A la découverte des Rugbymen Fidjiens en France

Transcription

A la découverte des Rugbymen Fidjiens en France
«A la découverte des Rugbymen Fidjiens en France»
Ambassade de France - Suva
Nom: DOMOLAILAI
Prénom: Isoa
Date de naissance: 13/01/1981
Lieu de naissance: Sigatoka
Situation matrimoniale: Marié
Club: Tarbes Pyrénées Rugby
Poste: Deuxième ligne
©Ambassade de France - Suva
Isoa Domolailai a accepté de répondre aux questions de l’Ambassade de France dans le cadre
de sa série : "A la découverte des Rugbymen Fidjiens en France". Ce joueur expérimenté
originaire de Sigatoka joue en professionnel en France
depuis 2006 après une expérience en Nouvelle-Zélande
et compte dix-huit sélections en équipe nationale
Fidjienne. Parlant un Français parfait, il s’est bien
intégré en France mais souhaite retourner vivre chez lui,
à Sigatoka dans le futur pour aider les jeunes à faire du
rugby leur vie.
Riche d’une histoire vieille de 112 ans (le club a été
formé en 1902 sous le nom de Stadoceste tarbais), le
Tarbes Pyrénées Rugby est situé dans la ville de Tarbes,
capitale de la Bigorre, dans la région Midi-Pyrénées.
Le club joue en Pro-D2 et compte quatre joueurs fidjiens, Domolailai, Cocagi, Goneva,
Bakanice et Daunivucu, ainsi que deux Tongiens, Timani et Lilo.
Le surnom de l’équipe est «les ours bigourdans»
Lisez la suite de cet entretien exclusif:
Q: De quelle partie des Fidji êtes-vous originaire? Où avez-vous grandi?
R: Je suis originaire du village de Laselase, qui se trouve dans l'ouest de l'île principale de Viti
Levu, près de Sigatoka, la ville du rugby à Fidji.
Q: Quand avez-vous commencé le rugby?
R: Mon premier souvenir est probablement de tenir dans mes mains le ballon ovale ! Je ne me
rappelle plus tellement j’étais jeune !
Q: Quand êtes-vous devenu joueur professionnel? Dans quels clubs avez-vous joué?
Racontez brièvement votre parcours de rugbyman.
R: Après avoir commencé au club de Nadroga j’ai joué en Nouvelle-Zélande (Auckland,
Poverty Bay et Northland) pendant quatre saisons avant d’être repéré par un sélectionneur
Français. Je suis arrivé à Toulon en 2006, puis, après une saison là-bas, j’ai été recruté par
Tarbes où je commencerai bientôt ma huitième saison !
Q: Quel a été «l’élément déclencheur» de votre départ en France? Comment êtes-vous
rentré en contact avec votre club en France?
R: J’avais joué en France, à Toulon, en 2001, avec l’équipe nationale fidjienne et cela m’avait
beaucoup plus, notamment la proximité de la mer ! J’étais très heureux lorsque mon agent
m’a proposé de rejoindre la France, car je voulais découvrir une nouvelle culture. Pour moi,
aller en France n’était pas seulement une formidable opportunité, je l’ai vraiment pris comme
une bénédiction.
Q: Qu’est-ce-qui a changé depuis que vous êtes joueur professionnel?
R: Ma vie entière a changé. Avant, j’avais entrainement deux fois par semaines et le reste du
temps, une vie « normale ». Aujourd’hui, touit est orienté vers le jeu. Je vais au stade, c’est
mon travail, je m’entraine, je fais des exercices avec l’équipe. Même notre nourriture est
calculée pour que nous puissions donner le meilleur de nous-mêmes sur le stade.
Q: Comment s’est passé l’intégration au sein de l’équipe? En France?
R: Au début, c’était assez compliqué à cause de la barrière de la langue : je ne parlais pas du
tout Français ! Et puis j’ai appris, les gens ont été gentils avec moi, vraiment. J’ai bien
progressé à Tarbes, car il y a moins d’étrangers dans l’équipe qu’à Toulon ! Je n’ai pas pris de
cours, j’ai appris sur le tas car je veux parler la langue de tous les jours.
Q: Qu’est-ce-qui vous a le plus choqué/surpris à l’arrivée en France?
R: J’ai trouvé les gens très sympathiques, mais assez stressés, surtout lorsqu’ils conduisent.
Les français sont assez impatients, ils n’aiment pas attendre !
©Ladépêche.fr
Q: Quelles sont les principales différences, pour vous, entre les Iles Fidji et la France?
R: Fidji, c’est beaucoup plus tranquille. En France, il y a une rigueur sur les horaires par
exemple, on ne connait pas le Pacific time !
Q: Votre famille vous a-t-elle accompagnée en France? Si non, à quelle fréquence
rentrez-vous la voir?
R: Oui, mon épouse m’a rejoint après quelques années. Elle est ensuite repartie pour donner
naissance à notre fils l’année dernière. Elle doit revenir bientôt avec lui chez nous à Tarbes.
Q: Comment communiquez-vous avec vos proches restés aux Iles Fidji?
R: Je reste en contact avec ma famille la plupart du temps par téléphone.
Q: Qu’est-ce-qui vous manque le plus?
R: La nourriture fidjienne ! J’en profite lorsque je rentre !
Q: Votre meilleur souvenir de match?
R: Ma sélection en équipe nationale fidjienne en 20017. Nous sommes arrivés en quarts de
finale de la coupe du monde et avons été battus par les Sud-africains. C’était un grand
honneur pour moi d’être sélectionné et de pouvoir aller si loin dans la compétition avec mon
équipe.
Q: Votre joueur préféré?
R: Waisale Serevi bien sûr, et aussi Tana Umaga. J’ai eu la chance de jouer avec lui à
Toulon : c’était vraiment extraordinaire. Evoluer avec des gens de ce niveau apporte tellement
à l’équipe !
Q: Votre équipe préférée?
R: Tarbes Pyrénées rugby bien sûr !!
Q: Pensez-vous venir finir votre carrière aux Fidji?
R: Je pense rentrer un jour à Fidji, mais pas pour y finir ma carrière, je ne jouerai plus à Fidji
je pense. Mon temps comme joueur se terminera avec mon contrat. Lorsque je rentrerai, ce
sera plutôt pour aider les jeunes qui jouent au rugby à Sigatoka, les faire profiter de mes
conseils.
Q: Où vous voyez-vous dans 10 ans?
R: Dans dix ans… avec ma famille, à Sigatoka !
Q: Qui vous inspire le plus?
R: Ma famille.
Q: Beaucoup de sportifs ont un porte-bonheur (bracelets, etc) ou même un rituel spécial
avant un match important; est-ce votre cas? Si oui, lequel est-ce?
R: Non, je n’en ai pas. En général, nous nous réunissions avec quelques joueurs pour prier
avant le match.