peter washington
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100 icônes badass du cinéma Les années 70 • John Plissken • PETER WASHINGTON Interprété par Ken Foree • Le film: Zombie (Dawn of the Dead, 1978). Réalisé par George A. Romero • J e l’avais d’abord vu en photos dans Starfix numéro trois (ah oui, autant vous prévenir, vous risquez d’en bouffer du Starfix ici-bas) et je me souviens que, déjà, sa carrure et son regard déterminé en jetaient un max. Ken Foree, alias Peter Washington, l’un des quatre fugitifs en hélico dans Zombie, respirait la coolitude badass et le sangfroid nécessaire à la survie dans un monde dévoré autant par les macchabées que par sa propre folie autodestructrice. L’article consacré à Zombie dans Starfix m’avait, à lui seul, filé la pétoche tant les photos tirées du film étaient à la fois belles et terrifiantes. Censuré sous Giscard, le classique de Romero se voyait enfin délivrer un visa d’exploitation dans la France de Mitterrand et sortit discrètement sur quelques écrans en 1983. Je ne l’ai vu qu’en VHS deux ans plus tard, grâce à l’éditeur René Chateau et surtout la complicité de l’employée de Palace vidéo qui savait pertinemment que je n’avais pas les 18 ans réglementaires pour visionner la boucherie romerienne (rien à voir avec Éric Rohmer, ndlr). Et dans ce film hautement flippant, sans doute celui qui a le mieux décrit à ce jour l’effondrement d’une civilisation sous les coups d’une invasion de zomblards, chaque apparition de Ken Foree à l’écran était rassurante. “ Il agit objectivement et pour cela, il survivra ” mentionnait d’ailleurs la légende sous l’une de ses photos publiées dans Starfix. Au début de Zombie, nous découvrons Peter comme membre d’une SWAT team participant à l’assaut sanglant d’un taudis infesté de morts-vivants, à Philadelphie. L’épidémie a commencé voici trois semaines, on la devine mondiale et hors de contrôle. La scène de l’assaut pose admirablement les fondamentaux de Peter : un homme d’action maîtrisé, s’adaptant sans état d’âme au cauchemar ambiant, sans pour autant sacrifier sa part d’humanité. Invité par son collègue Roger (Scott H. Reiniger) à fuir la ville à bord d’un hélico de surveillance du trafic piloté par Stephen (David Emge) flanqué de sa compagne Fran (Gaylen Ross), Peter sera à la fois la tête et les muscles du groupe. Le pragmatique, ingénieux, méthodique et ne cédant jamais à ses instincts primaires. Des qualités cruciales pour la protection du clan et, accessoirement, sa propre survie. On apprendra au fil du film que Peter, d’origine cubaine par son grand-père, a laissé “ quelques frères ” derrière lui. Ken Foree, la trentaine et bâti comme un frigo (1m96 !), débutait à l’écran mais pouvait compter sur une solide expérience au théâtre pour camper un Peter exemplaire. Un leader naturel sur lequel reposent nos frêles espoirs, une planche de salut rationnelle dans une humanité décimée et dont les rares survivants sont peut-être plus dangereux que les zombies eux-mêmes. Et puis quelle classe quand il dézingue du zomblard ! Pour l’anecdote, votre serviteur avait croisé le bonhomme en 2006 au Comic-Con de San Diego. Rigolard et bon enfant, Foree m’avait alors dit qu’il avait adoré la performance de l’équipe de France lors du Mondial la même année, et notamment le coup de boule de Zidane à Materazzi en finale. Cool, fun et chaleureux, ce Mr Foree. Il y a des icônes badass qui font honneur à leur notoriété. ¶ 73