FICHE OBJET Page 1/2 Le point de vue de l`historien La presse
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FICHE OBJET PRESSE ROTATIVE D’HIPPOLYTE MARINONI, 1883 Inv. 10733 Le point de vue de l’historien La presse rotative a contribué à la diffusion en masse des journaux. Après l’idée d’introduire des pages de publicité (par Émile de Girardin, patron de La Presse) dans les années 1830, la principale réduction du prix d’un journal est due à une révolution technique!: la presse rotative. La première a été mise au point par H. Marinoni en 1866. Fils d’un maréchal des logis d’origine italienne, Hippolyte Marinoni (1823-1904) ne reniera jamais ses origines modestes. Après avoir passé une partie de son enfance à garder les vaches, il commence sa carrière à 12 ans, comme apprenti chez Gaveau, constructeur de machines à Paris. Il y devient contremaître et contribue en 1848 à la fabrication de la première presse à réaction, pour La Presse. En 1849, il fonde sa propre entreprise de construction. Spécialisé dans les presses à imprimer, il connaît un grand succès commercial, exportant même ses produits en Angleterre et en Amérique. Il conçoit diverses presses, dont une à pédale avec un faible encombrement, mais surtout la première presse rotative, qu’il livre en 1866 au quotidien parisien La Liberté. En 1883, il devient directeur et propriétaire du Petit Journal, qu’il développera jusqu’à atteindre le million d’exemplaires en 1886. Il améliore son procédé en construisant la presse rotative à plieuse pour Le Petit Parisien, en 1884. On lui doit l’introduction de la couleur dans les journaux puisqu’il lance en 1889 Le Petit Journal Illustré, promoteur de la presse à sensation. Parmi les plus grandes fortunes françaises des années 1900, Hippolyte Marinoni a grandement contribué à l’essor de la presse populaire. Page 1/2 FICHE OBJET Le point de vue du technicien La presse rotative de H. Marinoni de 1884 a augmenté considérablement le rendement d’une presse. Contre 800 feuilles à l’heure pour la presse de Koenig et Bauer en 1814 (plan contre cylindre), la rotative produit 20 000 journaux de six pages en une heure ! La presse rotative démultiplie la vitesse d’impression car elle est munie de deux clichés cylindriques imprimant le recto et le verso d’une double page de journal. Le procédé d’obtention d’une plaque gravée est la stéréotypie. On tire d’abord un moule de la page de caractères dans lequel sont coulés des clichés cintrés, semi-cylindriques et en plomb. Deux clichés sont montés sur chacun des deux cylindres d’impression (un pour le recto, l’autre pour le verso). Les cylindres porteclichés sont disposés l’un au-dessus de l’autre sur la machine. Chacun est muni d’un cylindre de pression et d’un système d’encrage (composé d’un encrier, d’un distributeur et d’un preneur effectuant un mouvement de va-et-vient). Une bobine horizontale, placée entre les deux cylindres d’impression, distribue le papier en continu. Le recto de la double page est imprimé en premier lorsque le papier passe contre le cylindre porteclichés inférieur. Puis la feuille de papier est dirigée sous le deuxième cylindre porte-clichés qui imprime le verso. Les cylindres ont une longueur égale à trois pages. À chaque tour, la rotative imprime une double page recto-verso. Une fois imprimée, la feuille est pliée, coupée et collée par la machine. Puis ce journal passe dans la plieuse, munie de couteaux non coupants qui plient ce nouvel exemplaire. Page 2/2