirigeants
de la société qui attribue les BSPCE,
mais également désormais salariés
ou mandataires sociaux dirigeants
d’une filiale de la société qui attribue les BSPCE si cette dernière
détient au moins 75 % du capital
ou des droits de vote de la filiale
et si la filiale remplit les conditions
requises pour pouvoir émettre des
BSPCE (sauf la condition relative à
la détention de capital).
Ces réformes, si elles peuvent paraître de faible envergure au re-
LE GOUVERNEMENT A TENTÉ DE RÉFORMER CES
MÉCANISMES AFIN DE LEUR DONNER
UNE SECONDE JEUNESSE.
de présence ne sont pas remplies.
Par ailleurs, au niveau des bénéficiaires, c’est désormais l’ensemble
de la plus-value qui bénéficie du
régime des plus-values de cession
(c’est-à-dire une imposition à un
taux effectif d’environ 38 % en cas
de conservation entre deux et huit
ans), ce qui en fait un outil enfin
efficace au plan fiscal.
QUID DES BSPCE ?
Concer nant les BSPCE, la loi
Macron a sanctuarisé leur régime
fiscal et social, tout en assouplissant quelques-unes des conditions
d’attribution, comme par exemple
la condition liée au fait que la société ne doit pas avoir été créée dans
gard du défi qu’ont à relever les
entrepreneurs et plus globalement
notre pays, sont néanmoins encourageantes et fortes utiles dans de
nombreuses situations pratiques.
Enfin, la réforme du régime d’imposition des actions gratuites n’est pas
sans conséquences sur les schémas
de management package ayant fait
l’objet de redressements fiscaux :
en effet, comment justifier une requalification en salaire de gains sur
cession d’actions acquises moyennant un investissement significatif
du salarié ou du dirigeant, alors que
les actions gratuites bénéficient désormais d’un tel régime sans que le
bénéficiaire n’ait supporté aucun
risque capitalistique ?
1. Différence entre la valeur des actions lors de l’exercice des options et le prix de souscription.
2. Voire 67 % avec la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
3. À
noter que le régime de la plus-value de cession est également possible s’agissant des stock-options, mais s’applique très rarement en pratique dans la mesure
où il suppose une prise de risque de la part du salarié qui doit exercer ses options et conserver les actions pendant au moins deux ans.
41
Pourquoi le numérique
rendra la banque privée
plus humaine
LA BANQUE PRIVÉE A PU PENSER QUE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE SERAIT POUR
LES AUTRES, LES RELATIONS PERSONNELLES AVEC LE CLIENT ÉTANT PLUS FORTES
QUE TOUT. AVEC PLUS DE 12 MILLIARDS DE DOLLARS INVESTIS EN 2014 DANS
LE MONDE DANS LES FINTECH, FORCE EST DE CONSTATER QUE NOUS SOMMES
À LA VEILLE D’UNE MUTATION DU MODÈLE.
E
42
ntre 2006 et 2012, l’utilisation des banques en ligne
a été multipliée par trois ;
les Français sont plus de
42 % à avoir déjà souscrit
à un produit d’épargne
sur Internet ; l’usage du
mobile supplante déjà celui de l’ordinateur. L’Internet mobile concerne
31 millions de Français avec plus
de 80 % qui en ont un usage quasiquotidien ; enfin, le conseil est au cœur
des préoccupations des clients qui
attendent une grande disponibilité,
une qualité de service et une régularité du suivi.
UN MODÈLE EN MUTATION
La transformation numérique est
en route pour modéliser la banque
de demain. De grandes tendances
se dessinent déjà dans le retail et
de nouveaux acteurs apparaissent
dans la gestion d’actifs, notamment
aux États-Unis, avec les « robotadviser ».
Rappelons que notre métier de
conseiller en gestion de fortune
consiste à accompagner nos clients
dans l’organisation, la valorisation et
la transmission de leur patrimoine,
d’en assurer la pérennité et de faire
coïncider les solutions avec les choix
de vie retenus par les chefs d’entreprise et les familles fortunées.
Côté offre, deux phénomènes peuvent
être constatés : une réglementation
croissante et chronophage, une
complexité des marchés d’investissements (immobiliers et financiers
notamment) imposant de plus en
plus de réactivité et d’expertise ; tout
VALORISER ET PROTÉGER PAR
cela se déroulant dans un contexte
de taux d’intérêt historiquement bas
dans lequel l’argent sans risque peut
conduire à des rendements négatifs
selon l’impact de la fiscalité.
Côté demande, tout comme les usages
liés au Web ne cessent d’évoluer, nos
clients changent de comportement : ils
veulent être plus autonomes tout en
demandant plus de services adaptés
à leurs besoins.
Il nous faut donc à la fois prendre le virage numérique pour réduire les coûts
notaires, experts-comptables etc.)
pour couvrir l’ensemble des besoins
de nos clients.
LES MOYENS DE LA MUTATION
NUMÉRIQUE
Le data renforce la connaissance de
nos clients sur leur appétence pour
les différentes solutions d’investissements, leurs choix de vie, leur profil de
risques, leurs activités (centres d’intérêt et hobbies…), leur canal de communication (mails, SMS, téléphone…)
LE CONSEIL EST AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS DES
CLIENTS QUI ATTENDENT UNE GRANDE DISPONIBILITÉ,
UNE QUALITÉ DE SERVICE ET UNE RÉGULARITÉ DU SUIVI.
de traitement qui augmentent avec la
réglementation et apporter plus de
services à une clientèle exigeante.
Le numérique va permettre de dégager
du temps sur des tâches sans valeur
ajoutée (information, simulation, réglementation, etc.) et de redistribuer
du temps pour la valeur ajoutée du
conseil en renforçant la dimension
humaine, au cœur du métier de la gestion de patrimoine. Nous devrons être
plus proches de nos clients, mieux les
connaître grâce au développement du
« big data ». Enfin, il nous faut développer la synergie des compétences en
interprofessionnalité (CGP, avocats,
NOS CONVICTIONS
❚ La mutation numérique est
une chance pour notre métier de
conseil en gestion de fortune.
❚ Nous pourrons donner de notre
temps pour être plus proche de
vous sur l’essentiel.
❚ Ensemble, nous pourrons donner
encore plus de sens à votre
patrimoine.
tout en contrôlant la confidentialité
qui prévaut dans notre métier. Il renforcera ainsi la confiance et fidélisera
notre relation dans le temps.
Le coffre-fort numérique donne accès
à une base commune d’informations
patrimoniales dans laquelle le client
et ses conseils vont pouvoir trouver
tous les documents en temps réel dont
ils peuvent avoir besoin pour réaliser
une opération patrimoniale ou d’investissement. Nos clients pourront
en outre gérer une boîte personnelle
et confidentielle.
L’Extranet, outil Web dont chaque
client possède un code d’accès, per-
met de consulter, à tout moment,
ses comptes consolidés, différentes
informations (juridiques, fiscales, de
marché, etc.) sur des opportunités
du moment, des informations mettant en avant des stratégies patrimoniales, des thématiques susceptibles
d’intéresser nos clients. Dans un
futur proche, des fonctionnalités
transactionnelles viendront compléter le dispositif permettant de
traiter les opérations courantes en
quelques clics et à partir de n’importe quel support (ordinateur, tablettes, smartphone, etc.)
PLUS DE TEMPS, PLUS HUMAIN
Si le Web et ses nouveaux supports
ont changé les comportements en
nous libérant d’une relation parfois
étriquée avec notre environnement,
la dimension humaine en ressort
grandie par le besoin d’échange sur
l’essentiel. Du point de vue de notre
métier de conseil, le changement est
porteur de sens et nous incite à renforcer la pertinence de nos conseils
patrimoniaux. Nous prendrons aussi
plus de temps pour partager un événement, une émotion. Notre métier
est porteur de sens et le numérique
va nous aider à conseiller, et ainsi à
nous débarrasser des contraintes
pour garder la valeur de notre métier. Il sera demain plus humain, plus
connecté, plus réactif, plus innovant,
donc plus intelligent.
À PROPOS DE CYRUS CONSEIL
Créé en 1989, Cyrus Conseil est le leader indépendant
en France du conseil en gestion privée.
2,5 milliards d’actifs financiers - 145 collaborateurs - 14 implantations.
Plus de 380 millions d’euros d’investissements nouveaux réalisés en 2014
dont 100 millions d’euros en immobilier.
Activités : optimisation des opérations de haut de bilan, organisation
de la stratégie patrimoniale, conseil en investissement, protection de la famille,
optimisation de la transmission, gouvernance familiale…
Contact : www.cyrusconseil.fr – 01 33 93 23 23
43
FINANCER ET INVESTIR PAR
Financer ou s’adosser :
plus besoin de décider a priori !
CONTINUER À FINANCER SA CROISSANCE PAR LE BIAIS D’UN FONDS OU S’ADOSSER À UN
INDUSTRIEL EST SOUVENT UN CHOIX CORNÉLIEN POUR LES ENTREPRENEURS. ON AGIT
SOUVENT TROP TARD OU PARFOIS TROP TÔT ! « LEVER DES FONDS » OU « FINANCER
SON DÉVELOPPEMENT » SONT PARFOIS DES STRATÉGIES CONDUITES PAR DÉFAUT. CES
OPÉRATIONS CRÉENT-ELLES RÉELLEMENT DE LA VALEUR POUR LES ACTIONNAIRES
EXISTANTS OU DÉTRUISENT-ELLES DES POTENTIALITÉS D’ALLIANCES OU DE SORTIE,
COMPTE TENU DE LA DILUTION OU DES CONDITIONS CONTRACTUELLES DU FINANCEMENT ?
❚ Parlons de financement de
croissance, comment savoir si
une levée de fonds vaut le coup ?
Un entrepreneur est souvent
concentré sur le financement de sa
croissance, loin devant son intérêt
d’actionnaire. Or, il devrait pouvoir
choisir à quel moment (et souvent à
quel prix) il est judicieux et optimal
d’arrêter de financer sa croissance
et passer la main. Il s’agit donc de
confronter l’intérêt de l’entreprise
(financer sa croissance) à celui de
l’actionnaire (créer de la valeur
au travers celle de revente de l’entreprise ou des dividendes qu’elle
délivre).
❚ Vous avez un cas d’école pour
illustrer cela, celui de Yellow,
l’entreprise de Monsieur Georges.
44
Éric Félix-Faure,
ASSOCIÉ FONDATEUR AELIOS FINANCE
Georges a créé la société Yellow il
y a cinq ans. Yellow, un leader thématique de l’Internet français, est
un véritable succès, réalisant près
de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une très forte rentabilité
(> 40 %). Après avoir initié les bases
d’un développement international
dans cinq pays, Georges recherche
le financement de 5 millions d’euros
pour accélérer sa croissance. Yellow
représente donc une opportunité
d’investissement très attractive
pour des investisseurs. La levée
est donc de notre point de vue réalisable de manière assez certaine.
Mais Georges n’appréhende l’intérêt
de cette levée uniquement du point
de vue de la société et non de celle
de l’actionnaire majoritaire qu’il est.
un industriel en même temps. Nous
appelons cela un « dual track ».
❚ Au-delà de pouvoir choisir entre
continuer à croître ou réaliser la
valeur de l’entreprise, quel est
l’intérêt de ce dual track ?
Au-delà du choix permettant d’arbitrer sur des éléments réels entre
les deux scenarios, le dual track
IL FAUT CONDUIRE DEUX PROCESSUS EN PARALLÈLE :
RECHERCHER LE FINANCEMENT ET ÉVALUER LA
CESSION À UN INDUSTRIEL EN MÊME TEMPS. NOUS
APPELONS CELA UN DUAL TRACK.
❚ C’est là que vous demandez à
Georges de répondre à la question
que vous posez à chaque fois
qu’un actionnaire dirigeant vous
demande de lever de l’argent.
Quelle est-elle ?
La question est d’apparence simpliste : « Êtes-vous sûr que cette
levée est intéressante pour vous ?
Cet argent va-t-il créer in fine plus
de valeur qu’il n’en coûte à l’actionnaire, au travers de la dilution et des
conditions de l’investissement ? »
Plus prosaïquement, d’un point de
vue patrimonial, cette opération
vaut-elle le coup ? Au-delà de cette
question primordiale, une seconde
se dessine : « N’y a-t-il pas plus de
création de valeur dans un adossement (une cession en deux temps)
à un industriel pouvant apporter
plus que le simple argent ? » Le vrai
problème alors pour répondre à ces
questions est de pouvoir déterminer
la valeur « de marché » de la société. En fait, la seule manière pragmatique pour offrir une réponse à
notre client est de ne pas choisir
a priori et de conduire deux processus en parallèle : rechercher le
financement et évaluer la cession à
permet d’optimiser le processus
auprès des deux familles de cibles.
D’un côté, la présence du private
equity donne du rythme et accélère
les cycles de décision. Le métier
des fonds est d’investir et ils impriment au processus un rythme
soutenu. En outre, leur entrée au
capital signifierait pour les industriels une incapacité d’acheter l’entreprise, du moins pendant une
période donnée et au prix actuel.
De l’autre côté, les industriels permettent de défendre auprès des financiers, le potentiel du marché, la
valeur de l’entreprise, ainsi que la
preuve d’une piste de sortie avérée.
Cette double approche instaure
donc une saine compétition qui
permet d’optimiser pour les actionnaires à la fois la sécurité, le
timing et la valeur de la transaction. Tout en conservant le choix
entre les différentes pistes pour
la fin… C’est le meilleur des deux
mondes.
❚ Et dans le cas de Georges,
comment cela s’est-il passé ?
Après de nombreuses discussions,
Georges a préféré la piste industrielle. C’était il y a un peu moins
de deux ans. Cet adossement a
permis à la société de presque
tripler sa taille, tout en améliorant
sa rentabilité. Il devrait bientôt
réaliser sa sortie et une cession
complète, sur une base de prix six
fois supérieure à la meilleure des
offres financières reçues dans le
cadre du processus !
À PROPOS D’AELIOS FINANCE
DES ENTREPRENEURS AU SERVICE D’ENTREPRENEURS
Créé il y a dix ans par Thibaut de Monclin et Éric Félix-Faure, Aelios Finance a
accompagné plus de 250 sociétés dans le cadre de transactions (levée de fonds,
LBO, cession, transmission et acquisition) en France et à l’international, devenant
ainsi une des banques d’affaires de référence pour les PME. Aujourd’hui, forte
d’une équipe de 24 personnes (dont 11 directeurs associés) implantée à Paris et
en régions (Grand-Ouest, Sud-Ouest et PACA), Aelios Finance, tout en restant
généraliste, possède des expertises sectorielles fortes : technologies et logiciels,
médias et Internet, santé, retail et mode, matériaux de construction ou encore
services aux particuliers (crèches, maintien à domicile, cliniques, SAP…). Aelios
Finance, c’est aussi un accès à l’international unique et déterminant pour le
succès de vos opérations avec M & A International Inc., la première alliance
mondiale midmarket présente dans 47 pays (650 professionnels et
1 400 opérations en cinq ans).
Depuis le début de l’année 2015, Aelios Finance a conseillé et organisé
une vingtaine de transactions.
45
DÉVELOPPER ET EXPORTER PAR
JE me souviens…
WHAT’S
WHAT ?
❚ « Je veux apprendre ce dont
j’ai besoin au moment où j’en
ai besoin et comme je veux » :
c’est l’avènement de l’ATAWAD
learning (anytime, anywhere,
any device).
❚ « Je veux pouvoir profiter de
formations courtes d’experts sans
coût ni déplacement inutile » :
c’est la formation en classe
virtuelle ou « webinar » sur une
ou deux heures maximum ou via
des podcasts asynchrones.
❚ « Je veux pouvoir m’assurer de
mes progrès avec des systèmes
simples et automatisés de
validation des connaissances » :
ce sont les quiz en ligne, de plus
en plus ludiques, dits « gaming »
via des applications smartphone.
❚ « Je veux pouvoir profiter des
temps morts pour réaccéder à mes
formations même dans les zones
sans wifi… » :
c’est le « mobile learning », dans
les transports en commun ou
pendant les temps d’attente.
46
❚ « Je veux pouvoir orienter
mes collaborateurs sur les
formations les plus utiles pour
eux aujourd’hui sans attendre
la prochaine formation
programmée dans six mois… » :
c’est la formation à la demande
avec la multiplication de
bibliothèques de modules
digitaux en accès libre sur les
plates-formes de diffusion dite
« LMS » des entreprises ou de
sites d’éducation en ligne.
LA DYNAMIQUE DIGITALE A INVESTI LE TERRITOIRE DE
LA FORMATION EN ENTREPRISE JUSQU’À EN REDÉFINIR
COMPLÈTEMENT LES CODES ET LES OUTILS. NICOLAS
CARON, COFONDATEUR ET DIRECTEUR ASSOCIÉ
D’HALIFAX CONSULTING, NOUS ÉCLAIRE SUR LE SUJET.
U
n de nos clients,
directeur commercial nous le rappelait récemment :
« Je me souviens,
en 1990, quand je démarrais ma carrière commerciale dans une grande
entreprise américaine réputée pour
ses méthodes de vente, je suivais
immédiatement un séminaire d’intégration de cinq jours consécutifs,
exclusivement centrés sur l’entraînement commercial, avec des enregistrements vidéo, des jeux de rôles
et une assimilation complète de la
méthode de vente maison baptisée
« SPIS ». En quatre ans dans l’entreprise, j’allais suivre près de quinze
jours de formation présentielle sur la
vente et le comportement. Et à peu
près autant de jours de formations
techniques produit et métier. »
Dans les années 2000, en rejoignant
le monde de la formation professionnelle et en créant Halifax Consulting,
cet ancien monde se fissurait de
toutes parts. Le stage de cinq jours
avait disparu pour faire place au
stage de trois jours, bientôt de deux
jours et plus tard un jour, grâce à la
créativité des « nouvelles pédagogies
actives ». Mais surtout l’e-learning
avait surgi avec ses premiers développements. Des formations produit,
des formations métier, des formations « compliance » obligatoires
basculaient du présentiel vers le
« distanciel », essentiellement pour
des questions de coût et/ou de meilleure couverture de la cible. Durant
cette période, une bagarre féroce
s’est engagée entre les anciens et
les modernes. Les premiers considérant les seconds comme des usurpateurs et marchands de mirage et
les seconds considérant les premiers
comme des vieilles moules accrochées à leur rocher. Ces guerres de
clocher ont été balayées progressivement et aujourd’hui définitivement
par la crise de 2008 et la « chasse
au gaspi systématique ». Comme
nous le disait une DRH cliente
d’une grande société de services :
« Notre PDG ne supportait plus de
voir que plus de 50 % du budget formation était encore consacré aux
frais de déplacement… » Car dans
le même temps, la multiplication des
nouvelles solutions technologiques
s’est amplifiée. Mais ce ne sont pas
toujours les entreprises et les départements RH qui ont transformé
la formation, ce sont aussi les apprenants eux-mêmes : en votant massivement pour les nouveaux usages
(Khan Academy, MOOC en ligne des
plus prestigieuses universités mon-
CE NE SONT PAS TOUJOURS
LES ENTREPRISES
ET LES DÉPARTEMENTS
RH QUI ONT TRANSFORMÉ
LA FORMATION, CE SONT
AUSSI LES APPRENANTS
EUX-MÊMES.
diales, applications smartphones).
Les façons d’apprendre ne cessent
de s’étoffer pour le plus grand bonheur des apprenants toujours plus
exigeants. Les besoins de formation
vont croissants. L’enjeu d’apprendre
mieux, plus vite et moins cher est
crucial pour suivre et s’adapter à
la complexité et à la vitesse du business d’aujourd’hui.
Demain, nous nous souviendrons
aussi qu’en 2015, on commençait à
peine à parler « d’adaptive learning » :
cette idée simple qui est que chacun
veut pouvoir apprendre seulement
ce dont il a réellement besoin.
À PROPOS
D’HALIFAX
CABINET DE CONSEIL
ET FORMATION EN
PERFORMANCE
COMMERCIALE
4
millions
d’euros
de CA
6
40
consultants
pays dans lesquels
Halifax est présente
et offre des services en
ligne « Sales Academy »
Contact : www.halifax.fr – 01 30 61 81 91
Frédéric Vendeuvre (à g.) et Nicolas Caron (à d.)
COFONDATEURS ET DIRECTEURS ASSOCIÉS
HALIFAX CONSULTING
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE
DE LA PÉDAGOGIE INVERSÉE
La pédagogie inversée, c’est-à-dire
le principe qui consiste à donner
les moyens d’apprendre les
concepts d’abord par soi-même
avant de bénéficier de conseils d’un
expert pour les transposer, n’est
pas nouvelle. C’est la pédagogie
des universités américaines
et du business case. On lit
individuellement des documents
avant le cours pour traiter en
groupe un exercice tutoré. Ce qui
est nouveau, ce sont les moyens qui
permettent de vraiment la mettre
en œuvre avant une formation
présentielle classique. Aujourd’hui,
ne pas faire de pédagogie inversée
devient très difficile à justifier…
47
ANTICIPER ET GÉRER PAR
banque privée
et révolution digitale
CELA FAIT DES DÉCENNIES QUE LES BANQUES
SE DÉVELOPPENT GRÂCE AU NUMÉRIQUE.
DES « PURE PLAYERS » SONT APPARUS EN FRANCE
IL Y A QUINZE ANS SANS BOUSCULER LA CONCURRENCE,
LES GRANDES BANQUES DEVENANT ELLES-MÊMES
DES BANQUES INTERNET. DANS LES MOYENS
DE PAIEMENT, C’EST LE COMPTE NICKEL QUI CRÉE
UNE RUPTURE, CAR IL SORT DU CYCLE DE TRAITEMENT
TRADITIONNEL INTERBANCAIRE. EXPLICATIONS
DE FRANÇOIS DE SAINT-PIERRE, ASSOCIÉ-GÉRANT,
RESPONSABLE DE LA GESTION PRIVÉE CHEZ
LAZARD FRÈRES GESTION.
❚ Qu’en est-il de la digitalisation
pour les banques privées ?
Les banques privées font de la
gestion de fortune, mais aussi
conseillent et apportent des services – hors bancaires – qui ne sont
pas directement impactés par la
transformation digitale de l’industrie bancaire. La capacité à mettre
en face de chaque client des personnes compétentes et disponibles
a de la valeur pour les clients et est
une condition de la pérennité de
la relation. Savoir écouter, comprendre, expliquer, accompagner
dans la durée nous semble faire
partie intégrante du métier de banquier privé. La demande est là.
❚ Oui, mais pour l’investissement ?
48
L’investissement, qui est l’essentiel
de la gestion de fortune est, dans
notre modèle, fait sur mesure. Le
besoin de « big data » n’est pas plus
important pour le banquier privé
que pour n’importe quel autre professionnel de l’investissement qui
cherche la bonne information au
bon moment. Quant au « profiling »
des clients, nous voulons le faire
avec discernement : l’expression
d’un même horizon d’investissement,
des mêmes besoins et des mêmes
contraintes entre deux clients peut
générer des gestions différentes,
tout simplement parce que les individus sont différents dans leurs
émotions et dans leurs capacités à
comprendre ou tolérer la volatilité
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET
LES NOUVEAUX OUTILS ENTRENT ÉVIDEMMENT
DANS LA RELATION CLIENT.
❚ Alors la banque privée va garder
son image traditionnelle ?
François de Saint-Pierre
ASSOCIÉ-GÉRANT,
RESPONSABLE DE
LA GESTION PRIVÉE,
LAZARD FRÈRES GESTION
des marchés. C’est la vraie connaissance des clients qui compte et pas
leur « mise en boîte ».
❚ En dehors du profilage des clients
ne peut-on pas robotiser la gestion ?
Certains de ces « robots-conseillers » proposent des solutions d’allocation et de sélection d’actifs
automatiques, fondées sur des historiques de performances, de volatilités et de corrélations. Ils ont déjà
rencontré un premier succès auprès
des fonds de capital investissement
en levant des centaines de millions
de dollars pour financer leur développement. En revanche, ils n’ont
pour l’instant pas fait leurs preuves
ni en termes de performances, de
risques, ou de frais d’ailleurs ! Pour
autant, nous avons développé depuis
quelques années avec Altaprofits
– courtier Internet – une « gestion
pilotée » qui permet, au travers de
quatre assureurs, de mettre à disposition des souscripteurs nos recommandations d’allocation d’actifs
et notre gestion. Mais le pilote n’est
pas un robot ! Car, comme pour la
connaissance des clients, le jugement est essentiel.
Oui et non : oui, car l’étymologie latine de tradition c’est « traverser » et
« donner », cela correspond bien aux
objectifs que les clients souhaitent
en général pour leur patrimoine :
qu’il traverse le temps, les cycles
sans encombres et qu’il puisse se
transmettre aux générations futures.
Non, car les usages et attentes évoluent. Les nouvelles technologies et
les nouveaux outils entrent évidemment dans la relation client : communication via le site Internet, accès
digital à nos savoir-faire, et aux
informations de marché. La dématérialisation de la correspondance
et des reportings est bien engagée
aussi. En termes de développement,
certains réseaux sociaux, comme
LinkedIn, peuvent faire évoluer positivement l’entrée en relation avec
les nouveaux clients. En bref, les
enjeux de la digitalisation pour les
banques privées s’inscrivent dans le
contexte plus global de la mobilité
et doivent avant tout permettre de
faciliter les échanges, d’augmenter
la réactivité des banquiers et d’améliorer la satisfaction des clients.
Contrairement à la banque de réseau, il ne faut pas attendre de tout
cela des gains de productivité formidables pour le métier de la banque
privée : les exigences en matière de
sécurité sont fortes et la réglementation pèse lourdement. Le ticket
d’entrée dans ce métier reste très
élevé et certains constatent que le
ticket de sortie l’est aussi !
Ainsi, sans révolutionner le métier
de la banque privée, la transformation digitale oblige les différents acteurs à bien distinguer le « hype »
et les fondamentaux du métier. Et
c’est bien sous le prisme du client
qu’il faut s’y atteler !
OUTILS
NUMÉRIQUES
Les outils numériques ont
vocation à se développer dans
la banque privée. Mais ils ne
suffiront pas à bâtir un avantage
compétitif durable. Dans des
marchés complexes et volatiles,
face aux aléas de la vie, la priorité
reste de pouvoir mettre en face
de chaque client des experts
qui écoutent, comprennent ses
attentes, et qui ont démontré
leur capacité à protéger son
patrimoine dans la durée.
À PROPOS DE LAZARD FRÈRES GESTION
Présente à Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes et Bruxelles, Lazard Frères Gestion
emploie aujourd’hui 150 collaborateurs. La société gère plus de 17 milliards d’euros
d’actifs pour ses clients privés et institutionnels. La gestion privée élabore
des stratégies patrimoniales propres à chaque client qu’il soit entrepreneur ou
dirigeant d’entreprise. Sa mission : associer performance et service de qualité.
Contact : 01 44 13 04 61 – suivez les experts de Lazard Frères Gestion sur LinkedIn
et sur le blog : www.lazardfreresgestion-tribune.fr
49
DÉCOUVRIR PAR CHRISTIE’S
50
À LA DÉCOUVERTE DE LA VENTE
DES VINS
DES HOSPICES
DE BEAUNE
L
égataires de nombreuses
parcelles réparties sur
les différents terroirs de
Bourgogne, les Hospices
de Beaune proposent à la vente quarante-huit vins. Appelés « cuvées »,
ils sont présentés en fûts et vendus
en primeur, c’est-à-dire issus de la
vendange de l’année en cours. Ils devront ensuite être élevés puis mis
en bouteilles. Vendus aux enchères
le temps d’un après-midi, ces vins
concentrent l’attention de toute une
profession et la passion de ceux qui
les dégustent. La magie de la plus
ancienne vente de charité au monde
demeure inchangée depuis 1859.
Autrefois réservée aux négociants
en vins, voilà une décennie que cette
vente mythique est ouverte aux
particuliers. Seul, en famille, entre
amis, entre associés, à titre privé ou
pour le compte de son entreprise,
chacun a aujourd’hui la possibilité
d’enchérir directement pendant la
vente et d’acquérir ainsi en primeur
un ou plusieurs tonneaux, appelés
« pièces » en Bourgogne.
Devenir acteur de la vente des vins
est maintenant à la portée de chacun ; s’y préparer, s’y rendre, y enchérir – la promesse d’une expérience
unique.
Le magazine de CroissancePlus vous
propose de pénétrer au cœur de la
155e vente des vins des Hospices de
Beaune, avec la maison Christie’s
– son organisatrice – comme guide.
DÉCOUVRIR PAR CHRISTIE’S
Le troisième dimanche de novembre,
une date immuable qui résonne chez
tous les amateurs de grands vins
de Bourgogne, les célèbres Hospices
de Beaune mettent en vente les vins
de leur domaine chaque année.
CHRISTIE’S
EN QUELQUES MOTS
PREMIER ACTEUR
DU MARCHÉ DE L’ART
DANS LE MONDE,
LA MAISON CHRISTIE’S
ACCOMPAGNE
LES ENTREPRENEURS
ET LEURS FAMILLES
DANS TOUTES LES
ÉTAPES D’UN PROJET
D’ACQUISITION OU
DE VENTE, QUE CE SOIT
AUX ENCHÈRES, EN
LIGNE OU DE GRÉ À GRÉ.
De la BD aux tableaux
contemporains, du design
à la photographie ou aux
arts décoratifs classiques,
les prix atteints chez
Christie’s à Paris vont
de quelques centaines
à plusieurs millions d’euros,
avec une valeur moyenne
de 29 000 euros.
Émilie Villette,
Business Development
Director, se tient à votre
disposition pour tout conseil
ou demande d’informations.
[email protected]
LA 155e VENTE DES VINS
en quelques chiffres
85%
du vignoble des Hospices
de Beaune est classé en
premier cru et grand cru.
4 000 € à
60 000 €
La vaste gamme de prix
estimatifs pour
les différentes cuvées
proposées aux acheteurs.
48
cuvées mises en vente
dont 33 en vins rouges
et 15 en vins blancs.
228
LITRES
La contenance
d’une pièce de vin,
soit 288 bouteilles.
51
DÉCOUVRIR PAR CHRISTIE’S
La promesse d’une expérience unique
OU DIX BONNES RAISONS DE S’INTÉRESSER
À CETTE VENTE MYTHIQUE
style, ses caractéristiques gustatives, son histoire. Toute cette palette d’expressions rend le vignoble
des Hospices fascinant et véritablement unique.
Une histoire singulière
et multiséculaire
Celle d’un « hôpital-vigneron » dont
le domaine s’est constitué au fil des
donations de ses bienfaiteurs. Les
Hospices de Beaune et leur fabuleuse histoire rayonnent depuis le
XV e siècle. Enchérir lors de la vente
des vins est aussi un acte culturel :
s’approprier un petit peu d’une tradition multiséculaire, dans les pas
du chancelier Rolin, fondateur de
l’Hôtel-Dieu en 1443.
En Bourgogne, le vin est porteur
d’une culture ancestrale dont les
vignerons des Hospices sont les gardiens attentifs, répétant les gestes de
leurs ancêtres, ancrés dans le terroir
bourguignon. Bien plus qu’une histoire, cette vente a une âme.
2
n domaine d’exception
U
ou les plus grands noms
en primeur à portée d’enchères !
Bâtard-Montrachet, Corton-Charlemagne, Meursault Charmes, Meursault Genevrières, Mazis-Chambertin, Clos-de-la-Roche, Échézeaux,
Corton Clos du Roi, Volnay-Santenots, etc., autant de noms célèbres
qui affolent les plus fins palais.
Le domaine des Hospices de Beaune
est essentiellement classé en premier cru et grand cru, avec des appellations exceptionnelles en blanc
comme en rouge. La variété des vins
des Hospices de Beaune peut satisfaire tous les goûts et budgets.
Expression subtile et nuancée des
terroirs qui la composent, chaque
cuvée possède sa personnalité, son
1
52
Envoûtante
Bourgogne
Celle des coteaux de légende, des
charmants villages aux noms célèbres par-delà les continents, le plaisir de se promener dans les vignes
et dans les clos, de s’y perdre même
pour mieux comprendre ce terroir
au fil des sentiers qui bordent les
parcelles.
La Bourgogne est belle et accueillante, et Beaune, sa capitale vinicole, n’est pas en reste. Petite ville
fortifiée, il suffit d’y ouvrir les yeux
pour découvrir partout façades his-
3
toriques et toits flamboyants. Pourtant, l’essentiel beaunois est souterrain, se cachant dans les méandres
de ses caves qui abritent des millions
de bouteilles.
Et un célèbre guide de voyage de
conclure : Beaune, ses Hospices, sa
vente des vins – « À voir ! Au moins
une fois dans sa vie. »
Un week-end
rabelaisien
En Bourgogne, on appelle le weekend de la vente des vins, celui des
« Trois Glorieuses » : trois jours de
réjouissances qui ne sauraient dé-
4
LES MOTS DE LA VENTE
PIÈCE
Les vins des Hospices sont
vendus en tonneaux appelés
« pièces » en Bourgogne.
Les pièces d’une même cuvée
sont identiques (même taille
et même description). Une pièce
correspond à l’équivalent
de 288 bouteilles, soit 24 caisses
de 12 bouteilles ou 6 magnums.
Cela représente en volume
l’équivalent d’une demi-palette,
dont l’acheteur peut prendre
possession en Bourgogne ou
qu’il peut faire expédier selon
son souhait après élevage.
VIN PRIMEUR
Le vin mis en vente par
les Hospices est dit « primeur » :
il s’agit d’un vin issu de la récolte
de l’année, déjà mis en fût, mais
qui n’a pas encore été élevé.
Que penser du
millésime 2015 ?
RENCONTRE AVEC ANTHONY
HANSON, MASTER OF WINE
& CONSULTANT INTERNATIONAL,
ET AGATHE DE SAINT CÉRAN,
RESPONSABLE DE LA VENTE DES
VINS DES HOSPICES DE BEAUNE
CHEZ CHRISTIE’S.
Fins connaisseurs des vins de
la région, ils travaillent en étroite
collaboration avec le régisseur du
domaine des Hospices de Beaune,
Ludivine Griveau, et partagent
avec nous leur sentiment à l’issue
des vendanges.
« La floraison des vignes, précoce
et réussie, fut suivie de deux mois
– juin et juillet – magnifiquement
ensoleillés, chauds et secs.
Ce beau temps a continué
pendant le mois d’août, amenant
les raisins, en parfait état de
santé, à pleine maturité pour les
vendanges, qui ont commencé le
2 septembre en côte de Beaune. »
plaire aux épicuriens. Beaune vibre
alors au rythme des confréries, des
dégustations, des banquets. La vente
en constitue le point culminant.
Elle marque également le premier
contact avec le nouveau millésime :
un rendez-vous annuel incontournable pour prendre le pouls de la
Bourgogne.
Comprendre, goûter,
ressentir
Se rendre à Beaune le week-end de
la vente, c’est également l’occasion
de déguster des vins en primeur,
alors qu’à l’issue de la fermentation,
ils viennent d’être décuvés et mis
en fût. Un exercice fascinant et une
expérience ô combien singulière
pour tout amateur passionné car
habituellement réservée aux seuls
professionnels ! Salvador Dalí le formulait en ces mots : « Qui sait déguster
ne boit plus jamais de vin mais goûte
5
des secrets. » Acquérir une pièce de
vin des Hospices, c’est entrer dans le
secret, dans l’intimité de ce terroir
d’exception.
Allier bienfaisance
et plaisir des sens
En 1443, ouvre donc l’Hôtel-Dieu,
asile chaleureux pour les malheureux, havre de paix où le malade
jouit à la fois du repos du corps et
de l’âme. Enchérir le 15 novembre
prochain, c’est permettre à l’œuvre
de bienfaisance de Nicolas Rolin et
de Guigone de Salins de traverser
les siècles et de perdurer.
La vente des vins des Hospices de
Beaune est en effet la plus ancienne
vente vinicole de charité au monde.
Aujourd’hui encore, les fonds collectés chaque année sont destinés
aux actions médicales et à la modernisation de l’hôpital, ainsi qu’à
l’entretien et à la restauration du
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DÉCOUVRIR PAR CHRISTIE’S
TÉMOIGNAGE
Le président de Christie’s France « au marteau »
sous la grande halle de Beaune le jour de la vente.
Et Ludivine Griveau, nouveau
régisseur du domaine des
Hospices de Beaune, d’ajouter :
« La tendance du millésime serait
à des blancs riches en fruits,
surtout sur des notes d’abricots
mûrs, de pêches de vigne, de
fleurs d’acacia… Quant aux rouges
en général, les robes sont plutôt
intenses avec de belles nuances
rouge grenat. Les arômes sont
vraiment variés et peuvent être
parfois sur les petits fruits noirs
frais, et pour d’autres très solaires,
voire même épicés… Les fruits
sont riches et vraiment savoureux.
Les tanins sont onctueux et le pari
est qu’ils deviennent bien mûrs
et corsés. Nous sommes audevant d’un grand millésime en
Bourgogne – à ne pas rater ! »
53
53
DÉCOUVRIR PAR CHRISTIE’S
trésor architectural que constitue
l’Hôtel-Dieu.
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Le jour J
Transportons-nous maintenant le
jour J, au cœur de la vente. Il est
14 heures, les premiers coups de
marteau du commissaire-priseur
retentissent. La salle est comble et
cosmopolite. À l’extérieur, curieux et
amateurs se pressent contre les vitres
de la grande halle de Beaune pour
suivre la vente qu’un écran géant diffuse en direct. Les acheteurs viennent
du monde entier : Japonais, Chinois,
Allemands, Américains, Ukrainiens,
Canadiens… sans oublier Écossais
portant leur traditionnel kilt, bravant
ainsi les frimas de l’automne bourguignon pour la plus grande admiration
des badauds.
Chaque année, des personnalités
du monde du spectacle, des arts,
du sport en assurent la présidence
d’honneur… Beaune a en mémoire
la performance irréelle de Fabrice
Luchini enflammant la halle de
sa verve incomparable lors de la
150e vente. Qui seront les présidents
d’honneur cette année ? Un secret
encore bien gardé, mais plus pour
longtemps…
Goûter au frisson
des enchères
Dans toute vente aux enchères, il y a
pour les participants quelque chose
d’intrépide et d’exaltant, une audace.
Pour vivre cette irrésistible montée
d’adrénaline de l’intérieur, tout candidat aux enchères doit réserver sa
place assise. Mais aujourd’hui, il est
également possible d’enchérir à distance : soit en direct – par téléphone
ou par Internet –, soit en laissant un
ordre d’achat écrit avant la vente.
Il ne reste plus qu’à choisir l’objet de
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COMMENT PARTICIPER
À LA 155e VENTE DES VINS RÉSERVATION DE PLACES
ASSISES NUMÉROTÉES EN
CONTACTANT CHRISTIE’S AU :
01 40 76 83 68
[email protected]
Enchérir par Internet depuis le site
www.christies.com
Enchérir sur place ou par téléphone
en contactant le 01 40 76 83 68
son désir parmi les quarante-huit
cuvées mises en vente. Pour aider
les enchérisseurs en herbe, Christie’s
organise des dégustations tout au
long de l’année dans plusieurs villes
du monde. Avant la vente, la maison
publie des notes de dégustations détaillées sur chaque cuvée, accessibles
sur son site Internet www.christies.
com, et tient ses équipes spécialisées
à la disposition des acheteurs potentiels pour les conseiller, selon leurs
envies et leur budget.
LES MOTS DE LA VENTE
SÉRIE
Chaque cuvée est divisée en série
de plusieurs tonneaux identiques
(même vin, même quantité). Il est
possible pour tout acheteur d’acquérir
une seule pièce, plusieurs pièces ou
l’ensemble des pièces d’une même
série, et ce à un prix unitaire identique.
CUVÉE
La vente des vins des Hospices
de Beaune est organisée par
cuvées. Les cuvées désignent un
vin provenant d’une même parcelle
de vignes. Chacune porte le nom du
vin ou du village d’appellation et le
nom d’un bienfaiteur ou du donateur
historique de la vigne, par exemple :
« Mazis-Chambertin grand cru [nom
du vin] Cuvée Madeleine Collignon
[nom du donateur] » ; ou « Beaune
premier cru [nom du village] Cuvée
Nicolas Rolin [nom du bienfaiteur] ».
L’histoire, la composition et l’estimation
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(fourchette basse
et haute de prix) propres à chaque
cuvée sont détaillées dans le
catalogue de la vente, disponible
en version imprimée et en version
électronique sur www.christies.com
trois semaines avant la vente.
PIÈCE DES PRÉSIDENTS
Les fonds récoltés lors de la vente
sont destinés aux œuvres de charité
des Hospices de Beaune : amélioration
des équipements de soins,
modernisation des infrastructures,
conservation des monuments
historiques, dont l’Hôtel-Dieu
de Beaune. Par ailleurs, depuis 1978,
les Hospices soutiennent chaque
année une ou plusieurs autres
associations caritatives, représentées
par des personnalités, en leur versant
les profits de la vente d’un tonneau
de vin appelé « Pièce des présidents ».
Le jour de la vente, ce tonneau
particulier est mis en vente
à la bougie, l’adjudication survenant
à la fin de la combustion ininterrompue
de deux chandelles.
ÉLEVAGE
Dans l’élaboration du vin,
l’élevage correspond à la phase
qui intervient après que le moût (jus
recueilli en écrasant le raisin)
ait été transformé en vin.
On apporte au vin primeur l’ensemble
des soins adaptés afin qu’il
développe ses facultés propres et
caractéristiques les plus typiques
eu égard à son terroir et à son
appellation d’origine.
L’élevage se conclut par la mise
en bouteille. L’élevage du vin
doit se faire dans la région
de production, chez le négociantéleveur choisi par l’acquéreur à
l’occasion de la vente aux enchères.
Cette phase dure 12 à 24 mois.
DÉCOUVRIR PAR CHRISTIE’S
AGENDA
SÉLECTION
DE VENTES À
VENIR CHEZ
CHRISTIE’S
À PARIS
Collection MarieAntoinette
Exposition du 29 octobre
au 3 novembre
Vente : 3 novembre
Collection du comte
Thierry de Ganay
Le petit plus
qui fait la différence
Façon originale d’offrir un cadeau
personnalisé, de débuter sa propre
cave ou de la compléter, tout acquéreur se voit offrir la possibilité d’ajouter son nom, celui de son
entreprise, d’une association ou
d’une institution sur l’étiquette de
ses bouteilles, aux côtés du blason
des Hospices.
L’histoire récente de la vente est émaillée de savoureuses anecdotes : ainsi
en est-il de la « cave céleste » que se
constitue la compagnie aérienne Air
China en achetant chaque année plusieurs pièces afin d’élever la qualité de
service offerte à ses clients voyageant
en classe affaire ; ou de l’histoire de ce
collectionneur de vins hongkongais
expliquant à l’AFP comment enchérir
en prévision du futur mariage de sa
fille. Quelques entrepreneurs ne s’y
sont d’ailleurs pas trompés trouvant dans la vente l’opportunité de
faire un cadeau original, exclusif et
personnalisé à leurs clients, tout en
faisant une bonne action.
9
Et après la vente ?
L’aventure continue
Après la vente, chaque pièce de vin
est confiée à un négociant-éleveur
bourguignon qui en suivra l’évolution jusqu’au moment choisi pour la
mise en bouteille, entre 12 et 24 mois
plus tard. L’achat d’une pièce se traduit, après élevage, par l’obtention
d’un minimum de 24 caisses de 12
bouteilles ou la quantité équivalente
dans d’autres formats (magnum, jéroboam…).
L’élevage est un moment crucial, durant lequel le vin est sous constante
surveillance afin d’atteindre son apogée et de révéler tout son potentiel.
Durant cette phase, les acheteurs de
la vente ont également la possibilité
de venir déguster leur vin sur fût
dans les caves de la maison d’élevage
choisie et de rencontrer les hommes
qui en ont la charge au cours d’un
moment privilégié. Une nouvelle occasion de profiter de la gastronomie
et de l’hospitalité bourguignonne…
Une expérience unique… nous
le disions. Alors, à vos enchères ! ■
10
Exposition du 29 octobre
au 3 novembre
Vente : 4 novembre
The Exceptional Sale
Exposition du 29 octobre
au 3 novembre
Vente : 4 novembre
Collection Shalom
Shpilman vendue
au profit du Shpilman
Institute for Photography
Exposition
du 8 au 14 novembre
Ventes : 12, 13
et 14 novembre
155e vente des vins
des Hospices de Beaune
Vente : 15 novembre
Design
Exposition
du 19 au 23 novembre
Vente : 23 novembre
Paris Jewels
Exposition
du 20 au 24 novembre
Vente : 24 novembre
Art contemporain
Exposition
du 5 au 8 décembre
Ventes : 8 et 9 décembre
CHRISTIE’S
9 avenue Matignon 75008 Paris
01 40 76 85 85
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S'INPIRER ET S'AÉRER
LA GRANDE évasion
En matière de divertissements
originaux se dessine depuis
quelques mois en France
une tendance à l’escape game,
autrement dit du jeu d’évasion
grandeur nature. Genre dont
la marque leader est Escape
Hunt. Ça tombe bien,
elle s’est installée en France !
L
56
L’escape game, qu’est-ce
que c’est ? Une nouvelle
façon de s’amuser entre
amis sans console et
avec pour seul équipement, sa tête ! L’idée est
inspirée du jeu vidéo et
de sous-genres comme l’escape room
et les jeux en ligne de point and click.
Derrière l’écran, le principe est simple
pour le joueur : parvenir à s’échapper
d’une pièce dans laquelle il est enfermé. Il doit, pour y parvenir, trouver
des éléments cachés dans le décor et
suivre une séquence ou un enchaînement de mouvements précis. Tout cela
se ponctue souvent par la découverte
d’une clé où d’un élément qui permet
de s’évader de la pièce. En Corée, la
société Escape Hunt imagine alors le
pendant du genre IRL (ndlr : in real
life alias dans la vraie vie). Le principe du jeu reste le même : résoudre
une intrigue dans une pièce et réussir
à s’en échapper en moins de soixante
minutes. Les joueurs enfermés ont à
leur disposition un certain nombre
d’indices à trouver au fur et à mesure
par le biais d’ouverture de cadenas, de
cachettes à découvrir et d’autres défis ! Une fois l’énigme résolue, l’équipe
(composée de deux à cinq joueurs)
devra découvrir le code final afin de
s’échapper de la pièce et remporter
la partie. C’est une aventure contre
la montre qui attend les participants.
Esprit d’équipe, sagacité et rapidité
seront des outils utiles pour achever
cette mission et progresser vers la
sortie, ce qui en fait au passage une
expérience de team building dont
beaucoup d’entrepreneurs raffolent
déjà. À Paris, le concept se déploie
sur deux salles et donc sur deux
univers et deux énigmes différentes.
« Poursuite dans le métropolitain » et
« Crime au Moulin-Rouge » sont les
deux menus de ce jeu de méninges.
S'INPIRER ET S'AÉRER
3 QUESTIONS À BENOÎT BOUTHINON
MANAGER ET PARTNER ESCAPE HUNT FRANCE ET BELGIQUE
❚ Par votre biais l’escape game
s’installe en France. Racontez-nous
comment cela s’est passé ?
Nous sommes arrivés assez tard
sur le marché parisien. À ce jour
nous sommes le quinzième « live
escape game » à ouvrir à Paris.
Escape Hunt est l’acteur le plus important de ce secteur avec 165 salles
de jeu ouvertes à travers le monde.
Nous sommes présents dans plus
d’une vingtaine de pays et 35 villes,
dont la plupart sont des capitales ou
de grandes métropoles. Nous développons la marque pour le territoire
français et belge. En quelques semaines nous avons implanté notre
concept à Bordeaux, Nancy et
Marseille et sommes désormais le
plus grand réseau de « live escape
game » du territoire français.
❚ Quelles sont les contraintes
propres à votre implantation ?
L’espace. Il nous faut de grands volumes afin que nous puissions installer
des décors plus immersifs. D’autant
qu’Escape Hunt est une marque qui
propose ses services aux entreprises.
Nous disposons d’un grand espace
d’accueil qui permet les débriefings
et les cocktails après une partie. C’est
là aussi la spécificité de notre marque
par rapport à la concurrence : l’offre
aux entreprises clés en main.
❚ Quels sont vos enjeux dans les prochains mois ?
Développer l’offre. D’un côté aux
entreprises et aux CE en semaine,
de l’autre aux familles et aux loisirs
le week-end. L’offre corporate est
graduée, de la partie simple suivie
d’une collation à l’organisation d’un
événement à thème avec catering
et dotation. Nous concentrons nos
efforts sur cette offre qui va nous
permettre de remplir les créneaux
en semaine. L’autre enjeu, c’est le
renouvellement. Aujourd’hui nous
proposons deux enquêtes avec leur
univers dédié. Changer d’enquête, c’est
changer d’univers et implique donc
une ingénierie lourde, des travaux de
transformation. Le but est d’être plus
PRENDRE
réactif dans ce domaine afin de fidéliser le client en lui offrant de nouvelles
énigmes le plus souvent possible.
Infos pratiques :
[email protected]
+33 (0)1 75 50 62 60
www.paris.escapehunt.com
5 rue de Hanovre, 75002 Paris
le temps de…
VOIR UN FILM
LIRE UN LIVRE
Crazy Amy, en salles.
Daniel Brechignac, Rebondir efficacement
dans sa vie professionnelle, Jacques-Marie
Laffont Éditeur.
À force d’entendre de la bouche
de son père, depuis son enfance,
que « la monogamie, c’est pas
réaliste », Amy a fini par le croire
et vit très bien sa polygamie
superactive de trentenaire.
Sauf que lorsqu’elle rencontre
Aaron, médecin du sport qui soigne
les plus grands champions, elle n’a
subitement plus envie de fréquenter
d’autres garçons. Une comédie
romantique folle tenue par un duo
de choc : le génial réalisateur Judd
Apatow et l’humoriste star Amy
Schumer.
RIRE AUX ÉCLATS
Un ouvrage qui ne vous sortira pas
forcément de votre environnement
professionnel mais qu’à cela ne
tienne. Rebondir… est un essai qui
interroge l’engagement humaniste
du dirigeant et repense le rapport
à la valeur travail. Son auteur
– Daniel Brechignac – est un ancien
créateur d’entreprises et startuper
qui accompagne aujourd’hui les
dirigeants dans le repositionnement
de leurs entreprises. Une parole à
écouter donc.
PRENDRE UN VERRE
Aussi morne et effrayante
qu’elle soit, l’actualité passée à
la moulinette de Sophia Aram
est la promesse de nombreux
éclats de rire. Ironie, indignation,
politique et humour corrosif sont
au programme de ce nouveau
spectacle de la chroniqueuse
de France Inter, Le Fond de l’air
effraie, dont la tournée passe en
novembre par le Palais des Glaces.
Envie de siroter un nectar des dieux
après une journée chargée ? Envie
de prolonger la soirée autour d’un
grignotage haut de gamme ? La
Compagnie des vins surnaturels
est là pour vous. Zinc chic ou le
vin est généreux et les assiettes
savoureuses. Une incroyable carte,
ponctuée de 3 000 références, que
l’on vous servira au verre ou en
carafe. À tester, au moins une fois.
Ne serait-ce que pour sa burrata,
son prosciutto al tartufo, son tarama
à la truffe et ses fromages affinés.
Sophia Aram jusqu’à la fin novembre à
Paris avant une tournée française.
La Compagnie des vins surnaturels,
7 Rue Lobineau, 75006 Paris.
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WISHLIST DE L'ENTREPRENEUR
PRENDRE LE TEMPS
de shopper
5 ARTICLES
POUR UNE JOURNÉE OPTIMISÉE
LES MAINS LIBRES
Le Parrot Asteroïd Mini est un système
multimédia mains libres externe qui
s’intègre dans tous les véhicules en
complément d’un système audio existant.
Il offre des applications d’aide à la
conduite (navigation, points d’intérêt,
musique en ligne, informations, Web
radio…), un accès à toutes vos sources
musicales ainsi que des fonctionnalités
mains libres avancées. Son écran couleur
de 3,2" et sa télécommande sans fil en
font un système discret et très agréable
d’utilisation au quotidien.
ÉVITEZ LA PANNE
Vous bougez tout le temps mais
pas forcément de prise électrique
en prise électrique. Alors forcément
vous risquez la panne de batterie !
Sur le marché du nomade on a
craqué sur ce chargeur de batterie
pour smartphone ultra slim qui
autorise plusieurs chargements
et s’avère compatible avec
l’ensemble des mobiles.
Parrot Asteroïd Mini (179 euros)
Chargeur externe ultra slim (39,95 euros),
disponible sur lavantgardiste.com
POUR ÉVITER LE MAL DE TÊTE
LES DONNÉES
TU STOCKERAS
Sous le signe de la force, la fin de
l’année sera. Vous n’échapperez pas
à la déferlante Star Wars dès le mois
de décembre et peut-être même
y succomberez-vous grâce à une
stratégie de merchandising savamment
pensée. Franchement, pourrez-vous
résister à la clé USB Yoda ? Nous, non !
Clé USB Yoda 8 Go (25 euros), Citadium
58
Working girls à Vespa, le casque pavillon des ateliers
Ruby est l’accessoire fun et girly. Blanc pour être
bien visible et truffé de pois pour un look classe et
rétro, il faudra tout de même vous soulager de
560 euros pour jouer les fashionistas à deux-roues !
Casque Ruby Pavillon (560 euros)
PRENEZ EN NOTE
Primée aux trophées des entreprises responsables, la société
Connexing, membre de CroissancePlus, développe depuis 2009
des produits de communication avec écoresponsabilité dans
un secteur où l’obsolescence programmée fait débat. Dernière
nouveauté en date, ce paper board numérique qui revêt tous les
atouts de son aïeul des salles de conférence, sa connexion en
plus. On y écrit à l’aide d’un marqueur effaçable à sec ordinaire et
on efface la surface sans jamais la tacher. Jusqu’à 250 participants
peuvent être invités à consulter le contenu au fur et à mesure de
sa progression, et ce dans n’importe quel navigateur.
Smart Kapp 42 pouces (849 euros). www.connexing.fr
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